L'apostasie universelle


LeGrand Richards (1886-1983)



 

Apostasie par rapport à la vérité

      Une grande vérité fut révélée au cours de la visite du Père et du Fils au prophète Joseph Smith. Celui-ci avait demandé à quelle Église il devait se joindre. Le Sauveur du monde lui déclara en réponse qu'il ne devait se « joindre à aucune, car elles étaient toutes dans l'erreur ; et le Personnage qui me parlait dit :

      « Ils s'approchent de moi des lèvres, mais leur cœur est éloigné de moi ; ils enseignent pour doctrine des commandements d'hommes, ayant une forme de piété, mais ils en nient la puissance. » (Joseph Smith, Histoire, 19)

      Cette phrase fournissait au jeune Joseph Smith le renseignement qu'il désirait tant, car ce qu'il voulait par-dessus tout, c'était savoir à quelle Église il devait se joindre, et c'est pour obtenir ce renseignement qu'il avait invoqué le Seigneur.

Dieu ne peut être un Dieu de confusion

      Selon Paul :

      « Et il a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs, Pour le perfectionnement des saints en vue de l’œuvre du ministère et de l'édification du corps de Christ, Jusqu'à ce que nous soyons tous parvenus à l'unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l'état d'homme fait, à la mesure de la stature parfaite de Christ, Afin que nous ne soyons plus des enfants, flottants et emportés à tout vent de doctrine, par la tromperie des hommes, par leur ruse dans les moyens de séduction. » (Éph. 4:11-14)

      Quand Joseph Smith se mit en quête de la vérité, il découvrit bientôt que les Églises chrétiennes n'étaient pas « parvenues à l'unité de la foi ». Paul montrait qu'elles étaient « emportées à tout vent de doctrine, par la tromperie des hommes ». D'où l'affirmation du Sauveur à Joseph Smith que toutes leurs croyances étaient erronées.

      En lisant les Écritures, des hommes découvraient des vérités que l'on ne trouvait pas dans les Églises existantes.

      Ils se réunissaient en un groupe, puis organisaient une Église, sans appel direct, et sans ordination de Dieu. Les Églises chrétiennes se multiplièrent ainsi jusqu'à se compter par centaines. Leurs dirigeants insistaient sur un principe particulier et organisaient ensuite une Église autour de ce principe ; par exemple, les dons spirituels, les apôtres ou le culte le septième jour.

      La mission de la véritable Église, sous l'inspiration et la direction de Dieu, est de rassembler dans une seule Église toutes les vérités que l'on trouve dans toutes les autres Églises chrétiennes, ainsi que celles que l'on a omises ou ignorées, et d'éliminer toutes les erreurs et les doctrines d'origine humaine. C'est ce que fit le Seigneur en rétablissant son Église sur terre par l'intermédiaire du prophète Joseph Smith.

Avis contemporains affirmant l'apostasie

      L'idée que les Églises s'étaient égarées et avaient perdu leur vitalité et leur autorité est en accord avec le jugement de certains de nos plus grands penseurs et avec des prophéties des saintes Écritures, comme le montreront les citations que voici. Dans une oeuvre rédigée par soixante-treize théologiens et exégètes réputés nous lisons :

      « Nous ne devons pas nous attendre à voir l'Église de l'Écriture sainte exister réellement dans sa perfection sur terre. On ne peut la trouver parfaite dans les fragments réunis de la chrétienté, et moins encore dans l'un quelconque de ces fragments. » (Dr William Smith, Smith's Dictionary of the Bible, Houghton, Mifflin and Company, 1896)

      Ainsi, ces soixante-treize savants confirment en fait la déclaration de Jésus à Joseph Smith : que tous leurs credo étaient faux.

      Roger Williams, pasteur de la plus ancienne Église baptiste d'Amérique, celle de Providence, à Rhode Island, refusa de rester pasteur parce qu'il n'y avait « aucune Église du Christ régulièrement constituée sur terre, aucune personne autorisée à administrer aucune ordonnance de l'Église, et qu'il ne pouvait y en avoir tant que de nouveaux apôtres ne seraient pas envoyés par le grand chef de l'Église dont il espérait la venue. » (Picturesque America, or the Land We Live In éd. par William Cullin, Bryant, New York, D. Appleto et Cie 1872, vol. 1. p. 502)

      Si Roger Williams avait eu le bonheur de vivre assez vieux pour connaître le prophète Joseph Smith et entendre son message, il aurait trouvé ce qu'il cherchait.

      Le Dr Harry Emerson Fosdick, un ecclésiastique baptiste et auteur américain, décrivit en ces termes l'état de décadence des Églises chrétiennes de la première moitié du vingtième siècle :

      « Une réforme religieuse est en cours, et, au fond, c'est une tentative de rétablir dans notre vie moderne la religion de Jésus, par opposition à cette religion étendue, complexe, en grande partie inadéquate et souvent radicalement fausse dont Jésus est l'objet. Le christianisme contemporain s'est écarté de la religion que Jésus a prêchée, enseignée et vécue, et a introduit à sa place une religion toute différente. Si Jésus revenait sur terre maintenant, apprenait quelles mythologies ont été élaborées autour de son nom, et constatait la confusion des credo, des confessions et des sacrements qui se réclament de lui, il dirait certainement : 'Si c'est cela le christianisme, je ne suis pas chrétien' » (Liahona : The Elder's Journal, 20 avril 1926, p. 424).

      Cette déclaration et d'autres déclarations semblables faites par des ecclésiastiques de différentes nations corroborent certainement la déclaration du Sauveur à Joseph Smith et devraient inciter ceux qui cherchent consciencieusement la vérité à désirer entendre le reste de l'histoire du prophète.

La Bible prédit la grande apostasie

      Examinons à présent les Écritures qui prédisent le moment et les circonstances que nous venons de voir.

      « Sache que dans les derniers jours, il y aura des temps difficiles. Car les hommes seront égoïstes, amis de l'argent, fanfarons, hautains, blasphémateurs, rebelles à leurs parents, ingrats, irréligieux, Insensibles, déloyaux, calomniateurs, intempérants, cruels, ennemis des gens de bien, Traîtres, emportés, enflés d'orgueil, aimant le plaisir plus que Dieu. Ayant l'apparence de la piété, mais reniant ce qui en fait la force. Éloigne-toi de ces hommes-là. » (2 Tim. 3:1-5)

      « Pour ce qui concerne l'avènement de notre Seigneur Jésus-Christ et notre réunion avec lui, nous vous prions, frères, De ne pas vous laisser facilement ébranler dans votre bon sens, et de ne pas vous laisser troubler, soit par quelque inspiration, soit par quelque parole, ou par quelque lettre qu'on dirait venir de nous, comme si le jour du Seigneur était déjà là. Que personne ne vous séduise d'aucune manière,- car il faut que l'apostasie soit arrivée auparavant, et qu'on ait vu paraître l'homme du péché, le fils de la perdition, l'adversaire qui s'élève au-dessus de tout ce qu'on appelle Dieu ou de ce qu'on adore, jusqu'à s'asseoir dans le temple de Dieu, se proclamant lui-même Dieu. » (2 Thess. 2:1-4)

      « Car il viendra un temps où les hommes ne supporteront pas la saine doctrine ; mais, ayant la démangeaison d'entendre des choses agréables, ils se donneront une foule de docteurs selon leurs propres désirs, détourneront l'oreille de la vérité, et se tourneront vers les fables. » (2 Tim. 4:3, 4)

      De ce qui précède, il apparaît avec évidence que l'apôtre Paul eut le privilège de voir notre temps et de décrire par avance les conditions mêmes auxquelles le Sauveur fit allusion lorsqu'il dénonça les Églises à Joseph Smith et que d'éminents ecclésiastiques contemporains admettent. Il précisa que ces conditions seraient réunies « dans les derniers jours » que les hommes auraient des « démangeaisons d'entendre », se donneraient des docteurs selon leur propre cœur et « détourneront l'oreille de la vérité. » Il affirme en outre que les hommes ne doivent pas s'attendre à la seconde venue promise par le Christ s'il n'y a eu d'abord une « apostasie », de sorte que tout ce que nous avons dit ne fait qu'annoncer que les événements prédits se sont produits. Quand l'apôtre Jean fut banni sur l'île de Patmos, il vit quelle puissance serait donnée à Satan : « Et il lui fut donné de faire la guerre aux saints, et de les vaincre. Et il lui fut donné autorité sur toute tribu, tout peuple, toute langue et toute nation. » (Apoc. 13:7)

      Il ressort de ceci que toute tribu, toute langue et toute nation doit succomber sous cette puissance maligne, et nous le comprendrons mieux plus loin en découvrant que Jean vit l'Évangile ramené sur terre pour être prêché à toute nation, tribu, langue et peuple (voir Apoc. 14:6, 7).

      Pour comprendre convenablement cette Écriture, il faut se souvenir que les disciples du Christ étaient appelés « saints » (voir Éph. 2:19 ; 2 Cor. 8:4 ; 1 Cor. 14:33).

      Quand nous savons que cette apostasie par rapport à la vérité fut universelle, nous comprenons certaines prophéties des anciens prophètes qui sont rapportées dans l'Ancien Testament :

      « Voici, les jours viennent, dit le Seigneur, l'Éternel, où j'enverrai la famine dans le pays. Non pas la disette du pain et la soif de l'eau, mais la faim et la soif d'entendre les paroles de l'Éternel. Ils seront alors errants d'une mer à l'autre, du septentrion à l'orient, ils iront çà et là pour chercher la parole de l'Éternel, et ils ne la trouveront pas. » (Amos 8:11, 12)

      À la lumière des paroles de Jésus : « Cherchez et vous trouverez » (Matt. 7:7), il n'y a qu'une façon d'expliquer pourquoi ils ne pourraient trouver la parole du Seigneur, quoique la cherchant « d'une mer à l'autre et du septentrion à l'orient ». La réponse est, comme Amos le dit bien, que le Seigneur enverrait une « famine dans le pays », une faim d'entendre la parole du Seigneur.

      Le prophète Michée vit le jour où il n'y aurait « pas de réponse de Dieu. » Il décrivit comme suit l'état d'apostasie d'Israël :

      « Ainsi parle l'Éternel sur les prophètes qui égarent mon peuple, qui annoncent la paix si leurs dents ont quelque chose à mordre, et qui publient la guerre si on ne leur met rien dans la bouche : À cause de cela, vous aurez la nuit, et plus de visions ! Vous aurez les ténèbres et plus d'oracles ! Le soleil se couchera sur ces prophètes, le jour s'obscurcira sur eux... Les voyants seront confus, les devins rougiront, tous se couvriront la barbe, car Dieu ne répondra pas. Ses chefs jugent pour des présents, ses sacrificateurs enseignent pour un salaire, et ses prophètes prédisent pour de l'argent ; et ils osent s'appuyer sur l'Éternel, ils disent : l'Éternel n'est-il pas au milieu de nous ? » (Michée 3:5-7, 11)

      Ésaïe eut une vision semblable de ce qui arriverait à Israël :

      « Voici, l'Éternel dévaste le pays et le rend désert, il en bouleverse la face et en disperse les habitants. Et il en est du sacrificateur comme du peuple, du maître comme du serviteur, de la maîtresse comme de la servante, du vendeur comme de l'acheteur, du prêteur comme de l'emprunteur, du créancier comme du débiteur. Le pays est dévasté, livré au pillage, car l'Éternel l'a décrété. Le pays est triste, épuisé ; les habitants sont abattus, languissants ; les chefs du peuple sont sans force. Le pays était profané par ses habitants ; car ils transgressaient les lois, violaient les ordonnances, ils rompaient l'alliance éternelle. C'est pourquoi la malédiction dévore le pays, et ses habitants portent la peine de leurs crimes ; c'est pourquoi les habitants du pays sont consumés, et il n'en reste qu'un petit nombre. » (Ésaïe 24:1-6)

      Ésaïe comprenait que le mécontentement du Seigneur retomberait sur les habitants de la terre parce qu'ils avaient « transgressé les lois, violé les ordonnances, rompu l'alliance éternelle », et si nous songeons à la puissance destructrice de l'atome et d'autres progrès scientifiques du même genre, il n'est pas difficile de comprendre qu'après la destruction prédite il ne resterait qu'« un petit nombre » sur la terre.

      Paul, tout comme les autres prophètes, comprenait pleinement le mécontentement du Seigneur à l'égard de ceux qui prendraient sur eux de modifier les vérités de son Évangile :

      « Mais, quand nous-mêmes, quand un ange du ciel annoncerait un autre Évangile que celui que nous avons prêché, qu'il soit anathème ! » (Gal. 1:8)

      Joseph Smith avait demandé à quelle Église il devait se joindre : dans sa réponse, le Sauveur expliqua la situation du monde chrétien, répétant le passage d'Ésaie 29:13, et ajouta qu'il y aurait ensuite « une oeuvre merveilleuse et un prodige » parmi les enfants des hommes.

      « Le Seigneur dit : Quand ce peuple s'approche de moi, il m'honore de la bouche et des lèvres, mais son cœur est éloigné de moi, et la crainte qu'il a de moi n'est qu'un précepte de tradition humaine. C'est pourquoi je m'en vais accomplir dans ce peuple une oeuvre merveilleuse et un prodige : et la sagesse de ses sages périra, et l'intelligence de ses hommes intelligents disparaîtra. » (És. 29:13, 14, selon la version du roi Jacques ; Segond dit : « Je frapperai encore ce peuple par des prodiges et des miracles », ndt)

      Du fait que l'apostasie à partir du véritable Évangile du Christ devait être universelle, comme les prophètes l'avaient prédit, et du fait que l'universalité de cette apostasie était confirmée par la déclaration que Jésus fit à Joseph Smith, il s'ensuit qu'un rétablissement était nécessaire. C'est ce rétablissement qui constitue le message de l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours.

 

Source : LeGrand Richards, Une oeuvre merveilleuse et un prodige, chapitre 4