La mission
d'Élie
LeGrand Richards (1886-1983)
Évêque
Président de 1938 à 1952
Membre du Collège des Douze de
1952 à 1983
Prédiction
de la venue d'Élie
Le grand événement
que nous allons maintenant envisager dans le « rétablissement
de toutes choses » (Actes 3:19-21), c'est la venue d'Élie
en accomplissement de la prophétie de Malachie :
Voici,
je vous enverrai Élie, le prophète, avant que le jour
de l'Éternel arrive, ce jour grand et redoutable. Il ramènera
le cœur des pères à leurs enfants et le cœur
des enfants à leurs pères, de peur que je ne vienne
frapper la terre de malédiction. (Mal. 4:5, 6, version du roi
Jacques ; Segond dit : « de peur que je ne
vienne frapper le pays d'interdit », ndt)
À
part l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers
jours, à quelle Église peut-on s'adresser aujourd'hui
pour apprendre qu'Élie est venu en accomplissement de cette
prophétie ? Aux yeux de Dieu, sa venue est de la plus
haute importance pour la réalisation de ses intentions
concernant les enfants des hommes et pour l'établissement de
son royaume des derniers jours. Si Élie ne venait pas
accomplir sa mission de ramener le cœur des pères à
leurs enfants et le cœur des enfants à leurs pères,
le Seigneur viendrait « frapper la terre de malédiction ».
Le Seigneur promit qu'il
enverrait Élie, le prophète, « avant que le
jour de l'Éternel arrive, ce jour grand et redoutable »
et qui peut prétendre arrêter sa main et l'empêcher
de tenir sa promesse ? Lorsqu'on a la chance de vivre sur terre
au moment de la venue d'Élie, ne doit-on pas vouloir être
au courant et connaître le message que celui-ci doit apporter
pour justifier son envoi du ciel pour éviter que la terre ne
soit frappée de malédiction ?
Essai
d'explication de la prophétie de Malachie
Le
passage suivant relatif à l'accomplissement de la prophétie
de Malachie est intéressant :
« Le
livre se termine sur une invitation à se souvenir de la loi de
Moïse (probablement le Deutéronome, dont les règles
rituelles et morales avaient été violées), et sur la promesse du
retour d'Élie qui avait quitté le monde environ quatre
cents ans auparavant, promesse qui implique que l'on considère
maintenant que l'ère des prophètes est terminée ;
et quand il viendra, sa mission sera de ramener l'harmonie dans les
foyers qui ont été dévastés par le
divorce (cf Michée 7:5) ; sinon, le pays serait frappé
de destruction. » (extrait de The Abingdon Bible
Commentary, New York et Nashville, Abingdon Press, 1929, p.
836)
Comment Élie pourrait-il « ramener
l'harmonie dans les foyers qui ont été dévastés
par le divorce » ? Dans trop de cas, une tierce
personne intervient avant qu'il y ait divorce et il s'ensuit souvent
un autre mariage. L'explication fournie par ce commentaire n'est
qu'une théorie erronée, rien de plus. Nous n'en
saurions pas plus que nous n'en lisons dans la Bible sur la venue
d'Élie et la nature de sa mission, n'était le fait
qu'il est vraiment venu et qu'il a rendu visite le 3 avril 1836, à
Joseph Smith et à Oliver Cowdery dans le temple de Kirtland,
en Ohio.
Version
de Moroni de la prophétie de Malachie
Lorsque
l'ange Moroni visita Joseph Smith, le 21 septembre 1823, il cita
plusieurs passages des Écritures qui, selon lui, allaient
bientôt être accomplis. Parmi ceux-ci se trouvait le
quatrième chapitre de Malachie dont nous venons de parler,
quoiqu'il différât légèrement du texte que
nous trouvons dans notre Bible. Il cita comme suit les versets cinq
et six :
Voici,
je vous révélerai la Prêtrise par la main d'Élie,
le prophète, avant que le jour de l'Éternel arrive, ce
jour grand et redoutable... Et
il implantera dans le cœur des enfants les promesses faites aux
pères, et le cœur des enfants se tournera vers leurs
pères ; s'il n'en était pas ainsi, la terre serait
entièrement dévastée à sa venue. (Joseph
Smith, Histoire, 38, 39)
Le 3 avril 1836, après la
consécration du temple de Kirtland, le Sauveur, Moïse,
Élias et Élie apparurent à Joseph Smith et à
Oliver Cowdery. Après avoir relaté la visite du
Sauveur, celle de Moïse et d'Élias, Joseph Smith parle en
ces termes de la visite d'Élie :
Une autre
vision, grande et glorieuse, se déploya devant nos yeux :
Élie, le prophète qui fut enlevé au ciel sans
goûter la mort, se tint devant nous et dit : Voici, le
temps est pleinement arrivé, ce temps dont a parlé
Malachie, lorsqu'il a témoigné qu'il (Élie)
serait envoyé avant que le jour de l'Éternel arrive, ce
jour grand et redoutable, pour tourner le cœur des pères
vers les enfants, et le cœur des enfants vers les pères,
de peur que la terre tout entière ne soit frappée de
malédiction. C'est pourquoi les clefs de cette dispensation
sont remises entre vos mains, et vous saurez par là que le
jour de l'Éternel, ce jour grand et redoutable est proche, et
même à la porte. (D&A 110:13-16)
Quand Élie
eut remis aux mains de Joseph Smith et d'Oliver Cowdery les clefs de
la dispensation actuelle pour tourner le cœur des pères
vers les enfants et le cœur des enfants vers leurs pères,
ils se mirent en devoir d'expliquer à leurs collaborateurs et
aux membres de l'Église cette doctrine nouvelle et étrange
du baptême pour les morts. Ils dirent que les vivants pouvaient
être baptisés pour leurs bien-aimés, qui étaient
morts sans avoir cette chance. La connaissance de cette grande vérité
a déterminé « le cœur des enfants »
à se tourner « vers leurs pères »,
et les enfants à rechercher leur généalogie de
façon à pouvoir être baptisés pour leurs
parents défunts. C'est dans ce but que le Seigneur renvoya
Élie sur terre comme Malachie l'avait promis et comme Moroni
l'avait annoncé à Joseph Smith.
Toutes
choses seront rassemblées en une
Dans
une révélation adressée en septembre 1830 au
prophète Joseph Smith, le Seigneur considérait que
cette oeuvre des vivants pour les morts faisait partie intégrante
de l'Évangile pour notre époque. Après avoir
expliqué comment il avait envoyé Pierre, Jacques et
Jean ordonner Joseph et Oliver apôtres et témoins
spéciaux, et leur donner les clefs de son royaume, il ajouta à
propos de notre époque :
...au cours de laquelle
je rassemblerai toutes choses en une, tant celles qui sont dans le
ciel que celles qui sont sur la terre ; et aussi avec tous ceux
que mon Père m'a donnés de parmi le monde. (D&A
27:13, 14)
Il est évident que l'oeuvre à notre
époque doit être essentiellement une oeuvre qui se
poursuit tant dans le ciel que sur la terre, puisque le Seigneur
avait décrété qu'il rassemblerait à notre
époque « toutes choses en une, tant celles qui sont
dans le ciel que celles qui sont sur la terre », ainsi que
tous ceux que le Père lui avait donnés « de
parmi le monde ». Ce rassemblement de toutes choses en une
exige naturellement une organisation, un plan et montre à quel
point la dispensation de l'Évangile à notre époque
doit être universelle et complète, et pourquoi Élie
devait être envoyé pour remettre les clefs qu'il
détenait en vue de cette grande réalisation.
Ce que le Seigneur envisageait
de faire à ce sujet à notre époque, il l'a
également révélé à Paul :
Nous
faisant connaître le mystère de sa volonté, selon
le bienveillant dessein qu'il avait formé en lui-même,
Pour le mettre à exécution dans la dispensation de la
plénitude des temps, de réunir toutes choses en Christ,
celles qui sont dans les cieux et celles qui sont sur la terre. (Éph.
1:9, 10, selon la version du roi Jacques ; Segond dit :
« Pour le mettre à exécution lorsque les
temps seraient accomplis... », ndt)
Ce
rassemblement de « toutes choses en Christ, celles qui
sont dans les cieux et celles qui sont sur la terre » est
un ministère spécial et très sacré, que
le prophète Joseph Smith présenta à l'Église
avec quelques détails :
« Et maintenant, mes frères
et sœurs tendrement aimés, laissez-moi vous assurer que
ce sont là des principes à propos des morts et des
vivants sur lesquels on ne peut pas passer à la légère,
car ils ont trait à notre salut. Car leur salut est nécessaire
et essentiel à notre salut, comme le dit Paul concernant les
pères – que sans nous ils ne peuvent être rendus
parfaits – et nous ne pourrons pas non plus être rendus parfaits
sans nos morts.
« Et maintenant à propos du baptême pour
les morts, je vais vous donner une autre citation de Paul,
1 Corinthiens 15:29 : Autrement que feraient ceux qui se
font baptiser pour les morts ? Si les morts ne ressuscitent
absolument pas, pourquoi se font-ils baptiser pour eux ?
« Et en
outre, dans le même ordre d'idées que cette citation, je
vais vous donner une citation d'un des prophètes dont l’œil
était fixé sur le rétablissement de la prêtrise,
les gloires qui devaient être révélées
dans les derniers jours, et tout spécialement ce sujet, le
plus glorieux de tous les sujets qui appartiennent à
l'Évangile éternel, à savoir le baptême
pour les morts, car Malachie dit au dernier chapitre, versets 5 et
6 : Voici, je vous enverrai Élie le prophète avant
que le jour de l'Éternel arrive, ce jour, grand et redoutable.
Il ramènera le cœur des pères à leurs
enfants, et le cœur des enfants à leurs pères, de
peur que je ne vienne frapper le pays d'interdit.
« J'aurais pu donner
de tout ceci une traduction plus claire, mais elle est suffisamment
claire telle qu'elle est pour satisfaire mon but. Il suffit de savoir
dans ce cas que la terre sera frappée de malédiction à
moins qu'il y ait un chaînon d'une sorte ou d'une autre entre
les pères et les enfants dans un domaine ou l'autre ; et
voici, quel est ce domaine ? C'est le baptême pour les
morts. Car sans eux nous ne pouvons pas être rendus parfaits,
et sans nous ils ne peuvent pas non plus être rendus parfaits.
Et ni eux, ni nous ne pouvons être rendus parfaits sans ceux
qui sont également morts dans l'Évangile.
« Car il
est nécessaire pour l'inauguration de la dispensation de la
plénitude des temps, laquelle dispensation commence à
être inaugurée, qu'une union totale, complète et
parfaite et une fusion de dispensations, de clefs, de pouvoirs et de
gloires se produisent et soient révélées depuis
le temps d'Adam jusqu'à nos jours. Et non seulement cela, mais
ce qui n'a jamais été révélé
depuis la fondation du monde, mais a été caché
aux sages et aux prudents sera révélé à
des petits enfants et à des nourrissons en cette dispensation
qui est la dispensation de la plénitude des temps. » (D&A
128:15-18)
L'Évangile est prêché aux
morts
Maintenant que nous avons vu ce que Joseph Smith
était à même d'annoncer au monde grâce à
la visite du prophète Élie, prenons les passages de la
Bible et notons le rapport étroit qui existe entre les deux
récits de la venue et de sa mission :
En vérité,
en vérité, je vous le dis, l'heure vient, et elle est
déjà venue, où les morts entendront la voix du
Fils de Dieu ; et ceux qui l'auront entendue vivront... Ne vous
étonnez pas de cela ; car l'heure vient où tous
ceux qui sont dans les sépulcres entendront sa voix. (Jean
5:25, 28)
C'est là une promesse fort nette, et
personne n'a le droit de douter de son accomplissement. Il est clair
que Jésus avait l'intention, quand il aurait achevé sa
mission sur terre, de faire entendre sa voix aux morts :
Christ
aussi a souffert une fois pour les péchés, lui juste
pour des injustes, afin de nous amener à Dieu, ayant été
mis à mort quant à la chair, mais ayant été
rendu vivant quant à l’Esprit. Dans lequel aussi il est
allé prêcher aux esprits en prison, qui autrefois
avaient été incrédules, lorsque la patience de
Dieu se prolongeait, aux jours de Noé, pendant la construction
de l'Arche, dans laquelle un petit nombre de personnes, c'est-à-dire
huit, furent sauvées à travers l'eau. Cette eau était
une figure du baptême, qui n'est pas la purification des
souillures du corps, mais l'engagement d'une bonne conscience envers
Dieu, et qui maintenant vous sauve, vous aussi, par la résurrection
de Jésus-Christ. (1 Pierre 3:18-21)
Était-il
possible d'annoncer plus nettement que la promesse selon laquelle les
morts et ceux qui étaient au tombeau entendraient la voix de
Jésus était accomplie, que ne le fit Pierre en montrant
que Jésus avait prêché aux morts qui avaient été
incrédules du temps de Noé ?
S'il a prêché à
ceux qui avaient été incrédules, on pourrait en
bonne logique poser la question : « Qu'est-ce qu'il a
prêché ? » Il n'avait qu'un message,
c'est-à-dire, son Évangile de foi, de repentance, de
baptême par immersion pour la rémission des péchés,
et d'imposition des mains pour le don du Saint-Esprit.
Lisez dans le récit de
Pierre ce que le Christ a prêché aux esprits qui avaient
été incrédules :
Car l'Évangile
a été aussi annoncé aux morts, afin que, après
avoir été jugés comme les hommes quant à
la chair, ils vivent selon Dieu quant à l'Esprit. (1 Pierre
4:6)
N'est-ce pas clair ? C'est l'Évangile qui
leur a été prêché et ils doivent être
« jugés comme les hommes quant à la chair. »
Comment est-ce possible ? Comment un esprit peut-il être
baptisé par immersion pour la rémission des péchés ?
Ceci ne peut être réalisé que par procuration :
les vivants pour les morts. Quand les esprits des disparus acceptent
l'Évangile, leur cœur se tourne vers leurs enfants sur
terre, qui ont la possibilité de se faire baptiser pour leurs
parents défunts, afin que ceux-ci aillent de l'avant et, comme
le dit Pierre, « vivent selon Dieu quant à
l'Esprit. »
Quel plan magnifique et cohérent !
Quelle merveilleuse démonstration de la justice de Dieu !
Ainsi l'Évangile est à la portée de tous ses
enfants, qu'ils l'aient entendu prêcher dans leur état
mortel ou non. La grande majorité des enfants de nos pères
n'ont jamais eu cette chance. C'est parce que Paul comprenait ce
grand principe qu'il écrivit : « Si c'est dans
cette vie seulement que nous espérons en Christ, nous sommes
les plus malheureux de tous les hommes » (1 Cor.
15:19).
Le prophète Ésaïe comprenait lui
aussi ce principe quand il déclara :
En ce
temps-là, l'Éternel châtiera dans le ciel l'armée
d'en haut, et sur la terre les rois de la terre. Ils seront assemblés
captifs dans une prison, ils seront enfermés dans des cachots,
et après un grand nombre de jours, ils seront visités.
(Ésaïe 24:21, 22, selon la version du roi Jacques ;
Segond dit : « ils seront châtiés »,
ndt)
En d'autres termes, Ésaïe vit qu'ils
seraient visités, comme le furent les incrédules de
l'époque de Noé, et, naturellement, cette visite était
destinée à leur offrir une seconde chance. Jésus
a clairement exposé ceci en parlant de la transgression de son
peuple : « Accorde-toi promptement avec ton
adversaire, pendant que tu es en chemin avec lui, de peur qu'il ne te
livre au juge, que le juge ne te livre à l'officier de
justice, et que lu ne sois mis en prison. Je te le dis en vérité,
tu ne sortiras pas de là que tu n'aies payé le dernier
quadrant » (Matt. 5:25, 26).
Quand on a payé
le « dernier quadrant », cela laisse entendre
que l'on aura une seconde chance, comme ceux qui furent incrédules
à l'époque de Noé. Paul a dit ceci concernant
l'Évangile du Christ :
Car je n'ai point honte de
l'Évangile : c'est une puissance de Dieu pour le salut de
quiconque croit, du Juif premièrement, puis du Grec, Parce
qu'en lui est révélée la justice de Dieu par la
foi et pour la foi, selon qu'il est écrit : le juste
vivra par la foi. (Rom 1:16, 17)
Paul, ou n'importe qui
d'autre, aurait bien honte de l'Évangile du Christ s'il
envoyait ou condamnait à la damnation éternelle l'âme
de tous les enfants de notre Père qui ont vécu sur
terre et n'ont jamais entendu son Évangile, ni même le
nom du Christ, ainsi que l'affirment nombre de prédicateurs et
de confessions religieuses créées par les hommes.
Grâces soient rendues à Dieu, comme le montre Paul, de
ce que, par son Évangile, la justice de Dieu est révélée.
Comment eût-il été possible de le faire mieux
qu'en prévoyant que son Évangile ne sera pas seulement
prêché à ceux qui vivent sur terre au cours de
cette vie terrestre, mais qu'il sera prêché également
à tous ceux qui sont dans la tombe, et que, grâce au
baptême pour les morts, s'ils acceptent complètement
l'Évangile, ils pourront être « jugés
comme les hommes quant à la chair, mais vivre selon Dieu quant
à l'Esprit » ?
Paul comprenait quelle serait
l'universalité de la prédication du nom du Christ
lorsqu'il disait :
Afin qu'au nom de Jésus tout
genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre,
et que toute langue confesse que Jésus-Christ est Seigneur, à
la gloire de Dieu le Père. (Phil. 2:10, 11)
Ceci,
évidemment, les esprits des morts ne peuvent le faire tant que
son nom ne leur a pas été prêché. Par le
rétablissement de l'Évangile à notre époque,
qui est celle de la dispensation de la plénitude des temps,
Dieu a décrété qu'il rassemblerait en une seule
en Christ, toutes les choses se trouvant dans les cieux en haut et
sur la terre en bas. Ses dignes serviteurs qui ont vécu sur
terre, ont reçu la sainte prêtrise et qui sont morts,
ont pour mission de prêcher l'Évangile dans le monde des
esprits comme Jésus le fit à ceux qui avaient été
incrédules aux jours de Noé. L'Évangile qui est
prêché aux esprits des défunts est le même
que celui que ses serviteurs vivants ont pour mission de prêcher
ici-bas.
Le baptême pour les morts
Le
baptême des vivants pour les morts se fait dans les temples du
Seigneur élevés à son nom et sur son ordre à
notre époque. Ces temples, on continuera d'en édifier
selon le besoin à mesure que croîtra le royaume, jusqu'à
ce que tous les morts dignes qui acceptent l’Évangile
dans le monde des esprits aient reçu le baptême par les
soins des vivants. Il est évident que cette oeuvre devra se
poursuivre tout au long des mille années du millénium
où le Sauveur règnera sur la terre. Pour le moment,
nous dépendons des documents écrits qui ont été
conservés, mais pendant le millénium, nous serons en
contact direct avec les cieux. Alors les noms et les renseignements
concernant ceux qui sont prêts et dignes d'être baptisés
seront révélés.
Juste avant de demander aux
saints de Corinthe : « Autrement, que feraient ceux
qui se font baptiser pour les morts ? Si les morts ne
ressuscitent absolument pas, pourquoi se font-ils baptiser pour
eux ? » (1 Cor. 15:29), Paul décrit
l'avènement du Christ pour régner sur la terre, et
l'ordre dans lequel les hommes ressusciteront, avec le Christ pour
« prémices » :
Ensuite
viendra la fin, quand il remettra le royaume à celui qui est
Dieu et Père, après avoir détruit toute
domination, toute autorité et toute puissance. Car il faut
qu'il règne jusqu'à ce qu'il ait mis tous les ennemis
sous ses pieds. Le dernier ennemi qui sera détruit, c'est la
mort. (1 Cor. 15:24-26)
C'est pendant cette période
qu'il achèvera son oeuvre et mettra tous ses ennemis sous ses
pieds. Ensuite il préparera le royaume à être
remis à son Père et il rassemblera en Christ « toutes
choses, tant celles qui sont dans le ciel que celles qui sont sur la
terre. »
À ce moment, ceux qui
sont impurs resteront impurs. Tous auront eu l'occasion de se
repentir, et s'ils se sont repentis et ont « payé
le dernier quadrant », ils auront une seconde chance. Mais
il y en aura qui préféreront les ténèbres
à la lumière, et ils demeureront dans les ténèbres.
C’est parce que les prophètes Ésaïe et
Michée comprenaient que les temples de Dieu dans les
« derniers jours » seraient utilisés
dans ce but sacré, qu'ils déclarèrent :
Et
il arrivera, dans les derniers jours, que la montagne de la maison de
l'Éternel sera fondée sur le sommet des montagnes,
qu'elle s'élèvera par-dessus les collines, et que
toutes les nations y afflueront. Des peuples s'y rendront en foule et
diront : Venez et montons à la montagne de l'Éternel,
à la maison du Dieu de Jacob, afin qu'il nous enseigne ses
voies, et que nous marchions dans ses sentiers. Car de Sion sortira
la loi, et de Jérusalem la parole de l'Éternel. (Ésaïe
2:2, voir aussi Michée 4:1, 2)
Cette déclaration
d'Ésaïe et de Michée s'est littéralement
accomplie. Des gens de toutes les nations, convertis à
l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours,
se sont unis aux saints « sur le sommet des montagnes »
afin de pouvoir accomplir leurs ordonnances sacrées dans les
saints temples de Dieu.
Les temples des derniers
jours
Dans une révélation donnée le
19 janvier 1841 au prophète Joseph Smith, par laquelle il
ordonnait aux saints de construire le temple de Nauvoo en Illinois,
le Seigneur dit :
Et bâtissez une maison à
mon nom pour que le Très-Haut y habite. Car il ne se trouve
pas de lieu sur terre où il puisse venir rétablir ce
qui a été perdu pour vous, ou qu'il a enlevé, à
savoir la plénitude de la prêtrise. Car il n'y a pas sur
la terre de fonts baptismaux dans lesquels mes saints puissent être
baptisés pour ceux qui sont morts. Car cette ordonnance
appartient à ma maison, et ne peut être acceptable
devant moi, si ce n'est dans les jours de votre pauvreté, si
vous n'êtes pas capables de m'édifier une maison. (D&A
124:27-30)
Le prophète Joseph Smith déclara
plus tard :
C'est pourquoi, présentons, nous,
l'Église, le peuple et les saints des derniers jours, une
offrande selon la justice au Seigneur ; et apportons dans son
saint temple, lorsqu'il sera terminé, un livre contenant les
annales de nos morts qui sera digne d'être accepté. (D&A
128:24)
À ce jour (1976, ndlr), l'Église de
Jésus-Christ des saints des derniers jours a construit et
consacré de saints temples aux États-Unis, au Canada,
en Suisse, en Nouvelle-Zélande et en Angleterre comme
suit :
Kirtland, Ohio* ; Idaho Falls, Idaho ;
Nauvoo, Illinois** ; Los Angeles, Californie ; St-Georges,
Utah ; Berne ; Logan, Utah ; Nouvelle-Zélande ;
Manti, Utah ; Londres ; Salt Lake City ; Oakland,
Californie ; Laie, Oahu, Hawaï ; Ogden, Utah ;
Cardston, Alberta, Canada ; Provo, Utah ; Mesa, Arizona ;
Washington D.C.
*Ce temple existe toujours, mais
n'est plus un édifice sacré, ayant été
profané par les ennemis de l'Église.
**Détruit par la
populace.
Des temples sont aussi en cours de construction à
Sao Paulo, (Brésil), Tokyo (Japon) et Seattle (État de
Washington).
D'autres temples, enfin, sont
encore sur les planches des architectes : Mexico, Samoa et
Jordan River (Utah).
D'un discours prononcé
par Brigham Young lors de la pose de la première pierre du
temple de Salt Lake City, nous citons ce qui suit :
Nous
sommes rassemblés ce matin pour une des manifestations les
plus solennelles, les plus intéressantes et les plus
merveilleuses qui se soient jamais produites ou se produiront jamais
parmi les enfants des hommes, tant que la terre continuera dans son
organisation actuelle et sera occupée dans le but actuel. Et
je félicite mes frères et mes sœurs de ce que
nous ayons le privilège indicible de nous trouver ici
aujourd'hui et de servir devant le Seigneur en une occasion qui a
fait parler les langues et écrire les plumes des prophètes
pendant des siècles et des siècles. (Discours de
Brigham Young, p. 423)
La déclaration de Jésus
au malfaiteur sur la croix
Ce que Jésus a déclaré
à un des malfaiteurs qui étaient crucifiés en
même temps que lui a induit beaucoup de gens à enseigner
et à croire qu'une confession à l'article de la mort
serait valable et les ferait admettre dans le royaume de Dieu.
Examinons cette déclaration :
L'un des
malfaiteurs crucifiés l'injuriait disant : N'es-tu pas le
Christ ? Sauve-toi toi-même et sauve-nous ! Mais
l'autre le reprenait, et disait : Ne crains-tu pas Dieu, toi qui
subis la même condamnation ? Pour nous, c'est justice, car
nous recevons ce qu'ont mérité nos crimes ; mais
celui-ci n’a rien fait de mal. Et il dit à Jésus :
Souviens-toi de moi, quand tu viendras dans ton règne. Jésus
lui répondit : Je te le dis en vérité,
aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis. (Luc
23:39-43)
Gardez à l'esprit la requête du
malfaiteur : « Souviens-toi de moi, quand tu viendras
dans ton règne. » Jésus ne lui promit pas de
l'emmener dans son royaume ce jour-là, il lui dit :
« Aujourd'hui, tu seras avec moi dans le paradis. »
Une étude plus approfondie nous montrera que le paradis n'est
pas le royaume de Dieu.
L’apôtre Paul l'a
clairement exprimé :
Je connais un homme en
Christ, qui fut, il y a quatorze ans, ravi jusqu'au troisième
ciel (si ce fut dans son corps je ne sais, si ce fut hors de son
corps je ne sais, Dieu le sait) et je sais que cet homme (si ce
fut dans son corps ou sans son corps, je ne sais, Dieu le sait) fut
enlevé dans le paradis, et qu'il entendit des paroles
ineffables qu'il n'est pas permis à un homme d'exprimer.
(2 Cor. 12:2-4)
Cette Écriture nous montre de
toute évidence que le paradis n'est ni le premier, ni le
second, ni le troisième ciel. Donc, le lieu où Jésus
promit d'emmener le malfaiteur était un lieu distinct de ces
trois cieux. Si Jésus n'a pas emmené le malfaiteur au
ciel, où l'a-t-il emmené ?
Pierre répond à
cette question lorsqu'il dit que quand Jésus fut « mis
à mort quant à la chair, mais rendu vivant quant à
l'esprit... il alla prêcher aux esprits en prison, qui
autrefois avaient été incrédules,... aux jours
de Noé » (1 Pierre 3:18-20). Logiquement,
c'est là qu'il aurait emmené le malfaiteur, car bien
que le pécheur eût avoué sa culpabilité et
reconnu l'innocence du Sauveur, il ne comprenait pas l'Évangile
et n'y avait pas obéi. C'est pourquoi, comme les autres hommes
qui n'avaient pas obéi à l'Évangile quand ils
étaient dans la chair, il devait se l'entendre prêcher.
S'il comprend et accepte l'Évangile dans le monde des esprits,
qui est le paradis, les ordonnances du baptême et de
l'imposition des mains pour le don du Saint-Esprit peuvent lui être
conférées par procuration dans un temple par une
personne vivante.
Pour confirmer encore le fait
que Jésus n'emmena pas le malfaiteur avec lui dans son royaume
le jour de sa crucifixion, nous rappellerons la visite de Marie au
sépulcre :
Cependant Marie se tenait dehors près
du sépulcre, et pleurait. Comme elle pleurait, elle se baissa
pour regarder dans le sépulcre ; Et elle vit deux anges
vêtus de blanc, assis à la place où avait été
couché le corps de Jésus, l'un à la tête,
l'autre aux pieds. Ils lui dirent : Femme, pourquoi pleures-tu ?
Elle leur répondit : Parce qu'ils ont enlevé mon
Seigneur, et je ne sais où ils l'ont mis. En disant cela, elle
se retourna, et elle vit Jésus debout ; mais elle ne
savait pas que c'était Jésus. Jésus lui dit :
Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? Eue, pensant
que c'était le jardinier, lui dit : Seigneur, si c'est
toi qui l'as emporté, dis-moi où tu l'as mis, et je le
prendrai. Jésus lui dit : Marie ! Elle se retourna
et lui dit en hébreu : Rabbouni ! c'est-à-dire
Maître ! Jésus lui dit : Ne me touche pas ;
car je ne suis pas encore monté vers mon Père. Mais va
trouver mes frères, et dis-leur que je monte vers mon Père
et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. (Jean
20:11-17)
Il est clair que, tout en promettant au
malfaiteur : « Aujourd'hui, tu seras avec moi dans le
paradis », le Sauveur, trois jours plus tard, n'était
pas encore monté vers son Père céleste.
Alma, un prophète du
Livre de Mormon, donne plus de précisions sur l'état et
l'affectation de l'âme de l'homme entre la mort et la
résurrection, et décrit en ces termes la situation au
« paradis » :
Maintenant, en ce
qui concerne l'état de l'âme entre la mort et la
résurrection, voici, il m'a été appris par un
ange que les esprits de tous les hommes, dès qu'ils ont quitté
ce corps mortel, oui, les esprits de tous les hommes, qu'ils soient
bons ou mauvais, retournent à ce Dieu qui leur a donné
la vie. Alors il arrivera que les esprits de ceux qui sont justes
seront reçus dans un état de félicité,
appelé paradis, un état de repos, un état de
paix où ils se reposeront de tout souci et de toute peine. Et
il arrivera que les esprits des méchants ou des pécheurs
car ils n'ont ni part ni portion dans l'Esprit du Seigneur ; car
voici, ils ont choisi les oeuvres du mal au lieu de celles du bien ;
c'est pourquoi, l'esprit du diable est entré en eux et a pris
possession de leur maison - et ceux-ci seront rejetés dans les
ténèbres du dehors. Il y aura là des pleurs, des
gémissements et des grincements de dents, et cela à
cause de leur propre iniquité, parce qu'ils sont emmenés
captifs à la volonté du diable. C'est là l'état
des âmes des méchants ; oui, dans les ténèbres
et dans un état d'attente terrible et épouvantable de
l'indignation ardente de la colère de Dieu contre eux ;
ils demeurent ainsi dans cet état, comme les justes dans le
paradis, jusqu'au jour de leur résurrection. (Alma
40:11-14)
Le riche et Lazare
La parabole du
riche et de Lazare, qui porte sur ce sujet est souvent mal
comprise :
D'ailleurs il y a entre nous et vous un grand
abîme, afin que ceux qui voudraient passer d'ici vers vous, ou
de là vers nous, ne puissent le faire. (Luc 16:26)
Le
président Joseph Fielding Smith, dixième président
de l'Église de l’Église de Jésus-Christ
des saints des derniers jours, commente ce passage d'Écriture
comme suit :
Avant la crucifixion du Seigneur, un
immense gouffre séparait les justes décédés
et ceux qui n'avaient pas reçu l'Évangile, et ce
gouffre, personne ne pouvait le traverser (Luc 16:26). Le Christ le
combla et grâce à lui l’œuvre du salut put
être portée dans tous les coins du royaume des ténèbres.
C'est de cette manière que le territoire de l'enfer fut envahi
et que les morts se préparèrent pour les ordonnances de
l'Évangile qui doivent s'accomplir sur la terre puisqu'elles
appartiennent à l'épreuve terrestre. (Le chemin de la
perfection, p. 152, 153)
Le baptême pour les morts
était administré dans l'Église originelle du
Christ
Épiphane, écrivain du quatrième
siècle, disait à propos des marcionites, une Église
chrétienne à laquelle il était opposé :
Dans
ce pays - je veux dire l'Asie - et même en Galatie, leur école
était très florissante ; et une tradition nous est
parvenue à leur sujet : Quand un des leurs mourait sans
baptême, ils avaient coutume d'en baptiser d'autres en son nom,
de peur qu'à la résurrection il ne fût puni pour
n'avoir pas été baptisé. (Hérésies
28:7)
La citation suivante indique que le baptême par
procuration des vivants pour les morts était pratiqué
par certaines Églises des premiers chrétiens :
Mais
de plus grand poids encore que ce qui précède est le
témoignage fourni par les comptes rendus du Concile de
Carthage, tenu en 397, qui déclarent clairement que les
chrétiens de cette époque pratiquaient le baptême
par procuration pour les morts, car, dans le sixième canon de
ce concile, l'Église prédominante interdit dorénavant
toute administration du baptême pour les morts. Pourquoi
formuler un canon contre cette pratique si elle n'existait pas parmi
les chrétiens de cette époque ? (Mark E. Petersen,
Utah Genealogical and Historical Magazine, avril 1933, p. 63).
Si
ce merveilleux principe a été rétabli sur terre
en ces derniers jours, si clairement enseigné dans l'Église
primitive, il était introuvable dans les Églises qui
existaient sur terre au moment où Élie visita le
prophète Joseph Smith et OIiver Cowdery et leur conféra
les clefs de la prêtrise. Les Églises étaient
unanimes à condamner à la damnation éternelle
tous ceux qui étaient morts sans accepter le Christ, même
s'ils n'avaient jamais entendu prononcer son nom. Les Églises
proclamaient également que la damnation était le lot
des petits enfants morts sans les cérémonies de
l'Église, baptême compris, même si ces enfants
étaient incapables d'agir par eux-mêmes. Ce sort devait
aussi être celui des nations païennes qui n'avaient jamais
entendu le nom du Christ.
Pearl Buck, auteur de « La
Bonne Terre », « Les fils » et de
beaucoup d'autres livres fut déchue en 1933 de sa qualité
de membre de l'Église presbytérienne parce qu'elle
n'était pas d'accord avec la doctrine selon laquelle les races
païennes étaient damnées si elles n'acceptaient
pas l'Évangile chrétien :
Mme Pearl S.
Buck, qui a mis à profit son expérience de missionnaire
presbytérienne en Chine pour écrire deux ouvrages à
succès, va être démissionnée, suite à
des écrits récents où elle s'écarte de
doctrines fondamentales de l'Église : c'est ce qui a été
révélé à une conférence du
presbytère de New Brunswick [New Jersey]. Le Dr J. Gresham
Mechen, du séminaire de théologie de Westminster à
Philadelphie, a demandé quelle attitude le bureau des missions
étrangères envisageait d'adopter à l'égard
de Mme Buck. Le Dr Robert E. Speer, secrétaire principal du
bureau, a répondu que le cas de Mme Buck et celui d'une autre
personne sont étudiés ensemble. La seule question qui
reste encore est de savoir la manière chrétienne de
procéder, a dit Speer. (Salt Lake Telegram, 12 avril
1933)
Mme Buck a donné plus tard sa
démission comme missionnaire de l'Église
presbytérienne. « Je ne suis jamais revenue sur
aucune de mes convictions », a-t-elle dit. (voir Deseret
News, 2 mai 1933).
Les Églises ont enseigné que
tous doivent être membre de l'Évangile chrétien
sous peine d'être damnés, et pourtant aucune occasion
n'est offerte aux races païennes de devenir membres. Où
la justice de Dieu éclate-t-elle dans une telle doctrine ?
Il
est reconnu que les morts ont besoin du salut
Certains
ecclésiastiques ont cependant compris que le principe du salut
pour les morts était nécessaire pour satisfaire la
justice de Dieu.
John Frederick Denison Maurice,
professeur de théologie au King's College de Londres, fut
démis de ses fonctions parce qu'il avait publié, en
1853, dans ses « Theological Essays »
(Encyclopedia Britannica, 11e édition, vol. 17, p. 910) des
idées théologiques prétendument non orthodoxes
concernant le châtiment éternel. Il enseignait que
l'amour de Dieu tel qu'il se révèle à nous dans
l'Évangile est incompatible avec l'idée qu'il puisse
permettre que des créatures qu'il a aimées soient
vouées à un tourment sans fin. À son lit de
mort, en 1872, un ecclésiastique de ses amis lui annonça
la triste nouvelle qu'il ne serait plus autorisé à
prêcher l'Évangile. On dit qu'il rassembla toute
l'énergie dont il disposait encore et, se dressant sur son
lit, déclara : « Si je ne puis plus prêcher
l'Évangile ici, je le prêcherai dans d'autres mondes. »
Henry Ward Beecher,
ecclésiastique américain influent (1813-87), fit une
conférence à Nashville, dans le Tennessee, dont le
sujet était : Ce qu'a fait la chrétienté
pour civiliser le monde » dans laquelle il
disait :
« Qu’a fait l'Afrique pour le
monde ? Elle n'a jamais produit un sage, un philosophe, un poète
ni un prophète, et pourquoi ? Parce que le nom du Christ
et l'influence du christianisme sont à peine connus dans ses
régions arriérées. Des millions de ses enfants
ont vécu et sont morts sans entendre la vérité.
Qu'adviendra-t-il d'eux ? Seront-ils damnés à
jamais ? Non, pas si mon Dieu règne, car ils entendront
l'Évangile dans le monde des esprits.
Matthias F.
Cowley, apôtre de l'Église de Jésus-Christ des
saints des derniers jours, dit dans son rapport sur le discours de M.
Beecher :
« Il poursuivit en montrant de manière
irréfutable que le salut pour les morts est une doctrine
scripturaire. L’auteur n'était pas présent à
cette conférence, mais un autre ancien de l'Église y
était, et, à l'issue de la conférence, monta à
la tribune et dit : 'Mr Beecher, j'ai été
fort intéressé par votre conférence et je
voudrais vous poser une question. Jésus a dit à
Nicodème : Si un homme ne naît d'eau et d’Esprit,
il ne peut entrer dans le royaume de Dieu. Alors, comment est-il
possible à un homme d'être baptisé dans l’eau
alors que son corps est déjà décomposé en
terre ?'
« Le grand prédicateur regarda un
moment celui qui l'interrogeait, puis dit : 'Jeune
homme, d'où venez vous ?' 'De
l'Ouest.' 'De quelle région de
l'Ouest ?' 'De Salt Lake City',
répondit l’ancien. 'Oh, dit Mr Beecher, vous
pouvez répondre vous-même à votre question.
Bonsoir.' Et il s'en alla. Mr Beecher en avait
probablement étudié suffisamment sur le sujet du
baptême pour les morts pour savoir que pareille doctrine devait
aller de concert avec la prédication aux esprits des morts,
mais il ne désirait pas être accusé d’enseigner
le mormonisme, c'est pourquoi il ne voulait
pas aller aussi loin. Il en dit assez toutefois pour confirmer les
paroles de Joseph Smith et aussi celles du Sauveur quand il disait
que si l'on mettait du vin nouveau dans de vieilles outres, cela les
déchirerait, en d'autres termes, une nouvelle doctrine dans
d'anciens systèmes. (Cowley : Talks on Doctrine, 190-2,
p. 122, 123)
Le professeur A. Hinderkoper, un
écrivain allemand, dit : « Au deuxième
et troisième siècles toutes les branches et toutes les
divisions de l'Église chrétienne - pour autant que
nous puissions en juger d'après leurs documents -
croyaient que le Christ avait prêché aux esprits des
morts » (Ben E. Rich : Scrapbook of Mormon
Literature, Chicago 1910, vol. 1, p. 321, 322).
Le Dr S.
Parkes Cadman, célèbre prédicateur de la radio
et ancien président de l'Union des Églises d'Amérique
(Federated Council of Churches of America) a traité du sujet
suivant à la radio à l'intention de millions
d'auditeurs :
« Question : À
votre avis, qu'advient-il des âmes qui, dans cette vie, n'ont
pas eu l'occasion d'accepter ou de rejeter la vérité
telle qu'elle se trouve dans les évangiles ?
« Réponse :
Ceux qui n'ont jamais entendu le nom de Jésus depuis
l'apparition des premiers êtres humains sur la terre
constituent l'énorme majorité de ceux qui ont vécu
et sont morts ici-bas. De plus des centaines de millions de personnes
qui vivent en ce moment se trouvent dans la même situation.
L'imagination n'arrive pas à en concevoir la multitude
infinie. Même aujourd'hui, il se trouve dans les pays chrétiens
des multitudes de gens qui, du fait de leur naissance et de leur
éducation, sont presque aussi ignorants de la religion du
Nouveau Testament que l'étaient les anciens Grecs qui
n'avaient jamais entendu parler du Christ. Pensez aussi à la
masse des enfants innocents qui meurent avant d'arriver à
l'âge où l'on est consciemment responsable de sa propre
vie.
« Même si on
n'en saisit pas l'immense portée, votre question serait
accablante si personne, hormis ceux qui croient volontairement et
intelligemment au Christ, n'était admis plus tard dans la
présence de Dieu. Si, comme on nous enseigne à le
croire, les myriades incalculables d'êtres humains qui ont
occupé ou occupent encore cette vie existent pour l'éternité,
et doivent la passer quelque part, comment pouvons-nous restreindre
l'efficacité rédemptrice de l'amour divin à ce
bref moment de l'existence mortelle de l'homme ici-bas ?
« Envisagez-en la
conséquence en l'appliquant au destin de ceux qui vous sont
proches, qui vous sont chers. Appliquez-la ensuite à toute
l'humanité. Notre consolation et notre espoir, c'est que,
puisque Dieu est notre Père à tous, il ne perd pas une
âme de vue, pas une n'est de moindre importance pour lui. « Sa
miséricorde dure à jamais. » Les confessions
qui restreignent l'exercice de cette miséricorde à la
vie actuelle, ne rendent pas justice à sa vertu salvatrice et
font du tort à la cause pour laquelle elles ont été
élaborées. » (Rapporté par le
Millennial Star, vol. 98, 13 août 1936, p. 514)
Bien
que beaucoup de ces ecclésiastiques aient senti la nécessité
d'une oeuvre pour les morts, aucun d'entre eux n'avait un programme
précis à proposer et l'Église de Jésus-Christ
des saints des derniers jours n'en aurait pas eu davantage, n'était
que Dieu a révélé ces enseignements en envoyant
Élie au prophète Joseph Smith. Nous l'avons donc reçu
par révélation et non en lisant la Bible. Nous
utilisons la Bible pour montrer que ce principe y était
enseigné.
Joseph Smith, à propos de
la responsabilité que nous a imposée le Seigneur de
veiller à ce que nos morts reçoivent les bénédictions
de l'Évangile, a dit :
« La plus grande
responsabilité dont Dieu nous ait chargés dans ce
monde, c'est de rechercher nos morts... Les saints qui la négligent
au détriment de leurs parents défunts, le font au péril
de leur propre salut. » (Joseph Fielding Smith, Enseignements du
prophète Joseph Smith, p. 502, 267)
Fruits de la
mission et de l’œuvre d'Élie
Quelle
preuve avons-nous que la promesse de Malachie s'est accomplie ?
Si Joseph Smith et Oliver Cowdery avaient raconté un mensonge
en disant qu'Élie leur était apparu, le cœur des
enfants ne se serait pas tourné vers leurs pères.
Personne d'autre n'a prétendu qu'Élie lui avait remis
ces clés.
Le cœur des enfants ne
s'est pas tourné vers leurs pères avant cette
proclamation de Joseph et Oliver.
« Il est bon de
savoir, à ce propos, qu'en 1836 il n'y avait pas de société
généalogique, ni aux États-Unis, ni en Europe.
On gardait les arbres généalogiques des familles
royales et nobles, mais à part cela on n'accordait que très
peu d'attention aux registres des morts dans les pays chrétiens.
Le premier effort organisé pour réunir et classer les
généalogies des gens du commun apparut peu après
la venue d'Élie. Ce fut la formation de la New England
Historic and Genealogical Society. En 1844, cette société
reçut un statut légal. Son but principal est de
recueillir et de publier des données sur les familles
américaines. La New York genealogical and Biographical Society
reçut ses statuts en 1869. La Pennsylvania Genealogical
Society, la Maine Genealogical Society, ainsi que d'autres sociétés
du même genre au Maryland, au New Hampshire, au New Jersey, à
Rhode Island, au Connecticut et dans la plupart des autres États
de l'Union, ont toutes été organisées depuis
1836. Beaucoup de sociétés ont également été
organisées en Grande-Bretagne et sur le continent européen,
mais toutes depuis qu'ont été rendues, à la
terre les clés de la prêtrise qui ont planté dans
le cœur des enfants les promesses faites à leurs
pères. » (Joseph Fielding Smith, Le chemin de la
perfection, p. 154, 155)
Des centaines de milliers de
documents généalogiques ont été
rassemblés. Cet esprit qui tourne le cœur des enfants
vers leurs pères a envahi la terre entière depuis
qu'Élie est venu accomplir la mission promise. Bien que cet
esprit soit invisible, son action a touché le cœur
d'hommes et de femmes dans le monde entier. Ils ne savent pas
pourquoi ils rassemblent des documents généalogiques,
et pourtant cette oeuvre a progressé à pas de géant :
c’est vraiment en soi « une oeuvre merveilleuse et
un prodige ». Les cas suivants illustrent l'action de cet
esprit :
Lorsque l'auteur était
président de la Mission des États du Sud, un nouveau
converti entra à la bibliothèque de Jacksonville, en
Floride, à la recherche de la généalogie de sa
famille, et trouva un livre écrit par un parent éloigné,
juge au Texas. La préface disait à peu près
ceci :
Ce livre est le fruit de beaucoup de temps,
d'efforts et d'argent de la part de ma femme et de moi-même.
Pourquoi nous l'avons fait, nous ne le savons, mais nous faisons
confiance dans la providence du Tout-Puissant : il aura son
utilité.
Lorsqu'il était président du
pieu de Hollywood à Los Angeles, il y a quelques années,
l'auteur eut l'occasion d'assister à une soirée
organisée par les chercheurs de généalogie du
pieu. À cette réunion assistait aussi le président
du comité de la Bibliothèque de Los Angeles. La
discussion étant venue sur ce sujet, il avoua que son violon
d'Ingres était la recherche généalogique que sa
chambre forte était remplie de documents et de manuscrits qui
avaient coûté des milliers et des milliers de dollars.
Il dit qu'il ne savait au juste à quoi lui serviraient tous
ces renseignements quand il les aurait réunis, mais il s'y
sentait poussé et il ne pouvait s'en débarrasser.
Il y a quelques années,
lorsque l'auteur était dans la Mission des États du
Nord-Ouest, président de la branche de Portland, dans
l'Oregon, il rencontra un homme qui voyageait depuis des mois à
la recherche d'éléments pour la généalogie
de sa famille. Il vivait dans l'Est, mais pour le moment, sa
recherche et ses investigations l'avaient amené à
Portland. Il déclara qu'il ne pouvait comprendre l'intérêt
qu'il éprouvait pour la question, mais qu'il ne pouvait y
rester indifférent.
Il eût été
tout aussi malaisé pour ces hommes de comprendre qu'ils
étaient poussés par l'esprit d'Élie ramené
sur terre, que pour Colomb de comprendre que c'était l'esprit
du Seigneur qui le conduisait jusqu'en Amérique (voir 1 Néphi
13:12).
Il est merveilleux de constater comment les saints
des derniers jours reçoivent l'aide divine pour obtenir les
données généalogiques nécessaires pour
leur permettre d'accomplir dans les temples du Seigneur les baptêmes
destinés à leurs parents défunts. Mais nous
n'essaierons pas de relater ici ces expériences.
Il suffit de savoir qu'en
matière de tenue de documents, de création de
bibliothèques généalogiques et d'organisations
familiales, et de composition de livres et de feuilles généalogiques,
il y a eu un grand changement dans le monde depuis qu'Élie a
visité Joseph Smith et Oliver Cowdery et leur a conféré
les clés qui permettent de « tourner le cœur
des enfants vers leurs pères. »
Encore une fois, un homme
n'aurait pu faire ceci de lui-même, et il n'aurait pu le faire
en lisant la Bible. Ceci est l’œuvre de Dieu dans le
cadre du « rétablissement de toutes choses dont
Dieu a parlé par la bouche de tous ses saints prophètes
depuis le commencement du monde. » (Actes 3:21 selon la
version du roi Jacques ; Segond dit : « ... dont
Dieu a parlé anciennement par la bouche de ses saints
prophètes », ndt)
Déjà, l'Église
de Jésus-Christ des saints des derniers jours possède
une des plus grandes et des meilleures bibliothèques de
généalogie du monde et l'Église a microfilmé
de nombreux documents généalogiques des nations du
monde. Pour assurer la conservation de ces documents l'Église
a creusé, dans des montagnes de granit situées à
35 kilomètres seulement de Salt Lake City, une série
géante de chambres fortes. On y assure des conditions
parfaites de conservation pour les microfilms qu'on y entrepose.
Nous pouvons prédire à
coup sûr que dans un avenir pas tellement éloigné,
la Bibliothèque de Généalogie de l'Église
non seulement sera la meilleure du monde, mais qu'elle sera aussi un
dépôt pour les registres de la plupart des autres
bibliothèques généalogiques.
Assurément, Élie
doit être satisfait de ce qui a été accompli dans
le monde parce que, le 3 avril 1836, dans le temple de Kirtland en
Ohio, il a révélé à .Joseph Smith et
Oliver Cowdery les clés de cette prêtrise ou autorité
d'accomplir l’œuvre qui ramène « le
cœur des pères à leurs enfants et le cœur
des enfants à leurs pères. »
Source : LeGrand Richards, Une
oeuvre merveilleuse et un prodige, 1950