La loi de la
dîme
LeGrand Richards (1886-1983)
Évêque
Président de 1938 à 1952
Membre du Collège des Douze de
1952 à 1983
La loi financière
du Seigneur
Il semble que le Seigneur ait eu en vue deux
objectifs majeurs en donnant à son Église la loi de la
dîme en ces derniers jours :
Premièrement, c'est la
manière la plus équitable de financer son Église,
car le fardeau est réparti selon les possibilités
pécuniaires de chacun, et l'obole de la veuve est égale
à la pièce d'or du riche.
Deuxièmement, c'est une
façon d'éprouver la foi de son peuple, car l'obéissance
à la loi de la dîme s'accompagne d'une bénédiction.
C'est donc, de la part du Seigneur, une loi de bénédiction
pour son peuple.
Voici la révélation
que le Seigneur donna le 8 juillet 1838 au prophète Joseph
Smith à Far West, dans le Missouri, en réponse à
la supplication : « Ô Seigneur, montre à
tes serviteurs combien tu requiers des biens de ton peuple pour la
dîme » :
En vérité, ainsi
dit le Seigneur, je requiers d'eux qu'ils remettent entre les mains
de l'évêque de mon Église, en Sion, tout le
surplus de leurs biens, Pour la construction de ma maison, pour la
pose des fondations de Sion, pour la prêtrise et pour les
dettes de la Présidence de mon Église. Ce sera le
commencement de la dîme de mon peuple. Et après cela,
ceux qui auront été ainsi dîmés, payeront
annuellement un dixième de tous leurs revenus ; et ce
leur sera une loi permanente à jamais, pour ma sainte
prêtrise, dit le Seigneur. En vérité, je vous le
dis, il arrivera que tous ceux qui se rassemblent au pays de Sion
seront dîmés du surplus de leurs biens, et observeront
cette loi ; sinon ils ne seront pas considérés
comme dignes de demeurer parmi vous. Et je vous le dis, si mon peuple
n'observe pas cette loi pour la sanctifier et pour me sanctifier par
elle le pays de Sion afin que mes statuts et mes jugements y soient
gardés, afin qu'il soit très saint, voici, en vérité,
je vous le dis, il ne sera pas pour vous un pays de Sion. Et ce sera
un exemple pour tous les pieux de Sion. J'ai dit. Amen. (D&A
119)
But et destination de la dîme
Tandis
que les saints s'efforçaient d'établir Sion dans le
Missouri, ils obéirent à cette exigence formulée
par le Seigneur et remirent le surplus de leurs biens entre les mains
de l'évêque de son Église en Sion. Depuis lors
ils s'efforcent de satisfaire à la « loi
permanente » qui leur a été donnée
« à jamais ».
Et après
cela, ceux qui auront été ainsi dîmés,
payeront annuellement un dixième de tous leurs revenus ;
et ce leur sera une loi permanente à jamais, pour ma sainte
prêtrise, dit le Seigneur (D&A 119:4).
Dans cette
révélation, le Seigneur précise à quel
usage cette dîme sera affectée :
Pour la
construction de ma maison, pour la pose des fondations de Sion, pour
la prêtrise et pour les dettes de la Présidence de mon
Église. (D&A 119:2)
Le Seigneur a encore précisé
qui sera responsable de l'affectation du produit de la dîme :
Il
en sera disposé par un conseil composé de la Première
Présidence de mon Église, de l'évêque et
de son conseil, et de mon grand conseil ; et par ma propre voix
que je leur ferai entendre, dit le Seigneur. (D&A 120)
Dans
une révélation donnée le 11 septembre 1831 au
prophète Joseph Smith à Kirtland, en Ohio, le Seigneur
souligna l'importance de l'observance de la loi de la dîme :
Voici,
le temps qui nous sépare de la venue du Fils de l'Homme
s'appelle aujourd'hui, et en vérité, ce jour est un
jour de sacrifice, et un jour où la dîme est levée
sur mon peuple ; car celui qui est dîmé ne sera pas
brûlé à sa venue. (D&A 64:23)
Comment
la conscience de l'homme pourrait-elle s'empêcher de brûler
en lui à la venue du Fils de l'Homme s'il se rend compte qu'il
n'a apporté aucune contribution aux frais de l'établissement
du royaume de Dieu sur la terre, surtout s'il arrive à
comprendre que, tout ce qu'il a, il le tient du Seigneur qui a créé
la terre et toute sa plénitude, nous a donné la vie et
l'existence sur cette terre en nous promettant que nous pourrions
hériter éternellement la terre, si nous étions
fidèles. Ne devons-nous pas alors accepter de payer quelque
chose pour un tel héritage ? Il n'est pas rare de voir un
homme donner de l'argent pendant dix à vingt-cinq ans de sa
vie ici-bas pour acheter une petite parcelle de terrain qu'il
utilisera pendant la durée de sa vie sur terre. Aurait-il
moins d'intérêt, à acquérir un héritage
éternel ?
Donner la dîme développe
la foi
Le Seigneur a toujours su que demander à
quelqu'un d'abandonner une partie des biens de ce monde qu'il a
acquis, pour prouver sa foi religieuse, cela demande une grande foi
dans l'obéissance. C'est pourquoi, afin de développer
et de mettre à l'épreuve la foi de ses enfants, le
Seigneur leur a donné la loi de sacrifice, même quand il
n'avait pas besoin de leurs dons pour le financement de son Église.
Prenez, par exemple, Caïn
et Abel ; le Seigneur leur avait donné la loi du
sacrifice :
Caïn fit à l'Éternel une
offrande des fruits de la terre ; Et Abel, de son côté,
en fit une des premiers-nés de son troupeau et de leur
graisse. L'Éternel porta un regard favorable sur Abel et sur
son offrande ; Mais il ne porta pas un regard favorable sur Caïn
et sur son offrande. Caïn fut très irrité, et son
visage fut abattu. Et l'Éternel dit à Caïn :
Pourquoi es-tu irrité, et pourquoi ton visage est-il abattu ?
Certainement, si tu agis bien, tu relèveras ton visage, et si
tu agis mal, le péché se couche à la porte.
(Gen. 4:3-7)
Le Seigneur n'avait besoin ni
des fruits de la terre de Caïn, ni des premiers-nés du
troupeau d'Abel, car ils étaient brûlés en
sacrifice au Seigneur, mais Caïn et Abel avaient besoin d'offrir
ce sacrifice afin de prouver leur amour pour Dieu et leur foi en lui.
Une lecture attentive de ce
texte révélera que le cœur d'Abel était
droit, c'est pourquoi il offrit « les premiers-nés
de son troupeau et leur graisse », tandis que l'offrande
de Caïn était faite selon les instructions de Satan (voir
Moïse 5:18). C'est pourquoi « L'Éternel porta
un regard favorable sur Abel et sur son offrande, mais il ne porta
pas un regard favorable sur Caïn et sur son offrande. Caïn
fut très irrité, et son visage fut abattu »,
et les ténèbres pénétrèrent dans
son cœur et il tua son frère Abel.
Examinons maintenant l'épisode
de Jésus et du jeune homme riche :
Et voici un
homme s'approcha, et dit à Jésus : Maître,
que dois-je faire de bon pour avoir la vie éternelle ? Il
lui répondit : Pourquoi m'interroges-tu sur ce qui est
bon ? Un seul est bon. Si tu veux entrer dans la vie, observe
les commandements. Lesquels ? dit-il (voir Matt.
19:16-18).
Jésus lui énuméra alors la
plupart des dix commandements, à quoi le jeune homme
répondit :
J'ai observé toutes ces
choses ; que me manque-t-il encore ? Jésus lui dit :
Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes,
donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel. Puis
viens et suis-moi. Après avoir entendu ces paroles, le jeune
homme s'en alla tout triste ; car il avait de grands biens.
(Matt. 19:20-22)
Il faut remarquer que le jeune homme riche
demanda : « Que dois-je faire de bon pour avoir la
vie éternelle ? » C'est alors que Jésus
lui dit de garder les commandements. Quand le jeune homme lui eut dit
qu'il le faisait depuis son enfance, Marc nous dit : « Jésus
l'ayant regardé, l'aima » (Marc 10:21).
Comme c'est merveilleux !
Jésus aime tout homme qui garde les commandements, mais Jésus
essayait de lui enseigner la loi de la perfection, aussi, en réponse
à la question du jeune homme : « Que me
manque-t-il encore ? », il répondit :
« Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu
possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor
dans le ciel. Puis, viens et suis-moi. »
Après
avoir entendu ces paroles, le jeune homme s'en alla tout triste, car
il avait de grands biens. (Matt. 19:22)
Dans cet épisode,
nous voyons le Sauveur enseigner au jeune homme riche qu'il doit être
prêt à sacrifier tout ce qu'il a, y compris son temps,
et à suivre Jésus pour arriver à la perfection.
L'Évangile de Jésus-Christ, rétabli sur terre en
ces derniers jours ne serait pas parfait s'il ne nous fournissait pas
tout ce qui est nécessaire aux enfants de notre Père
céleste pour arriver à la perfection, car c'est ce
qu'enseignait Jésus : « Soyez donc parfaits,
comme votre Père céleste est parfait »
(Matt. 5:48).
Cette étude de l'épisode
du jeune homme riche nous permettra de mieux comprendre cet
enseignement du Maître :
Nul ne peut servir deux
maîtres. Car, ou il haïra l'un, et aimera l'autre ;
ou il s'attachera à l'un, et méprisera l'autre. Vous ne
pouvez servir Dieu et Mamon. (Matt.6:24)
Abel avait choisi de
servir le Seigneur. « L'Éternel porta un regard
favorable sur Abel et- sur son offrande. » Caïn,
semble-t-il, avait au cœur un sentiment plus fort pour Mamon,
et son offrande ne fut pas acceptée. Le jeune homme riche ne
pouvait se résoudre à se séparer de ses biens
terrestres, exerçant ainsi son libre arbitre, et « il
s'en alla tout triste, car il avait de grands biens »,
montrant ainsi qu'il choisissait de servir Mamon plutôt que
Dieu, et prouvant par là-même qu'il ne pouvait vivre la
loi de perfection que Jésus avait essayé de lui
enseigner.
L'Église de Jésus-Christ
fournit à tous les hommes l'occasion de formuler leur choix.
Jésus l'a bien montré :
Ne vous inquiétez
donc point, et ne dites pas : Que mangerons-nous ? Que
boirons-nous ? De quoi serons-nous vêtus ? Car toutes
ces choses, ce sont les païens qui les recherchent ; votre
Père céleste sait que vous en avez besoin. Cherchez
premièrement le royaume et la justice de Dieu ; et toutes
ces choses vous seront données par-dessus. (Matt. 6:31-33)
La
loi de la dîme dans l'Israël antique
La loi de
la dîme était respectée par les prophètes
d'Israël. Abraham paya la dîme à Melchisédek :
En
effet, ce Melchisédek, roi de Salem, sacrificateur du Dieu
Très-Haut, - qui alla au-devant d'Abraham lorsqu'il revenait
de la défaite des rois, qui le bénit, Et à qui
Abraham donna la dîme de tout, - qui est d'abord roi de
justice, d'après la signification de son nom, ensuite roi de
Salem, c'est-à-dire, roi de paix... Considérez combien
est grand celui auquel le patriarche Abraham donna la dîme du
butin. (Héb. 7:1, 2, 4)
Le Seigneur, sur le mont
Sinaï, a donné ce commandement aux enfants
d'Israël :
« Toute dîme de la terre, soit des
récoltes de la terre, soit du fruit des arbres, appartient à
l'Éternel ; c'est une chose consacrée à
l'Éternel. (Lév. 27:30)
Tu lèveras la dîme
de tous ce que produira ta semence, de ce que rapportera ton champ
chaque année. Et tu mangeras devant l'Éternel, ton
Dieu, dans le lieu qu'il choisira pour y faire résider son
nom, la dîme de ton blé, de ton moût, et de ton
huile, et les premiers-nés de ton gros et de ton menu bétail,
afin que tu apprennes à craindre l'Éternel ton Dieu. »
(Deut. 14:22, 23)
Le but en était donc ce qu'il est
encore maintenant : « que tu apprennes à
craindre l'Éternel ton Dieu ».
« Lorsque la
chose fut répandue, les enfants d'Israël donnèrent
en abondance les prémices du blé, du moût, de
l'huile, du miel, et de tous les produits des champs ; ils
apportèrent aussi en abondance la dîme de tout. » (2
Chron. 31:5)
« Honore l'Éternel avec tes
biens, et avec les prémices de tout ton revenu. » (Prov.
3:9)
Jacob promit de donner la dîme de tout ce que le
Seigneur lui donnait :
« Cette pierre, que j'ai dressée
pour monument, sera la maison de Dieu ; et je te donnerai la
dîme de tout ce que tu me donneras. » (Gen. 28:22)
Les
fils de Lévi furent désignés pour recevoir les
dîmes :
« Ceux des fils de Lévi qui exercent
le sacerdoce ont, d'après la loi, l'ordre de lever la dîme
sur le peuple, c'est-à-dire sur leurs frères, qui
cependant sont issus des reins d'Abraham. » (Héb.
7:5)
Opposition à la loi de la dîme dans les
temps modernes
Lorsque les saints des derniers jours
commencèrent à enseigner la loi de la dîme dans
le cadre de l'Évangile de Jésus-Christ, ils
rencontrèrent l'opposition du clergé comme des laïques,
sous prétexte que la dîme appartenait à la loi de
Moïse, qui avait été accomplie dans le Christ,
mais qu'elle ne faisait pas partie des enseignements du Nouveau
Testament. Il est cependant clair que Jésus a enseigné
qu'ils ne devaient pas négliger le paiement de leur
dîme :
« Malheur à vous, scribes et
pharisiens hypocrites ! parce que vous payez la dîme de la
menthe, de l'aneth et du cumin, et que vous laissez ce qui est plus
important dans la loi, la justice, la miséricorde et la
fidélité : c'est là ce qu'il fallait
pratiquer sans négliger les autres choses. » (Matt. 23:23 ;
cf. aussi Luc 11:42)
Toutefois, l'opposition a maintenant
cessé et beaucoup d'Églises ont essayé d'adopter
la loi de la dîme. Nous savons que la dîme fait partie de
l'Évangile de Jésus-Christ, car, comme nous l'avons
déjà dit, le Seigneur a donné ce principe à
son Église par révélation à son prophète
à notre époque, afin qu'il soit « une loi
permanente à jamais » (D&A 119:4).
Israël
doit revenir à la loi de la dîme
Nous avons
encore reçu pour notre instruction le troisième
chapitre de Malachie (qui fut aussi donné aux Néphites,
3 Néphi, chapitre 24) ; nous allons l'étudier
ici :
« Voici, j'enverrai mon messager ; il préparera
le chemin devant moi. Et soudain entrera dans son temple le Seigneur
que vous cherchez ; et le messager de l'alliance que vous
désirez, voici, il vient, dit l'Éternel des armées.
Qui pourra soutenir le jour de sa venue ? Qui restera debout
quand il paraîtra ? Car il sera comme le feu du fondeur,
comme la potasse des foulons. Il s'assiéra, fondra et
purifiera l'argent ; il purifiera les fils de Lévi, il
les épurera comme on épure l'or et l'argent, et ils
présenteront à l'Éternel des offrandes avec
justice. Alors l'offrande de Juda et de Jérusalem sera
agréable à l'Éternel, comme aux anciens jours,
comme aux années d'autrefois. Je m'approcherai de vous pour le
jugement, et je me hâterai de témoigner contre les
enchanteurs et les adultères, contre ceux qui jurent
faussement, contre ceux qui retiennent le salaire du mercenaire, qui
oppriment la veuve et l'orphelin, qui font tort à l'étranger
et ne me craignent pas, dit l'Éternel des armées. Car
je suis l'Éternel, je ne change pas ; et vous, enfants de
Jacob, vous n'avez pas été consumés. » (Mal.
3:1-6)
Ceci constitue la promesse formelle que le Seigneur
enverra son messager préparer la voie devant lui, et qu'il
entrera soudain dans son temple. Ceci ne peut être une allusion
à sa première venue, car il n'est pas entré
soudain dans son temple.
Mais le Seigneur a envoyé
son messager en ces derniers jours, comme nous l'avons montré
dans cet ouvrage. Quand Jésus reviendra régner mille
ans sur la terre, comme il l'a promis, il « entrera
soudain dans son temple ».
Tous ont été
capables de soutenir le jour de sa première venue, mais quand
il réapparaîtra, il aura le jugement en mains, et les
méchants redouteront sa venue et imploreront les rochers de
les dissimuler, comme l'a déclaré Jean le
Révélateur :
« Et ils disaient aux montagnes
et aux rochers : Tombez sur nous, et cachez-nous devant la face
de celui qui est assis sur le trône, et devant la colère
de l'agneau ; Car le grand jour de sa colère est
venu, et qui peut subsister ? » (Apoc. 6:16, 17)
Malachie
nous dit encore que le Seigneur s'approchera de nous pour le jugement
(Malachie 3:55) ; tout cela s'applique, non à sa première
venue, mais à sa seconde.
Le Seigneur a fait savoir, par
son prophète Malachie, qu'il ne change pas et laisse entendre
que c'est pour cette raison que les fils de Jacob n'ont pas été
consumés (verset 6 ; nous ne devons pas oublier les
promesses faites par le Seigneur à Jacob et à sa
postérité, ainsi que nous l'avons déjà
vu).
De ce fait, nous sommes mieux à
même de comprendre pourquoi le Seigneur appelle les hommes à
la repentance :
« Depuis le temps de vos pères,
vous vous êtes écartés de mes ordonnances, vous
ne les avez point observées. Revenez à moi, et je
reviendrai à vous, dit l'Éternel des armées. Et
vous dites : En quoi devons-nous revenir ? Un homme
trompe-t-il Dieu ? Car vous me trompez, et vous dites : En
quoi t'avons-nous trompé ? Dans les dîmes et les
offrandes. Vous êtes frappés par la malédiction,
et vous me trompez, la nation toute entière ! » (Mal.
3:7-9)
Ainsi, le Seigneur, s'adressant à Israël,
c'est-à-dire aux descendants de Jacob, les accusait de s'être
écartés de ses ordonnances, et de ne pas les avoir
observées. Puis il les invitait à revenir à lui,
et, de son côté, il promettait de revenir à eux.
Ce n'est pas une vaine promesse. Comment Israël pouvait-il y
résister ? Puis le Seigneur les accusait de l'avoir
trompé, eux, toute la nation d'Israël. Il indiquait
ensuite en quoi ils l'avaient trompé : « dans
les dîmes et les offrandes ».
Autant que nous le sachions,
toute la nation de Jacob, ou Israël, s'était écartée
de l'observance de ce principe lorsque le Seigneur envoya son
messager rétablir l'Évangile dans les derniers jours.
Toutefois, une des étapes de ce rétablissement fut
l'invitation que le Seigneur voulait adresser à Israël :
revenir à lui dans le paiement de leurs dîmes et de
leurs offrandes. Lisez la suite de la promesse :
« Apportez
à la maison du trésor toutes les dîmes, afin
qu'il y ait de la nourriture dans ma maison ; mettez-moi de la
sorte à l'épreuve, dit l'Éternel des armées.
Et vous verrez si je n'ouvre pas pour vous les écluses des
cieux, si je ne répands pas sur vous la bénédiction
en abondance. Pour vous je menacerai celui qui dévore, et il
ne vous détruira pas les fruits de la terre, et la vigne ne
sera pas stérile dans vos campagnes, dit l'Éternel des
armées. » (Mal. 3:10, 11)
Quelle promesse ! Comment
une personne ou un peuple ayant foi en Dieu pourrait-il refuser ou
négliger de répondre à une telle invitation !
Les saints des derniers jours,
qui sont parmi les descendants de Jacob, ont répondu à
cette invitation. Le Seigneur a tenu sa promesse : le désert
et les lieux arides sont devenus fertiles et fleurissent comme le
narcisse. Et grâce aux bénédictions ainsi reçues
du Seigneur, ils ont pu contribuer libéralement de leurs
moyens et de leurs talents à la poursuite de la grande oeuvre
de l'Église et, par l'envoi de missionnaires aux nations de la
terre, proclamer la bonne nouvelle du rétablissement de
l'Évangile à ceux des enfants de notre Père qui
n'ont pas encore eu l'occasion de l'entendre.
Lorsque Malachie fit, de la part
du Seigneur, cette promesse à ceux à qui il allait
envoyer son messager pour préparer la voie à sa venue,
il voyait, semble-t-il, qu'ils allaient accepter l'invitation du
Seigneur à revenir à lui et il décrivit
l'accomplissement de la promesse que le Seigneur leur avait faite :
« Toutes les nations vous diront heureux, car vous serez un pays de
délices, dit l'Éternel des armées. » (Mal.
3:12)
Remarque d'un ecclésiastique à propos
de la dîme
Il y a quelques années, alors
qu'il travaillait dans le champ de la mission, l'auteur assista à
une réunion dans une grande ville américaine ; au
cours de cette réunion, un ecclésiastique itinérant,
qui allait de ville en ville dans ce but, présenta à
l'assemblée la loi de la dîme, disant que c'était
le moyen de sortir leur Église de ses difficultés
financières, citant à l'appui de ses dires le troisième
chapitre de Malachie, expliquant à ses auditeurs que la dîme
est la loi par laquelle le Seigneur accorde ses bienfaits à
son peuple, et les assurant que s'ils voulaient payer leur dîme
ne fût-ce que pendant dix mois, ils pourraient dégager
leur Église de ses dettes, et le Seigneur les bénirait
comme il l'avait promis. À l'issue de la réunion,
l'auteur eut l'occasion d'être présenté à
cet ecclésiastique et lui déclara qu'il était
bien près de la vérité, que les saints des
derniers jours pratiquaient le principe de la dîme avec succès,
depuis plus de cent ans, mais qu'il y avait un point de son
exhortation qu'il ne pouvait comprendre : si la dîme était
le plan du Seigneur pour accorder ses bienfaits à son peuple,
pourquoi ne demandait-il pas à ces gens de payer la dîme
toute leur vie : s'il est bon de recevoir les bénédictions
du Seigneur pendant dix mois, il serait bien meilleur encore d'en
jouir pendant toute son existence. À quoi l'ecclésiastique
répondit : « Nous ne pouvons pas encore aller
jusque-là ; nous nous estimerons heureux si nous pouvons
les amener à payer pendant dix mois. »
Encore une fois, la voie du
Seigneur est meilleure que la voie de l'homme, et ce n'est pas par la
lecture de la Bible seulement que nous avons reçu les détails
et l'application de cette vérité, mais bien par les
révélations que le Seigneur a données à
notre époque par l'intermédiaire de son
prophète.
Bénédictions reçues
du fait du paiement de la dîme
Retournons encore au
troisième chapitre de Malachie où le Seigneur invite
les descendants de Jacob à revenir à lui dans le
paiement de leurs dîmes et de leurs offrandes en les assurant
que s'ils veulent le mettre à l'épreuve en le faisant,
il ouvrira pour eux les écluses des cieux et répandra
sur eux la bénédiction en abondance. On peut
raisonnablement supposer que si le Seigneur récompensait
chacun sur-le-champ pour son obéissance et punissait
immédiatement la désobéissance, tous
observeraient ses commandements, ne serait-ce que par appât du
gain et par crainte du châtiment. Le Seigneur savait que cette
situation pourrait se présenter et permit donc à
Malachie de mettre le peuple en garde par ces mots :
« Vos
paroles sont rudes contre moi, dit l'Éternel. Et vous dites :
Qu'avons-nous dit contre toi ? Vous avez dit : C'est en
vain que l'on sert Dieu ; qu'avons-nous gagné à
observer ces préceptes, et à marcher avec tristesse à
cause de l'Éternel des armées ? Maintenant nous
estimons heureux les hautains ; oui, les méchants
prospèrent ; oui, ils tentent Dieu, et ils échappent !
Alors ceux qui craignent l'Éternel se parlèrent l'un à
l'autre ; l'Éternel fut attentif, et il écoute ;
et un livre de souvenir fut écrit devant lui pour ceux qui
craignent l'Éternel et qui honorent son nom. Ils seront à
moi, dit l'Éternel des armées, ils m'appartiendront, au
jour que je prépare ; j'aurai compassion d'eux, comme un
homme a compassion de son fils qui le sert. Et vous verrez de nouveau
la différence entre le juste et le méchant, entre celui
qui sert Dieu et celui qui ne le sert pas. » (Mal. 3:13-18)
Donc,
dans leur raisonnement sur ce point, ils soulignaient que les
méchants, les hautains, étaient heureux et peut-être
avaient plus de satisfaction que ceux qui servaient le Seigneur (et
nous supposons que Malachie parle toujours du paiement de la dîme
puisque tout ce chapitre semble traiter de ce sujet et de son
importance).
Il semble donc bien que l'ultime
désir du Seigneur soit que personne n'ait l'esprit troublé
par les discussions du jour, mais que, grâce à leur
fidélité, leur nom puisse être enregistré
dans son livre de souvenir, afin qu'ils soient à lui au jour
qu'il prépare, avec l'assurance qu'alors ils reviendront et
verront la différence « entre celui qui sert Dieu
et celui qui ne le sert pas ».
Nous sommes convaincus que celui
qui accepte l'invitation du Seigneur à revenir à lui ne
fait pas un plus grand sacrifice en donnant sa dîme que le
fermier en confiant la semence au sol. Dans les deux cas il faut la
foi, dans les deux cas il y a la récompense.
Source : LeGrand Richards, Une
oeuvre merveilleuse et un prodige, 1950, chapitre 26