LE PREMIER MISSIONNAIRE DE L'ÉGLISE



Le 30 juin 1830, Samuel Smith se met en route pour la mission pour laquelle Joseph l'a mis à part, et en parcourant les quarante kilomètres qui constituent le trajet de son premier jour, il s'arrête à un certain nombre d'endroits pour vendre ses Livres de Mormon, mais est chassé dès qu'il déclare ses principes.

Quand le soir arrive, il est faible et découragé, mais arrivant à une auberge qui présente tous les signes extérieurs d'abondance, il entre pour voir si le propriétaire voudrait acheter un de ses livres. En entrant, Samuel lui demande s'il ne veut pas acheter l'histoire de l'origine des Indiens. « Je ne sais pas », réplique l'hôte. « Comment vous l'êtes-vous procurée ? » « Elle a été traduite, réplique Samuel, par mon frère, de plaques d'or qu'il a trouvées cachées dans la terre. » « Espèce de menteur ! crie le propriétaire, hors de chez moi ! Vous ne resterez pas une minute de plus avec vos livres ! » Sur ces mots, il jette le jeune ancien hors de sa maison.

Samuel est abattu, car c'est la cinquième fois qu'on le met à la porte ce jour-là. Il quitte la maison, parcourt une petite distance, et se lave les pieds dans un petit ruisseau en témoignage contre cet homme. Il continue encore son voyage pendant huit kilomètres, et voyant un pommier non loin de la route, il décide de passer la nuit à son pied. Et c'est là qu'il passe toute la nuit sur le sol froid et humide.

Deux semaines plus tard, lorsque Samuel repasse, il voit une pancarte « Petite Vérole » sur la taverne et apprend que l'aubergiste et deux de ses enfants viennent de mourir, et que plusieurs autres membres de sa famille sont atteints par la maladie, mais que personne d'autre dans le village ne l'a contractée.

(Carter E. Grant, Le royaume de Dieu rétabli, Belgique, 1964, p. 113-114)