SILENCE !
Parley P. Pratt (1807-1857)
Membre du Collège des Douze de 1835 à 1857
Joseph Smith, Parley P. Pratt et plusieurs autres dirigeants de l’Église étaient emprisonnés à Richmond, au Missouri. Au cours d’une nuit froide et pénible, enchaînés les uns aux autres et allongés sur le sol jusqu’à plus de minuit, ils étaient empêchés de dormir par les gardes se vantant bruyamment de leurs récentes agressions envers les saints, parmi lesquelles vols, viols et meurtres. Parley P. Pratt raconte :
J’avais écouté jusqu’à ce que je fusse si dégoûté, choqué et horrifié, et si rempli d’esprit de justice indignée que j’avais du mal à m’empêcher de me lever et de réprimander les gardes ; mais je n’avais rien dit à Joseph ni à personne d’autre, bien que je fusse couché à côté de lui et susse qu’il était éveillé.
Soudain, il se leva et parla d’une voix de tonnerre, comme un lion rugissant, disant, dans la mesure où je peux m’en souvenir, les paroles suivantes : « SILENCE ! Au nom de Jésus-Christ je vous réprimande, et je vous commande de vous taire. Je ne vivrai pas un instant de plus pour entendre un pareil langage ! Cessez ce genre de conversation ou bien vous ou moi mourrons À L'INSTANT ! » Il cessa de parler.
Il se tenait droit avec une majesté terrible. Enchaîné, sans arme, calme, serein et digne comme un ange, il posait les yeux sur les gardes tremblants qui baissèrent leurs armes ou les laissèrent choir, et qui, se faisant tout petits dans un coin ou s'abaissant au sol, lui demandèrent pardon et restèrent silencieux jusqu’à la relève de la garde.
J'ai essayé de concevoir des rois, des cours royales, des trônes et des couronnes, et des empereurs assemblés pour décider du destin de royaumes ; mais la dignité et la majesté, je ne les ai vues qu'une seule fois, tandis qu'elles étaient enchaînées, à minuit, dans un cachot d'un village obscur du Missouri.
Source : Autobiography of Parley P. Pratt, édité par Parley P. Pratt, fils, p. 210-211 ; voir aussi Enseignements des présidents de l'Église : Joseph Smith, p. 377