Le salut de premier choix
: le salut en famille
Russell
M. Nelson
2019
Au
début de l’année, ma femme et moi sommes allés
à Paradise, en Californie. Il s’est trouvé que
notre visite programmée en ce lieu tombait moins de quarante
heures après que notre fille a quitté ce monde. Les
saints du pieu de Chico, en Californie nous ont soutenus ainsi que
Kevin W. Pearson et sa femme, June, qui nous accompagnaient. Nous
avons été informés de leur grande foi, de leurs
services et des miracles qui se sont produits même au milieu de
leurs pertes accablantes suite à l’incendie de forêt
le plus destructeur de l’histoire de la Californie.
Pendant
que nous étions là, nous avons longuement parlé
avec John, un jeune agent de police qui a fait partie des nombreux
premiers intervenants courageux. Il s’est remémoré
les ténèbres épaisses qui sont descendues sur
Paradise ce vendredi 8 novembre 2018, lorsque les flammes et les
braises filaient à toute allure à travers la ville,
dévorant les propriétés et les biens comme un
fléau et ne laissant derrière elles que des monceaux de
cendre et des cheminées de briques nues.
Pendant
quinze heures, John a conduit à travers une obscurité
impénétrable, zébrée de javelots de
braises menaçantes, pour mettre en sécurité
personne après personne et famille après famille ; le
tout au péril de sa vie. Pourtant, durant cette rude épreuve,
ce qui l’épouvantait le plus était sa question
lancinante : « Où est ma famille ? » Après
de nombreuses et longues heures terrifiantes, il a enfin appris
qu’elle était en sécurité.
Le
récit du souci de John pour sa famille m’a poussé
à parler aujourd’hui à ceux d’entre vous
qui, approchant de la fin de votre vie dans la condition mortelle, se
demandent : « Où est ma famille ? » Le jour futur
où vous achèverez votre mise à l’épreuve
terrestre et entrerez dans le monde des esprits, vous serez
confrontés à cette question déchirante : «
Où est ma famille ? »
Jésus-Christ
enseigne le chemin qui ramène à notre foyer éternel.
Sa compréhension du plan de progression éternelle conçu
par notre Père céleste dépasse de loin la nôtre.
Après tout, il en est la clef de voûte. Il est notre
Rédempteur, notre Guérisseur et notre Sauveur.
Du
jour où Adam et Ève ont été chassés
du jardin d’Éden, Jésus le Christ a offert son
bras puissant pour aider toutes les personnes qui décident de
le suivre. À maintes reprises, les Écritures rapportent
qu’en dépit de toutes sortes de péchés
commis par toutes sortes de personnes, son bras est toujours étendu
(voir Jérémie 27:5 ; Matthieu 23:37 ; Luc 13:34 ; Alma
5:33 ; 3 Néphi 9:14).
L’esprit
en chacun de nous aspire naturellement à un amour familial qui
dure éternellement. Les chansons d’amour perpétuent
le faux espoir qu’il suffit de s’aimer pour être
ensemble à jamais. Et certains croient erronément que
la résurrection de Jésus-Christ offre la promesse que
tout le monde sera avec ses êtres chers après la mort.
En
réalité, le Sauveur lui-même a très
clairement dit que, bien que sa résurrection assure à
quiconque a jamais vécu qu’il ressuscitera en effet et
vivra à jamais (voir Alma 11:41-45 ; 40 ; D&A 76 ; Moses
7:62), beaucoup plus est exigé de nous si nous désirons
la grande bénédiction de l’exaltation. Le salut
est une affaire individuelle, mais l’exaltation, elle, est une
affaire familiale.
Écoutez
ces paroles du Seigneur Jésus-Christ, adressées à
son prophète : « Tous contrats, alliances, conventions,
obligations, serments, vœux, actes, unions, associations ou
attentes qui ne se font pas et ne sont pas contractés et
scellés par le Saint-Esprit de promesse […] n’ont
aucune validité, vertu ou force dans et après la
résurrection d’entre les morts ; car tous les contrats
qui ne sont pas faits dans ce sens prennent fin quand les hommes sont
morts. » (D&A 132:7)
Alors,
qu’est-il requis d’une famille pour qu’elle soit
exaltée éternellement ? Nous nous qualifions pour cette
bénédiction en contractant des alliances avec Dieu, en
les respectant et en recevant les ordonnances essentielles.
Il
en est ainsi depuis le début des temps. Adam et Ève,
Noé et sa femme, Abraham et Sara, Léhi et Sariah et
tous les autres disciples dévoués de Jésus-Christ,
depuis la création du monde, ont contracté les mêmes
alliances avec Dieu. Ils ont reçu les mêmes ordonnances
et ont contracté les mêmes alliances que nous, membres
de l’Église rétablie du Seigneur aujourd’hui,
avons reçues lors du baptême et dans le temple.
Le
Sauveur invite tout le monde à le suivre dans les eaux du
baptême et, en temps voulu, à contracter des alliances
supplémentaires avec Dieu dans le temple, ainsi qu’à
recevoir ces autres ordonnances essentielles et à y être
fidèles. Elles sont toutes requises pour que nous soyons
exaltés avec notre famille et avec Dieu à jamais.
Mon
cœur se serre en pensant aux nombreuses personnes que j’aime,
admire et respecte qui déclinent son invitation. Elles ne
tiennent pas compte des supplications de Jésus-Christ
lorsqu’il nous appelle en disant : « Viens et suis-moi. »
(Luc 18:22)
Je
comprends pourquoi Dieu pleure (voir Jean 11:35 ; Moïse
7:28-29). Je pleure aussi pour ces amis et ces parents. Ce sont des
hommes et des femmes merveilleux, dévoués à leur
famille et à leurs responsabilités civiques. Ils
donnent généreusement de leur temps, de leur énergie
et de leurs moyens. Et le monde est meilleur grâce à
leurs efforts. Néanmoins, ils ont choisi de ne pas faire
alliance avec Dieu. Ils n’ont pas reçu les ordonnances
qui les exalteront avec leur famille et les lieront ensemble à
jamais (voir D&A 76:50-70).
Comme
j’aimerais bavarder avec eux et les inviter à réfléchir
sérieusement aux lois habilitantes du Seigneur. Je me suis
demandé ce que je pourrais bien dire pour qu’ils
ressentent combien le Sauveur les aime, sachent combien je les aime
et prennent conscience que les femmes et les hommes qui respectent
leurs alliances reçoivent une « plénitude de joie
» (D&A 138:17).
Il
faut qu’ils comprennent que, bien qu’il y ait un lieu
pour eux ensuite, avec des hommes et des femmes merveilleux qui ont
aussi choisi de ne pas contracter d’alliances avec Dieu, ce
n’est pas celui où les familles seront réunies et
auront la bénédiction de vivre et de progresser
éternellement. Ce n’est pas le royaume où ils
connaîtront une plénitude de joie, de progression et de
bonheur sans fin (voir Mosiah 2:41 ; Alma 28:12). Ces bénédictions
suprêmes ne s’obtiennent qu’en vivant dans un
royaume céleste exalté avec Dieu, notre Père
éternel, son Fils, Jésus-Christ, et les merveilleux
membres de notre famille qui sont dignes et se sont qualifiés.
J’ai
envie de dire à mes amis réticents :
«
Dans cette vie, vous ne vous êtes jamais contentés du
deuxième choix. Pourtant, en refusant d’embrasser
pleinement l’Évangile rétabli de Jésus-Christ,
vous décidez de vous contenter du deuxième choix.
«
Le Sauveur a dit : ‘Il y a plusieurs demeures dans la maison de
mon Père’ (Jean 14:2). Cependant, en décidant de ne pas
contracter d’alliances avec Dieu, vous allez vous contenter
d’un piètre toit au-dessus de votre tête pendant
toute l’éternité. »
J’adresserais
ensuite cette supplication à mes amis réticents :
«
Épanchez votre cœur à Dieu. Demandez-lui si ces
choses sont vraies. Prenez le temps d’étudier ses
paroles. Étudiez-les vraiment ! Si vous aimez sincèrement
votre famille et si vous désirez être exaltés
avec elle tout au long de l’éternité, payez-en le
prix maintenant, par une étude sérieuse et des prières
ferventes, pour connaître ces vérités éternelles
et ensuite les respecter.
«
Si vous n’êtes même pas sûrs de croire en
Dieu, commencez par là. Comprenez qu’en l’absence
d’expériences avec Dieu, on peut douter de son
existence. Mettez-vous donc dans une position qui vous permette de
vivre des expériences avec lui. Humiliez-vous. Priez pour voir
sa main dans votre vie et dans le monde qui vous entoure.
Demandez-lui de vous dire s’il est vraiment là, s’il
vous connaît. Demandez-lui ce qu’il éprouve à
votre égard. Ensuite, écoutez. »
Un
de mes amis chers de ce genre avait peu d’expériences
avec Dieu. Mais il aspirait à être avec son épouse
décédée. Il m’a demandé de l’aider.
Je l’ai encouragé à rencontrer nos missionnaires
afin de comprendre la doctrine du Christ et qu’ils lui
expliquent les alliances, les ordonnances et les bénédictions
de l’Évangile.
Il
l’a fait. Mais il lui a semblé que le chemin qu’ils
lui conseillaient exigerait de lui trop de changements. Il a dit : «
Ces commandements et ces alliances sont tout simplement trop durs
pour moi. Il m’est impossible de payer la dîme et je n’ai
pas le temps de servir dans l’Église. » Ensuite il
m’a demandé : « Une fois que je serai mort, fais,
je t’en prie, l’œuvre du temple nécessaire
pour que ma femme et moi puissions de nouveau être ensemble.»
Heureusement,
je ne suis pas le juge de cet homme. Mais je m’interroge sur
l’efficacité de l’œuvre du temple par
procuration pour un homme qui a eu la possibilité de se faire
baptiser dans cette vie, d’être ordonné à
la prêtrise et de recevoir les bénédictions du
temple pendant qu’il était ici-bas, mais qui a pris
délibérément la décision de rejeter ce
chemin.
Mes
chers frères et sœurs, Jésus-Christ nous invite à
suivre le chemin des alliances pour rentrer chez nos Parents célestes
et être avec nos êtres chers. Il nous lance l’invitation
: « Viens, et suis-moi. »
Maintenant,
en qualité de président de son Église, je
supplie les personnes qui se sont éloignées de l’Église
et celles qui n’ont pas encore vraiment cherché à
savoir si l’Église du Sauveur a été
rétablie de faire les efforts spirituels nécessaires
pour le découvrir personnellement et de les faire maintenant.
Il ne reste que très peu de temps.
Je
témoigne que Dieu vit ! Jésus est le Christ. Son Église
et la plénitude de son Évangile ont été
rétablies pour nous donner la joie dans la vie, ici-bas et
dans l’au-delà.
(Le
Liahona, mai 2019, p. 88-91)