L'Église et le plan de son organisation

 

 

James E. Talmage (1862-1933)

 

Président de l'université d'Utah de 1894 à 1897

Membre du collège des Douze de 1911 à 1933

 

 

 

 

L'Église dans les premiers et dans les derniers jours

 

      L'Église primitive. - Au cours de son ministère, Jésus-Christ établit son Église sur la terre, et y nomma les officiers nécessaires pour mener à bien la réalisation des buts du Père. Chaque personne ainsi nommée reçut l'autorité divine nécessaire pour officier dans les ordonnances de son appel ; et, après l'ascension du Christ, la même organisation continua d'exister, ceux qui avaient reçu l'autorité en ordonnant d'autres aux divers offices de la prêtrise. C'est ainsi que furent donnés à l'Église des apôtres, des prophètes, des évangélistes, des pasteurs (voir Éphésiens 4:11), des grands-prêtres (voir Hébreux 5:1-5), des soixante-dix (Luc 10:1-11), des anciens (voir Actes 14:23 ; 15: 6 ; 1 Pierre 5:1), des évêques (voir 1 Timothée 3:1 ; Tite 1:7), des prêtres (voir Apocalypse 1:6), des instructeurs (voir Actes 13:1) et des diacres (voir 1 Timothée 3:8-12).

      Outre ces offices déterminés de la prêtrise, il y eut d'autres appels d'une nature plus temporelle, pour lesquels des hommes furent aussi mis à part par les autorités. Ce fut, par exemple, le cas des sept hommes de bon renom qui, du temps des apôtres, furent désignés pour s'occuper des pauvres, laissant ainsi aux Douze plus de liberté pour s'acquitter des devoirs particuliers de leur office (voir Actes 6:1-6).  Cette nomination illustre la nature des auxiliaires et des administrations (voir 1 Corinthiens 12:28) établies dans l'Église pour seconder l’œuvre sous la direction des officiers réguliers de la prêtrise.

      Les ministres ainsi nommés et les membres au milieu desquels ils travaillent constituent l'Église du Christ qui a été comparée d'une manière impressionnante à un corps parfait, les individus étant les membres séparés, possédant chacun sa fonction propre, et coopérant tous au bien-être de l'ensemble (voir 1 Corinthiens 12:12-27 ; Romains 12:4,5 ; Éphésiens 4:16). Chaque office ainsi établi, chaque officier ainsi commissionné est nécessaire au développement de l'Église et à l'accomplissement de son oeuvre. Une organisation établie par Dieu ne renferme rien de superflu ; l’œil, l'oreille, la main, le pied, chaque organe du corps est essentiel à la symétrie et à la perfection de la structure physique. Dans l'Église, nul officier ne peut dire avec raison à un autre : « Je n'ai pas besoin de toi » (1 Corinthiens 12:21).

      L'existence de ces officiers, et particulièrement leur fonctionnement avec des accompagnements d'aide et de pouvoirs divins, peuvent être considérés comme des traits caractéristiques et distinctifs de l'Église à tous les âges du monde - l'épreuve cruciale par laquelle la validité ou l'invalidité de toute prétention à l'autorité divine peut être déterminée. L'Évangile de Jésus-Christ est l'Évangile éternel ; ses principes, ses lois et ses ordonnances, et l'organisation de l'Église qui est fondée sur eux, doivent toujours être les mêmes. Par conséquent, celui qui est à la recherche de la véritable Église, doit chercher une organisation qui comprend les offices établis autrefois, les appels d'apôtres, de prophètes, d'évangélistes, de grands-prêtres, de soixante-dix, de pasteurs, d'évêques, d'anciens, de prêtres, d'instructeurs, de diacres - pas simplement des hommes portant ces titres, mais des ministres à même de justifier leurs prétentions aux fonctions d'officiers au service du Seigneur, par les manifestations de pouvoir et d'autorité qui accompagnent leur ministère.

     
Apostasie depuis l’Église primitive. - L'investigateur sérieux peut se demander si ces autorités, accompagnées des dons probants du Saint-Esprit, sont restées avec les hommes depuis les temps apostoliques jusqu'à présent ; bref, si l'Église de Jésus-Christ est restée sur la terre pendant ce long intervalle. Qu'on considère en guise de réponse les faits suivants. Depuis la période qui suivit immédiatement celle du ministère des apôtres d'autrefois, jusqu'au dix-neuvième siècle, aucune organisation n'a affirmé sa prétention à la révélation directe de Dieu. En fait, pendant des siècles, la teneur des enseignements des ministres de l'Évangile a été que ces dons de Dieu ont cessé, que les jours des miracles sont passés, et que le présent ne s'appuie entièrement que sur le passé pour se guider. L'histoire offre une interprétation qui saute aux yeux - les hommes se sont beaucoup écartés du chemin du salut tracé par le Sauveur, il y a eu une apostasie universelle depuis l'Église du Christ (voir, de l'auteur, The Great Apostasy, chap. 9 et, de J. M. Sjodahl,  The Reign of Antichrist, or The Great « Falling Away », Salt Lake City, 1913). À peine l'Église qui porte son nom eut-elle été organisée par le Sauveur, que les puissances des ténèbres formèrent les rangs pour entrer en lutte avec ce corps organisé. Même du temps du ministère personnel de notre Seigneur dans la chair, la persécution fit rage contre lui et ses disciples. Elle commença avec les Juifs, et, d'abord dirigée contre le Maître et ses plus proches collaborateurs, cette vague d'opposition enveloppa bientôt tous les disciples connus du Sauveur, de telle sorte que le nom même de chrétien fut employé comme épithète de dérision.

      Cependant, dans le premier quart du quatrième siècle, un changement se produisit dans l'attitude du paganisme envers le christianisme ; il fut marqué par la prétendue conversion de Constantin le Grand, sous le patronage duquel le christianisme monta de plus en plus en faveur et devint en fait la religion d'État. Mais quelle foi, quelle religion elle était devenue à cette époque-là ! Sa simplicité avait disparu ; la dévotion fervente et la sincérité pleine d'abnégation ne distinguaient plus les ministres de l'Église. Ils vivaient dans des conditions étrangement opposées à la vie de leur Exemple divin. Les charges ecclésiastiques étaient recherchées à cause de l'honneur et des richesses qu'elles procuraient ; les ministres de l'Évangile affectaient le rang de dignitaires séculiers ; les évêques étalaient la pompe des princes, les archevêques vivaient comme des rois, et les papes comme des empereurs. Ces innovations furent accompagnées de nombreux changements dans les sacrements - les rites du baptême et de la Sainte-Cène furent altérés ; le culte public devint une exhibition d'art ; des hommes furent canonisés ; des martyrs devinrent l'objet d'un culte ; des hommes sans autorité essayèrent d'exercer les prérogatives de Dieu. Des siècles de ténèbres s'abattirent sur la terre.

      S'il veut étudier les preuves d'une apostasie générale depuis l'Église du Christ,
l'étudiant doit consulter les autorités en histoire ecclésiastique. Bien que l'existence d'une apostasie ne soit admise que par peu de ces auteurs, les événements historiques qu'ils rapportent révèlent l'affreuse vérité. Nous pouvons suivre, depuis les jours des apôtres jusque vers la fin du dixième siècle, un changement constant de forme dans l'organisation de l'Église qui, à la dernière date citée, n'avait plus que très peu de ressemblance avec l'Église établie par le Sauveur. Cette apostasie est admise par certains historiens et, comme nous allons le voir, fut nettement prédite par des prophéties faisant autorité.

      John Wesley, fondateur d'une confession religieuse influente, déclara que les dons distinctifs du Saint-Esprit n'étaient plus dans l'Église, ayant été enlevés à cause de l'indignité de ceux qui professaient être chrétiens, qu'il appelait d'ailleurs païens, ne possédant qu'une forme morte de culte (voir
John Wesley's Works, vol. 7, pp. 26, 27). Dans l'Homélie Contre le Péril de l'Idolâtrie, de l'Église anglicane, nous lisons ceci : « Et c'est ainsi que les laïques et le clergé, les érudits et les ignorants, les hommes, les femmes, les enfants de toute la chrétienté, de tout âge, de toutes sectes et de toutes conditions - chose horrible et épouvantable à penser -ont été plongés tous en même temps dans l'idolâtrie abominable, vice le plus haï de Dieu et le plus damnable pour l'homme ; et cela pendant une période de huit cents ans et plus ». Le Livre des Homélies date du milieu du seizième siècle environ ; et nous y trouvons ainsi officiellement proclamé que l'Église et le monde religieux tout entier avaient été plongés dans une apostasie complète pendant huit siècles ou plus avant l'établissement de l'Église anglicane (voir, de l'auteur, Philosophical Basis of « Mormonism », section 7, et The Great Apostasy, chap. 10).

     
Cette grande apostasie fut prédite. - La prescience de Dieu lui fit connaître, même depuis le commencement, cette déviation de la vérité et, par l'inspiration, les prophètes d'autrefois avertirent solennellement le monde du danger qui approchait. Ésaïe faisait allusion à cette ère de ténèbres spirituelles lorsqu'il déclara : « Le pays était profané par ses habitants ; car ils transgressaient les lois, violaient les ordonnances, ils rompaient l'alliance éternelle » (Ésaïe 24:5). Très impressionnantes également sont les paroles que le Seigneur prononça par la bouche de Jérémie : « Car mon peuple a commis un double péché : ils m'ont abandonné, moi qui suis une source d'eau vive, pour se creuser des citernes, des citernes crevassées, qui ne retiennent pas l'eau » (Jérémie 2:13).

      Les prophéties des apôtres, relatives aux faux docteurs qui devaient bientôt troubler le troupeau, montrent que l'apostasie, approchait déjà alors à grands pas. Paul mit les saints de Thessalonique en garde afin qu'ils ne fussent point séduits par ceux qui s'écriaient que la seconde venue du Christ était alors proche : « Car, dit l'apôtre, il faut que l'apostasie soit arrivée auparavant, et qu'on ait vu paraître l'homme du péché, le fils de la perdition, l'adversaire qui s'élève au-dessus de tout ce qu'on appelle Dieu ou de ce qu'on adore, jusqu'à s'asseoir dans le temple de Dieu, se proclamant lui-même Dieu » (2 Thessaloniciens 2:3,4). Cette apostasie avait commencé même du temps des apôtres : « il y a maintenant plusieurs antéchrists », dit Jean (1 Jean 2:18 ; voir aussi 2 Pierre 2:1-3 ; Jude 17,18). Et Paul, s'adressant aux Galates, déclara : « Il y a des gens qui vous troublent et qui veulent renverser l'Évangile de Christ. » (Galates 1:7 ; aussi Actes 20:29,30 ; 1 Timothée 4:1-3 ; 2 Timothée 4:1-4 ; voir
The Great Apostasy, chap. 2).

      Les prophéties contenues dans le Livre de Mormon au sujet de cette grande apostasie ne sont pas moins concluantes. Néphi, fils de Léhi, prédit que les Indiens du nord de l'Amérique seraient opprimés par les Gentils, et déclara qu'à cette époque le peuple serait enflé d'orgueil, s'étant détourné des ordonnances de la maison de Dieu ; ils se bâtiraient beaucoup d'églises, mais dans ces églises ils prêcheraient leur propre sagesse, se livrant
à l'envie, aux querelles et à la malice, et niant, cependant, le pouvoir et les miracles de Dieu (voir 2 Néphi 26:19-22 ; 27:1 ; 28:3,6 ; 29:3 ; 1 Néphi 13:5 ; 22:22,23).

     
Rétablissement de l'Église. - D'après les faits déjà mentionnés, il est évident que l'Église fut littéralement chassée de la terre. Au cours des dix premiers siècles qui suivirent immédiatement le ministère du Christ, l'autorité de la sainte prêtrise fut perdue parmi les hommes, et aucun pouvoir humain ne pouvait la rétablir. Mais le Seigneur, dans sa miséricorde, pourvut au rétablissement de son Église dans les derniers jours, et pour la dernière fois. Et les prophètes d'autrefois prédirent cette ère de réapparition de la lumière et célébrèrent son avènement en chants joyeux (voir Daniel 2:44,45 ; 7:27 ; Matthieu 24:14 ; Apocalypse 14:6-8). Ce rétablissement fut effectué par le Seigneur, par l'intermédiaire du prophète Joseph Smith qui, avec Oliver Cowdery, reçut, en 1829, la prêtrise d'Aaron des mains de Jean-Baptiste ; et, plus tard, la prêtrise de Melchisédek, sous les mains des apôtres des premiers jours, Pierre, Jacques et Jean. Grâce à l'autorité ainsi conférée, l'Église a été organisée à nouveau, dans son intégralité d'autrefois, et les hommes se réjouissent une fois de plus de ce précieux privilège de recevoir les conseils de Dieu. Les saints des derniers jours affirment posséder l'organisation de la véritable Église, semblable dans tous les points essentiels, à l'organisation établie par Jésus-Christ parmi les Juifs. Ce peuple des derniers jours déclare détenir la prêtrise du Tout-Puissant, le pouvoir d'agir au nom de Dieu, pouvoir qui commande le respect à la fois sur la terre et dans les cieux.



Plan du gouvernement de l'Église rétablie

(ndlr : les mentions entre crochets constituent une actualisation du texte de l'auteur)

     
Ordre et offices de la prêtrise (voir D&A, section 107). - L'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours reconnaît deux ordres de prêtrise, l'ordre inférieur dit d'Aaron et l'ordre supérieur portant le nom d'ordre de Melchisédek.

      La
prêtrise d'Aaron tire son nom d'Aaron, qui fut adjoint à Moïse pour être son porte-parole, pour agir sous sa direction dans l'accomplissement des buts de Dieu concernant Israël (voir Exode 4:14-16). C'est pour cette raison qu'elle est quelquefois appelée la prêtrise inférieure ; mais bien qu'inférieure, elle n'est ni petite ni insignifiante. Tandis qu'Israël voyageait dans le désert, Aaron et ses fils furent appelés par prophétie et mis à part pour remplir les devoirs de l'office de prêtre (voir Exode 28:1).

      Plus tard, le Seigneur choisit la tribu de Lévi pour aider Aaron dans ses fonctions sacerdotales, le devoir des Lévites étant de garder les instruments et de faire le service du tabernacle. Les Lévites devaient prendre la place des premiers-nés de toutes les tribus, que le Seigneur avait réclamés pour son service depuis l'époque de la dernière plaie d'Égypte, lorsque le premier-né de chaque maison égyptienne avait été frappé de mort tandis que le premier-né de chaque maison israélite était épargné et consacré (voir Nombres 3:12, 13, 39, 44, 45, 50, 51). La charge ainsi donnée aux Lévites est parfois appelée
prêtrise lévitique (voir Hébreux 7:11) ; elle doit être considérée comme une annexe à la prêtrise d'Aaron, étant donné qu'elle ne comprend pas les fonctions plus hautes du prêtre. La prêtrise d'Aaron, rétablie sur la terre à notre époque, inclut l'ordre lévitique (voir D&A 107:1). La prêtrise d'Aaron détient les clefs du ministère d'anges et l'autorité d'administrer les ordonnances extérieures, la lettre de l'Évangile (voir D&A 107:20) ; elle comprend les offices de diacre, d'instructeur et de prêtre, l'épiscopat détenant les clefs de la présidence.

      La
prêtrise de Melchisédek est ainsi appelée d'après le roi de Salem, grand-prêtre éminent (voir Genèse 14:18 ; Hébreux 7:1-17), avant l'époque à laquelle elle était appelée « La Sainte Prêtrise selon l'Ordre du Fils de Dieu. Mais par respect ou révérence pour le nom de l'Être Suprême, afin d'éviter la répétition trop fréquente de son nom, l'Église, dans les temps anciens, appela cette prêtrise du nom de Melchisédek » (D&A 107:2-4). Cette prêtrise détient le droit de présidence dans tous les offices de l'Église ; elle a pour fonctions  spéciales d'administrer les choses spirituelles, et comprend les clefs de toutes les bénédictions spirituelles de l'Église, le droit « de voir les cieux s'ouvrir devant eux (les détenteurs de cette prêtrise), de communier avec l'assemblée générale et l'Église du Premier-Né, et de jouir de la communion et de la présence de Dieu le Père et de Jésus, le médiateur de la nouvelle alliance » (D&A 107:8,18,19). Les offices de la prêtrise de Melchisédek sont ceux d'apôtre, de patriarche ou évangéliste, de grand-prêtre, de soixante-dix et d'ancien. La révélation divine a déterminé les devoirs relatifs à chacun de ces appels ; et de la même autorité supérieure, des officiers présidents ont été choisis de parmi ceux qui ont été ordonnés aux différents offices de ces deux prêtrises (voir D&A 107:21).

     
Devoirs de la prêtrise. – L'office de diacre est le premier ou le plus bas dans la prêtrise d'Aaron. Les devoirs de cet appel sont principalement de nature temporelle, comprenant l'entretien des maisons de culte, le confort des fidèles, et divers services à rendre aux membres de l'Église selon les instructions de l'évêque. Cependant, [le diacre peut distribuer la Sainte-Cène et] peut être appelé à aider l'instructeur dans sa tâche (voir D&A 20:57 ; 107:85). Douze diacres forment un collège ; et ce groupe est dirigé par un président et deux conseillers, choisis de parmi eux.

      Les
instructeurs sont des officiers locaux dont les fonctions consistent à se mêler aux saints, les exhortant a remplir leurs devoirs, et fortifiant l'Église par leur ministère constant ; ils doivent veiller à ce qu'il n'y ait pas d'iniquité dans l'Église, à ce que les membres n'entretiennent pas de mauvais sentiments les uns envers les autres, mais observent la loi de Dieu concernant leurs devoirs dans l'Église. Ils peuvent [agir dans tous les devoirs du diacre ; et, de plus, ils peuvent préparer la Sainte Cène et] prendre la direction des réunions en l'absence de prêtre ou d'autre officier supérieur. L'instructeur et le diacre peuvent tous deux prêcher la parole de Dieu quand ils y sont invités par l'autorité compétente ; mais ils ne détiennent pas le pouvoir d'officier dans les ordonnances telles que le baptême, la bénédiction de la Sainte-Cène ou l'imposition des mains (voir D&A 20:53-59 ; 107:86). Vingt-quatre instructeurs forment un collège comprenant un président et deux conseillers.

      Les
prêtres [peuvent agir dans tous les devoirs des diacres et des instructeurs ; et, de plus, ils] sont chargés de prêcher, d'instruire, d'exposer les Écritures, de baptiser, de bénir la Sainte-Cène, de visiter les foyers des membres pour les exhorter à la diligence. Invité par l'autorité compétente, le prêtre peut ordonner des diacres, des instructeurs et d'autres prêtres ; et il peut être appelé à aider l'ancien dans sa tâche. Un collège de prêtres comprend quarante-huit membres, sous la présidence personnelle d'un évêque.

      Les
anciens ont le pouvoir d'officier dans n'importe laquelle ou dans toutes les charges appartenant aux appels inférieurs de la prêtrise ; et, de plus, ils peuvent ordonner d'autres anciens, confirmer membres de l'Église ceux qui ont été validement baptisés et leur conférer le Saint-Esprit. Les anciens possèdent l'autorité de bénir les enfants de l'Église, et de se charger des réunions, les dirigeant selon l'inspiration que leur donne le Saint-Esprit (voir D&A 20:38-45,70 ; 107:11,12). L'ancien peut officier à la place du grand-prêtre en l'absence de celui-ci. Quatre-vingt-seize anciens forment un collège ; trois d'entre eux constituent la présidence de ce groupe (voir D&A 107:89).

      Les soixante-dix sont, avant tout, des anciens voyageurs, ordonnés pour proclamer l'Évangile parmi les nations de la terre, « aux Gentils premièrement, puis aux Juifs ». Ils doivent agir sous la direction des apôtres dans cette oeuvre particulière (voir D&A 107:34,35,97,98). Un collège complet comprend soixante-dix membres. [L'ensemble des collèges de soixante-dix est présidé par un groupe de sept présidents appartenant au premier collège des soixante-dix].

      Les
grands-prêtres reçoivent, en vertu de leur ordination, le pouvoir d'officier, lorsqu'ils sont mis à part ou qu'ils y sont invités par l'autorité compétente, dans toutes les ordonnances et dans toutes les bénédictions de l'Église. Ils peuvent voyager, comme les soixante-dix, pour porter l'Évangile aux nations ; mais ils ne sont pas spécialement chargés de ce devoir ; leur appel particulier étant de servir ou de présider à demeure. Les grands-prêtres de n'importe quel pieu de l'Église (ndlr : dans le langage de l'Ancien Testament, Israël est comparé à une tente : voir Ésaïe 54:2-7 ; 33:20 ; de là, l'emploi du terme « pieu » pour désigner les divisions territoriales de I’Église) sont organisés en collège, sans qu'il y ait de limite au nombre ; ce collège est présidé par trois de ses membres : [le] président [de pieu] et ses deux conseillers (voir D&A 107:10 ; 124:134,135).

      Les
patriarches ou évangélistes sont chargés de bénir les membres de l'Église. Naturellement, ils ont également l'autorité d'officier dans d'autres ordonnances. Il existe un certain nombre de patriarches locaux ordonnés dans les pieux de l'Église. « Les Douze ont le devoir d'ordonner, dans toutes les grandes branches de l'Église, les ministres évangéliques qui leur seront désignés par révélation » (D&A 107:39).

      Les
apôtres sont appelés comme témoins spéciaux du nom du Christ dans le monde entier (voir D&A 107:23) ; ils ont le pouvoir d'édifier et d'organiser les branches de l'Église et peuvent officier dans n'importe quelle ordonnance. Ils doivent voyager parmi les saints, régler les affaires de l'Église partout où ils vont, mais particulièrement là où il n'existe pas d'organisation locale complète. Ils ont l'autorisation d'ordonner des patriarches et d'autres officiers de la prêtrise, selon que l'Esprit de Dieu le leur dicte (voir D&A 107:39,58 ; 20:38-44). Dans tout leur ministère, ils agissent sous la direction de la Première Présidence de l'Église. Douze apôtres, dûment mis à part, constituent le collège des Douze.

     
Présidence et organisation des collèges. - La parole révélée de Dieu a pourvu à l'établissement d'officiers présidents « issus de ceux qui sont ordonnés aux divers offices de ces deux prêtrises ou nommés par eux ou de parmi eux » (D&A 107:21). Conformément aux principes d'ordre qui prédominent dans toute son oeuvre, le Seigneur a ordonné que les détenteurs de la prêtrise soient organisés en collèges afin de mieux les aider à apprendre et à remplir les devoirs de leurs appels respectifs. Certains de ces collèges sont généraux dans leur étendue et leur autorité, d'autres ont une juridiction locale. Les Autorités générales de l'Église et tous les officiers, qu'ils aient une juridiction générale ou locale, doivent être soutenus dans leurs positions respectives par le vote des membres qu'ils sont appelés à présider. Les officiers de pieu et de paroisse sont approuvés par le vote des organisations locales, les Autorités générales et les officiers généraux par l'Église assemblée en conférence. Les conférences générales de l'Église [et les conférences de pieu] ont lieu semestriellement, tandis que les conférences de paroisse se tiennent [annuellement]. Un point important du programme de ces conférences est le vote du peuple sur les nominations aux offices. Le principe du consentement commun est ainsi observé dans toutes les organisations de l'Église (voir D&A 107:64-68).

     
La Première Présidence constitue le collège président de l'Église. Par ordre divin, un président est désigné de parmi les membres de la haute prêtrise pour présider l'Église tout entière. Il porte le nom de président de la haute prêtrise de l'Église, ou grand-prêtre président de la haute prêtrise de l'Église (D&A107:91). Il est appelé à être « voyant, révélateur, traducteur et prophète, ayant tous les dons que Dieu confère au chef de l'Église » (D&A107:92). Le Seigneur compare son poste à celui du Moïse d'autrefois, qui fut le porte-parole du Seigneur à Israël. Dans sa tâche glorieuse parmi les membres de l'Église, ce grand-prêtre président est aidé par deux autres hommes qui détiennent la même prêtrise, et ces trois grands-prêtres, lorsqu'ils sont nommés et ordonnés correctement et soutenus par la confiance, la foi et les prières de l'Église « forment le collège de la présidence de l'Église » (D&A 107:22).

     
Le collège des douze apôtres. - Douze hommes détenant l'apostolat, correctement organisés, constituent le collège des douze apôtres, appelé également le collège des Douze. Ce sont eux que le Seigneur désigne pour être les douze conseillers voyageurs (voir D&A 107:23,33) ; ils forment le grand conseil président voyageur et officient, sous la direction de la Première Présidence, dans toutes les parties du monde. Ils constituent un collège dont les décisions unanimes font force de loi en pouvoir et en autorité au même titre que celles de la Première Présidence de l'Église (voir D&A 107:24). Lorsque la Première Présidence est désorganisée à la suite du décès du président ou de son incapacité physique, l'autorité directrice dans le gouvernement revient immédiatement au collège des douze apôtres, qui effectue la nomination à la Présidence.

     
Les collèges des soixante-dix. - Le premier collège des soixante-dix forme un corps dont les décisions unanimes font force de loi au même titre que celles des douze apôtres, sur les questions régulièrement présentées devant les soixante-dix et réclamant leur action officielle. De nombreux collèges de soixante-dix peuvent être nécessaires dans l’œuvre de l'Église. La présidence de [l'ensemble de ces collèges] est assurée par sept présidents (Voir D&A 107:25,26,34,93-97).

     
L'Épiscopat président comprend l'Évêque président de l'Église et deux conseillers. Ce corps détient la juridiction sur les devoirs des autres évêques de l'Église, et sur toutes les organisations et activités relatives à la prêtrise d'Aaron. En l'absence de tout descendant direct d'Aaron justement qualifié, un grand-prêtre de la prêtrise de Melchisédek peut être appelé et mis à part par la Première Présidence de l'Église à l'office d'Évêque président (voir D&A 68:18-20) ; il doit être assisté de deux autres grands-prêtres, correctement ordonnés et mis à part pour être ses conseillers.

     
Organisations locales de la prêtrise. - Là où les saints sont établis de façon permanente, des pieux de Sion sont organisés, chaque pieu comprenant un certain nombre de paroisses ou de branches. Au-dessus de chaque pieu se trouve une présidence de pieu, qui consiste en un président et deux conseillers ; ceux-ci sont des grands-prêtres mis à part pour cet office. La présidence de pieu est assistée, dans ses fonctions judiciaires, par un grand conseil composé de douze grands-prêtres choisis et ordonnés à cet office. La présidence du pieu préside ce conseil et celui-ci constitue la cour de justice suprême du pieu.

      Les présidents des pieux et les évêques des paroisses sont les pasteurs du troupeau ; leurs devoirs sont analogues à ceux des pasteurs des dispensations précédentes. Les grands-prêtres et les anciens de chaque pieu sont organisés en collèges, comme nous l'avons déjà décrit, le nombre des premiers n'étant pas limité, les autres formant un ou plusieurs collèges de quatre-vingt-seize membres chacun. Des
patriarches sont aussi mis à part pour officier parmi la population du pieu.

      Un épiscopat de paroisse est établi dans chaque paroisse complètement organisée de l'Église. Ce corps consiste en trois grands-prêtres, dont l'un est ordonné évêque et mis à part pour présider la paroisse, les deux autres étant mis à part comme conseillers de l'évêque. La juridiction de l'évêque s'étend aux collèges de la prêtrise inférieure dans sa paroisse et aussi aux détenteurs de la prêtrise supérieure en tant que membres de sa paroisse ; mais il n'a pas la présidence directe des collèges de l'ordre de Melchisédek comme tels, qui peuvent être compris dans son territoire. Grand-prêtre président, il préside légitimement sa paroisse tout entière. La paroisse comprend des collèges de prêtres, d'instructeurs et de diacres, un ou davantage de chacun, suivant l'importance numérique de la paroisse, et aussi les organisations auxiliaires, mentionnées ci-après.

     
Organisations auxiliaires de l'Église. - Outre ces autorités et offices constitués dans la prêtrise, il existe des organisations secondaires établies dans des buts moraux, éducatifs et bienfaisants. Elles comprennent :


      La Primaire, qui pourvoit à l'instruction et à la formation morale des jeunes enfants.

      Les Jeunes Gens et les Jeunes Filles, qui sont des organisations séparées ayant pour but d'éduquer et de former la jeunesse dans les sujets d'intérêt pratique. L’enseignement comprend : la littérature et l'histoire, le théâtre et la musique, les sciences et les arts, les lois de la santé, et un grand nombre d'autres branches des connaissances utiles. Des équipements sont prévus, permettant des activités récréatives nombreuses et variées.

      L'École du dimanche, comprenant des classes, graduées selon les âges, destinées à l'étude des Écritures, à l'enseignement de la théologie, des devoirs moraux et religieux, et de la discipline de l'Église. L'École du dimanche, bien que destinée avant tout aux jeunes, est ouverte à tous et comprennent à la fois les classes du jardin d'enfants et celles des parents, avec toutes les gradations intermédiaires.

      Les Cours de religion. - On y donne un cours d'instruction progressif en théologie et en religion, offert comme complément et supplément aux enseignements séculiers des écoles laïques. Il existe des cours de religion à l'usage des lycéens et d'autres à l'usage des étudiants universitaires.

      La Société de secours est composée de femmes qui ont pour devoir de veiller au bien-être des pauvres et au soulagement des souffrances des affligés.

      La plupart de ces organisations auxiliaires fonctionnent dans chaque paroisse de l'Église, de même que dans les missions du monde entier. Des officiers sont nommés pour diriger les diverses organisations auxiliaires de la paroisse et, bien qu'ils soient sous le contrôle général de l'épiscopat de la paroisse, c'est des bureaux généraux et de pieu des organisations respectives qu'ils reçoivent des instructions détaillées quant au plan et aux méthodes préconisés pour l'accomplissement de leur tâche particulière. Selon le principe du consentement commun, qui caractérise l'administration de l'Église en général, les officiers des organisations auxiliaires, bien qu'ils soient nommés par les officiers de la prêtrise ou avec leur approbation, sont soutenus dans leurs offices par le vote des membres des paroisses ou des pieux dans lesquels ils sont appelés à servir.

 
 

Source : James E. Talmage, Articles of Faith, Salt Lake City, 1890, 1931