Doctrine
et Alliances
Contexte
des sections 52, 57, 58
Jed Woodworth
Tout
au long de l’histoire de l’Occident, les chrétiens
de toutes sortes ont aspiré à un nouveau ciel et à
une nouvelle terre. La vision époustouflante de Jean le
révélateur, dans laquelle il voit « descendre du
ciel, d’auprès de Dieu, la ville sainte, la nouvelle
Jérusalem », préparant la voie pour le retour de
Jésus-Christ comme Seigneur et Roi, a suscité l’espoir
et les aspirations de beaucoup [1]. Qu’était la nouvelle
Jérusalem ? Était-ce, comme l’a soutenu
Saint-Augustin, une métaphore de l’immortalité et
de l’éternité des saints [2] ? Ou était-ce
quelque chose de plus littéral, comme le croyaient les
Puritains américains du XVIIe siècle quand ils
imaginaient que leur colonie était une source de régénération
religieuse, une « nouvelle » Angleterre [3] ?
L’Église
rétablie de Jésus-Christ en était encore à
ses débuts, elle avait moins de six mois d’existence,
lorsque les saints des derniers jours ont commencé à
voir la Nouvelle Jérusalem à leur façon [4].
Dans les premières révélations de Joseph Smith,
cette entité n’est décrite ni comme une métaphore
ni comme une colonie. C'était, en fait, une ville que les
saints devaient bâtir. La nouvelle Jérusalem, aussi
appelée Sion, devait être un refuge, un havre de paix,
un « lieu central. » [5]
Deux
questions sont immédiatement venues à l’esprit
des saints. La première était de savoir où le
Seigneur voulait que la Nouvelle Jérusalem soit construite. La
deuxième était de savoir qui serait bienvenu dans la
ville. Une révélation donnée à Joseph
Smith en août 1830 a offert une première réponse
en commandant à Oliver Cowdery, Parley Pratt et plusieurs
autres de se diriger vers l’ouest tout en prêchant en
chemin. Le Seigneur leur a commandé d’aller chez les
Lamanites, faisant référence au nom que les premiers
saints utilisaient pour désigner les Amérindiens, et de
leur prêcher son Évangile pour que son Église
soit établie parmi eux6. Les révélations
disaient que le site de la ville serait « parmi les Lamanites.
» [7]
Le
groupe de Cowdery a prêché à Kirtland (Ohio) et
dans ses alentours, et a converti beaucoup de gens. Puis, il a
parcouru des centaines de kilomètres du sud à l’ouest,
se retrouvant pour finir à la frontière occidentale des
États-Unis, entre l’état du Missouri et le
territoire indien. Ces missionnaires ont prêché dans
plusieurs tribus mais très vite des agents fédéraux
chargés de gérer les relations entre les blancs et les
Indiens leur ont ordonné de quitter le territoire [8]. Ce fut
une nouvelle décourageante, mais Joseph Smith était
inébranlable, soutenu comme il l’était par la
voix de Dieu. Dans une révélation maintenant connue
comme Doctrine et Alliances 52, donnée en juin 1831, le
Seigneur a commandé à Joseph Smith de se rendre au
Missouri, le pays qu’il consacrerait à son peuple [9].
C’est là que le site de la ville de Sion serait révélé.
Comme
il l’avait fait des millénaires auparavant avec le pays
de Canaan, Dieu avait désigné le pays comme sacré
avant que le peuple de son alliance ne s’y installe, et comme
Canaan avant lui, le Missouri n’était pas vide quand le
peuple de l’alliance est arrivé [10]. Le site où
les saints avaient été appelés à se
rassembler avait une histoire d’occupation longue et
compliquée.
Frontières
contestées
Une
fois arrivé au Missouri, Joseph Smith a appris par révélation
que le site de la ville de Sion se trouvait sur des terres situées
en dessous d’une courbe du fleuve Missouri, à environ
dix miles (seize kilomètres) à l’est de la ligne
délimitant le territoire indien et le Missouri (actuellement
la frontière entre le Missouri et le Kansas). Pendant des
générations cette région de l’ouest du
Missouri a été le foyer de tribus Sioux du centre.
Jusqu’à la fin des années 1600, les Indiens de ce
groupe linguistique ont migré depuis le sud de la vallée
de l’Ohio, jusqu’au Mississipi, vers l’ouest à
travers le Missouri inférieur, pour s’installer sur les
falaises riches et fertiles entre les bois à l’est et
les grandes plaines à l’ouest [11].
Après
un siècle de turbulence pendant lequel les maladies
européennes ont causé des ravages parmi les
Amérindiens, les peuples de Sioux du centre se sont
réorganisés en différentes tribus. Les
Wah-haz-he (« le peuple en amont »), que les français
ont appelé les Osages, sont devenus les principaux habitants
du Missouri inférieur. Décrit comme un peuple «
grand, robuste, aux larges épaules ressemblant à des
géants », les Osages avaient établi des colonies
permanentes entre la rivière Osage dans le centre du nord du
Missouri et le fleuve Missouri, près de la ville actuelle
d’Indépendence [12]. Ils construisaient leurs huttes,
situées sur des falaises élevées surplombant la
campagne, en pliant de jeunes arbres autour de mâts pour former
la voûte d’un toit qui pouvait parfois mesurer jusqu’à
cent pieds (33 mètres) de long. Cette société de
chasseurs-cueilleurs, à la structure socio-politique complexe
et disposant d'une organisation élaborée basée
sur les liens de parenté, a dominé sur la région
du Missouri inférieur pendant des siècles [13].
La
région autour d’Indépendence (Missouri), n’était
pas le « lieu central » de la société
Osage, comme elle l'est devenue pour les saints des derniers jours.
Jusqu’à la fin des années 1800, les Osages
contrôlaient environ la moitié du Missouri moderne, de
l’Oklahoma, de l’Arkansas et du Kansas. Le cœur de
leur empire se trouvait dans le Centre-Sud du Missouri et non à
la frontière occidentale de l’État [14].
D’autres
groupes se disputaient avec les Osages ce territoire que les mormons
appelleraient plus tard la nouvelle Jérusalem. L’immensité
des étendues inhospitalières de l’Amérique
du Nord a alimenté les rêves grandioses d’empire
de plusieurs pays européens. Les Espagnols ont revendiqué
leur droit sur tout le territoire intérieur de l’Amérique
du Nord dès 1539, et pour ne pas être supplantés,
les Français ont déclaré en 1682 que l’Amérique
du Nord, des Appalaches à l’est aux montagnes Rocheuses
à l’ouest, leur appartenait. Ces revendications ne
prenaient pas en compte les tribus indiennes comme les Osages, et
prêtaient peu d’attention aux territoires éloignés
le long du fleuve Missouri, près d’Indépendence
[15]. L’Europe s'intéressait surtout aux marches de ces
empires, aux endroits dotés d'une industrie lucrative et d'un
accès fluvial ou portuaire, le long du Saint-Laurent, ce qui
allait devenir le Canada et les îles des Caraïbes.
Les
Français ont appelé Louisiane la grande bande
continentale qu’ils revendiquaient, du nom du roi de France. Le
territoire est finalement passé sous contrôle espagnol,
puis est revenu aux Français, qui l’ont ensuite vendu
aux États-Unis, par l’acte d’achat de la Louisiane
de 1803. Cet achat recouvrait aussi le futur site de la ville de
Sion.
L’achat
de la Louisiane a amené de nouveaux colons quand les citoyens
américains ont emménagé au Missouri, qui est
devenu un État en 1821 [16]. Les mêmes formes de
gouvernement qui se trouvaient dans d’autres États ont
été importées au Missouri. Les citoyens vivant
le long de la frontière ouest ont demandé à
l’assemblée législative du Missouri d’organiser
un comté, et en 1827, l’assemblée a créé
le comté de Jackson. Independance, ville nouvellement fondée,
située juste au sud du Missouri, sur une route commerciale
appelée la piste de Santa Fe, est devenue le siège du
comté.
Doctrine
et Alliances 57, donnée peu après l’arrivée
de Joseph Smith dans l’ouest du Missouri, a conduit les saints
dans cet espace socio-politique. Le « lieu central » pour
Sion, disait la révélation, serait situé au «
lieu que l’on appelle maintenant Independence », qui, à
l’époque, n’avait pas plus de quelques centaines
d'habitants [17]. À cette époque les colons blancs
occupaient souvent illégalement la terre, pensant qu’elle
n’appartenait à personne, ils s'en déclaraient
alors les propriétaires auprès du tribunal du comté.
La révélation mentionnait ce tribunal et un temple
devait être édifié à l’ouest de
celui-ci. Au moment où la révélation fut donnée,
une grande partie du territoire avait déjà été
revendiquée par des colons, ce qui obligeait les saints à
négocier avec les propriétaires légaux des
terrains. La révélation impliquait que les saints des
derniers jours n’obtiendraient pas la Terre Sainte par la force
comme l’avaient fait les Israélites en Canaan des
millénaires auparavant. Le Seigneur a dit : « Il est
sage que la terre soit achetée par les saints. » [18]
Des
peuples sacrés
Pendant
des générations, un petit nombre d’Européens,
principalement des commerçants espagnols et français,
vécurent parmi les Amérindiens le long du fleuve
Missouri, faisant du commerce et se mariant avec eux [19]. Mais plus
les familles blanches allaient vers l’ouest, s’installant
dans les terres alors occupées par les Amérindiens,
plus elles rejetaient massivement ces échanges culturels. Les
blancs exigèrent que toutes les tribus amérindiennes
soient déplacées hors de l’État. Entre
1824 et 1830, les tribus qui avaient vécu dans les régions
frontières du Missouri pendant des siècles cédèrent
quasiment tout leur territoire. Les puissants Osages vendirent leurs
terres en 1825 et migrèrent plus loin à l’ouest,
au Kansas et en Oklahoma [20]. En 1831, au moment où les
saints des derniers jours sont arrivés dans le comté de
Jackson, les Indien avaient quitté leurs colonies et étaient
partis au-delà de la ligne de séparation nouvellement
créée entre les territoires indiens et les territoires
blancs.
Doctrine
et Alliances 57 indiquait l’existence de cette ligne de
séparation sans l’approuver. La révélation
faisait remarquer que Sion devait être édifiée
sur « la ligne passant directement entre Juif et Gentil »,
ou la ligne séparant l’État du Missouri du
territoire indien à l’ouest [21]. La révélation
allait à l’encontre des catégories habituelles,
principalement par son utilisation curieuse des termes Juif et
Gentil. Les termes généralement utilisés à
l’époque par les Américains, blanc et indien ou
blanc et rouge, suggéraient une division raciale et
culturelle. Les deux groupes étaient à des mondes de
distance, et les blancs utilisaient souvent cette terminologie pour
mettre l’accent sur cette incompatibilité [22].
Les
catégories de Juif et Gentil, eux, indiquaient une distinction
entre les groupes, mais pas une incompatibilité. Selon le
Livre de Mormon, les Juifs et les gentils avaient un rôle
essentiel à jouer dans l'exécution du plan de Dieu.
Dieu les invitait à travailler ensemble. Dans les temps
anciens, l’Évangile était allé des Juifs,
l’ancien peuple de l’alliance de Dieu, aux Gentils, qui
seraient greffés à l’alliance. Dans les derniers
jours, la relation serait inversée, l’Évangile
irait des Gentils aux Juifs qui reconnaîtraient Jésus
comme le Messie [23]. Doctrine et Alliances 57 se fait l'écho
de cette structure de l’alliance en désignant les
Indiens comme juifs, reconnaissant ainsi le groupe comme faisant
partie du peuple de l’alliance de Dieu [24]. Les Indiens
étaient de la maison d’Israël, choisis, bien-aimés
de Dieu, qui se souvenait d’eux [25].
Au
moment où le déplacement des Indiens, la séparation
raciale, était devenu une politique nationale du gouvernement
des États-Unis, les révélations de Joseph Smith
allaient dans une autre direction [26]. Au lieu de marginaliser les
Indiens, de les pousser à la périphérie de la «
civilisation », les révélations leur apportaient
Sion, plaçant la ville sainte de Dieu au milieu d’eux.
Sion devait se trouver « entre » Juif et Gentil, entre
les races [27]. Selon cette disposition, les personnes de toutes les
races pourraient jouer un rôle essentiel dans l’œuvre
de Dieu. Des personnes de tout bord, si elles le souhaitaient,
pouvaient avoir « le cœur pur » et demeurer en
Sion, dans la sécurité et la paix [28].
Doctrine
et Alliances 58, donnée quand Joseph Smith était encore
au Missouri, a transmis l’étendue de cette vision. La
révélation ne disait rien au sujet des Indiens et des
blancs. Cette fois, même ni les Juifs ni les Gentils n’étaient
mentionnés. Au lieu de cela, la révélation
parlait des « habitants de la terre », rassemblant ainsi
tous les enfants de Dieu [29]. Sion, d’après la
révélation, était un endroit où toutes
les nations seraient invitées [30].
Le
mot nations a dû trouver un écho dans l’esprit des
lecteurs des années 1830, car c’était un mot
qu’Indiens et blancs utilisaient pour décrire la plus
grande cellule de leur organisation politique. La révélation
allait jusqu’à parler de Sion, comme ayant en son sein «
les riches et les savants, les sages et les nobles », des
personnes ayant du pouvoir politique et social. Mais Sion inclurait
aussi les personnes qui n’avaient pas un tel pouvoir, celles
qui avaient été traditionnellement oubliées et
marginalisées : les pauvres, les boiteux, les aveugles et les
sourds [31]. En fin de compte, tous les enfants de Dieu auraient une
place à la même table. Liés dans une relation
d’alliance, tous devraient partager le lieu sacré de
Dieu.
Conclusion
Dans
les deux ans qui ont suivi ces révélations à
propos du comté de Jackson, Sion était en flammes, ses
habitants fuyaient les persécuteurs. Les saints ont dû
abandonner le comté de Jackson, mais pas la tâche de
créer Sion le long de la ligne entre Juifs et Gentils, tout
d’abord à Nauvoo, puis, plus tard, dans les déserts
du grand bassin. Partout où les saints se sont installés,
ils ont invité les gens de toute origine à se joindre à
eux [32]. Aujourd’hui encore, la vision de la société
de Sion, où toutes les nations seront invitées à
vivre en sécurité et en paix inspire les saints des
derniers jours. L’aspiration, la promesse et l’espérance
des premières révélations du Missouri restent
vivantes.
Notes
de bas de page
[1]
Apocalypse 21:2-5, 7.
[2]
Pour ce concept et d’autres voir A Dictionary of Biblical
Tradition in English Literature, éd. David Lyle Jeffrey (Grand
Rapids, Michigan : Eerdmans, 1992), « Nouvelle Jérusalem »,
p. 546-548.
[3]
John Winthrop, « Model of Christian Charity » [1630]
Collections de la société historique du Massachusetts,
vol. 7, 1838, p. 47 ; Francis J. Bremer, Building a New Jerusalem :
John Davenport, a Puritan in Three Worlds (New Haven, Connecticut :
Yale University Press, 2012), p. 174-179.
[4]
La nouvelle Jérusalem était mentionnée dans le
Livre de Mormon et les révélations ont commencé
à mentionner un lieu précis, dès février
1831 ; voir 3 Néphi 21:23-24 ; Éther 13:3-6 ; Doctrine
et Alliances 42:35, 62.
[5]
Doctrine et Alliances 45:66–71 ; 57:3.
[6]
Doctrine et Alliances 28:8 ; Voir aussi Ronald E. Romig, « The
Lamanite Mission », John Whitmer Historical Association
Journal, vol. 14, 1994, p. 25-33.
[7]
Révélation, septembre 1830 – B [D & A 28],
Joseph Smith Papers. Le passage a été modifié
comme suit : « dans les régions frontières près
des Lamanites » ; voir Livre des commandements (1833) 30:9
(Doctrine et Alliances 28:9).
[8]
Ces tribus incluaient les Chaouanons et les Delawares, qui avaient
été déplacés de l’est. Voir
Documents, Volume 1 : juillet 1828–juin 1831, vol. 1 de la
série de Documents de The Joseph Smith Papers, directeurs de
publication Dean C. Jessee, Ronald K. Esplin et Richard Lyman Bushman
(Salt Lake City : Church Historian’s Press, 2013), p. 288-294.
[9]
Doctrine et Alliances 52:2-3.
[10]
Nombres 33:53 ; 34:2.
[11]
Tanis C. Thorne, The Many Hands of My Relations: French and Indians
on the Lower Missouri (Columbia : University of Missouri Press,
1996), p. 13-14, 16-17, 20 ; Louis F. Burns, A History of the Osage
People (Tuscaloosa : University of Alabama Press, 2004), p. 3, 22.
[12]
William E. Parrish, Charles T. Jones et Lawrence O. Christensen,
Missouri: The Heart of the Nation, 3e éd. (Wheeling, Illinois
: Harlan Davidson, 2004), p. 13.
[13]
Willard H. Rollings, The Osage : An Ethnohistorical Study of Hegemony
on the Prairie-Plains (Columbia : University of Missouri Press,
1992), p. 23-26, 45-66 ; Gilbert C. Din et A. P. Nasatir, The
Imperial Osages : Spanish-Indian Diplomacy in the Mississippi Valley
(Norman : University of Oklahoma Press, 1983), p. 11-14.
[14]
Burns, History of the People Osages, p. 25-28, 30, 46.
[15]
La région d’Indépendence n’était ni
nommée ni indiquée sur les cartes du XVIIIe siècle.
Voir Din et Nasatir, Spanish-Indian Diplomacy in the Mississippi
Valley, p. 40-41, 64, 288-289, 338–339.
[16]
Le nom Missouri date des années 1670, quand le missionnaire
français Jacques Marquette a ébauché une carte
comportant le nom Ou-Missouri près du fleuve qui porte son
nom, sa translittération de la tribu qui vivait le long du
fleuve. Les Osages occupaient généralement le
territoire au sud du fleuve, l’État du Missouri le
territoire du nord.
[17]
Doctrine et Alliances 57:3.
[18]
Doctrine et Alliances 57:4. Le Palais de justice était le
point culminant de la région. En plaçant le temple à
côté, la révélation comparait
implicitement le temple de la Nouvelle Jérusalem au temple de
Jérusalem, qui était aussi situé sur un point
élevé. Mark Roscoe Ashurst-McGee, « Zion Rising :
Joseph Smith’s Early Social and Political Thought »
(thèse de doctorat, Université Arizona State, 2008), p.
233.
[19]
Thorne, Many Hands, p. 76-86, 96-97, 135-176.
[20]
Ces tribus comprenaient entre autres, les Missouri, les Sauk, les
Fox, les Iowa, les Delaware et les Chaouanons, en plus des Osage. Les
Missouri n’ont cédé le reste de leur territoire
dans l’État qu’en 1854. Billy J. McMahon, «
‘Humane and Considerate Attention’ : Indian Removal from
Missouri, 1803–1838 » (thèse de maîtrise,
Université Northwest Missouri State, 2013), p. 7-8, 75–83
; John P. Bowes, Exiles and Pioneers : Eastern Indians in the
Trans-Mississippi West (New York : Cambridge University Press, 2007)
; Charles J. Kappler, comp., Indian Affairs : Laws and Treaties
(Washington, D.C. : Government Printing Office, 1904), p. 217–221.
[21]
Doctrine et Alliances 57:4.
[22]
Voir, pour exemple, Nancy Shoemaker, A Strange Likeness : Becoming
Red and White in Eighteenth-Century North America (New York : Oxford
University Press, 2004).
[23]
1 Néphi 15:13–17 ; 22:8–9 ; 3 Néphi 21:2–5.
[24]
Ailleurs les révélations parlaient de « Juifs,
dont les Lamanites sont un reste » (Doctrine et Alliances
19:27). Sur les multiples significations du terme Juif dans les
Écritures modernes, voir Victor L. Ludlow, « Jew(s) »,
dans Dennis L. Largey, éd., Book of Mormon Reference Companion
(Salt Lake City : Deseret Book, 2003), p. 463-464 ; Thomas R.
Valetta, « Jew(s) », Dennis L. Largey et Larry E. Dahl,
éd., Doctrine and Covenants Reference Companion (Salt Lake
City : Deseret Book, 2012), p. 315-316.
[25]
Au moins dès la publication par Thomas Thorowgood de Jewes in
America (1650), Puritains anglais et américains supposaient
que les Indiens étaient les descendants des tribus perdues
d’Israël. Ces schémas conceptuels ne firent pas
long feu. Les révélations de Joseph Smith allaient à
l’encontre du récit de base du XIXe siècle qui
considérait les peuples autochtones comme des peuples «
en voie de disparition », en donnant au « reste de Jacob
» un rôle salvateur dans les derniers jours de l’histoire
de la terre. Jared Hickman, « The Book of Mormon as Amerindian
Apocalypse », American Literature, vol. 86, n° 3, septembre
2014, p. 429-461 ; Voir aussi Andrew Delbanco, The Puritan Ordeal
(Cambridge, Massachusetts : Harvard University Press, 1989), p. 110.
[26]
Aux termes de l’Indian Removal Act (acte de déplacement
des Indiens), le déplacement des Indiens est devenu une
politique du gouvernement fédéral en 1830. Ronald N.
Satz, American Indian Policy in the Jacksonian Era (Norman :
University of Oklahoma Press, 2002).
[27]
Doctrine et Alliances 57:4.
[28]
Doctrine et Alliances 97:21.
[29]
Doctrine et Alliances 58:48.
[30]
Doctrine et Alliances 58:9.
[31]
Doctrine et Alliances 58:8, 10–11. Le passage réinterprété
de la parabole de Jésus du mariage du fils du roi (Matthieu
22:1-14) dans un contexte moderne.
[32]
Bien que les saints des derniers n’aient pas toujours été
à la hauteur de leurs idéaux dans leurs relations avec
les Indiens, le rôle unique donné aux peuples indigènes
dans les révélations, a souvent tempéré
la façon dont les saints des derniers jours blancs traitaient
les Indiens. Ronald W. Walker, « Seeking the ‘Remnant’
: The Native American During the Joseph Smith Period », Journal
of Mormon History, vol. 19, n° 1, 1993, p. 1-33 ; sujets de
l’Évangile « Paix et violence parmi les saints des
derniers jours au XIXe siècle » ; lds.org/topics.