De nombreux non-pratiquants redevinrent pratiquants



Polynésie française, 1975

Pendant toute l'histoire de l'Église en Polynésie française, un des principaux obstacles au baptême a été le fait que les couples tahitiens vivaient en dehors des liens sacrés du mariage. Cela se passait également souvent parmi les membres de l'Église et créait des problèmes difficiles aux officiers présidents.

C'est ainsi qu'en 1975, vers la fin de sa mission, Joseph Childers, président de mission, se sent obligé de visiter chaque branche de la mission et d'appeler au repentir ceux qui vivent en infraction avec la loi du Seigneur. Sa première visite à chaque branche est pour expliquer la signification et le fonctionnement d'une commission disciplinaire de l'Église et la façon dont on l'utilise pour être une bénédiction dans la vie des membres. Par la suite, il rend visite aux branches et organise soixante-deux commissions disciplinaires, donnant à ceux qui vivent dans une situation irrégulière trois mois pour se marier.

Sur les soixante-deux commissions disciplinaires tenues à l'origine, seulement cinq donnent lieu à une excommunication. Le président Childers estime que ses efforts sont extrêmement positifs. Il dit que « un bon esprit fut ressenti dans toute la mission et l'effet fut que beaucoup de non-pratiquants redevinrent pratiquants. »

Le temps où les membres de l'Église de Polynésie française, souvent totalement isolés des dirigeants ecclésiastiques, vivaient comme ils le voulaient, est alors révolu. Tous dans l'Église comme à l'extérieur comprennent dès lors parfaitement que pour être membre de l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours, il faut accepter et vivre certaines obligations et certains engagements.

Il est intéressant de constater comment l'histoire se répète : Les mêmes mesures que celles prises par le président Childers envers les saints polynésiens avaient été prises par le prophète Alma avec les mêmes conséquences, comme en témoigne le Livre de Mormon :

« Et il arriva qu'Alma alla juger ceux qui avaient été pris dans l'iniquité, selon la parole du Seigneur. Et ceux qui se repentirent de leurs péchés et les confessèrent, il les compta parmi le peuple de l'Église ; et ceux qui ne voulurent pas confesser leurs péchés et se repentir de leur iniquité, ceux-là ne furent plus comptés parmi le peuple de l'Église, et leur nom fut effacé.

« Et il arriva qu'Alma gouverna toutes les affaires de l'Église ; et ils recommencèrent à avoir la paix et à prospérer extrêmement dans les affaires de l'Église, marchant avec circonspection devant Dieu, en recevant beaucoup et en baptisant beaucoup. » (Mosiah 26:34-37)

« Et il arriva aussi que tous ceux qui appartenaient à l’Église, qui ne se repentaient pas de leur méchanceté et ne s’humiliaient pas devant Dieu… ceux-là furent rejetés, et leur nom fut effacé, de sorte que leur nom ne fut plus compté parmi ceux des justes. Et ainsi, ils commencèrent à établir l’ordre de l’Église dans la ville de Zarahemla. » (Alma 6:3-4)


Source : S. George Ellsworth et Kathleen C. Perrin, Chronique de la foi et du courage – Les saints derniers jours en Polynésie française, 1994, Sandy, Utah, p. 253