Le premier état de l'homme



Joseph Fielding Smith





Les saints des derniers jours sont, autant que je sache, le seul peuple au monde qui ait une doctrine claire et précise concernant les questions : D'où venons-nous ? Pourquoi sommes-nous ici ? Où allons-nous ? Je crois que nous sommes le seul peuple au monde qui croie en l'existence préterrestre de la famille humaine. Il y en a beaucoup qui croient en l'existence préterrestre de Jésus-Christ mais ils ne croient pas que nous, individuellement, ayons vécu avant de venir dans cette vie.

Une des choses qui me paraissent étranges, c'est le fait que tant de personnes croient qu'il y ait un esprit en l'homme et que quand il meurt, cet esprit continue à vivre comme quelque chose d'immortel, et cependant qu'il n'existait pas avant que l'homme ne naisse dans cette vie mortelle.

Nous avons vécu en la présence de Dieu dans l'esprit avant de venir ici. Nous désirions être semblables à lui, nous le voyions, nous étions en sa présence. Il n'y a pas une âme qui n'ait vu à la fois le Père et le Fils, et dans le monde des esprits nous étions en leur présence ; mais nous nous sommes trouvés dans la nécessité d'obtenir des expériences que l'on ne pouvait faire dans ce monde des esprits, et c'est ainsi que la bénédiction nous fut accordée de venir sur cette terre.

Quand nous vivions en présence de notre Père, nous n'étions pas comme lui ; nous n'étions que des esprits. Nous n'avions pas de corps de chair et d'os, alors que lui en avait un. Il était un Personnage glorieux ayant un corps de chair et d'os, son esprit et son corps étant inséparablement liés, et son corps brillait d'un éclat qui dépassait l'éclat du soleil. Nous le voyions dans sa majesté ; et lorsque le plan de salut nous fut présenté, il nous fut révélé que si nous passions par cette existence mortelle et si nous étions fidèles à tous les commandements que notre Père nous donnerait — gardant ainsi le deuxième état comme nous avions gardé le premier — nous aurions finalement, nous aussi, la bénédiction de retourner en sa présence avec un corps de chair et d'os qui brillerait aussi de l'éclat du soleil, pour prendre part à toute la plénitude de son royaume.

Dans l'existence préterrestre, nous demeurions en présence de Dieu, notre Père. Lorsque arriva pour nous le moment d'être promus dans la gradation de notre existence en passant par cette épreuve mortelle, des conseils furent tenus et les enfants d'esprit furent instruits de ce qui concernait les conditions d'existence dans la vie mortelle et la raison de cette existence.

Dans la vie précédente, nous étions des esprits. Il nous fut révélé que pour avancer et atteindre finalement le but, qui est la perfection, nous recevrions un corps de chair et d'os et devrions passer par la mortalité où nous serions mis à l'épreuve pour voir si par elle nous nous préparerions à l'exaltation. On nous fit prendre conscience, en présence de notre Père glorieux, qui avait un corps tangible de chair et d'os brillant comme le soleil, que nous étions, en tant qu'esprits, de loin inférieurs à lui dans notre situation.

On nous apprit que par la fidélité dans la condition mortelle qui nous était promise, nous obtiendrions tous, après être passés par des épreuves et des vicissitudes, un corps qui serait aussi glorieux que celui de notre Père. On nous apprit dûment que dans cette période mortelle nous devrions être mus par la foi. Précédemment nous avions marché selon d'évidence, mais maintenant allait venir une période d'épreuve pour voir si par la foi nous serions fidèles à toutes les alliances et à tous les commandements que notre Père exigerait de nous. On nous apprit que beaucoup échoueraient. Ceux qui se rebelleraient contre la lumière qui leur serait révélée seraient privés d'exaltation. Ils ne pourraient pas retourner vivre en présence de Dieu mais devraient trouver leur place dans une autre sphère où ils seraient bénis selon leurs oeuvres et limités de la même manière dans leurs prérogatives.

Un conseil fut tenu dans les cieux, où Dieu convoqua devant lui ses enfants d'esprit et leur présenta un plan par lequel ils viendraient sur cette terre, prendraient la condition mortelle et un corps physique, traverseraient une épreuve mortelle et ensuite passeraient à une exaltation plus haute, grâce à la résurrection qui serait réalisée par l'expiation de son Fils unique Jésus-Christ.

L'idée de passer par la condition mortelle et de prendre part à toutes les vicissitudes de la vie terrestre dans laquelle ils obtiendraient des expériences par la souffrance, la douleur, le chagrin, la tentation et l'affliction, aussi bien que par les plaisirs de la vie dans cette existence terrestre, et ensuite, en cas de fidélité, passeraient par la résurrection à la vie éternelle dans le royaume de Dieu pour être semblables à lui, les remplit d'un esprit de réjouissance et ils « lancèrent des acclamations » (Job 38:1-7 ; Ésaïe 49:1-5). L'expérience et la connaissance acquises dans cette condition mortelle, ils ne pouvaient l'avoir d'aucune autre façon, et l'obtention d'un corps physique était essentiel à leur exaltation.

Dieu a donné à ses enfants leur libre arbitre, même dans le monde des esprits, ce qui donnait à chacun d'eux l'avantage, comme les hommes l'ont ici, de choisir le bien et de rejeter le mal, ou de participer au mal pour subir les conséquences de leurs péchés. À cause de cela, même là il y en avait qui étaient plus fidèles que d'autres à garder les commandements du Seigneur.

Certains avaient une intelligence plus grande que d'autres, comme nous trouvons cela ici, et étaient honorés en conséquence...

Les esprits des hommes avaient leur libre arbitre, certains étaient plus grands que d'autres, et parmi eux le Père appela et préordonna ses prophètes et ses dirigeants. Jérémie et Abraham étaient deux d'entre eux.

Notre existence mortelle est la preuve concluante que tous ceux qui l'ont reçu ont gardé leur premier état. Dans notre ancienne existence, ou existence spirituelle, nous avons marché par la vue. Nous étions en la présence du Père et du Fils, et nous étions instruits par eux et en leur présence personnelle. Dans cette condition mortelle, ou second état, le Seigneur a voulu que nous soyons mus par la foi et non par la vue, afin d'être mis à l'épreuve, par le grand don du libre arbitre, pour voir si nous ferions tout ce que le Seigneur notre Dieu nous commanderait. Il nous a donc enlevé toute connaissance de notre existence spirituelle et nous a fait démarrer à zéro sous la forme de bébés impuissants, pour grandir et apprendre jour après jour. En conséquence de quoi nous n'avons reçu aucune connaissance et aucune sagesse antérieure à la naissance et, comme c'est écrit à propos du Fils de Dieu qui, au commencement, fit toutes choses, nous ne reçûmes « pas la plénitude dès l'abord, mais [nous reçûmes] grâce sur grâce » (D&A 93:12 ; Luc 2:52).

En dépit du fait que notre souvenir des choses passées nous a été enlevé, le genre de vie que nous avons mené dans le monde des esprits a beaucoup à voir avec notre état d'esprit, nos désirs et notre mentalité dans la condition mortelle. L'esprit influence le corps dans une grande mesure, tout comme le corps, dans ses désirs et ses aspirations, a une influence sur l'esprit. Le Seigneur a voulu qu'il en fût ainsi. Par conséquent ceux qui étaient les nobles et les grands dans cet ancien monde, le Seigneur les a préordonnés pour être ses prophètes et ses dirigeants ici, car il les connaissait avant qu'ils ne naquissent et, par l'action de l'esprit sur le corps, il y a beaucoup de chances, il le sait, qu'ils le servent ici. Cependant le milieu et beaucoup d'autres facteurs ont une grande influence sur le progrès et le destin de l'homme, mais nous ne devons pas perdre de vue le fait que les caractéristiques de l'esprit, qui ont été acquises au cours des nombreux âges d'une existence précédente, jouent un rôle très important dans notre progression tout au long de la période mortelle.

Toute âme qui vient en ce monde est venue ici avec la promesse que par l'obéissance elle recevrait les bénédictions du salut. Personne n'a été préordonné ou nommé pour pécher ou pour accomplir une mission mauvaise. Nul n'est jamais prédestiné au salut ou à la damnation. Chacun a son libre arbitre. Le Seigneur promit à Caïn que s'il agissait bien, il serait accepté. Judas avait son libre arbitre et agit en conséquence ; aucune pression ne fut exercée sur lui pour l'amener à trahir le Seigneur, mais il était dirigé par Lucifer. Si les hommes étaient désignés pour pécher et trahir leurs frères, la justice ne pourrait pas exiger qu'ils soient punis pour le péché et la trahison quand ils sont coupables.

Le Seigneur n'a jamais créé quoi que ce soit pour rien, ni de rien. Tout a une place et a été créé dans un but. L'homme n'a pas été créé pour être détruit. Cette oeuvre est en marche depuis toujours. Il n'y a jamais eu de moment où il n'y a pas eu de terre ; jamais un moment où il n'y a pas eu de personnes pour l'habiter, car c'est l'oeuvre du Seigneur, et les deux sont innombrables, ainsi que les terres qui sont passées à leur exaltation et à leur gloire. Et quand elles passent, d'autres les remplacent. Notre monde n'est pas le seul.

Nous ne sommes pas le seul peuple que le Seigneur ait créé. Nous avons des frères et des soeurs sur d'autres terres. Ils nous ressemblent, parce que eux aussi sont enfants de Dieu et ont été créés à son image, car ils sont aussi sa postérité. Sa grande oeuvre est de créer des terres et de les peupler de ses enfants qui sont appelés à passer une épreuve mortelle comme celle que nous traversons maintenant, souffrant la douleur, le chagrin et les maux de la chair, affrontant le péché et la tentation, et ayant en eux-mêmes le droit, donné par Dieu, de rejeter le mal et de recevoir le bien ou de rejeter le bien et de recevoir le mal, s'ils le veulent, étant bien entendu, évidemment, qu'ils seront jugés pour leurs actes devant son tribunal et recevront leur récompense en conséquence. Tout homme a son libre arbitre pour choisir le bien ou le mal, pour être récompensé ou avili et, bien entendu, chacun sera rétribué.

L'esprit des hommes, des animaux et de toute la vie animale a existé avant que les fondations de la terre ne fussent posées, et c'est une entité vivante. De même que la mort, par la chute, est passée sur tous, de même la résurrection, grâce à la mission de Jésus-Christ, sera
accordée à tous.

Je crois que l'idée règne généralement dans le monde religieux, où la vérité évangélique est mal comprise, que l'homme est le seul être sur la terre qui ait ce qu'on appelle une âme ou un esprit. Nous savons que tel n'est pas le cas, car le Seigneur a dit que ce n'est pas seulement l'homme qui a un esprit, et est par là une âme vivante, mais, de même, les animaux des champs, les oiseaux du ciel et les poissons de la mer ont un esprit et sont par conséquent des âmes vivantes. Mais cela ne fait pas d'eux les parents des fils et des filles de Dieu. Ils sont les créations de notre Père, et non sa postérité, et telle est la grande différence entre l'homme et l'animal.

Ce serait un monde très étrange que celui où l'on ne trouverait pas d'animaux. Si, après la résurrection des morts, nous découvrions que l'homme était le seul être vivant ayant l'immortalité, nous considérerions certainement cela comme un monde très étrange. Cependant l'idée générale est que l'homme a un esprit et les animaux pas. Il y a des gens qui pensent que c'est là la grande différence qui distingue l'homme de tous les autres êtres.

Les poissons, les oiseaux et les animaux des champs ont vécu avant d'être mis naturellement sur cette terre, ainsi que les plantes qui sont sur la face de la terre. L'esprit qui possède le corps des animaux est à la similitude de leur corps. En d'autres termes, le corps des animaux est conforme à l'esprit qui le possède et qui a existé avant qu'il ne fussent mis sur la terre ; « ce qui est spirituel étant à l'image de ce qui est temporel et ce qui est temporel étant à l'image de ce qui est spirituel ; l'esprit de l'homme à l'image de sa personne, de même que l'esprit de la bête et de toute autre création de Dieu » (D&A 77:2).

Lorsque le plan de rédemption fut présenté et que Jésus eut été choisi pour être le Rédempteur du monde, certains se rebellèrent. Ils n'étaient pas disposés à l'accepter comme « l'Agneau immolé dès la fondation du monde » (Apocalypse 13:8). Dans cette grande révolte dans les cieux, Lucifer, ou Satan, le Fils du Matin, et le tiers des armées des cieux furent chassés sur la terre, parce que Lucifer cherchait à détruire le libre arbitre de l'homme et que le tiers des esprits prit son parti. Il cherchait à avoir le trône de Dieu et exposa hardiment son plan dans ce grand conseil, déclarant qu'il sauverait tout le monde, que pas une seule âme ne serait perdue, à condition que Dieu lui accordât la gloire et l'honneur (voir D&A 29:36-39 ; 76:25-29 ; Apocalypse 12:7-10 ; Moïse 4:1-4 ; Abraham 3:27-28 ; Luc 10:18 ; Jude 6 ; 2 Pierre 2:4 ; 2 Néphi 2:17-18 ; 9:8-9). Lorsque son plan fut rejeté pour un plan meilleur, il se rebella et dit, comme le formule Ésaïe : « Je monterai au ciel, j'élèverai mon trône au-dessus des étoiles de Dieu... je serai semblable au Très-Haut. » (Ésaïe 14:12-20)

S'il n'y avait pas eu de libre arbitre, il n'y aurait pas pu y avoir de révolte dans le ciel ; mais que vaudrait l'homme sans ce libre arbitre ? Il ne vaudrait pas mieux qu'une mécanique. Il ne pourrait se mouvoir, mais devrait être mû en tout et par conséquent serait incapable de recevoir la récompense d'une conduite méritoire. Il serait un automate, n'aurait ni bonheur, ni misère, « ni sensibiliténi insensibilité » (2 Néphi 2:11-16), et une telle chose ne pourrait guère être qualifiée d'existence. Dans de telles conditions, notre création n'aurait eu aucun but.

Le châtiment de Satan et du tiers de l'armée du ciel qui le suivit fut qu'ils se virent refuser l'avantage de naître dans ce monde et de recevoir un corps mortel. Ils ne gardèrent pas leur premier état et se virent refuser la possibilité de progresser éternellement. Le Seigneur les chassa sur la terre où ils devinrent les tentateurs de l'humanité, le diable et ses anges. « Et il faut », a dit le Seigneur, « que le diable tente les enfants des hommes, sinon ils ne pourraient pas agir à leur guise ; car s'ils n'avaient jamais ce qui est amer, ils ne pourraient pas connaître ce qui est doux. » (D&A 29:39).

À certains moments, ces esprits déchus prennent possession de corps d'hommes et de femmes, se rendant maîtres de l'esprit qui en est le propriétaire légitime. Ils sont conscients qu'ils ont perdu et sont disposés, lorsque l'occasion leur en est donnée, à posséder les corps d'animaux inférieurs, tant ils sont désireux d'être revêtus de chair, ne fût-ce que pour un temps. À un moment donné, une légion de ces esprits mauvais, lorsqu'ils eurent été chassés par le Seigneur, demandèrent la bénédiction d'entrer dans les corps d'un troupeau de pourceaux (voir Matthieu 8:31). De Marie de Magdala, le Seigneur chassa sept démons (voir Luc 8:2). Ces esprits mauvais connaissent le Seigneur grâce aux connaissances et à l'expérience qu'ils ont obtenues dans les cieux avant d'être bannis pour rébellion. Ils l'appelèrent par son nom quand il les dérangea dans leurs habitations volées, disant : «Tu es le Fils de Dieu... parce qu'ils savaient qu'il était le Christ » (Luc 4:41 ; Marc 1:24 ; Actes 19:15).

Le Seigneur a dit : « L'esprit de tout homme était innocent au commencement ; et Dieu ayant racheté l'homme de la chute, les hommes redevinrent, dans leur prime enfance, innocents devant Dieu. » (D&A 93:38)

Il s'agit ici de l'esprit des hommes quand ils furent créés, ou nés dans l'esprit, non quand ils demeuraient dans le monde des esprits, car le tiers d'entre eux se rebella et n'était pas innocent. Quand un enfant vient dans ce monde, il est innocent en ce qui concerne cette période mortelle, mais les enfants perdent bientôt leur innocence en grandissant et en entrant en contact avec le monde.

Nous sommes venus dans ce monde pour mourir. Cela était bien compris avant que nous ne venions ici. Cela fait partie du plan, tout ayant été discuté et arrangé longtemps avant que les hommes ne fussent placés sur la terre. Lorsque Adam fut envoyé dans ce monde, il était bien entendu qu'il violerait une loi, transgresserait une loi, afin de réaliser cet état mortel dans lequel nous nous trouvons aujourd'hui. La vie a deux buts : l'un, obtenir une expérience que l'on ne pouvait obtenir en aucune autre manière et l'autre, obtenir ce corps de chair et d'os. Ces buts sont tous les deux d'importance capitale dans l'existence de l'homme.

Dans le monde des esprits, nous voyions notre Père. Nous demeurions en sa présence. Il nous dit dans une de ses révélations que nous le voyions, et si nous sommes fidèles, nous aurons la bénédiction de le revoir ; mais nous constations qu'il y avait une vaste différence entre lui et nous. Nous étions des esprits. Il était un esprit revêtu d'un corps glorieux, d'un corps immortel. Il était devenu une âme, selon la définition qu'il a lui-même donnée, c'est-à-dire qu'une âme, c'est l'esprit et le corps unis (voir D&A 88:15). Nous remarquions la différence et naturellement voulions devenir comme lui.

On nous apprit que serait préparée la terre où nous aurions le bonheur d'aller séjourner un certain temps pour y obtenir un corps, un corps tangible de chair et d'os, mais qu'en obtenant ce corps, nous devrions passer par toutes les vicissitudes de la condition mortelle. Nous devrions entrer en contact avec la douleur, avec le chagrin, avec la souffrance, avec le péché ainsi qu'avec le plaisir que nous trouvons dans l'état mortel. Le plan tout entier nous fut exposé, et nous poussâmes des cris de joie parce que cette possibilité, cette grande possibilité de recevoir un corps, allait nous être offerte.

Le corps que nous allions recevoir devait être un corps corruptible. Ne vous méprenez pas sur l'usage que je fais de ce mot, car j'entends par là un corps changeant, sujet aux changements, comme nous le voyons dans l'état mortel. Notre corps change constamment, rejetant les déchets et absorbant ce qui est nouveau pour remplacer les déchets. C'est ainsi que dans les Écritures on dit que c'est un corps corruptible.

Malgré cela nous nous sommes réjouis de la possibilité de recevoir pendant un certain temps un corps de ce genre, étant bien entendu que finalement nous passerions par la mort et ensuite par la résurrection et qu'alors nous reprendrions ce corps incorruptible. Dans cette résurrection, l'esprit et le corps seraient réunis inséparablement pour ne plus jamais mourir, pour ne plus jamais recevoir la corruption dans le sens dans lequel j'utilise ce terme, mais pour exister éternellement. Est-il étonnant que les fils de Dieu aient poussé des cris de joie ?

Et notre Père nous a enseigné que si nous étions fidèles à garder les commandements qui nous seraient donnés, nous serions comme lui et aurions un corps glorieux, brillant comme le soleil, tout comme son corps glorieux brille, et nous serions appelés ses fils et ses filles et serions revêtus de la plénitude de toutes les bénédictions de son royaume.

Nous étions donc prêts et disposés à faire ce voyage qui nous éloignerait de la présence de Dieu dans le monde des esprits vers le monde mortel, pour y connaître tout ce qui a trait à cette vie, ses plaisirs et ses chagrins, et pour mourir ; et la mort est tout aussi essentielle que la naissance.

Qui voudrait vivre éternellement dans ce monde, dans cet état mortel, avec la douleur, les souffrances et l'angoisse de l'âme que cela entraîne ? Personne parmi nous ne le souhaiterait, particulièrement si nous comprenions que ce n'est qu'une épreuve temporaire et qu'en la quittant nous entrerons dans un état glorieux de vie éternelle. Nous ne voudrions pas rester ici. Et c'est ainsi que nous avons devant nous le plan de salut.

Notre épreuve mortelle devait être une période brève, rien qu'une courte étendue liant l'éternité passée à l'éternité future. Et cependant ce devait être une période d'une importance capitale. Ou bien elle donnerait à ceux qui la recevraient la bénédiction de la vie éternelle, qui est le plus grand don de Dieu, et les qualifierait ainsi pour la divinité en tant que fils et filles de notre Père éternel, ou bien, s'ils se rebellaient et refusaient de se conformer aux lois et aux ordonnances qui étaient prévues pour leur salut, cela les priverait du grand don et ils se verraient affectés, après la résurrection, à une sphère inférieure, selon leurs oeuvres.


(Source : Joseph Fielding Smith, Doctrine du salut, volume 1)