Les premiers saints d'Afrique noire

 

 

E. Dale LeBaron

 

Professeur d'histoire et de doctrine de l'Église

à l'université Brigham Young

 

 

 

      Bien que l'Église ait été établie en Afrique du sud en 1853, plus d'un siècle s'écoulera avant que la prédication ne commence officiellement parmi les Noirs en Afrique. En 1960, quand Glen G. Fisher est relevé de son appel de président de mission en Afrique du Sud, la Première Présidence lui demande de prendre des renseignements sur des groupes religieux du Nigeria qui ont pris le nom de l'Église. Glen G. Fisher les trouve dévoués à l'Évangile rétabli et recommande qu'on leur envoie des missionnaires. Pendant les six ans qui suivent, les dirigeants de l'Église essaient, en vain, d'obtenir l'autorisation de faire du prosélytisme au Nigeria. Ces efforts sont abandonnés en 1966, devant l'impossibilité d'obtenir des visas.

 

      Malgré les retards de l'œuvre missionnaire officielle, les convertis non baptisés d'Afrique reçoivent de la documentation de l'Église et des directives. Souvent, ces gens dévoués font beaucoup d'efforts pour communiquer avec l'Église et transmettre leurs connaissances et leurs convictions nouvelles à leurs voisins.

     

 

Ghana

 

      L'un de ces pionniers, au Ghana, est Joseph W. B. Johnson, qui est converti en 1964 après avoir lu le Livre de Mormon en s'aidant de la prière. Il raconte ce qui lui est arrivé après sa conversion : « Un matin de bonne heure, tandis que je me préparais à aller au travail, comme tous les jours, j'ai vu les cieux s'ouvrir et des anges, avec des trompettes, élever des chants de louange à Dieu. J'ai entendu mon nom mentionné trois fois : ‘Johnson, Johnson, Johnson, si tu te charges de mon œuvre comme je te le commande, je te bénirai, toi et ton pays’. Tremblant et en larmes, j'ai répondu : ‘Seigneur, avec ton aide, je ferai tout ce que tu me commanderas’. Depuis ce jour, j'ai été poussé par l'Esprit à aller de rue en rue remettre le message que j'avais lu dans le Livre de Mormon ».

 

      Quand les missionnaires arrivent quatorze ans plus tard, il y a déjà de nombreuses assemblées de personnes non baptisées que Joseph W. B. Johnson a organisées, qui se réclamaient de l'Église. Certains de ces premiers convertis ne se joignent pas officiellement à l'Église, mais beaucoup le font. Ainsi a été établie une fondation sur laquelle l'œuvre missionnaire se développe plus tard avec de plus en plus de succès.

 

      L'un des premiers convertis du Ghana est Emmanuel Abu Kissi, médecin. Pendant la plus grande partie de sa vie, il a cherché un accomplissement spirituel. « J'avais lu plusieurs fois la Bible et j'attendais quelque chose de plus que ce que les Églises faisaient. Pour moi, les Églises étaient creuses, mais le christianisme ne l'était pas. J'étais persuadé qu'il devait y avoir quelque chose de plus que ce qu'elles nous enseignaient, mais je ne l'avais pas encore trouvé ». Une fois ses études médicales terminées, le docteur Kissi continue à étudier la Bible, avec le désir de trouver une Église qui réponde à l'idée qu'il s'en faisait.

 

      Il va ensuite poursuivre ses études médicales en Angleterre grâce à une bourse. Pendant sa deuxième année, des ennuis de santé forcent sa femme à arrêter son travail d'infirmière et à rester à la maison pendant de nombreux mois. Un jour, Abu Kissi a la surprise de s'entendre annoncer par sa femme au téléphone qu'elle est prête à reprendre son travail. Elle lui expliqua qu'elle a rencontré deux jeunes gens qui lui ont annoncé la parole de Dieu. Pendant leur conversation, elle leur a demandé de lui donner une bénédiction. Le docteur Kissi explique : « Ils l'ont ointe. Elle m'a dit que pendant l'onction, elle avait senti comme une décharge électrique en elle, de la tête aux pieds. Quand ils ont eu fini, elle a été guérie instantanément ».

 

      Le docteur Kissi lit le Livre de Mormon et les livres suivants : Jésus le Christ, de James E. Talmage et Une Œuvre merveilleuse et un prodige, de LeGrand Richards. Il s'identifie étroitement au témoignage de Joseph Smith, le prophète. Il raconte : « Je me rendis compte que Joseph Smith avait eu le même problème que moi. La Première Vision fut excellente pour moi. Je me mis à sa place et cela fut une expérience extraordinaire. Je n'eus aucun mal à le comprendre ».

 

      Après leur baptême, les Kissi rentrent au Ghana, où le docteur Kissi sert au sein de la présidence de la mission. Les Kissi fondent également le Deseret Hospital, à Accra. En 1992, quand les deux premiers pieux sont créés au Ghana, Abu Kissi est appelé comme représentant régional.

 

      Priscilla Sampson-Davis rencontre les missionnaires en 1964 alors qu'elle vit en Hollande. Son mari les rejette, mais elle est intéressée et lit le Livre de Mormon. Quand les Sampson rentrent au Ghana, Priscilla rencontre le groupe de Joseph W. B. Johnson qui étudie la doctrine de l'Église, et commence à y prendre part activement. Quatorze ans plus tard, ses enfants et elle sont parmi les premiers baptisés quand les missionnaires arrivent au Ghana.

 

      Un dimanche, après être devenue membre de l'Église, Priscilla Sampson-Davis a une vision dans laquelle elle se trouve dans une réunion de Sainte-Cène. Un personnage vêtu de blanc, debout devant l'estrade, lui fait signe de s'approcher. « Je suis venu le rejoindre. Il m'a demandé de me retourner et de regarder le visage des gens pour voir s'ils prenaient tous plaisir à la réunion. J'ai vu que certains d'entre eux avaient la tête baissée. Il m'a demandé pourquoi certains ne chantaient pas avec les autres. Je lui ai dit : ‘Parce qu'ils ne sont pas allés à l'école et qu'ils ne savent pas lire l'anglais. Ils ne peuvent pas chanter. C'est pour cela qu'ils baissent la tête’.

 

      « Il m'a demandé alors : ‘Est-ce que tu ne voudrais pas aider tes frères et sœurs qui ne savent pas lire et qui ne peuvent pas chanter avec les autres des louanges à notre Père céleste ? »

 

      Bien que ne sachant pas bien écrire la langue, elle répond : « Je vais essayer ».

 

      La vision prend fin, et elle traduit immédiatement le cantique « Sauveur d'Israël » dans sa langue maternelle. Elle traduit ensuite le Livre de Mormon, les Doctrine et Alliances, la Perle de Grand Prix, le manuel Les Principes de l'Évangile et diverses autres publications de l'Église. Priscilla raconte sa traduction du Livre de Mormon :

 

      « Je discutai de la traduction avec le président de mission, et il me demanda de continuer...

 

      « J'étais heureuse pendant que je traduisais le Livre de Mormon. Je savais que le Seigneur voulait que je le fasse, parce que parfois, au cours de la traduction, quand je voulais employer un mot ou une expression, soudain, comme si quelqu'un s'était tenu debout derrière moi, j'entendais qu'on me disait : ‘Non, utilise ce mot-là’, ou : ‘Non, pas ce mot’. J'avais toujours une gomme, parce que l'Esprit m'instruisait constamment ».  

 

 

Nigeria

 

      Anthony Obinna est l'un des pionniers nigérians de la première heure. Il raconte un événement qui se produit une nuit à la fin des années 1960 : « Je dormais quand un homme grand est venu me voir [dans un rêve]. Il m'a conduit à l'un des plus beaux bâtiments que j'aie vus et m'en a montré toutes les salles ». En 1970, Anthony lit dans un vieux numéro du Reader's Digest un article intitulé « La marche des mormons », dans lequel figure une photo du temple de Salt Lake. Il raconte : « C'était exactement le même bâtiment que celui que j'avais vu dans mon rêve ». Il écrit alors à l'Église pour demander de la documentation.

 

      En 1978, quand les Obinna apprennent la révélation sur la prêtrise, ils écrivent à la Première Présidence : « Nous sommes heureux des nombreuses heures que vous avez passées dans la salle haute du temple à supplier le Seigneur de nous amener dans le troupeau. Nous remercions notre Père céleste d'avoir entendu vos prières et les nôtres ».

 

      Quand les missionnaires arrivent au Nigeria, ils y trouvent de nombreuses personnes préparées pour l'Évangile, à la suite de l'enseignement et de la direction d'Anthony Obinna. La première église sainte des derniers jours construite au Nigeria se trouve près de chez les Obinna, à Aboh Mbaise.

 

      Clement Nwafor, médecin, entend parler de l'Évangile par Reuben Onuokoa, père de l'un de ses patients. Le docteur Nwafor est une autorité médicale responsable de plus d'un million de Nigérians. C'est une personnalité respectée et populaire dans la région d'Aba, au Nigeria. Quand Reuben Onuokoa conduit sa fille chez le docteur Nwafor, pour qu'il l'ausculte, il lui dit que, malgré ses titres et son poste, il lui manque encore une chose : de servir le Seigneur qui l'a placé dans cet univers.

 

      Peu après cette déclaration hardie, le docteur Nwafor accepte l'Évangile. Il raconte : « J'ai alors eu l'impression d'être une personne nouvelle. J'ai eu l'impression de renaître ». Moins de six mois après son baptême, le docteur Nwafor est mis à part comme membre du grand conseil, quand Neal A. Maxwell, du Collège des Douze, organise le premier pieu d'Afrique occidentale, à Aba, au Nigeria, le 15 mai 1988.

 

 

 

Zimbabwe

 

      Adjei Kwame est guidé dans l'Église par des inspirations qu'il ressent quand il commence à enseigner au Zimbabwe. Il raconte : « Je cherchais la véritable Église. Je ne cessais de faire des rêves où je voyais une église. En traversant Kwe Kwe, au Zimbabwe, je l'ai vue et j'ai voulu y entrer pour savoir ce que je voyais constamment en rêve ». Il s'y rend un dimanche. Il raconte : « J'ai eu la sensation de me trouver avec des gens que je connaissais depuis longtemps, qui avaient été mes amis ».

 

      Au cours de la réunion, les membres de la branche de Kwe Kwe rendent leur témoignage. Adjei Kwame va à la chaire. Il dit qu'il croit en Dieu et qu'il veut être membre de l'Église. Plus tard, il rencontre la femme du président Hamstead, président de mission. « Je ne peux exactement expliquer ce qui est descendu sur nous deux. Je me suis rendu compte que je pleurais. Je ne peux pas expliquer ce que j'ai ressenti. J'ai été soulagé de tous mes fardeaux. J'avais l'impression de m'être déjà trouvé souvent en cet endroit, que j'étais chez moi ».

 

 

Ouganda

 

      Edward Ojuka, d'Ouganda, fait la connaissance des missionnaires à Perth, en Australie, quand il est à l'université. Il se fait baptiser après avoir étudié l'Évangile pendant quatre mois. Il parle de l'Église à sa femme, Grace, mais elle n'est pas intéressée ; elle est satisfaite de l'Église à laquelle ils appartenaient jusque-là. Edward raconte : « Je n'ai pas insisté, parce que j'étais absolument certain qu'elle comprendrait un jour ».

 

      En 1987, ayant obtenu sa maîtrise, Edward rentre en Ouganda. Il décide alors d'étudier à l'université Brigham Young pour obtenir un doctorat. Grâce à une « succession de miracles », il reçoit les bourses nécessaires et, en 1988, il va s'installer à Provo, en Utah, avec sa femme et leurs trois enfants. Trois mois plus tard, Grace se fait baptiser, et un an plus tard, ils sont scellés en famille dans le temple.

 

      Edward dit : « La force de l'Église repose sur la vérité qu'elle contient. Mon désir dans la vie est de servir. Si je peux employer mes connaissances séculières et de l'Église pour aider, c'est tout ce que je désire ».

 

 

Tanzanie

 

      Robert Israel Muhile est parmi les premières personnes qui acceptent l'Évangile en Tanzanie. Il assiste à sa première réunion de l'Église en Égypte, où il travaille et étudie. À l'église, il rencontre un couple missionnaire qui lui enseigne les leçons et le baptise. En mai 1991, il est été ordonné ancien et décide d'apporter l'Évangile à sa famille en Tanzanie. Mais quand il rentre dans son village, situé à plus de mille cinq cents kilomètres et trois jours d'autocar de la capitale Dar es-Salam, ses efforts restent vains.

 

      Au bout de six mois, Robert se rend à Nairobi, au Kenya, et obtient du président de mission l'autorisation de bénir la Sainte-Cène pour lui-même. Robert raconte : « Je sais combien ces emblèmes sont importants. Je ne me sentais pas bien spirituellement ». De retour chez lui, Robert continue d'inviter les membres de sa famille à se joindre à lui pour les réunions de culte, et ils continuent de refuser. Il tient donc sa réunion seul. Il raconte :

 

      « Je préparais de l'eau et du pain, plus de l'eau pour me laver les mains, et une petite serviette. Je chantais seul un cantique à voix haute. J'avais mon livre de cantiques. Je faisais ensuite une prière d'ouverture. Comme j'étais seul, il n'y avait pas d'annonces à faire. Je chantais donc le cantique de Sainte-Cène et je préparais la Sainte-Cène. Puis je m'agenouillais, je la bénissais et je la prenais. Ensuite, je la couvrais, comme on le fait toujours par respect. Je faisais un discours et rendais mon témoignage. Ensuite, je chantais comme à l'École du Dimanche, et je lisais un passage du manuel Les Principes de l'Évangile. Je finissais par une prière. Ensuite, j'assistais à la prêtrise. Après avoir chanté un cantique, je faisais une prière, puis je lisais dans le guide de prêtrise la leçon que j'avais choisie pour ce jour-là. Ensuite, je terminais par un cantique et la prière de clôture ».

 

      Robert est chez lui depuis deux mois quand il reçoit une lettre de Lervae et Joyce Cahoon, premiers missionnaires envoyés en Tanzanie. Ils lui demandent ses services comme traducteur. Il accepte et se rend à Dar es-Salam pour les rencontrer. Là, il fait la connaissance de Joy Nassiuma, convertie de Nairobi, qu'il épouse. En juillet 1993, Robert et Joy sont scellés au temple de Johannesburg.

 

 

Kenya

 

      Parmi les premiers convertis du Kenya se trouvent deux frères, Benson et Nickson Kasue. Benson fait connaissance de l'Évangile à l'âge de dix-huit ans grâce à la famille Dennis Childs, des États-Unis. Dennis Childs, qui est vétérinaire pour un projet de recherche au Kenya, embauche Benson pour travailler avec lui. Ils se lient d'amitié, et Benson s'intéresse à l'Église. Il parle alors de l'Évangile à son frère. Quand les premiers missionnaires arrivent au Kenya, les frères étudient avec eux et demandent à se faire baptiser. Benson raconte : « Il semblait que cela n'arriverait jamais, parce que la reconnaissance officielle avait été refusée à l'Église dans notre pays. J'ai attendu environ quatre ans. Je faisais tout ce que je pouvais, mais je n'étais pas baptisé. Je me disais que peut-être Dieu me mettait à l'épreuve. Je priais et je jeûnais sans arrêt ».

 

      L'Église n'ayant pas obtenu de reconnaissance officielle, une autorisation des autorités gouvernementales est nécessaire avant tout baptême. En 1985, l'autorisation est donnée pour les baptêmes en privé chez les gens, et les frères Kasue sont baptisés. En 1986, Benson et Nickson sont les premiers Kenyans à faire une mission à plein temps, Benson en Californie et Nickson à Washington D.C.

 

      Après leur mission, Benson et Nickson se marient au temple et continuent de proclamer l'Évangile. Parmi les personnes à qui ils font connaître l'Église se trouve leur frère aîné, Julius. Après quatre ans d'étude de l'Église, Julius entre dans l'Église et retourne dans son village de Chyulu, dans la campagne, à environ 250 kilomètres au sud-est de Nairobi, au Kenya. Sa femme, Sabina, et lui, deviennent le noyau d'une branche.

 

      Pour pouvoir tenir les réunions de culte, les membres de la branche de Chyulu construisent un abri pouvant accueillir une quarantaine de personnes. Les parois sont faites de branchages entrelacés et le toit de tôle ondulée et de branches de palmier. Tous les dimanches matin, les petits enfants balayaient le bâtiment à l'aide de branches d'arbres.

 

      Du fait de l'isolement et des conditions primitives de la région, il faut prendre des dispositions particulières pour les baptêmes. On apporte de Nairobi une citerne à eau pour servir de fonts baptismaux. Il faut cinq heures pour pomper assez d'eau d'un puits et la transporter sur six kilomètres jusqu'aux nouveaux fonts. Ensuite, dix adultes grimpent dans le réservoir pour faire monter le niveau de l'eau suffisamment pour que les candidats au baptême puissent être immergés. En préparation pour le premier service, on enseigne les leçons à quarante personnes et on a un entretien avec elles. Quand elles sont baptisées et confirmées, la population de la branche a quasiment doublé. En août 1993, il y a déjà deux branches à Chyulu, qui totalisent trois cent cinquante membres.

 

      En 1992, à la suite d'une grave sécheresse, les saints de la région de Chyulu meurent presque de faim. Sous la direction du président de mission, Larry Brown, et de Julius Kasue, alors président de la branche de Chyulu, 3400 livres de maïs et de haricots sont acheminées pour secourir les saints affligés. Les Ted McNeill, couple missionnaire, font alors le voyage de Nairobi à Chyulu pour apporter la nourriture. Ils racontent :

 

      « Il y avait sept ou huit femmes qui roulaient de grosses pierres de lave de devant le camion pour tracer une route ».

 

      L'arrivée du camion, avec ses dix-sept sacs de nourriture donne lieu à une grande joie. Les Kasue passent la nuit à faire de la bouillie de céréale et à en porter des portions aux saints affamés qui sont trop faibles pour sortir de leur lit. Ils rendent visite à chaque famille pour évaluer ses besoins.

 

      Pour aider les membres de l'Église à se préparer à de futures périodes difficiles, un programme est établi pour faire pousser des cultures résistant à la sécheresse. Mais même ces cultures ont besoin d'un peu d'eau, or il n'a pas plu dans la région depuis près de deux ans. Aussi, le 21 octobre 1992, quarante membres de l’Église et soixante non membres ensemencent les champs et font un jeûne exceptionnel pour demander au Seigneur de leur accorder de la pluie. Le film de l'Église Les écluses des cieux est présenté dans l'un des rares lieux publics équipés de l'électricité.

 

      Moins d'une semaine plus tard, les pluies commencent. Les cultures poussent et la foi des gens est fortifiée. Plus tard, les récoltes sont abondantes.

 

 

Source : L’Étoile, mai 1994, p. 37-45