Informé de leur détresse, Joseph vient à la rescousse


raconté par Kenneth W. Godfrey



En 1841, la famille Walker, composée du père, John Walker, de la mère, Lydia Adams Holmes Walker et de leurs dix enfants, emménage à Nauvoo. Cette famille fidèle a survécu au massacre de Haun's Mill et à la persécution des Missouriens en ces jours terribles de 1838 et 1839. Maintenant très pauvres, ils arrivent dans la capitale mormone remplis d'espérance. Logeant chez le frère de leur père, le premier soir, on les présente à Joseph Smith. L'été amène des rhumes et de la fièvre chez les Walker et laisse soeur Walker extrêmement affaiblie. Joseph, apprenant son état de santé délicat, vient avec Emma et prend cette brave soeur chez lui, croyant que le changement pourrait aider sa santé à s'améliorer. N'aimant pas rester très longtemps loin de ses enfants, Lydia, toujours malade, persuade les Smith de la ramener chez elle. Mettant le lit sur un traîneau, la couvrant de couvertures, parce que l'hiver est maintenant venu, on l'y reconduit prudemment. Elle réunit ses enfants et les exhorte à ne jamais s'écarter de la vérité et à vivre de manière à ce qu'elle puisse les retrouver « dans le monde où il n'y aura plus de souffrance, ni de larmes d'anxiété ». Elle ferme les yeux et son esprit la quitte, laissant un sourire céleste sur son visage.

La mort de soeur Walker laisse dix enfants orphelins de mère, le plus jeune n'ayant pas encore deux ans. Le poids du chagrin semble briser la santé de frère Walker, et bientôt la famille craint pour sa vie.

Informé de leur grande détresse, Joseph vient de nouveau à la rescousse. Il dit à frère Walker que s'il ne change pas d'air, il rejoindra sa femme, puis il dit : « Vous avez des enfants que je pourrais aimer. Ma maison sera leur foyer : pour le moment je vous recommande de vendre votre maison, de mettre vos petits enfants chez de bons amis ; les quatre aînés viendront chez moi et je les traiterai comme mes propres enfants. Et si je constate que les petits ne sont pas heureux ou ne sont pas traités convenablement, je les amènerai chez moi et je les garderai jusqu'à votre retour. »

Et c'est ce qui est fait. Souvent le prophète leur prête son chariot pour qu'ils puissent aller rendre visite à leurs frères et à leurs soeurs qui vivent maintenant dans d'autres parties de la ville. C'est alors que Lydia, qui vient d'avoir huit ans, a une fièvre cérébrale. Craignant pour la vie de Lydia et fidèle à sa promesse, le prophète la prend chez lui où il prie pour qu'elle guérisse, la soigne comme un de ses enfants, mais ce sera pour la voir survivre encore quelques jours et puis rejoindre sa mère dans le monde des esprits. Emma et Joseph accompagnent les enfants tandis qu'on emmène le corps de la petite Lydia à sa dernière demeure. Un par un, tous les enfants restants viennent dans la maison du prophète où ils resteront jusqu'à ce que le prophète lui-même soit emporté par la mort. Alors leur père revient en bonne santé. Plus tard, ils font avec lui la traversée des plaines vers la vallée du lac Salé. Jamais ils n'oublieront la bonté, l'amour et la sollicitude sincères que Joseph et Emma ont montré à leur famille.

(L’Étoile, décembre 1978, p. 12)