La
réponse est la foi
Megan
Thomson Ramsey
des
magazines de l’Église
Je
n’oublierai jamais une leçon que j’ai eue avec une
jeune femme pendant ma mission.
Elle
ne cessait de demander des preuves physiques ou tangibles que le
Livre de Mormon est vrai. Et je restais plantée là, ne
sachant pas quoi répondre à ses questions et ses
accusations. J’étais une jeune missionnaire pleine
d’enthousiasme et tout ce que je savais c’est que le
Livre de Mormon est vrai. J’étais découragée
parce que je ne connaissais pas toutes les réponses à
ses questions. Mais je me suis rendu compte que cela n’aurait
rien changé si j’avais eu des preuves physiques pour
attester que le Livre de Mormon est vrai. Des preuves ne lui auraient
pas donné la foi.
D.
Todd Christofferson, du Collège des douze apôtres, a
enseigné : « La foi ne viendra pas de l’étude
purement intellectuelle des textes anciens. Elle ne viendra pas de
fouilles archéologiques et de découvertes. Elle ne
viendra pas d’expériences scientifiques. Elle ne viendra
pas même de l’observation de miracles. Ces choses peuvent
servir à confirmer la foi ou parfois à la mettre à
l’épreuve, mais elles ne font pas naître la foi. »
(Le Liahona,
mai 2010, p. 35)
En
quoi les choses seraient-elles plus faciles si nous pouvions montrer
les plaques d’or au monde entier ? Il y aurait bien sûr
des gens qui deviendraient membres de l’Église, mais
d’autres non, car les preuves physiques ne suffisent pas à
acquérir la foi en Jésus-Christ et en son Évangile.
Après tout, comme Jésus l’a dit à Thomas :
« Heureux ceux qui n’ont pas vu, et qui ont cru »
(Jean 20:29).
Alors,
qu’est-ce que la foi ?
La
foi n’est pas le simple fait de croire ; c’est un
principe d’action. La foi au Christ pousse à l’action.
Elle conduit à un changement sincère et durable. Et,
bien que le monde dise que la foi signifie suivre aveuglément,
j’en suis venue à comprendre qu’avoir la foi c’est
avoir confiance que Dieu me donnera des confirmations de la vérité
quand j’agirai.
Avoir
foi en Jésus-Christ signifie se reposer entièrement sur
lui : faire confiance à son pouvoir, à son intelligence
et à son amour infinis. Cela implique de croire en ses
enseignements. Cela signifie croire que, bien que nous ne comprenions
pas toutes choses, lui les comprend.
Nous
n’avons pas toutes les réponses mais, si nous avons
confiance en notre Père céleste, qui sait tout, il nous
conduira à ce qui est vrai (voir Paroles de Mormon 1:7).
Concentrons-nous
sur ce que nous savons
Cela
peut être déconcertant d’entendre le conseil
d’édifier une foi inébranlable dans un monde qui
essaie continuellement de nous ébranler. Mais c’est
possible. La foi est une question de choix. Quand nous choisissons
délibérément et avec constance de vivre par la
foi chaque jour, nous bâtissons une fondation solide et un
témoignage ferme.
Le
roi Benjamin a enseigné à son peuple une recette pour
créer une foi inébranlable : « Croyez en Dieu…
croyez qu’il a toute la sagesse et tout le pouvoir, tant dans
le ciel que sur la terre ; croyez que l’homme ne comprend pas
tout ce que le Seigneur peut comprendre. » (Mosiah 4:9)
Pour
ma part, quand j’accepte qu’il y a des choses que je ne
comprendrai peut-être jamais complètement dans cette vie
et que je me concentre sur ce que je sais, les autres choses
n’ébranlent pas mon témoignage de l’amour
que Dieu a pour moi et de la véracité de son Église.
Je
fais écho aux paroles de David A. Bednar, du Collège
des douze apôtres :
«
Je ne connais pas toutes les raisons et tous les desseins du
Seigneur, ni tous les éléments de son calendrier. Comme
Néphi, vous et moi pouvons dire que nous ne connaissons pas la
signification de tout (voir 1 Néphi 11:17). Mais il y a des
choses que je sais avec certitude. Je sais que nous sommes fils et
filles d’esprit d’un Père céleste aimant.
Je sais que le Père éternel est l’auteur du plan
du bonheur. Je sais que Jésus-Christ est notre Sauveur et
Rédempteur. » (réunion
spirituelle du Département d’Éducation de
l’Église, 3 mars 2013)
Ces
principes de base sont des éléments essentiels de mon
témoignage. Dieu a révélé de nombreuses
choses grandes et importantes ; ne nous engluons pas dans les
mystères qu’il n’a pas encore révélés.
Il
y a de nombreuses choses que nous ne savons pas encore. Et ce n’est
pas grave !
Neal
A. Maxwell (1926-2004), du Collège des douze apôtres, a
dit : « Bien entendu, nous ne pouvons pas comprendre
complètement tout cela dès maintenant ! Bien entendu,
nous ne pouvons pas connaître la signification de toutes choses
dès maintenant. Mais nous pouvons savoir, dès
maintenant, que Dieu connaît et aime chacun de nous ! »
(Le Liahona,
novembre 2002, p. 18)
Agissons
par la foi et non par le doute
De
nombreux membres fidèles se perdent quand ils laissent leurs
doutes parler plus fort que leur foi. Nous concentrer sur nos doutes
peut nous conduire à regarder « au-delà de la
marque » (Jacob 4:14).
La
jeune femme que j’ai instruite pendant ma mission n’était
disposée à croire que l’Église était
vraie que si ma collègue et moi pouvions prouver que ses
accusations étaient fausses. Mais la seule chose que j’aurais
jamais pu lui prouver c’est qu’il est réellement
possible de trouver des réponses par la révélation
personnelle.
Je
témoigne des attestations puissantes que m’a données
le Saint-Esprit. Je sais que le Livre de Mormon est vrai, non parce
que je connais toutes les réponses mais parce que l’Esprit
m’a témoigné qu’il est indéniablement
vrai. Mon témoignage n’est pas venu par une
manifestation miraculeuse mais avec le temps, en étudiant et
en priant régulièrement. Autrement dit, mon témoignage
ne résulte pas de preuves physiques, mais du fait que j’ai
agi avec foi et vais continuer de le faire.
Alors,
que devons-nous faire si nous ne trouvons pas de réponses à
nos questions ? Camilla Kimball, la femme de Spencer W. Kimball, a
expliqué sa stratégie pour attendre la réponse
aux questions difficiles. Elle avait une étagère
imaginaire pour les choses dont elle n’avait pas la réponse.
En s’attachant à ce qu’elle savait, tout en
étudiant et en priant aussi au sujet des questions qu’elle
se posait, elle a acquis une plus grande compréhension.
Elle
a dit : « Il me reste encore quelques questions sur cette
étagère, mais j’ai compris tant d’autres
choses dans ma vie que je suis disposée à attendre mon
heure pour le reste des réponses. » (L’Étoile,
février 1976, p. 5)
Revenons
aux choses essentielles
Il
y a eu des moments où je ne comprenais pas certains
commandements. Des moments où je me posais des questions sur
la polygamie, l’attirance pour les personnes du même sexe
ou d’autres choses. Mais j’ai appris une leçon
très importante en observant la manière dont Dieu a
instruit Adam et Ève.
On
nous enseigne que « Dieu leur donna des commandements, après
leur avoir fait connaître le plan de rédemption »
(Alma 12:32).
Je
ne serais pas étonnée qu’Adam et Ève aient
eu beaucoup de questions sur les commandements auxquels on leur
demandait d’obéir. Mais, avant de pouvoir comprendre les
commandements, ils devaient d’abord être instruits sur le
plan du salut.
Connaissons-nous
bien le plan du salut ? Quand nous nous posons des questions, est-ce
que nous retournons aux principes de base du plan de Dieu ? Lorsque
j’ai cherché des réponses à mes questions,
l’étude du plan du salut m’a aidée à
entrevoir les réponses de Dieu.
Quand
je me concentre sur les vérités essentielles que je
connais, je me tiens sur une fondation ferme. Je ne laisse pas des
choses triviales ébranler ma foi. Je ne sais pas tout, mais
j’en sais assez.
Nous
pouvons toujours faire le choix de la foi
J’ai
terminé notre leçon avec cette jeune femme, en mission,
en témoignant hardiment du Livre de Mormon. Je lui ai dit que
le seul moyen qu’elle avait de pouvoir trouver vraiment la
réponse à toutes ses questions était de demander
à notre Père céleste si le Livre de Mormon est
vrai. Jusqu’à ce qu’elle comprenne les principes
de base de l’Évangile de Jésus-Christ, elle
pouvait mettre ses autres questions sur l’étagère,
et y retourner plus tard avec une compréhension et une foi
plus grandes. Mais, honnêtement, n’en est-il pas ainsi
pour nous tous ? Nous pouvons réellement faire grandir notre
foi en agissant avec foi.
J’ai
été bénie chaque fois que j’ai choisi la
foi quand je faisais face à l’inconnu. Et je sais que,
si je fais confiance à notre Père céleste pour
révéler des réponses au moment qui lui convient,
j’aurai du bonheur et de la joie à vivre l’Évangile,
même sans connaître toutes les réponses.
(Le
Liahona, avril 2022)