Les
vertus chrétiennes
La Rédaction
À
différentes époques, les prophètes ont énuméré
les vertus qui, si nous les intégrons à notre
personnalité, nous préparent à retourner en
présence de Dieu d'où nous venons.
À
notre époque, Joseph Smith, le prophète, a écrit
: « Nous croyons que nous devons être honnêtes,
fidèles, chastes,
bienveillants et vertueux. » (13e
article de foi)
Au
midi des temps, Paul a écrit aux Galates : « Le
fruit de l'Esprit, c'est l'amour, la joie, la paix, la patience, la
bonté, la bénignité, la fidélité,
la douceur, la tempérance. »
(Galates 5:22).
Le
même Paul a écrit aux Corinthiens : « La charité
est patiente, elle est pleine de bonté… elle se réjouit
de la vérité ; elle excuse tout, elle croit tout,
elle espère tout, elle supporte tout. »
(1 Corinthiens 13:4-7)
Ces
trois citations permettent déjà d'établir une
belle liste de vertus chrétiennes, à savoir : honnêteté,
fidélité, chasteté, bienveillance, patience,
bonté, bénignité, douceur, tempérance.
Comment
les acquérir ?
À
la conférence générale d'avril 1983, Jacob de
Jager, des soixante-dix, a tenu les propos suivants : « Pour
ceux qui ne connaissent pas ce que le mot patience signifie vraiment,
voici la définition simple que je propose : La patience, c’est
apprendre à cacher son impatience. »
Bien
que cette définition de la patience semble empreinte d'humour,
elle suggère qu'une des façons d'adopter telle vertu
est d'en réprimer son contraire. Pour gagner en honnêteté,
en fidélité, en bienveillance, en patience, en bonté,
en bénignité, en douceur et tempérance, il
s'agit d'éliminer toute manifestation de malhonnêteté,
d'infidélité, de malveillance, d'impatience, de
méchanceté, de malignité, de dureté et
d'intempérance.
Cependant,
l'expérience a démontré que la méthode
qui consiste à travailler sur une vertu en éliminant
l'expression de son contraire doit être complétée
par la méthode consistant à vaincre tel défaut
de caractère en développant la qualité inverse.
Par exemple, pour vaincre l'orgueil, il s'agit d'implanter dans notre
personnalité une graine de modestie et de la développer en en prenant soin.
Cette
méthode supérieure est puissamment illustrée par
le prophète Alma quand il compare la parole — le concept
de telle ou telle vertu — à une semence qui devient un
arbre. En se développant, l'arbre de la vertu étouffe la
mauvaise herbe du défaut à combattre.
Voici
un extrait des propos d'Alma, à considérer dans la
perspective de l'acquisition d'une vertu :
«
Si vous faites de la place pour qu’une semence puisse être
plantée dans votre cœur, voici, si c’est une vraie
semence, ou une bonne semence… voici, elle commencera à
gonfler dans votre sein ; et lorsque vous sentirez ces mouvements de
gonflement, vous commencerez à dire en vous-mêmes : Il
faut nécessairement que ce soit une bonne semence ou que la
parole soit bonne, car elle commence à m’épanouir
l’âme ; oui, elle commence à m’éclairer
l’intelligence, oui, elle commence à m’être
délicieuse.
«
Une fois que la semence gonfle, et germe, et commence à
pousser, alors vous devez nécessairement dire que la semence
est bonne ; car voici elle gonfle, et germe, et commence à
pousser. Et maintenant, voici, cela ne va-t-il pas fortifier votre
foi ? Oui, cela va fortifier votre foi, car vous direz : Je sais que
c’est là une bonne semence ; car voici, elle germe et
commence à pousser…
«
Et maintenant, voici, parce que vous avez tenté l’expérience,
et planté la semence, et qu’elle gonfle, et germe, et
commence à pousser, vous devez nécessairement savoir
que la semence est bonne…
«
Oh alors, cela n’est-il pas réel ? Je vous dis que oui,
parce que cela est lumière ; et ce qui est lumière est
bon parce qu’on peut le discerner : c’est pourquoi vous
devez savoir que c’est bon.
«
Voici, vous n’avez exercé votre foi que pour planter la
semence, afin de tenter l’expérience pour savoir si la
semence était bonne.
«
Et voici, lorsque l’arbre commencera à pousser, vous
direz : nourrissons-le avec grand soin, afin qu’il prenne
racine, afin qu’il pousse et nous donne du fruit. Or voici, si
vous le nourrissez avec beaucoup de soin, il prendra racine, et
poussera, et produira du fruit.
« Et si vous nourrissez la parole, oui, nourrissez l’arbre lorsqu’il commence à pousser, par votre foi, avec grande diligence et avec patience, attendant d’en avoir le fruit, il prendra racine ; et voici, ce sera un arbre jaillissant jusque dans la vie éternelle. » (Alma 32:28, 30, 33, 35-37, 41)
Pourquoi
les acquérir ?
Les
vertus chrétiennes sont les vertus incarnées par le
Christ. Les acquérir nous prépare à devenir
semblables à lui. Être semblable au Christ et être
pur comme il est pur sont des concepts sur lesquels Jean l'apôtre
et Mormon le prophète ont écrit (voir 1 Jean 3:2-3 ;
Moroni 7:48). Le prophète Moroni
ajoute deux concepts en lien avec le Sauveur : Être parfait dans le Christ et être
sanctifié dans le Christ (voir Moroni
10:32-33). Voilà donc quatre concepts — Être semblable au Christ, être
pur comme il est pur, être parfait en lui, être
sanctifié en lui — qui constituent autant d'objectifs auxquels nous prépare l'acquisition des vertus du Christ.
L'une
des vertus magistralement incarnée par le Sauveur est la
miséricorde, vertu du Christ qui nous touche individuellement
et influence directement notre salut. Faire nôtre cette vertu
de miséricorde et de pardon est une forme de générosité,
qualité qui est une expression d'amour du prochain. La
miséricorde est l'une des qualités qui nous rapproche
le plus de la personnalité du Sauveur.
Autre
liste de vertus
Le
roi Benjamin, dans ses propos sur l'homme naturel et la façon
de s'en débarrasser, énonce le rôle du
Saint-Esprit et nous exhorte à devenir un saint par
l’expiation
du Christ et à devenir « semblable à un enfant,
soumis, doux, humble, patient, plein d’amour, disposé à
se soumettre à tout ce que le Seigneur juge bon de lui
infliger, tout comme un enfant se soumet à son père »
(Mosiah 3:19). Cette liste de vertus complète les précédentes.
Pour notre
bénéfice et celui de nos semblables
Acquérir
les vertus chrétiennes profite à trois personnes : à
Dieu que nous servons, à nous-même et à notre prochain. De même,
les deux plus grands commandements — aimer Dieu et aimer notre
prochain comme nous-même — en sont en réalité
trois, car pour aimer notre prochain il faut d'abord être
capable de s'aimer soi-même. Notre capacité d'aimer
notre prochain est accrue par notre capacité à nous
aimer nous-même. Et plus on aime Dieu en gardant ses
commandements, plus il accroît en nous la connaissance de
nous-même et la capacité de nous aimer nous-même
et d'aimer nos semblables.
Pour
le bénéfice de nos semblables
À notre
époque, le Seigneur a rappelé un certain nombre de
vertus aux futurs missionnaires. Il leur a dit : «
Souvenez-vous de la foi, de la vertu, de la connaissance, de la
tempérance, de la patience, de la bonté fraternelle, de
la divinité, de la charité, de l’humilité,
de la diligence. (D&A 4:3-6)
Ces
vertus nous préparent au service de nos semblables. Si les
acquérir est une manifestation de maîtrise de soi, les
mettre au service de nos semblables est une manifestation de don de
soi. La complémentarité de ces deux principes —
maîtrise de soi et don de soi — se vérifie aussi
dans le 13e article de foi où Joseph Smith, le prophète,
écrit : « Nous
croyons que nous devons être honnêtes, fidèles,
chastes, bienveillants et vertueux, et que nous devons faire du bien
à tous les hommes ». L'acquisition des vertus
chrétiennes précède leur expression dans le
service à autrui.
Acquérir
les vertus chrétiennes pour les mettre au service de notre
Père et de ses enfants nous rapproche de la personnalité du Sauveur qui nous a montré un exemple
d'obéissance et de service parfaits. Si nous ne
parvenons pas au niveau de maîtrise et de don
du Sauveur parfaitement illustré par sa vie, nous pouvons cependant nous
en approcher en suivant son exemple dans notre propre sphère et à notre niveau. Nous nous préparons ainsi à
retourner auprès de lui et de notre Père et à vivre en leur compagnie.