Comment
le savais-je ?
Polynésie
française, 1931
Les
missionnaires habitent généralement une chambre unique
dans une maison ou une maison d'une seule chambre séparée
d'une famille locale. La cuisine est proche. La famille peut
s'intéresser spécialement à eux et prendre soin
d'eux de diverses manières. De toutes façons, le
missionnaire a un mode de vie assez proche de la vie tahitienne, à
l'exception des vêtements où c'est la tenue américaine
qui est de rigueur.
Les
missionnaires sont à pied, sauf s'ils ont acheté un
cheval. Le transport entre les îles est rare et lent. Ils
doivent utiliser essentiellement les produits locaux. Mais leur
principale préoccupation semble être le manque de
courrier. Il peut se passer des semaines et plus vraisemblablement
des mois entre deux distributions de courrier. Celui-ci dépend
encore de la bonté du capitaine d'un navire et de l'itinéraire
emprunté par celui-ci, toujours susceptible d'être
retardé ou changé. En dépit du fait qu'ils sont
isolés du monde extérieur, la communication se produit
parfois par l'inspiration. Floyd M. Packer raconte l'expérience
suivante :
« Alors
que je travaille dans l'île de Hikueru, Elder Hess me réveille
vers deux heures du matin, me disant que je pleure. Qu'est-ce qu'il
se passe ? On est le 16 septembre 1931. Je lui dis que la femme
de mon frère vient de décéder. Il essaie de me
persuader que je me trompe, que ce n'est qu'un rêve. Je lui dis
que je l'ai vue dans un cercueil, mon frère d'un côté
et ma mère de l'autre.
« Quelques
mois plus tard, lorsque nous retournons au siège de la
mission, le président Burbidge m'appelle dans son bureau et me
dit qu'il a de tristes nouvelles pour moi. Je lui dis que je sais ce
que c'est. Ma belle-soeur est décédée le 16
septembre. Oui, c'est bien ce qu'il avait à m'apprendre.
Comment le savais-je ? Je lui raconte ce qui est arrivé,
puis je lis mon courrier et une lettre confirme ce que j'ai vu en
songe cette nuit-là. »
Source
: S. George
Ellsworth et Kathleen C. Perrin, Chronique de la foi et du courage –
Les saints derniers jours en Polynésie française
(1843-1993), 1994, Sandy, Utah, p. 62