Il
lui promet qu'elle aura un enfant
Tahiti,
1982
En ce dernier jour de
classe, avant que les portes de l'école primaire de l'Église ne se
referment définitivement, l'émotion est forte. La fermeture de l'école
coïncide avec l'arrivée de James E. Faust, du Collège des Douze, chargé
de diviser le pieu de Papeete Tahiti. Il assiste au banquet de clôture
du personnel de l'Église organisé dans une des classes d'étage de
l'école. Il salue les employés et les remercie cordialement des années
de services qu'ils ont rendues. Ensuite il leur demande de se lever
pour lui être présentés.
Après le repas, frère Faust prend à part frère Perrin, directeur de
l'école et manifeste un intérêt particulier pour Anne-Marie Delawarde
Ruffier-Meray, employée à l'école depuis des années. « Parlez-moi
d'elle », demande-t-il.
Frère Perrin lui dit qu'Anne-Marie, d'origine française, travaille à
l'école depuis quinze ans. Elle a été institutrice puis conseillère
consciencieuse et dévouée à l'école, prenant souvent sur son temps pour
aider les élèves qui ont eu besoin d'une attention particulière. Elle a
toujours manifesté la capacité exceptionnelle d'aimer les enfants
confiés à sa tutelle et de s'occuper d'eux. En 1976, elle a épousé
Stéphane Ruffier-Meray, l'actuel évêque de la paroisse de Papeete 4. En
six ans de mariage, le couple n'a pas réussi à avoir d'enfant. Les
médecins ont dit à Anne-Marie que ses chances d'avoir des enfants sont
limitées, et ils lui ont conseillé en dernier recours de subir une
opération. Outre les problèmes médicaux, sa situation est compliquée
par son âge : Elle a quarante ans.
Frère Faust dit alors qu'il souhaite lui donner une bénédiction. Dans
sa bénédiction, il dit qu'elle est comme Sara autrefois, étant donné
qu'elle est à la limite d'âge pour avoir des enfants. Il lui promet
néanmoins que, comme Sara, elle aura un enfant en bonne santé et
qu'elle aura la santé et la force nécessaires pour s'occuper de lui.
Ainsi, un apôtre du Seigneur s'est senti poussé à promettre à cette
sœur que le plus grand désir de son cœur lui sera accordé, et cela en
dépit du fait qu'elle ne lui a jamais demandé pareille bénédiction.
Soeur Ruffier-Meray raconte :
« Je fus totalement surprise lorsque frère Perrin me dit qu'Elder Faust
voulait me donner une bénédiction. Je n'en avais pas demandé et je ne
savais pas qu'Elder Faust avait parlé de moi à frère Perrin. Quand il
fit cette merveilleuse promesse, je fus remplie de reconnaissance et
aussi de foi. En fait, ma foi était si grande que je n'éprouvais plus
le besoin de subir l'opération recommandée par les médecins. Nous en
discutâmes toutefois après la bénédiction, et Elder Faust nous dit que
le Seigneur attend de nous que nous fassions tout ce que nous pouvons
en plus d'avoir la foi. Quelques semaines plus tard, je subissais
l'opération. »
Une fois l'école fermée, les Ruffier-Meray quittent Tahiti et trouvent
un emploi en Nouvelle-Calédonie. L'année s'écoule, Anne-Marie avance en
âge, et aucun bébé ne vient. Ceux qui sont au courant de la bénédiction
qu'elle a reçue commencent à douter, mais pas Anne-Marie. Une année se
passe encore et sa foi continue à être forte. Si un apôtre lui a
dit qu'elle aura un enfant, elle aura un enfant, et l'opinion des
experts médicaux ne diminuent pas sa foi.
On peut imaginer leur émotion lorsque, plus de trois ans après la
bénédiction de frère Faust, des amis de Tahiti sont avisés de la
naissance de Samantha Ruffier-Meray. Elle est née le 28 septembre 1985
en parfaite santé et sans complications. Sa mère a quarante-trois ans.
« Nous l'appelâmes Samantha parce que c'est le féminin de Samuel.
Samuel, le prophète, naquit d'Anne, femme stérile d'un certain âge, en
réponse à ses prières. C'est ainsi que Samantha nous fut donnée. Son
nom, c'est notre manière de remercier le Seigneur pour cette grande
bénédiction, et, comme Anne, nous avons promis d'élever notre fille
dans l'amour et le service du Seigneur. »
En avril 1993, Stéphane et Anne-Marie Ruffier-Meray assistent à une
conférence régionale de l'Église à Valence, sous la présidence de James
E. Faust. Après la conférence, ils ont la joie de lui présenter leur fille de sept ans.
Source
: S.
George Ellsworth et Kathleen C. Perrin, Chronique de la foi et du
courage – Les saints derniers jours en Polynésie
française, 1994, Sandy, Utah, p. 281