Voulez-vous aller donner
une bénédiction à ma femme ?





Dean C. Jesse

 

Historien, membre de l'institut Joseph Fielding Smith

à l'université Brigham Young




Dans une de ses premières lettres à son frère Hyrum, voici ce qu'écrivit Joseph :

 

« Ce matin après que l'on m'eut demandé de sortir de mon lit dans la nuit pour parcourir une petite distance (afin de donner une bénédiction à une sœur), je partis et eus une lutte horrible avec Satan, mais il fut chassé par la puissance de Dieu et la femme a repris ses esprits. Le Seigneur accomplit des merveilles dans ce pays » (Joseph Smith à Hyrum Smith, le 3 mars 1831, Archives de l'Église).

 

En octobre 1835, il fut appelé au chevet de sa belle-sœur, Mary Bailey Smith, qui était couchée pour accoucher « dans une situation très dangereuse ». Après avoir envoyé son frère, Don Carlos, chercher le médecin, Joseph « sortit dans le champ et s'inclina devant le Seigneur et fit appel à lui dans une prière puissante en sa faveur ». Après quoi, « la parole du Seigneur me parvint, me disant : ‘mon serviteur Frederick (le médecin) viendra et recevra la sagesse nécessaire pour agir avec prudence, et ma servante accouchera d'un enfant vivant et sera épargnée’ ». Le médecin arriva et l'enfant naquit en toute sécurité et rapidement. « Et ce fut ainsi que ce que Dieu m'avait manifesté s'accomplit dans tous ses détails » (Journal intime de Joseph Smith, 27 octobre 1835, archives de I’Église. Voir aussi History of the Church, 2:292, 293).


Charles Dana écrivit que sa femme tomba si malade à Nauvoo qu'il craignit de la voir mourir. Désespéré, il trouva « le courage d'aller chercher frère Joseph ».

 

Il trouva le prophète très occupé et se faisant du souci au sujet de la perte d'un document important. Lorsque Joseph sortit de la maison en compagnie de plusieurs autres personnes pour partir à la recherche de l'objet manquant, Dana en profita « lorsqu'il passa la barrière », pour dire : « Frère Joseph, voulez-vous aller donner une bénédiction à ma femme ? » Il répondit en hâte : « Je ne peux pas ! » Mais Charles le supplia, les larmes aux yeux : « Frère Joseph, elle est si malade qu'elle en mourra peut-être ; et je ne veux pas m'en séparer ».

 

Charles raconte :

 

« Il tourna la tête, vit mon visage et répondit : ‘J'y serai bientôt’. Mon cœur en tressauta de joie et je me hâtai de rentrer à la maison… Je venais juste d'y arriver quand frère Joseph arriva à son tour… Il me demanda : ‘Depuis combien de temps est-elle si malade ?’ Il marcha alors de long en large pendant quelques minutes. Je me mis à craindre qu'il ne la considérât comme ayant dépassé le stade de la guérison ; mais il finit par aller jusqu'au feu, se chauffa les mains, ôta son manteau, alla jusqu'au lit, lui imposa les mains et au milieu de sa bénédiction, il parut troublé ; la maladie ou l'esprit du mal le saisit ; mais il le maîtrisa et prononça de grandes bénédictions sur elle » (Charles R. Dana, An Abridged Account ot the Life : Travels Etc. of Elder Charles R. Dana Written by Himself, archives de l'Église).


 

Source : L’Étoile, décembre 1984, p. 15-30