QUAND IL VOIT LES MARQUES DE LA PRÊTRISE


par E. Cecil McGavin (1900-1975),
employé au Bureau de l'Historien de l'Église à partir de 1938




L'histoire suivante m'a été rapportée dans le temple de Saint-George, en présence du président du temple, George F. Whithead, et d'autres. Le narrateur était David Cannon, un membre de la présidence du temple. Son père, David H. Cannon, est l'un des pionniers de l'Utah du sud.

Un jour, David H. Cannon est capturé par les Navajos, alors sauvages. Les Navajos veulent tuer Cannon pour venger l'un de leurs braves qui a été massacré peu de temps auparavant par un groupe de Blancs en route pour la Californie.

De nombreuses tribus dans le Sud-Ouest ont déclaré que les mormons sont leurs amis, et qu'en tant que tels, ils ne doivent pas être molestés. Afin de se rendre reconnaissables, tous les mormons doivent porter une coiffure différente des autres et garder leurs oreilles dégagées lorsqu'ils voyagent sur un territoire indien. Frère Cannon, qui parle de nombreuses langues indiennes, a négligé cette précaution. Ses gardes refusent de croire qu'il est un membre de la communauté qu'ils sont déterminés à protéger. Il est attaché à un arbre, et un archer est choisi pour lui planter une flèche dans la poitrine. Mais Cannon répète qu'il est mormon.

À force, le chef des Navajos demande à l'archer de mettre de côté son arc et sa flèche. Le chef, furieux, approche de l'homme tremblant et déchire le devant de sa chemise. Quand il voit les marques de la prêtrise sur son vêtement, l'esprit belliqueux le quitte immédiatement et un sourire amical illumine son visage. Tout en défaisant les liens qui entravent l'homme blanc, l'homme rouge explique : « Il y a beaucoup de lunes, quand les hommes de mon peuple étaient bons, le Grand Esprit souvent les visita. Il leur était alors permis de porter ces mêmes marques sur leurs vêtements. Mais lorsque mon peuple alla à la guerre et oublia les enseignements du Grand Esprit, il ne vînt plus. Ils ne furent plus autorisés à placer ces marques sur leurs vêtements. »

Leur ami blanc est emmené à leur village. Ils prennent soin de lui avec beaucoup d'hospitalité. Quand il part pour rentrer chez lui, une escorte de guerriers le raccompagne sur le territoire des hommes blancs.

(E. Cecil McGavin, Mormonism and Masonry, 1947, Bookcraft, 1949, p. 157-158)

Note de la rédaction : Dans son ouvrage, l'auteur relie la connaissance du chef indien aux ordonnances des temples néphites. Selon lui, c'est du temple néphite que la connaissance de ce chef tire son origine, malgré l'apostasie et le passage des siècles.