Je fus réveillée d'un profond sommeil



Terry Lynn Fisher




Moins d’un mois après notre mariage, mon mari a dû faire ses classes et d’autres entraînements militaires. Je n’avais pas le droit de l’accompagner ; alors, pendant ses six mois d’absence, je suis restée à Provo, en Utah, et j’ai travaillé. Ce n’était pas comme cela que j’imaginais la vie de couple. Mon mari, à presque deux mille kilomètres, ne pouvant même pas me rendre visite. J’étais une jeune mariée très malheureuse.


Une nuit pendant cette période, je fus réveillée d’un profond sommeil par une voix qui me résonnait à l’esprit. En écoutant ce qui m’était dit, je me suis rendue compte que c’était mon arrière-arrière-grand-père [George Wilkie, ndlr] qui me parlait. Je suis restée allongée pendant un moment, à écouter et à réfléchir. Mon arrière-arrière-grand-père me demandait de faire sceller sa famille à lui. Il avait vécu aux États-Unis au milieu du 19e siècle. À cause de la guerre de Sécession et de la situation économique avant la guerre, mon arrière-arrière-grand-père avait souvent été éloigné de sa femme bien-aimée et de ses quatre fils. Il mourut au service de son pays pendant la guerre de Sécession.


J’avais lu des copies des lettres que George Wilkie avait écrites à sa famille et des lettres que sa famille lui avait envoyées pendant ses nombreuses absences. J’avais également lu ses journaux personnels. Ces lettres et ces journaux montraient l’amour réciproque des membres de la famille ainsi que leur désir d’être de nouveau unis.


Mes ancêtres n’étaient pas membres de l’Église et n’avaient pas eu les bénédictions de l’Évangile. Maintenant, au milieu de la nuit, voilà que mon arrière-arrière-grand-père Wilkie me disait : « Terry Lynn, s’il te plaît, fais-moi sceller à ma famille. Je veux être avec les miens pour toute l’éternité. S’il te plaît, fais accomplir les ordonnances du temple pour nous ! Tu es loin de ton mari en ce moment, imagine cela pour l’éternité. C’est affreux ! Je veux être scellé à ma femme. » Ensuite, aussi soudain qu’elle s’était manifestée, la voix se tut.


D’abord, j’ai pensé que cela devait être mon imagination, et je suis restée allongée en pensant à mes arrière-arrière-grands-parents. J’ai décidé que je devais faire leur généalogie et que je m’y mettrais quand j’aurais le temps. Ensuite j’ai commencé à somnoler. Je fus réveillée en sursaut par la même voix, qui disait à peu près la même chose, seulement, cette fois-ci, elle m’exhortait à faire l’œuvre rapidement. J’ai décidé de m’en occuper le lendemain. Cependant, mon grand-père savait apparemment que le lendemain j’aurais probablement été distraite, car il me parla une troisième fois, et me dit de faire quelque chose AUSSITÔT !


Je pouvais à peine croire ce qui m’arrivait, mais je me suis levée au milieu de la nuit et j’ai commencé à faire de la généalogie. J’ai trié divers papiers et documents et j’ai trouvé le renseignement qu’il me fallait pour commencer. Ensuite, j’ai écrit des lettres demandant des actes de naissance, de mariage et de décès. Après avoir fait tout ce que je pouvais à ce moment-là, je me suis finalement recouchée.


J’ai fait beaucoup de recherches généalogiques pendant les six mois d’absence de mon mari. J’ai pu finalement aller au temple avec mon cousin et faire sceller mes arrière-arrière-grands-parents. Je peux témoigner que j’ai ressenti leur présence, là dans le temple, et j’ai su qu’enfin ils pouvaient être vraiment heureux et ensemble pour l’éternité.



Source : L’Étoile, mai 1984, p. 10-11