D'où vient l'homme ?
LeGrand Richards
L'homme dans le monde des esprits
Une des plus magnifiques vérités qui
aient été révélées à l'homme par le rétablissement de l'Évangile à
notre époque, vérité qui jette beaucoup de lumière sur tant de sujets,
c'est de savoir que tous les hommes ont vécu avec Dieu et son Fils,
Jésus-Christ, dans le monde des esprits avant de venir ici-bas.
Le 6 mai 1833, dans une révélation
faite par l'intermédiaire du prophète Joseph Smith, le Seigneur dit : «
L'homme était aussi au commencement avec Dieu. L'intelligence, ou la
lumière de la vérité, n'a été créée ni faite et en vérité ne peut
l'être » (D&A 93:29).
Pour mieux illustrer cette vérité en
l'enseignant aux membres de l'Église, le prophète Joseph Smith prit un
anneau et expliqua que si vous coupez l'anneau, il aura un commencement
et une fin, mais si vous ne le coupez pas, il n'aura pas de
commencement et par conséquent pas de fin. Attendu que les
intelligences humaines sont sans commencement, elles ne peuvent par
conséquent pas avoir de fin.
Le conseil dans les cieux
Le prophète Joseph Smith nous a donné
une traduction de quelques documents anciens, les écrits d'Abraham du
temps où il était en Égypte ; ces documents, qui provenaient de
catacombes égyptiennes, étaient tombés entre les mains du prophète.
C'est à Abraham que le Seigneur révéla cette vérité que les
intelligences, les esprits des hommes, existaient avec Dieu avant que
le monde fût créé. Un conseil se tint dans les cieux, au cours duquel
fut formulé le projet de création de la terre sur laquelle les
intelligences ou esprits pourraient demeurer et pourraient être
rachetés :
« Or, le Seigneur m'avait montré, à
moi, Abraham, les intelligences qui furent organisées avant que le
monde fût ; et parmi toutes celles-là, il y en avait beaucoup de nobles
et de grandes ; Et Dieu vit ces âmes, il vit qu'elles étaient bonnes,
et il se tint au milieu d'elles et dit : De ceux-ci je ferai mes
gouverneurs. Car il se tint parmi ceux qui étaient esprits et il vit
qu'ils étaient bons ; et il me dit : Abraham, tu es l'un d'eux ; tu fus
choisi avant ta naissance.
« Il y en avait un parmi eux qui
était semblable à Dieu, et il dit à ceux qui étaient avec lui : Nous
descendrons, car il y a de l'espace là-bas, nous prendrons de ces
matériaux, et nous ferons une terre sur laquelle ceux-ci pourront
habiter ; Nous les mettrons ainsi à l'épreuve, pour voir s'ils feront
tout ce que le Seigneur, leur Dieu, leur commandera ; Ceux qui gardent
leur premier état recevront davantage ; ceux qui ne gardent pas leur
premier état n'auront point de gloire dans le même royaume que ceux qui
gardent leur premier état ; et ceux qui gardent leur second état
recevront plus de gloire sur leur tête pour toujours et à jamais.
« Le Seigneur dit : Qui enverrai-je ?
Un, qui était semblable au Fils de l'Homme, répondit : Me voici,
envoie-moi. Et un autre répondit et dit : Me voici, envoie-moi. Le
Seigneur dit : J'enverrai le premier. Le second fut irrité, et il ne
conserva pas son premier état ; et ce jour-là beaucoup d'autres le
suivirent. » (Abraham 3:22-28)
On verra que les esprits de tous les
hommes étaient au commencement avec Dieu ; que déjà ils s'étaient
distingués, de sorte que le Seigneur qui se tenait parmi « beaucoup de
nobles et de grandes », dit : « De ceux-ci je ferai mes gouverneurs...
et il me dit : Abraham, tu es l'un d'eux ; tu fus choisi avant ta
naissance ».
Remarquez la promesse du Seigneur : «
Ceux qui gardent leur premier état recevront davantage ». Ce premier
état, c'est la vie que nous vivions dans le monde des esprits avant de
naître. Abraham fut choisi avant sa naissance, et nous verrons que
d'autres le furent aussi.
Étudiez à nouveau ces paroles du
Seigneur : « Ceux qui ne gardent pas leur premier état n'auront point
de gloire dans le même royaume que ceux qui gardent leur premier état.
» Lorsque le Seigneur choisit la proposition de son Fils, Jésus, « le
second fut irrité, et il ne conserva pas son premier état ; et ce
jour-là, beaucoup d'autres le suivirent ».
Donc c'est Satan et le tiers des
armées du ciel qui ne conservèrent pas leur premier état. En
conséquence, ils furent précipités sur la terre et se virent privés du
droit de prendre un corps ; ils restèrent donc des corps d'esprit
uniquement, de sorte qu'ils « n'auront point de gloire dans le même
royaume que ceux qui gardent leur premier état ». Le Seigneur a
expliqué ceci dans une révélation donnée en septembre 1830 au prophète
Joseph Smith :
« Et il arriva qu'Adam fut tenté par
le diable - car voici, le diable était avant Adam et se révolta contre
moi, disant : Donne-moi ton honneur, qui est mon pouvoir ; et il
détourna également de moi le tiers des armées du ciel à cause de leur
libre arbitre, Et ils furent précipités du ciel et devinrent ainsi le
diable et ses anges. » (D&A. 29:36-37)
Il est donc évident que les esprits
des hommes existaient dans la présence de Dieu avant que ce monde fût
créé, et qu'ils tinrent conseil tous ensemble au sujet de la création
de la terre sur laquelle ils pourraient demeurer. Parce que c'est le
plan de Jésus-Christ qui fut accepté, qui donnait à l'homme son libre
arbitre, et parce que le plan de Satan fut rejeté, Lucifer se révolta
et fut banni des cieux. Le tiers des esprits le suivirent et furent
bannis avec lui, comme l'attestent les Écritures.
Il est raisonnable de supposer qu'il
y avait autant de différence en fidélité et en intelligence entre les
esprits qui demeurèrent, que nous en trouvons entre ces mêmes esprits
après la venue de cette terre. D'où cette déclaration d'Abraham selon
laquelle Dieu se tient au milieu d'eux et dit : « De ceux-ci, je ferai
mes dirigeants. Car il se tint parmi ceux qui étaient esprits et il vit
qu'ils étaient bons ; et il me dit : Abraham, tu es l'un d'eux ; tu fus
choisi avant ta naissance » (Abraham 3:23).
Lucifer et ses anges
Étudions maintenant ce que la Bible
dit à propos de Lucifer et de ses anges, c'est-à-dire du tiers des
esprits qui furent bannis du ciel avec lui :
« Et il y eut guerre dans le ciel.
Michel et ses anges combattirent contre le dragon. Et le dragon et ses
anges combattirent, Mais ils ne furent pas les plus forts, et leur
place ne fut plus trouvée dans le ciel. Et il fut précipité, le grand
dragon, le serpent ancien, appelé le diable et Satan, celui qui séduit
toute la terre, il fut précipité sur la terre, et ses anges furent
précipités avec lui. » (Apocalypse 12:7-9)
« Sa queue entraînait le tiers des
étoiles du ciel, et les jetait sur la terre. Le dragon se tint devant
la femme qui allait enfanter, afin de dévorer son enfant, lorsqu'elle
aurait enfanté. » (Apocalypse 12:4)
« Qu'il a réservé pour le jugement du
grand jour, enchaînés éternellement par les ténèbres, les anges qui
n'ont pas gardé leur premier état, mais qui ont abandonné leur propre
demeure. » (Jude 1:6, version du roi Jaques)
« Te voilà tombé du ciel, astre
brillant Lucifer, fils de l'aurore ! Tu es abattu à terre, toi, le
vainqueur des nations ! Ceux qui te voient fixent sur toi leurs
regards, ils te considèrent attentivement : Est-ce là cet homme qui
faisait trembler la terre, qui ébranlait les royaumes ? » (Ésaïe 14:12,
16)
Nous voyons donc que Satan et ses
disciples furent précipités sur la terre, qu'ils étaient jadis des
anges, mais qu'ils ne conservèrent pas « leur premier état », de sorte
qu'ils devinrent des démons, que Satan était tout aussi bien un homme
dans le monde des esprits, que les esprits qui ont reçu un corps par
leur naissance en ce monde-ci.
L'apôtre Pierre comprenait aussi cette grande vérité :
« Car Dieu n'a pas épargné les anges
qui ont péché, mais il les a précipités dans les abîmes de ténèbres et
les réserve pour le jugement. » (2 Pierre 2:4)
Les fils de Dieu poussèrent des cris de joie
Le Seigneur apprit à Job que « tous
les fils de Dieu poussaient des cris de joie » (Job 38:7) quand on posa
les fondations de la terre. Ils devaient donc posséder la capacité de
comprendre, de crier, de ressentir de la joie, alors qu'ils ne vivaient
qu'une existence spirituelle :
L'Éternel répondit à Job du milieu de la tempête et dit :
« Qui est celui-ci qui obscurcit mes
desseins par des discours sans intelligence ? Ceins tes reins comme un
vaillant homme ; je t'interrogerai, et tu m'instruiras. Où étais-tu
quand je fondais la terre ? Dis-le si tu as de l'intelligence. Qui en a
fixé les dimensions, le sais-tu ? Ou qui a étendu sur elle le cordeau ?
Sur quoi ses bases sont-elles appuyées ? Ou qui en a posé la pierre
angulaire ? Alors que les étoiles du matin éclataient en chants
d'allégresse, et que tous les fils de Dieu poussaient des cris de joie
? » (Job 38:1-7)
L'apôtre Paul comprenait ce principe
; il savait aussi que le Seigneur connaissait tous les esprits des
hommes avant qu'ils ne demeurent sur la terre. C'est pourquoi il put
fixer avec sagesse et justice « les bornes de leur demeure » sur la
terre :
« Il a fait que tous les hommes,
sortis d'un seul sang, habitassent sur toute la surface de la terre,
ayant déterminé la durée des temps et les bornes de leur demeure. »
(Actes 17:26)
Les prophètes choisis avant leur naissance
Cette pensée donne un but à la vie et
mentionne au moins les esprits « nobles et grands », entre autres
l'esprit d'Abraham, parmi lesquels le Seigneur se tint, et qu'il
choisit aussi pour être ses chefs. Elle montre que les prophètes
peuvent se voir fixer un moment pour venir sur la terre accomplir la
mission à laquelle ils ont été appelés ou désignés dans le monde des
esprits, comme par exemple le prophète Jérémie, qui fut choisi avant sa
naissance :
La parole de l'Éternel me fut adressée, en ces mots :
« Avant que je t'eusse formé dans le
ventre de ta mère, je te connaissais, et avant que tu fusses sorti de
son sein, je t'avais consacré, je t'avais établi prophète des nations.
» (Jérémie 1:4-5)
L'esprit de Joseph Smith, comme celui
de Jérémie, se trouvait aussi parmi les esprits « nobles et grands ».
Le Seigneur lui désigna son oeuvre et le tint en réserve pour venir à
notre époque et être prophète et voyant des nations. C'est la raison
pour laquelle le Seigneur appela Joseph Smith alors qu'il n'était
encore qu'un jeune garçon, car il connaissait Joseph, son intégrité et
sa grandeur.
Le prophète Léhi, qui se rendit vers 600 av. J.-C. de Jérusalem en Amérique, expliqua ceci à son fils Joseph :
« Et maintenant, c'est à toi, Joseph,
mon dernier-né, que je vais parler. Tu es né dans le désert de mes
afflictions ; oui, ta mère te mit au monde aux jours de mes plus
grandes peines. Puisse le Seigneur te consacrer aussi ce pays qui est
un pays extrêmement précieux, pour ton héritage, l'héritage de ta
postérité et celle de tes frères, pour votre sécurité à toujours, si
vous gardez les commandements du Très-Saint d'Israël.
« Et maintenant, Joseph, mon
dernier-né, toi que j'ai emmené du désert de mes afflictions, puisse-tu
être à jamais béni du Seigneur, car ta postérité ne sera point
entièrement détruite. Car voici, tu es le fruit de mes reins, et je
suis un descendant de ce Joseph qui fut emmené captif en Égypte. Et
grandes furent les alliances que le Seigneur fit avec Joseph. C’est
pourquoi, Joseph a réellement vu notre jour. Il a obtenu du Seigneur la
promesse, que du fruit de ses reins, le Seigneur Dieu susciterait une
branche juste à la maison d'Israël ; non pas le Messie, mais une
branche qui devait être rompue et séparée, mais être cependant rappelée
dans les alliances du Seigneur que le Messie se manifesterait à elle
dans les derniers jours dans l'esprit de pouvoir, pour la ramener des
ténèbres à la lumière - ou, des ténèbres les plus obscures, et de la
captivité à la liberté.
« Car Joseph a réellement rendu
témoignage, disant : Le Seigneur mon Dieu suscitera un voyant, qui sera
un voyant de choix pour le fruit de mes reins. Oui, Joseph a dit en
vérité : Ainsi me dit le Seigneur : Je susciterai un voyant de choix du
fruit de tes reins, et il sera en grand honneur parmi le fruit de tes
reins. Je lui donnerai le commandement de faire une oeuvre pour le
fruit de tes reins, ses frères, qui aura une grande valeur pour eux,
car elle les amènera à connaître les alliances que j'ai faites avec tes
pères. Et je lui donnerai le commandement de ne rien faire d'autre que
l’œuvre que je lui dirai. Et je le rendrai grand à mes yeux, car il
fera mon oeuvre. Et il sera grand comme Moïse, de qui j'ai dit que je
te le susciterais pour délivrer mon peuple, ô maison d'Israël. Et je
susciterai Moïse pour délivrer ton peuple et l'emmener du pays
d'Égypte. Mais je susciterai un voyant du fruit de tes reins, et je lui
donnerai le pouvoir d'apporter ma parole à la postérité de tes reins -
et pas seulement d'apporter ma parole, dit le Seigneur, mais aussi de
les convaincre de ma parole qui sera déjà allée parmi eux.
« C'est pourquoi, le fruit de tes
reins écrira, et le fruit des reins de Juda écrira ; et ce qui sera
écrit par le fruit de tes reins et aussi ce qui sera écrit par le fruit
des reins de Juda, sera réuni pour confondre les fausses doctrines,
pour mettre fin aux disputes, pour établir la paix au milieu du fruit
de tes reins et pour l'amener, dans les derniers jours, à la
connaissance de ses pères et à la connaissance de mes alliances, dit le
Seigneur. Et de faible qu'il sera, je le rendrai fort, au jour où mon
oeuvre commencera parmi tout mon peuple pour te restaurer, ô maison
d'Israël, dit le Seigneur.
« Et Joseph prophétisait ainsi,
disant : Le Seigneur bénira ce voyant-là. Ceux qui cherchent à le
détruire seront confondus, car cette promesse que j'ai obtenue du
Seigneur, touchant le fruit de mes reins, sera accomplie. Et je suis
assuré de l'accomplissement de cette promesse. Il portera le même nom
que moi ; et ce sera le même nom que celui de son père. Et il sera
semblable à moi, car la chose que le Seigneur suscitera de sa main, par
la puissance du Seigneur, conduira mon peuple au salut. » (2 Néphi
3:1-15)
Appel et ordination prémortels de Jésus
Lorsqu'il appela et désigna Abraham,
Jérémie, Joseph Smith et certainement beaucoup d'autres, le Seigneur ne
faisait que suivre la procédure qu'il avait adoptée avec son Fils
unique, Jésus-Christ. Lisez l'explication de Pierre :
« Mais par le sang précieux de
Christ, comme d'un agneau sans défaut et sans tache, prédestiné avant
la fondation du monde, et manifesté à la fin des temps, à cause de
vous. » (1 Pierre 1:19-20)
Donc Jésus fut appelé et ordonné
avant la fondation du monde. C'est alors que l'Évangile fut préparé et
accepté, avant même que l'homme ne fût placé sur la terre :
« Lesquelles reposent sur l'espérance
de la vie éternelle, que Dieu qui ne peut mentir, a promise avant que
le monde ne commençât » (Tite 1:2, version du roi Jacques ;
Segond dit : « lesquelles reposent sur l'espérance de la vie éternelle,
promise dès les plus anciens temps par le Dieu qui ne ment point »,
ndt).
Nous trouvons ici la raison pour
laquelle l'Évangile est appelé « I'Évangile éternel » (Apocalypse 14:6)
parce qu'il a été préparé « avant le commencement du monde ».
C'est aussi la raison pour laquelle
on nous parle de « ceux dont le nom n'a pas été écrit dès la fondation
du monde dans le livre de vie » (voir Apocalypse 13:8).
Jésus, créateur avant de naître
Étudions maintenant le Christ dans son rôle de créateur de ce monde avant de naître dans la chair :
« Au commencement était la Parole, et
la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. Elle était au
commencement avec Dieu. Toutes choses ont été faites par elle, et rien
de ce qui a été fait n'a été fait sans elle. En elle était la vie, et
la vie était la lumière des hommes. La lumière luit dans les ténèbres
et les ténèbres ne l'ont point reçue...
« Cette lumière était la véritable
lumière, qui éclaire tout homme venant dans le monde. Elle était dans
le monde, et le monde a été fait par elle, et le monde ne l'a point
connue...
« Et la Parole a été faite chair, et
elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité ; et nous avons
contemplé sa gloire, une gloire comme la gloire du Fils unique venu du
Père. » (Jean 1:1-5, 9-10, 14)
Il nous est difficile de nous faire à
l'idée que quand le Fils unique du Père prit un corps de chair et d'os,
il dut, malgré qu'il fût le créateur du monde, apprendre à marcher et à
parler, comme tous les autres enfants qui naissent ici-bas. C'est sans
doute à quoi pensait Paul lorsqu'il disait :
« Car nous connaissons en partie, et
nous prophétisons en partie, Mais quand ce qui est parfait sera venu,
ce qui est partiel disparaîtra. Lorsque j'étais enfant, je parlais
comme un enfant, je raisonnais comme un enfant ; lorsque je suis devenu
homme, j'ai fait disparaître ce qui était de l'enfant. Aujourd'hui nous
voyons au moyen d'un miroir, d'une manière obscure, mais alors nous
verrons face à face ; aujourd'hui je connais en partie, mais alors je
connaîtrai comme j'ai été connu. » (1 Corinthiens 13:9-12)
Lorsque nous venons au monde, nous
n'avons qu'un souvenir vague de notre vie prémortelle. Par
l'inspiration du Saint-Esprit, « nous voyons au moyen d'un miroir,
d'une manière obscure » et nous « connaissons en partie », mais
finalement, notre connaissance antérieure nous sera rendue, quand ce
qui est parfait viendra et alors nous connaîtrons comme nous serons
connus. Ceci nous donne la raison pour laquelle le monde n'a pas
reconnu Jésus quand il est venu dans la chair :
« Elle était dans le monde, et le monde a été fait par elle, et le monde ne l'a point connue. » (Jean 1:10)
Mais, à la fin, ce voile de ténèbres
ou d'oubli qui nous prive du souvenir de notre existence dans le monde
des esprits avant que cette terre ne fût faite et de nos relations
ici-bas, ce voile sera levé. Alors nous verrons comme nous sommes vus
et nous connaîtrons comme nous sommes connus et comme nous étions
connus avant la vie terrestre. Jésus a vécu ceci alors qu'il était
encore dans la chair. À l'âge de douze ans, il argumentait avec les
docteurs dans le temple, quand Joseph et Marie le retrouvèrent :
« Puis il descendit avec eux pour
aller à Nazareth, et il leur était soumis. Sa mère gardait toutes ces
choses dans son cœur. Et Jésus croissait en sagesse, en stature, et en
grâce, devant Dieu et devant les hommes. » (Luc 2:51-52)
Nous devons nous souvenir qu'avant de
naître, Jésus créa ce monde. S'il avait pris avec lui la connaissance
et la sagesse qu'il possédait alors, il lui eût été impossible de
croître en sagesse. Et cependant, Dieu lui en accorda davantage à
mesure qu'il croissait en âge, et ôta le voile de ténèbres qui lui
cachait le souvenir de son expérience du monde des esprits :
« Je t'ai glorifié sur la terre, j'ai
achevé l’œuvre que tu m'as donnée à faire. Et maintenant toi, Père,
glorifie-moi auprès de toi-même de la gloire que j'avais auprès de toi
avant que le monde fût. » (Jean 17:4-5)
Il ne briguait aucune récompense pour
son oeuvre en ce monde, si ce n'est la place de gloire qu'il avait avec
le Père « avant que le monde fût » :
« Je suis sorti du Père, et je suis venu dans le monde ; maintenant je quitte le monde, et je vais au Père. » (Jean 16:28)
Est-il possible d'écrire plus clairement les choses ?
« Et si vous voyez le Fils de l'homme monter où il était auparavant ? » (Jean 6:62)
Cette connaissance lui ayant été rendue, Jésus se souvint d'avoir vu « Satan tomber du ciel comme un éclair » (Luc 10:18).
Lucifer et ses anges conservent leur connaissance du monde des esprits
Il faut se rappeler que quand le
diable et ses anges furent précipités sur cette terre (voir Apocalypse
12:9), ils ne furent pas privés de la connaissance qu'ils possédaient
dans le monde des esprits, parce qu'ils ne prirent pas de corps de
chair et d'os et pour cette raison ils cherchent à posséder le corps de
ceux qui « ont gardé leur premier état » et qui ont la bénédiction de
venir sur terre revêtus d'un corps.
Rappelez-vous ce qui se passa entre Jésus et cet homme possédé par des esprits impurs et que personne ne pouvait enchaîner :
« Ayant vu Jésus de loin, il
-accourut, se prosterna devant lui, Et s'écria d'une voix forte : Qu'y
a-t-il entre moi et toi, Jésus, Fils du Dieu Très-Haut ? Je t'en
conjure au nom de Dieu, ne me tourmente pas. Car Jésus lui disait :
Sors de cet homme, esprit impur. Et il lui demanda : Quel est ton nom ?
Légion est mon nom, répondit-il, car nous sommes plusieurs. » (Marc
5:6-9)
Ceci nous apprend que les esprits
impurs n'avaient pas besoin qu'on leur présente Jésus. Ils le
connaissaient. Ils l'appelèrent par son nom : « Jésus, Fils du Dieu
Très-Haut ». C’est parce que ces esprits rejetés du ciel avec Satan
avaient gardé la connaissance et le souvenir de ce qui s'était passé là
avant qu'ils ne fussent chassés, qu'ils connaissaient Jésus et le
pouvoir qui lui était donné. C'est pourquoi ils obéirent, non seulement
à ses ordres, mais aussi aux ordres de ceux qui sont envoyés par lui,
qui détiennent sa prêtrise ; par exemple les soixante-dix que Jésus
envoya dans toutes les contrées où lui-même allait se rendre :
« Les soixante-dix revinrent avec joie, disant : Seigneur, les démons mêmes nous sont soumis en ton nom. » (Luc 10:17)
C’est à cause de la connaissance que
ces esprits avaient apportée ici qu'ils incitèrent Hérode à lancer
l'ordre de « tuer tous les enfants de deux ans et au-dessous » (voir
Matt. 2:16). Jésus n'avait rien fait pour justifier un tel décret,
puisqu'il n'était encore qu'un bébé dans la chair, mais Satan savait
quelle était sa mission et, dès le jour de sa naissance, il essaya par
tous les moyens de l'empêcher de l'accomplir.
On peut dire la même chose de la
mission de Joseph Smith. Nous avons déjà ci té son propre récit,
montrant comment Satan chercha à le faire périr alors qu'il n'était
qu'un jeune homme de quatorze ans et qu'il se rendait dans les bois
pour prier. Beaucoup d'autres jeunes gens de cet âge avaient déjà prié,
sans pour cela être molestés par Satan. Joseph n'avait encore reçu
aucune manifestation du Seigneur. Donc, n'était cette connaissance que
Satan avait emportée du monde des esprits, il n'aurait pas su que
Joseph Smith était différent des autres jeunes gens, mais il savait qui
étaient les esprits « nobles et grands ». Souvenez-vous : « il y eut
guerre dans le ciel », et Satan conduisait une des armées ; il savait
qui étaient les esprits qui dirigeaient l'opposition. Sachant que Satan
chercherait à faire périr Joseph Smith et à couper court à sa mission,
le Seigneur chargea Moroni de donner des instructions à Joseph Smith,
qui les rapporte comme suit :
« Il m'appela par mon nom et me dit
qu'il était un messager envoyé de la présence de Dieu vers moi et que
son nom était Moroni ; que Dieu avait une œuvre à me faire accomplir,
et que mon nom serait connu en bien et en mal parmi toutes les nations,
familles et langues, ou qu'on en dirait du bien et du mal parmi tous
les peuples. » (Joseph Smith, Histoire, 33)
Pour ceux qui connaissent la grande
oeuvre que Joseph Smith a accomplie, les merveilleuses vérités qu'il a
enseignées et la noblesse de son caractère, il est aisé de comprendre
que la seule raison pour laquelle on parlerait de lui en « mal parmi
tous les peuples », c'est que Satan avait décidé de détruire l’œuvre du
Seigneur. À cet égard, Joseph Smith eut un sort semblable à celui de
son Maître et de plusieurs anciens apôtres, allant jusqu'à donner
finalement sa vie en témoignage au monde.
Le frère de Jared vit Jésus quand il était encore esprit
Les hommes se demandent souvent ce
qu'est réellement un esprit et quelle est sa forme. Nous avons déjà
montré dans ce chapitre que « l'homme était aussi au commencement avec
Dieu. L'intelligence, ou la lumière de la vérité, n'a été créée ni fait
et en vérité ne peut l'être » (D&A 93:29).
On nous enseigne aussi que ces
intelligences dont Dieu est la plus grande (voir Abraham 3:18-19), ont
reçu un corps d'esprit et, ultérieurement, un corps mortel du même
modèle et de la même forme que leur corps spirituel. Jésus expliqua
cette grande vérité au frère de Jared lorsqu'il lui apparut alors qu'il
était encore esprit :
« Et quand le frère de Jared eut dit
ces mots, voici, le Seigneur étendit la main et toucha les pierres, une
à une, du doigt. Et le voile fui enlevé des yeux du frère de Jared, et
il vit le doigt du Seigneur ; et il était comme un doigt d'homme
semblable à de la chair et du sang ; et le frère de Jared tomba devant
le Seigneur, car il était frappé de crainte. Et le Seigneur vit que le
frère de Jared était tombé par terre ; et le Seigneur lui dit :
Lève-toi, pourquoi es-tu tombé ? Et il dit au Seigneur : J'ai vu le
doigt du Seigneur et j'ai craint qu'il ne me frappât ; car je ne savais
pas que le Seigneur eût de la chair et du sang. Et le Seigneur lui dit
: À cause de ta foi, tu as vu que je prendrai sur moi de la chair et du
sang ; et jamais homme n'est venu devant moi avec une foi aussi grande
que toi ; car, s'il n'en était pas ainsi, tu n'aurais pu voir mon
doigt. As-tu vu plus que cela ? Et il répondit : Non, Seigneur,
montre-toi à moi.
« Et le Seigneur lui dit : Crois-tu
aux paroles que je dirai ? Et il répondit : Oui, Seigneur, je sais que
tu dis la vérité, car tu es un Dieu de vérité, et tu ne peux mentir. Et
quand il eut dit ces mots, voici, le Seigneur se montra à lui et dit :
Parce que tu sais ces choses, tu es racheté de la chute ; c'est
pourquoi tu es ramené en ma présence ; c'est pourquoi je me montre à
toi. Voici, je suis celui qui fut préparé depuis la fondation du monde
pour racheter mon peuple. Voici, je suis Jésus-Christ. Je suis le Père
et le Fils. En moi, toute l'humanité aura la lumière, et cela
éternellement, même ceux qui croiront en mon nom ; et ils deviendront
mes fils et mes filles. Et je ne me suis jamais montré à l'homme que
j'ai créé, car jamais l'homme n'a cru en moi comme toi. Vois-tu que tu
es créé à mon image ? Oui, même tous les hommes furent créés au
commencement à ma propre image. Voici, ce corps, que tu vois
maintenant, est le corps de mon esprit ; et j'ai créé l'homme selon le
corps de mon esprit ; et j'apparaîtrai à mon peuple dans la chair
exactement comme je t'apparais dans l'esprit. » (Éther 3:6-16)
Cette déclaration du Sauveur a été
expliquée par le président Franklin D. Richards, du Collège des douze
apôtres :
« Jésus-Christ ne porte pas ce nom
seulement, il a de nombreux titres. En parcourant les Écritures, nous
en trouvons vingt ou trente. Entre autres : « Dieu tout-puissant,
Jéhovah, Fils de Dieu, le Christ. » Ésaïe dit en parlant de lui : « On
l'appellera Admirable, Conseiller, Dieu puissant, Père éternel, Prince
de la paix. » Jean l'appelle « la l'arole de Dieu, le Roi des rois et
le Seigneur des seigneurs ». Mais ce nom de Père est étonnant. Nous
pensons qu'il s'applique à celui qui devient père d'un ou plusieurs
enfants. Il y a un début à la paternité. Il y a eu un commencement à la
création de la terre, et il y a un commencement à la création d'une
famille humaine ; mais cela n'est pas le seul sens dans lequel on
utilise le mot « père ».
« Dans les Écritures, il est
fréquemment employé dans un sens plus général. Par exemple, Joseph dit
à ses frères : « Il (Dieu) m'a établi père de Pharaon. » Pourquoi ?
Parce qu'il lui avait donné le pouvoir, la sagesse et l'intelligence
d'emmagasiner de la nourriture pendant les sept années d'abondance, en
suffisance pour sauver non seulement I'Egypte de cette disette
terrible, mais aussi les nations voisines. Dans les Écritures, Satan
est appelé le père du mensonge, le père de la tromperie, de la
calomnie, de la discorde, des querelles. George Washington est appelé
le père des États-Unis. Son habileté, ses prouesses guerrières, son
empressement à se mettre à la tête de son peuple « le premier dans la
guerre, le premier dans la paix, et le premier dans le cœur de ses
concitoyens » ont fait de lui le père de son pays. De même, le
professeur Morse est le père du télégraphe et Watt le père de
l'utilisation de l'énergie de la vapeur.
« Nous voyons par ce qui précède que
la signification de « père » dans ce sens large et général est «
créateur, contrôleur, directeur ». Le prophète Mosiah nous a dit que du
fait de l'Esprit, le Christ est le Père, et du fait qu’il est né dans
la chair, il est le Fils, et on l'appelle pour cette raison « le Père
éternel même du ciel et de la terre », ce qui signifie en réalité qu'il
est le Créateur éternel même du ciel et de la terre. Au commencement,
il créa le ciel et la terre. Si nous ouvrons l'Apocalypse de Jean au
chapitre premier, nous y voyons que grande gloire et puissance seront
données à Celui « qui a fait de nous des rois et des prêtres pour Dieu
et son Père. Selon la version du roi Jacques. Segond dit : « Dieu, son
Père ». Nous voyons par là qu'il ne prétend pas être le Père de tous,
mais il est le Père du ciel et de la terre, et il doit faire des hommes
des rois et des prêtres pour lui-même et son Père ; sachant que son
Père et lui sont deux personnes, ainsi que toutes les Écritures
l'expriment nettement. » (Franklin L. West, Life of Franklin D.
Richards, p. 185-187)
Après avoir rapporté ceci, Moroni ajoutait :
« Et maintenant, moi, Moroni, comme
j'ai déjà dit que je ne pouvais faire un récit complet de ces choses
qui sont écrites, pour cette raison, il me suffit de dire que Jésus se
montra à cet homme dans l'esprit, même à la manière et selon la
ressemblance du même corps tout comme il se montra aux Néphites. »
(Éther 3:17)
Tous les hommes sont des fils et des filles engendrés pour Dieu
Donc, si nos yeux étaient touchés
comme ceux du frère de Jared, de façon que nous puissions voir les
esprits de ceux avec qui nous étions liés dans le monde prémortel avant
qu'ils ne prennent un corps mortel, nous verrions qu'ils ont la même
forme et la même apparence que le corps mortel. Nous verrions que
l'esprit possède tous les attributs de l'homme : le pouvoir de parler,
de penser, de choisir, de se réjouir, etc., que le corps mortel n'est
que l'habitation où vit l'esprit ; et que les corps spirituels sont «
des fils et des filles engendrés pour Dieu » :
« Et maintenant, après les nombreux
témoignages qui ont été rendus de lui, voici le nôtre, le dernier de
tous : il vit ! Car nous le vîmes et ce, à la droite de Dieu ; et nous
entendîmes la voix rendre témoignage qu'il est le Fils unique du Père ;
Que par lui, à travers lui et en lui, les mondes sont et furent créés,
et que les habitants en sont des fils et des filles engendrés pour
Dieu. » (D&A 76:22-24)
Dans cette remarquable révélation que
le Seigneur fit au prophète Joseph Smith et à Sidney Rigdon, le 16
février 1832, il nous apprend que nous sommes tous « des fils et des
filles engendrés en Dieu ». Quelle glorieuse pensée, car, dès lors nous
avons raison de supposer que, étant littéralement ses fils et ses
filles, nous sommes doués de la possibilité de devenir semblables à lui.
Tous les hommes sont frères en esprit
L'apôtre Paul savait et enseignait
que Dieu est le Père de nos esprits., tout comme nous sommes les
enfants de notre père terrestre dans la chair :
« D'ailleurs, puisque nos pères selon
la chair nous ont châtiés, et que nous les avons respectés, ne
devons-nous pas à bien plus forte raison nous soumettre au Père des
esprits, pour avoir la vie ? » (Héb. 12:9)
« Car en lui nous avons la vie, le
mouvement, et l'être. C'est ce qu'ont dit aussi quelques-uns de vos
poètes : Nous sommes de sa race. Ainsi donc, étant de la race de Dieu,
nous ne devons pas croire que la divinité soit semblable à de l'or, à
de l'argent, ou à de la pierre, sculptés par l'art et l'industrie de
l'homme. » (Actes 17:28-29)
Paul savait aussi que le Christ
n'était pas seulement le Fils unique de Dieu dans la chair, mais qu'il
était aussi le premier-né en esprit :
« En qui nous avons la rédemption, la
rémission des péchés ; Il est l'image du Dieu invisible, le premier-né
de toute la création. » (Colossiens 1:14-15)
Ceci nous fait comprendre notre
merveilleuse parenté ; nous sommes littéralement frères et sœurs en
esprit de notre frère aîné, Jésus-Christ. Jésus était conscient de
cette parenté puisqu'il dit à Marie de Magdala, suite à sa visite au
sépulcre, quand elle constata que la pierre avait été enlevée :
« Ne me touche pas ; car je ne suis
pas encore monté vers mon Père. Mais va trouver mes frères, et dis-leur
que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu, et votre Dieu.
» (Jean 20:17)
Cette pensée donne tout son sens à la
salutation que Jésus apprit à ses disciples lorsqu'il leur apprit à
prier : « Notre Père qui es aux cieux ! » (Matthieu 6:9). Jésus ne
prétendait pas se réclamer seul de Dieu pour Père, il voulait que tous
les hommes comprennent leur parenté avec lui : « Notre Père ».
Il insista encore davantage sur cette vérité :
« Soyez donc parfaits comme votre Père céleste est parfait. » (Matthieu 5:48)
Au huitième chapitre des Proverbes,
c'est, semble-t-il, la Sagesse qui parle, et elle dit qu'avant que la
terre fût, elle jouait sur le globe de la terre du Seigneur, ou demeure
des esprits, et que son bonheur, elle le trouvait parmi les fils de
l'homme. Donc, les fils de l'homme doivent avoir existé avant que cette
terre fût :
« L’Éternel m'a créée la première de
ses oeuvres, avant ses oeuvres les plus anciennes. J’ai été établie
depuis l'éternité, dès le commencement, avant l'origine de la terre. Je
fus enfantée quand il n'y avait point d'abîmes, point de sources
chargées d'eaux ; avant que les montagnes fussent affermies, avant que
les collines existassent, je fus enfantée ; Il n’avait encore fait ni
la terre ni les campagnes, ni le premier atome de la poussière du
monde. Lorsqu'il disposa les cieux, j'étais là ; lorsqu'il traça un
cercle à la surface de l'abîme. Lorsqu'il fixa les nuages en haut, et
que les sources de l'abîme jaillirent avec force, Lorsqu'il donna une
limite à la mer, pour que les eaux n'en franchissent pas les bords,
lorsqu'il posa les fondements de la terre, J'étais à l’œuvre auprès de
lui, et je faisais tous les jours ses délices, jouant sans cesse en sa
présence, Jouant sur le globe de sa terre, et trouvant mon bonheur
parmi les fils de l'homme. » (Proverbes 8:22-31)
La mort marque le retour de l'homme au monde des esprits
Lorsque nous nous pénétrons de la
vérité de cette Écriture, selon laquelle nous « étions à l’œuvre auprès
de lui », « nous faisions tous les jours ses délices, jouant sans cesse
en sa présence... sur le globe de sa terre », c'est-à-dire le monde des
esprits, cela nous réconforte et donne sa véritable signification à
l'idée de retourner à notre foyer quand, à la mort, notre esprit
quittera notre corps :
« Avant que la poussière retourne à
la terre, comme elle y était, et que l'esprit retourne à Dieu qui l'a
donné. » (Ecclésiaste 12:9)
Ainsi, l'esprit retournera à Dieu, ce
qu'il ne pourrait faire s'il n'avait jamais été avec lui, de même que
le corps retournera à la terre, ce qu'il ne pourrait faire s'il n'en
avait pas été tiré. Quoique les Églises n'aient pas enseigné cette
magnifique vérité, certains de nos poètes l'ont entrevue, témoin ce
poème :
Notre naissance n'est que sommeil et oubli ;
L'âme qui se lève avec nous, étoile de notre vie,
A pris ailleurs son départ
Et vient de bien loin ;
Nous n'avons pas complètement oublié
Et nous ne sommes pas entièrement nus,
C'est en traînant des nuées de gloire que nous venons
De Dieu, qui est notre foyer.
Notre rude gouvernante fait tout son possible
Pour que son nourrisson, son habitant, l'Homme,
Oublie les gloires qu'il a connues,
Et ce palais impérial d'où il est venu.
(William Wordsworth : Ode on Intimations of Immortality, traduction littérale)
Nous le répétons : l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours est seule à pouvoir expliquer « d'où vient l'homme ».
Y a-t-il pensée plus merveilleuse que
de savoir que nous avons vécu jadis en lit présence de Dieu, notre
Père, et que nous sommes bien réellement ses enfants spirituels ; que
nous pouvons acquérir quelque chose de ses attributs et de ses
perfections, et jouir finalement de sa compagnie éternelle dans les
relations magnifiques d'un Père avec ses fils et ses filles !
But de la création de la terre
Quand nous regardons un bâtiment,
nous voyons bien qu'il n'a pas été créé sans raison. Chaque bâtiment a
été conçu et édifié pour une raison précise. De même, quand nous
contemplons la terre splendide sur laquelle nous avons la chance de
vivre, nous voyons bien qu'elle n'a pas été créée sans raison.
Nous avons montré que « tous les fils
de Dieu poussaient des cris de joie » (Job 38:7) quand furent
posées les fondations de la terre, parce qu'ils comprenaient que par le
plan de l'Évangile qui était déjà prêt à ce moment-là - ils avaient à
portée de main la possibilité de progresser dès qu'ils auraient
l'occasion de venir sur terre et d'y prendre un corps, et qu'en
obéissant à ce plan, ils se prépareraient à « l'immortalité et à la vie
éternelle » (Moïse 1:39).
Après que Dieu lui eût montré les esprits « qui furent organisés avant que le monde fût », Abraham dit :
« Il y en avait un parmi eux qui
était semblable à Dieu, et il dit à ceux qui étaient avec lui : Nous
descendrons, car il y a de l'espace là-bas, nous prendrons de ces
matériaux, et nous ferons une terre sur laquelle ceux-ci pourront
habiter ; Nous les mettrons ainsi à l'épreuve, pour voir s'ils feront
tout ce que le Seigneur, leur Dieu, leur commandera ; Ceux qui gardent
leur premier état recevront davantage ; ceux qui ne gardent pas leur
premier état n'auront point de gloire dans le même royaume que ceux qui
gardent leur premier état ; et ceux qui gardent leur second état
recevront plus de gloire sur leur tête pour toujours et à jamais. »
(Abraham 3:24-26)
Voici donc le motif de la création de
la terre : préparer un lieu où les esprits engendrés par Dieu pussent
demeurer et être mis « ainsi à l'épreuve, pour voir s'ils feront tout
ce que le Seigneur, leur Dieu, leur commandera ».
Situation de ceux qui n'ont pas gardé leur premier état
Nous avons déjà examiné la situation
des esprits qui n'ont « pas gardé leur premier état », qui furent
chassés du ciel avec Satan et qui constituent le tiers des armées du
ciel ; ils ont été chassés avec lui en tant qu'esprits et se voient
donc refuser la bénédiction de prendre un corps de chair et de sang.
Ils n'ont donc « point de gloire dans le même royaume que ceux qui
gardent leur premier état. » Nous ne serons sans doute jamais capables
de comprendre en cette vie ce que cela signifie d'être privé du droit
sacré de recevoir un corps. Lorsque Jésus chassa l'esprit mauvais de
l'homme que nul ne pouvait enchaîner, il lui demanda son nom, et
l'esprit répondit « Légion, car nous sommes plusieurs » (voir Marc
5:2-9). Lorsqu'ils eurent reçu l'ordre de quitter le corps du possédé,
ils demandèrent l'autorisation d'entrer dans le corps de pourceaux qui
paissaient dans la prairie, et quand leur requête eut été accordée, «
le troupeau se précipita des pentes escarpées dans la mer » (Marc
5:13). Il est tellement désirable d'avoir un corps que ces esprits
mauvais, qui avaient perdu le droit d'avoir leur propre corps, étaient
même disposés à entrer dans des corps de pourceaux.
Si nous arrivons à comprendre la
portée de cette aventure et la leçon à en tirer, comment serons-nous
assez reconnaissants envers notre Père céleste de ce qu'il nous a
permis de recevoir un corps et de ce qu'il nous a donné l'assurance
qu'après l'avoir déposé dans la tombe nous le reprendrons à la
résurrection grâce à l'expiation de notre Seigneur Jésus-Christ ?
Dans une révélation donnée au prophète Joseph Smith, le Seigneur a enseigné ceci :
« Car l'homme est esprit. Les
éléments sont éternels, et l'esprit et l'élément, inséparablement liés,
reçoivent une plénitude de joie ; Et lorsqu'ils sont séparés, l'homme
ne peut recevoir de plénitude de joie. » (D&A 93:33-34)
Donc, le premier but de la vie terrestre est d'obtenir un corps, sans lequel « l'homme ne peut recevoir de plénitude de joie ».
Le prophète Léhi connaissait aussi le but de l'existence de l'homme :
« Adam tomba pour que les hommes fussent, et les hommes sont pour avoir la joie. » (2 Néphi 2:25)
Importance de notre second état
Il est important de garder notre
second état, qui est la vie terrestre. Puisse ce que nous avons appris
concernant le sort des esprits qui n'ont pas conservé leur premier état
nous inspirer le désir et la volonté de garder notre second état, pour
que nous puissions recevoir plus de gloire sur notre tête pour toujours
et à jamais.
Nous devons avoir présente à l'esprit
l'idée que nous sommes ici-bas avec notre libre arbitre pour être mis à
l'épreuve, pour voir si nous ferons tout ce que le Seigneur notre Dieu
nous commandera ; car, c'est pour nous fournir cette occasion que le
Seigneur a créé la terre. Il a déclaré à Moïse :
« Car voici mon oeuvre et ma gloire : réaliser l'immortalité et la vie éternelle de l'homme. » (Moïse 1:39)
Au prophète Joseph Smith le Seigneur a dit :
« Et si tu gardes mes commandements
et persévères jusqu'à la fin, tu auras la vie éternelle, qui est le
plus grand de tous les dons de Dieu. » (D&A 14:7)
(Source : LeGrand Richards, Une oeuvre merveilleuse et un prodige)