Entends-tu ce qu'ils disent ?




Un pieu de l’Arizona avait reçu la tâche d’indexer des registres paroissiaux espagnols. La première année fut difficile. En dépit des efforts de personnes dévouées, le nouveau programme semblait voué à l’échec. Lauritz Petersen était déprimé et prêt à abandonner. Les prières sincères, le jeûne et l’introspection pendant des jours, puis des semaines, puis des mois, n’apportèrent pas de réponse claire.


Finalement, un soir, après une prière particulièrement poignante, frère Petersen se coucha, en disant à sa femme : « Ça y est, j’abandonne. Le projet ne peut pas valoir ce qu’il coûte aux membres de ce pieu. » Et il finit par s’endormir d’un sommeil agité.


« Lauritz, Lauritz. »


Quelques heures plus tard, il fut réveillé par une voix qui l’appelait par son prénom. Il se retourna pour regarder sa femme qui dormait encore.


« Lauritz, Lauritz Petersen. »


Intrigué, il jeta un coup d’œil vers le pied du lit ; mais le mur de la chambre avait disparu et des centaines de personnes remplissaient la chambre. Un homme brun de taille moyenne sortit de la foule et vint vers lui, répétant son nom avec insistance.


« Lauritz, que vois-tu ici ? demanda l’homme, montrant de la main l’endroit où aurait dû se trouver la coiffeuse.


« Beaucoup de gens qui chantent et dansent. »


L’homme dit : « C’est exact. Ce sont les personnes dont les noms ont été indexés par les membres de votre pieu. Grâce à votre travail, les ordonnances du temple ont pu être accomplies pour elles. Que vois-tu de ce côté-là ? » continua-t-il en montrant le côté gauche.


« Des gens qui prient. »


L’homme demanda : « Entends-tu ce qu’ils disent ? »


Comme il s’efforçait d’entendre les voix, les sons devinrent soudain compréhensibles. Elles suppliaient : « Père, nous te prions de bénir Lauritz Petersen. Bénis-le afin qu’il continue ce travail et qu’il n’abandonne pas. »


L’homme expliqua : « Ce sont les personnes dont les noms se trouvent dans les registres qui sont en ta possession, mais qui n’ont pas encore été indexés. »


« Qui sont tous ces gens-là ? demanda frère Petersen, en montrant la multitude qui se trouvait en face de lui, et qui le regardait dans les yeux.


Le porte-parole dit : « Leurs noms sont dans les registres qui vous seront envoyés, si vous continuez ce travail. Lauritz, c’est un travail important. S’il te plaît, n’abandonne pas. »


Frère Petersen promit : « Je n’abandonnerai pas. » Ensuite la pièce se vida et il se retrouva face au mur de sa chambre.


Il dit : « J’ai su que le Seigneur voulait que le programme d’extraction se fasse par notre pieu. Quels que soient la personne qui le dirigerait et les problèmes que nous aurions, ce serait une réussite. »


Frère Petersen resta éveillé pendant le reste de la nuit à réfléchir à la restructuration du programme.



Source : « More than Names », Ensign, janvier 1987, p. 14-15