EN MOINS DE QUINZE MINUTES NOUS ÉTIONS EN PRÉSENCE DU GÉNÉRAL


Expérience vécue et racontée par Ezra Taft Benson, alors membre des Douze




Francfort, 1946


En 1946, le président George Albert Smith me chargea de me rendre en Europe, qui avait été déchirée par la guerre, de rétablir nos missions depuis la Norvège jusqu’en Afrique du Sud et de mettre en route un programme de distribution du matériel d’entraide.

Nous installâmes notre siège à Londres. Nous prîmes ensuite des arrangements préliminaires avec l’armée continentale. Un des premiers hommes que je voulais voir était le commandant des Forces américaines en Europe. Il était stationné à Francfort.

Quand nous arrivâmes à Francfort, nous allâmes, mon collègue et moi, demander rendez-vous au général. L’officier responsable dit : « Messieurs, vous n’aurez aucune possibilité de voir le général avant trois jours au moins. Il est très occupé et son calendrier est rempli de rendez-vous. » Je dis : « Il est très important que nous le voyions, et nous ne pouvons pas attendre aussi longtemps. Nous devons être à Berlin demain. Il dit : « Je regrette. »

Nous quittâmes le bâtiment, nous rendîmes à notre voiture, ôtâmes nos chapeaux et nous unîmes en prière.

Nous retournâmes alors au bâtiment et trouvâmes un autre officier au bureau des rendez-vous. En moins de quinze minutes nous étions en la présence du général. Nous avions prié pour pouvoir le voir et toucher son cœur, sachant qu’à l’époque tous les secours, d’où qu’ils vinssent, devaient être mis entre les mains de l’armée qui en assurerait la distribution. Notre objectif, nous l’expliquâmes au général, était de distribuer notre propre aide à notre propre peuple par nos propres organismes, et de faire des dons pour l’alimentation des enfants en général.

Nous expliquâmes le programme d’entraide et son fonctionnement. Il dit finalement : « Messieurs, vous pouvez aller de l’avant et rassembler vos secours ; lorsque ce sera fait, la règle aura peut-être été changée. » Nous dîmes : « Général, nos secours sont déjà réunis ; ils le sont toujours. Dans les vingt-quatre heures après que nous aurons envoyé un télégramme à la Première Présidence de l’Église à Salt Lake City, des camions de marchandises seront en route pour l’Allemagne. Nous avons de nombreux entrepôts remplis de vivres. »

Il dit alors : « Je n’ai jamais entendu parler d’un peuple qui avait tant de prévoyance. » Il eut le cœur touché comme nous l’avions demandé dans notre prière. Avant de quitter son bureau, nous avions l’autorisation écrite d’assurer nos propres distributions à notre propre peuple par l’intermédiaire de nos propres organismes.

C’est une grande joie de savoir que Dieu se souvient de nous et est prêt à répondre lorsque nous lui faisons confiance et faisons ce qui est juste. Il n’y a pas de place pour la peur parmi les hommes et les femmes qui font confiance au Tout-Puissant, qui n’hésitent pas à s’humilier pour chercher l’aide divine par la prière. Même si des persécutions se produisent, même s’il y a des revers, nous pouvons trouver l’assurance dans la prière car Dieu apportera la paix à l’âme. Cette paix, cet esprit de sérénité, est la plus grande bénédiction de la vie.

(L'Étoile, octobre 1977, p. 34-35)