Qui définit la doctrine de l'Église ?



Par la Rédaction

 



Les détracteurs de l'Église proposent à leurs lecteurs une version défavorable de la doctrine de l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours. Pour cela, ils utilisent les déclarations personnelles de présidents, apôtres, soixante-dix et érudits de toutes les époques de l'Église et s'emploient à y trouver des contradictions, ou à les présenter de sorte qu'elles se contredisent, ou encore à y déceler des propos qui à notre époque ne sont plus politiquement corrects pour ensuite les mettre en exergue, en-dehors de leur contexte historique.

 

Comme l'a dit Merrill C. Oaks, des soixante-dix : « Certaines personnes sont littéralement à l'affût de situations où les premiers dirigeants ou membres de l'Église ont fait des déclarations qui ne sont pas en complète harmonie avec notre compréhension et nos pratiques actuelles. » (L'Étoile, janvier 1999, p. 97)

 

Gordon B. Hinckley (1910-2008), président de l'Église, a dit à ce propos : « Nos détracteurs dans notre pays et à l'étranger nous observent. Dans leurs efforts pour nous prendre en défaut, ils écoutent chacune de nos paroles dans l'espoir de nous prendre au piège. » (L'Étoile, juillet 1997)


Dallin H. Oaks, des Douze, a ajouté : « Nous vivons à une époque où certains donnent une idée fausse des croyances de ceux qu’ils appellent mormons et nous vilipendent même à cause d’elles. » (Le Liahona, mai 2008, p. 28, 29)

 

Notons que cette méthode était utilisée autrefois contre les prophètes et le Seigneur lui-même.

 

Nous lisons à propos des prophètes : « Et ils commencèrent à l'interroger afin de l'amener à se contredire, afin d'avoir ainsi de quoi l'accuser » (Mosiah 12:19). « Il y en eut parmi eux qui eurent la pensée de les interroger, afin de les surprendre, par stratagème, dans leurs paroles, afin de trouver un témoignage contre eux » (Alma 10:13). « Et il arriva qu'ils commencèrent à interroger Amulek, afin de l'amener ainsi à se contredire dans ses paroles, ou à contredire les paroles qu'il dirait » (Alma 10:16). « Et ils commencèrent à le questionner de diverses manières, afin de l'amener à se contredire, afin de l'accuser » (Hélaman 9:19).

 

Le Sauveur lui-même ne fut pas épargné. Nous lisons : « Alors les pharisiens allèrent se consulter sur les moyens de surprendre Jésus par ses propres paroles » ; « Les scribes et les pharisiens commencèrent à le presser violemment, et à le faire parler sur beaucoup de choses, lui tendant des pièges, pour surprendre quelque parole de sa bouche » (Matthieu 22:15 ; Luc 11:53-54 ; voir aussi Luc 20:20), ce qui réalisait la prophétie qui dit : « Ceux qui en veulent à ma vie tendent leurs pièges » (Psaumes 38:13).

 

Le contexte de ces Écritures montre que les scribes, les pharisiens et autres docteurs de la loi avaient pour objectif d'attenter à la vie du Seigneur et de ses serviteurs. Les pharisiens d'aujourd'hui ne visent pas la vie physique des saints des derniers jours, mais leur vie spirituelle, c'est-à-dire l'anéantissement du témoignage spirituel qu'ils ont reçu. Ils oeuvrent également pour que leur public n'acquière jamais ce témoignage. Non seulement ils refusent le chemin du témoignage personnel pour eux-mêmes, mais ils tentent d'en barrer l'accès aux autres. C'est à « ces meurtriers de la foi et ces voleurs de témoignage » (Carlos E. Asay, L'Étoile, avril 1982, p. 121) que Jésus s'adressait lorsqu'il dit : « Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! parce que vous fermez aux hommes le royaume des cieux ; vous n'y entrez pas vous-mêmes, et vous n'y laissez pas entrer ceux qui veulent entrer » (Matthieu 23:13 ; voir également Luc 11:52).

 

La méthode de nos détracteurs qui consiste à présenter des déclarations individuelles de façon qu'elles discréditent l'Église, se heurte à deux principes qui ont toujours eu cours dans l'Église.

 

Le premier est la prépondérance d'une déclaration collective sur une déclaration individuelle. Le second est la prépondérance des autorités en exercice sur celles du passé. 

 

Le premier principe est que dans l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours, seules les déclarations de la Première Présidence et du Collège des douze apôtres concernent l'Église entière. La doctrine est fixée par le canon des saintes Écritures et les déclarations de la Première Présidence et du Collège des douze apôtres. Tout ce qui n'émane pas de ces deux sources ne constitue pas ce qu'on appelle la position officielle de l’Église.


Neil L. Andersen, du Collège des Douze, a expliqué : « Parfois, des personnes remettent leur foi en question lorsqu’elles lisent ce qu’a dit un dirigeant de l’Église, il y a des dizaines d’années, et qui semble en contradiction avec notre doctrine. Il y a un principe important qui régit la doctrine de l’Église. La doctrine est enseignée par les quinze membres de la Première Présidence et du Collège des Douze. Elle n’est pas dissimulée dans un paragraphe obscur d’un discours. Les vrais principes sont enseignés souvent et par beaucoup de personnes. Il n’est pas difficile de trouver notre doctrine. » (Le Liahona, novembre 2012, p. 41)


L'Église fait une distinction entre ses propres publications (manuels, magazines, etc.) et celles que font paraître ses membres et dirigeants à titre personnel. À propos de la deuxième catégorie, Joseph Fielding Smith, qui devint plus tard président de l'Église, a précisé : « C'est celui qui écrit qui a la responsabilité de ce qu'il écrit et non l'Église » (Doctrine du salut, vol. 3, 1956, p. 183). C'est pourquoi lorsqu'un membre ou dirigeant de l'Église publie un ouvrage, il dégage l'Église de toute responsabilité de ses propos.

 

Bien que, dans ses publications, l'Église puise abondamment dans les publications personnelles de ses dirigeants, les publications de l'Église sont soumises à une approbation collective (voir Dean L. Larsen, Ensign, août 1977, p. 38). D'autre part, le choix de citer un auteur dans ses publications ne signifie pas que l'Église cautionne l'ensemble des publications de cet auteur.

 

Ce principe de définition de la doctrine suffirait à lui seul à détruire les constructions artificielles des détracteurs de l'Église. Il en est cependant un second.

 

Le second principe veut que les instances dirigeantes actuelles soient prépondérantes sur celles du passé, que la parole du prophète vivant soit prépondérante sur celle de ses prédécesseurs.

 

Harold B. Lee, ancien président de l'Église, a fait cette remarque : « Il y en a aujourd'hui qui sont disposés à croire un mort et à penser que ses paroles ont plus d'autorité que les paroles d'une autorité vivant aujourd'hui » (L'Étoile, janvier 1999, p. 98). Ezra Taft Benson, autre ancien président de l'Église, a déclaré : « Méfiez-vous des personnes qui opposent les prophètes morts aux prophètes vivants, car les prophètes vivants ont toujours la préséance » (veillée spirituelle, université Brigham Young, 26 février 1980 ; voir Le Liahona, avril 2015, p. 53). Ce à quoi il a ajouté : « Le prophète vivant nous est plus vital que les ouvrages canoniques » (L'Étoile, juin 1981, p. 2).

 

Il entre dans les prérogatives du président de l'Église en exercice de « déclarer la doctrine » (Gordon B. Hinckley, L'Étoile, janvier 1999, p. 82). Le président de l'Église fait partie de la lignée de prophètes par qui le Seigneur révèle à son peuple la doctrine du royaume « ligne sur ligne, précepte sur précepte, un peu ici, un peu là » (2 Néphi 28:30 ; D&A 98:12 ; 128:21). Il est le porte-parole du Seigneur « par l'intermédiaire de qui il parle à son peuple pour l'instruire, pour lui donner ou lui reprendre des principes et des ordonnances. La seule personne autorisée à annoncer une nouvelle doctrine est le président de l'Église qui, dans ce cas, doit déclarer que c'est une révélation de Dieu. Elle doit être acceptée comme telle par le Collège des Douze et soutenue par toute l'Église » (Harold B. Lee, Enseignement des Présidents de l'Église, 2001, p. 80-81 ; lire également les propos de J. Reuben Clark, dans Church News du 31 juillet 1954).

 

Nous trouvons plusieurs exemples de cette prérogative des prophètes vivants dans l'histoire de l'Église. Citons la révélation de 1890 sur la cessation du mariage plural et la révélation de 1978 sur l'accès de la prêtrise à tous les frères dignes. Ces révélations annulaient toutes les déclarations et dispositions antérieures dans ces domaines. Chacune d'elles fit l'objet d'une déclaration officielle soutenue par l'Église (voir les dernières pages de Doctrine et Alliances).

     

À propos la révélation de 1978, Bruce R. McConkie, du Collège des Douze, a déclaré :

 

« Notre littérature contient des déclarations de nos premiers dirigeants que nous avons interprétées comme signifiant que les Noirs ne recevraient pas la prêtrise dans la mortalité. J'ai dit cela moi-même, et les gens m'écrivent pour me demander : ‘Vous avez écrit ceci, comment se fait-il qu’il en soit autrement aujourd’hui ?’ Tout ce que je puis dire est que le temps est venu pour les incroyants de se repentir et de croire au prophète vivant. Oubliez tout qui a été dit par moi-même, par le président Brigham Young, par le président George Q. Cannon ou par qui que ce soit d’autre, qui est contraire à la révélation actuelle. Nous avons parlé selon notre compréhension limitée, sans la lumière et la connaissance qui sont maintenant parvenues au monde. La vérité nous parvient ‘ligne sur ligne et précepte sur précepte’ (2 Néphi 28:30 ; Ésaïe 28:9-10 ; D&A 98:11-12 ; 128:21). Une mesure supplémentaire de lumière et d'intelligence nous est parvenue sur ce sujet particulier, qui remplace toute l’obscurité, tous les points de vue et toutes les conceptions du passé et les rend caduques. » (Sermons and Writings of Bruce R. McConkie, Part II - The mission of the Holy Ghost, 1989, Chapter 9, Revelation on the Priesthood)


Ces deux principes étant posés – celui qui donne autorité aux déclarations collectives et celui qui donne autorité aux dirigeants en exercice – il faut noter que quelle que soit la valeur d’une déclaration individuelle, et quel qu'en soit l’auteur ou l'époque, l’Église ne trouve pas utile de prendre position sur toutes les déclarations ou tous les points de doctrine, notamment sur des sujets sans lien direct avec sa mission qui est de sauver des âmes.

 

Il existe en effet une nuance entre la connaissance qui, vécue, mène au salut, et celle qui, purement intellectuelle, ne change rien au statut spirituel ni au salut futur de celui qui la possède. Dans cette deuxième catégorie entrent de nombreuses questions de doctrine qui sont potentiellement l’objet de spéculations. Ces questions n'ayant pas de lien direct avec la mission de l'Église qui est d’amener des âmes au Christ par l'œuvre de prédication de l’Évangile, de perfectionnement des saints et de rachat des défunts, elles ne font pas nécessairement l'objet d'une prise de position de la part de l'Église.


Comme l'a déclaré Anthon H. Lund (1844-1921), de la Première Présidence : « Tout ce qui est doctrine de notre religion doit venir par la révélation et être soutenu par l'Église, et il n'est pas besoin de batailler pour tout ce qui ne se trouve pas dans les ouvrages acceptés par l'Église entière. » (cité par Hugh B. Brown dans « Qu'est-ce que l'homme et que peut-il devenir ? », L'Étoile, octobre 1962)

 

Les deux principes ainsi exposés font partie des mesures prévues par le Seigneur pour protéger son Église.

 

Quand les détracteurs de l'Église puisent dans les déclarations ou publications individuelles de ses dirigeants pour leurs démonstrations, ils s'exposent à l'autorité de ces principes qui invalide leur argumentaire.

 

 

Mis en ligne le 23/06/2007

Mis à jour le 17/04/2019


http://www.lafeuilledolivier.com/Opposition/Definition.pdf