Histoire du district de Liège
1889-1997
Marcel Kahne
Introduction
1997. L’Église
tout entière célèbre l’entrée des
pionniers dans la vallée du Grand Lac Salé. Les pieux,
les districts, les paroisses, les branches sont invités à
tourner les regards non seulement vers ceux qui ont fait l’Église
dans le désert, mais aussi vers leurs pionniers à eux,
ceux qui ont été les premiers à accepter
l’Évangile dans leur pays ou dans leur localité
et vers ceux qui les ont suivis et qui ont bâti sur leurs
fondations.
Dans le district de
Liège, en particulier, cette commémoration revêtait
une signification particulière, puisque ce district, un des
plus anciens des pays francophones, a eu ses tout premiers baptêmes
en 1889, il y a 108 ans. C’était l’occasion ou
jamais d’en retracer l’histoire, d’une manière
aussi détaillée que possible, avant que ne
disparaissent les derniers témoins et les derniers documents
de ce passé déjà lointain.
Comment les choses se
sont-elles passées avant le début de ce siècle ?
Avant et pendant la Première Guerre mondiale ? Pendant
l’entre-deux-guerres ? Après la libération ?
Et comment les choses ont-elles évolué au cours des
quarante dernières années ? Chercher à le
savoir, c’est se lancer dans une véritable exploration.
Il y avait, heureusement,
L’Étoile depuis 1930, une mine d’informations.
Une autre, gracieusement fournie par le département d’histoire
de l’Église, contenant les notes portées par les
secrétaires de la Mission française dans l’histoire
de la Mission, a permis de situer avec précision bien des
événements. Une liste des baptêmes effectués
entre 1889 et 1930 et conservée providentiellement par une de
nos familles a permis de faire un sort à des informations
erronées que des notes historiques superficielles avaient
perpétuées au cours des années.
Enfin, et surtout, il y a
eu les souvenirs d’un petit nombre de vétérans
qui ont permis de faire de cette histoire plus qu’une liste de
faits et de dates et de lui donner une dimension humaine, grâce
à des anecdotes, des tranches de vie et des témoignages
personnels. Qu’ils soient tous remerciés pour leur
collaboration.
Oui, il fallait la faire,
cette histoire du district belge. En laisser disparaître les
derniers témoins sans les interroger, laisser les documents
dormir dans les archives, cela aurait été une
négligence navrante. Il fallait la mettre entre les mains des
saints d’aujourd’hui, en multiplier suffisamment les
exemplaires pour qu’elle survive dans notre coeur et soit
accessible aux générations futures.
De tout cela il y a aussi
une leçon à tirer. Lorsqu’il n’y a pas
d’écrits, les événements, les dates, les
lieux deviennent vite flous et imprécis dans les mémoires.
Ce n’est pas pour rien que l’Église demande à
ses membres d’écrire leur histoire. C’est grâce
aux journaux personnels et à l’histoire écrite au
jour le jour que nous savons tant de choses sur le passé de
l’Église. Tout ce que nous ne savons pas, qui aurait pu
nous édifier, c’est ce qui n’a pas été
écrit ou qui a été perdu. La présente
histoire est faite de tout ce que nous avons pu trouver.
Qu’aurait-elle été si l’on avait pu
disposer d’écrits plus détaillés ou si
tous ceux qui ont encore des souvenirs les avaient communiqués ?
Une question qui nous interpelle personnellement : de quoi
disposera la personne qui, dans cinquante ou cent ans, voudra
prolonger la présente histoire ? La réponse est
dans notre obéissance à ce que nous demandent les
prophètes de Dieu.
Il reste un voeu à
formuler : que ceux qui liront ce qui suit et chez qui cela
réveillera des souvenirs prendront l’initiative de les
mettre par écrit ou de les enregistrer, et de nous les
communiquer, pour permettre la publication d’une histoire plus
complète du district de Liège.
Marcel Kahne
Histoire du district
de Liège
Les origines
L’oeuvre
missionnaire de l’Église commence en France avec
l’arrivée de l’Anglais William Howell, envoyé
en août 1849. Il ne fera qu’un converti, Augustus Saint
d’Anna, au Havre. Le 6 avril 1850, six convertis français,
sans doute des îles anglo-normandes, organisent une
branche à Boulogne-sur-Mer. Le 18 juin de la même année,
John Taylor et Curtis E. Bolton arrivent sur le territoire français.
Bolton a déjà vécu en France et connaît
assez bien la langue, qu’il enseignait à Salt Lake City
en 1848. Avec quelques autres missionnaires, ils finiront par ouvrir
trois autres branches que Boulogne : Paris, Le Grand Lucé
et Le Havre.
Le travail est ingrat :
peu de personnes sont disposées à écouter.
Bolton se lance dans la traduction du Livre de Mormon. Il fait une
traduction partielle du 24 juillet au 1er octobre 1850. Deux
Français, M. Wilhelm, un ancien Jésuite, puis Lazare
Augé viendront l’aider. Finalement, Louis Bertrand,
ancien journaliste au Populaire, propose ses services et, à
partir du 7 juillet 1851, refait toute la traduction. Bolton lance
aussi la publication de L’Étoile du Deseret. Elle
paraîtra mensuellement du 29 mai 1851 à avril 1852. Elle
s’adresse aux saints francophones de France, de Suisse et
d’Italie.
Le succès
missionnaire est limité et le prosélytisme devient
bientôt impossible étant donné les tensions
politiques croissantes. À la fin de 1855, tous les
missionnaires, sauf Thomas Leiz, sont retirés de France. Le 10
décembre 1859, Louis Bertrand, qui avait émigré
en Utah, est renvoyé comme président de mission. Il
semble avoir travaillé seul et sans succès. Il retourne
en Utah en juin 1864, considérant le mormonisme comme mort en
France. La Mission française ne sera rouverte qu’en
1912.
L’oeuvre
missionnaire en Belgique
La première
tentative de prêcher l’Évangile en Belgique est
faite par Gustave Chaprix, converti belge de la branche de Paris,
envoyé à Bruxelles par Louis Bertrand en 1861. Aucun
succès n’est signalé. En 1868, le Suisse Octave
Ursenbach (1832-1871) est envoyé à Anvers, où il
ne rencontre aucun succès ; de là il se rend
à Liège, sans en rencontrer davantage et il écrira
à trois reprises au président Albert Carrington pour
obtenir la permission de retourner en Suisse, car il a le sentiment
que rien n’est possible en Belgique.
Le premier missionnaire à
faire un travail effectif est Micha Markow, Serbe converti à
Constantinople en 1887. Il arrive dans la région d’Anvers
en 1888, y commence le prosélytisme auprès des familles
germanophones et baptise six membres de la famille Esselman. Avant de
retourner en Turquie, il écrit au président de la
Mission suisse-allemande pour annoncer les baptêmes. Trois
missionnaires germanophones sont alors envoyés en Belgique.
Ils ouvrent des branches à Bruxelles, Anvers et Liège,
et il y a des convertis dès 1889.
Le relevé des
baptêmes de l’époque montre que les premiers
convertis de la région liégeoise sont Casper et
Johannes Kuhlmann, baptisés le 10 novembre 1889 par J. J.
Frederick. Ils ne restent pas à Liège, mais
s’installent à Bruxelles. Vient ensuite la première
famille à rester à Liège, Théodore et
Alvina Isenburg (50 et 45 ans), baptisés le 26 mai 1890, leur
fils Théodore (14 ans), baptisé trois jours plus tard
et un deuxième fils, Louis (18 ans), l’année
suivante, par J. J. Frederick ; leur fille Mathilde sera
baptisée en 1899. Comme beaucoup de convertis de l’époque,
ils émigrent aux États-Unis, mais les parents
reviendront plus tard. Théodore décède à
Liège en 1917 et Alvina le 13 décembre 1933 à
l’âge de 88 ans. L’Étoile, en
signalant son décès, précise que c’est une
soeur qui a passé toute sa vie à servir la « cause
du Seigneur » et qui « a été un
exemple de piété et de fidélité aux
principes de l’Évangile restauré ».
Elle « a eu la distinction d’être mariée
au temple à Salt Lake City ».
En 1890, les
missionnaires frappent chez les Wiart et guérissent un bébé
de dix-huit mois souffrant d’une pneumonie. La soeur aînée,
Marie, a neuf ans et est convertie. Elle sera baptisée en 1898
par A. C. Robinson, et restera fidèle toute sa vie.
De 1889 à 1895,
huit autres baptêmes ont lieu à Schaerbeek et à
Anvers. Les missionnaires
s’appellent J. J. Frederick, C. Schneider, (1889), J. Grimm
(1891), Gelderblom (1892), H. Debrij (1894).
Au commencement de 1891,
une petite branche est créée à Liège où
résident alors huit familles de saints (« History
of the Liège Conference », dans History of the
Netherlands Mission, compilée par Frank I. Kooyman).
À cause des
difficultés de langue rencontrées par les missionnaires
de langue allemande, les branches belges sont rattachées, en
1891, à la Mission néerlandaise, appelée pendant
un temps Mission néerlando-belge.
En 1896, deux
missionnaires hollandais, Jean-Baptiste Ripplinger et Frederick
Pieper, qui parlent le français, travaillent dans la région
de Liège. Ripplinger y fait la connaissance d’un groupe
de baptistes, dont beaucoup semblent s’intéresser
considérablement au mormonisme. Quinze à vingt de ces
baptistes commencent à voyager dans la région et
donnent à frère Ripplinger l’occasion de tenir
des réunions chez d’autres baptistes. Beaucoup de ceux
qui l’entendent lui demandent de remettre son message à
leur pasteur, sur quoi il rend visite au pasteur baptiste de Liège
et lui témoigne de la véracité du mormonisme. Le
pasteur rejette son témoignage et lui lance le défi de
participer à un débat public. Le défi est relevé
et des dispositions sont prises en vue d’une rencontre. Il est
prévu, entre autres, que chacune des parties disposera d’un
temps égal, mais une fois le débat entamé, le
pasteur ne respecte pas la convention et ne laisse au missionnaire
qu’une partie du temps qui lui est imparti. Ce geste incorrect
lui vaut l’irritation de ses ouailles et lorsqu’il voit
qu’il n’a plus la faveur de l’assemblée, il
exige que l’on mette fin à la réunion et que les
gens s’en aillent. L’auditoire refusant d’obtempérer,
il leur dit que ceux qui resteront seront exclus de l’Église
baptiste. Cette menace ne produit aucun effet, et l’auditoire
reste pour écouter le message de Ripplinger.
Le succès des
missionnaires auprès des baptistes de la région de
Liège inquiète les pasteurs de l’Église
baptiste ; ils envoient un prédicateur spécial
prononcer un sermon contre les mormons. Informés de sa venue,
Ripplinger et Pieper assistent à la réunion,
tenue chez l’un des baptistes. Les missionnaires étant
présents, l’assemblée décide que le
pasteur doit donner un temps égal aux mormons pour répondre
à son discours, mais après plusieurs échanges,
il fait un dernier discours sur le mormonisme et se hâte
d’annoncer qu’il doit quitter la réunion. Irritée
de le voir partir avant que les missionnaires aient pu réfuter
ses arguments, la maîtresse de maison se lève, l’agrippe
et le force à écouter les conclusions des
missionnaires. À la fin de la réunion, plusieurs
personnes expriment leur insatisfaction à l’égard
de leur Église et, selon les missionnaires, un homme s’adresse
au pasteur en ces termes :
–
Ce soir, vous
avez essayé de nous montrer que les mormons sont les pires
gens de la terre. D’autre part, il a été prouvé
à suffisance par les Écritures et par d’autres
faits que les Églises et les sectes sont dans l’erreur
et ne sont pas de Dieu. Pour cette raison, nous ne souhaitons plus
appartenir à aucune d’elles.
En entendant ces paroles,
le pasteur tourne les talons et quitte la réunion, salué
par les cris :
–
Vive les
mormons !
Suite à ce succès,
les missionnaires ont une centaine de personnes qui étudient
l’Église, et des réunions se tiennent à
St-Nicolas, à Ougrée, à Jehay et dans plusieurs
autres localités des environs de Liège.
Il n’y a pas que
les baptistes qui s’intéressent à l’Église.
Un certain nombre de familles catholiques l’étudient
aussi. En novembre 1896, Frederick Pieper baptise Bartholomëus
Creuiwels, sa femme, Hubertine, et sa fille, Maria. Monsieur
Creuiwels est un commerçant très influent à
Liège et exerce aussi des fonctions en tant que laïc dans
l’Église catholique. Sa conversion cause beaucoup de
remous à Liège, et l’on raconte que même à
Bruxelles un article a paru dans un journal exprimant le regret
qu’une famille aussi respectable se soit laissée
entraîner dans le mormonisme. Cette publicité cause pas
mal d’agitation : beaucoup de personnes veulent en savoir
plus et assistent aux réunions des mormons, mais cela augmente
aussi fortement l’hostilité à leur égard.
Le 30 novembre 1896,
plusieurs centaines de personnes se rassemblent devant la maison des
Creuiwels. Ripplinger y tient une réunion, et la foule exige
qu’il sorte. Il refuse. Certains, dans la foule, commencent
alors à jeter des pierres contre la maison, mais sans grand
dommage. La police arrive à ce moment-là et disperse la
foule.
Les missionnaires
continuent à avoir du succès et en août 1897 on
loue une salle plus grande à Liège. Bien qu’elle
puisse recevoir 125 personnes, il y en a parfois tant qui veulent
assister que les missionnaires sont obligés d’imposer
des tickets d’entrée.
La Belgique est un des
rares pays à laisser les missionnaires libres d’exercer
leur prosélytisme, mais l’agitation créée
à Liège contre les mormons vaut à frère
Ripplinger d’être convoqué à Bruxelles chez
le ministre de la religion et de l’instruction publique.
Celui-ci, veut, en effet, être informé de ce que les
missionnaires font. À l’issue de l’entretien, ils
sont autorisés à poursuivre leurs activités.
Malgré leur grand
succès de foule, le nombre des conversions obtenues par les
missionnaires est étonnamment maigre. Si l’on se base
sur le relevé des baptêmes, Ripplinger n’aura
baptisé que douze personnes en 1896 et Pieper treize. Le seul
couple baptiste que nous savons avec certitude avoir été
converti est le couple Camus et c’est apparemment chez eux qu’a
eu lieu la confrontation avec le pasteur baptiste. Nous en savons
plus grâce à un article d’Édouard Lambert,
de Seraing, paru dans L’Étoile d’avril
1931, intitulé Biographie de soeur Évrard :
« La Mission
française de l’Église de Jésus-Christ des
saints des derniers jours peut certainement se vanter d’avoir
parmi ses membres un pionnier de l’oeuvre en la personne de
soeur Marie-Antoinette Évrard.
« Née
en avril 1866, de parents catholiques, elle fut élevée
dans cette religion et y demeura très fidèle à
ses principes.
« À
l’âge de vingt ans, elle épousa Émile Camus
qui, lui aussi, était croyant au Christ.
« Étant
chercheurs de vérité, tous deux, ils entrèrent à
l’Église Baptiste et, pendant deux ans, furent de
fervents adeptes de cette doctrine.
« Dieu,
connaissant la sincérité de leur coeur, leur donna un
moyen de progresser vers lui en leur envoyant frère Replinger,
missionnaire de l’Église de Jésus-Christ des
saints des derniers jours.
« Touchés
par la simplicité de ce missionnaire et de la doctrine qu’il
enseignait, ils voulurent savoir où était la vérité
et demandèrent une réunion contradictoire entre le
pasteur baptiste et le missionnaire de l’Église de
Christ.
« Frère
Replinger, ne connaissant pas bien la langue française, pria
frère Pieper, de la branche de Liège, d’assister
à cette réunion. Celui-ci accepta l’invitation et
la réunion eut lieu et, par la discussion qui s’ensuivit,
frère et soeur Camus furent éclairés et ils
comprirent où se trouvait le chemin qui conduit à la
vie éternelle.
« Ils
acceptèrent avec joie les principes qui leur furent enseignés
dans l’Église de Jésus-Christ et, en 1896, ils
eurent le bonheur d’être baptisés.
« À
propos de cette ordonnance, il est bon de noter un fait qui s’est
passé au moment du baptême. En ce temps-là, les
baptêmes se faisaient la nuit, dans la Meuse, derrière
la gare du Val St-Lambert. Au moment où l’on était
réuni pour l’ordonnance, une troupe de personnes
étrangères, venue on ne sait d’où, se mit
à pousser des cris et à danser en rond.
« Nullement
intimidé, frère Replinger ordonna aux néophytes
de se préparer pour entrer dans l’eau et, s’avançant
vers cette troupe, il dit d’une voix forte : ‘Au nom
de Jésus-Christ, je vous ordonne de partir’ et, à
l’instant même, ils s’enfuirent tous.
« Suivi par
un ami, M. Wiart, celui-ci est venu déclarer qu’ils
avaient disparu, d’un coup, sans savoir où ils étaient
allés...
« Reniée
par son père à cause de sa foi, elle sut lui montrer sa
résignation en priant le Seigneur afin qu’il lui ouvre
les yeux et qu’il puisse reconnaître son erreur.
« À son
lit de mort, elle fut auprès de lui, et, avant de mourir, il
rendit témoignage du bien que l’Église pouvait
faire.
« En 1922,
elle perdit son premier mari, mais toujours forte dans son
témoignage, elle se soumit avec résignation à la
volonté du Seigneur.
« Par la
suite, elle fit la connaissance et épousa, en secondes noces,
Léopold Évrard.
« Par ses
connaissances et ses exhortations, elle l’amena à
l’Évangile et eut le bonheur de le voir baptisé
membre de l’Église de Jésus-Christ.
« Depuis
trente-cinq ans qu’elle est membre de l’Église,
elle a toujours gardé un fervent témoignage de
l’Évangile et soutient que jamais elle ne le reniera. »
(L’Étoile,
avril 1931, p. 91-92).
Le même jour (28
mai 1896) où il baptise les Camus, Ripplinger baptise aussi
Victor Pirotte, de Villers-le-Bouillet. En juillet, c’est au
tour de sa fille Clémence (14 ans) et elle sera suivie, en
1899, par Lambertine (14 ans), Clément (12 ans) et Alice (10
ans).
Victor Pirotte devient
membre de la branche de Seraing et est ordonné ancien le 27
octobre 1896. Il semble avoir fait une mission locale de 1918 à
1920 au cours de laquelle il baptise et confirme 14 personnes.
Lorsque la branche de Huy sera ouverte pendant quelques années
à partir de 1967, ses deux filles Clémence (épouse
Lizein) et Alice (épouse Évrard), qui ont épousé
des non-membres mais qui ont toujours gardé le contact avec
l’Église, pourront de nouveau assister, dans leur âge
avancé, aux réunions jusqu’à leur décès.
Le 1er novembre 1897, la
« conférence » (c’était
ainsi qu’on appelait autrefois le district) de Liège est
organisée avec Paul Roelofs comme président. Le même
jour on organise la « conférence » de
Bruxelles, mais celle-ci ne durera que jusqu’au 31 décembre
1904, date à laquelle elle est rattachée à la
« conférence » de Liège.
Les missionnaires de
cette fin de siècle s’appellent Albert C. Robinson, J.
J. Alders, Frank W. Thatcher, Paul Roelofs, Arie Van de Graaff ;
Milton L. Lee, J. Springer, Charles Wesson. À partir de 1900,
les noms hollandais se raréfient.
Le 22 mars 1898, Paul
Roelofs baptise un autre frère de Villers-le-Bouillet, Damien
Joseph Dieu (52 ans). Il sera aussi membre de Seraing (L’Étoile,
mai 1933, p. 117). Lorsqu’il décède en 1934, à
l’âge de 90 ans, il est « le membre le plus
âgé de l’Église en Belgique »
(L’Étoile, mars 1934, p. 76).
Le nombre annuel des
baptêmes dans la région de Liège, tel qu’il
découle de la liste des baptêmes de 1896 à 1930,
se présente comme suit :
Le
nombre annuel des baptêmes dans la région de Liège,
tel qu’il découle de la liste des baptêmes de 1896
à 1930, se présente comme suit :
1896 26
1897
13
1898
22
1899 13
1900 --
1901 4
1902
6
1903
8
1904
17
1905
30
1906 13
1907 19
1908
11
1909 15
1910
20
1911 14
1912 18
1913
25
1914 14
1915 --
1916
--
1917 --
1918 9
1919
5
1920 --
1921 17
1922
--
1923
30
1924 40
1925
18
1926 12
1927 25
1928
25
1929 9
1930
16
Les baptêmes se
font essentiellement au Val-Saint-Lambert, mais, en tous cas au
siècle dernier, aussi à Jehay et à Jupille.
L’émigration vers les États-Unis est importante.
C’est ainsi que pour les années 1902 à 1904, 16
personnes partent.
Au début de 1903,
il y a trois missionnaires dans la « conférence de
Liège » : Charles P. Beus, président
de la « conférence », son compagnon,
Perry G. Snow, et David P. Cheney, qui fait du prosélytisme à
Verviers. Il y a, à ce moment-là, deux branches, Liège
et Seraing. À Liège, on se réunit – depuis
1896, semble-t-il – au 9 Quai de l’Ourthe, à
19h30, et à Seraing, au 197 Place St-Éloy, à
14h. Des cours bibliques se donnent le jeudi soir à Seraing
chez soeur Wiart. Des réunions au foyer se tiennent le
dimanche chez Victor Pirotte, à Villers-le-Bouillet –
les missionnaires y vont deux fois par mois à partir de 1905
et constatent que « l’École du dimanche, qui
est dirigée par frère Victor Pirotte, se porte bien »
– et le mercredi soir, chez Alphonse Dieu, à St-Nicolas.
En 1904 on les commence pour Liège, le lundi soir, chez
Virginia Stoffel. Le premier lundi du mois, les réunions de la
prêtrise locale se tiennent chez Émile Camus, à
Seraing. La même année, on intègre la branche de
Bruxelles à la « conférence » de
Liège et dorénavant les missionnaires de Liège y
organiseront des réunions mensuelles. Fin 1905, des réunions
régulières commencent à être tenues à
Schaerbeek. Fred U. Hodgson est envoyé à Herstal, où
les réunions en salle commencent le 26 février 1905, et
Radcliffe Q. Cannon à Flémalle-Haute. En novembre 1905,
deux missionnaires commencent à travailler à Charleroi.
Aperçu de
l’activité missionnaire
À l’époque,
les règles missionnaires ne sont pas ce qu’elles sont
maintenant. Cela ressort d’une réunion tenue le 21 août
1905, sous la présidence de Heber J. Grant, président
de la Mission européenne.
« À
cette réunion, les missionnaires de la conférence de
Liège furent presque unanimes à dire qu’ils
préféraient travailler seuls, et par conséquent
furent affectés comme suit : James W. Evans, John
H. Taylor et Clawson Y. Cannon à Verviers, où ils
vivront séparément. Fred W. Hodgson à Seraing,
Lester N. Lambert à Flémalle, LeRoy G. Pickering au
Val-St-Lambert, Ernest C. Rossiter à Herstal et Radcliffe Q.
Cannon à Liège.
« Lundi, 4
septembre – Le président Joseph F. Barton Jr et James U.
Evans sont partis faire un voyage dans le sud de la Belgique sans
bourse ni sac. Ils sont revenus quatre jours plus tard, après
avoir fait un voyage d’environ cent cinquante kilomètres
et considèrent l’expérience comme bonne et les
perspectives de faire du travail missionnaire sans argent, très
favorables.
« Lundi, 18
septembre – Les frères Fred U. Hodgson et Ernest C.
Rossiter sont partis pour un voyage sans bourse ni sac. Après
une absence d’environ cinq jours, à distribuer des
dépliants et à prêcher, ils sont revenus en
considérant leur voyage comme réussi à tous
points de vue. » (History
of the Belgian District)
Le 20 février 1904
arrive Serge Ballif, un Suisse d’expression française,
dont c’est la deuxième mission. Il devient président
de la « conférence » de Liège. En
1907, il publie une deuxième édition de la traduction
du Livre de Mormon par John Taylor et Curtis E. Bolton, « divisé[e]
en chapitres et en versets, et pourvu[e] de renvois, d’après
l’édition anglaise, par James L. Barker et Joseph E.
Evans » ; et en 1908, un petit volume contenant 26
sections des Doctrine et Alliances. Ces deux ouvrages seront utilisés
tels quels pendant près de soixante ans.
L’édition de
1899 du recueil de cantiques publiée par le bureau de la
Mission suisse étant épuisée, un nouveau recueil
est créé par la Mission néerlando-belge et
publié en 1907. L’ancien recueil comptait 80 cantiques,
le nouveau en aura 61 de plus. Une trentaine de ces nouveaux
cantiques sont traduits par Paul Roelofs. « De l’autre
moitié du nombre des cantiques ajoutés nous sommes...
redevables à une dame amie de la branche de Lausanne... qui a
ainsi montré pour le succès de notre nouveau recueil un
vif intérêt et un bienveillant empressement que nous
avons appréciés sincèrement »
(Préface du recueil).
Les saints de l’époque
disposent aussi de l’ouvrage Une voix d’avertissement,
de Parley P. Pratt, traduit par Louis Bertrand et publié à
Neuchâtel en 1904.
Conversions du début
du vingtième siècle
Certains noms que l’on
voit apparaître sont ceux de familles qui vont faire souche
dans l’Église ou rester fidèles jusqu’à
leur mort. Par exemple, le couple François (1853) et Marie
(1855) Nélissen, baptisés en 1904 et leurs enfants
Marie (1874-1940, épouse Hasoppe) et Toussaint (1893),
baptisés en 1903, et les enfants de Marie Hasoppe, Yvonne
(1897), baptisée en 1906, Florentine (1900), baptisée
en 1908 et Joseph (1902), baptisé en 1910. Marie Joliet,
de Herstal, décédée en 1939, à 64 ans,
est baptisée en 1907 avec ses trois enfants, ainsi que Hubert
Huysecom (1857), dont la femme, Augustine, sera baptisée en
1911. Maximilien et Émerence Renard sont baptisés en
1908 ainsi que Anne (1872) et Charles (1896) Horbach. Jeanne Roubinet
(1878) est baptisée en 1909 ainsi que Hermine Cypers (1885) et
Auguste Roubinet (1902) en 1910. Charles Devignez (1880) est baptisé
en 1912. Jean (1873) et Julienne (1876) Jeuris et leurs enfants Héli
(1901) et Henriette (1904) sont baptisés en 1913.
À propos de
Maximilien et Émerence Renard, L’Étoile
écrira ceci cinquante ans plus tard :
« Maximilien
et Émerence Renard, deux membres fidèles et connus des
missionnaires depuis 1907 environ, ont été fêtés
au cours d’une cérémonie très spéciale
qui eut lieu à l’hôtel de ville de Seraing le 9
avril à l’occasion de leurs noces de diamant... Ce
couple a six enfants et a toujours été très
actif dans l’Église. Pendant la Première Guerre
mondiale ils ont fait le trajet de Seraing à Liège à
pied pour pouvoir assister aux réunions. Ils sont tous deux
âgés de quatre-vingts et quatre-vingt-un an
respectivement. Chaque dimanche on peut encore les voir à l'église de Seraing. Leur conversion à l’Église a
été faite par les frères Diew et Pirotte qui
travaillaient avec M. Renard dans une fabrique à Coeverill
[Coquerill], au début du XXe siècle. »
(L’Étoile,
juin 1955, p. 115)
Selon un autre récit,
Maximilien, ayant vu, en sortant de l’usine, deux jeunes
Américains portant une affiche sur le dos avec une invitation
aux réunions, qui se tiennent, en ce temps-là, rue du
Bac, à Seraing, s’y rend et ira, dorénavant
chaque dimanche, accompagné plus tard par sa femme, Émerence.
Les Renard auront une grande famille, et quand l’un des siens
est malade, Émerence n’appelle pas le docteur, mais
demande aux anciens de lui imposer les mains. Elle rendra témoignage
des guérisons opérées dans sa famille.
Il y a aussi Lambertine
Lahon, mère de Henri Lahon. À l’occasion de son
décès, L’Étoile de juillet 1948
fait ce commentaire qui en dit long sur les conditions dans
lesquelles travaillaient alors les missionnaires et sur le courage de
ces membres pionniers :
« Il y a près
d'un demi-siècle, alors que nos braves missionnaires étaient
livrés à eux-mêmes et abandonnés de tous,
elle n'hésita pas, de concert avec son admirable époux,
à accueillir dans son foyer l'un de ces prêtres,
dépouillé et en guenilles, qui se réfugiait la
nuit sous une haie. En dépit de l'opposition religieuse de
l'époque, le serviteur du Seigneur avait trouvé un
foyer qui le nourrissait et lui procurait des vêtements au même
titre qu'aux enfants de la famille. »
À l’occasion
des noces d’or du couple Huysecom, Arthur Horbach écrit
dans L’Étoile d’octobre 1930 :
« Malgré
son âge déjà avancé, frère Huysecom
est encore zélé pour l’Église et répond
à tous les appels de sa prêtrise. Baptisé déjà
avant la grande guerre, il a, pendant celle-ci, été
l’un des dirigeants de l’Église et son oeuvre est
encore dans la mémoire de tous les membres de cette époque ;
tandis que soeur Huysecom n’a pas reculé devant le
travail supplémentaire pour elle et a donné de bon
coeur sa maison pour y faire des réunions pendant le temps que
l’on manquait de local. Actuellement encore, elle est une femme
courageuse et active. Elle fait partie de ces gens à qui il
est impossible de ne rien faire, elle serait mal à son aise si
elle devait un jour se tourner les pouces. Souhaitons qu’elle
puisse trotter pendant longtemps, abeille d’une vieille ruche,
et que frère Huysecom puisse concourir au succès de la
branche de Liège qui vient d’être remise entre les
mains de la prêtrise locale » (pages 5-6).
Augustine Huysecom décède
en 1932 (L’Étoile, juin 1932, p. 139). À
l’occasion du décès de frère Huysecom,
John A. Widtsoe, président de la Mission européenne,
fait cet éloge de lui :
« Il est né
d’un père wallon et d’une mère flamande.
L’instruction lui fut refusée. Très jeune, il a
dû travailler dans la bure pour un maigre salaire. Néanmoins
la nature l’avait bien doué, de corps et d’esprit.
On lui accorda de la responsabilité et il reçut un
modeste avancement. Il y avait en lui un travail spirituel, une hâte
de connaître la vérité concernant la vie sur la
terre et dans l’au-delà. Il s’unit à un
groupe protestant – ce qui était un courageux pas dans
son pays fortement catholique – et devint bientôt notoire
parmi ses compagnons.
« Ensuite, il
y a plus de vingt-cinq ans, alors qu’il était âgé
de plus de cinquante ans, l’Évangile l’a trouvé.
Un membre de l’Église, une soeur fidèle, lui en
parla premièrement ; il s’y intéressa et
bientôt la lumière l’éclaira. Il avait
trouvé la vérité. Lorsqu’il se joignit à
l’Église, ses anciens amis et compagnons lui tournèrent
le dos. Huysecom était devenu fou ! Mais il n’a ni
cédé, ni chancelé. Il avait trouvé la
vérité.
« À
partir de ce jour-là, l’Évangile est devenu son
grand intérêt. Il a aidé la petite branche de
Liège, toujours prêt à obéir aux appels
qu’on lui faisait. Ses heures de loisir, il les a passées
à rendre témoignage de la restauration de l’Évangile
à ceux qui ne l’avaient pas encore entendu. Il découvrit
les chercheurs de vérité ; il a distribué
des brochures, a conversé et prié. Il devint un sincère
disciple et travailleur dans l’Église. Pour être
plus capable, il a appris l’art de la lecture et de l’écriture
qui lui avaient été refusés dans sa jeunesse.
L’esprit de l’Évangile d’avancement était
sur lui... » (L’Étoile,
janvier 1932, p. 5-6).
Événements
connus dans le district, 1906-1914
Les faits suivants sont
tirés de l’histoire tenue par les secrétaires de
mission :
District de Liège
Le 27 octobre 1907 a eu
lieu la conférence semi-annuelle de la conférence de
Liège. John H. Taylor, président de la conférence
de Liège a donné les statistiques suivantes :
prêtrise locale :
anciens
2
prêtre
1
instructeurs
4
diacre
1
officiers et membres
135
enfants de moins de 8
ans 17
émigrés
9
Total sans les
missionnaires 142
Il fait aussi le rapport
suivant sur les activités des missionnaires : tracts
distribués : 66.443 - livres distribués : 755 - nombre de
maisons d’étrangers [nom donné à l’époque
aux non membres] visitées avec le premier tract : 22.728 -
nombre de premières invitations : 1789 - conversations sur
l’Évangile : 3962 - réunions tenues : 197 - Écoles
du dimanche tenues : 65 - cours bibliques : 116 - réunions de
prêtrise : 13 - baptêmes : 18 - enfants bénis : 6.
À la fin de
l’année 1907, il ajoute cette précision :
Dîmes reçues : Frs 2171, une augmentation de 514,84
Frs, augmentation d’un payeur de dîme - 22 baptêmes,
une augmentation de 2.
Le 25 décembre
1910, le secrétaire de la Mission peut écrire :
« L’année s’est terminée après
avoir vu une année très réussie pour l’oeuvre
du Seigneur dans la Conférence de Liège. Bien que les
missionnaires aient été fortement handicapés par
la langue française, la plupart étant nouveaux, ils ont
réussi à baptiser 20 personnes. »
L’inscription du 7
mai 1911 révèle une situation que l’on retrouvera
avec de légères variantes à chaque conférence
de district jusqu’à la Deuxième Guerre mondiale :
« La conférence semi-annuelle de la Conférence
de Liège a été tenue avec des réunions à
Seraing l’après-midi et à Liège le soir...
Il y avait 135 personnes à la réunion de Liège.
Le 22 février
1912, « des services de baptême ont été
tenus à Liège. Plus de 150 personnes se sont assemblées
pour assister à la cérémonie ; la plupart
des gens étaient des investigateurs et des curieux, mais ils
semblaient écouter avec une attention soutenue les discours
prononcés. » On constate ici encore – et cela
se confirmera pendant toute la période précédant
la Deuxième Guerre mondiale – que les activités
missionnaires suscitent une grande curiosité, sans jamais
déboucher sur des conversions massives.
Le 15 octobre 1912,
Rudger Clawson, président de la Mission européenne,
rouvre la Mission française et appelle Edgard B. Brossard
comme président de mission. Les branches de Lausanne, Genève,
Neuchâtel, La Chaux-de-Fonds, Paris et Lyon sont
détachées de la Mission suisse, les branches de Liège,
Seraing, Verviers, Bruxelles et Lille sont détachées de
la Mission des Pays-Bas et rattachées à la nouvelle
mission. Le nombre des membres en Belgique s’élève
alors à 176. Le total des membres de la Mission française
est de 403. La répartition est la suivante :
Branche
adultes
enfants
de moins de huit ans
Lausanne
52
15
Neuchâtel
41
21
La Ch de
Fond 41
3
Genève 16
Lyon
8
Paris
1
Liège
62
3
Seraing
65
12
Bruxelles
21
7
Lille
22
4
Verviers 6
Total
337
66
403
(L’Étoile,
octobre 1960, p. 269)
Le nombre de
missionnaires est de 29 (L’Étoile, juillet 1948,
p. 26)
Le premier président
de la nouvelle Mission fait le tour des branches et, le 20 janvier
1913, « Edgard B. Brossard, président de la Mission française, est arrivé... à Liège ;
il était venu dans le but de rendre visite aux saints et à
tous nos amis chez eux afin de se faire une idée de leur
attitude vis-à-vis de l’Évangile. Cela a été
une belle semaine pour lui car presque partout il a été
accueilli par un grand repas et la courtoisie habituelle des gens. Il
a rendu visite aux branches de Liège, Verviers et Seraing et
s’en est montré très satisfait. »
Le président
Brossard est remplacé, la même année, pour cause
de maladie, par Benjamin Howells. Mais l’imminence de la guerre
oblige les missionnaires à quitter l’Europe le 6 août
1914. La Mission française est fermée et le district
belge retourne à la Mission hollandaise.
Branche de Liège
Dans toutes les branches
les activités sont soumises à divers aléas et
sont périodiquement interrompues. La Mission signale donc que
le 10 octobre 1906 les cours bibliques reprennent à Liège,
mais le 4 décembre 1906, les réunions sont supprimées
à Liège : la maison du 4 rue Éracle est
froide et la branche est obligée de déménager.
Le 1er janvier un bail de trois ans est signé pour le
rez-de-chaussée du 104, rue Jean d’Outremeuse, qui
comportera une salle pour la branche et un logement pour les
missionnaires.
À partir du
19 février 1907, des cours de théologie hebdomadaires
se donnent chez Alphonse Dieu à St-Nicolas et à partir
du 6 mars chez les Huysecom à Liège.
Une idée du succès
obtenu (pas en baptêmes, malheureusement) est donnée par
cette inscription en date du 25 juillet 1907 : « Une
réunion spéciale a été tenue à la
salle de Liège, 108 rue Jean d’Outremeuse... La réunion
a été annoncée par la distribution de 3000
feuillets distribués la veille par les missionnaires. La salle
de réunions était remplie, une cinquantaine de saints
et soixante étrangers étant présents. Plus de
100 personnes étaient debout à l’extérieur
près des fenêtres et des portes. »
Au début de 1908
il y a une tentative de faire du travail missionnaire à
Chênée, mais aucun résultat n’est signalé.
Branche de Seraing
La Mission ne signale que
deux événements à Seraing : le 4 octobre
1906, les cours bibliques hebdomadaires reprennent chez Florentine
Pfannenstiel. Le 4 février 1911 la branche s’installe au
71 rue de la Glacière : « L’ancien local
ne convenait plus pour y tenir des réunions. »
Branche de Verviers
Dès le début
Verviers connaît une situation qui est restée inchangée
aujourd’hui : déménagements fréquents
et travail missionnaire quasiment sans succès. Les réunions
en salle le dimanche soir commencent le 5 août 1906 au 4 place
du Marché, puis, à partir du 4 novembre, au 74 rue de
Gérarchamps, pour revenir, le 1er août 1910, au 43 place
du Marché.
Le 28 août 1913, on
trouve la note suivante dans l’histoire de la Mission :
« Une conférence spéciale a été
tenue à Verviers. Tout le monde a travaillé dur pour
qu’il y ait une bonne assistance à cette réunion,
car c’est là que nous avons eu beaucoup de mal à
trouver des amis de l’Évangile ; la réunion
a été un succès. » Mais en mai 1914
Verviers est fermé. Le matériel de la branche est
envoyé à Liège, « après de
gros efforts pendant la dernière année et demie pour
maintenir la branche en vie ».
Branche de Bruxelles
Bruxelles et Anvers sont
les deux localités où le travail missionnaire a
réellement commencé. Les premiers membres de Bruxelles
ont sans doute été les deux Kuhlmann mentionnés
plus haut. Mais il faut attendre le 26 juillet 1907 pour avoir une
information précise sur la branche : « Une
réunion spéciale a eu lieu à la branche de
Bruxelles... Trente saints et dix étrangers étaient
présents. La réunion avait été annoncée
par deux mille feuillets et des annonces dans les journaux. Un
reporter du ‘Petit Bleu’ a interviewé le président
Penrose après la réunion et, le lendemain matin, son
journal publiait un compte rendu favorable. »
« Au cours du
mois d’octobre (1907) les réunions à Bruxelles
ont été perturbées par des étrangers et
des ‘voyous’ au point que le gérant de la salle a
exigé que la branche s’en aille. Ce qui a été
fait et la dernière réunion du mois a été
tenue dans la chambre des missionnaires. »
Branche de Lille
Deux missionnaires
commencent le travail en août 1908 à Lille. Le 27 juin
1909, une réunion spéciale est organisée et
précédée d’une bonne publicité.
« Une salle de réunions protestante a été
ouverte aux missionnaires et, à l’heure dite, une
cinquantaine d’étrangers étaient présents...
C’était sans nul doute la première réunion
tenue par les missionnaires de notre Église en France depuis
l’expulsion religieuse. » Le 10 octobre 1909, « huit
baptêmes ont été faits à Lille, les
premiers depuis que les missionnaires sont entrés dans cette
ville il y a 14 mois ». Le 15 novembre 1909, une salle,
située 41 rue Jeanne d’Arc, est louée pour trois
ans et les réunions régulières commencent.
Le 15 mai 1913, lors de
la création de la conférence de Paris, Lille est
transférée du district de Liège au district de
Paris.
Namur
Deux tentatives, l’une
en mai 1910, l’autre en mai 1914, sont faites pour lancer
le travail missionnaire à Namur, mais sans succès.
La Première
Guerre mondiale
Dans un article intitulé
« L’histoire se répéta »,
Paul J. Devignez décrit comme suit la situation de l’époque :
« Les
missionnaires étaient partis ! Ils reviendraient
probablement sous peu et ces bons amis de Jésus et du Père
Noël joueraient de nouveau avec les enfants sages de l’Église.
Des grondements sourds et interminables se succèdent nuit et
jour ; des hommes, des chevaux et des véhicules, dans un
tintamarre étourdissant, se précipitent partout. Une
rue du voisinage flambe et le pont venait de sauter, lorsque mes
parents abandonnèrent la maison. Je revois, sur la route, mon
père secourant des malheureux soldats blessés et
épuisés qui s’efforcent de rejoindre les
régiments en retraite.
« C’est
la guerre, nous sommes en août 1914 ; j’aurai
bientôt 5 ans.
« Jusqu’à
l’anéantissement du dernier fort de Liège qui
cloue l’envahisseur sur place, nous trouverons refuge dans les
caves d’une famille mormone en compagnie de plusieurs saints.
Les missionnaires ne sont plus là, mais l’Église
doit subsister ! Le sacrifice sacré de ceux qui nous
apportèrent la bonne nouvelle doit donner des fruits. Plus que
jamais, les fidèles rechercheront le Seigneur et voudront,
chaque sabbat, renouveler l’alliance ébauchée
dans les eaux du baptême...
« Six hommes,
six amis des missionnaires, méditent et prient ; la
sainte prêtrise leur a été conférée,
mais tout contact est désormais impossible avec les Autorités
générales. L’heure est aux décisions et
tout en se remettant entre les mains du Maître, les six frères
s’engagent à veiller au bon maintien des activités
de l’Église. À mon père, échoit
l’honneur de coordonner les efforts et les initiatives.
« L’épreuve
sera longue et dure...
« Que
deviendrait-on sans le refuge bienfaisant de l’Église...
? Le réconfort et la consolation accueillent femmes et hommes
dans les locaux de fortune où se tiennent les réunions,
malgré l’interdiction occasionnelle de l’occupant...
Les activités restent scrupuleusement conformes à
l’organisation apportée par les missionnaires ; la
moindre déviation vaudra du souci au réformateur
conscient ou involontaire. On constate que les vicissitudes
amplifient et hâtent l’assimilation de la volonté
du Père et les membres fidèles connaîtront, au
coeur de la tourmente, une félicité spirituelle qui
transportera l’esprit dans l’exaltation. Les prières
dégagent une sensation de force et de conviction tandis que la
congrégation exécute les chants dans une ambiance de
bonheur. Vraiment la foi est grande et l’on pense avec émotion
à ces instants bénis issus de la douleur et réalisés
par l’amour du Maître et du prochain, très vivace
dans la peine.
« Le temps
passait et après six longues années de séparation,
mon père annonça le retour des missionnaires...
« Les six
frères avaient mené leur tâche à bonne
fin... »
(L’Étoile,
février 1949, p. 23-25)
« Pendant la
guerre 1914-18, la réunion de Sainte-Cène avait lieu au
domicile de frère Huysecom, qui habitait rue Burenville à
St-Nicolas. La famille Lahon, qui venait de St-Gilles, la famille
Cypers, de Tilleur, la famille Renard, de Seraing, la famille
Devignez, de Liège, effectuaient une heure de marche pour y
assister. Les dirigeants étaient les frères Huysecom,
Pléger, Jean Lahon, Renard, Charles Jean Devignez, Dieu,
Lambert. Ces premiers membres étaient très humbles et
leur foi était inébranlable. Ils étaient de
condition modeste : mineurs, ouvriers d’usine, allumeur de
réverbères, peintre. Ils commençaient leurs
discours en français et les continuaient en wallon.
(Lettre de Joseph Devignez, 5 avril 1983)
L’article de John
A. Widtsoe sur frère Huysecom donne encore cet aperçu
de la vie au cours de la période 1914-1918 :
« Alors est
venue la Grande Guerre. Les premiers coups de feu furent tirés
à Liège. La vaillante défense par les forts de
Liège détermina, comme chacun le sait, le cours de la
guerre. Les missionnaires étaient restés pendant le
premier bombardement, puis ils furent rappelés. Frère
Huysecom, alors instructeur mais jeune dans l’Église,
avec l’aide d’autres frères, diacres, également
jeunes dans l’Église, a pris soin de la petite branche.
On veilla sur chaque membre, on prit soin de chacun.
« Les armées
passaient et repassaient dans la ville. Le son journalier du canon
était le chant de la guerre, terrible et insensée. Les
morts et les blessés étaient les témoins affreux
des batailles sanglantes. En attendant, frère Huysecom
veillait sur le troupeau de membres avec le soin d’un père.
Une fois, alors que la nourriture était rare, il a abattu une
vache, obtenue probablement au moyen de la guerre, a caché la
carcasse et a distribué la viande selon les besoins parmi ses
frères et ses soeurs. La viande était doublement
savoureuse en ces jours de presque famine.
« Enfin, la
guerre a cessé. Les quatre ans avaient paru une éternité
à la ville qui avait été sous une discipline
militaire constante. Quelque temps après, les missionnaires
qui étaient revenus à Liège, trouvèrent
la branche dans de saines conditions, les membres faisant leur
devoir. Frère Huysecom, avec un profond soulagement, rendit sa
charge et rendit compte de son oeuvre. Il est probable que, pendant
la guerre, aucune branche en Europe ne fut tenue en si
bonne union, ni si soigneusement surveillée. Il est retourné
à son travail de la branche, sa distribution de brochures, sa
prédication – toutes choses qu’il a continuées
malgré son grand âge, jusqu’à présent.
« Nous
discutions de tout cela [alors qu’il était sur son
lit de mort, en proie à de grandes souffrances]. Je lui ai dit
combien l’Église appréciait ses efforts pendant
les sombres années de guerre. « Oh !
répondit-il, ce n’était pas grand’chose ;
j’ai fait tout ce que j’ai pu mais ce n’était
pas grand’chose » (L’Étoile,
janvier 1932, p. 5-6).
Quelques détails
supplémentaires sont fournis par le secrétariat de la
Mission hollandaise :
« 17 mai 1915
– « Une lettre du gouverneur général
allemand de Belgique a été reçue au siège
de la Mission des Pays-Bas disant qu’il serait impossible de
donner suite à la demande des missionnaires d’entrer en
Belgique.
« 25 mai 1915
– Le président LeGrand Richards a envoyé de
l’argent à six familles de saints que les missionnaires
avaient réussi à trouver à Bruxelles. Des
efforts ont été faits pour trouver les saints de Liège.
« 11 nov 1917
– Une conférence de la Conférence de Liège
a été tenue. Il n’y a eu qu’une seule
session, mais il y a eu un excellent esprit, selon un rapport de
frère Arthur Horbach. Depuis le début de la guerre,
personne de Hollande n’a été autorisé à
entrer en Belgique, de sorte que les affaires des Conférences
de Bruxelles et de Liège ont été confiées
aux mains des frères locaux. Le président de la Mission
des Pays-Bas leur a envoyé mensuellement 65 florins ($26) qui,
avec les dîmes recueillies, ont été distribués
parmi les pauvres.
« 12 mai 1918
– Une conférence semi-annuelle de la Conférence
de Liège a été tenue à Liège par
les saints locaux... une seule réunion a été
tenue, de 2h30 à 5 h. La prière a été
offerte par Auguste Roubinet et la Sainte-Cène a été
bénie par les frères Pirotte et Dieu. Frère
Pirotte, qui dirigeait la réunion, a fait le discours
d’ouverture, après quoi Arthur Horbach a présenté
les autorités de l’Église et de la Mission au
vote de soutien des membres... Étaient présents, 7
membres de la prêtrise, 31 membres et 12 non-membres. Les
discours ont été faits par les frères Horbach,
Devignez et Dieu et la prière de clôture a été
faite par frère Huysecom.
Gary Chard ajoute que les
membres belges ont réussi à faire quatorze convertis
pendant la guerre.
Le district pendant
l’entre-deux-guerres
En septembre 1919, John
A. Butterworth, président de la Mission des Pays-Bas, visite
la région de Liège et rapporte que les affaires ont été
bien tenues. Arthur Horbach, « qui a été
secrétaire du district pendant toute la guerre »,
est son traducteur.
Le 28 novembre 1920,
Alvin Smith Nelson arrive en mission et est envoyé à
Liège comme président de district. Il s’installe,
début janvier 1921, au 61 Quai d’Amercoeur, chez soeur
Horbach. Comme il ne connaît pas le français, c’est
Arthur Horbach qui traduit pour lui et s’occupe de beaucoup de
choses. Il faudra, entre autres, apaiser l’opposition de
certains membres « par un esprit d’humilité
et par des prières ».
En février le
président Nelson se rend à Bruxelles et s’efforce
de retrouver et de rencontrer les anciens saints de la branche. Il
n’a guère de succès, les membres étant
très froids vis-à-vis de l’Église. Même
frère Roderigo, qui est censé être le président
de la branche, l’accueille très froidement. Les seules
personnes que frère Nelson trouve et qui semblent intéressées
sont François Bloemen et soeur Derette. Lorsqu’en
octobre il passe de nouveau une journée à visiter les
membres, il les trouve déprimés.
En mai, la conférence
semi-annuelle à Liège réunit, au cours de deux
sessions, l’après-midi et le soir, une centaine de
personnes dont 40 non membres.
Entre-temps on cherche un
nouveau local et après des mois on finit par en trouver un au
303 rue St-Léonard.
Deux conférences,
tenues en septembre sous la présidence d’Orson F.
Whitney, président de la Mission européenne, permettent
de se compter : 150 personnes à Liège, 10 à
Bruxelles.
À la fin du mois
d’octobre, Alvin S. Nelson accompagne John P. Lillywhite,
président de la Mission des Pays-Bas, à
Villers-le-Bouillet, pour y visiter les frères Dieu et Pirotte
et y trouvent de petites réunions au foyer bien organisées.
À partir de 1923, frère Nelson leur rendra visite une
fois par mois. Victor Pirotte décède le 13 mars 1925
après une longue maladie.
C’est aussi en 1921
que le missionnaire Karl M. Richards baptise une partie des
enfants de Charles Devignez : Paul (1910), Alphonse (1912) et
Jeanne (1911), ainsi que les cinq personnes de la famille Cypers.
À la fin de 1921,
les progrès sont évidents : la branche de Liège
a une belle salle, les cours du mardi sont bien suivis, le moral des
saints est excellent. Les membres sont visités régulièrement
et les cours continuent à Seraing.
En 1922 on reprend
l’oeuvre missionnaire à Seraing, mais on a un mal énorme
à trouver un lieu de réunion ou un logement. Les saints
sont visités régulièrement et beaucoup d’entre
eux vont aux réunions à Liège. La solution est
finalement trouvée pour les missionnaires lorsque la famille
Micha, qui habite au 61, rue Fernand Nicolay, ayant perdu son
fils unique, ouvre sa maison aux missionnaires en novembre. En
décembre, on loue un local temporaire au 132 rue de
l’Industrie, à Seraing.
Après des débuts
difficiles, les missionnaires devant apprendre la langue et
s’installer, l’année 1923 devient rentable. Les 16
et 17 juin 1923 a lieu une conférence de district sous la
présidence de David O. McKay, président de la Mission
européenne.
« À 9
heures, une centaine de personnes, parmi lesquelles le président
et soeur McKay, se sont réunis au bord de la Meuse, au
Pont-Neuf, pour assister au baptême de 15 personnes. Le temps
était pluvieux et le ciel était sombre, mais dès
que le premier candidat a été conduit dans l’eau,
le décor a changé : les rayons du soleil ont
illuminé l’événement, ce qui en a fait un
tableau impressionnant... À la session du soir... il y avait
280 personnes présentes, la majorité non membres, ce
qui en a fait une des conférences les plus grandes et les plus
réussies jamais tenues dans la partie francophone de la
Mission des Pays-Bas... Il y a eu quatre sessions en plus d’un
service de baptême et d’une fête. La première
a eu lieu à Seraing avec 203 personnes présentes. La
deuxième était pour les membres de Liège, mais
31 bons amis étaient présents (l’assistance
totale était de 112). La troisième était pour le
public liégeois. 280 personnes étaient présentes.
Le lundi matin s’est tenue la réunion missionnaire et le
programme a été présenté le soir devant
une assistance de 260 personnes.
« Ces chiffres
sont significatifs : Il y a un peu plus de trente mois, deux
missionnaires, Alvin S. Nelson et Karl M. Richards, étaient
désignés comme premiers missionnaires pour rouvrir
l’oeuvre parmi les Belges après la guerre. Ils durent
surmonter de nombreuses difficultés, dont la moindre n’était
pas d’apprendre la langue et de prendre la responsabilité
complète de la relance des réunions régulières.
L’oeuvre commença à Liège ; lorsque
les réunions régulières du soir eurent été
fixées, on commença l’École du dimanche et
plus tard les cours sur le Livre de Mormon. Le travail de la première
année et d’une partie de la deuxième année
a été purement préparatoire – la
pose des fondements – mais il y eut un progrès lent et
substantiel. Quelque 75 personnes étaient présentes à
Liège à la conférence de novembre 1921. Il y en
avait moins lors d’une réunion tenue le même jour
à Seraing, la première depuis la guerre.
« Ainsi le
nombre de présences à cette dernière conférence,
tenue un an et demi plus tard, avec l’existence de deux
branches fortes, montre un progrès notable. Quinze personnes
ont été baptisées lors du service du dimanche
matin. »
Le 20 août 1923,
David O. McKay, président de la Mission européenne,
décide de recommander à la Première Présidence
la réorganisation de la Mission française. Celle-ci a
lieu le 24 février 1924, lors d’une des sessions de la
conférence tenue à Liège les 22-25 février.
Russell M. Blood en est le président et son siège est à
Genève. La conférence de Liège est détachée
de la Mission des Pays-Bas et transférée à la
nouvelle mission.
Les années 1923 et
1924, voient le baptême de personnes et de familles qui vont
constituer une bonne partie du noyau actif et pionnier de l’Église :
Joséphine Pholien, Aurore Horbach, les Kerkaert, Henri Lahon,
les Ista, les Compère.
Dans une note rédigée
à l’occasion de la composition de la présente
histoire, Gaby Douhard, petite-fille de Jean-François et de
Gabrielle Kerkaert, écrit :
« Mes
grands-parents se sont toujours dévoués et ont
travaillé pour l’Église et leur branche
[Herstal]. J’ai vécu mon enfance et mon adolescence dans
cette atmosphère, si bien qu’un jour à l’école
l’Inspecteur des Écoles m’avait demandé de
quelle religion je faisais partie et avec mon instinct d’enfant
j’ai répondu de tout coeur : ‘À
l’Église de mon grand-père.’ »
Le 24 février
1924, onze personnes sont baptisées, parmi lesquelles Henri
Lahon, Françoise Ista et les enfants de celle-ci, Germaine et
Armand. Il s’agit, selon un article paru dans The Children’s
Friend de juin 1955 et reproduit dans L'Étoile
d’octobre 1955, d’ « un baptême
miraculeux » :
« Charles S.
Hyde, ancien président de la Mission hollandaise, raconte
l’expérience suivante et le président David O.
McKay a témoigné ici de l’exactitude des
événements.
« Une
manifestation des plus remarquables de l’approbation de Dieu à
l’égard de la cérémonie sacrée du
baptême, accomplie par Ses serviteurs autorisés s’est
produite lors de l’organisation officielle de la Mission
française, à laquelle j’ai eu le privilège
d’assister.
« Un service
de baptême était prévu pour plusieurs néophytes
et devait se dérouler au bord de la rivière, dans la
cité de Liège, en février 1924. Outre ceux qui
allaient recevoir le baptême et entrer dans l’Église,
tous les anciens de la conférence étaient présents,
et un grand nombre de frères venus en visite, y compris le
président David O. McKay et moi-même.
« L’heure
du service était fixée à dix heures du matin, le
dimanche. C’était un jour froid d’hiver et il
neigeait. Le moment approchait et j’éprouvais dans mon
coeur l’appréhension que ce temps désagréable
semblât bien peu encourageant pour accomplir le rite.
« À
cause du temps peu clément et de l’eau glaciale, j’étais
très préoccupé pour ceux qui allaient recevoir
le baptême et aussi pour les anciens qui devaient officier. Mon
plus grand souci concernait une dame de quatre-vingts ans [en fait,
la personne la plus âgée à se faire baptiser ce
jour-là était Marie Païafa, presque 68 ans]. Cette
femme courageuse fut la première à recevoir le
sacrement. Comme l’ancien la conduisait dans l’eau, la
neige cessa de tomber. Au même moment un rayon de soleil perça
les nuages et vint éclairer l’eau, où se tenaient
l’officiant et la baptisée. Le soleil continua de luire
pendant toute la durée de la cérémonie. Comme la
dernière âme sortait de l’eau, les nuages se
refermèrent et la neige fondue se remit à tomber.
« La vieille
dame assura qu’elle ne sentait pas que l’eau fût
froide et qu’elle tremblait seulement à cause de son
respect pour le sacrement et pour l’alliance qu’elle
venait de conclure avec Dieu. Et aucun des nouveaux baptisés,
aucun des anciens qui officiaient, n’eurent à souffrir
de s’être exposés aux frimas et plongés
dans les eaux glacées.
« Par quelque
intervention miraculeuse, ceux qui furent baptisés et les
serviteurs de Dieu qui leur administrèrent le sacrement furent
protégés de tout choc et de tout refroidissement causés
par les éléments. Le rayon de soleil fut certainement
considéré comme l’expression de l’approbation
du Seigneur à l’occasion de la première cérémonie
de baptême célébrée dans ce nouveau
domaine de l’activité missionnaire » (p.
190-191).
Françoise Ista,
l’une des personnes baptisées lors de ce « baptême
miraculeux », avait eu, dans sa jeunesse, des doutes au
sujet des religions. Elle écoutait, raconte sa fille,
« les
discussions entre son père, Jean-Baptiste Rulkin, et un neveu
qui était prêtre catholique... Cependant il croyait en
Dieu et priait matin et soir et avant les repas. Il était
renommé pour son honnêteté. On parlait de lui en
disant : le vieux ‘Brave Baptiste’ »
(Lettre de Germaine Ista-Koncurat à l’auteur).
Françoise,
influencée par son père, s’informe sur divers
cultes, sans grand succès, jusqu’au jour où elle
rencontre au marché une ancienne amie d’école.
Elles en viennent à parler religion et son amie, Jeanne
Roubinet, membre de l’Église, la persuade de recevoir
les missionnaires. Elle sera baptisée avec ses enfants
Germaine et Armand. Son mari ne sera baptisé que 44 ans plus
tard, à l’âge de 80 ans, par son petit-fils devenu
missionnaire. Le soir de son baptême,
« ...avant de
se coucher, Maman eut une vision. Elle vit deux grands cercles de
lumière et dans chacun le visage bien-aimé de son père,
qui était décédé en 1909, et de son
oncle, Éléodore Lambou, beau-frère de mon
grand-père. Le premier dit ces mots : ‘Eh mi,
m’baptême, quand serece ?’ Puis la vision a
disparu... Mon grand-père devenait mon pionnier ! Ma mère
l’a suivi fidèlement en faisant le nécessaire
pour envoyer son nom... dans le saint Temple ! »
Françoise paiera
le prix de sa conversion. Sa mère était une fervente
catholique ; ses soeurs et ses frères la blâment et
l’accusent d’être une apostate, une hérétique,
se moquent d’elle. Ils finiront par l’accepter « comme
on pardonne à une coupable ».
Le sacrifice devait
porter ses fruits plus tard, car dans une lettre adressée à
l’auteur le 26 juin 1997, une de ses filles, Germaine Koncurat,
écrit : « Ma mère était pour moi
ma Pionnière. Le résultat de ses efforts est que ma
soeur Josette Pirlot et moi-même avons été
éclairées par cet évangile. Ma famille, enfants,
petits-enfants, compte plus de 50 personnes dont la plus grande part
sont fidèles à l’Église. Jusqu’à
présent nous en avons eu 7 en mission, 3 fils et 4
petits-fils. »
Évoquant la vie à
cette époque, Germaine Koncurat raconte :
« Nos réunions
étaient... dans une simple salle dans le fond de la ville de
Seraing. Je me souviens des membres qui bénissaient la
Sainte-Cène, quatre membres de la prêtrise, très
souvent des missionnaires, qui bénissaient et distribuaient le
pain rompu à tous les membres, ensuite un grand verre d’eau
qu’on passait de l’un à l’autre pour une
petite gorgée chacun. »
« J’aimais
beaucoup soeur Armance Collard [une soeur baptisée en 1911]...
Cette personne enseigna toute sa vie... Elle n’avait jamais
rencontré un saint qui l’aurait épousée,
mais elle gagnait son pain humblement et soignait sa mère
aveugle. De plus, elle éleva les enfants de sa soeur qui
mourut assez jeune, Rachel et Sarah. Ces enfants étaient son
foyer, mais tous les enfants de notre Église devinrent ses
enfants. Pour moi, soeur Collard fut aussi un pionnier. »
« ... La
famille la plus importante à mon coeur était la famille
Hasoppe. Oh ! Ses enseignements [de frère Hasoppe]
m’éclairaient. J’aimais l’entendre parler
dans les classes et aux réunions. Il devint président
de la branche pour de longues années, et parfois les membres
après les réunions attendaient leur tour pour lui poser
des questions. »
Les 16, 17 et 18 août
1924 a lieu une conférence de district, précédée,
le 15, d’un service de baptême dans la Meuse, au cours
duquel 25 personnes sont baptisées. « Malgré
la pluie fine qui continua pendant le service, les 150 observateurs
présents furent profondément impressionnés par
la simplicité de la cérémonie et le bonheur qui
s’exprimait sur le visage de ceux qui sortaient des eaux du
baptême. Plus de 200 personnes étaient présentes
[à la conférence], dont 55 des amis. Pendant la
conférence, il fut annoncé que le nom de « Conférence
de Liège » était changé en
« Conférence belge ».
Une autre famille qui va
faire souche dans l’Église, Lambert et Marie Petitjean
et leurs deux filles, Antoinette et Rosine, de Herstal, se fait
baptiser le 9 avril 1927. Le récit de cette conversion est un
bel exemple de l’épanouissement que l’Évangile
peut apporter dans la vie des gens qu’il touche. Marie –
grand-mère de Gabriel Fraikin – écrit dans son
histoire :
Voici comment nous fîmes
connaissance du mormonisme. Une amie de ma voisine, Madame Kerkaert,
nous ayant rendu plusieurs fois visite au cours de nos malheurs, nous
demanda la permission d’amener chez nous des missionnaires.
J’acceptai par politesse et aussi parce que je portais une
grande affection à cette personne qui m’avait si souvent
consolée dans mes peines. Elle était devenue pour moi
une amie, elle avait des enfants à peu près du même
âge que ma fille et habitait près de chez nous. Nous
recevions donc les deux missionnaires, frère Roberts et frère
Graham, jeunes gens américains, qui gagnèrent de suite
notre amitié, tant ils inspiraient la confiance et
l’honnêteté. Mon mari et moi-même attendions
leurs fréquentes visites avec joie.
[Lors d’une de ces
visites] frère Graham fit don à mon mari d’un
Livre de Mormon, mais ne sachant presque pas lire, mon mari me
demanda de lui lire à haute voix. Je lui répondis que
je regrettais pour lui de refuser, parce que je ne pouvais lire un
livre qui était contraire à ma religion. Mon mari, qui
n’avait jamais suivi aucune religion, me répond :
Eh bien, je le lirai moi-même, ce qui me fit rire parce qu’il
n’avait jamais essayé de lire quoi que ce soit.
Néanmoins ce livre ne le quittait plus. Il allait travailler à
Liège, et pendant le trajet en tramway, il prenait son livre
et essayait de lire. Quand il pouvait déchiffrer une phrase,
il était bien content et il se sentait tenté de
continuer, si bien qu’il n’avait plus de repos sans ce
livre, pendant les heures de repas et le soir après journée,
toujours il avait le Livre de Mormon ouvert, ce qui commença à
m’intriguer, mais je n’avais jamais l’occasion de
le regarder puisque mon mari le portait toujours sur lui, et je
n’osais pas demander pour le lire à cause que j’avais
refusé la première fois, mais quand les missionnaires
nous rendaient visite, je l’entendais discuter du Livre de
Mormon. Je fus très surprise de l’entendre lire. Peu à
peu je m’y intéressai également ainsi que nos
enfants. Je fus invitée à assister à une
cérémonie de baptême par immersion. C’est
ce qui me frappa le plus et me fit longtemps réfléchir
qu’il est bien plus juste d’être baptisé
lorsque l’on a la raison et que l’on comprend ce que l’on
accepte que d’être baptisé enfant...
Le 9 avril 1927 nous nous
faisions baptiser tous les quatre au Pont Neuf dans l’eau
courante. Il faisait très froid ce jour-là. Frère
Rossiter, président de la mission, adressa une fervente prière
à Dieu, demandant que l’eau ne paraisse pas trop froide
pour tous ceux qui y descendraient. J’avais peur pour ma petite
fille Rosine, qui avait 8 ans, mais à ce moment j’ai eu
confiance que Dieu exaucerait la prière de frère
Rossiter. Aucun des neuf baptisés n’a eu ne serait-ce
qu’un rhume.
Survol des événements
du district dans les années 1920
Liège
La Société
de secours est organisée en 1923 avec soeur Steven comme
présidente.
À une réunion
de témoignages tenue le 4 mai 1924, il y a 115 personnes
présentes.
Seraing
Selon Josette Pirlot,
« au début les réunions se faisaient dans
une scierie, et le dimanche matin, lorsque les membres arrivaient,
ils devaient balayer la sciure, reculer les troncs d’arbres qui
gênaient et les planches et s’asseoir sur certaines de
celles-ci. »
La Société
de secours est organisée en 1923 avec soeur Roubinet comme
présidente. Le 2 janvier 1924, la branche déménage
au 68 rue Jean de Seraing. « Madame Lahaut a fait preuve
de beaucoup de considération en achetant un bâtiment
expressément pour offrir un lieu de réunion à la
branche. » À une réunion de témoignages
tenue le 4 mai, il y a 58 personnes présentes, et lors de la
conférence de branche du 2 novembre, il y a environ 200
présences. Des problèmes surgissent et le président
de district, Alonzo P. Kesler, doit aller à Seraing pour
rendre visite à quelques membres turbulents. Il a de longues
conversations avec eux et espère que son intervention portera
des fruits.
Lille
L’oeuvre
missionnaire y reprend le 15 octobre 1923. « [Les
missionnaires] ont trouvé les anciens saints bien disposés,
mais affligés de l’apparente négligence dont ils
ont fait l’objet, les missionnaires ayant disparu pendant dix
ans sans visites ni nouvelles ». La situation reste
inchangée, car au 23 novembre 1924, on compte deux membres,
deux amis et trois missionnaires. Vu le manque de succès, la
branche est fermée le 13 avril 1926 et ne sera rouverte que le
5 août 1930 pour être refermée le 8 février
1932 faute de missionnaires..
Bruxelles
Les missionnaires
recommencent à y travailler à partir du 5 septembre
1923. En novembre, frère Bloemen se montre disposé à
aider les missionnaires à rendre visite aux anciens amis et à
trouver un local. Le 20 janvier 1924 a lieu la première
réunion depuis la guerre. Elle se tient chez les
missionnaires. 18 personnes sont présentes dont 9 sont des
amis. À partir du 17 avril, les réunions se font au 295
rue des Coteaux. Le 29 novembre, à la conférence de
branche, il y a 58 présences.
En juillet 1927, le
rapport de la Mission signale que les choses vont bien à
Bruxelles, précisant que « plusieurs vieux amis
sont de plus en plus favorables à l’Évangile. Il
faut beaucoup de temps pour convertir des amis à Bruxelles et,
pour cette raison, il faut assurer le suivi et travailler avec eux
patiemment et constamment pendant un certain temps, jusqu’à
deux ans ou plus. On ne peut pas y ‘faire’ un ‘mormon’
en quelques mois. L’esprit des vieux saints aigris s’améliore
graduellement aussi. »
En juin 1928, les
réunions se font dans une salle au 206 rue des Palais, à
Schaerbeek.
Charleroi
En novembre 1924, on
essaie d’ouvrir Namur, mais on n’arrive qu’à
y faire une famille amie. Le 14 octobre 1925, après des mois
de travail vain, les missionnaires sont transférés à
Charleroi. Le 15 janvier 1927 on met fin aux réunions en salle
à cause du peu d’assistance, mais on les reprend en
avril, car on a fait de nombreux amis et l’assistance augmente.
Le 23 juillet 1927 ont lieu les deux premiers baptêmes jamais
faits à Charleroi, ceux de Louis et Marie Dock. La cérémonie
se fait en présence de 16 personnes et la première
réunion de Sainte-Cène de la branche a lieu le
lendemain, 24 juillet. En septembre est lancé un cours de
théologie avec une assistance de 7 personnes et 3
missionnaires. Lors d’une conférence en date du 9
décembre 1928, il y a 13 personnes présentes.
Herstal
La branche se réunit
d’abord Place Sainte-Foy, dans le quartier du nord, à
Liège. Aucune date de début ou de fin n’a pu être
trouvée, mais, selon le secrétariat de la mission,
après de longues recherches, elle trouve, en mai 1925, une
salle et tient sa première réunion publique officielle
au 129 rue Thiers des Monts. Le 5 février 1928, il y a 73
présences.
Selon des notes prises
par Gabrielle Kerkaert, la Société de secours
(« l’oeuvre de secours ») connaît
des hauts et des bas à Herstal entre sa fondation et la
fin de 1929. L’ambiance régnant dans l’organisation
est, de toute évidence, fortement influencée par la
façon dont le missionnaire président de branche du
moment gère les choses. Les soeurs n’ont pas d’autonomie
et manifestent une tendance à abandonner l’oeuvre quand
elles ne sont pas encadrées par un président de branche
dynamique. Il est difficile d’organiser et de responsabiliser
les soeurs.
En 1929, Alberte Vaes,
grand-mère de Suzanne Vaes, épouse de Dario Tomaselli,
est appelée comme présidente de la Société
de secours, avec Gabrielle Kerkaert et Maria Gueurs comme
conseillères et Lucie Gueurs comme secrétaire.
Verviers
À la date du 27
juillet 1927, le rapport de la Mission signale qu’on s’est
mis à rechercher les membres de Verviers d’avant la
guerre. Tous sont morts et les missionnaires ont du mal à
trouver de nouveaux amis. Le 25 janvier 1928, on a enfin des
perspectives de trouver une nouvelle salle et les réunions
reprennent pour la première fois depuis la guerre le 26
février. Le dimanche, il y a 16 personnes, y compris les
missionnaires.
En 1925, Ernest C.
Rossiter, qui a été missionnaire en Belgique en 1908 et
connaît le français, devient président de
mission.
Quelques chiffres de la
fin 1925 et de 1926 donnent une idée de l’évolution :
Le 25 décembre
1925 a lieu une fête de Noël de la conférence belge
avec 200 personnes.
Les présences aux
conférences de branche de 1926, dans l’ordre
chronologique, sont :
Herstal 105
Seraing 108
Liège 130
Verviers 50
Huy 97
Charleroi 15
Bruxelles 56
Ce que ces chiffres
représentent n’est malheureusement pas précisé.
Il y a clairement un problème dans la définition du
terme « conférence de branche », car le
rapport de la Mission signale, tout de suite après, la
fermeture temporaire de Huy, alors que son ouverture n’a jamais
été annoncée. Verviers n’a jamais eu 50
membres. D’autre part le rapport indique que, le 15 août
1926, soit cinq semaines après la « conférence
de branche », Charleroi tenait sa première réunion
« depuis la guerre » (en fait aucun travail n’a
été signalé à Charleroi avant la guerre).
Un millier d’invitations sont distribuées, et 21
personnes assistent, dont 17 sont des amis.
À la conférence
du district du 3 octobre 1926, il y a 229 présences, et le 19
décembre, lors d’une conférence de district avec
James E. Talmage, il y en a 240.
Gabriel Fraikin écrit :
J’ai gardé
un souvenir attachant de mes anciens frères et soeurs et des
missionnaires de mon enfance. Nous avions du plaisir à nous
rassembler le dimanche soir à tour de rôle chez un
membre de la branche avec les missionnaires pour continuer à
nous amuser et à nous instruire ensemble. En ce temps-là
nous n’avions que la radio et les gens restaient plus
volontiers à la maison. En outre, il n’y avait pas de
voiture. Plusieurs missionnaires ont logé chez mes parents
lors de leur mission, ce qui fait que nous étions très
unis avec eux pour notre plus grand bien à tous. Le dimanche
on commençait à 8 heures la prêtrise, à 9
heures les réunions de l’École du dimanche. La
réunion durait jusqu’à 12 heures. On allait dîner
et on revenait à 3 heures pour la Sainte-Cène, jusqu’à
4 h 30. Au départ, nous avions le Livre de Mormon, la Bible,
les Doctrine et Alliances, puis les Articles de foi et la Perle de grand prix. Vers
les années 30 [en 1936, voir plus loin], cela a changé :
nous avons eu des manuels pour les diverses activités. On ne
parlait pas de faire une mission pour les jeunes, on commençait
à faire la généalogie, on ne parlait pas d’aller
au temple, il n’y en avait pas encore. Les missionnaires
étaient déjà nombreux... Nous étions plus
proches l’un de l’autre et quand nous allions aux
conférences à Liège, rue de Campine, il y avait
parfois tant de monde que beaucoup restaient sur le trottoir parce
qu’il n’y avait pas assez de place.
Selon Clément
Gobin :
« J’ai
connu l’Église à dix ans en 1925. Mes
grands-parents maternels se sont joints à l’Église
à la suite d’une guérison miraculeuse de mon
grand-père (par l’imposition des mains). Eux-mêmes
avaient connu les missionnaires grâce à la famille
Compère, des voisins, qui tenaient des soirées d’étude
de la bible et du Livre de Mormon dans une modeste maison d’ouvriers.
Là se réunissaient une fois par semaine des amis et des
connaissances de Herstal et de Liège. Plus de cinquante
personnes furent baptisées grâce à l’enseignement
reçu dans ces classes.
« Soeur
Lamberty, qui a marqué la branche de Herstal de son empreinte,
y a connu l’Église par ces réunions de foyer chez
ceux qui devaient devenir mes beaux-parents [les Compère].
« Pour les
réunions de Sainte-Cène, nous nous réunissions,
de 18 à 19 heures 30, Place Sainte-Foy, à Liège,
à la salle dénommée Poussart. C’était
une grande salle de fêtes située derrière un
café. Les murs étaient décorés de
fresques inspirant
la gaieté. Il y
avait aussi une grande scène pour jouer des pièces de
théâtre. Les membres de Liège, Herstal et Seraing
s’y réunissaient.
« Cependant ce
n’était pas le premier lieu connu. Il y avait eu, avant
1914, des assemblées Place du Congrès, et pendant la
guerre 1914-18, les réunions avaient lieu à Burenville.
« Chez
Poussart, les réunions eurent lieu quelques années de
1919 à 1925 environ. Pour ce qui est des classes de l’École
du dimanche, elles se tenaient chez des membres qui habitaient les
rues avoisinantes.
« À
noter le dévouement des soeurs qui voulaient bien recevoir les
membres dans leur foyer. Soeur Charlier, soeur Steven (première
présidente de Société de secours que nous ayons
connue, décédée en 1924 ou 1925), soeur Paiaffa,
toutes sont à présent décédées,
étant déjà âgées à l’époque.
« En 1926, les
saints à Liège étaient installés rue
Haute Sauvenière, ‘Aux Arcades’. Peu de souvenirs
me sont restés de cette période. Je n’étais
pas membre, j’ai, par moments, perdu l’Église de
vue.
« En 1927,
nouveau déménagement au café du Cadran à
l’angle de la rue de l’Académie et de la rue Léon
Mignon. Un escalier très raide nous conduisait au deuxième
étage, dans des chambres aménagées pour la
circonstance. Cela n’était pas facile pour les vieilles
soeurs. Nous, les jeunes, cela nous amusait.
« En semaine,
nous, les garçons, nous avions des activités limitées
scoutes, nous allions à la Citadelle avec un missionnaire à
la peau rouge (Elder Tanner), un magnifique athlète qui nous
apprenait à faire des noeuds et plusieurs autres activités
en plein air. Les filles restaient au local...
« Je ne vous
ai pas encore parlé des baptêmes. Je sais qu’il y
en eut dans l’Ourthe et dans la Meuse, mais ceux dont je me
souviens le mieux eurent lieu aux « Bains publics de la
Natation », au Pont-Neuf (actuellement le Pont
Kennedy) à Liège. Là, j’ai vu briser la
glace pour baptiser. Il fallait du courage et beaucoup de foi.
(1925). »
(Lettre du 5 mars 1984 à
l’auteur)
Vu l’importance des
branches de Liège et de Seraing (à Seraing on signale,
le 2 octobre 1927, une assistance record de 70 personnes, contre 65
la semaine précédente) et l’inadéquation
des locaux actuels, le président Ernest C. Rossiter demande à
l’Église d’autoriser la construction de deux
églises. La permission est accordée et l’argent pour
l’achat des terrains est envoyé en septembre 1927. Le
terrain de Seraing est acheté le 9 janvier 1928 et, le 30 du
même mois, le premier coup de pioche pour l’église
de Seraing est donné en la présence du président
et de soeur Rossiter, des 15 missionnaires du district et de nombreux
membres et amis.
Le président de
mission et les missionnaires se mettent au travail. Les missionnaires
sont appelés à travailler sur le terrain pendant 15
jours. Après la prière de dédicace du président
Rossiter, on se met à l’ouvrage. Il faut dégager
500 m3 de terres pour atteindre le niveau de la rue.
Beaucoup de saints et d’amis les aident. Les travaux doivent
être interrompus à plusieurs reprises à cause des
pluies, ce qui oblige les missionnaires de Liège, Seraing et
Herstal à travailler une semaine de plus. En fait, au mois
d’août, on les trouve toujours occupés à
enlever les terres.
Le 8 avril 1928, on
décide d’acheter le terrain de l’église de
Liège, ce qui est fait le 7 mai. Le 25 juin, le contrat pour
le gros oeuvre est signé pour la somme de 128 270 francs.
L’Église
étant maintenant propriétaire, elle doit se constituer
en ASBL. C’est chose faite le 26 juillet 1928.
Les deux bâtiments
seront terminés en 1930. Celui de Liège sera au 118 rue
de Campine, celui de Seraing, au 77 rue de la Glacière.
L’Étoile
de décembre 1931 explique que pendant la construction, les
membres de Liège sont obligés, leur bail du 303 rue
St-Léonard, où ils sont depuis sept ans, étant
terminé, de se loger pendant un an dans une salle au-dessus
d’un café situé au Cadran et ils y sont si mal
qu’il entrent dans la nouvelle église dès qu’elle
est finie : « Peu de temps après, on faisait
la première réunion dans le nouveau sanctuaire encore
humide et froid, aux murs blanchis et nus. » Ceux de
Seraing rencontrent le même problème, mais ne peuvent
pas trouver de local provisoire, de sorte qu’un membre (Joseph
Hasoppe) « offrit, pour faire les réunions, un
hangar où il emmagasinait des pommes de terre.
« Cependant,
il ne faut pas supposer que l’on restait inactif pendant la
construction des deux églises ; au contraire, membres,
missionnaires, amis, tous se sont mis au travail avec un dévouement
qui dépasse les bornes. Ces personnes ont beaucoup contribué
à la construction, soit par les travaux manuels, soit par les
moyens pécuniaires. Elles se sont montrées semblables
aux pionniers, ne permettant à qui que ce soit de les empêcher
d’atteindre leur but si louable et, bien que l’on ait
rencontré des obstacles énormes, leur persévérance
et leur assiduité ont permis que cette oeuvre s’achève,
malgré le temps qu’il a fallu et qui semblait infini »
(p 288).
Lors de son séjour
en Belgique en 1963 comme missionnaire bâtisseur, Joseph
Hasoppe confiera à l’auteur qu’il était
tellement enthousiaste pour la construction de son église,
qu’il négligea totalement son commerce de pommes de
terre et connut de ce fait une période de pauvreté.
Le piano de Liège
sera acheté à soeur Hasoppe et payé grâce
à des dons et à des ventes de la Société
de secours.
L’Étoile
de décembre 1931 porte un rédactionnel
détaillé d’Arthur Horbach sur la dédicace
des deux églises. Celle-ci a été sans cesse
postposée, dans l’espoir qu’elle pourrait être
faite par le président Heber J. Grant, qui avait manifesté
l’intention de venir en Europe. Mais la maladie de soeur Grant
l’en empêchera. La dédicace des deux
bâtiments est faite le 8 novembre 1931 par l’apôtre
Widtsoe, « président des Missions européennes »,
à l’occasion de la conférence du district belge.
La dédicace de Liège se fait le dimanche matin. « Les
branches de Liège et de Seraing avaient préparé
des choeurs et des solos de chant et d’harmonium qui ont été
exécutés à la satisfaction de ceux en l’honneur
de qui ils avaient été étudiés. »
Étaient également présents : Golden J.
Woolf, président de la Mission française et Frank J.
Kooyman, président de la Mission néerlandaise. « De
nombreux autres missionnaires ainsi que des membres de toutes les
branches belges et quantité de personnes étrangères
à l’Église formaient un auditoire des plus
nombreux. » La réunion de dédicace à
Liège dure de 10 heures à midi. Celle de Seraing se
fera de 14h30 à 17 heures. Les deux réunions sont
suivies par la conférence de district qui a lieu à
19h30. (L’Étoile,
p. 285-86)
Josette Pirlot fait cette
description du bâtiment de Seraing :
« C’était
une très belle église. Il y avait d’abord une petite
classe pour les enfants lorsque l’on entrait. Ensuite il y
avait un petit hall qui prenait toute la largeur de la salle de
réunion. Puis il y avait une petite séparation avec des
portes. Ensuite la salle de réunion avec une grande estrade.
C’était chauffé par des poêles à
charbon. On ne se mettait pas au fond, parce qu’on aimait être
près du poêle. En haut il y avait une salle des fêtes
avec une scène, une très grande cuisine et je pense
qu’il devait encore y avoir une autre classe à côté. »
Clément Gobin
décrit comme suit la situation dans la nouvelle église
de Liège :
« Les salles
étaient chauffées par de gros foyers à charbon.
Elles étaient éclairées par de grosses ampoules
de 100 watts, hélas situées au plafond des salles à
plus de quatre mètres de haut. L’éclairage était
donc insuffisant. C’était quand même formidable de
pouvoir nous réunir dans une église bien à nous, où
nous pouvions adorer notre Seigneur à notre manière. »
Bien des années,
plus tard, Clara Lodomez laissera cette description :
« L'église
se trouvait rue de Campine, 118. La salle de culte était très
grande et haute avec de grandes colonnes en marbre... non, c’était
une imitation tellement bien faite qu’il fallait bien regarder
pour s’apercevoir que c’était une peinture. En
passant je pourrais dire que toutes ces peintures ont été
peintes par Joseph Devignez, peintre de son métier.
« Comme
chauffage, des gros poêles à charbon, que des frères
courageux venaient allumer plus tôt le matin afin qu’il
fasse chaud quand les membres arriveraient. Et bien sûr la
salle était très grande, celui qui était près
du feu avait chaud, mais ceux qui étaient plus loin ne
s’apercevaient guère de la chaleur. Après
quelques années nous avons eu des poêles à
mazout ! On ne peut pas dire que c’était beaucoup
mieux, car ils dégageaient moins de chaleur et parfois une
odeur de mazout ! En bas, nous avions la salle des fêtes
avec une scène. Derrière le deuxième rideau les
« acteurs » se déshabillaient et se
préparaient pour la pièce, car on jouait souvent des
pièces de théâtre. Parfois elles étaient
écrites par monsieur Bia, ami de l’Église.
« Dans le
coin, nous avions la cuisine, si petite que lorsqu’on était
trois, il y avait une personne en trop !... Il y avait une
cuisinière à charbon, pas de gaz. Une armoire blanche,
mais elle n’avait pas de four et comme une partie de la cuisine
était contre la terre (la rue étant en pente), nous
avions assez bien d’humidité. Dans cette armoire, nous
avions la vaisselle et les couverts ; bien sûr, ce n’était
pas du luxe mais on était contents et bien heureux d’avoir
une si belle église. Nous avions aussi une très grande
marmite pour faire la soupe et deux ou trois autres plus petites en
aluminium. Un grand bassin ovale en galvanisé qui servait à
laver les légumes et faire la vaisselle. On ne possédait
pas d’évier. C’est dans cette petite cuisine qu’on
préparait les dîners de conférence »
(L’Indispensable,
journal de la paroisse de Liège, numéro d’avril-mai
1991).
Sous la présidence
de Rulon Christensen, arrivé en 1928, L’Étoile
du Deseret, créée par Curtis E. Bolton en
1851, est de nouveau publiée mensuellement sous le nom
L’Étoile et le Guide de la Mission française.
Premier rédacteur : Lowell C. Lees. (L’Étoile,
juin 1930, p. 8). Elle paraît sous forme de stencils
jusqu’en 1930 lorsqu’elle devient un magazine avec une
couverture et un tirage de 500 exemplaires par mois. Elle est envoyée
aux présidents de branche, qui se chargent de sa distribution.
À partir de septembre 1937, elle sera directement envoyée
aux abonnés.
P. Rulon Christensen,
malade, doit rentrer aux États-Unis où il décède
peu après. Il est remplacé, en décembre 1929,
par Golden L. Woolf. Celui-ci ne dispose, à ce moment-là,
que de 58 missionnaires. Il transfère le siège de la
Mission à Paris.
Les statistiques de la Mission française pour 1929-31 donnent les chiffres suivants :
Total des
membres Enfants
Adultes
Prêtrise
Missionnaires
1929
1930 1931
G F
H
F
D I P
A
1929 1930 1931
645
671 729
35
29 152
435 21
14 26 127
60 71
73
En 1930, il y a 344
membres en Belgique, 280 en Suisse et 47 en France.
Parmi les personnes
baptisées en 1930, il y a Léopoldine Vanhove. Née
en 1879, à Lamine, elle perd sa mère à l’âge
de quatre ans. Son père se remarie. Elle connaît une vie
dure pendant son enfance, s’occupe des enfants nés des
deux mariages, les voit mourir de la tuberculose. Elle se marie en
1901, mais perd quatre de ses huit enfants et la famille connaît
les difficultés de la Première Guerre mondiale. Après
le décès du fils aîné en 1927, elle décide
de déménager. Elle s’installe brièvement à
Ans et c’est là qu’elle rencontre les
missionnaires, qui lui expliquent l’Évangile et l’oeuvre
qui est possible pour ses chers disparus.
« Ce fut un
rayon de soleil dans sa vie, écrit sa fille, Jeanne Barnich.
C’était donc là que l’avait amenée
le long cheminement de sa vie. Elle ne fut pas heureuse enfant, ni
jeune fille, ni après. Mais à présent, elle
avait compris. Elle avait une mission à accomplir... Avec
l’aide de soeur Pholien, responsable à ce moment-là,
elle se consacra à la recherche de ses familles. Très
courageuse, elle alla de mairie en mairie et reçut souvent
l’aide d’un employé communal, parfois un peu
étonné, mais complaisant. Maman avait retrouvé
une raison de vivre, sa santé s’améliora, son
coeur était en paix, son expérience vivace... Son
dernier fils décéda quatre mois avant sa mort. »
Soeur Barnich conclut :
« Ceci est l’histoire d’un appel du Seigneur.
Il y a 70 ans que deux jeunes gens apportèrent leur message
évangélique à maman. Ans est située en
dehors de la ville. Il est assez étonnant que les
missionnaires aient prospecté à cet endroit et juste à
ce moment-là. Elle fut la seule à recevoir et à
accepter. Moi, je fus baptisée en 1931, mais l’appel fut
pour maman. C’est elle qui paya le prix. »
Une autre conversion
importante de cette époque est celle de Fortunée
Lamberty, à Herstal. Elle commence à fréquenter
l’Église en 1929 et dès 1930 elle est appelée
comme secrétaire de la Société de secours. Elle
est baptisée le 9 décembre 1932 et nommée
présidente de la Société de secours, poste
qu’elle remplira pendant sept ans. C’est le début
d’une longue vie de dévouement ininterrompu à
l’Eglise. Entre 1940 et 1958, elle est présidente de la
généalogie, de nouveau présidente de Société
de secours et en même temps instructice à l’École
du dimanche pour les adultes et chargée de préparer les
leçons pour les « intermédiaires »
et les enfants, surintendante de l’Ecole du dimanche de
district et assistante du plan de sécurité. Dans son
office, elle visite Charleroi, Verviers, Seraing, Liège,
Bruxelles, Herstal. Par après, elle remplira des fonctions à
la Société de secours jusqu’à la fin de sa
vie. De 1955 à 1970, elle ira au temple chaque année et
fera l’oeuvre par procuration pour 67 personnes.
Lina Tomaselli rend
d’elle ce témoignage touchant :
Lorsque je suis devenue
membre de l’Église en novembre 1962, la Société
de secours se composait de quelques vieilles soeurs (trois
exactement). En arrivant à ma première réunion,
j’ai pensé : « Mais qu’est-ce que
je viens faire ici ? » Soeur Lamberty, la présidente,
m’a accueillie. Elle avait à l’époque
environ 75 ans, ça me paraissait très vieux. Soeur
Lamberty n’avait pas de conseillère et elle devait
veiller à tout, même à l’enseignement de
toutes les leçons.
J’ai été
appelée comme conseillère et comme je ne connaissais
rien, j’étais là sans rien faire et je ne lui
étais d’aucune aide. Avec patience, elle a essayé
de m’instruire...
Elle enseignait toutes
les leçons, elle visitait les malades, les soignait, passant
même des nuits auprès d’eux, elle faisait de la
publicité pour l’Église et demandait de l’aide,
même au-dehors, elle organisait des fêtes, des
fancy-fairs et des soupers.
C’est en voyant
tout ce qu’elle faisait que je suis arrivée sur le bon
chemin.
Plus tard, lorsqu’elle
a été relevée de son appel de présidente,
la suivante, qui était soeur Gobin, l’a appelée
comme première conseillère. Puis mon tour est venu
d’être présidente et j’ai appelé
soeur Lamberty pour être ma conseillère et toujours
elle m’a conseillée et guidée de tout son
possible, elle a travaillé de tout son coeur jusqu’à
un âge très avancé...
Un jour, elle avait 95
ans, elle s’est endormie sans souffrance et sans bruit.
Il y a plus de dix ans de
cela, elle me manque toujours [1].
La croissance est rapide
de 1929 à 1931 sous Golden L. Woolf. À partir de 1931,
la crise économique provoque la diminution régulière
des missionnaires, causant la fermeture de beaucoup de branches
françaises. Mais la progression reste régulière
en Belgique, comme le montrent les statistiques suivantes données
au 1er janvier de l’année considérée :
1930 1931
1933
1934
Liège
103
111 142
131
Seraing
97
106
150 142
Herstal
34
42
51
53
Verviers
8
10
20
28
Charleroi
21
22
36
38
Bruxelles
31
33
31
35
Lille
s.obj.
0
8
--
TOTAL
294
324
438
428
Il n’y a pas de
statistiques pour 1932, mais à la fin de l’année,
la Mission signale qu’il y a eu 37 baptêmes en un an.
« Les branches se sont complètement organisées
dans tout le district et fonctionnent étonnamment bien. »
L’Étoile
résume comme suit le mandat du président
Woolf :
« [À
son arrivée] la Mission avait une extension beaucoup moins
vaste qu’à présent [juillet 1933]. Si en Suisse,
et surtout en Belgique, il y avait plusieurs branches bien
organisées, la France connaissait l’Évangile
beaucoup moins. Les présidents Rossiter et Christensen avaient
fait d’énergiques efforts d’organisation dans ce
pays, mais l’oeuvre ici était encore à ses
débuts.
« Dans leur
première année de mission, le président et soeur
Woolf virent le nombre de nos missionnaires se doubler, et même
presque se tripler ; immédiatement ils se mirent à
l’oeuvre pour étendre le champ de la mission et faire
connaître notre message de tous les côtés. C’est
ainsi que se forma le nouveau district bordelais et que s’accrurent
les districts parisien, marseillais et lyonnais ; et que le zèle
démontré dans les régions déjà
organisées n’en a pas souffert est pleinement prouvé
par le magnifique travail fait à Liège et à
Seraing, où les premières de nos églises en mission
ont été complétées et dédiées
pendant le terme du président Woolf. L’année 1931
vit notre maximum d’activité et d’étendue.
Depuis ce temps la crise s’est fait sentir, dans la Mission
comme ailleurs, et une diminution rapide et sans arrêt dans le
nombre de nos missionnaires n’a jamais cessé de
préoccuper nos dirigeants.
« À
présent, il y a moins de missionnaires dans la Mission qu’il
n’y en a eu depuis des années, le président et
soeur Woolf auront donc vu les deux situations extrêmes pendant
le terme de leur mission. Cependant, malgré les grosses
difficultés que présente cette perte constante de nos
forces, l’état actuel des affaires accuse une très
nette avance sur la situation d’il y a quatre ans, et si notre
président a dû, bien à contre-coeur, fermer
quelques-unes de nos branches, il y en a d’autres qui sont
restées toujours ouvertes, et même dans les régions
d’où les missionnaires ont été retirés
nous avons de nombreux amis, là où jadis nous n’étions
même pas connus. Aussi, dans bien des instances, les
missionnaires locaux, qui ont répondu de si magnifique façon
à l’appel qu’on leur a lancé, remplacent
d’une manière très efficace les missionnaires
américains absents.
« Un des faits
les plus marquants dans la mission de frère et soeur Woolf est
le progrès accompli dans l’organisation de la prêtrise
et des organisations auxiliaires. En 1929 la prêtrise dans les
branches de la Mission était un peu abandonnée à
son sort. Certes, on l’encourageait autant que l’on
pouvait, on insistait sur la nécessité de se réunir
fréquemment pour étudier, mais aucune indication de ce
que l’on devait étudier n’était donnée.
Cette condition existait aussi dans toutes les organisations
auxiliaires, et il n’était pas rare que les différentes
branches d’un même district ne suivaient pas du tout les
mêmes études. Aussi les études qu’on
faisait étaient-elles souvent très peu appropriées.
La littérature à la disposition de nos organisation
était à peu près nulle.
« Dès
le début de leur mission, frère et soeur Woolf
travaillèrent à amender cette condition. Si on veut se
convaincre du magnifique succès qui a couronné leurs
efforts l’on n’a qu’à regarder le matériel
actuellement disponible dans la mission. La prêtrise peut
maintenant diriger ses efforts efficacement en étudiant les
Études de la Prêtrise
et La Surveillance de la Branche,
études les mieux adaptées aux besoins de cette
organisation de prime importance. Chaque année la Société
d’Amélioration Mutuelle a eu un excellent cours d’études
qui est demeuré une référence de premier ordre
longtemps après que l’année d’étude
s’est terminée. Les Articles de
Foi remplissent le vide si longtemps senti
dans l’École du dimanche, et en même temps qu’il
sert comme texte pour cet auxiliaire si important dans la branche, ce
livre est une aide des plus précieuses pour expliquer
l’Évangile aux nouveaux amis de l’Église.
Enfin notre Étoile
même, d’une si grande utilité à toutes nos
organisations et aux membres personnellement, doit son existence aux
efforts du président et de soeur Woolf..
« Frère
et soeur Woolf n’ont pas borné leurs efforts à
faire publier des livres et des brochures pour être étudiés
dans nos classes, mais ils se sont donné beaucoup de peine
pour arriver à nous faire mieux connaître au monde en
général. Depuis un an, il a été traduit
et publié une nouvelle et très remarquable série
de brochures écrites par le président Widtsoe. Ces
brochures sont d’une grande utilité aux missionnaires
pour les premiers contacts avec ceux qui deviendront plus tard des
amis de l’Église. Ces publications mentionnées
plus haut deviennent alors un moyen d’instruction efficace à
ces personnes. Les efforts pour effacer la fausse impression des
« mormons », qu’a une grande partie de la
population par la lecture de Le Lac Salé
et d’autres romans semblables, n’ont pas été
ménagés, ainsi que témoigne la parution de la
brochure « Ce que les autres disent des mormons »,
et surtout du nouvel article dans le dictionnaire Larousse. »
(L’Étoile,
juillet 1933, p. 161-163.)
Dès avant 1930, on
envisage la création d’un nouveau livre de cantiques
pour remplacer l’édition de 1904. Jethro M.
Hatchcock, missionnaire de Seraing, est chargé de préparer
les cantiques qui y seront inclus. (L’Étoile,
avril 1930, p. 8). Le livre sort en 1935.
Liège est la
première branche à avoir un président local.
C’est, en 1930, Charles Jean Devignez, baptisé en 1912.
Il est veuf, père de cinq fils, Paul, Alphonse, Charles,
Joseph et Denis, et d’une fille, Jeanne. Ses conseillers sont
Jean Joseph Lahon et Hubert Huysecom. Il décède le 1er
octobre 1931, après une longue maladie. Les missionnaires
reprennent temporairement la présidence, jusqu’à
ce qu’en 1932 Arthur Horbach lui succède. (Lettres de
Joseph Devignez et Clément Gobin).
Il faut remarquer la
lenteur avec laquelle on avançait alors les frères à
la prêtrise. Ce n’est que le 10 novembre 1930 que sont
ordonnés anciens de vieux routiers comme Hubert Huysecom
(Liège), Maximilien Renard (Seraing), Jean Joseph Lahon
(Liège) et Édouard Lambert (Seraing). Commentaire de
Gabriel Fraikin :
Avant d’être
baptisé, il fallait d’abord faire preuve de sincérité
et de foi ; pour obtenir la prêtrise, il fallait attendre
le bon plaisir de notre président de branche. Tout n’était
pas automatique comme aujourd’hui, et je regrette ce temps pour
ses aspects de discipline, de révérence et de respect.
En 1930, c’est le
missionnaire George A. White qui est président du district
belge. Toutes les branches, sauf Liège, sont présidées
par des missionnaires. À Herstal, le président est A.
James Martin, qui reviendra dans les années 1960 comme
président de la Mission française de l’est et
dans les années 1970 comme administrateur régional.
C’est aussi à cette époque que Harold W. Lee,
plus tard président de la Mission française, fait sa
mission.
L’Étoile
de février 1931 annonce : « Les
missionnaires ont quitté la branche de Herstal le 1er janvier.
Les officiers que l’on avait cités dans L’Étoile
pour le mois de janvier feront tout le travail missionnaire. »
(p. 33)
Dès cette époque,
Lambertine Geurts, de Pontisse (Herstal), fait déjà du
travail à sa façon. Le président Woolf fait
d’elle cet éloge :
« Nous sommes
heureux de publier dans L’Étoile
[sa photo] avec la classe d’enfants qui se réunit chez
elle tous les quinze jours pour écouter les leçons des
saintes Écritures et apprendre les principes de l’Évangile
Restauré. La classe, qui date déjà depuis deux
ou trois ans [ceci apparaît dans le numéro de juillet
1933] a fait beaucoup de progrès.
« La famille
Geurts, la seule famille ‘mormone’ à Pontisse, a
été au commence-ment beaucoup critiquée à
cause de leur religion. Heureusement leur vie de famille exemplaire a
changé, avec le temps, tout cela. Maintenant les enfants du
quartier, avec le consentement de leurs parents, font de la maison
Geurts leur rendez-vous. La critique est remplacée par la
confiance.
« Les
missionnaires ont reçu bon accueil chez plusieurs parents de
ces enfants, grâce à l’introduction de ceux-ci. Un
membre de la classe – une jeune fille de douze ans – a
désiré être baptisée. Avec la permission
de ses parents, l’ordonnance a eu lieu le 27 mai à
Liège. » (p. 171).
Dans son témoignage,
qui suit cet article, soeur Geurts dit, entre autres :
« Étant
membre et institutrice de l’École du dimanche des
enfants, j’ai le bonheur de pouvoir les instruire... Nous avons
classe tous les jours chez nous, à Pontisse, et là,
nous avons le plaisir d’y voir une quinzaine d’enfants
qui y viennent... Lorsque je pense qu’au commencement, où
mes parents allaient à l’église, eh bien, en ce
moment-là j’assistais aux réunions, mais pas avec
le but d’y aller apprendre ; mais, peu de temps après,
lorsque j’ai vu le progrès, les témoignages des
membres, l’esprit qui régnait parmi eux, alors j’ai
senti en moi une voix qui me disait de suivre l’Évangile,
d’étudier les bons principes qu’elle contenait, et
c’est alors que je suis devenue une jeune ‘mormone’,
mais avec une toute autre vie. »
En octobre 1931, les murs
et le plafond de la salle de récréation de Liège
sont peints et on y installe une avant-scène (L’Étoile,
p. 243).
En 1931, la branche de
Verviers se réunit 17 rue de la Station. Le 1er février
1932 commenceront les réunions de prêtrise.
En 1932, une présidence
locale est appelée à Seraing : Président :
Édouard Lambert, conseillers : Auguste Roubinet et Héli
Jeuris. René Wanson est « employé de
branche » (greffier). La conférence de branche du
27 mars 1932 donne une idée de l’ampleur de
l’organisation locale. En plus de la présidence :
Société de secours : Adeline Waschgau,
« présidente honoraire » ; Palmyre
Ovart, présidente, Barbe Hasoppe et Émerence Renard,
conseillères ; Léonie Frinalf, secrétaire.
Société d’Amélioration mutuelle :
Joseph Waschgau, Léopold Ovart, Olga Jadoul, Olga Lergon.
École du dimanche : Ismaël Cypers, Renier Frinay,
Jean Lambert, Eva Martin. Société généalogique :
Maximilien Renard, président, Guillemin Boonen, secrétaire.
(L’Étoile,
mai 1932, p. 117).
À Herstal, les
choses se présentent comme suit fin 1932 : Présidence
de branche : Jean-François Kerkaert [2],
Joseph Frédérick, Arnold Lamberty, apparemment ordonnés
pour la circonstance respectivement ancien, ancien et instructeur.
École du dimanche : Lambert Petitjean, Jean Horenbach,
Nicolas Geurts, Germaine Kerkaert. S.A.M. : Valère
Gérard, Armand Bréda, Yvonne Vandenbrock, Hubertine
Gérard. Société de secours : Lambertine
Lamberty, Gabrielle Kerkaert, soeur Knorren, Louise Dessart. Société
généalogique : Mary Frédérick.
(L’Étoile,
janvier 1933, p. 12)
En 1932, Arthur Horbach
lance un mensuel intitulé « L’Ère du
Progrès », organe de la S.A.M. Il est assisté
de Paul J. Devignez, et de Renée Ronval, une non membre. But :
« la culture littéraire de ses membres et du goût
pour la bonne lecture ». (L’Étoile,
juillet 1932, p. 171).
Fin 1932, à Liège,
Arthur Horbach est président avec comme conseillers Jean
Joseph Lahon et Jacques d’Emal. Joseph T. Edmunds, qui sera en
1963 le premier président de la nouvelle Mission franco-belge,
est président de branche à Bruxelles.
L’Étoile
de juillet 1933 fait la description suivante de la
présidence de la branche de Liège :
« Grâce
au dévouement de chacun et à la bonne division des
responsabilités de la présidence entre les trois
membres, la direction de la branche de Liège devient de plus
en plus efficace.
« Outre son
office de président de branche, frère Arthur Horbach
est le traducteur régulier de la Mission. Parmi ses
traductions bien connues se trouvent : ‘Les Articles de
Foi’, ‘La Théologie Rationnelle’, ‘Études
de Prêtrise’, ‘L’Évangile et la
Santé’, ‘Révélations modernes’,
des dizaines de cantiques et d’articles sans nombre. Frère
Horbach est un ‘mormon’ depuis sa jeunesse. Il a une
connaissance profonde des principes de l’Évangile et un
témoignage de leur véracité. Avec l’aide
de son épouse et de sa mère, toutes les deux membres
fidèles de l’Église, il est bien secondé
chez lui à remplir les fonctions qui lui ont été
désignées.
« Frère
Jean-Joseph Lahon est bien connu par tous ceux qui connaissent la
branche de Liège. Sa longue expérience dans l’Église
et dans la présidence de la branche, son énergie comme
travailleur et son assurance de la divinité de l’Église
le qualifie admirablement pour son office. Frère Lahon est
soutenu par des membres de sa famille qui sont parmi les plus actifs
de la branche et de la Mission.
« En revenant
en Belgique, après quelques années à Londres,
frère Jacques d’Emal a apporté à la
Mission française, et particulièrement à la
branche de Liège, la foi et l’énergie d’un
vrai saint des derniers jours qui veut aller de l’avant. Son
expérience et sa bonne personnalité lui permettent de
faire énormément de bien dans la branche. »
1932. La grande
Dépression économique se fait durement sentir. Le
nombre des missionnaires à plein temps décline
rapidement. Ils sont encore 45 en 1933. Ils ne sont plus que 14 en
1934. Dès novembre 1932, John A. Widtsoe, président de
la Mission européenne, lance un appel pour que les membres
locaux, en particulier ceux qui sont réduits au chômage,
aident à l’oeuvre missionnaire. Une quarantaine de
missionnaires locaux répondent à l’appel
(L’Étoile, février 1933, p. 28).
Quelques noms : Herstal : Gabrielle Kerkaert, Marie
Bika, Louise Dessart, Élizébeth Knooren, Marie
Frédérick, Pierre Frédérick, Marie
Petitjean, Jean-Baptiste Horenbach. Liège : Marie
Compère, Jeanne Vanhove, Léopoldine Vanhove, Joséphine
Pholien, Victor Dussart, Jacques D’Emal, Jean-Joseph Lahon,
Marthe Renson, Martha Godet, Laure Habrand, Virginie Godet, Joséphine
Navez. Seraing : Édouard Lambert, Maximilien
Renard, Joseph Renard, Émérence Renard, Simone Renard.
René Wanson, Guillemine Boonen, Ismaël Cypers, Léon
Jacques, Armand Ister, Ferdinande Grandjean. Verviers :
Joseph et Marie Joenen.
En 1933, il y a, à
Andenne, une soeur Céline Toonen, née en 1878 et
baptisée en 1923, qui « continue à
tenir des réunions chez elle, avec l’aide des
missionnaires, malgré une très vive opposition de la
part de l’Église catholique qui a défendu à
ses membres, non seulement d’assister aux réunions, mais
même de lire l’affiche donnant des renseignements sur
celles-ci et qui se trouve dans la fenêtre de soeur Toonen. »
L’Église catholique n’aura pas à se faire
de souci longtemps, car la soeur décède le 22 octobre
1934. L’Étoile de décembre 1934 fait ce
commentaire : « Soeur Toonen a été une
fidèle missionnaire à Andenne Seilles pendant plusieurs
années et a fait beaucoup pour répandre l’Évangile »
(p. 339).
Dans un numéro
consacré à la Société de secours,
Joséphine Pholien signale les activités suivantes à
la Société de secours de Liège : « Quatre
visiteuses enseignantes voyagent et visitent une fois par mois toutes
les familles de l’Église, regardant ici et là si
leur aide n’est pas nécessaire, aussi bien
spirituellement que pécuniairement. Pour vous donner un aperçu
de ce qu’on peut faire lorsqu’on travaille ensemble, je
me permettrai de vous dire qu’en cinq mois il a été
confectionné à la Société 188 pièces
qui ont été vendues à une vente de charité,
et qui ont produit un bénéfice assez considérable »
(L’Étoile, mars 1933, p. 57).
En 1933, Édouard
Lambert et Jean Bouvroy doivent travailler « pour assurer
le bâtiment contre l’humidité. »
En 1933 apparaît la
première mention d’officiers de district : « Soeur
Gabrielle Kerkaert de Herstal et soeur Gertrude Glanzmann de
Neuchâtel (Suisse), ont été désignées
dirigeantes locales de la Société de secours dans leurs
districts. Avec les nouvelles activités d’automne, elles
ont commencé leurs activités, visitant les branches,
aidant et encourageant le progrès de la Société »
(L’Étoile, novembre 1933, p. 265).
Le 2 février 1934,
Ileen Ann Waspe, du bureau de la Mission européenne à
Londres, tient une conférence avec l’École du
dimanche, la Société de secours et la SAM. Elle passe
plusieurs jours dans le district, visitant toutes les branches pour
stimuler les auxiliaires et se déclare heureuse de ce qu’elle
a trouvé. Cette soeur missionnaire jouera un rôle très
apprécié, comme le montre un article écrit au
moment de son départ, le 29 décembre 1934 :
« [Elle fut] directrice des Sociétés
Auxiliaires Féminines des Missions Européennes.
Ensuite, soeur Waspe a reçu un appel de venir en France où
elle a continué son travail de directrice des Sociétés
Auxiliaires de la Mission. C’est grâce aux efforts de
cette soeur que la Société Primaire, dont nous sommes
si fiers aujourd’hui fut commencée dans notre Mission »
(L’Étoile, février 1935, p. 66).
Le 11 février
1934, LeGrand Woolley est président de branche à
Seraing avec Édouard Lambert comme premier conseiller et
Joseph Hasoppe comme deuxième conseiller. Joseph Hasoppe
deviendra président de branche le 9 juin 1935 et le restera
jusque vers 1947. Il partira aux États-Unis en décembre
1948.
Au printemps 1934, la
branche de Liège achète un « très bel
harmonium. Tous les membres ont été encouragés
de cette nouvelle emplette et les organisations de la branche se sont
données la tâche de trouver le moyen pour payer le
montant du prix d’achat » (L’Étoile,
août 1934, p. 210).
Ben E. Rich, président
de la branche de Verviers, écrit à L’Étoile
qu’après avoir reçu la permission du commissaire
de police, les missionnaires ont organisé, le 12 août
1934, une réunion en plein air. « Après
avoir chanté un cantique, frère Alfred Jos.
Bissel, qui était de passage, a fait un discours très
inspiré, qui a tenu l’attention de plus de deux mille
personnes pendant une heure. Nous reconnaissons la main de Dieu
dans cet événement... » (L’Étoile,
septembre 1934).
Le 17 septembre, les
missionnaires, sous la direction de Louis W. Booth, président
du district, et Ernest K. Hill, du bureau de la mission, organisent
une exposition sur le Livre de Mormon. Ils ont loué un magasin
dans une des principales rues de Seraing et ils y ont créé
des étalages attrayants. À l’intérieur du
magasin, ils ont mis des vues sur les Indiens et la vie des pionniers
en Amérique. L’exposition dure une semaine et des
missionnaires sont présents toute la journée pour
recevoir « les centaines de personnes qui s’informaient,
pour distribuer nos brochures, répondre aux questions et
expliquer l’évangile restauré ».
L’exposition se terminera le samedi par une réunion
publique à l’église de Seraing.
Dans un article envoyé
à L’Étoile à propos de la
conférence de district tenue les 6, 7 et 8 octobre, Arthur
Horbach écrit :
« Les deux
branches de Liège et de Seraing ont particulièrement
été favorisées. L’exposition... a
été une excellente réclame, une bonne
préparation. Des centaines de personnes, avides de
renseignements, sont venues pour voir et interroger ; voire même
discuter amicalement de la religion avec les missionnaires. Le nombre
de nos véritables antagonistes est relativement restreint à
présent, et le mormonisme commence à être mieux
connu en Belgique ; c’est-à-dire que petit à
petit on s’en fait une meilleure opinion, une opinion plus
propre, plus honorable, plus sérieuse ; et sans aucun
doute cette exposition à Seraing et à Liège a
amené plusieurs personnes aux réunions du 7 octobre. »
Le compte rendu de frère
Horbach donne aussi une idée de ce qu’étaient les
conférences de district : samedi 6, soirée « que
nous pouvons, sans crainte de nous tromper, qualifier d’artistique ».
Présences : cent personnes. Le lendemain, dimanche, 9h15
réunion de prêtrise sous la direction du président
de mission. 10 heures, première réunion générale
« ou conférence de l’École du
dimanche » avec partie commune et séparation en
classes. L’assistance y est presque aussi forte qu’aux
autres réunions, à savoir celle de l’après-midi
et celle du soir, où il y a 150 personnes.
Charles-Arthur Horbach
décède peu après avoir écrit l’article
ci-dessus. Paul J. Devignez fait de lui un éloge qui en dit
long :
« Un deuil
immense frappe les membres du district belge : frère
Charles-Arthur Horbach n’est plus.
« Combien de
regrets aura suscité le départ subit de ce grand homme
qui ne comptait que des amis et des admirateurs. Peut-on s’imaginer
un exemple plus beau du vrai prêtre de l’Église de
Jésus-Christ des saints des derniers jours : chef de
famille parfait, heureux ; père de la branche dont il
avait la présidence ; intelligence supérieure ;
morale élevée ; médiateur sage ;
pédagogue puissant ; conducteur éclairé ;
adepte fervent de la joie saine ; enfin, dans tous les domaines,
ce président extraordinaire occupait un rang de premier ordre.
Avec la même facilité il traduisait un livre, il
exposait un cours, il était interprète, il dirigeait un
choeur, il organisait une fête, il soulageait les malheureux ;
et tout avait un éclat merveilleux. Ceci lui valut,
d’ailleurs, les éloges d’un professeur de
l’Université de Liège. En résumé,
il était fécond.
« Il
appliquait, de toute son âme, la doctrine qu’il a
toujours défendue et pour le maintien de laquelle il ne
craignit point de se joindre, au risque de sa vie, à
deux autres Anciens de Liège pendant les années sombres
de la guerre 1914-1918. ...
« Son oeuvre
fut hautement secondée par soeur Aurore Horbach : une
mère exemplaire, une épouse vaillante et intelligente,
à qui revient une grande part de notre admiration et de notre
reconnaissance. » (L’Étoile
décembre 1934, p. 317).
« Il mourut
jeune, lui aussi, laissant une femme et trois filles. »
(Lettre de Clément Gobin)
Les missionnaires font
également l’exposition sur le Livre de Mormon à
Verviers, après l’avoir faite à Seraing, Liège
et Bruxelles. Des
« centaines de
personnes... se sont présentées à l’exposition
à Verviers pour se renseigner. On peut dire, sans craindre de
se méprendre, que l’exposition à Verviers a eu du
succès. Il a suffi de distribuer chaque jour de la semaine des
milliers de brochures et de parler pendant des heures à ceux
qui cherchaient la vérité pour se rendre compte de la
réussite de cette exposition. Pour terminer ce projet, une
conférence contradictoire a eu lieu samedi soir, le 10
novembre, sous les auspices du président du district belge,
Louis W. Booth. Pendant deux heures et demie, beaucoup de personnes
avaient l’occasion de s’informer des questions touchant
l’organisation de l’Église et l’évangile
qu’elle possède. Ceux qui étaient désignés
pour répondre aux questions avaient la parole facile et les
explications remarquables, deux signes qui nous indiquent que
l’esprit du Seigneur a beaucoup inspiré la conférence »
(L’Étoile,
janvier 1935, p. 30).
Le 31 octobre 1934,
Octave F. Ursenbach, fils du missionnaire mentionné au début
de la présente histoire, arrive avec sa femme et sa fille. Il
est appelé, le 15 novembre, comme président du district
belge et de la branche de Liège, succédant à
Louis W. Booth.
Selon Clément
Gobin :
« La première
Primaire fut également ouverte par ce même président,
avec Aurore Horbach comme présidente.. [L’Étoile
de novembre 1934 rapporte cependant : « Sous la
direction des officiers de branche et de frère Lincoln
A. Wood, une section primaire a été organisée
dans la branche de Herstal. Les réunions se font chez soeur
Marie Frédérick. Les présences ont fortement
augmenté et il y a actuellement 17 inscrits.]
Du 20 juin au 2 juillet
1935, se tient, à Liège, un congrès des
présidents des missions européennes sous la direction
du président Joseph F. Merrill. La liste des présidents
de mission révèle l’extension des efforts de
l’Église : missions britannique, tchécoslovaque,
danoise, française, allemande-autrichienne, hollandaise,
norvégienne, suisse-allemande, Syrie-Palestine, Afrique du Sud
(empêchée). À cette occasion, les
présidents de mission envoient au roi et à la reine la
dépêche suivante :
« À
leurs Majestés, le Roi et la Reine des Belges,
Palais Royal,
Bruxelles
« Les
présidents des Missions Européennes de l’Église
de Jésus-Christ des saints des derniers jours, réunis
en congrès à Liège, se souviennent avec émotion
de la visite faite par Sa Majesté le Roi Léopold et Son
Auguste Père à Salt Lake-City ; ils expriment à
vos Majestés leur reconnaissance de l’hospitalité
accueillante qu’ils ont à leur tour reçus dans
votre beau pays, et vous adressent l’hommage de leurs
sentiments respectueux. »
À quoi le Palais
royal répond :
« Le Roi et la
Reine ont été particulièrement sensibles aux
sentiments de sympathie que vous leur avez exprimés à
l’occasion du Congrès des Missions Européennes de
l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers
jours, et leurs Majestés m’ont chargé de vous
transmettre ainsi qu’à tous les Congressistes dont vous
vous êtes fait l’interprète, leurs sincères
remerciements.
« Secrétaire
État Maison Roi » (L’Étoile,
août 1935, p. 257-259)
Le même numéro
signale l’ordination de Joseph Hasoppe comme ancien et la
réorganisation de la présidence de la branche de
Seraing avec Joseph Hasoppe comme président et Auguste
Roubinet et Marcel Pléger comme conseillers.
À l’occasion
des conférences annuelles de branche, tenues pendant les mois
de juillet et août 1935, l’information suivante est
donnée : « Les organisations des branches et
des auxiliaires sont au complet, de sorte que nous nous attendons à
ce que cet hiver marque une époque de grand progrès
dans le district belge » (L’Étoile,
septembre 1935, p. 287). Il n’en reste pas moins que le
président de branche est toujours un missionnaire à
Liège. Octave Ursenbach y est remplacé par Edward Perry
comme président de branche. Il reste président du
district. (L’Étoile, octobre 1935, p. 315.)
« Pendant le
mois de novembre [1935] il y avait une grande activité dans le
district. Grâce aux missionnaires, beaucoup de brochures ont
été distribuées, beaucoup de contacts, de
conversations et de visites ont été faits. Comme
résultat, nous sommes heureux de constater qu’il y a un
grand nombre de personnes qui s’intéressent à
l’évangile ; plusieurs ont demandé le
baptême. Vu les conditions favorables qui existent, on a fait
bâtir un font baptismal dans l'église, à Liège.
Il est construit en dalles blanches, au pied des escaliers du
sous-sol. Bientôt on va l’inaugurer par le baptême
de quelques personnes, qui sont préparées pour cette
cérémonie. Sous la direction du président
Ursenbach, les missionnaires L. E. Perry, Bernel Winter, Claude
Robbins, Leslie C. Coombs, Boyd Van Noy et Floyd Burgi se sont mis
aux travaux manuels pour aider à la construction de ce font
baptismal et à la reconstruction du toit de l'église de
Liège » (L’Étoile,
décembre 1935, p. 367).
Le 1er décembre
1935, les fonts baptismaux de Liège sont dédicacés.
L’Étoile de janvier 1936 consacre près de
deux pages et une photo à l’événement :
« Le mois
dernier a été un mois d’événements
d’importance. Nous signalons comme le plus important
l’inauguration des fonts baptismaux, installés dans le
sous-sol de l'église à Liège, le 1er décembre
1935.
« La
distinction a été réservée à Liège
de posséder un des plus beaux fonts baptismaux, non seulement
dans les missions européennes, mais dans l’Église
entière. Ils ont été construits d’après
les plans préparés par Octave F. Ursenbach, président
du district belge. Celui-ci, avec l’aide des missionnaires
Lorin Perry, Boyd van Noy, Claude Robbins, Bernel Winter et Floyd
Burgi, [Le rédacteur omet ici le nom de Leslie C. Coombs, mais
répare son erreur dans le numéro de février,
ajoutant : « Ce frère a été
un des plus dévoués »] qui ont fait tout le
travail manuel avec une énergie et un zèle admirables,
a surveillé la construction de ce beau petit monument sacré.
« La
construction est de béton armé, recouvert de dalles de
porcelaine blanche. L’intérieur du bassin est tout
blanc, à l’exception d’un petit filon noir.
L’extérieur est orné de dalles noires et grises,
arrangées en dessin de bon goût. Le représentant
de la Société de laquelle proviennent les dalles, a été
tellement impressionné de ce travail qu’il a fourni une
bien meilleure qualité de matière qu’on avait
fixé, sans augmentation de prix. Nous apprécions ces
beaux gestes. Le travail des missionnaires a été fait
avec une précision remarquable et nous les complimentons de
leur belle contribution à la construction de ce beau monument,
qui sera d’une importance incalculable pour la Belgique et la
Mission française. Car pensons-y bien, c’est par cette
porte, le baptême par immersion que maintes honnêtes âmes
vont entrer dans le Royaume des Cieux. Le président Daniel J.
Lang est venu de Paris pour participer à ce service, et c’est
lui qui a prononcé la prière dédicatoire. Il y
avait dix personnes qui ont reçu le baptême ce jour-là.
Nous faisons remarquer que le nombre de personnes, reçues
cette année dans l’Église, s’élève
à vingt-neuf. Les Pathé Frères ont envoyé
un de leurs représentants pour « tourner »
cette cérémonie, dont le résultat paraîtra
prochainement sur les écrans. Par ce moyen, des milliers de
personnes pourront voir comment se fait un vrai baptême par
immersion, pratiqué par l’Église de Jésus-Christ
des saints des derniers jours.
« Pendant ce
service on sentait une inspiration divine pénétrante et
très remarquable. Parmi la grande assistance, il y avait
beaucoup d’étrangers et de personnes qui ne font pas
partie de l’Église ; tous ont prêté
une attention remarquable aux discours des présidents Lang et
Ursenbach. Ces derniers ont prononcé des discours avec une
inspiration toute particulière au sujet du message de l’Église
restaurée. La prière dédicatoire, prononcée
par le président D. J. Lang était distincte, à
propos, impressionnante et touchante, particulièrement
lorsqu’il demandait au Seigneur de consoler le roi affligé
Léopold et ses chers enfants, qui sont en deuil de leur belle
reine et mère Astrid. Il priait aussi que le Seigneur préserve
cet admirable petit pays héroïque et comble ses habitants
de Ses bénédictions. Ce service était présidé
par les présidents Daniel J. Lang et Octave F. Ursenbach et
conduit par E. Lorin Perry, président de la branche de Liège.
« Pour
commencer, le président Daniel J. Lang a baptisé
François Tilleman ; ce dernier était donc la
première personne baptisée dans les nouveaux fonts.
Ensuite suivait sa femme, Rachel Tilleman, qui a été
baptisée par le président Octave F. Ursenbach.
Il y avait d’autres
baptêmes, comme suit :
Clémentine
Luberton, baptisée par Bernel Winter, missionnaire.
Léopold Luberton,
baptisé par Claude Robbins, missionnaire.
Renier d’Emal,
baptisé par Jacques d’Emal, son père.
Zoé Krugen,
baptisée par Floyd Burgi, missionnaire.
Nicole Schlatch, baptisée
par Leslie Coombs, missionnaire.
Jean L. Maltas, baptisé
par Larry Wilson, missionnaire.
Jean J. Kreugen, baptisé
par Willard Nelson, missionnaire.
Arthur Boutet, baptisé
par Lavern Peterson, missionnaire.
« Pour
terminer le service, on a confirmé par l’imposition des
mains toutes les personnes qui ont été baptisé[es].
Le premier décembre était un jour béni pour la
Mission Française. L’inspiration de l’esprit de
Dieu qui s’est fait sentir ce jour-là, restera longtemps
dans la mémoire de ceux qui ont assisté à ce
service mémorable, qui marque une époque importante
dans les annales de l’Église, dans cette partie du
vignoble du Seigneur » (p. 21-23).
Parlant des nouveaux
fonts baptismaux, Clément Gobin nous ramène à
une plus sobre réalité :
« Dans la
nouvelle église de la rue de Campine, il y avait ce que l’on
appelait des ‘fonts baptismaux’, un grand bassin de deux
mètres de long sur un mètre quarante de large et un
mètre cinquante de haut. Il n’y avait ni chauffe-eau ni
arrivée d’eau. Il fallait chauffer l’eau dans des
cuves et ensuite les verser dans le réservoir. La première
cuve était refroidie quand la deuxième arrivait. Il
fallait quatre à cinq heures pour préparer un bain avec
suffisamment d’eau. »
Directement après
le compte rendu de l’inauguration des fonts baptismaux,
L’Étoile nous ramène, elle aussi, à
la réalité de tous les jours, en relatant :
« On a dû
reconstruire la toiture de l'église à Liège, parce
que l’ancienne était défectueuse. Cette fois-ci
elle sera solide, grâce à la diligence du président
Octave F. Ursenbach et des missionnaires, qui ont bien aidé à
faire ces travaux qui se sont terminés pendant le mois de
décembre. » Mais elle ajoute : « Nous
sommes heureux de faire remarquer qu’il existe un excellent
esprit parmi les missionnaires et les membres du district belge. Ce
mois-ci a été très remarquable pour la quantité
de recherches généalogiques faites et envoyées
au Bureau. » (p. 23).
Et dans le numéro
de février :
De ces branches [Herstal,
Seraing, Liège et Verviers] nous recevons d’excellents
rapports de progrès. Les Sociétés Auxiliaires
fonctionnent très bien. Il y a une très bonne
assistance au culte du dimanche et il y a un excellent esprit qui
règne. Les églises de Seraing et de Liège ont été
réparées et redécorées. On a rehaussé
de 40 centimètres les estrades de ces églises et on a
arrangé une garniture de rideaux en velours, suspendus à
des barres d’airain, ce qui fait un effet très
agréable. » (p. 57).
Ailleurs on lit :
« Nous félicitons les membres de toute la Mission
de leur fidélité. Nous avons reçu davantage de
dons de jeûne et de dîme que l’année
dernière, ce qui nous permet de faire de nouvelles
publications. Nous signalons particulièrement le Nouveau
Recueil de Cantiques, qui est actuellement en vente au prix de 15 frs
belges, 10 frs français et 2 frs suisses. »
Le 1er mars 1936, Paul J.
Devignez devient président du district belge en remplacement
du missionnaire L. Edward Perry. De son côté,
James P. Condie, missionnaire, est remplacé comme président
de la branche de Liège par Alphonse Rahir, qui prend pour
conseillers Ladislas Jelinek et Henri Lahon. « Soeur
Joséphine Pholien, membre très expérimentée
dans les questions généalogiques et dans l’exécution
du travail pour les morts, a été nommée
surveillante de cet office pour le district belge »
(L’Étoile, avril 1936, p. 115). René
Bloemen succède à LaVern H. Peterson et devient le
premier président local de la branche de Verviers, mais est
remplacé l’année même, pour cause de
départ, par LaSalle M. Bates. À Charleroi, Louis Dock
devient président de branche le 12 avril 1936 et prend pour
conseiller Edgard Mattens et comme secrétaire, son fils, Roger
Dock. Le 21 avril, Willy Bloemen devient le premier président
local de Bruxelles.
Au début de 1936,
Daniel J. Lang termine sa mission et est remplacé par Octave
Ursenbach. Celui-ci transfère le siège de la Mission française de Paris à Liège, au 65 rue de Campine
(L’Étoile, avril 1936, p. 114) puisque pendant
cette période 95% des conversions de la Mission française
se font en Belgique. Il y restera jusqu’au 15 avril 1939, soit
trois ans, puis sera de nouveau transféré à
Paris sur décision de la Première Présidence.
À Verviers, les
missionnaires La Vern H. Peterson et Thomas L. Boyle organisent
« l’Équipe mormone de Balle au Panier »
qui joue son premier match en février ou en mars 1936 et se
fait battre de deux points par l’équipe locale. « Le
jeu a provoqué un intérêt considérable
parmi la jeune classe [la jeunesse] et a permis de franchir la
barrière de l’opposition » (L’Étoile,
mars 1936, p. 90). Le mouvement prend de l’ampleur et l’on
constitue l’ « American Mormon Sporting Club »
avec un personnel d’encadrement et des joueurs. Le premier
match est joué le samedi 12 mars contre le Liège
Sporting Club et perd par 28 à 36. La semaine suivante, elle
rencontre une équipe du Bressoux Sporting Club, remporte un
score de 63 à 8 et finit la journée en battant le Club
Étoile.
« L’équipe
mormone a attiré beaucoup l’attention et plusieurs
articles favorables ont paru dans les journaux louant spécialement
celle-ci pour son esprit sportif. La centralisation des missionnaires
de Liège, Herstal et Seraing a rendu possible l’organisation
de clubs de base-ball qui joueront en exhibition très
prochainement » (L’Étoile,
mai 1936, p. 146).
« Depuis
l’organisation du club, ce que les mormons ont fait dans les
annales du sport en Belgique est histoire. Dans le court espace de
moins de trois mois l’équipe mormone a vaincu Bressoux,
Basket Club Liégeois, R. F. C. Liégeois, Perchoir,
Olympic Club Liégeois, Abraham, Sporting I, et pour finir, les
champions de Belgique de 1934, 1935, 1936, l’Amical Club de
Bruxelles. Toutes ces victoires ont été gagnées
nettement et décisivement et nous n’avons reçu
que de grands compliments sur notre façon de jouer.
Aujourd’hui l’American Mormon Sporting Club possède
la plus forte équipe de basket-ball en Belgique. Mais ce n’est
pas la fin, seulement le commencement. Les missionnaires peuvent
donner des instructions gratuites aux équipes belges et un de
ces jours nous allons avoir le plaisir de voir une exhibition de
base-ball Américain » (L’Étoile,
juillet 1936, p. 198-99). Le samedi 19 septembre, à Bressoux,
...bat par 41 à 24 l’Union Saint-Gilloise.
« Trois
excellents quatuors ont été organisés dans le
district Liège-Seraing et leur musique suave et mélodieuse
charme de nombreux auditeurs. » (L’Étoile,
juin 1936, p. 176).
Les lieux de réunions
continuent de se succéder. À Bruxelles, c’est
le 93 rue Pachéco et, à partir de 1937, le 235
rue de la Chasse. À Verviers, en 1934, c’est le 11 rue
Ortmans-Hauzeur, en 1937, le 9 rue Xhavée et en 1938, le
7 rue du Collège, au 1er étage.
En mai 1936, L’Étoile
annonce l’arrivée de Gaston Chappuis, « fils
de frère et soeur Henri Chappuis, de Lausanne (Suisse). Frère
Chappuis vient de Salt Lake City qu’il a habité pendant
onze ans, travaillant comme boulanger à l’hôpital
de l’Église, et prenant aussi une part active dans les
cercles de sports d’Utah, gagnant entr’autre le
championnat de handball pour 1931, 1934 et 1936. Frère
Chappuis sera de grand service au travail de la Mission car il a une
bonne connaissance de français et d’anglais étant
né en Suisse et maintenant citoyen naturalisé des É.
U. » (L’Étoile, mai 1936, p. 146.) Il
devient traducteur officiel de la mission. (L’Étoile,
novembre 1936.)
Le 4 septembre 1936, le
terrain de l’église de Herstal est acheté et la
construction commence le 15 septembre [3].
Gabriel Fraikin écrit :
Les frères et les
soeurs n’étaient pas riches, c’étaient pour
la plupart des ouvriers et des mineurs, mais ils ont donné des
journées de travail pour construire l'église et les soeurs
se sont dévouées pour les nourrir.
La salle de réunions
et la salle de récréation seront complétées
pour le 23 décembre.
Comme ce fut le cas pour
Liège et Seraing, les membres de Herstal attendent leur
nouvelle église avec impatience. Dans L’Étoile
de janvier 1937, p. 22, on lit : « Herstal : Le
local de réunions est devenu trop petit et les membres
attendent impatiemment l’achèvement de la nouvelle
église. Le toit est fini et c’est prochainement que les
membres verront la réalisation de leur rêve longtemps
chéri. Le président Kerkaert est diligent et efficace
dans l’administration des affaires de la branche, et de leur
côté les missionnaires Hart, Romney Cardons et Goodwin,
ont plusieurs candidats prêts pour le baptême. »
« Les
membres comptent les jours en anticipation de l’achèvement
de leur église, probablement autour du 10 février. Le
chauffage central, une cuisinière électrique et de
beaux bancs sont déjà sur pied. Cette branche, qui est
l’organisation montrant le progrès le plus rapide dans
la Mission, attend avec une anxiété légitime
l’occupation de locaux plus vastes et adéquats »
(L’Étoile,
février 1937, p. 47).
Le 16 février,
Richard R. Lyman, du Conseil des Douze, et président de la
Mission européenne, fait un tour et visite Herstal le 16
février (L’Étoile, mars 1937, p. 69).
« Les saints de la branche de Herstal se souviendront
longtemps du dimanche 21 février 1937. Ce fut la première
réunion officielle dans la nouvelle église. Le président
de la branche, Jean Kerkaert, dirigeait la réunion. Les
différents discours furent donnés dans l’ordre
suivant : le président Kerkaert, Ismaël Cypers, de
Seraing, l’ancien Gaston Chappuis, missionnaire, et O.-F.
Ursenbach, président de la Mission. Le total des présents
était de 84. » (Idem, p. 70).
C’est dans la
nouvelle église qu’a lieu le Bal Vert et Or de cette
année-là. « Herstal. Succès
complet du bal annuel vert et or du district belge. Plus de 300
personnes y assistaient. L’orchestre fut excellent mais
l’espace limité. Ce fut une autre date mémorable
dans les annales de l’S.A.M. belge » (L’Étoile,
mars 37, p. 72). Le 25 avril, la branche organise une soirée
dansante dans la salle de récréation de la nouvelle
église. « Il y avait environ deux cents personnes
et un orchestre de douze musiciens, » précise
L’Étoile de juin 1937, p. 141.
Le bâtiment n’est
toujours pas fini : « L'église est presque
entièrement terminée, écrit L’Étoile,
de mai 1937, p. 120, il ne manque en effet que les dernières
retouches. On a cru tout d’abord que le bâtiment serait
trop grand, mais l’assistance régulière prouve
que ce n’est pas le cas. Des réunions spirituelles et
des soirées pleines d’entrain démontrent que la
branche possède un bon esprit. On annonce douze baptêmes
pour la conférence de mai. »
La consécration du
bâtiment aura lieu en juin avec l’arrivée du
président Heber J. Grant, accompagné de son secrétaire,
Joseph Anderson, de Hugh B. Brown, qui va présider la Mission
britannique, et de plusieurs autres Autorités générales.
« Le dimanche
27 juin, le président visita tout d’abord les Écoles
du dimanche des branches de Seraing et de Liège. L’après-midi
à deux heures, première réunion officielle à
l’église de Herstal en présence d’une
assistance très nombreuse ; on comptait plus de deux
cents personnes.. La salle avait été très
artistiquement décorée pour l’occasion... Ceux
qui parlèrent furent le président qui, après son
discours, prononça la prière dédicatoire,
président Richard R. Lyman, président Hugh B. Brown,
président Ursenbach, frère Paul J. Devignez, président
du district belge, et frère Jean Kerkaert, président de
la branche de Herstal...
« À
sept heures du soir, la salle de Liège était comble ;
on comptait approximati-vement 250 personnes. La réunion était
tenue sous les auspices du district et frère Devignez la
présidait sous la direction de frère Grant. De même
qu’à Herstal, le président Heber J. Grant, frères
Lyman et Brown exhortèrent l’assemblée et leurs
discours furent en tous points remarquables. » (L’Étoile,
juillet 1937, p. 148)
Le président Grant
fera un discours en deux parties, l’une s’adressant aux
membres, l’autre aux nombreux non membres présents.
Gabriel Fraikin n’avait que 7 ans à l’époque,
mais il rapporte comme suit les paroles de ses parents :
Le président nous
a demandé de faire des réserves de nourriture et
d’autres produits de première nécessité
parce que les temps allaient devenir très durs. C’est e
que mes parents ont fait, et ils ont eu raison d’obéir :
la guerre est arrivée en 1939. Il nous a dit aussi que si les
petits enfants présents vivaient vieux assez, ils verraient la
fin des temps. Dans ma jeunesse, je pensais que ce serait la venue de
Jésus-Christ, mais par la suite, en lisant mes Écritures,
j’ai compris ce qu’il voulait dire. Aujourd’hui
j’ai 67 ans et je vois la fin des temps et se réaliser
les prophéties, car elles s’accomplissent toujours...
Le 25 octobre 1936 a lieu
une conférence de district, avec, le samedi, un service de
baptême au cours duquel 15 personnes sont baptisées. Le
nombre de personnes présentes à la conférence
s’élève à 385.
À propos de ces
conférences de district, Gabriel Fraikin écrit :
« La
conférence commençait à 9 heures pour tous les
membres et dès 8 heures pour la prêtrise, et durait
jusqu’à 12 heures. Puis on allait manger tous ensemble
dans la grande salle des fêtes en dessous de l'église.
C’était une animation de grande fête. À 3
heures on reprenait la conférence jusqu’à 5
heures et on mangeait avant de partir, et comme dans ces cas tout le
monde avait beaucoup de choses à se dire, l’heure
avançait, il était 11 heures du soir, c’était
la catastrophe : il n’y avait plus de trams pour rentrer,
mais chacun était content de rentrer à pied. Mes
parents, mon frère, moi et d’autres membres avec les
missionnaires devions faire 8 km en pleine nuit. Mon père et
les missionnaires nous portaient sur leurs épaules, et nous
arrivions vers 2 h 30 du matin, toujours accompagnés des
missionnaires, qui entre-temps avaient attrapé faim et
demandaient à soeur Petitjean de faire des frites. Mais le
dimanche suivant, chacun rendait un témoignage fervent de
l’Évangile. »
Les leçons sont
publiées dans L’Étoile jusqu’à la
fin de 1936. À ce moment, des manuels séparés
sont créés. L’Étoile consistera en
« de courts articles, écrits et édités
de la plume des autorités générales de l’Église
ou d’autres écrivains, présentant un attrait
spécial à ses lecteurs » (L’Étoile,
septembre 1936, p. 237).
Au 31 décembre
1936, le district de Liège est complètement organisé,
avec l’équipe suivante :
Paul J.
Devignez, Liège, président de district
Auguste
Roubinet, Seraing, 1er conseiller
René
Bloemen, Verviers, 2e conseiller
Aurore
Horbach, Liège, secrétaire
Paul J.
Devignez, Liège, surintendant de la prêtrise
Gabrielle
Kerkaert, Herstal, surintendante de la Société de
secours
Armance
Collard, Liège, surintendante de l’École du
dimanche
Auguste
Roubinet, Seraing, surintendant de la SAM
Flore
Lahon, Liège, surintendante de la SAMJF
Joséphine
Pholien, Liège, surintendante de la généalogie
Lambertine
Guerts, Herstal, surintendante de la Primaire
L’Étoile
de janvier 1937, p. 21, donne cette information
significative : « L’organisation de la branche
[de Liège] a été perfectionnée à
tel point que des 27 officiers aucun ne possède deux offices.
« Seraing. Le
28 novembre la SAM a présenté une soirée tout en
wallon. La vente de plus de 240 billets montre le succès de
l’entreprise. La branche, sous la direction capable du
président Joseph Hasoppe, progresse remarquablement. Les
missionnaires Laude Robbins et Woodrow Scott annoncent des baptêmes
dans un futur rapproché. »
En 1937, les
missionnaires sont retirés de Verviers. Les frères de
Liège y vont tour à tour.
L’en-tête de
L’Étoile d’avril 1937 a un lettrage
différent et le magazine précise, page 95, que le
graphisme est de Joseph Devignez.
« On est
en train de réparer le toit de l’église
de Seraing. Un toit semblable à celui qui fut construit sur
l’édifice de Liège remplacera le toit actuel qui
est de construction vicieuse » (L’Étoile,
avril 1937). Le président Ursenbach note : « J’ai
été obligé d’enlever le toit de l’église
et d’en construire un nouveau en installant des fermes à
l’américaine, travail pour lequel l’Église
d’Utah m’a envoyé $1700 pour couvrir les dépenses.
J’ai aussi reçu $500 pour construire un court de
basket-ball à l’arrière du bâtiment, sur un
terrain que nous avons dû acheter parce que l’Église
empiétait sur la propriété de quelqu’un. »
Il fait aussi l’évaluation suivante de la branche de
Seraing :
« C’est
la plus grande branche de l’Église dans la Mission française, avec environ 200 membres [en fait, la branche a eu
au maximum 156 membres]. Ils se réunissent dans un édifice
appartenant à l’Église, avec un étage, la
salle culturelle se trouvant à l’étage. L'église est très imposante et les membres sont très
éveillés et très progressistes dans les domaines
esthétique, théâtral et spirituel. Joseph Hasoppe
est président de branche. C’est un fonceur. Son métier :
grossiste en pommes de terre. Les membres de la branche de Seraing
sont alertes, progressistes, frugaux, industrieux et dévoués. »
L’Étoile
ne fait pas beaucoup écho à la montée
du nazisme et aux menaces de guerre, mais dans le numéro de
juin 1937, elle publie un article de J. Reuben Clark intitulé :
« Mise en garde contre des dangers imminents » :
« Que
pouvons-nous faire en tant que peuple et en tant qu’individus
pour nous préparer à confronter ce désastre
imminent que Dieu dans sa sagesse ne détournera peut-être
pas de nous ?
« Tout
d’abord, et au-dessus de toutes autres considérations,
nous devons vivre justement, craignant Dieu et gardant ses
commandements, pour mériter ses bénédictions de
droit et non par grâce seulement. C’est dans cette ligne
de conduite que nous trouverons et le salut et le bonheur.
« Évitons
les dettes comme la peste ; si vous êtes endettés,
libérez-vous de suite. Si vous ne pouvez le faire aujourd’hui,
que ce soit demain. Nous devons vivre strictement selon nos moyens et
nous efforcer de faire quelques épargnes.
« Que tout
chef de famille veille à ce qu’il y ait assez de vivres,
de vêtements et, où cela est possible, de charbon pour
un an à l’avance. Vous dont les revenus sont limités,
achetez des vivres et des vêtements plutôt que des
titres. Et vous qui avez des ressources plus amples et qui croyez
savoir comment pourvoir à vos besoins, veillez à ne pas
spéculer. Que la maison que vous habitez soit la vôtre,
autant que cela est possible, et qu’elle soit libre de toute
servitude. Si vous avez un bout de jardin, cultivez-le et si vous
avez une ferme, travaillez-la » (p. 130).
L’Étoile
de décembre 1937 annonce l’abandon de ce
qui est pour nous une curiosité : « Suite
à une décision prise lors de la dernière
conférence générale, les réunions de
prêtrise ne seront plus incluses dans l'École du
dimanche, mais se tiendront avant ou après celle-ci, au gré
des membres. Il n'y aura plus de réunion de prêtrise le
dimanche du jeûne, mais tous les officiers seront tenus à
participer aux leçons de l'École du dimanche. Le
changement est effectif à partir du premier janvier [1938]. »
Le manuel de la Prêtrise sera « Les Articles de
Foi ».
La branche de Herstal
continue à manifester une bonne activité. L’Étoile
de novembre 1937 écrit : « La branche a mis
une autre soirée à son actif ; cette fois c’était
une soirée artistique, tenue le 2 octobre. Il y en avait pour
tous les goûts, depuis la musique jusqu’au burlesque. Une
assistance d’environ 150 personnes s’en retourna très
satisfaite. »
L’Étoile
de décembre 1937 (dont la couverture est de
Joseph Devignez) donne cette information encourageante :
« Les réunions
mensuelles des officiers du district belge – comprenant les
officiers des organisations auxiliaires des branches –
continuent à prouver leur valeur ; les membres en
retirent un grand bénéfice. La fréquentation est
excellente ; elle dépasse régulièrement la
centaine. Il y a une classe pour chacune des organisations
auxiliaires. Ce mouvement est entièrement entre les mains des
officiers de district. »
L’Étoile
d’avril 1938 est tout aussi encourageante :
« La MISSION
EN GÉNÉRAL – La somme totale des informations qui
nous sont parvenues révèle une condition saine et
prospère partout dans la Mission. On constate que les
missionnaires sont plus actifs, les membres plus fidèles, avec
un nombre toujours grandissant d’amis s’intéressant
au message de l’Évangile. Il semble y avoir plus de
cohésion, plus d’homogénéité dans
le travail et plus de spiritualité » (p. 95)
« SERAING –
C’est devant une salle archi-comble que sous les auspices de la
S.A.M. a été présentée une opérette
wallonne, qui fut très goûtée de l’assemblée.
Ceci se passait le 14 mars et n’était qu’ « une
des très nombreuses soirées théâtrales
données par la branche pendant une saison marquée d’une
grande activité » (p. 95)
En juin 1938, Oscar F.
Ursenbach, président de la mission, est remplacé par
Joseph E. Evans. À cette occasion,
« Le vendredi
8 juillet 1838, le district belge organisait, dans la salle des fêtes
de Liège une soirée artistique à la double
occasion des adieux au président O. F. Ursenbach et à
la bienvenue au président Joseph E. Evans...
« Tout
concourait à l’heureuse réalisation d’un
événement inoubliable dans l’histoire mormone
belge : une décoration cérémoniale, une
assistance de quelque deux cents personnes, de l’ordre et de
l’émotion. On ressentait une volonté commune de
bien faire, ce qui d’ailleurs suscita chez les artistes des
effets talentueux surprenants. D’emblée la première
phase de la fête, créa, grâce aux dévoués
Ismaël Cypers, Georgette Lahon, Sarah Collard, M. Dunn, Étienne
Bruylants, l’ambiance désirée en développant
l’amour du beau par l’art. L’habile régisseur,
Joseph Hasoppe et une troupe du district, rappelèrent à
l’auditoire les vertus du sacrifice et la grandeur de la
justice immanente, par une interprétation vivante de MOONDYNE,
pièce en trois actes et six tableaux de notre sympathique et
vénéré dramaturge O. F. Ursenbach. »
(L’Étoile.
août 1938, p. 191).
« Frère
Sylvester Cannon, accompagné de soeur Cannon a visité
le district belge de la Mission française les 16, 17 et 18
septembre. Frère Cannon avait déjà travaillé
en qualité de missionnaire en Belgique, voici quelque 39 ans ;
un seul des membres actuels l’avait connu à ce
temps-là : l’ancien Jean Lahon, doyen des fidèles
en Belgique » (L’Étoile,
octobre 1938, p. 240).
Les 22-23 octobre, a lieu
une conférence de district présidée par Joseph
Evans, président de mission. Il y a, à cette occasion,
sept nouveaux baptêmes et « un auditoire, variant de
110 à 130 personnes. Des membres n’avaient pas hésité
à effectuer des déplacements de 30, 50, 100 et même
130 kilomètres ; tenant compte de l’état de
fortune,
ces sacrifices suscitent
une admiration profonde. L’impression générale
est excellente ; nous avons assisté à un régal
spirituel qui portera ses fruits » (L’Étoile,
décembre 1938, p. 288.)
En 1938, le président
Ursenbach introduit le plan de sécurité, ancêtre
de notre programme actuel de production et de réserves au
foyer, placé, en Belgique, sous la direction de Paul J.
Devignez et de Joseph Hasoppe. Les membres locaux se mettent à
élever qui des lapins, qui une chèvre, qui un porc. Les
frères Devignez et Hasoppe font paraître, dans L’Étoile
de novembre 1938, l’article suivant :
« LE PLAN DE
SÉCURITÉ EN BELGIQUE
« L’essai
tenté par le président O. F. Ursenbach a pleinement
réussi et l’avenir, nonobstant les crises possibles,
peut être envisagé avec confiance.
« Le Plan en
Belgique et certainement dans la majeure partie de l’Europe,
est viable. Par son intermédiaire, les saints des derniers
jours peuvent prêcher, par l’exemple, les plus belles
vertus chrétiennes : l’amour du Tout-Puissant,
l’amour du prochain et leurs corollaires.
« De
l’expérience vécue, au cours d’une activité
d’un semestre, il ressort impérieusement que le succès
de notre entreprise dépend de la générosité
sous quelle que forme que ce soit, de nos membres. Dons en espèces,
en nature, prestations gratuites de services divers constituent le
carburant du Plan de Sécurité.
« Merci à
tous de l’aide spontanément accordée depuis la
constitution, vous nous avez permis de réaliser le travail
résumé par le bilan suivant :
I. Bilan du premier
exercice terminant au 1er octobre 1938.
ACTIF
PASSIF
Immobilisé
Envers
nous-mêmes
Mobilier
671,20
Capital 5.688,20
Réalisable
Envers
les tiers
Caisse
3.760,55
Dons 137,95
Marchandises 679,35
_______
Résultats
Pertes 715,05
_______
Total
5,826,15
Total
5.826,15
II. Décomposition
du compte Pertes et Profits
DÉBIT
CRÉDIT
Charités
effectuées 847,95
Terrains (bénéfice
exploit.) 244,25
Frais
généraux 73,00
Marchandises
Amortissements
75,00
(plus-value
inventaire)
36,65
_____
Pertes
715,05
______
Total
995,95
Total
995,95
« Commentaires :
« Montant des
charités effectuées en espèces et en
marchandises : fr. 847,95.
« Nous avons
payé 111 ½ heures de travail à fr. 4,00 l’heure.
« Par notre
entremise, des travaux ont été effectués à
Liège et à Herstal pour une somme de fr. 188,10.
« Depuis sa
constitution, le Plan de Sécurité a payé, en
marchandises, une somme totale de fr. 1.769,80.
« Ainsi que
l’indique le compte Pertes et Profits, l’exploitation
agricole a laissé un bénéfice de fr. 244,25 ;
l’organisation est donc parfaitement viable. Le déficit
est uniquement dû au chiffre des charités qui a dépassé
dangereusement nos moyens.
« Un appel à
l’aide de tous, termine les conclusions.
« Les
Directeurs : Paul J. Devignez, Joseph Hasoppe. »
(L’Étoile,
novembre 1938, p. 259, 262)
Au 1er janvier 1839, la
direction du district se présente comme suit :
Paul J.
Devignez, Liège, président de district
Auguste
Roubinet, Seraing, 1er conseiller
Jacques
Demal, Liège, 2e conseiller
Armance
Collard, Liège, secrétaire
Georgette
Lahon, Liège, surintendante de la Société de
secours
Auguste
Roubinet, Seraing, surintendant de la SAM
Joséphine
Pholien, Liège, surintendante de la généalogie
Germaine
Koncurat, Seraing, surintendante de la Primaire
L’Étoile
de mars 1939 annonce le changement suivant :
« Après une longue période de travail comme
conseiller à la Présidence, frère Jacques d’Emal
a reçu la démission honorable de ses fonctions. Ce
membre très actif s’était spécialisé
dans le relèvement des groupes menacés du point de vue
spirituel et différentes branches ont bénéficié
de son dynamisme. Frère Ladislas Jelinek a été
appelé à sa succession. Le nouveau collaborateur est un
homme digne, versé dans l’Évangile et qui
apportera une aide précieuse à l’oeuvre mormone
en Belgique » (p. 37).
Un article de Paul J.
Devignez dans L’Étoile d’avril 1939 donne
une bonne idée de l’état de santé du
district à la veille de la Deuxième Guerre mondiale :
« Nos
frères et nos soeurs possèdent-ils l’essentiel de
la doctrine divine ?... leurs rapports entre eux, leurs contacts
sociaux sont-ils empreints de peu ou de beaucoup d’amour ?...
Désirant être fixés, à des intervalles
courts et réguliers, le président de la Mission et
l’exécutif du district belge, avaient décidé
en décembre 1938, d’opérer un sondage sous forme
de conférences de branche élaborées uniquement à
l’aide d’éléments locaux, sans concours
extérieur quelconque. Bruxelles, Charleroi, Herstal, Liège,
Seraing et Verviers furent donc avisés, en conséquence.
... Un succès inespéré couronna les efforts des
présidents et des membres ! C’est avec fierté
et satisfaction que nous avons assisté à toutes ces
réunions où l’esprit de l’Évangile,
régna en abondance. Des sermons bien charpentés et
riches en matière d’aliments spirituels, furent exposés,
par jeunes et vieux, avec une élocution rarement connue, parmi
nous. Aucune lecture n’était permise et tous, à
notre admiration, respectèrent la consigne. Quel bel effort !
Quelle rude volonté... pour qui connaît la grande
famille.
« L’organisation
des activités était laissée à l’entière
initiative des présidents de branche et variait évidemment
selon la personnalité des dirigeants. Partout les détails
comme les grandes lignes avaient été prévus, au
grand profit de la marche générale. Les discours
étaient généralement encadrés d’auditions
musicales, imprégnées de recherche artistique, à
la satisfaction commune. Dans toutes les salles l’ordre fut
excellent.
« Les
missionnaires et les officiers avaient effectué un travail de
propagande réussi parmi des membres et des amis ; aussi,
toutes les branches avaient réuni une assemblée
fortement au-dessus de la moyenne. Bruxelles comptait une vingtaine
de personnes et Verviers atteignait magnifiquement trente-neuf
présences pour ne citer que deux groupes.
« Les saints
du district sont armés, ils sont capables de hautes
réalisations individuelles et collectives... « (p.
85, 87)
Le 4 juin 1939 a lieu une
conférence du district en présence de Joseph Fielding
Smith et de sa femme, Jessie Evans. Il y a, comme d’habitude,
trois réunions le dimanche, une à 9h50 (103
personnes), une à 14h20 (140 personnes) et une à
17h30 (185 personnes) auxquelles viendra s’ajouter à 17
h une réunion spéciale séparée de la
prêtrise et de la Société de secours.
La Deuxième
Guerre mondiale
Quand l’Angleterre
et la France déclarent la guerre à l’Allemagne (3
septembre 1939), tous les missionnaires s’en vont. Le journal
de la Mission porte cette inscription en date du 23 septembre 1939 :
« À cause de la guerre, la Première
Présidence a ordonné que tous les missionnaires
travaillant en Europe soient évacués en Amérique.
Les missionnaires travaillant dans le district belge, ne pouvant
obtenir de visa pour la France, ont pris place sur le navire Penland
quittant ce jour Anvers. » Le président de mission,
Joseph Evans, part le 22 octobre 1939 et il ne reste plus que Gaston
Chappuis à Paris pour s’occuper du siège de la
Mission et publier L’Étoile. Après avoir épousé,
Flore Lahon, le 17 février 1940, avec la permission spéciale
de la Première Présidence de se marier tout en étant
missionnaire, il ferme la Mission en juin. Au moment de l’invasion,
il fuit avec sa femme en Espagne, puis au Portugal et de là
aux États-Unis.
Gabriel Fraikin écrit :
1939 est une triste
année. Tous les missionnaires s’en retournent, et
l’Église en Belgique est laissée entre les mains
des dirigeants locaux, tous frères de la prêtrise pour
qui j’ai gardé une grande admiration. Cette année-là
[lors de la] conférence de district d’automne, le
président nous a dit que ceux qui garderaient les lois de
l’Évangile et serviraient pendant les troubles ne
seraient jamais atteints. Je rends témoignage que c’est
vrai, que rien n’est arrivé à aucun de ceux qui
sont restés fidèles pendant toute la période de
guerre.
En octobre 1939, Charles
Devignez et un ami procèdent à des travaux
d’amélioration et de décoration de l'église de
Liège. Les travaux effectués à Seraing en font
« une des plus belles de notre Église en Europe.
L’entretien irréprochable de cette salle de culte... »
(L’Étoile, octobre 1939)
En décembre 1939,
des efforts sont faits à Verviers pour lui rendre sa vitalité
d’autrefois. Le 10 décembre 1939, Paul J. Devignez
appelle Jacques d’Emal comme président, avec Pierre
Brouwers comme conseiller et soeur Brouwers comme secrétaire.
Charles d’Emal est ordonné diacre, « la
première fois que pareille cérémonie avait lieu
à Verviers » (L’Étoile, février
1940). « Dans son allocution, frère Devignez a
remercié soeur E. Villard pour sa bonne gestion des affaires
de la branche en l’absence d’autorité locale. »
L’Étoile de septembre 1939, avait annoncé
le départ de soeur Emilie Villard, « dont les
efforts magnifiques, malgré qu’elle n’est membre
de l’Église que depuis quelques mois, ont beaucoup
contribué à la reconstruction de la branche. »
En janvier 1940, Paul J.
Devignez fait le tour des branches du district. Malgré le
rappel de beaucoup de frères sous les armes, toutes les
organisations fonctionnent. Il écrira plus tard :
« Après
1914, survint septembre 1939 qui déclencha l’infernale
sarabande qui devait à nouveau ensanglanter l’humanité.
« Un parallèle
frappant faisait de mon père et de moi des fils aînés
qui eurent respectivement la charge de leurs frères et
soeurs... Je repris, pendant la dernière guerre, le rôle
qu’il avait joué à l’Église lors du
conflit de 1914-18. »
(« L’histoire
se répéta », L’Étoile,
février 1949, p. 25)
Le dernier numéro
de L’Étoile paraît en avril 1940. Il n’y
aura plus de publication avant janvier 1947.
Au début de la
guerre, il y a plus de quatre cents membres en Belgique et sept
branches, presque toutes dirigées par des membres locaux
expérimentés.[4]
Paul Devignez est alors président de district avec Auguste
Roubinet et Wladislas Jelinek comme conseillers . Son district se
compose des branches de Liège, Seraing (président :
Joseph Hasoppe), Herstal (Jean-François Kerkaert, Joseph
Frédéric, et quand il n’y avait pas de président,
Jacques Demal [5]
dirigeait les réunions à Herstal), Verviers, Bruxelles
(président : Willy Bloemen une quinzaine de
membres) et Charleroi. Jusqu’en 1940 il envoie chaque
mois un détenteur de la prêtrise tenir une réunion
de Sainte-Cène à Bruxelles. Les membres ont fait
d’importantes réserves de blé et de pommes de
terre, plus un jardin qui fournit des légumes aux nécessiteux.
Le plan de sécurité, mis en place plusieurs années
auparavant, contient trois mille francs qui sont utilisés pour
l’entraide. Les aliments devenant de plus en plus rares, on
sert souvent des soupes gratuites à la fin des réunions.
Les Allemands confisquent
les trois églises, mais les membres peuvent s’y réunir.
Ils font de Paul Devignez le « Verwalter »,
responsable de l’entretien, de ces bâtiments considérés
comme étant « propriété américaine ».
¨[La concierge de Liège, soeur Collard, signale que de
temps à autre, en semaine, un individu vient fouiller les
lieux. Parfois une distribution d’un kilo de froment par membre
est effectuée. Les soeurs Georgette Lahon et Jeanne Cypers
rendent visite aux membres de la ville de Gand. (Lettre de Joseph
Devignez)
« Pendant la
guerre 40-45, les Allemands occupaient tous les logis et locaux
vides. Le président Kerkaert de Herstal a loué les
locaux de l’étage à une société
sportive. » (Notes de Pierre et Renée Sel).
À Seraing,
plusieurs membres sont déportés dans les usines
allemandes. Deux d’entre eux, Célestin Fort et Marcel
Porigneaux, prennent contact avec des membres de l’Église
en Allemagne et sont accueillis, selon Joseph Hasoppe, « comme
l’enfant de la maison ». [Hasoppe, Oral History,
Département d’Histoire de l’Église].
La vie du district
continue. Le 29 août 1940, Paul J. Devignez écrit à
Octave Ursenbach : « que la situation n’était
pas encore alarmante, que la nourriture n’était plus
abondante, mais que les membres étaient bénis et que le
moral et le témoignage étaient excellents ».
Le 6 octobre 1940, à
l’occasion de la conférence de district, cinq personnes
sont baptisées. Lors du repas, on distribue aux membres de la
soupe et des boissons gratuites. Malgré la difficulté
de voyager, des membres de Verviers et de Bruxelles sont présents.
À la conférence
de district du 8 juin 1941, onze baptêmes sont prévus,
mais « les baptêmes ne purent être effectués
avant la réunion parce qu’il fallait beaucoup de temps
pour chauffer l’eau sur le poële pour remplir les fonts
suffisamment ; il n’y avait pas de chauffage central dans
l'église. Plus tard au cours de la guerre, il fallut baptiser les
gens dans l’eau froide par manque de charbon... » On
signale 125 personnes à la réunion du matin, 130 à
la dernière réunion.
Lors de la conférence
du 2 novembre, il y a un baptême et, comme présences, 72
et 147 personnes respectivement.
Le 20 novembre 1941, la
présidence du district organise un congrès des
organisations. Elle décide aussi d’acheter des pommes de
terre et du grain pour l’hiver pour aider les membres
nécessiteux.
Le 14 décembre, la
présidence du district tient une réunion avec les
présidences de branche. Etant donné l’état
de guerre entre les États-Unis et l’Allemagne, il
convient de décider de ce que l’on va faire au cas où
les réunions seraient interdites par les Allemands. Par mesure
de prudence, on laisse le stock de blé chez des membres des
présidences de branche : pour Liège chez Henri
Lahon, pour Seraing chez Auguste Roubinet, pour Herstal chez Jean
Kerkaert. La responsabilité de la distribution des
marchandises est confiée aux soeurs de la Société
de secours.
Le 14 juin 1942, une
conférence de district a lieu au cours de laquelle on fait
deux baptêmes et aux sessions de laquelle assistent 80 et 106
personnes respectivement.
Le 22 mars 1942, 110
personnes assistent au congrès de la Société de
secours.. Le 10 mai, il y a 142 personnes au congrès de
l’École du dimanche. Le 16 août 78 personnes
assistent au congrès de la SAM.
À la conférence
de district du 18 octobre 1942, il y a 4 baptêmes, 95 personnes
à la première session, 132 à la seconde. À
celle du 27 juin 1943, il y a 4 baptêmes, et respectivement 95
et 128 présences. Le 31 octobre, 3 baptêmes, et 74 et
114 présences. À celle du 28 octobre 1945, 5 baptêmes,
93 et 117 présences. À la conférence du 10
novembre 1946, organisée sous la présidence de James L.
Barker, il y a respectivement 108, 154 et 150 personnes présentes.
Le prosélytisme
par les membres fait cinquante convertis. Beaucoup de ces convertis
sont touchés par la fraternité et l’entraide
existant parmi les saints.
Les hostilités
n’empêchent pas les contacts entre saints des deux
nations. Le secrétaire d’un général
allemand, membre de l’Église, ainsi qu’un autre
soldat au moins, assistent fréquemment aux réunions.
En France, il y a quelque
75 mormons. Un seul ancien actif et capable, Léon Fargier, de
Valence. En Suisse, il y a 300 membres sous la direction de Robert
Simond.
Germaine Koncurat nous
donne une idée de ce que pouvaient être les réunions
de l’Église à Seraing pendant la guerre :
« Dimanche 28
mai 1944. Nous sommes... allés à l’église,
malgré le danger qui nous menace en chemin. Mais Dieu nous
protège. J’ai emporté notre dîner dans la
voiture de bébé, une voisine à qui nous avons
prêché l’Évangile nous accompagnait ce
matin.
« À la
fin de l’école du dimanche l’alerte a sonné,
les hommes étaient entrés dans la grande salle de l'église pour la réunion de prêtrise, les femmes
attendaient leurs maris dans une autre salle. Les avions ont passé,
la D.C.A. (défense contre avions) est entrée en action.
Le président Hasoppe a fait descendre les soeurs, femmes et
enfants, dans la cave de l’église. Moi-même avec
mes trois petits enfants j’ai allaité mon bébé
dans ce lieu.
« Les bombes
sont tombées dans les régions voisines, les avions
mitraillaient les postes de D.C.A. et les canons ripostaient.
« Là-haut
dans l'église, le déplacement d’air causé par
les bombes secouait violemment les fenêtres grandes ouvertes,
les prêtres étaient en réunion spéciale,
réunion de prière et de témoignage. Aucun d’eux
ne cherchait à mettre sa vie à l’abri du danger,
mais conserva son calme et sa confiance. Ils ont chanté pour
finir le cantique « Doxologie » :
« Gloire à
Dieu notre Créateur,
« Gloire à
Christ notre Rédempteur,
« Gloire à
l’Esprit consolateur,
« Louange et
gloire au Dieu Sauveur ! »
« De la cave à
charbon où nous étions réfugiées, nous
entendions nos maris et nos frères chanter ce cantique
sublime, accompagné du bruit des mitrailles et des obus. Quel
réconfort cela nous donnait, la foi de nos frères sous
la direction de cette âme noble qu’est notre président
Hasoppe.
« L’après-midi
encore une alerte pendant la réunion de Sainte-Cène,
mais cette fois les femmes n’ont pas bougé de leurs
bancs. »
(Book
of Remembrance,
Germaine Ista Koncurat)
Les bâtiments de
l’Église n’échappent pas aux ravages de la
guerre :
« 9 octobre
1944. Les bombes volantes, torpilles ou V1 ou V2 s’abattent sur
Seraing et les environs... Notre église fut fortement endommagée
par l’un de ces robots. » (Idem)
Gabriel Fraikin écrit :
À la fin de la
guerre, les Allemands ont lancé des bombes volantes, comme on
les appelait alors (par la suite V1 et V2). À cette époque,
nous élevions, mon frère et moi, des moutons et des
chèvres, que l’on conduisait aux champs tous les matins.
Nous devions traverser la rue Jean-Michel Courard, longue de 300
mètres environ, où il y avait plusieurs familles de
saints. Au moment où mon frère a pénétré
dans la rue, une bombe volante est tombée dans la rue à
100 mètres de lui. Toute la rue a été dévastée.
Beaucoup de morts et de blessés, mais, j’en rends
témoignage, les maisons de frère Brouns et de frère
Frédérick sont restées debout. Seuls dégâts
apparents : toutes les vitres brisées. Mon frère
et les bêtes ont été emportés par le
souffle sans aucun dommage.
Le 12 novembre 1944, Dick
Barnes, un militaire américain, écrit la lettre
suivante à David O. McKay. Après avoir donné la
liste des branches, il dit :
« Il y a de
belles assemblées dans chaque branche, environ 500 membres en
tout. L’ancien président de la branche de Liège,
Alphonse Rahir, a apparemment apostasié de l’Église
pendant l’occupation, et on n’a pas pu l’amener aux
réunions pendant un certain temps. Quand on lui a demandé
d’être plus actif, il est devenu hostile. On a installé
un nouveau président. Plus tard, Rahir a été tué
par des patriotes belges comme collaborateur. Pas très joli
pour un membre de l’Église, mais le fait est confirmé.
La branche de Seraing est bien organisée et marche bien. À
Bruxelles, les présences dépassent rarement 10. À
Verviers, il y a généralement de 10 à 20
personnes, Herstal monte à 50, et il y a aussi une bonne
assistance dans les branches de Seraing et de Liège.
Aujourd’hui la branche de Seraing a eu son premier soldat
américain en visite et en a fait un événement
spécial. L’ancien président de la branche de
Verviers a été emmené à Berlin dans un
camp de travail, mais est revenu plus tard et est maintenant à
Liège où il participe très activement à
l’oeuvre de la prêtrise... Le président du
district belge est Paul J. Devignez, 10 rue des Semailles, Grivegnée
(Liège). C’était émouvant d’être
avec lui et les autres à chanter de nouveau « Seigneur,
merci pour le prophète » et les autres chants de
l’Église. J’ai mal à la gorge ce soir tant
j’ai chanté avec entrain. Cela m’a donné
une nouvelle vigueur et un désir renouvelé de
poursuivre et de continuer le dur travail ici... »
Le 2 mai 1945, l’église
de Herstal est bombardée par les Allemands. Les dégâts
s’élèvent à cinq mille francs. (Lemblé)
Le 14 juillet 1946, lors
d’un congrès de la généalogie du district
et en présence de 83 personnes, un discours est prononcé
en l’honneur de Denis Devignez, tué à la guerre,
qui reçut la médaille militaire, l’une des plus
hautes décorations militaires pour actes de bravoure allant
au-delà de l’appel du devoir.
L’après-guerre
La Mission française
est de nouveau ouverte avec l’arrivée de James L. Barker
et sa femme Kate, le 10 mai 1946. L’Étoile de mai
1950, pages 1-6, contient une rétrospective à ce sujet
par Elayne Christensen. Le siège de la Mission est à
Paris, 8 Place Malesherbes. La nourriture est rare et chère.
Le local de la Mission n’est pas chauffé. L’appartement
a de grandes pièces, des couloirs en marbre et de hauts
plafonds. Tout le monde s’y enrhume. Le président Barker
fait le rapport suivant en mai 1946 :
« Nous
revenons du Sud de la France, où nous avons visité le
district. Dans ce district, il n’y a pas encore de branches
organisées, mais seulement des groupes de trois à neuf
membres dans des villes éloignées les unes des autres.
Le frère Léon Fargier, président du district,
est le seul qui détienne la prêtrise. Il entretient une
correspondance avec les autres membres en France, leur rendant visite
régulièrement... Les membres ont porté
témoignage de remarquables cas d’immunité pendant
la guerre.
« En beaucoup
d’endroits, les membres ont fait oeuvre de missionnaires. Par
exemple à Grenoble, où il n’y a que trois soeurs,
nous avons tenu une réunion où il y avait dix-huit
personnes...
« Dans les
trois districts bien organisés de Belgique, de Strasbourg et
de Suisse, nous sommes très satisfaits du travail qui a été
fait...
« Le président
Robert Simond en Suisse et les présidents Paul Devignez et
Joseph Hasoppe en Belgique se sont beaucoup dépensés à
tenir des réunions et à faire des conversions quand
c’était possible pendant la guerre.
« En Suisse,
on a publié un Bulletin miméographié [stencilé]
pour remplacer L’Étoile, il y
eut cent cinquante exemplaires envoyés aux membres et aux
amis. En Belgique on nous dit qu’il y a assez d’amis pour
maintenir les missionnaires actifs pendant quelque temps. Nous avons
bon espoir pour le succès de cette mission.
« C’est
seulement le 6 septembre que onze missionnaires furent appelés
pour travailler à la Mission française. Ils
n’arrivèrent que le 16 novembre. Cinq de ces
missionnaires furent attachés au bureau de la Mission ;
les six autres furent envoyés pour faire oeuvre active à
Liège, Seraing et Herstal, en Belgique.
« ... La
situation politique en France était telle que l’oeuvre
des missionnaires était menacée. Des troubles et des
soulèvements sporadiques dans le pays semblaient indiquer que
les missionnaires dussent se tenir toujours prêts à
quitter la France le plus rapidement possible.
« Vers la fin
de 1946, il y avait 13 branches complètes, 13 missionnaires, y
compris le président et soeur Barker, et un total de 754
membres
« Au
commencement de 1947, la publication de la revue L’Étoile
fut reprise. Elle fut imprimée à l’imprimerie
Richème, de Neuchâtel, Suisse...
« En mars, le
président Barker écrivit : ‘Il y a encore
des souvenirs de l’époque de guerre : des villages
détruits, des carcasses de tanks défoncés, des
débris de jeeps, de camions, d’avions, etc., dans les
champs et sur les tas de rebuts. On voit encore des entassements
d’obus le long des chemins... Les maisons de quelques-uns
de nos membres ont été partiellement ou complètement
détruites. Les églises en Belgique ont été
atteintes par les bombardements et ont grand besoin d’être
réparées.’
« Grâce
à l’arrivée d’un second groupe de
missionnaires pour la Mission française en mai et juin, il fut
possible d’ouvrir de nouvelles branches à Bruxelles,
Mulhouse, Tours, Orléans et au Mans. Le rapport du président
Barker à la première Présidence annonce :
« ‘Il y
a eu quatorze baptêmes dans le district de Belgique... Toutes
les branches de la Mission sont entre les mains des membres locaux,
sauf une seule...’
« Lorsque la
majorité des membres de l’Église dans l’Utah
célébrèrent le centenaire de l’arrivée
des saints dans la vallée du Grand Lac Salé, les
membres de la Mission française célébrèrent
le même événement à la réunion
plénière de la jeunesse à Liège,
Belgique, les 15, 16 et 17 août [1947], sous la direction du
président Barker avec l’aide de la S.A.M. sous la
direction de soeur Winnifred Bowers, présidente de la S.A.M.
de France.
« C’était
la première fois que les membres de France, de Belgique et de
Suisse se réunissaient en un seul groupe de saints des
derniers jours. Le vendredi 15, on organisa une excursion dans les
bois.
« Le samedi
soir, il y eut une grande réunion avec buffet et souper. Une
des premières réunions familiales organisées par
la Mission Française eut lieu dans le Parc de la Citadelle à
Liège. Dans l’esprit du centenaire, des membres
racontèrent des incidents de la lutte pour l’établissement
de l’Église dans leur pays. Il y eut à la
conférence environ deux cents membres et amis...
[L’activité est organisée par Roger Dock,
surintendant de la SAM du district belge et son comité :
Rachel Momont, Joseph Frédérick, Henri Lahon et
Georgette Lahon].
« En novembre
1947, l’hiver s’annonça si froid à Paris,
que les membres du bureau de la Mission durent se transporter à
Genève, Suisse, au Chalet Trafford sur la rive ouest du Lac
Léman...
« À la
fin de mars, il y avait 80 missionnaires... Aux environs du 30 juin,
il y avait eu 16 baptêmes dans la Mission. Le nombre des
missionnaires avait atteint 86 ; mais, en raison de l’émigration
de nombreux membres à Sion, le nombre des membres était
tombé à 774... Le rapport pour la fin de 1948
annonce un total de 117 missionnaires...
« Pendant les
premiers mois de l’année 1949, les Anciens Jay Welch et
Clifford Barnes ont travaillé à préparer un
nouveau livre d’hymnes en français, choisissant les
meilleurs hymnes pour les mettre dans le nouveau recueil, et aussi
traduisant et adaptant certains autres hymnes actuellement en usage
dans l’Église. Ils ont travaillé avec des membres
de l’Église en Suisse et en Belgique pour les
traductions...
« Le nombre
des missionnaires pour la Mission française était monté
à 136 en septembre 1949. Il y avait plus de 12 missionnaires
locaux. En Belgique, comme partout dans la Mission, les différentes
organisations sont très bien dirigées. La Primaire est
sous la direction de soeur Germaine Koncurat et de soeur Virginie
Moyle ; elle fonctionne d’une manière remarquable.
Soeur Koncurat avait maintenu le contact avec les enfants de la
Primaire, même avant le retour des missionnaires ; c’est
à elle qu’on doit l’allant et le succès de
la Primaire en Belgique.
« Le samedi
soir, 14 janvier 1950, alors que le président et soeur Barker
faisaient une tournée avec le président et soeur Sonne,
on reçut l’avis que le président Barker était
démissionné et qu’il serait remplacé par
le président Golden L. Woolf. »
Le recensement des
membres de la Mission française, effectué le 1er
janvier 1947, révèle qu’il y a 400 membres en
Belgique (contre 282 en Suisse et 70 en France).
Le 20 mai 1947, le
travail missionnaire reprend à Bruxelles, le 5 août, à
Namur.
Le 1er novembre arrive un
navire contenant 613 caisses de marchandises d’entraide,
essentiellement de la nourriture. Elle sera distribuée par la
Société de secours sous la direction de Joseph Hasoppe,
président de Seraing. Les surplus sont entreposés à
Liège et à Seraing.
« Je me
souviens également des fêtes de Noël pendant et
après la guerre. Les membres n’étaient pas riches
et je sais que ma grand-mère [Gabrielle Kerkaert] allait
collecter des aliments et des friandises dans les magasins du
quartier afin de pouvoir les offrir aux membres âgés et
aux enfants » (note de Gaby Douhard, de Herstal)
« Peu après
la libération, les mormons américains ont soutenu les
membres européens en leur envoyant des vivres en boîtes.
Soeur Lamberty, la doyenne en 1966, racontait que certains membres
retournaient chez eux avec une brouette toute remplie de vivres et de
vêtements. Beaucoup de personnes se sont jointes à
l’Église pour participer au programme d’entraide.
Après on ne les a plus vues » (note de Pierre et
Renée Sel)
Gabriel Fraikin
confirme :
Nous recevions des colis
de nourriture et de vêtements du plan d’entraide de
l’Église. C’était un peu tard parce que le
travail avait repris à fond et l’on gagnait bien sa vie.
N’empêche que les membres en avaient parlé autour
d’eux, ce qui fait que la branche a été envahie
par des gens qui prétendaient s’intéresser à
l’Évangile. Les dirigeants de la branche leur ont
expliqué que ces colis n’étaient que pour les
membres de l’Église. Dès qu’ils l’ont
su, ils sont tous partis.
Le 1er janvier 1948, le
district compte 428 membres, 6 branches et 22 missionnaires. L’équipe
dirigeante se présente comme suit :
Paul J. Devignez,
président de district
Wladislaw Jelinek, 1er
conseiller
Reed F. Mack, 2e
conseiller
Andrée
Hasoppe, secrétaire
Georgette
Lahon, présidente de la Société de secours
Fortunée
Lamberty, surintendant de l’École du dimanche
Roger Dock, surintendant
de la SAM
Joséphine
Pholien, surintendante de la généalogie
Germaine
Koncurat, présidente de la Primaire
Jacques
Demal, surintendant des réparations aux églises
En janvier 1948, un
groupe de cinq jeunes gens rend visite à toutes les branches
du district avec un programme très bien organisé et
choisi spécialement pour cette occasion. Leur thème est
le quatrième article de foi. Chacun d’eux a pris un
point. Les jeunes en question sont Joseph Frédérick,
1er conseiller de la SAM de district, Joseph Cypers, président
de la SAM de Liège, Andrée Hasoppe, secrétaire
du district, Henriette Jelinek de la SAM de Liège, Rachel
Momont, divers offices dont secrétaire de la branche de Liège.
« La Mission
Française a vu tout récemment la nomination de deux
missionnaires belges, soit : Joseph Hasoppe, l’ancien
président de la branche de Seraing, et sa fille Andrée.
Le président Hasoppe fonctionne comme conseiller du président
Barker, dont le devoir consiste en bonne partie à surveiller
les diverses branches de toute la mission. Sa fille fut nommée
pour [l’]aider en qualité de secrétaire...
« Frère
Hasoppe est né le 4 novembre 1902. À ce moment, depuis
deux ans environ, sa mère avait été touchée
par le message missionnaire. Il fut béni le 25 novembre 1902
par l’ancien C.-P. Beus... Son père ne devint jamais
membre, mais il a toujours aimé l’Église et
surtout les missionnaires. Sa mère et son oncle prêchèrent
l’évangile à leur famille et, le 9 août
1904, ce même missionnaire baptisait la soeur de sa mère,
Florentine Nélissen. Sa mère, malgré sa petite
instruction, se distingua par de très grandes qualités,
surtout par son grand coeur et son activité inlassable dans la
Société de secours qu’elle a présidée
pendant de nombreuses années [6]
... Il fut ordonné ancien par le président O.-F.
Ursenbach, le 9 juin 1935. Il s’est marié le 25 août
1925. Peu de temps après, il débutait dans une série
de grandes activités dans l’Église. Le 9 juin
1935, il fut mis à part comme président de branche. Ce
fut après avoir occupé ce poste pendant douze ans que
président Barker l’appela comme conseiller à la
présidence de la Mission Française. »
(L’Étoile,
février 1948, pp 22-23)
Le 3 février 1948,
Joseph Hasoppe devient donc premier conseiller du président
Barker. Il est mis à part par Alma Sonne, du Conseil des
Douze. Il part aux États-Unis en octobre 1948 et est remplacé
par Paul J. Devignez, qui part lui-même le 9 mars 1949.
En 1948, l’Église
envoie 80 missionnaires en Europe francophone. Une mauvaise publicité
dans la presse et des malentendus sur les mormons causent des ennuis
avec les gouvernements français et belge. À Namur, par
exemple, les autorités obligent les quatre missionnaires
à quitter la Belgique quelques jours tous les deux mois
pour obtenir le permis de résider en Belgique. Le président
Barker fait alors des tournées, 70 conférences en tout,
auxquelles il invite le public. Il parle ainsi tous les vingt jours
pendant quatre ans. Ces conférences réussiront à
améliorer l’image de l’Église. À
l’époque, il y a beaucoup d’articles et de livres
antimormons suite à l’affaire de Short Creek. Mais les
conférences du président Barker contribuent fortement à
changer les choses.
Le 14 février, le
bal Vert et Or, animé par un groupe de cinq musiciens et tenu
dans la salle de récréation de Herstal remise à
neuf, réunit 150 personnes.
Le 11 février
1948, un effort spécial ayant été fait pour en
assurer le succès, la conférence de district reçoit
133, 173 et 133 personnes respectivement, dont 103 investigateurs.
Celle du 31 octobre voit 150 présences le samedi et le
dimanche on doit installer des haut-parleurs dans la salle de
récréation (L’Étoile, novembre
1948, p. 23). La conférence de district du 27 février
1949 reçoit près de 300 personnes.
Le 27 février
1949, Paul Devignez étant parti aux États-Unis, une
nouvelle présidence de district est constituée avec
Daniel Keeler comme président et Joseph Frédérick,
fils, et Joseph Pulsipher comme conseillers.
L’émigration
est presque impossible à évaluer. On sait que de 1850 à
1869, 32 convertis français ont émigré en Utah.
En Belgique, il y aura plusieurs familles qui émigreront dès
avant la Première Guerre mondiale, d’autres pendant
l’entre-deux-guerres, comme les Dieu, Vernieuw, Jeuris (en
Afrique), Lambert, et sans doute bien d’autres, et après
la Deuxième Guerre mondiale, il y aura les familles Hasoppe,
Koncurat, Roubinet, Cypers, Secrétin, Devignez (Paul),
Jelinek, Godet, Dock, etc., etc.. Des jeunes filles épousent
des missionnaires et les rejoignent aux États-Unis. Il semble
que c’est surtout de Seraing que des gens soient partis.
Certaines de ces familles renverront leurs enfants comme
missionnaires (Dieu, Vernieuw, Lambert, Koncurat). L’Étoile
signale déjà en mars 1930 l’arrivée, avec
un groupe de missionnaires, de « Joseph Henry Lambert,
anciennement d’Ougrée, Belgique, venu de West Point,
Utah. » Pourtant, dès 1937, le président
Ursenbach encourageait les membres à rester en Europe.
En 1948, Charles Cestre,
professeur de littérature et de civilisation américaines
à la Sorbonne, qui a fait des études en Utah (L’Étoile
janvier 1932, p. 1) et qui a, en son temps, rédigé,
pour l’Encyclopédie Larousse, un article favorable sur
l’Église en remplacement de l’article diffamatoire
de l’édition précédente, est engagé
par l’Église pour traduire les Doctrine et Alliances. Sa
traduction n’est néanmoins pas acceptable. En mars 1949,
James L. Barker, président de la Mission française,
rend visite, à Charleroi, à Roger Dock, qui est sur le
point d’aller s’installer aux États-Unis, pour lui
demander de traduire les Doctrine et Alliances et la Perle de grand
prix. Il lui apporte aussi le manuscrit de Cestre, en lui disant que
cette traduction représente « la version catholique
des Doctrine et Alliances », qu’il vient de rejeter
entièrement. Il lui dit : « Vous pouvez vous
servir de ce manuscrit ou le jeter au panier, comme vous voudrez. »
Roger Dock part aux États-Unis sans examiner le document. Plus
tard, quand frère Dock est appelé comme traducteur par
Gordon B. Hinckley, le président Barker réclame la
traduction complète des Doctrine et Alliances et de la Perle
de grand prix. Dock examine alors la traduction de Cestre et décide
de l’ignorer complètement. Il fait une traduction
fidèle, aidé par le président de la Mission française et un comité de réviseurs. Comme Roger
Dock a de nombreuses autres traductions prioritaires à faire,
le travail prendra plusieurs années, et les Doctrine et
Alliances et la Perle de grand prix ne seront publiées qu’en
1958. (Lettre de Roger Dock à l’auteur, du 22 août
1983).
En mars 1948, L’Étoile
annonce le décès, au Congo belge, de Héli
Jeuris, qui dirigea la branche de Bruxelles lors du départ de
Willy Bloemen en Utah. Il laisse une femme et un fils de 17 ans.
« Héli
conquit son grade d’ingénieur à Liège et
dirigea pendant plusieurs années une usine importante du
bassin de la Meuse. Il entreprit en outre diverses affaires pour son
compte et quelques années avant la dernière guerre, il
s’installa dans l’Angola Portugais où un groupe
international lui confia les pleins pouvoirs dans une plantation
coloniale. C’est ici qu’il put donner la pleine mesure de
son ingéniosité, de son intelligence remarquables ;
il réussit à développer une exploitation
renommée sur divers marchés européens.
« Il avait
regagné l’Afrique Équatoriale pour un dernier
stage et la famille entière fondait des espoirs pour une
retraite en Sion. Le contact avec la Mission Sud-Africaine était
établi.
« L’Église
et le district belge en particulier perdent un pionnier éminent,
un prêtre de choix animé d’une bonté peu
commune et d’une foi basée sur le roc. Jeune, avant 1914
déjà, il remplissait des fonctions dans sa branche et
pendant la Première Guerre mondiale, aidé de quelques
fidèles intimes, il sut inculquer à la jeunesse d’alors
le désir passionné du beau et du bon ainsi que l’amour
de la Vérité. À son contact, le groupe
d’adolescents qu’il instruisait bénéficia,
en tant qu’ensemble, de l’épanouissement culturel
et spirituel le plus radical constaté dans l’histoire du
Mormonisme en Belgique, de 1900 à nos jours. Enfant, j’étais
frappé par cet homme puissant et pacifique qui sait plaire aux
petits ; son influence persista longtemps chez moi tant aux
études qu’à l’Église. Les vieux
membres l’aiment aussi et ils n’hésitent pas à
l’incorporer dans leurs comités.
« L’adversité
ne l’a certes pas épargné ; il connut même
des heures bien sombres. À aucun moment, cependant, il ne
perdit son calme ni sa confiance au Seigneur, il poursuivait sa route
dans le silence des forts. » (Paul Devignez, président
du district belge) (pp 23-24). Sa femme, Mariette, décédera
le 25 novembre 1950.
À la fin du mois
de mars 1948, il y a 80 missionnaires dans la Mission et l’on
ouvre Nîmes et Montpellier. À la date du 30 juin 1948,
on signale 16 baptêmes, 86 missionnaires, 774 membres... et de
nombreuses émigrations. En juillet 1948, on compte 97
missionnaires dans 13 villes, mais, dit le président Barker,
« les grandes villes du sud et du sud-est [de la France]
restent intouchées. À l'heure actuelle, il est
difficile de trouver des salles de réunion – tant de
villes ont été détruites et les matériaux
de construction sont pratiquement inexistants. » À
la fin de 1948, il y a 117 missionnaires, et deux missionnaires à
mi-temps, frère et soeur Fargier, de Valence.
L’Étoile
d’octobre 1948 annonce l’ordination comme
anciens de Moïse Stoumont et de Célestin Fort et annonce
que, le 16 septembre , il y a eu, à Seraing, une fête à
laquelle ont assisté une soixantaine de membres et amis.
L’article ajoute :
« La branche
de Liège vient d’être de nouveau éprouvée
par la perte d’un vieux pionnier, l’Ancien Alexis
Compère, qui s’est éteint dans le calme
promis aux fidèles. Ce brave frère laisse parmi les
siens et les membres de la branche l’exemple de son désir
permanent, parfois même acharné, de se rendre utile, en
toutes circonstances, tant à la réalisation de ses
fonctions à l’Église qu’au profit de tous
ceux qui se trouvaient dans les difficultés. Aucune tâche
aussi ingrate qu’elle fût jamais ne le rebuta et bien au
contraire souvent il se plaignait qu’on n’avait pas
suffisamment recours à lui. »
En avril 1949 sont
appelés les premiers missionnaires locaux :
Seraing :
Georges Aerts, Michel Pléger, frère Pléger
(petit-fils du précédent), Marcel Koncurat, Moïse
Stoumont, Maximilien Renard (fils)
Herstal :
Marguerite Bertrand, Jean Kerkaert (petit-fils du président),
Louis Brouns, Jackie Cypers, Célestin Fort.
En juillet, un nouveau
comité de généalogie de district est créé,
composé de Joséphine Pholien avec Jeanne Barnich,
S’Zaindla Jelinek et Hena Jelinek.
« Un nouveau
journal vient d’être publié à Liège
sous le titre ‘Poil à Gratter’. Il ne relate en
effet que des événements saillants de la communauté
du district belge, vus sous un jour satirique par un membre
clairvoyant. »
Malheureusement aucun
numéro n’est parvenu jusqu’à nous.
En septembre 1949, il y a
136 missionnaires et 12 missionnaires locaux.
Le 2 décembre 1949
décède Louise Collard, baptisée en 1911,« une
des plus anciennes parmi les membres de l’Église Mormone
en Europe. Elle était depuis longtemps l’amie et la
grand’mère des missionnaires. Soeur Collard est morte à
l’âge de 90 ans et 4 mois. »
Divers efforts sont faits
pour mieux faire connaître l’Église et une série
d’articles favorables sur les mormons paraissent dans la presse
française.
« C’est
en 1949 et 1950 que l’Église reçoit la publicité
la plus favorable qu’elle ait jamais eue en France et en
Belgique. Au cours de ces années, le président Barker
ressuscite ‘le prosélytisme par le basket-ball’
inauguré en 1937 par Octave Ursenbach. Une nouvelle équipe
missionnaire fut organisée à Liège, et elle se
mit à défier les clubs sportifs de la région.
L’habileté des joueurs mormons attira rapidement
l’attention des journalistes sportifs belges, et l’équipe
devint célèbre dans tout le pays. Elle remporta
victoire sur victoire, et sa renommée se répandit et
beaucoup de journaux de France et de Belgique suivirent sa
progression.
« Le plus
grand match des missionnaires, celui qui reçut la plus grande
publicité, fut sa rencontre à Bruxelles avec un groupe
de joueurs belges de premier plan. Cette équipe comprenait
trois membres de la délégation nationale olympique de
basket-ball. Le match eut lieu à l’occasion de
l’inauguration d’un nouveau complexe sportif, et attira
une grande foule. Pour cette rencontre, les joueurs mormons réunirent
leurs meilleurs joueurs, venus de toute la mission. Darrell Hafen,
ancien joueur de la phénoménale équipe de
l’Université d’Utah en 1944, se rendit de France à
Bruxelles pour le match. De Suisse vint Morris Gardner, sportif
célèbre de l’Université Brigham Young,
accompagné d’un certain nombre d’autres
basketteurs expérimentés.
« Après
plusieurs jours d’entraînement, les missionnaires
affrontèrent l’équipe bruxelloise. Le match eut
lieu dans un stade comble, et les adversaires commencèrent par
se mesurer avec prudence. Mais l’équipe mormone ne tarda
pas à trouver la faille et se mit à faire une pluie de
paniers. À un moment donné, Virgil Parker, un des
joueurs mormons, en marquait tant, qu’un supporter tout excité
dévala les gradins, se jeta au cou d’un des
missionnaires et cria : ‘Qui avez-vous là-dedans
pour faire tous ces paniers ? Joseph Smith ?’
« L’équipe
mormone se montra un adversaire très habile et à la
mi-temps elle avait une très large avance sur l’équipe
adverse. Mais pendant la seconde mi-temps, la partie tourna à
son désavantage, et pendant les quelques dernières
minutes du match, l’équipe bruxelloise remonta à
égalité puis prit la tête. L’auditoire
devint frénétique en voyant l’équipe belge
augmenter son avance de quatre points, et lorsque le match prit fin,
la foule tout entière était debout. Ce final
passionnant fit sensation dans les journaux belges, et en dépit
du fait que les mormons avaient perdu le match, on les invita à
jouer dans toute la Belgique et le nord de la France.
« Cette équipe
remporta par la suite 90% de ses matches en 1950, et les articles de
presse firent à l’Église beaucoup de publicité
favorable et permirent aux missionnaires et à l’Église
de se faire d’innombrables amis. Une preuve du profit que
l’Église retira de ce type d’activité fut
donnée par Lawrence Jeppson, qui raconte que pendant qu’il
faisait du prosélytisme dans un quartier de Liège où
l’équipe mormone avait joué plusieurs matches, il
trouva les gens très amicaux et réceptifs à
l’égard des missionnaires. À part cinq ou six
personnes, tous écoutèrent avec intérêt ce
que les missionnaires prêchaient, et un vieux monsieur
accueillit les missionnaires en disant : ‘Ah, vous êtes
les mormons, on vous tient en haute estime dans ce quartier’ »
(Chard, p. 103-105).
En 1950, il y a 131
missionnaires et 829 membres dans la mission. En avril, le président
Barker est remplacé par Golden J. Woolf.
Les familles Kerkaert et
Linchet, avant leur départ pour Sion (19 mars 1950), offrent
un harmonium à Herstal.
Dans le numéro de
mai 1950, L’Étoile publie, sous le titre « Des
Mères Mormonnes », le texte suivant :
« Une des
mères les plus distinguées qu’on puisse trouver
au monde, est à Seraing, Belgique. Soeur Germaine Ista
Koncurat, mère de quatre enfants, dont l’aîné
a onze ans et le plus jeune deux ans. Soeur Koncurat est membre actif
de la branche de Seraing depuis 26 ans. Quand on lui a demandé
le travail qu’elle a fait à la branche de Seraing, soeur
Koncurat a dit :
« ‘J’ai
eu depuis l’âge de 18 ans l’occasion de travailler
dans chacune des organisations de l’Église comme
secrétaire ou conseillère, ou encore monitrice des
classes d’enfants, de jeunes gens et d’adultes, à
l’École du dimanche, à la Société
de secours et à la Primaire.’
« Soeur
Koncurat ne parle pas volontiers de ce qu’elle fait, mais son
oeuvre parle pour elle. Combien de jeunes enfants dont elle est
devenue l’amie dévouée ? Sa maison leur est
toujours ouverte, que ce soient les enfants de membres, ou d’amis,
ou des enfants qui ont besoin d’affection. Comme il était
approprié de la nommer présidente de la Primaire de
Seraing, puis présidente de la Primaire du district belge !
« La peine
qu’elle a prise pour guider les enfants lorsqu’ils ont
donné des pièces ou des exécutions musicales a
eu des résultats admirables. Grâce à ses efforts
soutenus et à son dévouement la Primaire de Belgique
est devenue la plus importante et la plus active de toute la Mission
française. Elle a toujours donné son temps et sa peine
avec générosité et désintéressement.
« En nous
parlant des enfants et de la Primaire, soeur Koncurat s’est
mise à évoquer sa propre enfance. Elle nous a dit :
« ‘Mon
enfance s’est écoulée à Seraing, où
je suis née en 1913 le 21 mars. Mes parents étaient
d’humbles et rudes ouvriers. J’étais l’aînée
de trois enfants ; ma soeur naquit lorsque j’étais
âgée de 13 ans. Maman était une femme pieuse,
honnête et aimante. Elle nous enseigna une partie de ce qu’elle
recevait de vérité. Je me souviens de mille choses
profondes qu’elle m’enseigna et de mes pensées
d’alors. Maman connut une dame appelée Jeanne Roubinet.
Cette personne enseigna l’évangile à maman aidée
ensuite par les missionnaires. J’entrai dans les eaux du
baptême le 24 février 1924, en même temps que ma
mère et mon frère. C’était dans un bassin
de natation à Liège...’
« Le travail
qu’elle avait fait pour les enfants pendant plusieurs années
avait donné à soeur Koncurat un grand amour des
enfants. Après un an et demi de mariage, elle devint, avec
orgueil, mère d’un enfant à elle, une petite
fille qu’elle nomma Emmanuelle (née le 25 février
1939). Soeur Koncurat avait épousé Marc Koncurat le 21
août 1937. Elle dit :
« ‘Tous
les membres apportaient des fleurs de leur jardin. On avait garni l'église de blanc et de fleurs. Quand nous sommes entrés, il y
avait de la musique et des sourires de bienvenue. Frère Joseph
Hasoppe bénit notre union.’
« Son second
enfant, le petit Pierre, naquit le [4] mai 1940. Le troisième,
Joseph J. Marc, vint au monde six jours avant l’offensive de
Von Rundstedt (22 déc. 1944).
« Au sujet de
ce qui s’est passé pour elle et pour sa famille en
Belgique pendant la guerre, soeur Koncurat dit :
« ‘Je
ne puis parler des miracles véritables qui se manifestèrent
dans mon foyer, car il me faudrait employer trop de pages encore, ni
de toutes les preuves qui ont continué à augmenter ma
foi et mon témoignage. J’ai été
particulièrement heureuse à plusieurs reprises de
sentir l’affection de mes chers membres de l’Église.
« ‘Chaque
épreuve que j’ai subie a été une source de
bénédictions même quand, une nuit de
bombardement, alors que tous nous dormions, une bombe (robot)
s’abattit à 20 mètres, brisant la maison où
nous étions, mais notre vie fut épargnée et nous
sommes sortis des décombres sains et saufs’
« Le quatrième
enfant fit son apparition au foyer des Koncurat le 18 mai 1948, et
fut appelé Jacques Michel Nephi.
« ‘Je
crois que le Seigneur m’a donné l’occasion de
travailler dans la Primaire principalement afin d’être
plus apte à enseigner mes propres enfants. Pour toutes les
choses que j’ai eu l’occasion de faire au service de
l’Église, j’ai été rétribuée
en dons précieux.’
« Il est fort
intéressant et très instructif de passer un après-midi
au foyer des Koncurat. Le chaud accueil et le sourire de soeur
Koncurat, sa bienveillance et sa charmante personnalité créent
dans cette demeure une atmosphère d’affection et de
charme. Un de ses plus chers désirs est que ses enfants
reçoivent une bonne instruction.
« Elle leur
inculque le goût d’apprendre et de se perfectionner.
Emmanuelle joue déjà du violon accompagnée par
son petit frère Pierre. Ils sont toujours prêts à
recevoir. Les enfants, aussi bien que les parents, et surtout leur
aimable mère, accueillent les visiteurs avec une grande
cordialité. » (L’Étoile,
mai 1950, p. 8-9).
Au moment de son départ
pour les États-Unis, soeur Koncurat aura été
l’âme de la Primaire pendant 15 ans. C’est ainsi,
par exemple, qu’elle organise, le 9 octobre 1949, une
conférence de la Primaire du district à laquelle
participeront 27 enfants devant une assemblée de plus de cent
personnes.
« Les soeurs
Germaine Koncurat et Virginia Moyle dirigent depuis un an les
activités variées des enfants de la Primaire. Sur une
scène spécialement dressée dans l'église de
Liège, les enfants ont montré un tableau vivant sur le
thème : ‘La vérité jaillira de la
terre et la justice descendra du ciel.’ Le programme avait été
composé par soeur Koncurat, qui s’occupe de l’éducation
des enfants avec beaucoup de compétence en Belgique depuis
1937 » (L’Étoile,
février 1950).
Encouragée par les
missionnaires Daniel Keeler et Joseph Pulsipher et aidée par
Virginia Moyle, soeur Koncurat écrit entièrement un
programme de deux heures, composé, entre autres, d’une
pièce de théâtre, « Le bonheur »,
adaptation de « l’Oiseau bleu » de
Maeterlinck et d’un ballet, « Un jour d’été »,
dont la musique sera arrangée par un ancien missionnaire,
Clifford Barnes. Le programme est présenté le 24 mai
1950 avec la participation de 24 enfants.
S’étant
installée au Val-Potet, à trois quarts d’heure de
l'église de Seraing, soeur Koncurat crée, en 1951-52, une
Primaire de quartier pour les enfants (non membres) du voisinage. Ses
trois premières réunions accueillent 27, 32 et 41
enfants.
« Les réunions
étaient remplies d’Esprit et les enfants, malgré
leur nombre, étaient dociles. Je leur enseignais la prière
et le recueillement. Ensuite, avec l’aide des missionnaires,
nous avons appris les chants de la Primaire, puis les petites leçons
de la mission, spéciales pour les enfants.
« Après
quatre ou cinq réunions, le nombre d’enfants diminua.
J’en interrogeai quelques-uns pour en connaître la cause.
Ils me rapportèrent que, fréquentant l’école
catholique du Payrai, les religieuses leur interdisaient de se rendre
chez moi, disant que les mormons étaient des incroyants.
J’expliquai aux enfants que cette accusation était
fausse puisque je leur enseignais la prière, et ils ont très
bien compris. Ils ont rapporté ces choses à leurs
parents, qui les ont invités à venir régulièrement
chez moi.
« Par la
suite, l’assistance est redevenue plus grande et j’ai
toujours eu une moyenne de 25 enfants. Nous avons alors suivi les
leçons régulièrement. Noël approchait et
tous les enfants ont travaillé au programme, qui fut présenté
à l’église. Après nous avons commencé
le travail en vue de préparer la fête du printemps
présentée par la Primaire, puis la conférence,
enfin la fête des mères...
« La fête
des mères au Val-Potet fut la dernière réunion
de cette Primaire. Il y avait environ 25 enfants qui ont porté
les cadeaux aux mamans le 11 mai 1952...
« Environ 9
mois se sont écoulés pour la Primaire du Val-Potet.
J’ai rencontré beaucoup d’enthousiasme chez les
petits, beaucoup de confiance chez les parents. La curiosité
au sujet du mormonisme s’est éveillée, plusieurs
ont assisté aux fêtes de Noël et de printemps,
plusieurs m’ont posé des questions qui ont été
pour moi un moyen de prêcher l’Évangile. »
La division du
district belge
Le 15 octobre 1950,
Golden L. Woolf divise le district belge, présidé
depuis un certain temps par des missionnaires. Raison principale :
la difficulté de diriger l’activité de 40
missionnaires dans un seul district.
Les trois-quarts des
membres sont dans le district de Liège (Liège,
Verviers, Seraing, Herstal). Le nouveau district a une présidence
locale : Président : Joseph Frédérick,
de Herstal, avec, comme conseillers, Alphonse Devignez et Louis
Brouns.
Le quart restant va dans
le district de Bruxelles (Bruxelles, Charleroi, Namur, Mons, Lille).
Le nouveau district a une présidence semi-locale :
Président : Vernon Rex Waltman, Willy Bloemen (de
Bruxelles) et Joseph Dewal (de Charleroi).
En 1951, Moïse
Stoumont est président à Seraing, appel auquel il a été
mis à part par Joseph Frédérick, président
du district, lequel part aux États-Unis le 24 février
et est remplacé par Charles Devignez.
La Mission dispose, en
1951, d’un certain nombre de traducteurs : O.
Frieden, Fabio Cagli, Jeanie Rambeau, Jeanne Charrier, Janine
Sorriaux. « Ils ont résolu un sérieux
problème de traduction, qui vient de ce que l’Église
donne la priorité à la traduction du texte complet des
Doctrines et Alliances, de la Perle de grand prix, et du nouveau
livre de cantiques » (L’Étoile, avril
1951).
Le 15 avril 1951 a lieu
la conférence du district de Liège. La présidence
du district est constituée de Charles Devignez, Alphonse
Devignez et Louis Brouns.
« C’est
la première conférence du district de Liège, car
il y a à peine six mois, il n’existait qu’un seul
district, le district belge, pour toute la Wallonie. L’ancien
district est maintenant divisé en deux : le district de
Liège et le district de Bruxelles. Cependant, le nombre de
personnes présentes enregistré lors de la conférence
du 15 avril, à Liège, s’élevait
officiellement à 201, alors que l’on a compté 187
personnes lorsque les deux districts étaient réunis. »
(L’Étoile,
septembre 1951, p. 24)
Clara Lodomez raconte
qu’au début des années 50, lorsqu’il y
avait une conférence de district à Liège, ce qui
était un événement important, puisque la
présidence de la Mission y assistait, les soeurs de la branche
de Liège servaient un repas complet.
« La maman de
soeur Gobin était désignée pour aller au marché
chercher tous les légumes. Comme c’était une
bonne quantité, il était permis qu’elle prenne un
taxi pour remonter les marchandises. Le vendredi on commençait
à s’organiser pour mettre les tables, etc.. Le samedi,
c’était le moment de préparer les légumes.
On faisait la soupe dans une immense marmite... Et pour la suite du
repas, tout était prêt le dimanche. On cuisait les
pommes terre, et le reste du dimanche, ces soeurs dévouées
le passaient dans la cuisine et cela à chaque conférence...
Après nous avions la vaisselle à faire, on devait
chauffer l’eau dans plusieurs marmites... c’était
un grand travail, mais toutes, on était heureuses de le faire.
il y avait un bon esprit.
« Un jour un
président de mission, frère [Harold W.] Lee, a dit que
dorénavant on ne ferait plus de dîner le jour de la
conférence. Que les soeurs de la Société de
secours ne profitaient pas de la conférence. Que chacun
apporte son briquet. C’est alors que ces fameux dîners
ont cessé... » (L’Indispensable,
journal de la paroisse de Liège, août-septembre 1991)
Clara Lodomez, baptisée
avec son mari et sa fille en 1950, et présidente de Société
de secours pendant des années, nous laisse cette image de la
vie dans l’Église dans les années 50 :
« Nous avions
la réunion [d’arts ménagers] tous les mardis,
c’était plutôt une réunion de travail,
celui-ci consistait à confectionner des vêtements, des
tricots, crochet, etc., et c’était pour alimenter la
fancy-fair. Les objets vendus servaient pour la caisse de la Société
de secours. Nous devions acheter tout ce qui était nécessaire
pour la cuisine (vaisselle, couverts, verres, marmites, etc.) Peu à
peu nous avons réussi à avoir tout ce qui était
nécessaire pour cuisiner. C’est après plusieurs
années que nous avons acheté d’abord une machine
à coudre (non électrique). En octobre 1967 nous avons
fait l’achat d’une machine à coudre électrique,
celle que nous possédons toujours. En janvier 1975, nous avons
acheté une marmite à pression.
« Les soeurs
faisaient les visites deux par deux comme actuellement. Personne ne
possédait de voiture. Nous faisions nos visites à pied,
en tram, etc. Le président de district, Charles Devignez,
avait une voiture ! C’était le seul. Après,
frère Secrétin, de Seraing, a eu aussi une voiture.
Donc les frères faisaient aussi leurs visites de la même
façon... La secrétaire... était responsable de
la caisse. Elle devait aussi écrire l’histoire de la
Société de secours. On payait une cotisation annuelle
de 24 francs. La moitié était pour la présidente
de mission et l’autre pour la présidente de district.
Cet argent aidait à payer ses déplacements. Bien sûr,
ce n’était pas suffisant, mais le complément,
elle le payait de sa poche. Elle devait visiter toutes les branches.
Pour les frères, leurs réunions se tenaient dans une
petite place, un genre de grenier... Et pourtant tous travaillaient
selon leurs possibilités. Pouvions-nous imaginer que nous
aurions un jour une nouvelle église ? et quelle église !
avec tant de confort ! » (L’Indispensable)
« Au début
des années 1950, écrit Gaby Douhard, frère
Brouns organisait des séances de cinéma une fois par
semaine, ce qui amenait évidemment des membres et des voisins,
vu qu’à l’époque ces personnes ne
possédaient pas de poste de télévision et
c’était surtout l’occasion de se retrouver dans
une ambiance des plus cordiales. »
Les années 1950
À cause de la
guerre de Corée, les 141 missionnaires de 1951 sont réduits
à 95 en 1952. Les missionnaires font les frais d’un
important sentiment anti-américain. Ils se font parfois
accuser de lâcheté par des gens qui prétendent
qu’ils partent en mission pour éviter d’être
envoyés en Corée. Quand Harold W. Lee devient président
de mission en 1953, il reste 48 missionnaires. Jusqu’en 1956,
il y aura peu de prosélytisme. En 1957, le nombre des
missionnaires passera à 130.
En 1952, l’Église
achète à Zollikofen le terrain sur lequel sera
construit le temple de Suisse. David O. McKay consacre le terrain en
août 1953. Le 13 novembre 1954, Stephen L. Richards, de la
Première Présidence, pose la pierre angulaire du temple
où seront enfermés livres, journaux et autres
documents historiques. Le temple achevé sera consacré
le 11 septembre 1955 par David O. McKay.
En mai 1952, l’Église
achète, à Paris, le 3 rue de Lota (16e arrondissement)
qui devient le siège de la Mission française et le lieu
de réunion des saints de Paris. Le bâtiment sera
dédicacé le 4 septembre 1955 par le président
David O. McKay. L’Église arrive à se faire
reconnaître en France comme « association
étrangère », ce qui met fin aux ennuis des
missionnaires.
Les 29-30-31 juillet 1955
est organisée, à Paris, une grande Conférence de
Jeunesse de toute la mission. L’autorité présidente
est Spencer W. Kimball, du Conseil des Douze, qui à cette
occasion prophétise que le jour viendra où il y aura
des temples et des bâtiments de l’Église partout
en Europe, prophétie aujourd’hui largement réalisée.
C’est la première d’une longue série de
conférences de jeunesse annuelles :
1956 : Paris
1957 : Lausanne
1958 : Bruxelles
1959 : Versailles,
sur le thème « Louez l’Éternel »,
avec 200 acteurs et plus de 200 spectateurs
1960 : Lausanne,
Le Festival de la Nouvelle Ère, au Palais de Beaulieu, avec
300 personnes
1961 : Versailles
1962 : Nice, sur le
thème : « La Vallée promise »
1963 : Liège,
au Palais des Congrès, qui vient d’être achevé.
Elle est pour la Mission française seulement, mais elle sera
la plus grande de toutes : 410 membres, 255 missionnaires, 970
personnes à la première session du dimanche et
930 à la deuxième : 460 lits, 350 personnes à
l’excursion, 450 au bal, 550 à la soirée
théâtrale, elle est l’oeuvre de Lucien Daune,
président de la branche de Liège. Grâce à
lui, on pourra rembourser à l’Église tous les
déficits des conférences passées
1964 : Liège,
sur le thème « Louez l’Éternel »
et sous la présidence de Mark E. Peterson, du Conseil des
Douze
1965 : Strasbourg
(Mission franco-belge)
1966 : Versailles
1967 : Westende
1968 : Grandvillard
(conférence des trois missions)
Verviers est rouvert en
septembre 1955. À cette occasion, une fête est organisée
par Jean Matrige, président de la SAM de district.
Le 17 septembre 1955, le
Choeur du Tabernacle vient se produire à Paris, au Palais de
Chaillot.
Clément Gobin est
président de branche à Liège de 1953 à
1958. Il raconte :
« Je fus
président de la branche de Liège à deux reprises
et l’on me surnommait ‘le pingre’ parce que je
veillais à la bonne bourse de l’Église. À
l’apparition des néons, j’ai quand même
transformé l’éclairage de l'église. C’était
le soleil à côté de la lune. Le chauffage à
charbon éliminé, c’était poussiéreux,
sale, il fallait se trouver près des feux pour sentir la
chaleur. Les premiers poëles à mazout firent donc leur
apparition à l'église de Liège. C’étaient
des poëles qui donnaient une chaleur d’atmosphère,
mais pour cela il fallait que je les allume dès le samedi soir
(près de deux heures à pied aller et retour de mon
domicile).
« ‘Le
pingre’ a aussi fait installer un chauffe-eau pour les fonts
baptismaux et ensuite fait rénover la décoration des
deux grandes salles. Inutile de vous dire que Seraing et Herstal
suivirent bientôt pour l’éclairage et le
chauffage.
« Les
activités du district : Les jours fériés,
des excursions étaient organisées au niveau du
district. Plus de cent personnes y participaient. Entre autres, nous
avons fait la Vallée du Geer à pied. À Wandre,
des compétitions sportives (sauts en hauteur et longueur,
course, volley, etc). Les bois de Seraing ont été
sillonnés.
« Tous les
cinq août, pendant plusieurs années, on a organisé
des concours inter branches et cela se faisait à Cointe.
« Une
fois par mois, des réunions d’officiers avaient lieu au
niveau du district.
« La
littérature : Nos livres, nos manuels d’enseignement
sont actuellement de la littérature parfaite : bien
écrits, bien reliés. Imaginez-vous nos classes avec des
feuilles volantes, mal imprimées, tapées à la
machine en plusieurs exemplaires, et dont il fallait deviner les
lettres. Ensuite des manuels reliés avec des agrafes, souvent
perdant des feuilles... Il fallait se débrouiller. Souvent nos
manuels arrivaient avec des retards de plusieurs mois. Tout se
faisait au bureau de la mission.
« Aux réunions
de SAM, le jeudi, nous avions un séminaire (leçon) et
ensuite une activité (théâtre, sport, arts). Des
pièces de théâtre étaient jouées à
nos fêtes.
« ... Quand
j’ai connu l’Église, la prêtrise était
à 9 heures, l’école du dimanche de 10h à
11h30 ou midi, la réunion de Sainte-Cène à 18
heures. La plupart du temps on se déplaçait à
pied. Personnellement, j’avais une heure le matin à
l’aller et une heure à midi au retour, une heure le soir
aller et une heure retour, soit quatre heures de marche le
dimanche... »
En 1955, Harold W. Lee
organise le premier collège des anciens de la mission.
Les missionnaires
essaient de se faire connaître par le sport et par le chant et
c’est ainsi qu’ils organisent en mars et en avril 1957
une tournée des « Basketeers mormons ».
Ils organisent aussi un groupe chantant, les « Débonnaires »,
qui fait, lui aussi, une tournée et publie deux disques. Plus
tard, ce sera le « Quatuor mormon », qui donne
38 concerts où des exposés se mêlent à la
musique.
En 1957-1958, Milton L.
Christensen devient président de mission. Suite à
l’augmentation du nombre des missionnaires, le nombre de
convertis est doublé : il passe à 214 en 1958. Il
sera de 154 en 1959.
En 1957-58, huit jeunes
femmes sont appelées en mission à plein temps, dont
trois en Belgique : Anita Secrétin, Lucie Lodomez
(1957-59) et Monique Jackson. Elles seront suivies, le 4 septembre
1959, par Jacqueline Didier. Elles auront été précédées
par la toute première missionnaire belge connue, Ginette
François, de Namur, en 1953, envoyée en Suisse. Elles
seront les premières d’une centaines de missionnaires
locaux à plein temps à partir de Belgique francophone
entre 1953 et 1997 (voir la liste à la fin du présent
ouvrage).
En novembre 1959, lorsque
Edgard B. Brossard devient, pour la deuxième fois, président
de mission, la Mission française compte 89 anciens, 210 autres
frères, 37 branches, dont 11 ont un président local, et
presque 2000 membres. Il y a 125 missionnaires en activité,
dont 9 missionnaires locaux (L’Étoile, juin 1959,
p. 105).
La Nouvelle Ère
1960 est une année
à marquer d’une pierre blanche dans l’histoire de
la mission. Les chiffres comparatifs de la Mission pour les années
1959 et 1960 sont éloquents :
Au 31 décembre
1959
Au 31 décembre 1960
Membres
1909
2811
Prêtrise
d’Aaron
221
460
Prêtrise de
Melchisédek 91
124
Missionnaires
130
214
Baptêmes
144
942
Que s’est-il
passé ? En février 1960, il n’y avait encore
que 6 baptêmes, mais dès mars il y en aura 122 (L’Étoile
110 ans, p. 167) et ce n’est qu’un début.
Dans L’Étoile
de mai 1960, Edgard B. Brossard l’explique dans son éditorial :
« En 1958, le
Temple de Londres fut dédié... Aux services de
dédicace, le président David O. McKay fit la prophétie
remarquable que cela était le commencement de la « Nouvelle
Ère » en Europe pour la conversion des âmes
honnêtes et dignes à l’Évangile de
Jésus-Christ.
« Une autre
borne dans le progrès de notre oeuvre missionnaire fut la
préparation et la publication en août 1959 du plan
missionnaire de la Mission française par le président
Milton L. Christensen. Ce Plan apportait une méthode efficace
pour présenter l’Évangile au porte à
porte, aidait les missionnaires à expliquer en un français
simple et clair.
« Puis en
décembre 1959, le président Henry D. Moyle [de la
Première Présidence] vint à Paris et renouvela
la déclaration du président McKay que ceci était...
une ‘Nouvelle Ère’ pour l’Église dans
la Mission Française. »
« Au mois de
mars de cette année 1960, 114 nouveaux convertis ont été
baptisés... » (pages 89-90)
Relayant la prophétie
du président McKay, le président Moyle avait fixé
à 400 le nombre de baptêmes à atteindre en 1960 ;
tout de suite après, il avait corrigé sa prophétie
en affirmant que ce but pouvait être atteint pour le 4 juillet.
Effectivement, L’Étoile
d’avril annonce : « La Mission française
a eu 100 baptêmes depuis le commencement de l’année
jusqu’au 21 mars 1960 » (p. 85). Le 4 juillet, lors
d’une conférence spéciale à Bruxelles avec
Alvin R. Dyer, président de la Mission européenne, on
annonce que les 400 baptêmes sont atteints, 130 d’entre
eux ayant été effectués pour le seul mois de
juin. À la réception du télégramme lui
annonçant que le but a été atteint au 4 juillet,
le président Moyle réplique : « Félicitations,
attends 800 pour la fin de l’année. » À
la fin de l’année, il y aura eu un total de 942 baptêmes
(L’Étoile 110 ans, p. 167).
Le 5 décembre
1960, 250 missionnaires et autres participants réunis dans le
restaurant au premier étage de la Tour Eiffel avec le
président Moyle reçoivent le défi d’atteindre
2400 baptêmes en 1961, car il y a 200 missionnaires dans la
Mission (un baptême par missionnaire par mois). Ce but ne sera
pas atteint.
Y a-t-il réellement
eu une « Nouvelle Ère » dans l’oeuvre
missionnaire ? Ce que l’on peut dire, à coup, sûr,
c’est que cela a été une période où
les portes se sont ouvertes. Le présent auteur a commencé
sa mission en 1960 et il était clair que les missionnaires
étaient accueillis partout. L’auteur a eu l’expérience
de travailler une matinée entière dans un seul
bâtiment, de donner la première leçon à
cinq des six familles ainsi que deux défis de baptême.
De petites branches telles que Charleroi (une trentaine de
personnes), Reims (environ trente personnes), Strasbourg (à
peine 15 personnes) et bien d’autres ont vu leur population
augmenter rapidement à cent ou deux cents unités.
Quel a été
l’impact de la « Nouvelle Ère »
sur la Belgique et sur le district de Liège ? Si on s’en
réfère aux listes de baptêmes publiées par
L’Étoile entre février 1960, premier mois
de la « Nouvelle Ère », et le numéro
d’août 1962, dernier numéro de L’Étoile
à publier ces listes, soit une période d’environ
deux ans et demi, on obtient les chiffres suivants :
District de Bruxelles
Bruxelles 178
Charleroi 187
Mons 18
Namur 33
TOTAL 416
District de Liège
Herstal 25
Liège 136
Seraing 29
Verviers 29
TOTAL 219
Que reste-t-il de tous
ces baptêmes ? Quand on parcourt les listes, on y
retrouve, pour la région liégeoise, des noms tels que
Coenen, Dachy, Daune, Delheusy, Lootens, Meekers, Sail, Spinette,
Spychalla, Stryjak, Vaes et quelques autres, de personnes aujourd’hui
encore actives, expatriées, en maison de retraite ou décédées.
Les autres noms n’évoquent plus grand-chose, ce qui
signifie que beaucoup de baptisés n’ont pas pu être
retenus.
L’acquis est
cependant bien réel et le 15 janvier 1961, la Mission
française est divisée avec la création de la
Mission française de l’Est ; premier président :
Henry D. Moyle, Jr. Les 275 missionnaires de l’ancienne Mission
sont répartis comme suit : 125 pour la Mission française
de l’est, 150 pour la Mission française. Le 1er octobre
1963 verra la création de la Mission franco-belge (renommée
plus tard Mission belge de Bruxelles). Son premier président
sera Joseph T. Edmunds. Il sera remplacé en août
1966 par James M. Paramore auquel succédera en septembre 1969
Thomas H. Brown (voir la liste des présidents de mission à
la fin du présent ouvrage).
La « Nouvelle
Ère » est aussi une période de construction
d’églises. En juillet 1960, Wendell B. Mendenhall,
président du comité de construction de l’Église,
lance pour l’Europe, l’Orient et l’Amérique
du Sud un plan de construction d’églises basé sur
l’expérience, couronnée de succès, faite
dans les îles du Pacifique, celle des missionnaires bâtisseurs.
Il portera sur la construction de 100 églises dans les cinq
ans. La première dans la Mission française sera celle
de Bruxelles. Au cours des conférences d’automne 1960,
un appel est lancé aux volontaires pour devenir missionnaires
bâtisseurs.
En Belgique, trois
églises seront construites selon ce système :
Bruxelles : du 14
avril 1962 au 26 juin 1965. Consécration avril 1967.
Liège :
d’octobre 1963 au 11 décembre 1965. Consécration
septembre 1967.
Charleroi :
d’octobre 1963 au 12 mars 1966.
À Seraing, le
terrain est acheté le 29 juin 1963. La construction commence
en automne 1969. Le bâtiment sera consacré en 1971 [7].
En vue de la construction
de l’église de Grivegnée, le comité de
construction suivant est mis en place :
Président :
Lucien Daune, président de branche
Vice-présidents :
Charles Didier et Sidney Sager, conseillers
Secrétaires :
François Delheusy et M. Lelarge
Surveillant des
missionnaires ouvriers : Chris Young
Surveillant des
missionnaires à plein temps : R. Mac Intosh
Nourriture-cuisine-vêtements-lavage :
Hortense Gobin
Travail volontaire :
Gustave Paquay et Victor Dechesne
Contrôle de
l’outillage : Jacques Demal
Coordonnateur du
travail : Clément Gobin
Récréation
des missionnaires ouvriers : Marie-Hélène Albert
(SAM)
Bâtisseurs :
Antoine Spychalla (Liège), Jacques Sordes (Paris), Christian
Roux (Tours), Jean Charles Bertomen (Angers), Warren Dansie (Salt
Lake City), Guy Bougeurelle (Paris), Peter Stom (Amsterdam)
Nancy Baret a fait comme
suit l’historique de la construction du bâtiment de
Liège :
« Janvier
1963, la présidence de la branche de Liège (Lucien
Daune, Charles Didier, Sidney Sager) fait soutenir par la prêtrise
le projet de construire une nouvelle église. En février est
créé un fonds de construction [à l’époque,
les membres locaux devaient, en effet, financer 20% des travaux]
alimenté par un programme d’activités. En mars,
l’engagement destiné au département des
constructions de l’Église est signé sous la
direction de Joseph Hasoppe, délégué du
département, et frère Daune part à la recherche
d’un terrain adéquat.. En avril, l’acte d’achat
d’un terrain de 10 000 mètres carrés, situé
avenue Joseph Wauters [maintenant avenue de la Grande Rôtisse],
à Grivegnée, est passé à Bruxelles. Les
plans établis par l’architecte Sam Paul, de Seraing,
sont approuvés. En juin a lieu la cérémonie du
premier coup de pioche en présence des autorités du
district, de la Mission et du département des constructions.
En octobre, arrive frère Young, surveillant de chantier. Les
travaux commencent. D’octobre à décembre, le
travail avance rapidement sous l’impulsion des présidences
de branche et de district et grâce à la collaboration
des membres, des missionnaires ouvriers et même des
missionnaires à plein temps. Certains jours, il y a jusqu’à
80 personnes sur le chantier. Les missionnaires ouvriers travaillent
jusqu’à dix heures par jour. Ils sont logés dans
une maison louée par la branche, à deux pas du
chantier, où ils sont soignés et dorlotés par
frère et soeur Demal qui, malgré leur grand âge,
s’en occupent nuit et jour. Au printemps 1964, les murs sont
hauts et l’on parle déjà des travaux
d’aménagement intérieurs. Le bâtiment sera
prêt en octobre 1965, et l’on déménage tout
ce qui se trouve rue de Campine. En novembre 1965, le bâtiment
est inauguré en présence des autorités de la Mission et du district. 600 membres et amis assistent à la
cérémonie. »
Clara Lodomez ajoute
cette note :
« Des ouvriers
bâtisseurs venaient travailler et un couple âgé,
frère et soeur Demal, leur faisait le dîner. Chaque
jour, frère Demal montait avec une petite charrette avec le
dîner pour tous. Ils se sont bien dévoués. Les
membres venaient aussi aider à la construction. Il y avait une
bonne ambiance et on était heureux.
« Il y avait
aussi des soeurs qui faisaient le linge des missionnaires ; je
me souviens de soeur Cordonnier, qui partait avec un panier attaché
à une sangle et le portait devant pour aller au lavoir ;
elle était faible et malgré cela elle le faisait
toujours. Des exemples de frères et de soeurs dévoués,
j’en ai connu... et souvent c’étaient les plus
humbles. »
En 1964, les deux
districts sont présidés comme suit :
Liège :
Alexandre Secrétin, Marcel Lodomez, Clément Gobin ;
greffier : Joseph Deghaye
Charleroi : Polydore
Keppens, Louis Percy, Joseph Lopez ; greffier : Pierre
Cockx
Les présidences
des branches de la région de Liège sont :
Liège :
Lucien Daune, Charles Didier, Sidney Sager, Victor Dechesne
Herstal :
missionnaire
Seraing :
missionnaire
Verviers :
missionnaire
En 1964, Marcel et
Paulette Kahne, de Namur, viennent de se marier et font construire à
Couthuin, entre Andenne et Huy. L’idée d’ouvrir
Huy leur vient tout naturellement. Une enquête semble indiquer
qu’il y a une quarantaine de familles membres de l’Église,
mais non pratiquantes, dans la région. Le président de
mission envoie deux de ses meilleurs missionnaires, les frères
Doherty et Downs. D’emblée, ils feront une convertie,
Marie Thonon, qui, apprenant leur existence, va les trouver pour être
instruite. Les efforts auprès des familles non pratiquantes ne
donneront malheureusement aucun résultat sauf chez les soeurs
Clémence Lizein et Alice Évrard, les deux filles de
Victor Pirotte, baptisées au siècle dernier. Le 21
juillet 1967 a lieu la fête d’ouverture de la branche de
Huy. Président : Marcel Kahne. Un rez-de-chaussée
commercial a été loué rue de Statte. Les membres
viennent des deux districts pour soutenir l’événement.
Trois cars arrivent dans le village de Couthuin et la journée
est consacrée à des activités sur le terrain des
Kahne. Pendant l’existence de la branche, c’est-à-dire
jusqu’en octobre 1976, on baptisera la famille Lapagne, d’Amay,
Serge Lizière, d’Andenne, Nelly Dormael , d’Ampsin,
soeur Noël et soeur Damoiseaux, de Statte, Germaine Lallemand et
Chantal Jacobs. À cause de l’insuffisance des baptêmes,
le président de mission décidera de la fermeture après
neuf ans, et les familles Kahne et Lapagne retournent à Namur.
Les deux soeurs Pirotte et soeur Damoiseaux sont décédées
entre-temps et soeur Thonon sera visitée jusqu’à
ce que sa fille, non membre, fasse comprendre qu’il vaudrait
mieux s’abstenir.
Le 1er mars 1967, le
centre de distribution est ouvert à Liège. Alexandre
Secrétin puis Charles Didier en seront les directeurs. On y
trouve également Jean-Claude Dourte, Claude Ypersier, Pierre
Sel et Anne Kaiser (Spychalla). Le centre sera fermé à
la fin de 1969. Charles Didier est directeur du centre de
distribution quand il est appelé, le 19 mars 1970, comme
président de la « Mission franco-suisse »
nouveau nom donné à la Mission française de
l’est par la Première Présidence (L’Étoile,
octobre 1970, p. 318).
La même année,
Robert Vanvolcksom devient président de branche à
Herstal. Il décide de remettre le bâtiment à neuf
et, à sa demande, l’Eglise investit 600 000 francs dans
les travaux de rénovation. On remplace l’électricité,
la plomberie, le chauffage, la toiture, le plafonnage. On installe
une nouvelle cuisine et toutes les peintures sont refaites. Les
travaux dureront de fin 1967 à fin 1970.
En mars 1969, Marcel
Kahne remplace Alexandre Secrétin comme président de
district. Il prend comme conseillers Lucien Daune et Gustave Paquay.
Jean-Claude Dourte est greffier. Alexandre Secrétin est appelé
au poste de président des anciens de la mission, poste
qu’avait rempli frère Kahne depuis 1962. Ses conseillers
sont Yvon Vincent et Jean-Baptiste Leroy.
Le 19 août 1971, le
concierge de l’église de Bruxelles veut réparer
lui-même une fuite qui s’est produite dans le roofing du
toit, afin d’éviter des frais à l’Église.
Tandis qu’il travaille sur le toit avec son chalumeau, le feu
se propage à son insu à l’intérieur. En
très peu de temps le bâtiment flambe comme une torche.
Il n’en restera que les murs. La communauté catholique
locale aura un geste très généreux envers
l’Église en mettant un chapiteau à la disposition
des membres pendant les travaux de reconstruction, qui seront
terminés en 1972.
En 1972, Lucien Daune
quitte la présidence du district et devient président
de la branche de Liège. Il aura pour tâches spéciales
d’apurer la dette pour la construction de l’église
de Liège, de vendre le bâtiment de la rue de Campine et
de remettre la nouvelle église en état en vue de sa
consécration. Celle-ci ne peut, en effet, avoir lieu que
lorsque le bâtiment est entièrement payé (la
quote-part locale étant de 20%) et dans un état
d’entretien impeccable.
Au début de 1973,
la branche de Liège est avisée de ce qu’il existe
un reliquat de 128.000 frs à régler pour apurer le
compte de la participation de la branche à la construction de
l’église. Le 21 avril, la présidence lance un
appel aux membres pour le règlement de cette dette ; un
programme est mis sur pied et en cinq mois plus de 75 000 francs sont
récoltés. Il y a aussi la vente de la rue de Campine
qui traîne depuis des années. Le 8 octobre 1973, un
acquéreur est trouvé et l’on signe la promesse
d’achat. En mars 1974, l’acte de vente est passé à
Bruxelles, ce qui permet à la branche d’apurer sa dette
[8].
Au début de 1974, les travaux de remise en état du
bâtiment sont entrepris avec l’aide de tous les membres.
Le bâtiment est inspecté le 12 juin 1974 par les
responsables régionaux de Francfort. Les Autorités
générales donnent l’approbation pour la
consécration en septembre 1974 et, le 15 septembre 1974,
l’église est consacrée par Boyd K. Packer, du
Conseil des Douze, devant une assemblée de 600 personnes.
Comme mentionné
plus haut, lorsque la branche de Huy est fermée en octobre
1976, les membres retournent à Namur. La maison du 59 avenue
de la Plante (Villa Georges), qui abrite à ce moment la
branche, est vétuste. Le plancher qui soutient l’estrade
est pourri et devient dangereux. En outre le local est devenu trop
petit et l’on essaie vainement de trouver un terrain pour y
bâtir une église : les plans d’urbanisme de
la Ville de Namur, conçus pour arrêter la prolifération
des « grandes surfaces », empêchent tout
achat de terrain pour une église dans un rayon raisonnablement
accessible à tous, et l’on songe sérieusement à
acheter un bâtiment à transformer. C’est alors que
Paulette Kahne, qui se passionne pour tout ce qui est architecture,
remarque, sur le chemin que la famille emprunte pour aller à
l’église, une très belle villa, située en
bordure de Meuse, au 548 chaussée de Liège. L’Église
l’achètera en 1980 et la branche, devenue paroisse, y
habitera jusqu’à ce que l’on découvre, à
Erpent, un terrain situé dans un zoning auquel l’urbanisme
n’a pas encore imposé de spécifications. Le
premier coup de pelle est donné le 16 mars 1992 et le bâtiment
est inauguré le 16 avril 1993.
Le pieu de Bruxelles
Le 20 octobre 1974, les
districts de Bruxelles-Liège et de Charleroi, présidés
respectivement par Marcel Kahne et Joseph Lopez, sont dissous et le
district belge est reconstitué sous la présidence de
Joseph Scheen (conseillers : Marcel Delogne, Armand Noé,
greffier : Marcel Huybrechts) dans le but de préparer le
pieu belge.
Le 20 février
1977, le pieu de Bruxelles, 813e pieu de l’Église, est
organisé par l’apôtre Thomas S. Monson, avec comme
présidence : Joseph Scheen, Marcel Kahne et Willy Dupuis.
Patriarche : Marcel Delogne. Il se compose de six paroisses :
Bruxelles 1, Charleroi, Herstal, Liège, Namur et S.H.A.P.E.,
et de cinq branches : Bruxelles 2 (branche américaine),
Mons, Nivelles, Seraing, Verviers et une population de 2200 membres.
La nouvelle présidence
s’attellera à plusieurs tâches essentielles :
amener les épiscopats et les présidences de branche à
une gestion compétente de leur intendance spirituelle,
administra-tive et financière, élever le niveau de la
spiritualité afin d’éliminer les occasions de
conflit, et mettre sur pied un programme de pieu pour les jeunes afin
de les garder dans l’Église, ce qui se fera grâce
à la création d’un programme scout efficace, par
l’organisation de conférences de jeunesse annuelles et
d’un voyage annuel au temple pour les baptêmes par les
jeunes.
Cette dernière
initiative mérite une mention particulière à
cause de son impact sur les jeunes qui y ont participé. Le
projet consiste à passer une semaine entière au temple,
départ le lundi, retour le samedi. Le logement est fourni par
un bunker de l’armée suisse situé à cinq
cents mètres du temple. Les jeunes l’occupent
entièrement et exclusivement, ce qui permet une organisation
interne sans faille. Le président de pieu et l’un de ses
conseillers sont présents pendant toute la semaine. Une équipe
de dirigeants dévoués s’occupe de l’organisation
matérielle : il s’agit, en effet, de comprimer les
prix sans nuire à la qualité de la nourriture. Celle-ci
est achetée en Belgique (moins cher), embarquée dans le
car et cuisinée dans le bunker. Les organisateurs :
Jacqueline Dupuis (Charleroi), Angèle Scheen (Nivelles), le
couple Adriaensens (Bruxelles) et d’autres en arriveront à
calculer les achats à la pomme de terre près.
Les jeunes sont répartis
en équipes et la journée est divisée de manière
à ce que les jeunes ne soient jamais livrés à
eux-mêmes : session de baptême, étude
spirituelle, activités récréatives. Trois
activités spéciales sont au programme : une soirée
de talents, une excursion d’un jour et une soirée de
témoignages au cours de laquelle les jeunes attesteront bien
des fois que le séjour a donné le coup de pouce
définitif à leur témoignage ou a été
le quitte ou double de leur vie spirituelle.
Le voyage connaîtra
d’année en année un succès grandissant.
Sous le titre « 80 jeunes, 2400 baptêmes »,
le rapport suivant est fait d’un de ces voyages :
Une fois de plus, en août
1986, les jeunes du pieu de Bruxelles arrivent au temple de
Zollikofen dans deux cars. Ils sont répartis en cinq groupes,
chacun sous la surveillance d’un couple d’accompagnateurs.
Le bilan de la semaine est très positif : deux mille
quatre cents baptêmes pour ces quatre-vingts jeunes !
Chacune des six journées
se partage en cinq activités : sport, discussion sur les
Écritures, session de baptêmes pour les morts dans le
temple, natation à la jolie petite plage du lac tout proche,
et soirée [spirituelle], soirée de témoignage
où, cette année, l’humour donnait le ton, et
enfin, le vendredi, soirée de talents où les jeunes
déchaînés applaudissent à tout rompre tous
les numéros du programme. Les traits creusés de tous
les organisateurs, et en particulier d’Angèle Scheen et
de Michel Sautier, en disent long sur leur travail d’immense
préparation et d’organisation.
Les cinq soeurs préposées
à la cuisine, Alice Bastiaens, Patricia Coenen, Pascale
Pirlet, Lina Tomaselli et Jacqueline Dupuis n’ont pas ménagé
leurs efforts pour nourrir 110 personnes.
Les jeunes ont réservé
un accueil chaleureux à un jeune Nantais de 23 ans, donnant
ainsi le dernier coup de pouce avant son baptême. Leur
spiritualité et leur respect dans ce saint lieu leur ont valu
des compliments du président du temple.(L’Étoile,
décembre 1986, « Vie de l’Église »,
p. 9)
Beaucoup de ces jeunes
partiront plus tard en mission et se marieront au temple.
Une note intéressante
à propos de ces départs en mission : comme ces
jeunes ne bénéficient pas de la formation donnée
au MTC (Missionary Training Center) de Provo, on crée, en
1984, au bureau de la mission, un « mini-MTC »
où ils reçoivent une formation d’une semaine. Le
centre sera cependant supprimé rapidement suite à
l’ouverture d’un MTC officiel à côté
du temple de Londres.
Une autre tâche
essentielle sera entreprise par Joseph Scheen : la refonte de
l’A.S.B.L., personne morale représentant légalement
l’Église en Belgique, de manière à la
rendre conforme à la loi belge et à la faire
correspondre à la réalité du jour, notamment en
ce qui concerne les intérêts et les droits sociaux du
personnel de l’Église, tel que les concierges. C’est
une entreprise complexe dont la réalisation prendra plusieurs
années. Une autre bataille est engagée, avec le fisc
cette fois. Celui-ci, en effet, se met peu à peu à
grever les bâtiments de l’Église d’un
précompte immobilier, alors qu’il s’agit de
maisons de culte. Le fisc se montrera intraitable et harcelant et il
faudra attendre le mandat du président Sautier pour que
l’affaire se règle finalement devant les tribunaux à
l’avantage de l’Église.
À partir du
dimanche 4 mai 1980, les habitudes des saints de Belgique et du monde
entier sont changées par l’introduction de l’horaire
groupé. Alors que précédemment les réunions
de prêtrise, de Société de secours et d’École
du dimanche occupaient la matinée du dimanche et qu’il
fallait revenir pour la réunion de Sainte-Cène dans le
courant de l’après-midi ou en début de soirée,
toutes les réunions sont dorénavant groupées en
un bloc de trois heures afin de permettre aux saints de consacrer une
partie plus importante du sabbat à leurs familles et aux
activités spirituelles.
En avril 1982, les
statistiques du pieu sont les suivantes :
Paroisse/branche
Inscrits
Présents
à la Sainte-Cène
Bruxelles 1
559
105
Bruxelles 2
153
103
Charleroi
662
128
Charleville-Mézières
29
13
Herstal
123
53
Liège
396
79
Mons
59
32
Namur
183
40
Nivelles
85
62
Seraing
129
42
S.H.A.P.E.
91
64
Verviers
39
27
Détenteurs de la
Prêtrise de Melchisédek : 233
Présents à
la réunion de prêtrise :
138 (59%)
Femmes :
1144
Présentes à
la Société de secours : 193 (17%)
Présences à
la Sainte-Cène :
748 sur 2508, soit 30%.
Le 1er juillet 1985, le
premier coup de pelle du temple de Friedrichsdorf, 41e temple de
l’Église, est donné. Les membres du district du
nouveau temple sont invités à participer à sa
construction à raison de 5000 francs par famille. Consacré
les 28-30 août 1987 par Ezra Taft Benson, ce temple
représentera pour les Belges une réduction de trajet de
50% par rapport au temple de Zollikofen.
En novembre 1985, la
paroisse de Bruxelles 1 est divisée pour permettre la création
de la branche de Bruxelles-Louise. Celle-ci connaît un succès
immédiat et un nombre de baptêmes important.
Suite à la
diminution des présences et à des difficultés de
gestion, Herstal redevient branche à la fin de l’année
1985.
En 1988, l’église
de Liège fait l’objet d’importants travaux de
rénovation. Les membres camperont dans un local situé
en face jusqu’à la fin des travaux en avril 1989.
Des centres de généalogie
et d’extraction sont créés successivement à
Bruxelles, Namur, Charleroi et Liège. Ils connaissent un
succès croissant, particulièrement auprès des
chercheurs non-membres.
En février 1995,
la branche de Herstal doit quitter le bâtiment de la Place des
Volontaires, la plus vieille église encore existante,
construite en 1936-37. Le bâtiment a déjà fait
l’objet de rénovations. Dario Tomaselli s’est
dépensé sans compter pour assurer son entretien, aidé
par les autres membres. Mais l’église est vieille et a
de nouveau besoin de réparations et les responsables des
bâtiments ne sont pas certains qu’il vaille encore la
peine de faire des frais. En attendant qu’une décision
soit prise, la branche est transférée au 10 Louis
Dermeuse, « une maison sans âme », comme
l’écrit Lina Tomaselli.
Le retour du district
de Liège
Lorsque, le 4 mai
1991, Michel Sautier devient président du pieu, il s’attelle
à deux tâches majeures : la liquidation du
contentieux qui oppose l’Église au fisc en matière
de taxation des biens immeubles – but finalement atteint en
1995 – et la division du pieu, non pour des raisons
d’augmentation de la population, mais pour des raisons
« stratégiques ». Il est, en effet,
apparu que pour permettre la création du pieu de Lille, qui
eut lieu le 17 janvier 1988, G. Perrin Walker, le président de
mission de l’époque, avait concentré ses
meilleurs missionnaires dans la région. Cette tactique avait
provoqué un nombre appréciable de baptêmes
associé à un effet boule de neige qui continuait à
se faire sentir.
Frère Sautier veut
renouveler l’expérience dans la région de La
Louvière et, sur son incitation, le président de
mission y fait une grande journée missionnaire au cours de
laquelle on récolte un bon nombre de références.
L’expérience reste malheureusement sans suite, les
missionnaires n’étant pas implantés dans la
région. Mais frère Sautier a dorénavant la
vision de ce qui peut être réalisé. Dans un
premier temps, il fallait diviser la grande paroisse de Charleroi et
créer deux unités. Cela fait, il faut préparer
la création d’un district, embryon d’un futur pieu
de Liège. La branche de Liège est divisée et
l’on crée, en 1994, la branche d’Ans, pour
laquelle on loue et aménage une ancienne banque au 554 avenue
de l’Yser. Dans la foulée, on redistribue la population
locale en délimitant le territoire des unités en
fonction des codes postaux. La mesure affaiblit considérablement
la branche de Herstal, mais renforce celle de Seraing. Le pieu compte
maintenant 14 unités – Bruxelles 1, Bruxelles
international, Bruxelles-Louise, Charleroi 1, Charleroi 2, Namur,
Nivelles, Mons, S.H.A.P.E., Ans, Herstal, Liège, Seraing et
Verviers – et le président Sautier peut proposer la
division du pieu, dorénavant constitué de 9 unités
auxquelles viendrait s’ajouter La Louvière, pour former
le district de Liège, un district de 5 branches auxquelles
viendrait s’ajouter Huy.
La proposition est
acceptée par les Autorités générales, et
le district de Liège est créé le 27 novembre
1994 sous la direction de Dean L. Larsen, président de
l’interrégion de l’Europe de l’Ouest. La
présidence du district se composera de Marcel Kahne,
président, et Jean-Louis Cuvelier et Jean-Luc Marichal,
conseillers. Greffier administratif et financier : Gustave
Paquay. Population inscrite : 984 ; présences
à la Sainte-Cène : 255. La frontière entre
le pieu et le district sera constituée par la limite des
provinces de Liège et de Luxembourg, à l’exception
de l’enclave d’Andenne-Seilles et d’une autre
située au nord de Marche, afin de permettre aux membres vivant
dans la région d’aller à Marche le jour où
une branche y serait ouverte. Le potentiel en dirigeants étant
limité, le district sera organisé avec un personnel
minimum :
président de
mission de district : Dario Tomaselli (Herstal)
présidente de la
Société de secours : Nicole Quarré (Ans)
président de la
Primaire : Paulette Kahne (Huy)
présidente des
Jeunes Filles : Odile Baret (Ans)
conseillère : Évelyne
Denis (Verviers)
secrétaire : Michèle
Baste (Herstal)
En attendant l’ouverture
officielle de Huy, qui aura lieu le 15 septembre 1995, les membres de
la région hutoise, qui fréquentaient la paroisse de
Namur, seront transférés à Ans. Après des
recherches infructueuses pour trouver un local à louer, on
optera finalement pour une maison de maître qui vient d’être
convertie en salons de réception, les « Salons
Charlemagne », 37, Chaussée de Liège, et qui
loue ses salles à la journée. La branche, étant
le premier client, jouira de conditions exceptionnellement
avantageuses. Le noyau de départ se compose de quatre familles
et de deux personnes seules. Président de la branche :
Lucien Lapagne. Huit personnes seront baptisées au cours des
deux premières années.
Au cours de la première
moitié de 1997, d’importants travaux de rénovation
sont entrepris sur le bâtiment de Liège :
remplacement des recouvrements de sol, peinture, électricité.
À cette occasion, le fond du terrain, qui, depuis la
construction de l’église, était resté en
friche, est nivelé et aménagé en pelouse, ce qui
embellit considérablement les locaux. Une antenne parabolique
est installée sur le toit avec un système de projection
sur grand écran, ce qui permettra au district de recevoir en
direct la conférence générale, au même
titre que les pieux. Précédemment, le district
recevait, cinq semaines après la conférence, des
cassettes qui étaient alors visionnées à l’aide
d’une télévision.
À la fin de 1997,
les chiffres de la population pratiquante et semi-pratiquante
du district s’établissent comme suit :
Liège
Adultes 51
Primaire 12
Jeunes gens 4
Jeunes filles 4
Total 71
Sainte-Cène : 73
Ans
Adultes 37
Primaire 6
Jeunes gens 4
Jeunes filles 5
Total 52
Sainte-Cène : 41
Herstal
Adultes 21
Primaire 5
Jeunes gens 3
Jeunes filles 1
Total 30
Sainte-Cène : 28
Seraing
Adultes 22
Primaire 7
Jeunes gens 2
Total 31
Sainte-Cène : 28
Verviers
Adultes 22
Primaire 16
Jeunes gens 1
Total 39
Sainte-Cène : 33
Huy
Adultes 12
Primaire 3
Jeunes gens 1
Total 16
Sainte-Cène : 21
Les baptêmes sont
rares, ceux qui restent fidèles le sont encore plus. De toute
évidence, le district de Liège, autrefois prospère,
est devenu une partie pauvre de la vigne. Mais ceux qui le font vivre
aujourd’hui attendent avec confiance l’avènement
de jours meilleurs. Ils persévéreront jusqu’à
la fin.
APPENDICE
Le mardi 26 mai 1998, de
7 à 8 heures du matin, a eu lieu, dans le Parc de Tervuren,
non loin du Palais des Colonies, la cérémonie
officielle de consécration de la Belgique et du grand-duché
de Luxembourg à l’œuvre missionnaire.
L’endroit choisi
est situé au bout de la Blekerijdreef, dans une clairière
à laquelle aboutissent douze chemins et au milieu de laquelle
se trouvent trois gros rochers dont on dit qu’ils sont des
morceaux d’une météorite qui a atterri dans un
champ voisin et qu’on a transportés plus tard dans le
parc.
Sont présents :
Frère et sœur Jeffrey R. Holland, frère et sœur
Charles Didier (interrégion de l’Europe de l’Est),
le président et soeur Dieter Uchtdorf (interrégion de
l’Europe de l’Ouest), le président et sœur
H. Ray Hart (mission de Bruxelles), le président et sœur
Hoyt W. Brewster (mission d’Amsterdam), le président et
sœur Michel Sautier (pieu de Bruxelles), le président et
sœur Jo Buysse (pieu d’Anvers), le président et
sœur Marcel Kahne (district de Liège), frère et
sœur Wilfried Decoo (Anvers), frère Keith Bishop
(conseiller du président de mission) frère et sœur
Gabriel Fraikin, frère Albert Mesotten, frère et sœur
Armand Noé, frère et sœur Victor Verlinden, frère
et sœur Patrick Geuens, frère et sœur Jorge
Varela, et les missionnaires Jai D. Lebo, Bradford H. Johnson,
Timothy D. Shadel, Dustin R. Michel, Aaron G. Shaw et Aaron K.
Hawkins.
Programme
Cantique : La
première prière de Joseph Smith
Prière : Charles
Didier
Brèves
interventions : le président Uchtdorf et Charles
Didier
Témoignages : Michel
Sautier et Johan Buysse, présidents de pieu
Observations
préliminaires de Jeffrey R. Holland, du Conseil des
Douze
Je vous remercie d’être
tous là par cette belle matinée. Sœur Holland et
moi, nous nous estimons heureux d’avoir fait un aussi grand
voyage pour trouver tant d’amis. Un très bon esprit
préside aux préparatifs de cette consécration.
Notre cœur déborde quand nous sommes en la présence
du Seigneur et en la présence de bonnes personnes. Nous
savons, sœur Holland et moi, que nous sommes en la présence
des deux ici aujourd’hui.
Nous sommes
reconnaissants envers le président Uchtdorf, président
de l’Interrégion de l’Europe de l’Ouest, qui
a organisé cette consécration et a travaillé
avec vous tous pour le faire. Nous l’aimons et il vous aime.
Nous nous sentons également forts d’avoir frère
sœur Charles Didier avec nous aujourd’hui. Je suis sûr
que la foudre tomberait du ciel si nous devions consacrer la Belgique
sans avoir les Didier avec nous. Nous nous félicitons de
voir réunis dans ce grand cercle les représentants de
deux magnifiques pieux et de deux missions historiques. Nos chers
amis, les présidents Ray Hart et Hoyt Brewster, présidant
respectivement les missions de Bruxelles et d’Amsterdam et les
présidents Michel Sautier et Johan Buysse, présidant
respectivement les pieux de Bruxelles et d’Anvers. Frères
présidents, j’ai apprécié ce que vous avez
dit tous les deux. Ce bel esprit commence notre activité de ce
matin.
En prévision de
cette consécration, j’ai lu un peu d de l’histoire
de l’Europe, en particulier de celle de la Belgique. Bien
entendu, une grande partie de l’histoire des générations
actuelles parle de guerre. Cela nous brise le cœur qu’un
petit pays comme la Belgique ait pu connaître tant de
souffrances et d’effusion de sang, tant de difficultés
dans lesquelles des personnes innocentes ont été
gravement atteintes et des familles détruites. En lisant
l’histoire de l’Eglise au cours de cette période,
j’ai trouvé à maintes et maintes reprises des
histoires remarquables où l’on voit les femmes faire en
sorte que les choses continuent à marcher et brandir la
bannière de la foi au pays. Parfois leurs maris et leurs fils
étaient à la guerre, mais elles ont gardé la foi
et leurs familles. Sœurs, ce matin, je pense à vous et à
celles qui vous ont précédées. Consacrer un
pays, chercher des promesses pour une ère nouvelle ne serait
ni possible ni convenable s’il n’y avait pas à nos
côtés des sœurs représentant toutes les
sœurs qui, pendant tant d’années, ont tant donné
pour protéger l’Eglise et pour servir le Seigneur.
Lorsque notre bébé (ce n’est plus un bébé,
mais il sera toujours notre bébé) est parti pour
sa mission dans la République tchèque avec la première
vague des missionnaires qui sont allés dans ce pays, ce qui
restait des membres de l’Église d’avant le
communisme et d’avant le nazisme, c’étaient
essentiellement des sœurs, des femmes, dispersées dans
tout le pays, qui lisaient leurs Ecritures et épargnaient leur
dîme. Ainsi, sœurs, frères, merci. Je suis honoré.
Pourquoi cette
consécration ? Nous avons essayé de découvrir,
pays par pays, ceux où nous avons l’Église
ouverte à l’œuvre missionnaire, mais qui n’ont
pas été consacrés. Je suis certain que la
Belgique et le Luxembourg ont été inclus dans beaucoup
de bénédictions antérieures. Quand l’œuvre
a commencé, cela s’est fait au départ sous la
supervision de la vieille Mission des Pays-Bas. Des bénédictions
ont certainement aussi été prononcées sur toute
l’Europe. Je suis certain qu’il y a eu des bénédictions
lorsque la Mission française a été créée.
Il est certain que le Seigneur est attentif à vous et ce n’est
pas comme si vous aviez été sans bénédictions.
Mais, comme vous le
savez, les frères sont très soigneux en ce qui concerne
les registres au siège de l’Église. On a
récemment découvert que le Danemark et la Belgique, y
compris le Luxembourg, étaient les deux endroits de l’Europe
occidentale pour lesquels aucune prière de consécration
officielle n’est enregistrée. C’est pourquoi, le
président Monson sera dans une semaine au Danemark pour y
faire une prière de consécration, et c’est à
moi que revient cet honneur en Belgique. Nous allons associer
aujourd’hui le Luxembourg à cette dernière
bénédiction. La prière, à elle seule, ne
va pas tout changer, mais nous croyons qu’elle aidera en tout
et qu’elle sera une bénédiction pour tout le
monde. Telles sont notre foi et notre expérience, mais
c’est malgré tout à nous qu’incombe le
travail. Voilà donc pourquoi nous sommes ici. Je remercie tous
ceux qui ont fait des préparatifs et tout le travail pour
choisir un aussi bel emplacement. Je n’ai pas écrit de
prière pour cette occasion. D’une manière
générale, sauf pour les consécrations de
temples, nous n’écrivons pas de prière de
consécration à l’avance.
Deux observations
: Lorsque je vous inviterai à vous unir à
nous dans la prière, je voudrais vraiment que cela soit
littéral. Nous faisons cela ensemble. Nous sommes une petite
poignée d’entre les saints de Dieu. Beaucoup d’entre
vous représentent la tradition et l’histoire, le
sacrifice de vous-mêmes et de vos ancêtres qui nous ont
donné cette Église en Belgique et au Luxembourg. Je
serai donc le porte-parole, mais je vous demande de prier. Nous
ferons cela ensemble.
Deuxièmement, dans
le même esprit dans lequel nous consacrons le pays, nous nous
consacrons nous-mêmes à l’œuvre de l’Église
et à l’édification du royaume. Lorsque le jour
sera terminé et que l’œuvre nous attendra
toujours, nous devrons nous-mêmes nous consacrer pour recevoir
cette bénédiction. Dieu nous bénira en justice
et nous donnera tout ce que nous demandons. Il fait ses miracles par
l’intermédiaire de saints des derniers jours tout à
fait ordinaires, tout comme vous et tout comme moi. Par la foi et la
puissance céleste, il nous a rendus plus grands et meilleurs
que nous le sommes. Unissez-vous maintenant à moi dans cette
prière de consécration.
Prière
Notre Père céleste
saint et bien-aimé. Nous nous sommes rassemblés ici par
cette belle matinée belge dans un bosquet où chantent
les oiseaux et où nous baignons dans une ambiance de
révélation et d’espoir. Nous pensons aux choses
merveilleuses qui se sont produites dans des bosquets, où les
arbres ont été comme des cathédrales longtemps
avant qu’il y ait des églises. Nous commémorons
ce matin ton apparition et celle de ton Fils à Joseph Smith,
le prophète, dans un bosquet de ce genre, pour rétablir
sur la terre la promesse de l’Evangile de Jésus-Christ
avec sa grâce salvatrice et sa merveilleuse capacité de
changer les vies. Par-dessus tout, toi et ton Fils, vous nous avez
accordé le don de puissance de nous ressusciter d’entre
les morts, de nous relever des transgressions du péché
et de la captivité du tombeau, pour nous lever et vivre avec
toi dans une vie parfaite, glorifiée, heureuse et sûre,
avec nos enfants et les enfants de nos enfants jusqu’à
la fin des temps. Nous sommes à peine capables d’exprimer
les sentiments de notre cœur pour un tel Evangile, pour de tels
privilèges et pour tant, tant de bénédictions,
notamment la bénédiction d’être ici, de
pouvoir nous réjouir et de penser à la croissance de
l’Église dans les jours à venir.
Ceci est un beau pays et
nous sommes dans un bel endroit. Les gens sont beaux et les visiteurs
qui viennent ici sont beaux. Nous avons un mélange merveilleux
de la population internationale de l’Église rassemblé
dans ces pieux et ces missions. Mettant de côté
l’hostilité passée et les siècles de
difficultés qui ont existé dans tant de pays d’Europe,
la Belgique et le Luxembourg qui ont tant souffert de beaucoup de ces
moments sont maintenant de merveilleux symboles de la foi et de la
fraternité de la prêtrise par lesquelles l’Evangile
rétabli peut nous élever au-dessus des labeurs
terrestres et nous tourner vers les possibilités célestes.
Avec de l’amour
dans notre cœur et de l’amour pour toi, notre Dieu, nous
sommes reconnaissants du pouvoir de ce pays, de sa situation
stratégique, haut-lieu de l’organisation d’une
nouvelle communauté européenne qui recèle de
grandes promesses et qui sera une force économique et
politique vitale dans le monde. Historiquement parlant, le siège
de l’OTAN et des autres forces qui ont veillé à
ce que le monde reste propice à la démocratie et à
la prédication de l’Evangile a été centré
ici. Nous prions, Père céleste, pour qu’en dépit
des années difficiles du passé, ce jour marque une
vision nouvelle de la vie en Belgique, au Luxembourg, aux Pays-Bas et
en France, en Allemagne et dans tous les pays qui nous entourent dans
l’œuvre que nous appelons l’Interrégion de
l’Europe de l’Ouest de l’Église de
Jésus-Christ des saints des derniers jours.
Ce moment
de consécration nous donne un grand courage. Il nous donne une
raison de nous rappeler que même aux jours les plus sombres de
la guerre et dans les souffrances personnelles les plus grandes, il y
a une espérance d’avenir. Il y a, devant nous, la vie,
la lumière et la gloire. Il y a la fraternité et la
vérité. Il y a toujours de la puissance dans ton trône
et de la grâce dans ta gloire. Comme nous t’aimons pour
cela et le savourons dans notre vie !
Maintenant que
ces pays évoluent
pour devenir une
force puissante dans
une Europe unie,
fasse, Père
céleste, que
l’Evangile de
Jésus-Christ aille de
l’avant en
Belgique, au
Luxembourg et dans
cette nouvelle communauté
européenne. Dans
notre prière et
cette consécration que
nous faisons ici
aujourd’hui, nous
demandons que tu
rattaches, que tu
soudes, que
tu relies inséparablement
la puissance de
l’Evangile à
l’influence économique
et politique qui
sortira de la Belgique
vers l’Europe et
vers le monde
entier. Nous
pensons qu’il n’est
pas mal,
nous pensons qu’il
n’est pas injuste
de demander que
le message de
l’Evangile joue
un rôle central dans
la nouvelle communauté
européenne suite à
notre prière
d’aujourd’hui.
Tu sais
que ton Église
existe ici depuis
plus d’un siècle
et que les
premiers missionnaires et
les premiers saints
ont donné tout
ce qu’ils avaient
pour édifier le
royaume. Nous
avons eu un bon
début. Veuille
dédier et consacrer
leurs efforts et
ajouter à cette fin
cette prière de
consécration pour un
renouveau plus grand,
un nouvel élan
et des messages
supplémentaires du
ciel pour soutenir
nos missionnaires et
nos membres,
l’enfant le
plus jeune parmi
nous et le
membre le plus âgé
vivant dans nos
branches. Nous
demandons que tous se sentent
édifié par nos
efforts d’aujourd’hui
et sentent les
effets de cette
prière pour rendre
ce pays beau et
lumineux, rempli
de promesse,
rempli de gloire,
édifiant sur son
passé fort et
courageux pour créer
un avenir spirituel
beau et efficace.
Père
céleste, au
nom du Seigneur
Jésus-Christ, par
la sainte autorité
apostolique dont la
réception m’a
rempli du sentiment
de ma petitesse,
et agissant aujourd’hui
directement à la
demande du président
Gordon B. Hinckley, prophète, voyant
et révélateur,
nous consacrons le
royaume de Belgique
et le grand-duché
de Luxembourg à
la prédication de
l’Evangile et
à l’établissement
de l’Église,
à l’édification
de Sion jusqu’à
ce que le
Christ vienne,
afin que ces
pays, avec
les autres pays
autour d’eux,
parviennent à pleine
maturité et gloire.
Nous demandons que
l’Esprit du
seigneur, ton
Esprit, se
déverse ici,
que le pouvoir
de la prêtrise,
ta Prêtrise,
soit manifeste afin
que les saints
puissent se lever,
s’avancer et
à être reçus par
le Sauveur du
monde, Seigneur
des seigneurs et
Roi des rois
avec le pouvoir
duquel nous prions
aujourd’hui.
En bénissant
et en consacrant
ainsi le pays,
nous bénissons les
missionnaires, afin qu’ils
soient fidèles et
déterminés dans
leur volonté de
donner une espérance
nouvelle et une
vie nouvelle à
ces gens. Nous
bénissons ces deux
excellents présidents
de mission qui
sont là avec
nous. Nous
prions pour
eux, pour leurs prédécesseurs
et pour leurs
successeurs. Nous
te remercions pour
le président Hart et
le président Brewster
et pour tous
ceux qui ont
œuvré à
des époques beaucoup
plus difficiles.
Nous te remercions
d’avance pour
les autres qui
viendront et poursuivront
l’œuvre. Nous
te remercions pour
ces deux excellents présidents
de pieu,
le président Sautier
et le président
Buysse, qui représentent
les assemblées de
tout le pays
jusqu’aux frontières
nationales et au-delà.
Nous te remercions
pour leurs prédécesseurs
et leurs successeurs
et la foule
de dirigeants de
la prêtrise qui
s’avanceront et
oeuvreront d’une
manière remarquable
avec des épouses
et des dirigeants
d’auxiliaires
merveilleux à leurs
côtés. Nous
prions pour tous
et demandons
une dotation spéciale
sur nous pour
que les membres
et les missionnaires
puissent travailler ensemble
d’une manière
tout à fait nouvelle
et puissante pour
unifier l’Église
et apporté
la puissance du
Christ dans le cœur des
néerlandophones, des
francophones et de
tous ceux qui
auront un effet sur l’avenir
spirituel de la Belgique
et du Luxembourg.
Nous prions
pour les enfants
de l’Église,
afin qu’ils soient
protégés et
exempts du mal,
du péché et
du sang de
cette génération.
Nous demandons qu’ils
s’élèvent
au-dessus de la pornographie et de la vulgarité,
du mal et
de l’influence
destructrice qui peuvent
tellement entourer nos
enfants de l’Europe de
l’Ouest.
Élève-les et
sauve-les,
Père céleste.
Serre nos enfants
contre ta poitrine.
Donne-leur la bénédiction
de voir l’Église
aller de l’avant d’une
manière spectaculaire,
décuplée,
centuplée à cause de
leur pureté et
de leurs services.
Bénis les
membres les plus
âgés parmi nous,
les braves pionniers
qui sont réunis ici
dans ce cercle
et les autres
plus âgés qui
n’ont pas pu
être ici.
Bénis-les pour leur
foi. Bénis-les
pour leur volonté
de pratiquer l’Evangile
et de l’aimer,
d’avoir été
loyaux et fidèles
dans la paix
et dans la
guerre, dans
les bonnes et
les mauvaises périodes,
dans la famine
et l’abondance.
Bénis les bonnes
personnes de partout
dans ces pieux et ces
missions pour leur fidélité
et leur volonté
d’être fidèles.
Maintenant,
Père, nous
demandons une bénédiction
sur le roi,
sur le gouvernement,
sur l’économie.
Nous demandons une
bénédiction sur
le pays,
sur sa capacité
d’être fertile et
productif. Nous
demandons une nation
féconde et une
période abondante en
Belgique et au
Luxembourg et sur
tous les pays
d’Europe de
l’Ouest qui
nous accompagnent.
Nous savons comment
y parvenir,
nous savons que
nous, qui sommes
dans ce cercle,
devons nous reconsacrer,
que nous devons
nous engager à
faire nos meilleurs efforts pour
nous renouveler,
pour aller au
temple et pour
prendre la Sainte-Cène,
pour payer notre
dîme et nous
humilier dans tous
les aspects du
service auquel nous
sommes appelés.
Puissions-nous redoubler
d’efforts, renouveler
notre énergie et
nous reconsacrer
tout comme nous
avons reconsacré cette
nation, ce
pays, ces gens,
et plaidons pour
eux.
Rends-nous,
Père céleste,
plus que ce
que nous sommes. Prends-nous
avec nos limites
et notre manque de capacité.
Prends-nous et
rends-nous plus forts.
Élève-nous.
Mets-nous sur
le droit chemin.
Aide-nous à nous
repentir. Bénis
nos efforts.
Nous invoquons ces
bénédictions et
d’autres semblables sur
chaque foyer,
chaque famille,
chaque paroisse,
pieu et mission.
La sainteté de
cette matinée nous
rappelle la première
prière de Joseph
Smith, que
nous venons de
chanter. Nous
prions pour faire
avancer cette œuvre et
cette vision jusqu’à
ce que le Sauveur
soit nôtre et
que nous soyons
siens au grand jour
millénaire. C’est
dans ce but
que nous consacrons
ce pays et réaffirmons
l’œuvre et le
succès missionnaire de
l’Église de
Jésus-Christ des
saints des derniers jours, au
nom sacré et
saint du Seigneur
Jésus-Christ. Amen.
Cantique :
Viens et suis-moi
Cette cérémonie
est suivie, le soir, par une conférence à Bruxelles 1.
Il y a environ 600 personnes présentes. Des discours sont
prononcés par frère et sœur Didier, frère
et sœur Uchtdorf, sœur Holland et frère Holland,
qui laisse sa bénédiction apostolique.
Le 15 novembre 1999, la
branche de Huy quitte les Salons Charlemagne, après avoir loué
un bâtiment constitué de deux niveaux ayant précédemment
servi de salle d’exposition pour des cuisines. Le bâtiment
est situé au 74 de la rue des Vergiers, à Tihange et a
été joliment aménagé par le service des
bâtiments. A cette date, la population pratiquante est
constituée d’une dizaine de personnes.
Constatant les
difficultés rencontrées par les branches de Seraing et
Herstal (population vieillissante, baptêmes rares, encadrement
pratiquement nul, isolement des jeunes, qui abandonnent une Eglise où
ils sont isolés et ne rencontrent pas d’amis), le
président de district de l’époque demandait
depuis deux ans la suppression de ces deux branches et leur fusion
avec Liège et Ans. Il est finalement donné suite à
cette demande en janvier 2000 et, le 26 mars, au cours de la
conférence de district, Seraing, Herstal et Verviers sont
supprimés et deux nouvelles branches sont créées,
Liège 1 à Grivegnée et Liège 2 à
Ans, les deux unités ayant la Meuse comme frontière
commune. Les membres de Herstal, ainsi qu’une partie de ceux de
Seraing, se retrouvent ainsi à Liège 2 et ceux de
Verviers et l’autre partie de Seraing se retrouvent à
Liège 1. Ce regroupement des forces permet d’avoir des
Primaires, des groupes de jeunes gens et de jeunes filles, ainsi que
de jeunes adultes plus étoffés et plus efficaces et un
encadrement suffisant pour que l’Eglise marche bien. Jean-Paul
Baar, anciennement de Verviers, devient président de la
branche de Liège 1 et Jean-Louis Cuvelier reste président
à Liège 2.
Le district de Liège
ainsi recomposé est constitué de trois branches,
Liège 1, Liège 2 et Huy et couvre le territoire de la
province de Liège et d’une partie de la province de
Luxembourg, le reste relevant du district de Metz.
Présidents de
la Mission française
John Taylor (1850-51)
Curtis E.
Bolton (1851-53)
Andrew L.
Lamoreaux (1853-54)
William C.
Dunbar (1854-56)
George L.
Keaton (1856-58)
Mark Barnes (1858-59)
Louis Bertrand (1859-64)
Partie de la Mission
anglaise (1864-1913)
Edgard B.
Brossard (1913-14)
Benjamin F.
Howells (1914)
Russell H.
Blood (1924-25)
Ernest C.
Rossiter (1925-28)
Peter Rulon
Christensen (1928-29)
Golden L.
Woolf (1929-33)
Daniel
J. Lang (1933-36)
Octave
F. Ursenbach (1936-38)
Joseph E.
Evans (1938-39)
James L.
Barker (1946-50)
Golden L.
Woolf (1950-53)
Harold W. Lee (1953-57)
Milton R.
Christensen (1957-59)
Edgard B.
Brossard (1959-61)
Rulon T.
Hinckley (1961-63)
Présidents
de la Mission franco-belge, plus tard belge de Bruxelles
Joseph T.
Edmunds (1963-66)
James M.
Paramore (1966-69)
Thomas H.
Brown (1969-72)
Donald K.
Barton (1972-75)
Virgil J.
Parker (1975-78)
James S.
Arrigona (1978-81)
C. Steven
Hatch (1981-83)
Morris D.
Gardner (1983-85)
G. Perrin
Walker (1985-88)
Earl J.
Roueche (1988-91)
Christopher
Frogley (1991-94)
Justin R.
Eccles (1994-97)
H. Ray Hart (1997-00)
Ronald T.
Harrison (2000-)
Présidents
locaux du district belge
1936-49 : Paul J.
Devignez
———————————
1974-77 : Joseph Scheen
Présidents
locaux du district de Liège
1950 : Joseph Frédérick
1951 : Charles Devignez
1957 : Alexandre
Secrétin
1969-1974 : Marcel Kahne
———————————
1994
: Marcel Kahne
1999
: Michael Schuerch
Présidents du
pieu de Bruxelles
1977
: Joseph Scheen
1983 :
Willy Dupuis
1991 :
Michel Sautier
1999 :
Richard Van Hulst
Présidents de
branche locaux
Ans
1994
: Michaël Schuerch
2000 : Fusion d’Ans
avec Herstal et Seraing. Devient Liège 2
2000 : Jean-Louis
Cuvelier
Herstal
1932 à
1950 : Jean-François Kerkaert
1967 à
1971 : Robert Vanvolcksom
1974 : Jean-Claude
Dourte
1977 : Dario Tomaselli
1982 : Clément
Gobin
1986 : Charles Walrant
1989 : Dario Tomaselli
1995 : Ronald Plasman
2000 : Fermeture de
Herstal
Huy
1967 : Marcel Kahne
1969 : Pierre Henkinet
1974 : Lucien Lapagne
1995 : Lucien Lapagne
Liège
1930-31 : Charles Jean
Devignez
1932 : Arthur Horbach
1936 : Alphonse Rahir
1949 : Henri Lahon
1949 : Joseph Devignez
1953 : Clément
Gobin
1960 : Gustave Paquay
1963 : Lucien Daune
1965 : Charles Didier
1966 : Jean-Claude
Dourte
1968 : Charles Didier
1970 : Richard Hubin
1972 : Philippe Massin
1972 : Lucien Daune
1974 : Henri Christiaen
1976 : Gustave Paquay
1978 : André
Mochamps
1985 : Gustave Paquay
1993 : Patrick Geuens
1999 : René
Montulet
2000 : Fusion de Liège
avec Verviers et Seraing. Devient Liège 1.
2000 : Jean-Paul Baar
Seraing
1931-32 : Édouard
Lambert
1935-47 : Joseph
Hasoppe
1950-52 : Moïse
Stoumont
1952-57 : Alexandre
Secrétin
1959-60 : Armand
Noé
1960-61 : Marcel
Lodomez
1961- ? : Jacques Demal
Célestin Fort
1969 ? : Daniel Mochamps
1975-78 : Armand Noé
1978-84 : Francis
Keysers
1984-90 : Armand
Noé
1990-98 : André
Stoumont
1998-99 : René
Geuens
2000 :
Fermeture de Seraing
Verviers
1936 : René
Bloemen
1939 : Jacques d’Emal
1969 ? : Philippe
Dejardin
1976 : Marcel Gehlen
1982 : André
Defauwes
1985 : Henri Sail
1991 : Claude Proumen
1992 : John Denis
2000 : Fermeture de
Verviers
Missionnaires locaux
[9]
Ginette
François (de Namur) : Paris, 1953
Lucie
Lodomez (de Liège) : Paris, août 1957
Monique
Jackson (de Bruxelles) : Paris, 1957
Anita
Secrétin (de Liège) : Paris, 1957
Francis
Putman (de Bruxelles) : Paris (6 mois)
Jacqueline
Didier (de Namur) : Paris, septembre 1959
Marcel
Kahne (de Namur) : Paris, juillet 1960
Micheline
Massard (de Herstal) : Paris, octobre 1960
Marie-Hélène
Albert (de Herstal) : Genève, 1965
Marie-Claire
Colassin (de Charleroi) : Française de l’Est, octobre 1966
Jacqueline
Coenen (de Liège) : Londres sud, février 1968
Jacqueline Delbrouwire
(de Liège) : Londres, 1968
Cornélia
Tomaselli (de Herstal) : Firenze, décembre 1968
Marc
Wiame (de Bruxelles) : Papeete, 1969
Lucy
Smits (de Bruxelles) : Papeete, 1969
Lionel
Maltère (de Charleroi) : Montréal, janvier 1970
Charles et Lucie Didier
(de Liège) : Genève, juillet 1970
Viviane
Delogne (de Charleroi) : Londres sud, septembre 1970
Marie-Louise
Dirickx (de Liège) : Papeete, août 1971
Roger
Maltère (de Charleroi) : Papeete, avril 1972
Claude
Strubbe (de Liège) : Papeete, septembre 1972
Sidney et Anita
Sager (de Liège) : Genève, juillet 1973
André
Stoumont (de Seraing) : Londres, septembre 1973
Angeline
Fontaine (de Herstal) : Montréal, janvier 1975
Théo
Kool (de Liège) : Birmingham, octobre 1975
Paul
Kool (de Liège) : Toronto, octobre 1976
Omer
Pirlet (de Namur) : Genève, janvier 1977
Jeanine
Daelman (de Liège) : Genève, février 1977
Marc
Vannuvel (de Bruxelles) : Birmingham, février 1977
Nadine
Sermeus (de Bruxelles) : Toulouse, février 1977
Alice
Verfeuil (de Liège) : Paris, mars 1977
Serge
Lizière (de Seraing) : Toulouse, mars 1977
Richard
Vanhulst (de Charleroi) : Paris, juillet 1977
Marc
Daelman (de Liège) : Paris, décembre 1977
Francine
Decerf (de Liège) : Manchester, décembre 1977
Vincent
Renard (de Mons) : Genève, janvier 1978
Françoise
Jaumotte (de Namur) : Montréal, mars 1978
Kurt
Walters (S.H.A.P.E.) : Londres Est, juin 1978
Patrick
Vannuvel (de Bruxelles 1) : Bristol, août 1978
Jean-Luc De
Ligne (de Bruxelles 1) : Londres, novembre 1978
Kurt McLaws (de Bruxelles
2) : Londres, novembre 1978
Alain Lambert (de Bruxelles
1) : Paris, janvier 1979
Timon L.
Marshall (de Bruxelles 2) : Barcelone, juillet 1979
Anne-Marie Germeaux
(de Nivelles) : Montréal, octobre 1979
Michael
Schuerch (de Herstal) : Bruxelles, décembre 1979
Mathilde
Debiscop (de Charleroi) : Temple suisse, janvier 1980
Marie-France Robaeys
(de Nivelles) : Paris, janvier 1980
Gerard K.
Moffit (de Bruxelles 2) : Toulouse, août 1980
Scott Adams (de Bruxelles
2) : Barcelone, septembre 1980
Jean-Pierre
Baret (de Liège) : Paris, novembre 1980
Marc De Ligne (de Bruxelles
1) : Birmingham, décembre 1980
Guy
Hénoumont (de Verviers) : Toulouse, décembre 1980
Nancy
Vetcour (de Liège) : Toulouse, mars 1981
Davis
Tilton (S.H.A.P.E.) : Japon, juillet 1981
Hubert
Dampt (de Charleville) : Bristol, mars 1982
Jean-Michel
Dampt (de Charleville) : Leeds, mars 1982
Mbuy
Nkitabungi (de Bruxelles 1) : Coventry, avril 1982
Anne
Gilet (de Verviers) : Montréal, novembre 1982
Régine
Pierret (de Namur) : Costa Rica, février 1983
Concetta
Bellantoni (de Charleroi) : Paris, avril 1983
Louisette Van
Daele (de Charleroi) : Genève, juin 1983
Dominique
Scheen (de Nivelles) : Amsterdam, août 1983
Tony van
Ghysegem (de Bruxelles 1) : Amsterdam, août 1983
Enver Kavak (de Bruxelles
1) : Paris, novembre 1983
René
Montulet (de Liège) : île de la Réunion , décembre 1983
Thérèse
Antoine (de Verviers) : Salt Lake City, novembre 1984
Gérald
Kahne (de Namur) : Paris, novembre 1984
Christian
Bertacchini (de Bruxelles 1) : Amsterdam, décembre 1984
Bruno Kahne (de Namur) : Salt
Lake City Nord, juin 1986
Jean-Claude
Welche (de Charleroi) : oct 1986
Pierre
Cockx (de Charleroi) : Amsterdam, novembre 1986
Luc
Desmedt (de Nivelles) : Paris/Bordeaux, décembre 1988
Anne-Mylène
Coosnapa (de Bruxelles 1) : Paris/Réunion, décembre 1988
Daniel
Desmedt (de Nivelles) : Paris/Bordeaux, février 1989
Ralph
Valette (de Liège) : Amsterdam, février 1989
Michel
Adriaensen (de Bruxelles 1) : Paris/Réunion, 1989
Pascale
Flamme (de Namur) : Bordeaux, mars 1989
Jean-Marc
Selvon (de Namur) : Réunion
Antonius
Renard (de Mons) : Pays-Bas, juin 1989
Michel
Poulaert (de Bruxelles 1) : Pays-Bas, février 1990
Dominique
Orsini (de Bruxelles 1) : Pays-Bas, février 1990
Todd Adams (de Bruxelles
Int.)
Pierre
Tousset (de Herstal) : Bristol, avril 1991
Fabienne
Kahne (de Namur : Bristol, août 1991
Frédérique
Badoux (de Namur) : Arizona, avril 1992
Marie
Knuts (de Bruxelles) : Marseille, juin 1992
Pierre Kahne (de Namur) :
Marseille, juillet 1992
Catou
Mahieu (de Charleroi) : Leeds, septembre 1992
Heather
McArthur (de Bruxelles Int.) : Brésil, septembre 1992
Jean-Philippe
Silvestrin (de Namur) : Paris, novembre 1992
Maxime/Louise
Martin (de Bruxelles Louise) : Antilles, janvier 1993
Jean-Luc
Marichal (de Liège) : Bordeaux, février 1993)
John
Tomaselli (de Herstal) : Rome, avril 1993
Eddy
Busquin (de Charleroi) : Marseille, août 1993
Ernese Noszek (de Bruxelles
Louise) : Marseille, mars 1994
Rudy
Lambé (de Namur) : Marseille, mars 1994
David Orsini (de Bruxelles
1) : Paris, mai 1994
Lara Blackmer (de Bruxelles
Int.) : Marseille, juillet 1994
David Orsini (de Bruxelles
1) : Paris, mai 1994
Robert
Wadsworth (de Bruxelles Int.) : Tokyo Nord, juillet 1994
Frank Potiez (de Bruxelles
Louise) : Leeds, octobre 1994
Aphy Mputu (de Bruxelles
1) : Marseille, avril 1995
Nicolas
Fiévet (de Namur) : Paris, mai 1995
Christian
Mulholland (de Bruxelles Int.) : Zurich, septembre 1995
Xavier Istace (de Charleroi
1) : Floride, septembre 1995
Sophie
Barthélemy (de Charleroi 1) : octobre 1995
Lawton
Smith (S.H.A.P.E.) : Brésil, novembre 1995
Louise Martin (de Bruxelles
Louise) : Athènes, septembre 1996
Maximo Martin (de Bruxelles
Louise) : Athènes, septembre 1996
Loranna
Kearsley (de Bruxelles Int.) : Toronto Ouest, février 1997
Christophe
Depiesse (de Bruxelles 1[10]) : Paris,
octobre 1997
Bernardin
Moussa (de Bruxelles 1) : Londres Sud, octobre 1997
Antoine
Fraikin (de Bruxelles 1) : Leeds, janvier 1998
Sandra De Vos (de Bruxelles
1) : Suva, Fiji, janvier 1998
Julienne
Viegas (de Bruxelles 1) : Utah Temple Square, avril 1998
Bérénice
Delrue (de Bruxelles 1) : Utah Temple Square, mai 1998
Seth Herway (de Bruxelles
Int.) : Japon Fukuoka, juillet 1998
Jared
Mulholland (de Bruxelles Int.) : Philippines, août 1998
Sources
Gary Ray Chard, A
History of the French Mission 1850-1960, Master’s Thesis,
Utah State University, 1965
Gary
Ray Chard, History
of the Belgian District of the French Mission,
Archives du département d’histoire de l’Église.
Utilisé avec la permission de
l’Église.
(« History of
the Liège Conference », dans History of the
Netherlands Mission, compilée par Frank I. Kooyman),
Archives du département d’histoire de l’Église.
Utilisé avec la permission de l’Église.
Liege Conference -
History compiled by Frank I. Kooyman under the direction of Andrew
Jenson, Archives du département
d’histoire de l’Église. Utilisé avec la
permission de l’Église.
Compte rendu
dactylographié de l’interview de Joseph Hasoppe par
Davis Bitton (30-1-1973), Département d’histoire de
l’Église
Relevé des
baptêmes de 1889 à 1930, en possession de la famille
Marichal
James M. Paramore, 1969
Mission Report, document dactylographié.
Rapports historiques
trimestriels de la branche de Herstal 1958-1971.
Jean Lemblé, Dieu
et les Français, éditions Liahona, 1986
Correspondance de Joseph
Devignez, Clément Gobin, Germaine Ista Koncurat, Roger Dock
Germaine Ista Koncurat,
Book of Remembrance
Lina Tomaselli, Histoire
de la Société de secours, Herstal
Interview enregistrée
de Josette Pirlot
Notes de Nancy Baret,
Gaby Douhard, Gabriel Fraikin, Clara Lodomez, Pierre et Renée
Sel
[1]Fortunée
Lamberty avait conservé toutes les Étoile
depuis 1930. Sentant sa fin proche et souhaitant que sa collection
soit conservée par quelqu’un qui en ferait bon usage,
elle en fit don à l’auteur. Son voeu a été
exaucé puisque c’est cette collection qui a servi à
faire la présente histoire.
[2]La
date de l’appel de Jean-François Kerkaert n’apparaît
ni dans L’Étoile
ni dans l’histoire de la mission. Des missionnaires sont
mentionnés comme présidents de branche jusqu’en
1932. Mais en décembre 1932, le secrétaire de la
Mission note : « Le district a connu un grand
changement, la direction de trois branches ayant été
confiée aux frères locaux. » Il est donc
certain que frère Kerkaert a été nommé
président au cours de l’année 1932.
[3]On
raconte que les fonds pour la construction du bâtiment ont été
offerts par Browning, actionnaire à la FN, inventeur du
pistolet automatique qui porte son nom et descendant de l’armurier
de Nauvoo, mais aucune confirmation de cela n’a pu être
trouvée dans les textes de l’époque. D’après
Joseph Devignez, Joseph T. Edmunds, premier président de la
Mission franco-belge (1963-66), voulant en avoir le coeur net,
s’informera auprès du bureau de l’historien de
l’Église, mais recevra une réponse négative.
[4]Clément
Gobin décrit avec humour certains frères de l’époque.
À propos de frère Devignez et de frère Brouns,
il écrit : « L’un avait fait les hautes
études commerciales, l’autre était un mineur de
fond. Paul Devignez faisait des discours impressionnants, frère
Brouns, un garçon dévoué à cent pour
cent, nous amusait avec son langage limité à son
instruction. Il y eut beaucoup d’autres de ces hommes simples
et sincères. Par exemple, Papa Lahon, dont l’expression
favorite était : ‘Que les
ceusses et les celles qui
n’ont pas compris se retirent.’ Frère Demal,
père, avait une prédilection pour cette phrase qui
était répétée dans chacun de ses
discours : ‘Nous sommes au dernier samedi de la dernière
semaine.’ Inutile de vous dire que lorsque frère Demal
faisait un discours, nous attendions cette citation avec
impatience. »
[5]
Lorsque Jacques d’Emal (ou Demal) est appelé comme
président de la branche de Seraing, en juillet 1961, une
notice biographique est insérée à son sujet
dans le registre historique de la branche :
« Jacques D’Emal est
né à Herve, dans la province de Liège, le 9
novembre 1883, fils aîné d’une nombreuse famille
de religion catholique, religion qu’il abandonna après
sa première communion.... La guerre de 1914 le surprit à
Dunkerque... En 1917 il fut envoyé en Angleterre... Pendant
le peu de temps qu’il revint au pays, il connut l’Église...
il fut baptisé le 13 août 1923... Il fut, avant son
retour en Angleterre, appelé à la Prêtrise
d’Aaron, à l’office de diacre. [Il] repartit pour
Londres... Il revint en Belgique avec sa famille [en 1930]... À
la déclaration de la guerre [40-45, il] fut envoyé à
Verviers comme président de branche... En 1941, il fut
envoyé à Pankoff, district de Berlin, par les
autorités allemandes, d’où il revint six mois
après. La situation trouble de cette période l’obligea
à quitter Verviers, où il avait été
nommé en 1939 commandant de la défense passive. Il
revint à Liège, où sa vie fut d’une
activité continuelle... En 1954 il partit avec soeur Demal
rejoindre leur fille Yvonne à Salt Lake City. [Il y devient
grand-prêtre, mais décide en juillet 1960 de revenir en
Belgique, où il reprend son activité. Quand il est
appelé comme président de la branche de Seraing, une
branche qui a fortement décliné – 24 personnes à
la réunion de Sainte-Cène – il a 78 ans]. »
[6]
Dans une lettre à l’auteur, Germaine Koncurat écrit,
à propos de la mère de Joseph Hasoppe, Marie Barbe
Nélissen : « Je me souviens de son vibrant et
sincère témoignage. Pour moi, elle était une
femme modèle. »
[7]L’ancienne
église sera rasée plus tard pour faire place au
parking d’une grande surface.
[8]Le
bâtiment sera utilisé comme temple maçonnique.
[9]
Les recherches sur la période de 1989 à 1993 n’étaient
pas terminées à la date de publication.