Veux-tu m'aider ?
raconté par Thomas S. Monson
J’étais jeune
pendant la Grande Dépression. Je me rappelle que les enfants
portaient des galoches parce qu’ils n’avaient pas de
chaussures et qu’ils avaient faim parce qu’il n’avaient
rien à manger. C’étaient des temps difficiles.
La Primaire était un
moment d’espoir radieux au milieu de la morosité.
J’avais dix ans. J’avais une merveilleuse instructrice.
Pour moi, cette année-là a été la
meilleure que j’aie passée à la Primaire
et je dois dire que c’est
grâce à ma merveilleuse instructrice. Ce n’était
pas parce que les garçons de la classe étaient
particulièrement brillants ni exceptionnellement bien élevés,
au contraire. Les rires des garçons et le bavardage des filles
ont dû parfois fortement déconcerter nos dirigeantes de
la Primaire.
Un jour que nous quittions
la salle de culte pour aller dans nos salles de cours, j’ai
remarqué que notre présidente de la Primaire restait en
arrière. Je me suis arrêté et je l’ai
observée. Elle était assise, seule, au premier rang.
Elle a sorti son mouchoir et s’est mise à pleurer. Je
suis allé vers elle et je lui ai dit : « Sœur
Georgell, ne pleurez pas. » Elle a répondu : « Je
suis triste. » J’ai demandé : « Et pourquoi
donc ? » Elle a répondu : « Je n’arrive pas
à faire se tenir sages les garçons. Veux-tu m’aider
? » J’ai bien sûr répondu : « Oui. »
Elle a dit : « Oh, ce serait merveilleux si tu le faisais,
Tommy. »
Ce que je ne savais pas
alors, c’est que j’étais l’un des
responsables de ses larmes. Elle m’avait effectivement engagé
pour l’aider à assurer la révérence
pendant notre Primaire. Et c’est ce que nous avons fait.
(Ensign, avril 1994, p.
65-68 ; voir aussi Le Liahona, mars 2010, p. 60)