Il
assène un magistral
coup de poing à
son adversaire
Palmyra,
État de New-York, 1827
Grâce
à l'urim et
thummim, l'ange montre à
Joseph Smith beaucoup
d'événements en
vision. De
plus, par
son intermédiaire,
il peut connaître à tout
moment si lui-même
ou les plaques sacrées sont en
danger.
II
n'a pour l'instant aucun coffre adéquat
pour mettre son
trésor en
sécurité. Aussi, pour
obéir à l'injonction
de l'ange, cherche-t-il une cachette ailleurs.
À quelques kilomètres de
son domicile, dans un vieux tronc de bouleau à
l'écorce à
peu près saine, il creuse avec
son couteau une cavité assez grande pour dissimuler les
plaques, replace l'écorce
et efface toute
trace de l'opération.
Le
24 septembre, deux jours après la
remise des
plaques par
l'ange, un voisin de la famille pose
au père
de Joseph des questions insidieuses à
leur sujet. Comment le secret
a-t-il pu
déjà transpirer ? En
dehors du cercle
familial,
seul Martin
Harris, un
ami intime
du père, en a entendu parler,
deux ans auparavant.
Ces
plaques d'or valent sans doute une
fortune, et font naturellement des
envieux. Le père
de Joseph apprend qu'une
douzaine de personnes animées de
mauvaises intentions se sont
acoquinées avec un
dirigeant méthodiste, Willard Chase,
pour s'approprier
les documents par quelque moyen que ce
soit. Ils
ont même fait venir un magicien
pour détecter l'emplacement de la
cachette.
Joseph
Smith père décide de faire une enquête
et se rend dans le voisinage. À
la première maison, il trouve le
prétendu devin
en compagnie
du pasteur et de
toute sa bande
en discussion animée dans
la cour. Entrant dans la
maison sous un
prétexte
quelconque,
il bavarde avec la
maîtresse du logis tout en se
postant près de la porte laissée
légèrement ouverte dans
l'intention de saisir ce qui
se dit à
l'extérieur. Là,
effectivement, il est
question de s'emparer
de la
« Bible d'or » de Joe Smith.
La maîtresse
de maison, mal à l'aise, sort et
parle à
voix basse à son mari, mais on
distingue les mots.
—
Sam, Sam, tu es en train
de te
couper ta
propre gorge !
Le
devin se
met à
hurler à
tue-tête :
—
Personne
ne me fait
peur ! Nous les aurons,
les
plaques, malgré
Joe Smith et tous
les diables de l'enfer.
Rentrant
dans la maison, la voisine trouve le
père Smith reposant le
journal qu'il faisait semblant
de lire jusque là :
—
Je crois
que je n'aurais pas le temps de finir ce
journal maintenant, dit-il.
Puis
il sort et
retourne chez
lui où
il raconte tout à
sa belle-fille, Emma :
—
Ah !
si j'avais
un cheval, soupire celle-ci,
j'irais prévenir à
Joseph !
—
Tu
en auras un dans un quart d'heure.
J'envoie William le chercher
immédiatement. Quelque temps
après, William,
l'un des
frères de Joseph, amène le
cheval et voilà
Emma partie
à la
rencontre de son mari.
Joseph
travaille à la
réfection d'un puits à
Macedon, petite localité des
environs. Pour
suivre la
marche des événements, il consulte de temps en
temps l'urim et
le thummim. Juste avant que sa femme
n'arrive, une intuition l'a fait sortir
du puits et
se diriger vers la maison de son
employeur, M. Wells. Là,
il croise
Emma qui
l'informe aussitôt de ce qui se
trame. Mais l'urim et
le thummim, consultés, les
rassurent :
les annales
sont en
sécurité.
Néanmoins,
Joseph, décide de rentrer chez ses parents. Mme
Wells, qui lui a
commandé le travail, le
laisse partir et
lui fournit
même un cheval.
Rendus chez eux,
ils trouvent le père de Joseph
très anxieux, marchant
de long en large.
Joseph le rassure et lui
demande un coffre pourvu
d'une bonne
serrure et d'une
clé puis
part à
la
recherche
des plaques.
Dans
le vieux tronc
d'arbre, il récupère les
plaques, les enveloppe dans un vêtement
de lin et
les glisse sous son bras.
Pour plus
de sécurité,
il décide de
passer à
travers bois.
Dans un
endroit touffu,
au moment
où il
saute par dessus
un tronc déraciné, il
reçoit un
grand coup de
crosse dans
le dos, trébuche, se
retourne aussitôt et assène
un magistral
coup de poing à
son adversaire qui s'écroule.
Joseph
court à
toutes jambes jusqu'à la limite
de ses forces, sa vie en dépend
et les plaques
sont en danger.
Huit cents mètres
plus loin, il
est encore assailli de
la même manière. Là
encore, il défend sa vie et
son trésor en
envoyant l'homme
par terre,
et, à bout
de souffle, il
continue de
courir. Avant d'arriver
chez lui, il se démet le pouce en
se défendant contre
un troisième agresseur qui en
voulait à
sa vie et
aux plaques.
Plusieurs
autres tentatives auront lieu
pour essayer de
lui dérober les annales. L'or
a toujours
fasciné les
hommes. Un jour, la jeune soeur de
Willard Chase, le
dirigeant méthodiste, trouve
un verre coloré dans
lequel, selon son affirmation, elle voit
des choses merveilleuses
dont notamment l'endroit où Joe
Smith cache sa Bible
d'or. Joseph, tenu au courant au
moyen de l'urim et du
thummim des dangers
courus par
les plaques, va les
cacher ailleurs. La bande
de mauvais
garçons dirigée
par la jeune femme
s'approche de l'endroit où
est la cache
des objets
précieux et
saccage les lieux,
heureureusement en
vain.
Peu
après ces événements, Joseph
commence la
traduction des annales.
La persécution qui a commencé à se déchaîner
contre lui ne cessera qu'à son martyre, le 27 juin 1844.
(History of
Joseph Smith
by his mother Lucy
Mack Smith,
p. 105-108, 110, 113 ; Jean
Lemblé, Dieu et les Français – Les saints des
derniers jours francophones, éditions Liahona, Paris, 1986, p.
28-31)