Dans cette demeure sacrée

 

 

Thomas S. Monson (1927-)

 

Membre du Collège des Douze de 1963 à 1995

Président du Collège des Douze de 1995 à 2008

Membre de la Première Présidence de 1995 à 2008

Président de l'Église depuis 2008

 

 

 

 

      Beaucoup ont été emportés avant leur temps et ont terminé leur séjour dans la mortalité avant d'entendre les principes de salut de l'Évangile de Jésus-Christ. Ils sont maintenant bénis grâce aux ordonnances que seul le temple peut apporter. Véritables disciples du Sauveur, ceux qui l'aiment vraiment et observent ses commandements sont profondément concernés par l'éternité et les choses éternelles. Comme Paul l'a dit aux Corinthiens : « Si c'est dans cette vie seulement que nous espérons en Christ, nous sommes les plus malheureux de tous les hommes » (1 Corinthiens 15:19).

 

      Dans cette demeure sacrée qui, comme l'énonce la révélation, doit être une « maison de prière, une maison de jeûne, une maison de foi, une maison de science, une maison de gloire, une maison d'ordre, une maison de Dieu » (D&A 88:119), deux principes éternels vont de pair : l'œuvre du temple pour soi et celle pour ses ancêtres décédés.

 

      C'est au sein de la famille qu'on apprend le mieux à apprécier les principes qui sous-tendent l'œuvre du temple. Le foyer est le laboratoire de notre vie. Ce que nous y faisons décide du déroulement de notre vie. Malgré toutes les inventions nouvelles, les modes et les engouements, personne n'a encore inventé ni n'inventera jamais de substitut valable pour sa propre famille.

 

      Dans le cercle sacré de la famille, nous pouvons mieux comprendre la foi et la consécration qui inspirèrent les premiers membres de l'Église rétablie. Par obéissance envers Dieu, ils donnèrent de leur maigre pitance, travaillèrent durement de leurs mains et parfois sacrifièrent leur vie, afin que la maison du Seigneur soit édifiée comme il convient. Il en fut ainsi à Kirtland, à Nauvoo et à Salt Lake City où il fallut quarante années pour construire le temple. Il en fut également ainsi ailleurs. Quand nous apprécions vraiment l'esprit des pionniers, nous souhaitons suivre leur noble exemple. Avec cela à l'esprit, j'ai rencontré de nombreux pionniers qui laissent un riche héritage à leur postérité. Mon dictionnaire donne cette définition du mot « pionnier » : « Celui qui précède, montrant aux autres la voie à suivre ». Quand nous allons dignement dans la maison de Dieu, que nous y recevons les dotations et les bénédictions de scellement, et que nous y allons régulièrement pour accomplir l'œuvre pour nos ancêtres morts, nous devenons des pionniers, parce que, littéralement, nous précédons nos enfants et nous leur montrons la voie à suivre.

 

      Il nous est beaucoup demandé à nous, les saints des derniers jours. Le mariage selon les voies humaines pourrait suffire au monde, mais pas aux saints des derniers jours, car le Seigneur a dit au prophète Joseph : « On demandera beaucoup à qui l'on a beaucoup donné ; et celui qui pèche contre une lumière plus grande recevra une condamnation plus grande...

 

      « Moi, le Seigneur, je suis lié quand vous faites ce que je dis ; mais quand vous ne faites ce que je dis, vous n'avez pas de promesse » (D&A 82:3,10).

 

      Comme j'espère que tous nos jeunes comprendront que c'est ici qu'ils doivent se marier ! Quand nous comprendrons et apprécierons vraiment l'objectif de la construction des temples, nous ne voudrons pas nous priver de la bénédiction d'y aller. Quand notre cellule familiale est bénie par des alliances éternelles, nous pouvons éviter les pièges et les écueils qui causent l'échec de beaucoup de mariages. En effet, le mariage dans le temple, le mariage éternel, est contracté par des couples qui s'aiment sincèrement et qui sont unis par des liens éternels.

 

      Notre vie sera faite de jours de gloire, pleins d'espoir et d'occasions, et d'autres, peut-être, tristes et pleins de découragement. Mais, en fin de compte, il n'est pas nécessaire que nous nous perdions en chemin.

 

      J'ai lu un jour le récit que Francis Chichester a fait de sa traversée de l'océan Atlantique. Il était seul sur son voilier de dix mètres, et tout autour de lui, la mer rejoignait le ciel et masquait l'horizon. Mais il n'était pas perdu. Il avait une boussole. Il avait son cap. Les étoiles brillaient au-dessus de sa tête.

 

      La dotation sacrée que nous recevons dans le temple peut très bien tenir lieu de boussole dans notre vie. Bien sûr, notre cap éternel est tracé par les Écritures. L'inspiration qui est venue et qui continue de découler des cieux sur les prophètes de Dieu est comme l'ensemble des étoiles au-dessus de notre tête pour nous guider. Nous n'avons qu'à faire notre part. Mais ce vieux principe reste vrai : on n'a rien sans rien. Toutes les bénédictions reposent sur l'obéissance à la loi. « Car tous ceux qui veulent avoir une bénédiction de moi », dit le Seigneur, « respecteront la loi qui a été fixée pour l'obtention de cette bénédiction, et ses conditions, instituées dès avant la fondation du monde » (D&A 132:5).

 

      Le président Joseph F. Smith a déclaré aux saints des derniers jours : « Cet Évangile révélé au prophète Joseph Smith est déjà prêché aux esprits en prison, à ceux qui sont passés de cette scène au monde des esprits sans connaître l'Évangile. Joseph Smith leur prêche cet Évangile, ainsi que Hyrum Smith, Brigham Young, et tous les apôtres fidèles qui ont vécu dans cette dispensation et sous l'administration du prophète Joseph » (Improvement Era, septembre 1910, p. 1058).

 

      En accomplissant les ordonnances essentielles pour nos chers disparus, nous pouvons nous réjouir selon les termes du président Smith, qui a dit : « Par nos efforts en leur faveur, les chaînes de leur esclavage tomberont, et ils entendront parler, dans le monde des esprits, de l'œuvre qui a été accomplie pour eux par leurs enfants ici-bas, et ils se réjouiront avec vous quand vous accomplirez ces devoirs » (Conference Report, octobre 1916, p. 6).

 

      Cette œuvre par procuration doit s'accomplir dans l'esprit de consécration altruiste et de sacrifice qui a caractérisé la vie du Maître. Il est plus facile pour nous de jouer notre rôle individuel dans cette œuvre essentielle si nous nous rappelons que « Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu'il ait la vie éternelle » (Jean 3:16).

 

      Chaque fois que nous regardons le temple, rappelons-nous les occasions éternelles que nous pouvons y trouver, non seulement pour nous-mêmes, mais aussi pour nos morts. Sachons que les décisions qui relèvent du temple sont éternelles et qu'elles ont des conséquences éternelles.

 

      Dans l'une de ses pièces, La tragique histoire du docteur Faust, Christopher Marlowe décrit un homme, le docteur Faust, qui choisit d'ignorer Dieu et de suivre les voies de Satan. À la fin de sa vie misérable, confronté au désarroi devant les occasions perdues et la punition inévitable, il se lamente : « Il existe une angoisse plus terrible que les flammes de l'enfer, l'exil éternel loin de Dieu ».

 

      Mes chers frères et sœurs, de même que l'exil éternel loin de Dieu est l'angoisse la plus terrible, la vie éternelle en présence de Dieu est notre but le plus précieux. De tout mon cœur et de toute mon âme, je prie que nous persévérions dans la poursuite de cette récompense la plus chère.   



Source : Pourquoi ces temples, 1987, fascicule publié à l’occasion de l’ouverture du temple de Francfort (Allemagne)