L’aube
paraît au Nigeria
Maurine
Jensen Proctor
du
Meridian Magazine
Les
citations et les extraits de cet article sont tirés en grande
partie du livre d'Alexander B. Morrison, The Dawning of a Brighter
Day : The Church in Black Africa
Il
est tentant de penser qu'il doit y avoir, dans l'air ou l'eau, une
qualité de lumière qui incite les gens d’Afrique
occidentale à croire en Dieu avec une telle ferveur. C’est
peut-être simplement une soif qui provient de siècles de
toutes sortes d'oppressions, depuis la guerre civile, la corruption,
l'esclavage et la pauvreté jusqu’à la famine et
au SIDA. Leur histoire a été tragique, l'image même
de la misère, gravée à l'eau-forte dans les
tonalités d’une douleur que rien n’a mitigé.
Pour une grande partie du monde, l'Afrique a été le
continent oublié, mais pas pour Dieu.
Ce
qu’on appelait par le passé la Côte d'Or de
l'Afrique – cette courbe qui dépasse du continent comme
le sommet d'un cornet de crème glacée – est
effectivement en or. Elle est pleine d'une lumière dorée
dans l’âme des croyants et d’amis de l'Église
qui sont plus que de l'or.
Le
7 août 2015, quand le temple d'Aba sera consacré, il
sera le troisième temple d’Afrique (avec Johannesburg en
Afrique du Sud et Accra au Ghana), et le deuxième d’Afrique
occidentale. Chose plus importante, il est construit dans un pays,
comme le Ghana, où les gens ont spontanément voulu être
saints des derniers jours et ont formé leurs propres
assemblées longtemps avant que les missionnaires arrivent.
Ce
n’est pas ici, contrairement à tant d'autres pays, qu’il
a fallu que les missionnaires insistent et frappent parfois en vain
pour trouver des gens à qui enseigner la vérité.
L'Église a grandi spontanément et a pris racine grâce
aux sacrifices de beaucoup de missionnaires locaux. Au départ,
ce ne sont pas des missionnaires qui sont allés en Afrique
occidentale à la recherche de convertis. Au lieu de cela, ce
sont les Africains qui ont réclamé l'Évangile à
grands cris.
Selon
Alexandre Morrison, « la plupart de ceux qui ont écrit
ne savaient pas grand-chose de l'Église, mais, poussés
par l'Esprit, ils savaient, d’une certaine façon, qu'ils
devaient en savoir plus. Ils lisaient et relisaient des brochures et
des feuillets missionnaires, qui étaient parvenus en Afrique
de diverses façons. Beaucoup de ceux qui les ont lus ont été
touchés par l'Esprit et ont compris qu'ils avaient trouvé
un grand trésor, une perle de grand prix. D'autres ont entendu
parler de l'Église par le bouche à oreille, par un
frère, un cousin ou un ami qui avait étudié aux
États-Unis ou ailleurs. Eux aussi ont réfléchi,
prié et cru.
«
Lentement, spontanément, un miracle a commencé à
se produire. Indépendamment les uns des autres et sans savoir
ce que les autres faisaient, plusieurs groupes d’humbles
Africains, chercheurs de vérité au Nigeria, ont
commencé à s'organiser en églises. Ils ont
construit de petites chapelles et ont modelé, du mieux qu’ils
le pouvaient, leurs réunions, leur doctrine, leur organisation
et même leur nom sur l'Église de Jésus-Christ des
saints des derniers jours. N’ayant pas l'autorité de la
prêtrise pour ce qu'ils faisaient, il y avait inévitablement
des erreurs et des omissions dans ce qu’ils faisaient et ils
n’étaient saints des derniers jours que de nom. »
Pendant
deux décennies avant que la révélation sur la
prêtrise ne soit reçue, des lettres d’Africains
demandant « des livres saints » ont afflué au
siège de l’Église. Pendant les années
1960, l’Église a reçu plus de lettres du Nigeria
et du Ghana que du reste du monde. Des brochures missionnaires, des
feuillets, quelques exemplaires du Livre de Mormon étaient
parvenus en Afrique et avaient été passés d’un
ami à l'autre, lus et relus, aimés comme véhicules
précieux de l'Esprit. « Venez chez nous »,
disaient les Nigériens. Ils assaillaient le siège de
l’Église de lettres de supplication, espérant
être baptisés et organisés comme faisant partie
du royaume.
Une
visite
Frère
Morrison dit : « L’Église n'ignorait pas ce qui se
passait au Nigeria et ailleurs en Afrique occidentale. À plus
d'une occasion des représentants furent envoyés pour
évaluer la situation et pour faire rapport à la
Première Présidence. » En 1960, Glen G. Fisher,
qui rentrait chez lui après avoir été président
de la mission d’Afrique du Sud, s'arrêta au Nigeria pour
se rendre compte de ce qui s’y passait.
Le
premier obstacle qu’il rencontra à son arrivée à
Lagos fut simplement de localiser les gens qui avaient écrit à
l'Église des suppliques aussi ferventes. Le receveur des
postes lui donna l’adresse de trois églises où il
pourrait trouver l'homme qu'il cherchait, et à la première,
à l’ombre de la véranda, il trouva quatre hommes
en pleine discussion. Quand il leur dit qu’il était
missionnaire mormon, ils lui prirent les deux mains. « Jamais
je n’ai reçu d’accueil plus sincère et plus
enthousiaste, dit-il. Ils m'ont passé une chaise et pendant
trois heures nous avons parlé des enseignements de l'Église.
»
«
Une visite à leurs églises m'a convaincu que les
membres de l'assemblée vivaient dans une pauvreté
extrême », écrit le président Fisher. Dans
une église en particulier, j'ai remarqué qu’il
n’y avait pas de sièges, pas d’instruments de
musique, pas de chaire. Le dirigeant du groupe avait son matériel
dans une caisse en bois qu'il utilisait comme chaire. Le matériel
se composait de quelques Bibles, de quelques brochures missionnaires,
des Articles de Foi de James E. Talmage et d’Une œuvre
merveilleuse et un prodige, de LeGrand Richards. J’ai trouvé
cette même littérature dans toutes les églises
que j'ai visitées. Il y avait également un exemplaire
du Livre de Mormon dans l’une des églises. C’est à
partir de cette documentation qu’une église avait été
organisée sur le modèle de l'Église mormone.
«
J'ai découvert que depuis un certain nombre d'années,
ils préparaient leur assemblée pour le baptême
dans l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers
jours. Leur président m'a dit qu'ils avaient deux assemblées
avec un total de plus de mille personnes et il a déclaré
avec une certaine fierté que pas un seul ne fumait ni
n’utilisait des boissons alcoolisées. Les membres
payaient aussi la dîme et ils avaient pu accumuler des fonds
suffisants pour construire deux petites églises. »
(Lettre de Glen G. Fisher à S. C. Brewerton, M.D., en date du
16 juillet 1984 ; copie en la possession d'Alexander Morrison)
Les
premiers membres de l'Église au Nigeria
Les
premiers convertis du Nigeria ont été Anthony et
Fidelia Obinna. Dans la langue igbo, Obinna signifie «
quelqu’un qui est cher à son père » et
c’était le cas d'Anthony. Selon frère Morrison, «
son père, Ugochukwu (« don de Dieu ») Obinna,
était fermier, commerçant et juge local, ainsi
qu'adorateur d'idoles et polygame. Chaque année, les parents
d'Anthony promettaient à leurs dieux des dons de chèvres,
de moutons, et de poulets, ainsi que des fruits et des légumes,
pour qu’ils leur protègent la vie, à eux et à
leurs enfants. Ugochukwu était un conciliateur, un amoureux de
la vérité qui détestait le mensonge et le mal et
était influent dans sa localité.
«
Quand Anthony était enfant, il n'était pas facile de
faire des études. À l’époque, les
Nigériens avaient peur des blancs et ne voulaient rien avoir
affaire avec eux. Ils détestaient ceux qui voulaient que leurs
enfants aillent à l'école, préférant que
ceux-ci restent à la maison pour faire de l'agriculture de
subsistance. Seuls les enfants qui étaient considérés
comme membres inutiles de la famille étaient autorisés
à aller à l'école.
«
En 1937, un visiteur anglais parla au père d'Anthony ;
contrarié de ce qu'il ne pouvait pas comprendre l'étranger,
Ugochukwu décida qu'Anthony irait à l'école.
C’est ainsi que le jeune garçon alla tout d’abord
dans des écoles locales et plus tard dans des écoles à
Jos, une ville du nord du Nigeria.
Dieu
avait une œuvre à faire faire à Anthony. Voici
son histoire en ses propres termes :
«
En novembre 1965, j’ai reçu la visite en songe d’une
personne de haute taille ayant une canne à la main droite. Il
m’a demandé si j'avais lu l’histoire de Christian
et de Christiana dans A Pilgrim’s Progess de John Bunyan ('Le
cheminement du pèlerin', allégorie représentant
le cheminement du chrétien en route vers Dieu ; l’auteur
est un écrivain anglais du 17e siècle, ndlr). Je lui ai
dit que je ne m’en souvenais plus et il m’a dit de la
relire. Au bout de quelques mois, le même personnage m’est
de nouveau apparu, m’a conduit à un très beau
bâtiment et m’a montré tout ce qui s’y
trouvait. Ce personnage m’est apparu trois fois.
«
Pendant la guerre civile nigérienne, quand nous avons dû
rester à la maison, j'ai pris un vieil exemplaire du Reader’s
Digest de septembre 1958. Je l'ai ouvert à la page 34 et j’y
ai vu une image du même beau bâtiment que j'avais visité
dans mon rêve et je l’ai immédiatement reconnu. Le
titre était : « La marche en avant des mormons ».
Je n’avais encore jamais entendu le mot mormons. J'ai commencé
à lire l'histoire à cause de l'image du bâtiment
que j'avais vu dans mon rêve. J'ai découvert que c’était
l’histoire de l'Église de Jésus-Christ des saints
des derniers jours.
«
À partir du moment où j'ai fini de lire l'histoire, je
n'ai plus eu de repos de l'esprit. Mon attention tout entière
était concentrée sur ma nouvelle découverte. Je
suis immédiatement sorti en courant pour le dire à mes
frères, qui ont été stupéfaits d'entendre
l'histoire. (« Voice from Nigeria », Ensign,
décembre 1980, p. 30)
Frère
Morrison raconte : « En raison de la guerre civile, Anthony ne
put pas écrire au siège de l'Église à ce
moment-là pour obtenir plus de renseignements. Quand le blocus
prit fin en 1971, il put faire passer une lettre, et il reçut
en réponse des brochures, des feuillets et un exemplaire du
Livre de Mormon. Il lui fut dit que l’Église ne pouvait
pas être organisée à ce moment-là au
Nigeria, mais Anthony continua à lire et à prier en
demandant à Dieu d'ouvrir la porte pour lui et sa famille.
«
Il fut bientôt en butte à des persécutions, à
des insultes et à des mauvais traitements, mais il était
soutenu par sa conviction : 'Je savais que j’avais découvert
la vérité et les menaces des hommes ne pouvaient pas
nous émouvoir, mon groupe et moi.' »
La
réception de la prêtrise
Ces
croyants africains, qui étaient touchés par l'Esprit,
ont dû tenir bon dans leur croyance en vue d’un jour
futur. Ce jour est arrivé le 9 juin 1978, quand le président
Spencer W. Kimball a annoncé qu'une révélation
avait été donnée, accordant la prêtrise à
tous les hommes dignes.
Plus
tard, Jude Inmpey, de la région d'Aba, au Nigeria, a raconté
un rêve. « Il rêva qu’il assistait à
une grande manifestation où l’on jouait de l’orgue,
mais l'orgue faisait un bruit pénible. En y regardant de plus
près, il constata que l'organiste ne se servait que des
touches blanches. Il en reçut l’interprétation un
peu plus tard à une réunion de l’Église :
« L’Église a pendant beaucoup d'années
joué avec les touches blanches et maintenant elle se sert des
blanches et des noires, et la musique est beaucoup plus jolie. »
Les
premiers missionnaires
En
novembre 1978, Edwin et Janath Cannon et Rendell et Rachel Mabey
furent envoyés au Nigeria et au Ghana comme représentants
spéciaux de la mission internationale. Pendant l'année
où ils travaillèrent, il était parfois difficile
de trouver de la nourriture, mais pas des convertis pour l’Église.
Quand les missionnaires arrivèrent, les gens s’alignèrent,
vêtus de blanc, avec des larmes de joie, pour être
baptisés. En même temps, William Billy Johnson, du
Ghana, se rappelle que frère Cannon perdit tant de poids qu’il
flottait dans son pantalon et il avait parfois une démarche
bizarre pour ne pas le perdre.
Il
y avait beaucoup à faire et beaucoup à corriger. Il
fallut mettre fin à des pratiques contraires aux règles
de l’Église, comme la collecte, les danses, l’usage
de tambours et les alléluias pentecôtistes lors des
réunions de l’Église. Mais les gens étaient
enthousiastes, humbles et réceptifs et passèrent bien
vite à des pratiques plus acceptables pour le Seigneur.
Enfin
le grand jour arriva. Le 21 novembre 1978, 19 personnes, dont les
Obinna, furent baptisées par les frères Mabey, Cannon
et A. Bruce Knudsen et une branche fut organisée avec Anthony
comme président et Fidelia comme présidente de Société
de secours. La nouvelle présidence de branche écrivit
une lettre enthousiaste à la Première Présidence
:
«
Chers frères,
«
Tous les membres de l'Église de Jésus-Christ des saints
des derniers jours de cette partie du Nigeria ont le plaisir de vous
remercier, vous et les saints des derniers jours du monde entier
d'avoir ouvert la porte pour que l'Évangile nous parvienne
dans sa plénitude. Nous sommes heureux des nombreuses heures
que vous avez passées dans la salle d’étage du
temple à supplier le Seigneur de nous amener dans la bergerie.
Nous remercions notre Père céleste d'avoir entendu vos
prières et les nôtres et d’avoir confirmé
par révélation le jour promis depuis longtemps et de
nous avoir accordé la sainte prêtrise avec le pouvoir
d'exercer son autorité divine et de jouir de toutes les
bénédictions du temple. Il ne fait aucun doute que
l’Église ici va grandir, devenir un grand centre pour
les saints et apporter du progrès au peuple du Nigeria comme
elle le fait partout dans le monde.
La
progression de l'Évangile au Nigeria
La
lettre était prophétique. L’Église s'est
répandue comme un feu de broussailles au Nigeria avec plus de
68.000 membres aujourd'hui. Beaucoup ont fait des études,
certains ont du mal à gagner leur vie. Beaucoup ont été
baptisés au Nigeria, certains ont trouvé l’Église
en travaillant à l'étranger et sont rentrés au
pays à la recherche de l'Évangile.
Frère
Morrison raconte une histoire émouvante : « Au Nigeria,
comme ailleurs dans les pays en voie de développement, les
présidents de mission sont constamment à la recherche
de personnes qui ont été baptisées ailleurs et
se sont installées en des endroits isolés, très
éloignés des unités organisées de
l’Église. Quand on finit par localiser ces « brebis
perdues », elles ne savent souvent pas grand-chose de l’Église,
ayant oublié une grande partie de ce qui leur était
cher par le passé.
«
Chose triste à dire, quelques-uns ne veulent pas vraiment
qu’on les trouve. Après avoir perdu leur ancrage à
la barre de fer, ils tombent dans le gouffre ténébreux
du péché et de la rébellion. Par contre, il
n’est pas rare que l’on trouve une âme noble –
une âme qui désire vivement goûter aux fruits
délicieux de la communion des saints et qui accueille nos
émissaires le cœur ouvert et les bras ouverts.
L'histoire suivante est celle d’une de ces âmes nobles.
«
Vers la fin de 1987, Robert E. Sackley, alors président de la
mission de Lagos (Nigeria), estima que le moment était venu
d’étendre l’Église vers le nord et l'ouest
du centre où elle était forte dans les états
orientaux d'Imo et de Cross River. Une des villes qu'il décida
d'ouvrir était Enugu, l'ancienne capitale britannique du
Nigeria oriental. Il était certain que parmi les habitants de
ce bel endroit se trouvaient les élus de Dieu, qui attendaient
qu’on leur enseigne l'Évangile.
«
À une soixantaine de kilomètres au nord d'Enugu se
trouve la ville de Nsukka, où est situé le campus de
l'université du Nigeria. Le président Sackley avait
entendu dire qu'un professeur de l'université avait été
membre de l’Église en Amérique. Il avait même
le nom de l'homme : le professeur Ike Ikeme, un Nigérien qui
avait obtenu un doctorat en sciences de l'alimentation en 1981 de
l'université de Purdue en Indiana. Le président
Sackley, qui est un des grands bergers de l’Église,
résolut d’essayer de localiser le professeur Ikeme. Il
éprouvait un sentiment étrange au sujet de cet homme,
un sentiment qui les poussa, sœur Sackley et lui, à
faire le voyage de 225 kilomètres depuis Aba pour essayer de
le trouver. Quand ils arrivèrent à l'université,
le président Sackley se vit rapidement confirmer qu'il y avait
en effet un professeur Ikeme au département des sciences de
l'alimentation.
«
Malheureusement, lui dit-on, l'homme était en vacances et
n'était pas au campus ce jour-là. Pendant qu'il se
trouvait dans le bureau à essayer de trouver quelqu'un qui
savait où localiser le professeur Ikeme, un homme qui était
là prit la parole : « Je le connais. Il vit très
près de chez moi. Il est chez lui aujourd'hui. Suivez-moi, je
vais vous conduire. »
«
Les Sackley allèrent jusque chez le professeur Ikeme et
frappèrent à la porte. Celle-ci s’ouvrit et
l’homme jeta d’abord un coup d'œil sur la voiture
portant le logo de l’Église, puis sur le président
Sackley. Quand celui-ci déclara : « Je cherche le
professeur Ikeme », l'homme répondit avec un sourire : «
C’est moi et, vous, vous êtes le président de
mission. Soyez le bienvenu. Il y a six ans que je vous attends. »
«
Il présenta alors son épouse et trois petits enfants.
Ravi d’avoir trouvé son homme, le président
Sackley dit : « Professeur Ikeme, êtes-vous membre de
l’Église ? » Pour toute réponse, le
professeur le conduisit dans pièce du fond où des
vêtements étaient pendus à une corde à
linge d'intérieur. Maintenant tout était clair pour le
président Sackley. « Je vois que vous êtes un
membre de l’Église qui a reçu sa dotation. »
Frère Ikeme répondit : « Un membre de l’Église
qui a reçu sa dotation et qui est très engagé. »
Un des élus de Dieu avait été trouvé.
«
Pendant six ans, Ike Ikeme avait fidèlement vécu dans
l'obéissance à toutes les alliances qu'il avait faites
dans le saint temple, ne sachant pas s'il aurait encore un jour la
possibilité de fréquenter les saints dans cette vie.
Pendant ce temps, il avait gardé le contact avec les
missionnaires qui l'avaient instruit en Amérique.
«
L'un d'eux, une femme de Salt Lake City, lui écrivait
régulièrement et lui disait qu'il ne devait jamais
perdre la foi, parce que le jour viendrait où il pourrait
rétablir le contact avec l’Église. Ainsi soutenu,
Ike travailla, pria et persévéra. Il dit à sa
femme : « J’ai attendu le temps du Seigneur. Tu sais que
le temps du Seigneur est le meilleur. »
Le
premier pieu au Nigeria
En
1988, frère Maxwell forma le premier pieu à Aba et
parla du jour où la prêtrise avait été
accordée à tous les hommes dignes. « J'ai pleuré
de joie ce jour-là. Le mouchoir avec lequel j'ai essuyé
mes larmes, je l’ai repris chez moi et j’ai dit à
ma femme de ne pas le laver. Je l'ai mis dans mon livre de souvenir,
portant toujours la marque de mes larmes de joie. Ce dimanche, j'ai
un deuxième mouchoir qui a essuyé des larmes de joie.
Je vais le reprendre chez moi et le mettre dans mon livre de souvenir
à côté de l'autre mouchoir. »
Quand
David Eka, le nouveau président de pieu d'Aba, fut scellé
à sa femme Ekaete au temple de Londres, ils eurent la
stupéfaction, quand ils entrèrent dans la salle de
scellement, d’y rencontrer beaucoup d'amis qui voulaient
assister à ce merveilleux événement. Frère
Morrison dit : « Pendant qu'ils se mettaient à genoux à
l'autel sacré, lors de la cérémonie de
scellement dirigée par Neal A. Maxwell, j'ai vu en imagination
non seulement un beau jeune couple, mais un peuple tout entier se
lever dans la vérité et la justice pour accepter la
plénitude de l'Évangile du Christ. Je l’ai vu
venir, d’abord au goutte à goutte, mais bientôt
comme une vague, pour recevoir les bénédictions divines
du temple. Et j'ai vu un continent naître dans le royaume de
Dieu. »
Qui
sont ces gens, ces gens merveilleux, qui ont un tel esprit de foi
dans un pays parfois brutal qui en a rendu d’autres enclins aux
déprédations les plus sinistres ? L’Église
connaît une expansion non seulement rapide, mais solide et
fermement implantée en Afrique et l'Évangile est
l'espoir de ce continent. L'Afrique est comme l'Angleterre quand les
missionnaires sont arrivés la première fois en 1837 –
prête pour la moisson. C'est une moisson abondante, une récolte
joyeuse de gerbes.
Ce
week-end du 7 août 2015, quand le temple d’Aba, au
Nigeria, sera consacré, il sera pour un peuple pour qui une
très longue attente se termine.