Note de la rédaction : Ce qui n'est plus en usage ou en vigueur a été soustrait du texte et des titres y ont été insérés
Les conditions du salut
La
plus grande révélation que le Seigneur Jésus-Christ
ait jamais donnée à l'homme, pour autant que nous le sachions, a été donnée au prophète Joseph
Smith, le 16 avril 1832. C'est la section 76 des Doctrine et
Alliances. Je vous assure que ceci est pour moi le summum des révélations venues du Seigneur depuis notre père Adam.
Les
hommes ont tâtonné dans les ténèbres sur
certains sujets, même pendant les dispensations passées
de l'Évangile. Ils n'ont pas connu la plénitude des
desseins de Dieu pour le salut de ses fils et de ses filles. Mais
glorieux est le présent, car c'est dans cette « dispensation de
la plénitude des temps » (Éphésiens 1:9-10,
version du roi jacques) que
tout ce que les hommes ont jamais reçu dans les dispensations
antérieures nous a été donné en une seule
fois, avec beaucoup plus. Quelle joie de vivre en ces temps où
nous ne sommes pas dans le doute en ce qui concerne le plan du salut,
non seulement pour les vivants, mais aussi pour les morts !
Les
hommes ont médité sur les dispositions de Dieu pour le
salut de ses enfants. Certains ont enseigné, et il s'en trouve
encore à l'heure actuelle, qu'une personne qui, même par
le plus petit écart, n'aurait pas rempli les conditions
requises par l'Évangile, perd son salut éternel pour
être damnée à tout jamais. D'autres croient que
certains sont marqués, prédestinés et élus
à venir dans cette vie pour y être sauvés quelles
que soient leurs actions, tandis que les autres sont éternellement
perdus. En outre, il existe encore certaines personnes assez limitées
pour croire que si les hommes ne trouvent pas le chemin, la lumière
et la vérité pendant le cours de cette vie, il n'y a
point d'espoir pour eux au-delà du tombeau. C'est pourquoi je
me réjouis de vivre en des temps ou la plénitude de la
vérité sur ce sujet a été révélée
par une réponse claire et définitive dans la parole du
Seigneur.
Voici
une question qui m'a souvent été posée par des
ministres et des membres d'autres dénominations religieuses :
« À quel point importe Ia route que les hommes et les
femmes prennent, dès lors qu'ils sont bons maris, bonnes
épouses, bons citoyens, qu'ils croient à Ia Bible,
adorent Dieu et sont disciples de Jésus-Christ, quelle que
soit leur propre conception ? Peu importe qu'ils soient baptistes,
presbytériens, mormons ou catholiques : tous les chemins
mènent au même but, comme tous mènent à
Rome ». Voilà leur théorie.
J'ai
dit que, sous certains rapports, il importe peu qu'un homme ait Ia
foi ou pas et que cette foi soit comme ci ou comme ça. Ce
n'est pas sa profession de foi qui le sauvera ; ce sont ses oeuvres,
sa foi, son dévouement et son aptitude à remplir les
conditions stipulées par Dieu pour l'obtention du salut.
Chaque homme qui fait le bien se rapproche de Dieu, quelle que soit
sa foi. II est donc vrai que quel que soit le chemin qu'il parcoure,
selon le bien qu'il réalise, il avance vers le grand but, vers
Dieu et vers le salut dans son royaume.
Aucun
homme n'arrivera au terme du chemin et recevra une plénitude
de salut dans le royaume céleste de Dieu autrement qu’en
se soumettant à toutes les conditions du salut dans ce royaume. Le Maître a dit : « Mais la porte
et le chemin sont étroits qui mènent à la vie,
et il y en a peu qui les trouvent ».
En
lisant les Écritures anciennes et modernes, je m'aperçois
que la grande majorité des enfants de notre Père
n'arriveront qu'à une distance relativement proche ou éloignée
de ce grand but, parce qu'ils ne veulent pas se soumettre à
tous les termes et conditions. Ils parcourront un tiers de Ia route,
dirons-nous, et arriveront dans le royaume téleste. Un autre
groupe ira un peu plus avant sur le bon chemin, sans toutefois obéir
à toutes les conditions ; ceux-la n'arriveront donc pas non
plus au terme de leur voyage. Ils iront peut-être aux deux
tiers du chemin et atteindront le royaume terrestre. Enfin,
quelques-uns parcourront la route entière, se soumettant à
toutes les conditions pour
arriver finalement au but et entrer dans le royaume céleste de
Dieu : ceux-là obtiendront une gloire céleste.
Cela
parait raisonnable, n'est-ce pas ? Eh bien ! c'est la vérité.
Maintenant, sans spéculer ni faire de théories –
je n'en ai aucune envie – tenons-nous en strictement, dans nos
considérations sur cette question, à la parole du
Seigneur, comme elle nous a été donnée.
La gloire céleste
Je
commencerai en lisant une partie de la 76e section des Doctrine et
Alliances, à partir du verset 50 : « Et nous rendons de
nouveau témoignage, car nous vîmes et entendîmes,
et voici le témoignage de l'Évangile du Christ
concernant ceux qui se lèveront à la résurrection
des justes. »
Je
commence par ceux qui arrivent au terme de la route, parce que je
crois m'adresser à un groupe de personnes qui ne s'intéressent
ni ne se soucient des conditions requises pour l'admission dans les
royaumes terrestre et téleste. Votre coeur et votre esprit
désirent connaître ce qu'il faut faire pour obtenir la
plus grande gloire que le Seigneur a offerte. Je veux parler de
celle-ci plus que de n'importe quelle autre chose, car je m'aperçois
que peu d'entre vous se satisferaient de ce qui est de seconde ou de
troisième qualité.
Aussi
nous commencerons par lire Ia description des termes et conditions
auxquels nous devons nous soumettre pour obtenir la gloire céleste.
Je crois qu'elle vaudra bien tous les sacrifices demandés et
peut-être cent fois plus, si besoin. J'y consentirais
personnellement pour atteindre ce que Dieu offre aux hommes et femmes
qui entrent dans la gloire céleste.
Je
continue par le verset 51 : « Ce sont ceux qui ont accepté
le témoignage de Jésus, ont cru en son nom, ont été
baptisés à la manière de son ensevelissement,
étant ensevelis dans l'eau en son nom, selon le commandement
qu'il a donné ».
Je
dis maintenant au monde entier qu'aucun homme, qu'aucune femme ne
verra jamais le royaume céleste de Dieu sans avoir été
baptisé d'eau et d'esprit. Le Seigneur l'a bien spécifié.
Cette loi est d'autant plus formelle qu'après l'avoir annoncée
lui-même, le Seigneur s'est soumis à toutes ces
conditions, quoique étant parfait, afin que tout homme qui
s'imaginerait être parfait ici-bas ne puisse s'excuser de ne
pas y obéir lui-même. C'est la porte de la gloire
céleste.
Versets
suivants : « afin qu'en gardant les commandements, ils soient
lavés et purifiés de tous leurs péchés et
reçoivent l'Esprit-Saint par l'imposition des mains de celui
qui est ordonné et scellé à ce pouvoir
;
qui vainquent par la foi
et sont scellés par le Saint-Esprit de promesse que le Père
répand sur tous ceux qui sont justes et fidèles. »
Je
voudrais m'arrêter sur ce passage pour bien le faire ressortir,
parce que tandis que nous recevons des bénédictions
éternelles des mains de la Prêtrise, qui a le droit de
lier sur la terre avec ratification dans les deux, cette révélation
dit explicitement que de telles bénédictions doivent
être également scellées par le Saint-Esprit de
promesse.
Un
homme et une femme peuvent être admis dans la Maison du
Seigneur par tromperie ou par fraude et y recevoir l'administration
de la Sainte Prêtrise et recevoir les bénédictions
que cette dernière est en mesure de leur donner. Nous pouvons
tromper les hommes, mais il est impossible de tromper le
Saint-Esprit, et nos bénédictions ne seront éternelles
que si elles sont scellées par le Saint-Esprit de promesse,
c'est-à-dire par le Saint-Esprit, qui lit les dans pensées
et les coeurs des hommes et donne son sceau d'approbation aux
bénédictions prononcées sur leur tête.
C'est alors que la bénédiction prend validité,
vigueur et force.
Je
remercie le Seigneur de la présence de cette clause, car même
si les hommes parviennent à tromper leurs frères, ils
ne peuvent tromper le Saint-Esprit et ainsi prendre possession de
bénédictions qu’ils n'auraient pas méritées
par leurs pensées, propos et actes.
Je
reprends ma lecture : « qui vainquent par la foi et sont
scellés par le Saint-Esprit de promesse que le Père
répand sur tous ceux qui sont justes et fidèles. Ce
sont ceux qui sont l'Église du Premier-né. Ce sont ceux
entre les mains desquels le Père a tout remis ».
Y
a-t-il en votre coeur un rêve que vous aimeriez réaliser,
une chose que vous désireriez posséder, que vous avez
désirée ardemment ? Eh bien, toutes choses seront
accordées et remises à ceux qui atteignent cette
gloire.
Quelle
portée ont ces paroles ! Vous pouvez y réfléchir
pendant tout le reste de votre vie, chaque pensée et
aspiration noble du coeur humain qu'il est possible de concevoir
n'est qu'une minuscule partie de ce qui est compris dans la
déclaration selon laquelle tout leur sera remis, parce qu'il
est impossible aux mortels de penser à la millième
partie de ce que cela peut comprendre.
Je
poursuis : « Ce sont ceux qui sont l'Église du
Premier-né. Ce sont ceux entre les mains desquels le Père
a tout remis. Ce sont ceux qui sont prêtres et rois, qui ont
reçu de sa plénitude et de sa gloire, et sont prêtres
du Très-Haut, selon l'ordre de Melchisédek, qui était
selon l'ordre d'Hénoc, qui était selon l'ordre du Fils
unique. C'est pourquoi, comme il est écrit, ils sont dieux,
oui, les fils de Dieu. »
Nous
avons fréquemment dit que la pensée la plus noble que
les enfants des hommes aient jamais reçue est peut-être
cette vérité révélée : « Ce
qu'est l'homme, Dieu l'a été, et ce que Dieu est,
l'homme peut le devenir ». Le fondement de cette vérité
se trouve dans cette révélation et dans les propos que
je viens de vous lire. Permettez que je vous les relise : «
C'est pourquoi, comme il est écrit, ils sont dieux, oui, les
fils de Dieu ».
Je
voudrais revenir sur cet adage de l'Église : « Ce qu'est
l'homme, Dieu l'a été, et ce que Dieu est, l'homme peut
le devenir ». Notez bien qu'il n'est pas dit « l'homme le
deviendra », mais « l'homme peut le devenir ». Il
lui est possible de le devenir ; et je tiens à vous dire que
peu d'hommes deviendront ce que Dieu est. Néanmoins, tous Ies
hommes peuvent y parvenir s'ils veulent en payer le prix.
Je
tiens à vous dire que les seuls candidats susceptibles de
devenir ce que Dieu est seront ceux qui atteignent la gloire céleste.
Ceux qui n'y parviennent pas ne pourront jamais, à toute
éternité, être candidats au titre de Dieu.
Ensuite je tiens a vous dire qu'il existe trois degrés dans le
royaume céleste et que seuls ceux qui atteindront le plus haut
degré de la gloire céleste pourront être
candidats au titre de Dieu et y être élevés.
Ce
titre est à la portée de chaque homme et de chaque
femme, mais accessible seulement a ceux qui en paient le prix,
passent par les épreuves, se montrent dignes, se soumettent
aux termes et conditions prescrites et affermissent leur appel et
leur élection.
Permettez-moi un petit écart pour sauter à
la section 131 des Doctrine et Alliances. Le passage est bref et il a
un lien avec ce que je viens de dire. C'est une révélation
donnée les 16 et 17 mai 1843 : « Il y a, dans la gloire
céleste, trois cieux ou degrés. Pour obtenir le plus
haut, l'homme doit entrer dans cet ordre de la prêtrise [à
savoir : la nouvelle alliance éternelle du mariage],
sinon, il ne peut l'obtenir. Il peut entrer dans l'autre, mais c'est
là la fin de son royaume ; il ne peut avoir
d'accroissement. »
Quiconque
se voit privé de cet accroissement sans fin ne peut devenir ce
que Dieu est, puisque c'est un des attributs de Dieu. L'éternité
de l'alliance du mariage devrait être bien comprise par les
saints des derniers jours comme étant le scellement d'une
femme à un homme, pour le temps et toute l'éternité.
Cela veut dire qu'un homme et une femme sont scelles l'un à
l'autre par le pouvoir de la Prêtrise et par le sceau
approbateur du Saint-Esprit pour toute l'éternité, et
ensuite qu'ils garderont leurs alliances avant qu'ils ne deviennent
candidats pour le plus haut degré de la gloire céleste.
De tous les groupes que forment les enfants de notre Père,
ceux-la sont les seuls a obtenir la promesse d'un accroissement sans
fin.
Que
voulons-nous dire par accroissement sans fin ? Que par une vie de
droiture et de fidélité les hommes et les femmes qui
gardent les commandements de Dieu ressusciteront avec des corps
célestes, préparés et adaptés pour entrer
dans la gloire élevée, grande et éternelle du
royaume céleste de Dieu ; et par leur préparation ils
seront capables d'avoir une progéniture, des enfants
spirituels. Je veux dire par là que ces enfants seront à
l'image de leurs parents ; ils auront un corps d'esprit et
posséderont aussi une étincelle du divin et de
l'éternel qui a toujours existé en eux.
II
est mentionné dans nos Écritures que la gloire de Dieu
consiste à réaliser l'immortalité et la vie
éternelle de l'homme. Ce sera aussi la gloire des hommes et
des femmes à qui appartiendra cette bénédiction
glorieuse. Ils seront en mesure de posséder une gloire
semblable à la sienne. Lorsque cette faculté
d'accroissement sans fin leur sera parvenue, qu'ils grandiront et
multiplieront à travers les âges à venir, leur
descendance aura, en temps opportun, comme nous l'avons eue
nous-mêmes, l'occasion de venir sur une terre semblable à
celle-ci pour y obtenir un corps terrestre et pour passer par les
expériences que nous avons vécues ici-bas.
Notre
degré de parenté avec cette descendance sera le même
que celui que Dieu, le Père éternel, occupe vis-à-vis
de nous. Mais la plénitude n'en a pas encore été
révélée. C'est la bénédiction la
plus merveilleuse que puisse jamais recevoir n'importe quel fils ou
fille de Dieu.
Je retourne à Ia section 76 et je reprends ma
lecture au verset 59 :
«
C'est pourquoi tout est à eux, que ce soit la vie ou la mort,
les choses qui sont présentes ou les choses qui sont à
venir, tout est à eux, et ils sont au Christ, et le Christ est
à Dieu. Et ils vaincront tout.»
Vaincre dans cette vie ou dans la vie à venir
Voici
une déclaration significative. J'ai dit qu'en plus du baptême
d'eau et d'esprit, qui est essentiel pour notre admission dans le
royaume de Dieu, nous devons ajouter à notre foi la vertu, à
la vertu la science, à la science la tempérance, et à
Ia tempérance la patience, à la patience la piété,
à la piété l'amour fraternel et à l'amour
fraternel la charité. Si ces choses ne sont point en nous,
nous sommes aveugles et ne pouvons nullement discerner au loin, mais
si elles abondent en nous, elles nous garantiront notre appel et
notre élection.
Un
homme peut recevoir la prêtrise et toutes ses bénédictions, mais tant qu'il n'aura pas appris à
vaincre la chair, son caractère, sa langue, sa propension à
se livrer aux choses que Dieu a interdites, il ne pourra pas entrer
dans le royaume céleste de Dieu. Il doit vaincre dans
cette vie ou dans la vie à venir. Mais cette vie est le temps
pendant lequel les hommes doivent se repentir.
Qu'aucun de
nous n'aille imaginer que nous pouvons descendre au tombeau sans
avoir surmonté les corruptions de la chair et perdre dans
l'au-delà tous nos péchés et nos tendances
mauvaises. Ils seront avec nous. Ils seront avec l'esprit séparé
du corps.
À mon avis, l'homme ou la femme peuvent faire
plus pour se conformer aux lois de Dieu en une année de cette
vie qu'en dix ans quand ils seront morts. L'esprit ne peut que se
repentir et changer, mais la bataille devra reprendre plus tard avec
la chair. II est plus facile de vaincre et de servir le Seigneur
quand le corps et l'esprit sont unis. Nous sommes au moment où
les hommes sont plus malléables et influençables. Quand
nous serons morts, nous trouverons chaque désir, chaque
sentiment fortement intensifié. Quand l'argile est malléable
elle est beaucoup plus facile à changer que quand elle durcit
et se fige.
Cette vie est le moment de la repentance. C'est
pourquoi je présume qu'il faudra mille ans après la
première résurrection pour que le dernier groupe soit
prêt à ressusciter. Il leur faudra mille ans pour faire
ce qu'il ne leur aurait fallu que soixante-dix ans pour le faire dans
cette vie. Vous
rappelez-vous la vision de la rédemption des morts donnée
à l'Église par le président Joseph F. Smith ? Il
a vu les esprits des justes, de parmi les morts, avant leur
résurrection et son langage à leur sujet est le même
que celui des révélations du prophète Joseph
Smith : les justes d'entre les morts considèrent la séparation
de leur corps et de leur esprit comme une servitude.
Les
justes qui sont morts auront la paix, mais je vous dis que quand nous
quitterons cette vie, quitterons ce corps, nous voudrons faire
beaucoup de choses que nous ne pourrons absolument pas faire sans le
corps. Nous serons sérieusement handicapés, et nous
aspirerons à notre corps ; nous prierons pour voir arriver le
moment de la réunion avec le corps. Nous saurons alors quel
avantage c'est d'avoir un corps.
Ainsi donc, tout homme, toute
femme, qui remet à la vie prochaine la tâche de corriger et de
vaincre les faiblesses de la chair se condamne à des années
d'esclavage, car nul homme, nulle femme ne ressuscitera tant qu'ils
n'auront pas terminé leur oeuvre, tant qu'ils n'auront pas
vaincu, tant qu'ils n'auront pas fait tout ce qu'ils peuvent faire.
C'est
pour cela que Jésus a dit qu'après la résurrection
les hommes ne prendront point de femme, ni les femmes de mari, car
ce contrat est conclu, pour ceux qui en sont dignes, avant que
les hommes et les femmes ne ressuscitent. Celui ou celle qui se
conforme aux conditions de ce contrat pendant cette vie raccourcit la
durée de sa servitude, car à chacun de nous sera
accordé dans l'au-delà un temps pour parfaire son salut. Et certains, en raison de leur justice dans cette
vie, recevront la bénédiction de faire ce travail afin d'être admis dans le royaume céleste.
Mais d'autres perdront irrémédiablement leur droit à
cette gloire. Tout ce qu'ils feront après la mort ne
contribuera en rien à les amener dans le royaume céleste.
Le
point que je tiens à faire ressortir, c'est que, la séparation
de notre corps et de notre esprit nous condamne à une période
longue ou courte de servitude selon que nous vainquons le mal et
devenons maîtres de nous-mêmes.
Vivre en présence du Père et du Fils
«
Que l'homme ne se glorifie donc pas de l'homme ; qu'il se
glorifie plutôt de Dieu, qui mettra tous les ennemis sous ses
pieds. Ceux-là demeureront pour toujours et à jamais
dans la présence de Dieu et de son Christ. »
(D&A 76:61-62)
Quelle
richesse d'expression ! Pouvez-vous comprendre la bénédiction
de demeurer en la présence de Dieu et de son Christ pour
toujours et à jamais ? Qu'était-ce pour le monde
d'avoir le Seigneur Jésus-Christ – pas le Père,
mais seulement le Fils – pendant le court espace de trois ans
que dura son ministère ? Ce fut la plus grande bénédiction
que ce monde n'ait jamais eu. Que ne donneriez-vous pas ce soir pour
avoir la bénédiction d'être en la présence
du Fils de Dieu pendant cinq minutes ?
Vous
donneriez tout ce que vous possédez pour cette bénédiction.
Alors pouvez-vous comprendre la portée et la signification de
cette déclaration qui affirme que ceux qui obtiendront la
gloire céleste auront la bénédiction de demeurer
en la présence du Père et du Fils à tout jamais
? Voilà une récompense qui mérite que nous
luttions pour l'obtenir. Oui, c'est une récompense d'une
valeur bien supérieure à toute possession terrestre. Le
don même de la vie serait peu de chose à côté
de la possibilité de demeurer en présence du Père
et du Fils pour toujours et à jamais.
Je vais vous expliquer cette clause du plan de Dieu qui nous permet de
demeurer en sa présence. Selon le Livre de Moïse, le
Seigneur a créé par son Fils, Jésus-Christ, des
mondes innombrables. Dans chacun de ces mondes demeure un groupe de
ses enfants. Alors comment peut-il demeurer simultanément en
la présence de tous ces groupes différents ? En lisant
la section 88 des Doctrine et Alliances, vous y trouverez
l'explication que le Seigneur en donne. Il a dit : « Je les
connais et je les compte ». Moïse voulait s'en informer
mais le Seigneur lui a dit : « Je t'accorde seulement un récit
de l'histoire de cette terre ».
Il
y a encore d'autres choses à apprendre lorsque nous quittons
cette terre et je me réjouis à la pensée de
recevoir de plus grandes connaissances concernant les choses que je ne
comprends pas à l'heure actuelle. C'est ainsi que le Seigneur
éclaira la compréhension de Joseph Smith en lui disant :
«
Voici, je comparerai ces royaumes à un homme qui avait un
champ, et il y envoya ses serviteurs pour le labourer. Il dit au
premier : Va travailler dans le champ, et je viendrai vers toi à
la première heure, et tu verras la joie de mon visage. Et il
dit au deuxième : Va aussi dans le champ, et à la
deuxième heure je te rendrai visite, et tu verras la joie de
mon visage » (D&A 88:51-53) ;
et ainsi de suite, promettant de visiter chacun à son tour, à
son heure, en son temps et en sa saison, jusqu'a ce qu'il leur ait
tous accordé la joie de son visage. II les visiterait du
premier au dernier et du dernier au premier en un cycle éternel,
chacun en son temps, à son heure et en sa saison.
Je
présume que c'est la raison de la promesse que le Christ
demeurera avec les hommes sur la terre pendant mille ans. Ce sera
notre jour, notre temps et alors je présume qu'il agira comme
indiqué dans la section 88 : il visitera d'autres endroits et
d'autres royaumes ; mais tandis qu'il sera absent de ce groupe, nous
serons néanmoins en sa présence et en communion avec
lui.
Chaque
homme et chaque femme méritant le royaume céleste vivra
sur cette terre qui deviendra un monde céleste, mais que nous
reconnaîtrons quand même comme la planète sur
laquelle nous avons vécu. La terre sera pour chaque homme et
chaque femme qui hérite de ce royaume comme un Urim et
Thurnmim dans lequel on pourra apprendre tout ce qui se rapporte à
notre royaume et à ceux qui lui sont inférieurs, pour
que toutes les profondeurs nous soient révélées (voir D&A 130:9).
La
révélation que je viens de citer nous informe que
quiconque entrera dans le royaume céleste recevra une pierre
blanche, un Urim et Thummim de Ia plus grande pureté. Avec
cette pierre et par l'entremise du don et du pouvoir de Dieu, le
possesseur peut se documenter dans l'univers entier et obtenir une
connaissance approfondie, non seulement du royaume dans lequel il
demeure, mais de tous les royaumes, de sorte qu'il comprend toutes
les hauteurs et profondeurs (voir D&A 130:10-11).
Cette
bénédiction appartiendra à tous ceux qui
atteindront la gloire céleste. Tout en étant parfois
privés de la compagnie du Père et du Fils, ils seront
dans la possibilité de converser et de communiquer avec eux,
en vertu du même procédé qui permet au
Saint-Esprit d'opérer et de converser simultanément
avec dix mille ou dix millions d'âmes qui ont reçu le
baptême et ont été admises dans le cercle
d'influence qui leur permet de recevoir la communication. Chacun des
élus entendra sur le champ et demeurera en sa présence
pour recevoir sans cesse des instructions et des directives.
Je
ne devrais pas m'étendre plus longuement pour essayer de vous
convaincre que cela est possible puisque, aujourd'hui, vous savez
bien que la voix humaine a été amplifiée cent
mille fois par la science de l'homme. S'il nous est possible de faire
cela – et nous le faisons tous les jours – combien Dieu
en sait-il de plus que nous ? Nos progrès ne sont que de
faibles débuts dans les grandes vérités
éternelles de la science et de Ia connaissance que Dieu
possède.
Je
comprends maintenant quelque chose au sujet de la merveilleuse
apparition du Rédempteur aux Néphites. Ils entendirent
une voix, qui pourtant n'était pas une voix forte, mais très
claire et pénétrante, de sorte qu'elle entra dans
chaque coeur et fit frémir chaque personne. Je sais maintenant
que Dieu en connaît le mystère. Quoique absent, il peut
parler et tous les groupes de ses enfants qui ont droit à
l'entendre, l'entendent et jouissent, en leur temps, en leur heure et
en leur saison, de Ia présence de sa personne, de sa
compagnie, de celle de son Esprit et de son ministère
personnel par les moyens de communication qu'il a désignés.
Je
ne puis même commencer à vous expliquer tout ce que
signifie jouir de la bénédiction de demeurer en la
présence du Christ pour toujours et à jamais. Je sais
combien l'âme en est pénétrée. Je connais
la sensation que procure sa présence, mais pour un court
instant seulement. Je donnerais tout ce que je suis, tout ce que
j'espère devenir pour avoir la joie de sa présence,
pour demeurer dans son amour et dans son affection, et pour rester
dans les grâces du Maître de toutes choses, pour toujours
et à jamais.
«
Ce sont ceux qu'il amènera avec lui lorsqu'il viendra dans les
nuées du ciel pour régner sur la terre sur son peuple.
Ce sont ceux qui auront part à la première
résurrection. Ce sont ceux qui se lèveront à la
résurrection des justes. Ce sont ceux qui seront venus à
la montagne de Sion et à la cité du Dieu vivant, le
lieu céleste, le plus saint de tous. Ce sont ceux qui ont
rejoint une multitude innombrable d'anges, l'assemblée
générale et l'Église d'Hénoc et du
Premier-né. Ce sont ceux dont le nom est écrit dans le
ciel, où Dieu et le Christ sont les juges de tous. Ce sont les
justes parvenus à la perfection par l'intermédiaire de
Jésus, le médiateur de la nouvelle alliance, qui
accomplit cette expiation parfaite par l'effusion de son sang. Ce
sont ceux dont le corps est céleste. »
Je
veux vous dire qu'un corps céleste est une toute autre chose
qu'un corps terrestre ou téleste.
«
Ce sont ceux dont le corps est céleste, dont la gloire est
celle du soleil, oui, la gloire de Dieu, la plus haute de toutes,
gloire dont il est écrit que le soleil du firmament en est le
type. »
Voici
les points fondamentaux, les grandes bénédictions de
cette gloire, avec les termes et conditions auxquels on doit se
soumettre.
Comparaison des degrés de gloire
Je
voudrais consacrer quelques instants à une
comparaison de cette gloire avec les autres. Je commencerai par
donner un aperçu des conditions de second groupe des enfants
de notre Père. En voici une description, que l'on trouve à
partir du verset 71 :
«
Et ensuite, nous vîmes le monde terrestre, et voici, ce sont
ceux qui sont du terrestre, dont la gloire diffère de celle de
l'Église du Premier-né qui a reçu la plénitude
du Père, de même que la gloire de la lune diffère
de celle du soleil dans le firmament. Voici, ce sont ceux qui sont
morts sans loi. »
Je
tiens à vous dire que nous ne connaissons pas les termes et
conditions auxquels doivent se soumettre les candidats aux gloires
terrestre et téleste. Tout ce qui nous a été
donné dans les principes de l'Évangile, y compris le
baptême d'eau et l'imposition des mains pour le don du
Saint-Esprit, sont les moyens destinés à préparer
et à admettre les hommes et les femmes dans le royaume
céleste. Nous ne préparons pas de candidats pour les
gloires terrestre et téleste.
Je
suppose qu'après cette vie, dans le monde des esprits, il nous
sera donné clairement à comprendre les principes
auxquels devront se soumettre les multitudes des enfants de notre
Père qui seront candidats au royaume terrestre dont je parle
maintenant. Nous savons néanmoins que tout genou devra fléchir
et toute langue confesser que Jésus est le Christ. Voilà donc
le lieu destiné à ceux qui sont morts sans loi. Il est bon que nous cherchions exclusivement à
obtenir le droit de cité dans le royaume céleste, et
non dans les royaumes terrestre et téleste.
Ceux qui meurent sans la loi de l'Évangile
J'attire votre attention sur une autre révélation que
le Seigneur a donnée dans cette dispensation, relativement à
ceux qui sont morts sans loi. Vous savez peut-être que le
prophète Joseph Smith ressentait de vives inquiétudes
au sujet de son frère Alvin qui, tout en croyant fermement à
la vision de Joseph, mourut avant le rétablissement de la
prêtrise et de la doctrine du baptême. Joseph était
très inquiet au sujet de la mort de son frère, mais le
Seigneur le rassura par une révélation qui permit au
prophète de voir son frère dans le royaume céleste.
Alvin n'y était pas réellement, mais possédait
le droit et la bénédiction d'y entrer, moyennant le
baptême bien entendu. Le Seigneur nous dit que tous ceux qui
auraient accepté l'Évangile, s'ils avaient eu
l'occasion de l'entendre, seront aussi candidats à la gloire
céleste.
Qui
sont-ils ? Comment pouvons-nous les déterminer ? Certaines
gens pensent que tous les problèmes de la vie seront résolus
en un clin d'oeil et que ces individus sauront que ceci est
l'Évangile de Jésus-Christ, quand ils meurent. J'ai
entendu des gens dirent qu'à leur mort, ils iraient trouver
saint Pierre et que tout s'arrangerait. Je leur ai répondu : «
Vous ne verrez jamais saint Pierre avant que vous n'acceptiez
l'Évangile de Jésus-Christ des mains des anciens de
l'Église, vivants ou morts. Car ce sont à ces anciens
et à cette génération que le droit et l'autorité
ont été donnés et tous ceux qui recevront
l'Évangile le recevront des mains de ceux qui ont reçu
la Prêtrise dans cette dispensation. Morts ou vivants, ils ne
l'entendront de personne d'autre.
Donc,
après la mort, les hommes n'en sauront pas plus que de leur
vivant, sauf toutefois pour ce qui concerne le changement qu'on
appelle la mort. Ils ne comprendront les vérités de
l'Évangile que par le même processus qui opère
ici-bas. Aussi, lorsqu'ils entendront la prédication de
l'Évangile, ils réagiront probablement comme nos pères
et nos mères l'ont fait, avec un coeur joyeux. Ils aimeront
l'Évangile et l'embrasseront. Il sera facile de savoir qui ils
sont. Ceux d'entre les morts, qui n'auront pas eu la connaissance de
la vérité ici-bas, qui la recevront avec joie seront
aussi candidats à la gloire céleste.
Lorsque
vous mourrez et que vous irez dans le monde des esprits, vous y
travaillerez pendant des années pour essayer de convertir des
gens qui suivront encore leur propre volonté. Quelques-uns se
repentiront et prêteront l'oreille. D'autres seront rebelles et
continueront à suivre leur propre volonté et leurs
propres idées. Ce dernier groupe deviendra de plus en plus
réduit, jusqu'à ce que tout genou fléchisse et
que toute langue confesse que Jésus est le Christ. Il faudra
peut-être des années pour y arriver. Mais ceux qui
auraient reçu l'Évangile s'ils l'avaient entendu
pendant cette vie, le recevront de la même manière dans
le monde des esprits.
Le
prophète Joseph Smith a dit, dans un discours qu'il prononça
lors de l'achèvement des fonts baptismaux du temple de Nauvoo
(voir History of the Church, vol. 4, page 231) : « Les saints
ont la bénédiction d'être baptisés pour
ceux de leurs parents morts qui, selon eux, auraient accepté
l'Évangile ici-bas s'ils en avaient eu l'occasion et pour ceux
qui l'ont accepté dans le monde des esprits par le ministère
des personnes dûment autorisées à le leur prêcher
dans leur prison. »
L'oeuvre du temple pour tous les morts
Les
règles imposées aux saints des derniers jours en ce
temps-là leur permettaient de ne se faire baptiser que pour
ceux de leurs ascendants qu'ils pensaient susceptibles d'accepter
l'Évangile. C'est tout. Pas pour les autres. Mais comme nous
ne sommes pas en position de juger nos ancêtres que nous
n'avons pas connus, l'Église est allée plus loin et a
permis de faire l'oeuvre pour tous nos ancêtres immédiats.
Il
nous est commandé de recevoir les ordonnances en faveur de nos morts même si nous ignorons s'ils les accepteront ou les
refuseront. Sans aucun doute tous voudraient les recevoir, mais
certains n'en sont peut-être pas dignes ; toutefois je crois
sincèrement dans mon coeur qu'un grand nombre les accepteront
et que plus de nos ancêtres recevront les bénédictions
de l'Évangile et en jouiront que ne le feront leurs enfants
vivants. Cela peut paraître étrange, mais je crains fort
que la proportion des vivants qui recevront ces bénédictions
sera bien moindre que celle de nos ancêtres qui, eux aussi, y
ont droit.
Supposez
pour un instant que quelques-unes des personnes pour lesquelles vous
faites l'oeuvre du temple ne l'acceptent pas. Devrions-nous nous
arrêter pour cela ? Non. Pas le moins du monde. Le Seigneur
nous a dit : « Il vaut mieux donner à dix qui ne le
méritent pas que de manquer un juste ». S'il n'y a que
quelques-uns de nos ancêtres qui soient dignes de posséder
ces bénédictions, ne devrions-nous pas faire l'oeuvre
pour tous, afin ces quelques-uns en bénéficient ? Mais
je vous dis qu'il y en aura une bien plus grande proportion qui la
recevront et que tous voudraient la recevoir. Une grande majorité
la recevront, s'en réjouiront et l'accepteront.
Aide apportée par les défunts
Je
pense qu'il faudra un millier d'années pour compléter,
dans nos temples, les ordonnances pour le salut. Tous les saints des
derniers jours y seront occupés et devront même oeuvrer
à plein rendement. Dans l'accomplissement de cette oeuvre en
faveur de nos ancêtres décédés, nous
arriverons certainement à une limite, à un moment
donné. Cette limite sera celle ou finissent les registres de
l'État civil.
J'ai
dit que lorsque un homme ou une femme se mettent à l'oeuvre en
toute sincérité, le Seigneur leur procure toujours les
moyens d'obtenir les renseignements qu'ils recherchent. Notre
compréhension sera éclairée et des sources de
connaissance nous seront révélées. Pourquoi?
Parce que les morts en savent beaucoup plus que nous au sujet des
archives et des registres.
Comment
se fait-il que parfois un seul membre d'une famille ou un seul
habitant d'une ville accepte l'Évangile ? C'est à cause
des justes qui sont morts et qui ont reçu l'Évangile
dans le monde des esprits. Ils exercent leur foi, et en réponse
à leurs prières, les anciens de l'Église sont
envoyés dans le foyer d'un membre de leur descendance pour y
prêcher l'Évangile, afin que ces esprits justes puissent
avoir un descendant vivant pour faire en leur faveur l'oeuvre
nécessaire. Je vous dis que c'est avec beaucoup plus
d'intensité que le coeur des pères et des mères
qui sont dans le monde des esprits est tourné vers les
enfants, oui, beaucoup plus que celui des enfants vers eux. Et voilà
comment le Seigneur ouvre la voie à ceux qui recherchent ces
renseignements et connaissances.
Je
me rappelle d'un incident vécu par mon père. Le temple
de Logan était presque achevé. Tous les fidèles
attendaient impatiemment le jour de la consécration. Mon père
avait contribué à la construction de cet édifice
en charriant d'immenses pierres de taille de la carrière
jusqu'à pied d'oeuvre. Je me rappelle que c'est moi qui lui
apportais son déjeuner chaque jour. Nous attendions avec
impatience le grand événement. Mon père avait
fait tout ce qu'il lui était possible pour obtenir les
renseignements nécessaires sur ses ancêtres. Il priait
matin et soir pour que le Seigneur lui ouvre la voie pour qu'il
puisse trouver des renseignements sur ses parents décédés.
La
veille de la consécration, pendant que mon père, qui
était évêque, écrivait des lettres de
recommandation à l'usage du temple pour les membres de sa
paroisse qui devaient être présents à la première
cession de consécration, deux vieillards se présentèrent
à nos deux plus jeunes soeurs, placèrent un journal
dans les mains de la plus âgée en lui disant : «
Apporte ceci à ton père, ne le donne à personne
d'autre et dépêche-toi. Surtout ne le perds pas. »
L'enfant obéit immédiatement et lorsqu'elle croisa sa
mère, celle-ci lui demanda le journal, mais ma soeur le lui
refusa en disant : « Non, je dois le donner à papa et à
personne d'autre. »
En
entrant dans le bureau de mon père, elle rapporta en détail
ce qui venait de se passer. C'est en vain que nous cherchâmes
les deux vieux voyageurs. Impossible de les trouver. Du reste,
personne d'autre ne les avait vus. Nous feuilletâmes le
journal. C'était le « Newbury Weekly », journal
qui paraissait dans la ville natale de mon père, en
Angleterre. Cet exemplaire portait la date du 15 mai 1884. Or nous
étions le 18 mai 1884. Quel ne fut pas notre étonnement,
car ce journal n'aurait pu nous parvenir par aucun moyen matériel
! Notre curiosité en fut grandement attisée.
En
le feuilletant, nous vîmes une page consacrée aux écrits
d'un reporter en vacances qui avait visité, entre autres , un
vieux cimetière. La lecture d'épitaphes originales
l'avait poussé à transcrire ce qu'il avait trouvé
sur quelques pierres funéraires, y compris les noms, dates de
naissance et de décès, le tout remplissant presque une
page. C'était le vieux cimetière où les membres
de la famille Ballard avaient été ensevelis pendant des
siècles. Nombre d'ancêtres directs de mon père
s'y trouvaient ainsi que quelques-uns de ses amis intimes.
Mon
père ayant présenté la chose à frère
Merrill, président du temple de Logan, ce dernier lui répondit
: « Vous êtes autorisé à faire l'oeuvre
pour ces personnes, car cela vous a été remis par des
messagers du Seigneur. » Il n'y a aucun doute que les morts qui
avaient reçu l'Évangile dans le monde des esprits
avaient suggéré l'idée à ce reporter de
publier ces renseignements et c'est ce qui nous permit d'entrer en
possession de documents que mon père recherchait.
Il
en sera de même avec vous si vous cherchez diligemment. Une
porte s'ouvrira et vous pourrez récolter une moisson de
renseignements au-delà de toute attente. Je vais vous dire ce
qui vous arrivera lorsque serez allés aussi
loin que possible : le nom de vos ancêtres qui auront embrassé
l'Évangile dans le monde des esprits vous sera donné
par le concours de parents décédés. Mais seuls
les noms de ceux qui auront accepté l'Évangile vous
seront révélés.
La grande majorité n'obtiendra que la gloire terrestre
Tous
ceux d'entre les autres qui se repentiront et rempliront les
conditions requises pourront obtenir la gloire céleste, mais
la grande majorité n'obtiendra que la gloire terrestre.
«
Voici, ce sont ceux qui sont morts sans loi. Et aussi ceux qui sont
les esprits des hommes gardés en prison, que le Fils visita et
à qui il prêcha l'Évangile, afin qu'ils fussent
jugés selon les hommes dans la chair ; qui n'ont pas
accepté le témoignage de Jésus dans la chair,
mais qui l'ont accepté par la suite. »
(versets 72-74)
Cette
révélation nous montre clairement que tous les hommes
et femmes qui auront entendu l'Évangile sur terre et l'auront
rejeté, qui l'auront ignoré sciemment, ou l'auront
négligé, ou y seront restés indifférents,
n'ont pas besoin d'espérer qu'on fasse l'oeuvre pour eux après
leur mort en vue de leur entrée dans la gloire céleste.
Il ne s'agit pas seulement des personnes qui vivaient au temps de Noé
(voir 1 Pierre 3:18-20), mais de tous, y compris de ceux de nos
contemporains qui auront eu une réelle occasion d'entendre
l'Évangile, de l'accepter et de jouir de ses bénédictions.
Vous,
saints des derniers jours, n'allez pas croire qu'un homme ou une
femme puissent vivre en méprisant l'Évangile, ou dans
une indifférence totale pour ses principes, après avoir
eu l'occasion de l'accepter – une occasion réelle, bien
entendu – et avoir droit ensuite, après leur mort, aux
bénédictions promises aux fidèles, par
l'administration de l'oeuvre du temple.
Frères
et soeurs, je vous dis ceci pour vous inciter à suivre les
commandements du Maître, afin que vous puissiez oeuvrer pendant
que le jour luit ; car la nuit vient où nul travail ne peut
être accompli. Ceci s'applique naturellement à tous ceux
qui ont eu une occasion de recevoir l'Évangile, mais l'ont
rejetée. Cette occasion, c'était leur jour. Ensuite
vient Ia nuit où tout ce qu'ils feraient ne leur serait
d'aucune valeur en ce qui concerne leur entrée dans le royaume
céleste.
J'ajoute
ceci : Ce sort pourrait bien être celui des personnes qui ont
négligé l'oeuvre du temple en se disant : « Si je
ne fais pas cette oeuvre, ma femme s'en occupera bien ! » Je
vous dis qu'ils sont en zone dangereuse. Ils pourraient se réveiller
un beau matin et s'apercevoir que leur chance est passée. Ils
l'ont eue et sont morts sans la saisir. Ils l'ont négligée
et peuvent l'avoir perdue. Je ne veux pas juger de leur cas. Le
Seigneur jugera chacun selon ses mérites.
«
Ce sont les hommes honorables de la terre qui ont été
aveuglés par la fourberie des hommes. Ce sont ceux qui
reçoivent de sa gloire, mais pas de sa plénitude. Ce
sont ceux qui reçoivent de la présence du Fils, mais
pas de la plénitude du Père. C'est pourquoi ce sont des
corps terrestres et non des corps célestes, et ils diffèrent
en gloire comme la lune diffère du soleil. Ce sont ceux qui ne
sont pas vaillants dans le témoignage de Jésus ;
c'est pourquoi ils n'obtiennent pas la couronne du royaume de notre
Dieu. »
(versets 75-79)
Il
y aura dans ce groupe les saints des derniers jours qui ne sont pas
vaillants dans le témoignage de Jésus, qui, malgré
l'alliance qu'ils ont faite de garder les commandements, ne les
suivent pas. Ils ont manqué à leur promesse et peuvent
arriver à la résurrection en étant indignes
d'être candidats à la gloire céleste. Ils
arriveront dans le monde terrestre. II appartient à chacun de
nous de s'assurer de son appel et de son élection. Nous
pouvons le faire dans cette vie.
La
gloire téleste
Permettez-moi de passer à la troisième et dernière
catégorie : les télestes.
«
Et ensuite, nous vîmes la gloire des télestes, gloire
qui est la moindre, de même que la gloire des étoiles
diffère de la gloire de la lune dans le firmament. Ce sont
ceux qui n'ont pas accepté l'Évangile du Christ ni le
témoignage de Jésus. Ce sont ceux qui ne renient pas
l'Esprit-Saint. Ce sont ceux qui sont précipités en
enfer. Ce sont ceux qui ne seront rachetés du diable qu'à
la dernière résurrection, que lorsque le Seigneur, le
Christ, l'Agneau, aura terminé son œuvre. Ce sont ceux
qui ne reçoivent pas de sa plénitude dans le monde
éternel, mais de l'Esprit-Saint par le ministère des
terrestres.
«
Et les terrestres par le ministère des célestes. Et les
télestes le reçoivent aussi par le ministère
d'anges qui sont désignés pour les servir ou qui sont
désignés pour être des esprits chargés
d'un ministère auprès d'eux, car ils seront héritiers
du salut. Et ainsi nous vîmes, dans la vision céleste,
la gloire des télestes, qui défie toute compréhension.
Et nul ne la connaît, si ce n'est celui à qui Dieu l'a
révélée. Et ainsi nous vîmes la gloire des
terrestres, qui surpasse en toutes choses la gloire des télestes,
oui, en gloire, en pouvoir, en puissance et en domination. Et ainsi
nous vîmes la gloire des célestes, qui surpasse en
toutes choses - où Dieu, oui, le Père, règne sur
son trône pour toujours et à jamais, devant le trône
duquel tout se prosterne en une humble vénération et
lui rend gloire pour toujours et à jamais.
«
Ceux qui demeurent en sa présence sont l'Église du
Premier-né, et ils voient comme ils sont vus, et ils
connaissent comme ils sont connus, ayant reçu de sa plénitude
et de sa grâce. Et il les rend égaux en pouvoir, en
puissance et en domination. La gloire des célestes est une,
tout comme la gloire du soleil est une. Et la gloire des terrestres
est une, tout comme la gloire de la lune est une. Et la gloire des
télestes est une, tout comme la gloire des étoiles est
une, car comme une étoile diffère en gloire d'une autre
étoile, ainsi, dans le monde téleste, l'un diffère
en gloire de l'autre.
«
Car ce sont ceux qui sont de Paul, d'Apollos et de Céphas. Ce
sont ceux qui se disent, les uns de celui-ci, les autres de celui-là,
les uns du Christ, les autres de Jean, d'autres de Moïse,
d'autres d'Élias, d'autres d'Ésaïas, d'autres
d'Ésaïe et d'autres d'Hénoc, mais qui n'ont pas
accepté l'Évangile, ni le témoignage de Jésus,
ni les prophètes, ni l'alliance éternelle. Enfin, tous
ceux-là sont ceux qui ne seront pas rassemblés avec les
saints, pour être enlevés vers l'Église du
Premier-né et reçus dans la nuée.
«
Ce sont les menteurs, les sorciers, les adultères, les
fornicateurs et tous ceux qui aiment et pratiquent le mensonge. Ce
sont ceux qui subissent la colère de Dieu sur la terre. Ce
sont ceux qui subissent la vengeance du feu éternel. Ce sont
ceux qui sont précipités en enfer et qui subissent la
colère du Dieu Tout-Puissant, jusqu'à la plénitude
des temps, lorsque le Christ aura soumis tous ses ennemis sous ses
pieds et aura rendu parfaite son œuvre ; lorsqu'il
remettra le royaume et le présentera sans tache au Père,
disant : J'ai vaincu et j'ai été seul à
fouler au pressoir, oui, au pressoir de la colère ardente du
Dieu Tout-Puissant. Alors, il sera couronné de la couronne de
sa gloire pour s'asseoir sur le trône de son pouvoir, pour
régner pour toujours et à jamais.
«
Mais voici, nous vîmes la gloire et les habitants du monde
téleste, et ils étaient aussi innombrables que les
étoiles du firmament du ciel ou que le sable au bord de la
mer. Et nous entendîmes la voix du Seigneur qui disait :
Tous ceux-là fléchiront le genou, et toute langue
confessera à celui qui est assis sur le trône pour
toujours et à jamais ; car ils seront jugés selon
leurs œuvres, et chacun recevra, selon ses œuvres, sa
domination dans les demeures qui sont préparées. Et ils
seront les serviteurs du Très-Haut ; mais là où
Dieu et le Christ demeurent, ils ne peuvent aller, aux siècles
des siècles. »
Pourra-t-on passer d'une gloire à une autre ?
On pose souvent la
question : « Est-il possible à quelqu'un qui hérite
de la gloire téleste d'arriver, à travers les siècles,
à vivre de façon à gagner la gloire terrestre
et, en continuant à progresser, à être
éventuellement digne de la gloire céleste. Je viens de
lire la réponse concernant ceux de la gloire téleste :
« Là où Dieu et le Christ demeurent, ils ne
peuvent aller, aux siècles des siècles. » En
suivant ce raisonnement, le même argument est valable pour le
monde terrestre. Ceux
qui ont vécu une vie digne de la gloire terrestre ne peuvent
jamais parvenir à la gloire céleste.
Soyons
raisonnables sur ce sujet. Si trois hommes se mettaient en route pour
une course sans fin, l'un ayant un kilomètre
d'avance, l'autre deux
kilomètres et que chacun courait aussi vite que l'autre, quand
le dernier rattraperait-il le premier ? Si vous pouvez me dire
cela, je pourrai vous dire quand les candidats à Ia gloire
téleste entreront dans la gloire céleste. Chacun
croîtra mais leur développement sera prescrit par leur
entourage, et il y a une raison à cela.
Appliquons cette
illustration à ceux qui ont droit aux divers degrés de
gloire : Celui qui entre dans Ia gloire céleste a l'avantage
sur tous les autres. II demeure dans Ia présence du Père
et du Fils. II a les plus grands de tous les instructeurs. Les autres
recevront tout ce qu'ils apprennent du céleste au terrestre,
du terrestre au télesle. Ils le reçoivent de seconde et
de troisième main. Comment peuvent-ils jamais espérer
croître aussi vite que ceux qui boivent à la source ? En
outre ceux qui entrent dans Ia gloire céleste avec un
corps céleste ont un
corps qui est plus raffiné. Ils sont différents. Les
fibres et la texture même du corps céleste est plus pure
et plus sainte que celles d'un corps terrestre ou téleste et
seul un corps céleste peut supporter la gloire céleste.
Les poissons peuvent
vivre dans l'eau et avoir un corps convenant à cet élément,
mais entièrement inadapté à une vie en dehors de
l'eau. Quand nous aurons un corps céleste, il sera adapté
à la situation du monde céleste et un corps téleste
ne pourrait supporter la gloire céleste. Ce serait un tourment
et une affliction pour lui. II n'y a aucun passage dans
les Écritures qui dise qu'il y aura une autre résurrection
où ceux du terrestre pourront obtenir un corps céleste.
Ce que nous recevrons à la résurrection sera nôtre
à tout jamais.
Peut-on être heureux alors qu'un membre de sa famille se trouve dans un royaume inférieur ?
On
m'a demandé plusieurs fois comment il pourrait être
possible pour ceux qui parviennent à la gloire céleste
d'être heureux sachant que leurs enfants sont
dans le monde téleste et n'auront jamais le droit
de rejoindre leurs parents dans le royaume céleste.
Nous ne devons pas
perdre de vue le fait que ceux qui parviennent aux gloires
supérieures peuvent administrer, visiter et fréquenter
ceux qui appartiennent aux royaumes inférieurs. Bien que les
moindres ne puissent monter, ils peuvent toujours jouir
de la compagnie de ceux qui leur sont chers et qui se trouvent dans
une situation plus élevée.
Nous
ne devons pas non plus oublier que même le plus petit degré
de gloire, comme le Seigneur
l'a dit, dépasse toute notre compréhension actuelle. De
sorte qu'ils se trouvent dans une situation glorieuse, même
s'ils ne parviennent qu'à la dernière place.
Et nous ne devons
pas oublier non plus que ce sont les fils et les filles de notre
Père, et qu'il a d'autres fils et d'autres filles qui
n'arrivent même pas à la gloire téleste. Ce sont
des fils de perdition qui sont en dehors avec le diable et ses anges,
et bien que le Père ait souffert à cause d'eux, il n'a
pas le pouvoir de les sauver parce qu'il leur a donné leur
libre arbitre et qu'ils l'ont utilisé de telle façon qu'ils se sont exclus de sa présence.
Mais
il est justifié. II a fait tout son devoir auprès d'eux
et c'est dans cette condition que nous devons nous trouver pour nous
sentir justifiés, bien que nous puissions avoir le malheur
d'avoir certains de nos propres enfants dans des royaumes inférieurs.
Si nous avons fait tout notre devoir auprès d'eux, nous
pouvons être tristes à la pensée qu'ils ne sont
pas avec nous, mais nous n'aurons pas l'aiguillon ou les remords de
conscience. Toutefois, si nous avons manqué à notre
devoir, nous nous sentirons coupables de leur situation et nous nous
en attribuerons la responsabilité en partie.
Notre responsabilité vis-à-vis de nous-même
Permettez
que je lise à partir du verset 17 de la section 88 :
«
Et la rédemption de l'âme se fait par celui qui vivifie
tout, dans le sein duquel il est décrété que les
pauvres et les humbles de la terre l'hériteront. C'est
pourquoi, il faut qu'elle soit sanctifiée de toute injustice,
afin d'être préparée pour la gloire céleste ;
car lorsqu'elle aura rempli la mesure de sa création, elle
sera couronnée de gloire, oui, de la présence de Dieu
le Père ; afin que les corps qui sont du royaume céleste
la possèdent pour toujours et à jamais, car c'est dans
ce but qu'elle a été faite et créée, et
c'est dans ce but qu'ils sont sanctifiés.
«
Et ceux qui ne sont pas sanctifiés par la loi que je vous ai
donnée, c'est-à-dire la loi du Christ, doivent hériter
un autre royaume, un royaume terrestre ou un royaume téleste.
Car celui qui n'est pas capable de se conformer à la loi d'un
royaume céleste ne peut pas supporter une gloire céleste.
Et celui qui n'est pas capable de se conformer à la loi d'un
royaume terrestre ne peut pas supporter une gloire terrestre. Et
celui qui n'est pas capable de se conformer à la loi d'un
royaume téleste ne peut pas supporter une gloire téleste ;
c'est pourquoi il ne convient pas pour un royaume de gloire. Il doit
donc supporter un royaume qui n'est pas un royaume de gloire.
«
Et de plus, en vérité, je vous le
dis, la terre se conforme à la loi d'un royaume céleste,
car elle remplit la mesure de sa création et ne transgresse
pas la loi ; c'est pourquoi, elle sera sanctifiée ;
oui, en dépit du fait qu'elle mourra, elle sera de nouveau
vivifiée et supportera le pouvoir par lequel elle aura été
vivifiée, et les justes l'hériteront. Car en dépit
du fait qu'ils meurent, eux aussi ressusciteront – corps
spirituel. Ceux qui sont d'un esprit céleste recevront le même
corps qui était un corps naturel ; oui, vous recevrez
votre corps, et votre gloire sera cette gloire par laquelle votre
corps sera vivifié.
«
Vous qui êtes vivifiés par une part de la gloire
céleste, vous en recevrez alors une plénitude. Et ceux
qui sont vivifiés par une part de la gloire terrestre en
recevront alors une plénitude. Et ceux qui sont vivifiés
par une part de la gloire téleste en recevront alors une
plénitude ».
C'est
pourquoi je vous dis, frères et soeurs, que le Seigneur a
clairement réglé la question de notre condition après
la résurrection des morts. Si nous avons mérité
un corps céleste, nous aurons une gloire céleste.
Pourtant nombre de saints se réveilleront au grand jour pour
s'apercevoir qu'ils ont vendu leur droit d'aînesse pour un plat
de lentilles.
Si
je ressuscite dans un monde téleste ou terrestre et que je
regarde cette terre, après qu'elle aura été
vivifiée et glorifiée, quand elle sera un astre radieux
comme le soleil, oui, si je perdais l'occasion qui m'est offerte d'y
obtenir un héritage, me trouvant dans l'obligation d'habiter
une sphère téleste, je sentirais tout le poids des
propos d'un certain poète : La chose la plus triste à
dire ou à écrire est : J'aurais pu. J'aurais pu y être.
J'y suis né. J'avais le droit d'y être, mais j'ai perdu
ce droit par mon aveuglement, par ma propre méchanceté.
Je l'ai perdu à tout jamais. Je peux avoir de la joie ici, de
l'expérience et de la croissance, mais j'ai perdu la compagnie
éternelle de mon Père céleste.
Notre responsabilité vis-à-vis des nôtres
Permettez-moi
de vous inciter à ne pas être seulement intéressés
et occupés par le salut de vos morts, mais de l'être
également, et intensément, par celui des vivants. Pour
moi, ce serait une mortification et une humiliation de me tenir
devant mes morts rachetés et de leur entendre me dire : «
Qu'est-il advenu de tes fils et de tes filles, de tes petits-fils et
de tes petites-filles, qu'est-il advenu de ceux qui sont nés
sous l'alliance éternelle dans la plus glorieuse des
dispensations, celle de la plénitude des temps, et qui
pourtant ont été assez insensés pour perdre leur
droit à la jouissance de la gloire céleste ? »
Combien grande serait mon humiliation !
Et
pourtant, il y a pas mal de nos enfants et de nos connaissances qui
sont en danger de perdre leur salut éternel dans le royaume
céleste de notre Dieu. Pendant que nous sommes en vie,
travaillons de tout notre pouvoir et de toutes nos forces pour les
amener au Christ, pour qu'ils aient pleine possession de toutes les
bénédictions. Nous pouvons le faire. Même si nous
travaillions tous les jours de notre vie pour n'arriver à
sauver qu'une seule âme, notre joie serait grande parce que la
descendance de cette âme en ressentirait une influence
bienfaisante. Mais si nous ne remplissons pas pleinement notre
devoir, nous regretterons amèrement notre négligence,
et nous serons accusés d'avoir manqué à
l'accomplissement de notre tâche.
Mais
si nous avons travaillé de toute notre force et de tout notre
pouvoir, nous garderons une conscience nette et sans reproche. Notre
condition sera semblable à celle de notre Père, qui
envoya son Fils unique pour sauver et racheter l'humanité,
mais qui ne peut rien pour nous à moins que nous acceptions
son expiation et agissions conformément aux lois et aux
commandements qu'il nous a donnés.
Frères
et soeurs, ne nous relâchons pas dans l'oeuvre du temple.
Prenons la résolution ferme de la faire en toute diligence et
avec détermination, et ce que nous ne comprenons pas encore au
sujet des scellements nous sera révélé plus
tard.
Nos enfants décédés
Vous,
mères, qui vous faites du souci pour la perte d'un petit
enfant : j’ai
perdu un fils de six ans et je l’ai vu après sa mort
sous la forme d’un homme dans le monde des esprits et j’ai
vu comment il avait utilisé sa liberté de choix et
obtiendrait de sa propre volonté une épouse, et en
temps voulu lui et tous ceux qui en sont dignes recevront toutes les
bénédictions et tous les scellements de la Maison du
Seigneur. Ne vous en faites pas pour cela. Ils ne courent aucun
risque. Tout va bien pour eux.
Et
quelle est la situation de vos
filles qui sont mortes et qui n’ont pas été
scellées à un homme ? À
moins que cela ne vous soit révélé, laissez leur
condition tel quelle. Ces âmes vous feront savoir les alliances
et engagements qu'elles auront contractés. Le pouvoir de
scellement appartiendra éternellement à l’Église
et les dispositions seront prises pour elles. Nous ne pouvons courir
plus vite que ne le prévoit le Seigneur. Elles recevront leurs
bénédictions en temps voulu. Entre-temps, tout va bien
pour elles.
Une ferme résolution
L'accomplissement
de ce devoir fortifiera votre foi et y ajoutera un témoignage.
Assurément, vous en recevrez la joie et la paix. Puissiez-vous
les trouver, et puisse chaque personne qui m'entend ce soir repartir
avec résolution plus ferme que jamais d'affermir son appel et
son élection pour qu'au dernier jour notre conscience soit
nette et libre et que nous puissions recevoir notre héritage
dans la gloire céleste de notre Dieu. Ce sera notre
récompense. Notre joie sera complète, bien au-delà
de ce que je pourrais l'exprimer.
Puisse
le Seigneur nous aider à garder notre conscience nette et à
faire chaque jour ce que nous devrions faire. Je suis beaucoup plus
en souci pour les vivants que pour les morts quand je pense que cinq
des dix vierges sont endormies, sans huile dans leurs lampes. Ces
vierges ne sont pas le monde mais bel et bien les saints des derniers
jours. Serez-vous endormis ou y aura-t-il de l'huile dans vos lampes,
frères et soeurs ? Soyons à l'oeuvre et ne nous
flattons pas nous-mêmes en nous disant : « Je
m'occuperai de Marie et de Jean quand ils seront morts ». Ne
remettons pas à plus tard, mais travaillons au salut de nos proches.
Si
nous réussissons, mes frères et soeurs, si nous gagnons
le prix, nous serons récompensés bien au-delà de
toute attente. Nous recevrons bien plus de joie, de bonheur et de
satisfaction éternelle que nous ne l'espérions. Mais si
le prix nous échappe, si nous le perdons, nous qui sommes en
droit de l'avoir, je ne puis vous dire l'amertume et le remords de
conscience, l'enfer de tourments que nous endurerons éternellement
à cause de notre ignorance et de notre folie. Puisse Dieu nous
épargner cette affliction.
(Discours
prononcé le 22 septembre 1922 et publié dans L'Étoile,
de juin à octobre 1938)