À
la recherche du bonheur
Invitation
à
faire connaissance avec l'Église de Jésus-Christ des
saints des derniers jours
M. Russell Ballard
Titre de l'édidtion originale :
Our Search for Happiness
©1993 M. Russell Ballard
À
mon épouse Barbara, à mes enfants et leur famille
REMERCIEMENTS
INTRODUCTION :
COMMENCER À COMPRENDRE
CHAPITRE
UN : L’ÉGLISE DE JÉSUS-CHRIST
CHAPITRE
DEUX : L’APOSTASIE
CHAPITRE
TROIS : LE RÉTABLISSEMENT
CHAPITRE
QUATRE : LE LIVRE DE MORMON
CHAPITRE
CINQ : LA PRÊTRISE DE DIEU
CHAPITRE
SIX : LE PLAN ÉTERNEL DE DIEU
CHAPITRE
SEPT : LES ARTICLES DE FOI
CHAPITRE
HUIT : VIVRE SELON L'ÉVANGILE PORTE DES FRUITS
CONCLUSION :
L’ANCRE DE LA FOI
REMERCIEMENTS
Cet
ouvrage a été rédigé sur une longue
période de temps et je suis redevable à un certain
nombre de personnes qui m’ont encouragé et ont apporté
leur contribution à ce projet. Beaucoup de mes collègues
et amis ont lu le manuscrit à différents stades de son
élaboration et ont fait des suggestions qui ont permis de
consolider le texte de manière significative. Leur concours a
largement contribué à l’amélioration de
cet ouvrage.
Je
remercie particulièrement les hommes et les femmes d’autres
confessions qui ont lu le manuscrit de leur plein gré. La
remontée d’informations de leur part a été
précieuse et m’a aidé à élaborer un
message plus clair et compréhensible et, je l’espère,
non offensant.
Bien
qu’il soit toujours risqué d’honorer les efforts
individuels, j’apprécie particulièrement l’aide
de ma secrétaire, Dorothy Anderson, qui, inlassablement, a
réuni des matériaux et effectué des recherches.
Le soutien et les conseils de Joe Walker m’ont aidé à
faire avancer le projet. Ron Millet, Eleanor Knowles, Sheri Dew, Kent
Ware et Patricia Parkinson de Deseret Book ont encouragé ce
projet dès sa naissance et ont contribué à la
réalisation d’un ouvrage fini à partir du
manuscrit. Je suis tout aussi reconnaissant envers mon épouse,
Barbara, pour sa patience et ses tendres encouragements.
En
dépit de la contribution et des suggestions de beaucoup, je
suis seul pleinement responsable du contenu de cet ouvrage.
INTRODUCTION :
COMMENCER À COMPRENDRE
Réfléchissez
un instant au mot compréhension.
C'est
un mot très simple que la plupart d'entre nous emploient
quotidiennement. Sa signification est cependant remarquable. Grâce
à la compréhension, nous pouvons fortifier des
relations personnelles, mobiliser un quartier ou une ville, unir des
nations et même apporter la paix à un monde troublé.
Sans elle, le résultat n'est souvent que chaos, intolérance,
haine et guerre.
En
d'autres termes : incompréhension.
Si
je devais choisir un mot pour décrire ce qui a motivé
la rédaction de ce livre, ce serait le mot compréhension.
Plus que tout, je souhaiterais que ceux qui lisent ces pages, surtout
s'ils ne sont pas membres de l'Église de Jésus-Christ
des saints des derniers jours, acquièrent une meilleure
compréhension de l'Église et de ses membres. Cela ne
signifie pas que mon intention est de voir chaque lecteur se joindre
à l'Église ou même accepter notre doctrine et nos
pratiques, bien qu’il serait malhonnête de ma part de
dire que cela ne me réjouirait pas. Mais tel n'est pas l’objet
de cet ouvrage. Il traite de compréhension, pas de conversion.
Il est plutôt destiné à développer des
relations de confiance mutuelle, d'appréciation et de respect
qu’à faire du prosélytisme.
C'est
par nous que doit commencer cette compréhension, par vous,
lecteur, aussi bien que par moi. Afin de mieux me comprendre et de
mieux comprendre mon point de vue, sachez que je suis venu au monde à
peu près en même temps que la Grande Dépression,
ce qui signifie que j'ai grandi à une époque où
la situation économique était encore plus
catastrophique qu'elle ne l'est actuellement. J'ai vu mes parents
lutter pour arriver à joindre les deux bouts et cela m'a
affecté. Je suis allé à l'école primaire,
secondaire, puis à l'université. J'ai rencontré
et épousé une femme merveilleuse, Barbara, la mère
de nos sept enfants. Professionnellement, je me suis intéressé
à l'immobilier, l'investissement et l'industrie automobile ;
j'ai même eu une concession automobile, jusqu'à ce que
je sois appelé en 1974 comme président de mission puis
dirigeant ecclésiastique de l'Église de Jésus-Christ
des saints des derniers jours. Notre famille a connu de bons et de
mauvais moments, des succès et des échecs ; nous
avons aussi reçu notre part de bonheur et de tristesse.
Qu’en
est-il de vous ? Nous ne nous sommes probablement jamais
rencontrés et pourtant je suis certain que nous avons beaucoup
de choses en commun. Les événements mondiaux vous
préoccupent. Vous vous souciez des conflits entre les nations,
des guerres civiles, de l'instabilité économique,
sociale et politique des différents pays. Vous avez peut être
été sujet à une maladie grave, à un
revirement malheureux de situation ou à une grosse déception,
au chômage, à la perte d'un être cher et tous ces
travers ont eu un impact sur votre santé physique, spirituelle
et émotionnelle. Votre famille est probablement ce qui vous
est le plus cher au monde. Si c'est le cas, vous considérez la
façon dont le monde court à sa perte avec crainte pour
l'avenir de vos enfants et petits-enfants ; en fait, vous
craignez pour l'avenir de la civilisation tout entière, telle
que nous la connaissons.
Moi
aussi.
Au
fond, les gens sont essentiellement les mêmes. Nous venons
d'horizons différents, de cultures et de circonstances
économiques différentes, nos attitudes et points de vue
peuvent varier. Mais au fond, pour ce qui compte vraiment, nous
sommes très semblables.
Un
de mes amis visitait un collègue de travail dans un pays
étranger. Ils venaient de prendre un bon repas et dialoguaient
tranquillement quand le fils de son collègue, un adolescent, a
fait irruption dans la salle à manger, plus d'une heure après
l'heure convenue.
«
Je ne parle qu'anglais, m'a dit mon ami en me rapportant l'incident,
mais j'ai pu suivre cette conversation presque mot à mot :
le père a demandé au garçon s'il avait la
moindre idée de l'heure qu'il était. Le garçon a
dit qu'il ne savait pas. Le père a demandé au garçon
s'il se souvenait de l'heure à laquelle il devait rentrer. Le
garçon a dit qu'il ne s'en souvenait pas. Le père a
demandé au garçon où il était. Le garçon
a répondu 'par là'. Le père a demandé au
garçon pourquoi il était aussi en retard. Le garçon
a répondu qu'il n'avait pas fait attention à l'heure ».
Finalement,
le père, exaspéré, a renvoyé le garçon
et s'est tourné vers mon ami. « Je suis désolé
» a-t-il dit, commençant à se lancer dans des
explications que mon ami a interrompues.
«
Je n'ai pas besoin d'explications, a dit mon ami. J'ai parfaitement
compris. »
L'homme
l'a regardé d'un air interrogateur. « Je croyais que
vous ne parliez pas notre langue » a-t-il dit.
«
C'est exact, a répondu mon ami. Mais je parle 'Parent' et j'ai
tenu exactement les mêmes propos à mes adolescents au
moins une douzaine de fois. ».
Des
choses aussi communes traversent toutes les frontières,
culturelles, économiques et religieuses, pour n'en citer que
trois, et nous lient les uns aux autres en dépit de toutes les
différences. Et pourtant il est dans la nature humaine d’avoir
tendance à nous méfier de tout ce qui est différent
de notre perception de la normalité, de nous concentrer sur ce
qui nous divise et de perdre de vue les nombreux aspects que nous
avons en commun et qui devraient nous unir.
En
tant que membre du Collège des douze apôtres, Autorité
générale, ou dirigeant de l'Église de
Jésus-Christ des saints des derniers jours (quelquefois
surnommée l'Église mormone), je pense invariablement à
la religion et à son impact sur les relations humaines.
L'amour entre les gens qui partagent des valeurs et des expériences
religieuses peut constituer la force unificatrice la plus
satisfaisante pour une famille heureuse et solide. Par contre, peu de
choses sont plus aptes à diviser qu'une interprétation
différente d'une vérité religieuse. Il ne faut
pas chercher loin pour trouver des preuves historiques de cela ou
pour trouver quelqu’un capable d’énumérer
des atrocités diverses et variées commises au nom de la
religion. D'après l’Américain et homme d'Église
Samuel Davies : « l'intolérance est le fléau
de chaque époque et de chaque nation ».
Fléau
ou pas, il est vrai aussi que ceux d'entre nous qui sont actifs
religieusement (y compris beaucoup de membres de l'Église de
Jésus-Christ des saints des derniers jours) se créent
des difficultés par leur enthousiasme excessif à propos
de leur foi. Nous disons quelquefois des choses qui peuvent être
mal interprétées par nos voisins et amis, membres
d'autres Églises. Ils peuvent interpréter notre
enthousiasme pour nos croyances comme un manque de respect pour les
leurs, ce qui, au lieu de promouvoir la compréhension, peut
conduire à une attitude défensive et à de
l’aversion.
Je
comprends avec quelle facilité cela peut se produire. Nos
missionnaires frappent à votre porte, sans invitation, et
demandent à rentrer chez vous pour partager un message de
l'Évangile. Vos voisins, membres de l'Église, parlent
beaucoup de leur foi, probablement beaucoup plus que ne le font vos
amis membres d'autres confessions. Ils vous ont peut-être
invité à venir avec eux à l'Église ou à
écouter les missionnaires chez eux, et dans leur enthousiasme,
ils ont pu avoir des propos indélicats sur vos croyances ou
votre mode de vie.
Si
vous avez vécu l'une ou l'autre de ces expériences,
j'en suis désolé. Je suis certain que personne ne
cherchait à vous offenser. L'un des principes les plus
fondamentaux de notre foi est la tolérance pour la diversité
religieuse. Comme l'a dit le premier président de notre
Église, Joseph Smith : « Nous affirmons avoir le
droit d'adorer le Dieu Tout-Puissant selon les inspirations de notre
conscience et reconnaissons le même droit à tous les
hommes : qu'ils adorent comme ils veulent, où ils veulent
ou ce qu'ils veulent » (onzième article de foi de
l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers
jours).
C'est
ce que nous croyons. Tout comme nous affirmons avoir le droit
d'adorer comme nous l'entendons, nous croyons que vous avez le droit
de vouer un culte ou pas, comme bon vous semble. Toutes nos relations
devraient reposer sur le respect mutuel, la confiance et
l'appréciation. Mais cela ne doit pas nous empêcher de
partager avec les autres les sentiments religieux qui nous tiennent à
cœur. En réalité, nos divergences philosophiques
ajoutent une dimension à nos relations, surtout si ces
relations sont bâties sur de vraies valeurs, la franchise, le
respect, la confiance et la compréhension. Surtout la
compréhension.
Bien
sûr, je sais que la vie ne se déroule pas toujours comme
elle le devrait. Le sujet de la religion peut être sensible,
surtout s'il est traité avec indélicatesse. J'ai
entendu parler d'un membre de notre Église, un père de
famille, qui emménageait dans un nouveau quartier. Son voisin
était en train d'arroser son jardin. Voulant se montrer
courtois et accueillant, ce dernier lui a demandé : «
Et d'où venez- vous, braves gens ? »
Notre
membre a tout de suite sauté sur l'occasion qui se présentait
à lui. Il a traversé la pelouse, a posé la main
sur l'épaule de son voisin et a répondu : «
Quelle question profonde ! Pourquoi ne viendriez-vous pas dîner
chez nous avec votre famille l'un de ces soirs et nous vous
enseignerons la vérité à propos d'où nous
venons, pourquoi nous sommes ici et où nous allons après
cette vie ».
On
comprend aisément que quelqu'un puisse être déconcerté
par une telle approche ! Le partage de sentiments religieux et
de croyances est profondément personnel. Cela ne peut se faire
de façon aussi cavalière. Et pourtant, les membres de
notre Église continuent à chercher constamment des
occasions de faire part du message du rétablissement de
l'Évangile à leurs amis, leur famille, leurs voisins et
tous ceux qui voudront bien écouter.
Vous
êtes-vous demandé pourquoi ils agissent ainsi ?
Pourquoi les membres de l'Église de Jésus-Christ des
saints des derniers jours sont-ils aussi désireux de parler de
leur religion, même avec des gens qui sont parfaitement
satisfaits de la leur et de leur mode de vie ? Pourquoi ne pas
concentrer nos efforts missionnaires sur les païens et les
irréligieux et laisser le reste du monde tranquille ? Et
d'ailleurs, comment expliquer que le fait d’être membre
de notre Église nous pousse à une passion aussi
irrésistible, motivante et inspirante ?
L'intention
de ce livre est de répondre à ces questions aussi
honnêtement et directement que possible, par de simples
déclarations sur ce que nous croyons être vrai. Je crois
que ce message est profondément important et que tous les
enfants de Dieu ont le droit de l'entendre afin d'être à
même de décider s'il est important pour eux et pour leur
famille. Mon plus grand désir est que lorsque vous aurez lu ce
livre, vous ayez une meilleure compréhension - le fameux mot -
de la raison pour laquelle nous éprouvons un tel besoin de
faire part de nos croyances aux autres. Si cela fait une différence
positive dans votre vie, ne serait-ce qu'en vous permettant de mieux
comprendre vos amis mormons ou les membres de votre famille qui le
sont, le but de ce livre aura été atteint.
Êtes-vous
prêt à commencer ? Concentrons-nous sur le
personnage principal de notre foi : le Seigneur Jésus-Christ.
CHAPITRE
UN : L'ÉGLISE DE JÉSUS-CHRIST
Le
soleil était sur le point de se coucher à la fin d’un
dimanche bien rempli de 1948, pendant ma première mission pour
l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours
à Nottingham en Angleterre. Je venais de terminer avec succès
une réunion de rue avec d'autres missionnaires de la région
et nous avions fait part de notre message aux passants de la place
centrale de Nottingham.
«
Qu'est-ce qui vous permet de penser, vous les Américains, nous
demanda un homme, que vous pouvez venir ici et nous enseigner quoi
que ce soit sur la chrétienté ? »
Sa
question n'avait rien de surprenant et à mon sens, elle était
légitime. À moins que nous n'ayons à offrir aux
gens des perspectives spirituelles et une compréhension qu'ils
ne peuvent trouver nulle part ailleurs, ils n'ont pas beaucoup de
raisons de nous écouter. Heureusement nous avions un tel
message - unique et porteur de conséquences éternelles
- et j'étais heureux de pouvoir en témoigner à
cet interlocuteur. Nous avons ensuite eu une conversation animée
et intéressante et j'ai ressenti l'Esprit du Seigneur lorsque
j'ai enseigné le message de l'Évangile de Jésus-Christ.
Je
ressentais encore ce même esprit, au crépuscule, tandis
que nous rentrions chez nous en longeant la rivière Trent. La
journée avait été longue, non pas décourageante
mais épuisante, remplie de réunions et de tâches
relatives à ma fonction de dirigeant au service des
missionnaires et des membres de l'Église de Nottingham.
J'entendais le murmure apaisant de la rivière près de
moi tandis que j'emplissais mes poumons de l'air lourd et humide de
l'Angleterre. Je pensais aux missionnaires qui étaient sous ma
responsabilité ainsi qu'aux saints des derniers jours de
Nottingham qui me considéraient, moi l'Américain de
vingt et un ans, comme leur dirigeant. Je repensais à la
question de cet homme et au témoignage sincère que je
lui avais rendu.
En
marchant le long de la rivière Trent, fatigué mais
content et satisfait du travail accompli, un sentiment puissant de
paix et de compréhension m'a envahi. C'est à cet
instant précis que j'ai su que Jésus-Christ me
connaissait, m'aimait et dirigeait nos efforts missionnaires. Bien
sûr, j'avais toujours cru en ces choses. Elles faisaient partie
intégrante du témoignage que j'avais rendu deux heures
plus tôt à cet homme. Mais à cet instant précis,
que j'ai compris plus tard être un instant de pure révélation,
ma croyance s'est transformée en connaissance. Je n'ai pas eu
de vision, je n'ai pas entendu de voix mais je n'aurais pas été
plus sûr de la réalité et de la divinité
du Christ s'il s'était tenu devant moi et m'avait appelé
par mon nom.
Ma
vie a été transformée par cette expérience.
Depuis ce jour, chacune des décisions importantes que j'ai
prises a été influencée par ma connaissance du
Sauveur. Par exemple, j’ai refusé de considérer
certaines opportunités professionnelles car elles ne
correspondaient pas à la façon dont Jésus aurait
agi. Nous avons essayé de mettre toutes les décisions
importantes de notre vie familiale en accord avec la volonté
de Dieu, quelle qu’elle soit. Même nos relations avec les
autres ont été bâties sur une fondation d'amour,
notre amour pour le Christ et son amour pour nous.
Ainsi
va la vie quand Jésus-Christ devient une réalité.
Ce n'est pas lui qui vous fait faire des choses que nous ne feriez
pas autrement. C'est plutôt vous qui souhaitez faire ce qu'il
ferait et souhaitez répondre comme il le ferait afin de mettre
votre vie en accord avec la sienne. Il est intéressant de
noter que lorsque vous marchez sur les pas du Christ, lorsque vous
essayez réellement de faire ce qu'il a fait, aimer les autres,
se soucier d’eux, servir, obéir sans faillir, alors vous
découvrez que ses pas vous ont conduit tout droit jusqu'au
trône de Dieu. Parce que c'est cela, et toujours cela, son
grand objectif, sa grande mission : vous guider vers votre Père
céleste pour que vous puissiez vivre avec lui dans son foyer
céleste.
La
mission du Sauveur n'a pas commencé dans une étable
Pour
les membres de l'Église de Jésus-Christ des saints des
derniers jours, la mission du Sauveur n'a pas commencé dans
une étable à Bethlehem. Elle a débuté
bien avant, à une époque où nous vivions tous en
tant qu'enfants d'esprit de notre Père céleste. Nous ne
possédions pas de corps de chair et d'os comme maintenant,
mais l'essence de notre être, notre moi spirituel si vous
préférez, existait et vivait avec les autres enfants
d'esprit de notre Père céleste.
Jésus
était le plus grand de tous ces esprits. Il était le
premier-né (voir Psaumes 89:28) et il détenait une
place de choix auprès du Père « avant que le
monde fût » (Jean 17:5). De ce fait, il a aidé à
mettre en place le plan qui nous conduirait tous sur terre afin
d'obtenir un corps physique et faire l'expérience des
vicissitudes de la mortalité. Ainsi, nous pourrions progresser
dans notre aptitude à obéir aux commandements de Dieu
lorsqu'ils nous seraient enseignés et que nous en aurions la
compréhension. Jésus, connu dans l'Ancien Testament
sous le nom de Jéhovah (pour des éclaircissements
scripturaires sur ce concept important, comparez Ésaïe
44:6 avec Apocalypse 1:8 ; Ésaïe 48:16 avec Jean
8:56-58 ; et Ésaïe 58:13-14 avec Marc 2:28), a même
aidé à créer la terre sur laquelle nous vivons
(voir Jean 1:1-3 et Colossiens 1:15-17) ; et en tant que second
membre de la Divinité qui comprend le Père, le Fils et
le Saint-Esprit, il a représenté notre Père
céleste dans ses interactions avec les prophètes et
patriarches d'autrefois.
Quand
le moment de la naissance de Jésus est arrivé, il a été
conçu comme « Fils unique venu du Père »
(Jean 1:14). Par sa mère, Marie, il a reçu beaucoup des
fragilités de la mortalité, essentielles à
l'accomplissement de sa mission pré-ordonnée et
largement prophétisée, de souffrir et mourir pour les
péchés de l'humanité. Par son Père
éternel, il a reçu certains pouvoirs rattachés à
l'immortalité, qui lui ont donné la capacité de
vivre une vie sans péché et de finalement vaincre la
mort, la sienne et la nôtre.
Vous
connaissez peut-être les récits bibliques rapportant la
vie du Christ et son ministère. Vos amis saints des derniers
jours croient dans l’intégralité de ces récits
ainsi qu’aux informations complémentaires qui se
trouvent dans le Livre de Mormon : un autre témoignage de
Jésus-Christ. Nous parlerons du Livre de Mormon plus en détail
mais maintenant je citerai juste un extrait de sa page d’introduction
qui apprend au lecteur que ce livre d’Écritures a été
préservé principalement pour « convaincre Juif et
Gentil que Jésus est le Christ, le Dieu Eternel, qui se
manifeste à toutes les nations. »
Que
Jésus-Christ soit le point central du culte des chrétiens
de par le monde est en soit un miracle. Après tout, la mission
terrestre du Sauveur a été très courte. Il n'a
vécu que trente trois ans et son ministère purement
ecclésiastique n'a duré que trois ans. Mais en l'espace
de ces trois années, il a enseigné à la famille
humaine tout ce dont elle avait besoin de savoir pour recevoir toutes
les bénédictions que notre Père céleste
nous a promises, à nous, ses enfants. Par sa foi et son
autorité, le Sauveur a fait de puissants miracles, du
changement de l'eau en vin aux noces de Cana à la résurrection
de son ami Lazare. Et il a terminé son ministère mortel
par le plus incroyable accomplissement de toute l'histoire du monde :
son sacrifice expiatoire.
Le
sacrifice expiatoire : l'acte le plus héroïque de
tous les temps
Il
est impossible d’exprimer par des mots la signification pleine
et entière du sacrifice expiatoire du Christ. Des livres
entiers ont été écrits à ce sujet. En ce
qui me concerne, je souhaite juste expliquer en termes simples ce que
le sacrifice expiatoire de Jésus-Christ signifie pour moi et
ce qu'il pourrait signifier pour vous.
Je
me souviens avoir lu l'histoire d'un pompier de l'Est des États-Unis
qui s'était précipité dans un bâtiment en
flamme pour secourir des enfants piégés dans un
incendie criminel. Tandis que ses collègues luttaient contre
les flammes pour qu'elles ne se propagent pas aux maisons alentour,
cet homme plongeait dans le bâtiment, revenait avec un enfant
dans les bras et retournait en secourir un autre. Après avoir
secouru cinq enfants, il est reparti dans le feu une dernière
fois. Les voisins avaient beau crier qu'il n'y avait pas d’autre
enfant dans cette famille, il a répondu qu'il y avait encore
un bébé dans un berceau, avant de replonger dans le
brasier.
Un
instant après sa disparition dans le feu et la fumée,
une explosion horrible a secoué le bâtiment qui s'est
effondré. Il a fallu des heures aux pompiers pour localiser le
corps de leur collègue. Ils l'ont trouvé, dans une
chambre d’enfant, près du berceau, couché de
manière à protéger une poupée de taille
humaine et pratiquement intacte.
Je
suis bouleversé par cette histoire. Je suis ému par le
courage et le dévouement désintéressé de
ce pompier, je suis reconnaissant aux hommes et aux femmes de ce
monde qui sont prêts à mettre leur vie en jeu pour celle
des autres.
Cependant,
en pensant à cet héroïsme, je ne peux m'empêcher
de songer à l'acte le plus héroïque de tous les
temps, accompli en faveur de l'humanité par le Fils de Dieu.
De manière très concrète, toute l'humanité,
passée, présente et future, était piégée
derrière un mur de flammes, attisé par nos propres
iniquités. Le péché séparait les mortels
de Dieu (voir Romains 6:23), et il en serait toujours ainsi, à
moins de trouver un moyen d'éteindre le feu de nos péchés
et de nous sauver de nous-mêmes. Ce n'était pas facile
car il fallait le sacrifice par procuration de quelqu'un qui soit
sans péché et qui se porte volontaire pour payer le
prix du péché pour toute l'humanité, maintenant
et à jamais.
Heureusement,
ce rôle majeur a été joué héroïquement
par Jésus-Christ, en deux scènes distinctes dans
l'ancienne Jérusalem. Le premier acte s'est joué dans
le silence, à genoux dans le jardin de Gethsémané.
En ce lieu isolé, en compagnie d'oliviers noueux et de
rochers, d'une façon incroyable qu'aucun d'entre nous ne peut
comprendre pleinement, le Sauveur a pris sur lui les péchés
du monde. Bien que sa vie soit pure et sans péché, il a
payé la pénalité suprême pour les péchés,
les vôtres, les miens, et les péchés de tous ceux
qui ont jamais vécu. Son angoisse mentale et émotionnelle
était telle que sa sueur est devenue comme des grumeaux de
sang (voir Luc 22:44). Et pourtant il l'a fait, volontairement, afin
que nous puissions avoir à disposition le repentir, par la foi
en Jésus-Christ, sans quoi nul n'est digne d'entrer dans le
royaume de Dieu.
Le
second acte s'est déroulé quelques heures plus tard
dans les salles de torture de Jérusalem et sur la croix du
Calvaire où il a enduré l'agonie du procès, du
fouet cruel et de la mort par crucifixion. Le Sauveur n'était
pas obligé de passer par là. En tant que Fils de Dieu,
il avait le pouvoir de modifier le cours des événements
de maintes façons. Pourtant, il a accepté d'être
maltraité, battu, humilié et exécuté afin
que nous puissions recevoir le don gratuit de l'immortalité.
Ce don est offert inconditionnellement par la grâce aimante de
Jésus-Christ à toute personne de toute époque,
quelles que soient ses bonnes ou ses mauvaises actions. Et à
ceux qui choisissent d'aimer le Seigneur et qui montrent leur amour
et leur foi en gardant ses commandements, l'Expiation offre la
promesse supplémentaire de l'exaltation ou en d'autres termes,
la bénédiction de vivre en la présence de Dieu à
jamais.
Un
cantique familier aux membres de l'Église de Jésus-Christ
des saints des derniers jours, « Merveilleux l'amour »,
exprime ce que je ressens quand je songe au sacrifice expiatoire
bienveillant du Sauveur :
Merveilleux
l'amour que Jésus le Christ, m'a donné !
Avec
quelle grâce souvent il m'a pardonné !
Je
tremble d'apprendre qu'il mourut pour moi, pécheur,
Souffrant
sur la croix pour que j'obtienne le bonheur.
Oh !
que c'est merveilleux
que
son amour pour moi
l'ait
fait mourir pour moi !
Oh !
que c'est merveilleux,
merveilleux
pour moi.
Le
Christ vivant et la croix
Avec
de tels sentiments parmi les mormons pour Jésus-Christ et son
merveilleux sacrifice expiatoire, vous vous demandez peut-être
pourquoi vos voisins saints des derniers jours ne portent pas de
croix en médaillon ou pourquoi aucune croix n'orne nos
bâtiments ou notre littérature. La plupart des autres
chrétiens symbolisent leur dévotion au Christ par la
croix, rappel tangible de sa crucifixion au Calvaire. Alors pourquoi
les membres de l'Église de Jésus-Christ ne font-ils pas
de même ?
Nous
révérons Jésus. Il est à la tête de
notre Église, qui porte son nom. Il est notre Sauveur et notre
Rédempteur. Nous l'aimons. Nous adorons et prions notre Père
céleste en son nom. Nous éprouvons une reconnaissance
sans borne pour le pouvoir essentiel et extraordinaire que son
expiation exerce dans la vie de chacun de nous.
Mais
bien que la pensée du sang versé pour nous à
Gethsémané et au Calvaire nous emplisse le cœur
d'une profonde gratitude, ce qui a de l'importance pour nous n'est
pas simplement qu'il soit mort. Notre espérance et notre foi
sont enracinées dans la compréhension profonde qu'il
vit aujourd'hui et qu'il continue à guider son Église
et son peuple par l'intermédiaire de son Esprit. Nous nous
réjouissons de savoir que le Christ vit et nous sommes
humblement conscients des miracles qu'il continue à accomplir
aujourd'hui dans la vie de ceux qui ont foi en lui. C'est la raison
pour laquelle nous avons choisi de mettre moins l'accent sur un
symbole qui peut être interprété principalement
comme une représentation de sa mort.
Mener
une vie centrée sur le Christ
Nous
croyons que la seule façon de nous préparer à
relever les défis et à résister aux tentations
qui prévalent dans notre monde actuel est de centrer notre
attention sur le Saveur et bâtir notre vie sur la fondation
sûre que l'Expiation et l'Évangile nous offrent.
Un
prophète du Livre de Mormon nommé Néphi l'a
expliqué de la façon suivante :
«
C'est pourquoi, vous devez marcher résolument, avec constance
dans le Christ, ayant une espérance d'une pureté
parfaite et l'amour de Dieu et de tous les hommes ; c'est
pourquoi, si vous marchez résolument, vous faisant un festin
de la parole du Christ, et persévérez jusqu'à la
fin, voici, ainsi dit le Père : Vous aurez la vie
éternelle.
«
Et maintenant… tel est le chemin ; et il n'y a aucun
autre chemin ni aucun autre nom donné sous le ciel par lequel
l'homme puisse être sauvé dans le royaume de Dieu. »
(2 Néphi 31:20-21)
C'est
pour cette raison que notre croyance au Christ n'est pas passive.
Nous croyons que lui et notre Père céleste continuent,
aujourd'hui encore, à guider l'humanité par inspiration
et révélation. Les dirigeants de l'Église de
Jésus-Christ des saints des derniers jours servent sous sa
direction divine, exactement comme les premiers apôtres et les
prophètes lorsque son Église était pleinement
établie sur la terre. Notre foi est active et vibrante,
dévolue à servir le Seigneur et à faire ce qu'il
ferait s'il était parmi nous. Lorsque nous faisons sa volonté,
nous ressentons son esprit, une présence apaisante,
réconfortante qui réchauffe notre âme et nous
donne le courage et la foi de nous rapprocher encore plus de lui. En
nous rapprochant de lui, nous apprenons à l'aimer et à
aimer notre Père éternel et nous ressentons le désir
de lui manifester notre amour en gardant ses commandements ; ce
qui nous aide à devenir plus semblables à lui.
Centrés
sur le Prince de la paix
Ce
n'est pas que nous puissions espérer être exactement
comme Jésus mais en nous engageant envers lui,
spirituellement, physiquement, émotionnellement, il nous bénit
de ses conseils aimants. À partir de ce moment-là,
chaque décision que nous prenons en est affectée, parce
qu'il y a certaines choses qu'un homme ou une femme de Dieu ne font
tout simplement pas. Nos actions sont plus disciplinées, nos
relations avec les autres plus justes ; même notre langage
est plus pur lorsque nous menons une vie centrée sur
Jésus-Christ et ses enseignements. En un mot, une fois que
l'esprit du Christ est entré dans notre cœur et dans
notre âme, nous ne sommes plus jamais les mêmes.
Cela
ne signifie pas que nous soyons soudain devenus parfaits. Nous en
sommes tous bien loin et c'est la raison pour laquelle nous sommes si
reconnaissants pour le don de la repentance par la foi au Christ.
Cela signifie simplement que nous essayons continuellement de vivre à
la hauteur de notre responsabilité de vrais disciples du
Christ, non pas parce que nous le craignons, lui ou notre Père
céleste, mais parce que nous les aimons et voulons les servir.
Ce
qu’il y a de plus beau lorsque nous menons une vie centrée
sur le Christ, ce sont les sentiments qui enrichissent notre vie
intérieure. C'est difficile d'avoir une attitude négative
si notre vie est centrée sur le Prince de la paix. Les
problèmes existent tout de même, nous en avons tous.
Mais la foi au Seigneur Jésus-Christ a le pouvoir de changer
les choses dans l’univers et dans notre vie personnelle. C'est
une force qui peut provoquer des miracles. C'est une source de force
intérieure qui amène l'estime de soi, la paix de
l'esprit, la satisfaction et le courage d'affronter les difficultés.
J'ai vu des mariages sauvés, des familles fortifiées,
des tragédies surmontées, des carrières
dynamisées et la volonté de continuer à vivre
fortifiée lorsque les gens s'humilient devant le Seigneur et
acceptent sa volonté. Les peines, les tragédies, les
situations traumatisantes en tous genres peuvent être
surmontées lorsque les principes de l'Évangile de
Jésus-Christ sont compris et appliqués.
Plus
rien ne va dans la vie, jusqu'à ce que…
Prenez
Jeff et Kimberly, par exemple, deux jeunes gens admirables,
séduisants, intelligents, d’apparence distinguée.
Tous ceux qui les connaissaient pensaient que leur mariage serait une
idylle. Et cela a été le cas, pendant quelques mois.
Ensuite, ils ont commencé à s'éloigner l'un de
l'autre, Jeff, de plus en plus concentré sur ses études
et sur ses activités sportives et Kimberly, absorbée
par son travail. Ils avaient peu d’affinités, rien ne
les unissait en esprit ou en matière d'objectifs communs, si
bien que lorsque le premier anniversaire de leur mariage a sonné,
tous deux considéraient leur mariage comme une erreur
malencontreuse dont ils souhaitaient se libérer.
Moins
de deux ans plus tard, cependant, leur mariage était solide et
heureux. Leur secret ? Ils ont trouvé leur point commun
dans le Christ.
«
Nous avions essayé tout ce qui nous passait par la tête,
» raconte Kimberly. « Rien ne semblait fonctionner
jusqu'à ce que nous décidions de retourner à
l'Église. C'est là que nous avons commencé à
ressentir une soif spirituelle familière qui nous a liés
l’un à l’autre alors que nous cherchions à
faire la volonté de Dieu dans notre vie. Lorsque nous avons
recommencé à nous agenouiller ensemble, en prière,
pour demander à notre Père céleste de nous bénir
et de nous aider, notre perception des choses s’est clarifiée
et notre amour et notre respect mutuels se sont renforcés ».
De
même, Steven avait du mal à mettre les choses en
perspective mais son problème était encore plus
prononcé. Troublé et embrouillé par les
philosophies contradictoires des années soixante, Steven
s'était retrouvé au milieu des années
soixante-dix à errer à travers l'Amérique, en
quête d'un sens et d'une direction à donner à sa
vie. Il déambulait dans San Diego quand il a rencontré
deux missionnaires mormons.
«
Eh ! a-t-il crié tandis qu'ils le dépassaient en
pédalant, dans un quartier résidentiel tranquille.
Est-ce que vous avez quelque chose d'intéressant à
vendre, les gars ? »
Les
missionnaires l'ont regardé, et, pour être tout à
fait honnête, ont été tentés de poursuivre
leur route et d'ignorer sa question. Si quelqu'un ne ressemblait pas
à un candidat potentiel pour leur message, c'était bien
Steven. Il portait un jean usé, un T-shirt, des claquettes,
une casquette militaire par dessus une masse de cheveux longs et une
barbe hirsute. Il avait le visage et les mains sales et une cigarette
éteinte menaçait de tomber de ses lèvres.
Les
missionnaires se sont regardés, ont regardé Steven, se
sont regardés de nouveau.
«
Nous ne vendons rien, a dit l'un des missionnaires avec un haussement
d'épaule et un sourire. Ce que nous avons, nous le donnons
gratuitement ».
«
D'accord, a dit Steven. Je prends ce que vous avez à donner ».
Les
missionnaires ont ri, Steven a ri et ils ont commencé à
parler. Dans le courant de la conversation, les missionnaires ont
ressenti la profondeur de la recherche spirituelle de Steven. Il les
a invités dans son petit appartement en désordre où
ils ont commencé à l'enseigner au sujet de Jésus-Christ
et de son rôle suprême dans le plan éternel de
Dieu pour ses enfants. Au bout de deux heures de discussion, les
missionnaires ont fixé un autre rendez-vous avec Steven pour
le lendemain.
Les
missionnaires n'auraient pas été surpris de ne pas
trouver Steven chez lui à l'heure convenue. Mais il était
là. Quelque chose avait changé. Ses yeux brillaient et
lui et son appartement étaient propres.
«
Juste après votre départ hier, j'ai pris une douche,
j’ai nettoyé mon appartement et ai jeté mes
boissons alcoolisées, a annoncé Steven. Il me semblait
que c'était la bonne chose à faire ».
Les
missionnaires étaient sidérés, mais pas autant
que le jour suivant, quand à l'occasion de leur troisième
rencontre, ils ont trouvé Steven, les cheveux coupés et
la barbe taillée.
À
nouveau, il a expliqué : « il m'a semblé que
c'était la bonne chose à faire ».
Il
en a été de même pour l'achat de nouveaux
vêtements, pour trouver un emploi, pour se séparer de
certains groupes d'amis. Chaque jour, les missionnaires arrivaient
pour apprendre que Steven avait opéré des changements
significatifs dans son mode de vie. Les missionnaires l'enseignaient
au sujet de Jésus-Christ et de son Évangile mais ne lui
avaient encore jamais demandé de changer quoi que ce soit.
Steven a fait ces changements sans l’ombre d’une
hésitation, de son plein gré et intégralement,
parce que l'esprit du Christ faisait une différence en lui et
donc dans sa vie. Aujourd'hui, ce vagabond spirituel est un homme
dévoué à sa famille, ayant réussi
professionnellement et un disciple fidèle du Seigneur
Jésus-Christ.
Aller
au Christ
Dans
l'un des récits scripturaires rapporté dans le Livre de
Mormon, un grand dirigeant spirituel nommé Hélaman
conseille à ses fils de se souvenir « que c'est sur le
roc de notre Rédempteur, qui est le Christ, le Fils de Dieu,
que vous devez bâtir votre fondation ; afin que lorsque le
diable enverra ses vents puissants, oui, ses traits dans le
tourbillon, oui, lorsque toute sa grêle et sa puissante tempête
s'abattront sur vous, cela n'ait aucun pouvoir sur vous, pour vous
entraîner en bas jusqu'au gouffre de misère et de
malheur sans fin, à cause du roc sur lequel vous êtes
bâtis, qui est une fondation sûre, une fondation telle
que si les hommes construisent sur elle, ils ne peuvent tomber ».
(Hélaman 5:12)
Mon
grand-père comprenait ce concept. Bien qu'il soit mort quand
j'avais juste dix ans, Melvin J. Ballard a eu une profonde influence
dans ma vie. Aussi loin que je me souvienne, j'ai entendu ma famille
parler de son amour pour le Seigneur et de son dévouement
indéfectible à l'Église. Il a passé sa
vie à bâtir sur la « fondation sûre »
dont parle Hélaman et je ne crois pas que le moindre «
trait dans le tourbillon » ait réussi à entamer
sa foi et son témoignage. En fait, ma quête personnelle
pour connaître le Sauveur a été motivée en
grande partie par le récit qu'a fait mon grand-père
d'une de ses expériences les plus sacrées.
Alors
qu'il était missionnaire auprès des Indiens d'Amérique,
dans le nord-ouest des États-Unis, mon grand-père a dû
faire face à d'incroyables défis. L'Église
rencontrait là-bas des problèmes apparemment
insurmontables sans précédent et mon grand-père
a passé littéralement des heures à genoux à
rechercher l'inspiration. Pendant cette période sombre et
totalement désespérée, mon grand-père a
reçu, pour employer ses termes, « une manifestation
merveilleuse et une impression qui ne m’a jamais quitté
».
Un
témoignage qu'il vit
«
Il m'a été dit qu'un grand privilège
m'attendait, a-t-il écrit. J'ai été conduit dans
une pièce où j'ai appris que je devais rencontrer
quelqu'un. En entrant dans la pièce, j'ai vu, assis sur une
estrade, l'être le plus glorieux qu'il m'ait été
donné de contempler et on m'a fait avancer pour me présenter
à lui. Lorsque je me suis approché, il a souri, m'a
appelé par mon nom et a tendu les mains vers moi. Même
si je vis un million d'années, jamais je ne pourrai oublier ce
sourire.
«
Il a mis ses bras autour de moi, m'a embrassé, m'a serré
contre lui et m'a béni jusqu'à ce que mon être
entier soit au comble du bonheur. Quand il a eu fini, je suis tombé
à ses pieds, et là j'ai vu la marque des clous ;
en les embrassant, une joie profonde engouffrait mon être tout
entier, j'avais l'impression d'être déjà aux
cieux.
«
Le sentiment de mon cœur à ce moment-là était
le suivant : Oh ! Si je pouvais vivre dignement, même
si cela prend quatre-vingts ans, pour qu'à la fin de ma vie,
je puisse entrer en sa présence et ressentir la même
chose que maintenant. Pour cela je donnerais tout ce que je suis et
tout ce que je peux espérer être ! »
Mon
grand-père a conclu : « tout comme je sais que je
vis, je sais qu’il vit. C'est mon témoignage. »
(Melvin J. Ballard - Crusader for Righteousness, Salt Lake City:
Bookcraft, 1966)
Cette
expérience a insufflé à mon grand-père
tout le réconfort, la détermination et l'énergie
spirituelle dont il avait besoin pour faire face aux problèmes
qu'il rencontrait en mission. En fait, le lendemain de cette
manifestation, il est allé rendre visite à un riche
marchand avec W. Leo Isgren, un de ses collègues, à
Helena, Montana. Bien des années plus tard, W. Leo Isgren m'a
raconté comment lui et mon grand-père étaient
ensemble devant un portrait grandeur nature de Jésus-Christ,
disposé bien en évidence au domicile du marchand. Au
bout d'un instant, mon grand-père s'est tourné vers
Isgren.
«
Non, ce n'est pas lui, a dit mon grand-père. L'artiste l'a
assez bien représenté mais ce n'est pas lui ».
«
Les sentiments que j'éprouvais étaient tellement sacrés
que je n'ai rien pu dire, a continué Isgren. Après que
nous sommes partis vers notre rendez-vous suivant, Ballard m'a arrêté
et m'a dit : ' Frère Isgren, je suppose que vous avez été
surpris par mes propos au sujet du Sauveur du monde '. Je lui ai dit
que oui, en effet, même beaucoup. Et là, en chemin, il
m'a raconté son expérience de la veille ».
Bien
que nous n'ayons pas tous des expériences de la même
envergure ou de la même intensité, l’essence de
notre service dans l'Église de Jésus-Christ des saints
des derniers jours est d'inviter tout le monde à « venir
au Christ » afin qu'il puisse accomplir des miracles dans leur
vie, à sa façon. Pour certains, ce miracle produira un
changement significatif. Pour d'autres, ce sera simplement un nouvel
objectif, une nouvelle compréhension, dans une vie déjà
ancrée dans la foi. Mais pour tous, cela signifiera la paix,
la joie, un bonheur indescriptible lorsque le Maître touche le
cœur et l'âme de son amour. C'est ce que mon grand-père
Ballard a éprouvé après la manifestation
extraordinaire qu'il a reçue et c'est ce que j'ai éprouvé
de façon beaucoup plus simple et tranquille au bord de la
rivière Trent à Nottingham, en Angleterre.
Ce
témoignage m'a accompagné depuis. Il m'a soutenu dans
mes difficultés, m'a réconforté dans les moments
de détresse, m'a indiqué clairement la marche à
suivre quand j'étais troublé ou découragé.
Au cours de mon apostolat, j'ai eu de nombreuses expériences
spirituelles qui confirment et me donnent une connaissance
personnelle qu'il est bien le Sauveur et le Rédempteur des
enfants de Dieu. Parce que je sais que Jésus-Christ vit et
qu'il m'aime, je trouve le courage de me repentir et d'essayer d'être
ce qu'il veut que je sois. Je sais que cette connaissance peut
produire les mêmes résultats pour vous, si vous le
voulez, maintenant et à jamais.
CHAPITRE
DEUX : L’APOSTASIE
«
Président, devinez quoi ! »
La
voix au téléphone m'est familière et le ton est
exubérant. C'est l'un des missionnaires de la mission que je
préside, celle de Toronto, Ontario, Canada. J'ai appris à
aimer chacun de ces hommes et femmes dévoués, engagés
à servir le Seigneur comme missionnaires (pendant la durée
de leur service, nous les appelons « elders » et «
sœurs »), mais j'ai aussi appris à recevoir des
nouvelles inattendues, surtout de la part de ces jeunes hommes et de
ces jeunes femmes pleins d’enthousiasme.
Je
réponds avec un peu d'appréhension : « Je ne
devine pas, Elder, j'ai eu tellement de surprises depuis que je suis
arrivé ici que je n'essaierai même pas de deviner ».
Il
s'éclaircit la voix et m’annonce : « Avec mon
collègue nous avons obtenu un rendez-vous pour que vous
preniez la parole à la faculté de théologie de
l'université de Toronto ! »
Au
son de sa voix, il est évident que mon jeune ami s'attend à
ce que j'accueille cette nouvelle avec l'enthousiasme que l'on
réserve généralement aux exploits sportifs. Mon
expérience m'a appris cependant à brider mon ardeur
dans ce genre de circonstance.
«
Eh bien, c'est très intéressant, mais en quoi cela
consiste-t-il exactement ? »
Il
se tait un instant et je l'entends murmurer anxieusement quelques
propos à son compagnon missionnaire. « Nous n'en sommes
pas très sûrs, répond-il d'un ton un peu moins
convaincu. Nous pensons que cela signifie que vous allez pouvoir
enseigner à un groupe de dirigeants d'autres religions que
notre Église est celle qui détient la vérité !
»
Je
ne peux m'empêcher de lâcher un petit rire, mais pas
seulement à cause de sa certitude innocente. Notre
conversation vient de réveiller un souvenir vieux de
vingt-sept ans ; je me rappelle avoir organisé le même
genre d’aubaine « providentielle » pour mon
président de mission en Angleterre. L’idée de lui
apporter la même réponse que mon président de
mission me traverse l’esprit un instant ; il m'avait
confié la tâche de participer personnellement au
rendez-vous que je lui avais fixé et de m’adresser à
la société de débats contradictoires des Comtés
des Midlands à Nottingham.
Pourtant,
la perspective de partager mes croyances avec un groupe d'hommes
d'Église attise ma curiosité ; je choisis donc
d'accepter l'invitation. Le jour convenu, je me rends à la
faculté de Théologie de Toronto où je rencontre
environ quarante-cinq dirigeants religieux assis autour d'une grande
table. Je dispose de trois quarts d’heure pour exposer les
croyances de base de l'Église et mes auditeurs sont ensuite
libres de me poser des questions.
Le
premier commentaire m’est soumis tel un défi : «
M. Ballard, si vous pouviez déposer sur cette table les
plaques d'or à partir desquelles le Livre de Mormon a été
traduit, pour que nous puissions tous les manipuler, alors nous
saurions que vous nous dites la vérité ».
Je
le regarde dans les yeux et je réponds : « Vous
êtes un homme d'Église et vous savez que jamais la
vérité n'entre dans le cœur d'un homme, si ce
n'est par le Saint-Esprit. Vous pourriez tenir les plaques d'or entre
vos mains et ne pas en savoir davantage sur la véracité
de cette Église. Puis-je vous demander si vous avez déjà
lu le Livre de Mormon ? »
Il
répond que non.
Je
réplique : « Ne croyez-vous pas qu'il serait sage
de lire le Livre de Mormon et ensuite de méditer et prier pour
demander à Dieu si le Livre de Mormon est vrai ? »
La
seconde question est posée par un pasteur protestant : «
M. Ballard, êtes-vous en train de nous dire qu'à moins
d'être baptisés dans l'Église mormone, nous ne
pouvons espérer obtenir le salut ? »
C'est
une question délicate à laquelle répondre, face
à quarante-cinq dirigeants de diverses confessions de foi mais
l'Esprit du Seigneur agit rapidement pour m'aider à formuler
une réponse.
«
Eh bien, la manière la plus prudente de répondre à
cette question serait de dire que nous sommes reconnaissants qu'un
Père céleste aimant soit celui qui décidera des
personnes qu'il admettra dans son royaume et nous en tenir à
cela » dis-je. « Mais ce n'est pas vraiment la réponse
à votre question, n'est-ce pas ? »
L'homme
convient que sa question est plus profonde.
Je
continue : « Voyons si je peux en venir au cœur de
votre question de cette façon. Nous croyons que toute personne
qui le désire sincèrement peut parvenir à la
vérité et nous croyons qu'il y a de nombreuses
personnes sincères et merveilleuses dans toutes les Églises.
Je dois cependant ajouter, avec tout le respect que je vous dois, que
l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours
est la seule à enseigner la plénitude de l'Évangile.
Nous ne croyons donc pas que le clergé de toute autre religion
possède la pleine autorité de Dieu pour agir en son nom
et baptiser ou accomplir quelque autre ordonnance sacrée. Nous
aimons et considérons toute l’humanité comme nos
frères et sœurs et nous croyons que nous sommes tous les
enfants d'esprit du même Père céleste mais il
serait inconvenant de ma part si je ne vous disais pas que quelle que
soit l'autorité ecclésiastique que vous détenez,
elle est incomplète ».
Un
lourd silence pèse dans la salle. Je ne m'attends pas à
ce qu'un tel auditoire puisse apprécier ma réponse mais
un autre propos de ma part serait malhonnête. Comprenez-moi
bien, je suis sensible aux choses merveilleuses qu’accomplissent
les autres serviteurs érudits et engagés appartenant
aux différents mouvements religieux de par le monde. Ce sont
des hommes et des femmes nobles qui consacrent leur vie à leur
foi et le monde ne s'en porte que mieux. Ils réconfortent les
malades, apaisent les gens troublés et redonnent espoir à
ceux qui sont découragés et abattus. Je suis convaincu
que Dieu œuvre par leur intermédiaire pour bénir
ses enfants de façon significative.
L'ordre
règne cependant dans le royaume de Dieu, un ordre qui ne peut
être administré que par l'autorité de la prêtrise
dûment reconnue par notre Père céleste. Et pour
autant que j'admire et apprécie le service des différents
officiants religieux à travers le monde, j’affirme avec
la même assurance aujourd’hui que je l'ai fait devant ces
hommes d'Église canadiens que la plénitude de
l’autorité de Dieu ne se trouve que dans l'Église
de Jésus-Christ des saints des derniers jours.
L'autorité
de la prêtrise a été perdue pendant des siècles
Je
me rends compte que cette déclaration est audacieuse, au
regard de toutes les autres organisations religieuses qui proclament
détenir la même autorité ; et beaucoup de
ces organisations existent depuis bien plus longtemps que notre
Église. Comment pouvons-nous affirmer détenir la
plénitude de l’autorité de notre Père
céleste quand d'autres ont un parcours ecclésiastique
qui traverse le Moyen Âge pour remonter jusqu'au Christ
lui-même ? C'est très simple, l'Église de
Jésus-Christ des saints des derniers jours enseigne que
l'autorité de Dieu a été retirée de la
terre pendant des siècles, après le ministère
terrestre du Seigneur Jésus-Christ et de ses apôtres et
qu'elle ne fut pas rétablie avant d’être conférée
à un prophète du XIXe siècle nommé Joseph
Smith lors d’une manifestation merveilleuse.
Nous
reparlerons du rétablissement de l'Évangile plus tard.
Nous devons d'abord répondre à la question
essentielle : est-il réellement nécessaire que
l'autorité de Dieu soit rétablie ? Après
tout, si l'Église que le Christ a organisée et
l’autorité de la prêtrise qui l’accompagnait
avaient survécu à travers les siècles, les
affirmations de Joseph Smith n’auraient aucun fondement.
Certaines
personnes sont surprises d'apprendre que Jésus-Christ a
réellement organisé une Église pendant les
brèves années de sa vie terrestre. Les évidences
scripturaires sur le sujet sont pourtant abondantes. Le Nouveau
Testament explique que le Seigneur a organisé un collège
de douze apôtres, leur a imposé les mains et conféré
l'autorité d'agir en son nom.
L'apôtre
Paul a enseigné que le Christ « a donné les uns
comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres
comme évangélistes, les autres comme pasteurs et
docteurs, pour le perfectionnement des saints en vue de l'œuvre
du ministère et de l'édification du corps du Christ,
jusqu'à ce que nous soyons tous parvenus à l'unité
de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l'état
d'homme fait, à la mesure de la stature parfaite de Christ,
afin que nous ne soyons plus des enfants, flottants et emportés
à tout vent de doctrine, par la tromperie des hommes, par leur
ruse dans les moyens de séduction. » (Éphésiens
4:11-14)
Il
est de notoriété publique qu'après la mort, la
résurrection et l'ascension du Christ, Pierre devient le chef
des apôtres ou président de l'Église du Seigneur.
Ce n’était pas tâche facile à l'époque.
En plus des défis liés aux persécutions et aux
tourments endurés par les premiers chrétiens, Pierre et
ses frères avaient des difficultés à maintenir
l'uniformité dans l'Église et dans ses enseignements
doctrinaux. Ils voyageaient beaucoup et s'écrivaient souvent
pour s'exposer mutuellement les problèmes qu'ils rencontraient
mais l'information circulait si lentement, les voyages étaient
si laborieux et l'Église et ses enseignements si nouveaux,
qu'il était difficile d'empêcher la fausse doctrine et
les faux enseignements de s'enraciner profondément.
«
Je m'étonne que vous vous détourniez si promptement de
celui qui vous a appelés par la grâce de Christ, pour
passer à un autre Évangile, écrit Paul aux
Églises de Galatie. Non pas qu'il y ait un autre Évangile,
mais il y a des gens qui vous troublent, et qui veulent renverser
l'Évangile de Christ.
«
Mais, quand nous-mêmes, quand un ange du ciel annoncerait un
autre Évangile que celui que nous avons prêché,
qu'il soit anathème !
«
Nous l'avons dit précédemment, et je le répète
à cette heure : si quelqu'un vous annonce un autre
Évangile, que celui que vous avez reçu, qu'il soit
anathème !
«
Et maintenant, est-ce la faveur des hommes que je désire, ou
celle de Dieu ? Est-ce que je cherche à plaire aux
hommes ? Si je plaisais encore aux hommes, je ne serais pas
serviteur de Christ. » (Galates 1:6-10)
Les
Écritures sous-entendent que bien que les premiers apôtres
travaillent avec zèle pour conserver l'Église que
Jésus-Christ a confiée à leurs soins, ils savent
que par la suite leurs efforts seront anéantis. Paul écrit
aux chrétiens Thessaloniciens qui attendent avec anxiété
la seconde venue du Christ, qu'il faut que « l'apostasie soit
arrivée auparavant, et qu'on ait vu paraître l'homme du
péché, le fils de la perdition. » (2
Thessaloniciens 2:3) Il avertit aussi Timothée « qu’il
viendra un temps où les hommes ne supporteront pas la saine
doctrine ; mais ayant la démangeaison d'entendre des
choses agréables, ils se donneront une foule de docteurs selon
leurs propres désirs, détourneront l'oreille de la
vérité, et se tourneront vers les fables. » (2
Timothée 4:3-4) Pierre annonce une apostasie en parlant d’un
« temps de rafraîchissement » qui doit avoir lieu
avant que Dieu ne renvoie Jésus-Christ, « celui qui vous
a été destiné, que le ciel doit recevoir
jusqu'au temps du rétablissement de toutes choses, dont Dieu a
parlé anciennement par la bouche de ses saints prophètes.
» (Actes 3:20-21)
La
prêtrise est l'autorité de Dieu sur la terre
Pierre
est finalement tué par ses ennemis. On suppose qu'il est
martyrisé entre 60 et 70 ans apr. J.-C. À la mort de
Pierre, les apôtres restants et leurs fidèles disciples
luttent pour survivre face à une oppression terrifiante. À
leur mérite éternel, la chrétienté est
préservée et à la fin du IIe siècle apr.
J.-C., elle est une puissance qu'on ne peut ignorer. Linus, Cletus,
Clément et d'autres évêques de Rome jouent un
rôle dans la pérennisation de la chrétienté.
Sans ces saints fidèles, la bonne nouvelle du ministère
du Christ aurait été entièrement perdue.
Certains
croient que le successeur de Pierre comme président de
l'Église que le Christ a organisée est Linus puis qu'en
79 apr. J.-C., Cletus succède à Linus et qu'ensuite
Clément devient l'évêque de Rome en 90 apr. J.-C.
et le successeur de Pierre.
La
question reste à savoir si les pouvoirs apostoliques sont
transmis de Pierre à Linus.
Il
est important de comprendre que tous les apôtres originels ne
sont pas morts à ce moment-là. Jean le Bien-Aimé,
par exemple, est exilé sur l'île de Patmos, d'où
il écrit le livre de l'Apocalypse, livre inclus dans toutes
les bibles chrétiennes. Ceci soulève une question
intéressante et cruciale : si Linus est à la tête
de l'Église, en tant que successeur de Pierre, pourquoi le
livre de l'Apocalypse ne lui est-il pas révélé ?
Pourquoi est-ce Jean, un apôtre exilé, qui reçoit
cette révélation ?
La
réponse est claire. La révélation est parvenue à
Jean parce que Jean est le dernier apôtre survivant, le dernier
homme à détenir les clés et l'autorité de
l'apostolat telles que le Sauveur les a données. Quand Dieu
veut s'adresser à l'Église, il le fait par
l'intermédiaire de son apôtre Jean, sur l'île de
Patmos. Nous ne croyons pas que le Seigneur le court-circuiterait
pour parler à l'Église alors qu’il détient
le pouvoir apostolique.
Aussi
importants qu'aient pu être les services rendus par Linus,
Cletus et Clément, aucune évidence ne laisse à
penser qu’ils travaillèrent sous la forme d’un
Collège des douze apôtres, entité administrative
que le Seigneur a placée à la tête de l'Église
primitive qu'il a organisée lui-même. Sans l'autorité
et les directives du Collège des douze apôtres, les
hommes commencèrent à se tourner vers d'autres sources
pour comprendre la doctrine et beaucoup de vérités
claires et précieuses furent perdues.
L'Histoire
raconte, par exemple, qu'un grand concile se tint en 325 apr. J.-C. à
Nicée en Bithynie, Asie mineure. À cette époque,
la chrétienté a émergé des sombres
cachots de Rome pour devenir la religion d'État de l'Empire
romain. Cependant, des problèmes persistent, principalement
celui de l'incapacité des chrétiens à se mettre
d'accord sur des points de doctrine fondamentaux. Les conflits
engendrés par ces disputes dogmatiques sont tels que
l'empereur Constantin rassemble un groupe d'évêques
chrétiens pour officialiser la doctrine de l'Église, et
par là même, permettre une meilleure cohésion
politique dans l'Empire.
Ce
n'est pas simple. Les opinions sur des sujets fondamentaux tels que
la nature de Dieu divergent grandement. Le débat est animé
et chaotique. Le concile définit Dieu comme un esprit au
pouvoir universel et cependant suffisamment petit pour demeurer dans
notre cœur. Ce concile donne naissance au credo de Nicée.
Les décisions sont prises à la majorité et les
factions en désaccord se scindent et forment de nouvelles
Églises. Des conciles doctrinaux similaires auront lieu en
Chalcédoine (451 apr. J.-C.), à Nicée (787 apr.
J.-C.) et Trente (1545 apr. J.-C.), provoquant à chaque fois
de nouvelles divisions. La belle simplicité de l'Évangile
du Christ est attaquée par un ennemi beaucoup plus dévastateur
que les tortures et les croix de la Rome antique : les méandres
philosophiques d'hommes instruits mais sans inspiration, ce qui donne
naissance à une doctrine reposant davantage sur les courants
d’idées populaires que sur la révélation.
Il
n'est donc pas étonnant que la période de mille ans,
connue sous le nom de Moyen Âge, ne soit pas un temps idyllique
pour la chrétienté. Le nom du Seigneur est invoqué
dans d'horribles campagnes en tout genre, allant des Croisades
jusqu'à l'Inquisition, et semant dans leur sanglant sillage la
mort, la persécution et la destruction. Des dirigeants zélés,
absolument déterminés à voir « tout genou
fléchir » d'une manière ou d'une autre, n’ont
aucune compréhension du message central du Christ sur la foi,
l'espérance, la charité et la tolérance.
Bien
qu'il y ait encore des chrétiens qui croient fondamentalement
au message du Christ, au fil des années, la doctrine est
déformée et l'autorité d'agir au nom de Dieu, ou
en d'autres termes la prêtrise, disparaît de la terre. Au
bout d'un certain nombre d'années, les apôtres qui
avaient reçu la prêtrise, la responsabilité
spirituelle et l'ordination à l’époque du Christ
disparaissent tour à tour, emportant avec eux l’autorité
de la prêtrise. L'Église organisée par le Christ
se désintègre peu à peu et la plénitude
de l'Évangile est perdue.
C'est
bel et bien l'Âge des Ténèbres. La lumière
de la plénitude de l'Évangile de Jésus-Christ et
l'autorité de sa sainte prêtrise sont perdues.
La
Réforme
En
1517, l'esprit du Christ touche un moine catholique vivant en
Allemagne. Martin Luther faisait partie d'un nombre croissant
d'ecclésiastiques réfléchis qui sont troublés
par les différences qu'ils constatent entre l'Évangile
tel qu'il est enseigné par le Christ et leur Église.
Luther crée une grande controverse lorsqu'il affiche
publiquement sur la porte de son église une liste de points
qu’il juge nécessaire de reconsidérer, voire de
réformer.
Bien
que, presqu'un siècle auparavant, John Wycliffe et d'autres
théologiens aient élevé leur voix pour un retour
aux principes chrétiens du Nouveau Testament, c'est Luther qui
lance le mouvement protestant. Il faut cependant noter que ce sont
ses disciples, et non Luther lui-même, qui organisent
concrètement l'Église Luthérienne. Peu de temps
après, d'autres visionnaires, comme Jean Calvin, Huldrych
Zwingli, John Wesley et John Smith suivent cette tendance. Ces hommes
créent des mouvements religieux qui sont la fondation d'une
nouvelle théologie, tout en maintenant certains aspects de la
tradition catholique dont ils sont issus.
Des
réformateurs inspirés
Pour
moi, ces grands réformateurs ont été inspirés
de Dieu. Ils ont aidé à préparer le monde au
rétablissement de la plénitude de l'Évangile par
le prophète Joseph Smith en 1820 en créant un contexte
religieux plus favorable aux divergences d'opinion. Je doute fort que
l'Évangile de Jésus-Christ ait pu être rétabli,
ne serait-ce qu'un siècle plus tôt, en raison de
l’intolérance qui régnait dans le monde. Et je
vous laisse imaginer ce qui se serait produit à l'époque
de l'inquisition si quelqu’un d’étranger à
l’Église dominante avait proclamé recevoir une
révélation de Dieu !
C'est
pour cette raison que je crois que les réformateurs ont joué
un rôle important pour préparer le monde au
Rétablissement. Les premiers explorateurs et colonisateurs de
l'Amérique, les fondateurs de la constitution des États-Unis
ont aussi fait leur part. Dieu avait besoin d'un contexte permettant
ce rétablissement théologique, ainsi qu’une scène
politique autorisant les gens à partager leurs idées et
parler de leurs croyances sans crainte d'être persécutés
ou mis à mort. Ce contexte a été créé
sur le continent américain, grâce à ces
réformateurs, explorateurs, patriotes, si bien qu'au début
des années 1800 l'Amérique abonde de ferveur religieuse
et d'enthousiasme. Les prédicateurs se disputent le cœur
et l'âme de congrégations entières. Les villes,
les villages, et même les familles sont divisés par
leurs diverses alliances religieuses. À aucun autre moment
dans l'histoire du monde, le chercheur sincère de la vérité
n'a eu plus de choix en terme d’Églises.
Le
monde est alors mûr pour le « rétablissement de
toutes choses » dont Pierre a parlé et Dieu lui-même
« par la bouche de ses saints prophètes. » (Actes
3:20-21)
À
cause de l'apostasie, il était nécessaire que la
prêtrise, l'autorité et le pouvoir d'agir au nom de Dieu
soient rétablis sur la terre.
CHAPITRE
TROIS : LE RÉTABLISSEMENT
En
1820, la ferveur religieuse bat son plein dans la campagne
américaine. C'est comme si la réforme protestante qui
s'est épanouie en Europe plusieurs siècles auparavant
arrivait enfin à maturité à Palmyra, un village
tranquille du nord de l'État de New-York. Les clergés
des différentes dénominations rivalisent pour la
loyauté des fidèles. Les membres défendent avec
zèle leurs préférences religieuses personnelles.
Des prédicateurs itinérants tiennent des réunions
en plein air, aux abords des villes, chacun avec un message et un
style qui lui est propre.
Pour
la famille de Joseph et Lucy Mack Smith, une telle agitation
religieuse est pour le moins intrigante. Leurs racines familiales
sont profondément enracinées dans l'histoire
spirituelle de l'Amérique. En 1638, Robert Smith quitte
l'Angleterre en quête de liberté religieuse promise dans
l'Amérique coloniale. Plus d'un siècle plus tard, son
petit-fils, Samuel Smith fils, lutte en qualité de capitaine
dans l'armée révolutionnaire de George Washington pour
préserver entre autres choses, cette liberté. L'un des
soldats du capitaine Smith est son fils Asaël qui écrira
dans son journal : « Il a été donné à
mon âme de savoir que l'un de mes descendants serait à
l'origine d'une œuvre qui révolutionnerait le monde de
la pensée religieuse. » (George Albert Smith, History of
George Albert Smith, Historical Department of The Church of Jesus
Christ of Latter-day Saints, Salt Lake City, Utah)
À
quelle Église se joindre ?
Le
fils d’Asaël, Joseph, connaît très bien son
riche héritage spirituel. Lui et sa femme, Lucy, sont
profondément dévoués à Dieu et leurs
enfants sont éduqués selon les principes de la foi et
de la justice. Malgré cela, la famille est à l’image
des divisions entre les différentes Églises de Palmyra.
La mère et trois de ses enfants, Hyrum, Samuel et Sophronia,
sont membres de l'Église presbytérienne, tandis que le
père et son fils aîné Alvin sont affiliés
aux méthodistes. Nul ne sait si ces divergences créent
des tensions dans la famille, mais il semble plausible que la
situation soit, de temps à autre, le sujet de discussions
animées parmi les membres de la famille.
Lorsque
l'heure du baptême sonne pour le fils de quatorze ans de Joseph
et Lucy, Joseph Smith fils, il doit décider à quelle
Église se joindre et pour ce faire étudie avec soin
chacune d’elles. Garçon sérieux et attentif, à
la nature spirituelle profonde, il écoute les différents
prêtres et fait de son mieux pour trouver la vérité.
Au début, il est tenté de suivre son père et
Alvin dans l'Église méthodiste mais en entendant le
prêtre presbytérien attaquer les méthodistes, sa
foi en eux chancelle. Ensuite, le pasteur baptiste le convainc que le
prêtre presbytérien est dans l'erreur puis le
prédicateur itinérant lui rend visite et le persuade
que tous sont dans l'erreur, sauf lui.
Imaginez
la famille Smith installée dans la salle à manger,
après une dure journée de labeur. La mère est
assise à un bout de la table, le père à l'autre
et les enfants entre les deux. Comme c'est souvent le cas, la
conversation s'oriente vers le sujet de la religion. Dans notre
discussion imaginaire, le jeune Joseph indique qu'il souhaite être
baptisé mais qu'il ne sait pas encore par qui.
«
Jésus a été baptisé, dit Joseph, donc je
dois aussi être baptisé. Le pasteur de maman m'a invité
à être baptisé dans son Église mais celui
de papa me dit que je n'irai pas au ciel si je me fais presbytérien.
Ensuite, le prêtre baptiste me dit qu'il est le seul en ville à
pouvoir baptiser si bien que je ne sais plus quoi faire. Est-ce
qu'ils ne peuvent pas tous me baptiser à tour de rôle ?
Est-ce que je suis obligé d'en choisir un ? Et si je dois
en choisir un, lequel ? »
Bien
que cela ne se soit peut-être pas passé exactement de
cette façon, la profondeur et la sincérité des
questions du jeune Joseph sont réelles. C'est un jeune homme
extraordinaire, élevé par une famille extraordinaire à
une époque extraordinaire. Ses intentions sont honnêtes
et son cœur est pur. Malgré qu'il ne soit qu'un jeune
garçon, ou peut-être grâce à cela, il est
ouvert et réceptif à l'Esprit du Seigneur, il est aussi
prêt et désireux d'y répondre.
Dieu
le Père et Jésus-Christ apparaissent
à Joseph Smith
Joseph
Smith rédige plus tard le récit de son expérience :
« Au milieu de cette guerre de paroles et de ce tumulte
d'opinions, je me disais souvent : Que faut-il faire ?
Lequel de tous ces partis a raison ? Ou ont-ils tous tort,
autant qu'ils sont ? Si l'un d'eux a raison, lequel est-ce, et
comment le saurai-je ? » (Joseph Smith–Histoire
1:10)
Joseph
cherche dans les saintes Écritures la réponse à
ses questions mais souvent ses lectures suscitent de nouvelles
interrogations. Peut-être lit-il la promesse du Sauveur à
ses disciples : « vous connaîtrez la vérité,
et la vérité vous affranchira » (Jean 8:32) et se
demande quand il pourra éprouver cette liberté.
Peut-être lit-il aussi l'enseignement de Paul qu'« il y a
un seul corps et un seul Esprit… un seul Seigneur, une seule
foi, un seul baptême » (Éphésiens 4:4-5) et
se demande : « mais lequel est-ce ? »
Puis
un jour se produit un événement qui va bouleverser à
jamais le cours de la vie du jeune Joseph, de la famille Smith tout
entière et de millions de personnes de par le monde.
Joseph,
qui est en train de lire la Bible, tombe sur une invitation simple et
directe dans l'épître de Jacques : « Si
quelqu'un d'entre vous manque de sagesse, qu'il la demande à
Dieu, qui donne à tous simplement et sans reproche, et elle
lui sera donnée. » (Jacques 1:5)
Il
écrira plus tard : « Jamais aucun passage de
l'Écriture ne toucha le cœur de l'homme avec plus de
puissance que celui-ci ne toucha alors le mien. Il me sembla qu'il
pénétrait avec une grande force dans toutes les fibres
de mon cœur. J'y pensais constamment, sachant que si quelqu'un
avait besoin que Dieu lui donne la sagesse, c'était bien moi ;
car je ne savais que faire, et à moins de recevoir plus de
sagesse que je n'en avais alors, je ne le saurais jamais. »
(Joseph Smith–Histoire 1:12)
Muni
de la foi simple de celui qui sort juste de l'enfance et motivé
par l'inspiration trouvée dans les Écritures et par le
Saint-Esprit, Joseph décide d'aller dans les bois, près
de chez lui, pour mettre à l'épreuve la promesse de
Jacques.
C'est
un beau matin de printemps mais Joseph est certainement beaucoup plus
préoccupé par sa quête que par son environnement
tandis qu'il s'enfonce de plus en plus profondément dans le
sous-bois. C'est la première fois qu'il songe à faire
de sa confusion et de sa détresse spirituelle l'objet d'une
prière personnelle et il passe un certain temps à
réfléchir à la meilleure façon de
formuler sa demande. Sa foi au pouvoir que Dieu a d'accomplir la
promesse de Jacques est telle que je suis convaincu qu'il s'attend
vraiment à recevoir une réponse.
Ce
qu'il reçoit, cependant, ira bien au delà, jusqu'à
défier même la compréhension.
Joseph
s'arrête lorsqu'il atteint l'endroit tranquille et isolé
qu'il a choisi pour ce moment particulier. Il regarde autour de lui
afin de s'assurer qu'il est seul et s'agenouille pour commencer à
prier. Immédiatement, il est envahi par un sentiment
bouleversant de ténèbres, comme si une puissance
mauvaise cherchait à le dissuader de son objectif. Au lieu de
se laisser aller à la crainte, Joseph prie plus instamment.
«
Au moment même où j'étais prêt à
sombrer dans le désespoir et à m'abandonner à la
destruction, » raconte-t-il, Dieu en personne se manifeste.
«
Je vis, exactement au-dessus de ma tête, une colonne de
lumière, plus brillante que le soleil, descendre peu à
peu jusqu'à tomber sur moi. Quand la lumière se posa
sur moi, je vis deux Personnages dont l'éclat et la gloire
défient toute description, et qui se tenaient au-dessus de moi
dans les airs. L'un d'eux me parla, m'appelant par mon nom, et dit,
en me montrant l'autre : Celui-ci est mon Fils bien-aimé.
Écoute-le ! » (JS-H 1:16-17)
Dieu
le Père et son Fils ressuscité, Jésus-Christ,
apparaissent en une manifestation spirituelle parmi les plus
grandioses de tous les temps !
Mais
selon son récit des événements, Joseph ne
s'arrête pas aux conséquences de ce qui lui arrive.
C'est un jeune adolescent en quête d'éclaircissements
spirituels, donc il pose la question qu'il avait l'intention de
poser : « Laquelle de toutes ces Églises est vraie
et à laquelle dois-je me joindre ? »
La
réponse est de ne se joindre à aucune car la doctrine
pure de l'Évangile a été déformée
au cours des siècles écoulés depuis la mort et
la résurrection de Jésus-Christ. Leur mission
accomplie, le Père et le Fils se retirent, laissant le jeune
Joseph épuisé physiquement mais comblé
spirituellement.
Il
lui faut quelque temps pour recouvrer la force de rentrer chez lui et
dès que sa mère le voit, elle devine que quelque chose
préoccupe son fils.
«
Ce n'est rien, tout va bien », répond-il à ses
interrogations, ajoutant : « J'ai appris personnellement
que le presbytérianisme n'est pas la vérité. »
Joseph
Smith finit par raconter son expérience à sa famille
qui, sensible aux questions spirituelles, sent qu'il dit la vérité
et le soutient d’emblée dans chacune de ses
affirmations. Toute sa famille est prête à jouer un rôle
important dans le rétablissement de l'Évangile par
l'intermédiaire de Joseph, ce qu'ils assumeront parfaitement.
D'autres
personnes, cependant, sont sceptiques et parfois même
violentes. Les persécutions de la part de beaucoup de ceux qui
entendent cette histoire sont tellement intenses que Joseph est tenté
de nier les faits ou de prétendre qu'ils ne se sont jamais
produits. Mais il ne peut s'y résoudre.
Il
écrira plus tard : « J'avais réellement vu
une lumière, et au milieu de cette lumière, je vis deux
Personnages, et ils me parlèrent réellement ; et
quoique je fusse haï et persécuté pour avoir dit
que j'avais eu une vision, cependant c'était la vérité ;
et tandis qu'on me persécutait, qu'on m'insultait et qu'on
disait faussement toute sorte de mal contre moi pour l'avoir
racontée, je fus amené à me dire en mon cœur :
Pourquoi me persécuter parce que j'ai dit la vérité ?
J'ai réellement eu une vision, et qui suis-je pour résister
à Dieu ? Et pourquoi le monde pense-t-il me faire renier
ce que j'ai vraiment vu ? Car j'avais eu une vision, je le
savais, et je savais que Dieu le savait, et je ne pouvais le nier ni
ne l'osais ; du moins je savais qu'en le faisant j'offenserais
Dieu et tomberais sous la condamnation. » (JS-H 1:25)
Le
processus de rétablissement de l'Évangile
Pendant
trois années, et cela sans autres instructions de la part de
Dieu, Joseph est tenté et éprouvé à cause
de son témoignage. Peut-être est-il aussi livré à
lui-même simplement pour lui laisser le temps de grandir. Il
est éprouvé mais il relève le défi et le
21 septembre 1823, le processus long et laborieux du Rétablissement
débute. Un ange nommé Moroni, prophète
ressuscité qui vivait autrefois dans l'Amérique
ancienne, vient lui annoncer que Dieu a une œuvre à lui
confier. Selon Moroni, cette œuvre comprend le rétablissement
de la plénitude du vrai Évangile de Jésus-Christ,
la traduction d'écrits anciens en un nouveau livre d'Écritures
(maintenant appelé le Livre de Mormon : un autre
témoignage de Jésus-Christ), le rétablissement
de l'autorité de la prêtrise (ou l'autorité
d'agir au nom de Dieu), l'accomplissement de la prophétie
biblique de Malachie au sujet du retour d'« Élie, le
prophète, avant que le jour de l'Éternel arrive, ce
jour grand et redoutable » dans l'intention de ramener «
le cœur des pères à leurs enfants et le cœur
des enfants à leurs pères » (voir Malachie 4:5-6)
et l'accomplissement d'autres prophéties bibliques relatives
au rétablissement de l'Évangile et à la
préparation de la terre pour la seconde venue du Christ.
Évidemment,
tout ne se produit pas simultanément. Joseph a le temps de
grandir pour pouvoir assumer ses responsabilités. Après
tout, ce n'est pas tous les jours qu'un paysan est appelé de
Dieu pour devenir son représentant désigné sur
la terre, un prophète vivant moderne. Et pourtant, Joseph est
incroyablement jeune tout le long de ce processus. Des anges le
visitent et l'instruisent jusqu'à ce qu'il soit prêt à
commencer la traduction du Livre de Mormon en 1827 et continuent à
l'instruire et à le conseiller de temps en temps pendant la
traduction. En 1829, l'autorité de la prêtrise de Dieu
est rétablie et la traduction du Livre de Mormon est achevée
(nous donnerons de plus amples détails sur le Livre de Mormon
et le rétablissement de la prêtrise dans les deux
prochains chapitres).
Pendant
ce temps, la nouvelle du jeune prophète et de ses déclarations
miraculeuses commence à se répandre. Comme vous pouvez
vous y attendre, cette information déclenche toutes sortes de
réactions. Certains y donnent foi et s'y rallient tandis que
d'autres se livrent à l'injure et à la persécution.
La famille Smith connaît des difficultés incessantes en
même temps qu'elle reçoit de merveilleux bienfaits grâce
à l'œuvre de Joseph. Joseph, quant à lui, fait
l’expérience de la panoplie complète des émotions
humaines, de la perte cruelle de son frère Alvin, en 1823 à
son heureux mariage à Emma Hale en 1827.
Son
parcours spirituel est tout aussi diversifié. Il endure le
chagrin amer des réprimandes divines et est submergé
par les déversements d'amour céleste. Comme autrefois
avec David, Samuel ou Joseph de l'Ancien Testament, Dieu prend un
enfant innocent et sans éducation, encore exempt de
l'influence du monde et malléable à la volonté
divine, pour le modeler en prophète choisi.
Organisation
officielle de l'Église de Jésus-Christ des saints des
derniers jours
Le
6 avril 1830, quelque dix ans après la réponse
personnelle de Dieu à l'humble prière d'un adolescent,
l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours
est officiellement organisée. Le moment est propice. Le monde
est prêt. La grande apostasie a pris fin. L'autorité de
Dieu pour baptiser est rétablie et l'Église de
Jésus-Christ est à nouveau dans sa plénitude sur
la terre.
Pour
pouvoir comprendre les événements remarquables qui ont
abouti à l'organisation de l'Église en 1830, il nous
faut d'abord examiner la contribution cruciale du Livre de Mormon à
ce rétablissement.
CHAPITRE
QUATRE : LE LIVRE DE MORMON
Quand
Joseph Smith, à quatorze ans, ressort du bois ce matin de
printemps 1820, il rapporte avec lui une nouvelle compréhension
qui va révolutionner la pensée religieuse, comme l'a
prophétisé son grand-père Asaël. Il sait
avec certitude que Dieu, notre Père céleste, et son
Fils Jésus-Christ, sont réels et sont tous les deux des
êtres glorifiés. Il sait qu'ils sont deux Êtres
distincts et non deux manifestations du même Dieu éternel.
Il sait aussi qu'il n'y a pas d'Église sur la surface de la
terre que Dieu le Père et Jésus peuvent approuver, et
encore moins valider.
Les
cieux ne sont pas scellés
Mais
la chose peut-être la plus importante que le jeune Joseph
apprend ce jour-là, dans ce que les membres de l'Église
appellent maintenant le bosquet sacré, est cette vérité
éternelle : les cieux ne sont pas scellés. Dieu
n'est pas limité. Il n'est certainement pas prisonnier des
limitations que certaines Églises essaient de lui imposer. À
tous ceux qui disent que toute révélation a cessé
avec la mort des apôtres du Christ et que l'humanité
possède déjà toutes les instructions de Dieu
dont elle a besoin, l'histoire de Joseph Smith est un témoignage
solennel que Dieu n'a pas fermé la porte à ses enfants.
Il les aime et se soucie d'eux aujourd'hui comme dans le passé.
Cette vérité est un réconfort dans un monde
sombrant dans l'incohérence et le découragement. Quelle
paix et quelle sécurité dans le cœur de ceux qui
comprennent qu'il y a dans les cieux un Dieu qui est notre Père,
qui nous connaît et se soucie de nous, individuellement et
collectivement, et qui communique avec nous, directement ou par son
prophète vivant, selon nos besoins.
À
travers les âges, les gens ont reçu des conseils et de
l'inspiration pour leurs affaires personnelles, mais la révélation
adressée à des prophètes avait cessé et
l'Église organisée par le Sauveur avait disparu de la
terre.
Quand
Joseph fait part de son expérience à sa famille et à
quelques proches, beaucoup savent qu'il dit la vérité.
Ils sentent du réconfort et de la paix. Comme je l'ai déjà
dit, sa famille ne doute jamais de l'authenticité de son
histoire et d'autres sont touchés par son innocence et sa
sincérité. Mais il y a aussi ceux qui sont ulcérés
par ses prétentions et qui le ridiculisent et le persécutent
pour son audace à proclamer sa relation avec la divinité.
Malgré tout, après la manifestation que les saints des
derniers jours appellent la Première Vision, la vie reprend
son cours chez Joseph et le reste de la famille Smith.
Mais
cela changea à l'automne 1823.
Un
autre visiteur divin
Essayez
de vous mettre à la place de l'adolescent : Vous ne
comprenez pas les tenants et les aboutissants de l'expérience
que vous avez vécue mais vous avez vécu une expérience
et vous ne pouvez pas vous empêcher de penser que certaines
choses sont attendues de vous en retour. Vous continuez à
prier et à faire ce qui vous semble juste mais vous ne recevez
aucune réponse pendant des années ; en tous cas,
rien de semblable à ce que vous avez vécu dans le
bosquet trois ans auparavant, à l'âge de quatorze ans.
Et vous vous demandez pourquoi.
Malgré
le ferme engagement de Joseph vis-à-vis de la réalité
de sa vision, son propre récit rapporte qu'il se sentait «
coupable de légèreté et tint parfois joyeuse
compagnie, etc., ce qui ne convenait pas à la réputation
que devait entretenir quelqu'un qui avait été appelé
de Dieu… » Il commence à se demander si son
énergie juvénile et sa gaîté naturelle
sont mauvaises au point de réduire Dieu au silence.
Si
c'était ce que vous ressentiez, vous auriez probablement envie
de vous tourner à nouveau vers Dieu, de ressentir à
nouveau ce que vous avez ressenti précédemment, d'être
rassuré quant à l'approbation de Dieu à votre
égard et à son amour pour vous. C'est précisément
à cela que Joseph Smith consacre sa soirée du 21
septembre 1823 : « Je commençai à prier et à
supplier le Dieu Tout-Puissant de me pardonner tous mes péchés
et toutes mes sottises et aussi à m'accorder une manifestation
pour que je connusse mon état et ma situation vis-à-vis
de lui. »
N'est-ce
pas un peu présomptueux de la part de Joseph de penser qu'il
lui suffit de demander à Dieu une manifestation pour la
recevoir ? Telle est pourtant la foi du jeune Joseph. «
J'avais la pleine assurance d'obtenir une manifestation divine comme
j'en avais eu une précédemment. » (JS-H 1:28-29)
Et
la manifestation arrive, mais pas comme il l'avait imaginée.
Cette fois, c'est un être ressuscité qui se présente
à lui sous le nom de Moroni, et au lieu de rassurer Joseph en
lui disant que tout va bien et que Dieu l'aime encore, il vient lui
confier une tâche.
La
révélation d'un récit ancien
Moroni
parle à Joseph d'un récit sacré, gravé
sur des plaques (ou fines feuilles) d'or. L'ouvrage contient
l'histoire de divers groupes de personnes ayant bâti des
civilisations remarquables sur le continent américain de
nombreuses centaines d'années auparavant. Selon Moroni, il
contient aussi « la plénitude de l'Évangile
éternel, telle qu'elle avait été donnée
par le Sauveur à ces anciens habitants. » (JS-H 1:34)
En
fait, Moroni est l'un de ces « anciens habitants ». Des
siècles plus tôt, les plaques lui ont été
confiées par son père, le dernier d'une longue lignée
de prophètes et dirigeants à avoir tenu les annales
pendant près de mille ans. Malgré difficultés et
épreuves, Moroni veille sur les plaques et leur contenu sacré.
Il finit par se sentir poussé à les cacher pour les
protéger, avec l’assurance qu'un jour viendrait où
Dieu, dans sa grande sagesse, les ferait miraculeusement
réapparaître.
Ce
jour est effectivement sur le point d'arriver. Le miracle de Dieu se
produira par l'intermédiaire de Joseph Smith, dès que
celui-ci sera prêt.
Pendant
plusieurs années, Moroni rend visite à Joseph
annuellement et le prépare spirituellement à la
traduction du récit qui sera partie intégrante du
rétablissement de l'Évangile de Jésus-Christ.
Vous vous demandez peut-être quelle importance a ce récit
dans le Rétablissement. Quand vous en saurez un peu plus à
propos de ce livre, vous comprendrez pourquoi il est si cher aux
membres de l'Église de Jésus-Christ des saints des
derniers jours. Ce que je vais décrire n'est qu'un bref aperçu
du Livre de Mormon. Pour en comprendre et apprécier pleinement
l'esprit et le contenu, il vous faudra le lire.
Un
autre témoignage du Christ
C'est
Mormon, le père de Moroni qui a donné son nom au Livre
de Mormon, un autre témoignage de Jésus-Christ. Mormon
était un grand prophète qui vivait sur le continent
américain 400 ans apr. J.-C. et à qui on doit, en
grande partie, d’avoir conservé et abrégé
le contenu du livre. Le Livre de Mormon est un livre d'Écritures
saintes comparable à la Sainte Bible. Il raconte les relations
de Dieu avec divers groupes de personnes ayant émigré,
plusieurs centaines d'années avant la naissance du Christ, de
la Terre sainte jusqu'au continent américain. La majeure
partie du livre est consacrée aux descendants de Léhi,
un prophète qui a quitté Jérusalem 600 ans av.
J.-C., durant la première année du règne de
Sédécias, roi de Juda, peu avant la destruction de
Jérusalem par les Babyloniens.
Le
Livre de Mormon combine de façon intéressante les
styles et formes littéraires de l'Ancien et du Nouveau
Testament. Tout comme la Bible qui est une compilation de livres
d'Écritures rédigés par différents
dirigeants spirituels tels que Moïse, Ésaïe, David,
Matthieu, Luc et Paul, le Livre de Mormon est une compilation de
quinze livres, ou récits scripturaires, écrits par des
hommes portant les noms de Néphi, Alma, Hélaman, Mosiah
et Éther. On y trouve des expériences et des exemples
de foi, le récit de l'ascension et de la chute de
civilisations entières, des essais doctrinaux, des témoignages
de la mission divine du Seigneur Jésus-Christ ressuscité
et des prophéties à propos de notre époque. La
pièce maîtresse du récit est l'évocation
émouvante de l'apparition du Seigneur Jésus-Christ à
un groupe de ses « autres brebis » (Jean 10:16) sur le
continent américain peu après sa mort et sa
résurrection à Jérusalem.
Le
message du Livre de Mormon
Le
Livre de Mormon contient de nombreux récits fascinants. Par
exemple, vous ne trouverez pas de meilleure histoire d'aventure que
l’expérience d’Ammon, employé comme
serviteur du roi et qui, après avoir courageusement défendu
les troupeaux royaux, finit par convertir le roi et toute sa maison
au Christ et à son Église (voir Alma 17-19). Vous ne
trouverez pas non plus de meilleur traité doctrinal sur la foi
que celui du trente-deuxième chapitre d'Alma. Et la plus belle
histoire de toutes, reste le récit remarquable du ministère
personnel du Christ, en particulier le moment où il demande au
peuple de lui amener les petits enfants pour qu'il les bénisse
« un par un » et pour qu'il prie pour eux (voir 3 Néphi
17).
Les
quelques passages d'Écriture suivants, pris à divers
endroits du Livre de Mormon, illustrent le style simple et le pouvoir
de ce livre :
«
Et il arriva que moi, Néphi, je dis à mon père :
J'irai et je ferai la chose que le Seigneur a commandée, car
je sais que le Seigneur ne donne pas de commandements aux enfants des
hommes sans leur préparer la voie pour qu'ils puissent
accomplir ce qu'il leur commande. » (1 Néphi 3:7).
«
Et nous parlons du Christ, nous nous réjouissons dans le
Christ, nous prêchons le Christ, nous prophétisons
concernant le Christ, et nous écrivons selon nos prophéties,
afin que nos enfants sachent vers quelle source ils peuvent se
tourner pour obtenir la rémission de leurs péchés.
» (2 Néphi 25:26).
«
Et voici, je vous dis ces choses afin que vous appreniez la sagesse ;
afin que vous appreniez que lorsque vous êtes au service de vos
semblables, vous êtes simplement au service de votre Dieu. »
(Mosiah 2:17).
«
Croyez en Dieu ; croyez qu'il est, et qu'il a tout créé,
tant dans le ciel que sur la terre ; croyez qu'il a toute la
sagesse et tout le pouvoir, tant dans le ciel que sur la terre ;
croyez que l'homme ne comprend pas tout ce que le Seigneur peut
comprendre. » (Mosiah 4:9-10)
«
Oh ! souviens-toi, mon fils, et apprends la sagesse dans ta
jeunesse ; oui, apprends dans ta jeunesse à garder les
commandements de Dieu. » (Alma 37:35)
«
Or, ils n'avaient jamais combattu ; néanmoins ils ne
craignaient pas la mort ; et ils pensaient plus à la
liberté de leurs pères qu'à leur vie ; oui,
ils avaient appris de leurs mères que, s'ils ne doutaient pas,
Dieu les délivrerait.
«
Et ils me répétèrent les paroles de leurs mères,
disant : Nous ne doutons pas que nos mères le savaient. »
(Alma 56:47-48)
La
Bible et le Livre de Mormon
Non
seulement les membres de l'Église de Jésus-Christ des
saints des derniers jours aiment le Livre de Mormon mais ils croient
qu'il contient la parole de Dieu. Cela n'enlève rien à
leur croyance en la Bible et en ses enseignements éternels et
inspirés. Les deux livres sont plutôt des compagnons,
chacun renforçant le message et la doctrine de l'autre. Je
dois aussi mentionner le fait que les saints des derniers jours ont
encore deux autres volumes d'Écritures : les Doctrine et
Alliances, une compilation de révélations données
à Joseph Smith et à d'autres présidents de
l'Église et la Perle de grand prix, qui contient des
traductions prophétiques et des récits historiques, y
compris le récit autobiographique de Joseph Smith dont j'ai
cité quelques passages plus haut.
Cela
m'amène à la deuxième chose que vous devez
savoir au sujet du Livre de Mormon. L'une des grandes difficultés
que les chrétiens éprouvent avec le Livre de Mormon et
les autres Écritures de l'Église de Jésus-Christ
des saints des derniers jours vient de la croyance sincère que
la Bible contient toute la vérité dont ils ont besoin.
Je comprends ce souci et partage leur profonde affection pour la
Bible mais je dois ajouter en toute sincérité que mon
amour pour mon Sauveur et mon engagement envers la chrétienté
n'ont fait qu'être intensifiés et fortifiés par
le Livre de Mormon, en partie du fait qu'il m'aide à
comprendre beaucoup des questions doctrinales que la Bible laisse
sans réponse.
Par
exemple, le Nouveau Testament affirme très clairement que le
baptême est une ordonnance essentielle de l'Évangile. Le
Christ lui-même a été baptisé afin «
que nous accomplissions ainsi tout ce qui est juste. »
(Matthieu 3:15) Cependant, dans le monde chrétien
d'aujourd'hui, le trouble règne quant à savoir qui doit
être baptisé. Certaines Églises enseignent que
les petits enfants naissent dans le péché et doivent
donc être baptisés immédiatement, d'autres citent
les enseignements du Christ au sujet des enfants, disant que «
le royaume des cieux est pour ceux qui leur ressemblent »
(Matthieu 19:14), et ils croient que le baptême est une
ordonnance strictement réservée aux adultes.
Aussi
inspirée et inspirante que soit la Bible, elle n'a pas de
réponse définitive à ce dilemme, alors que le
Livre de Mormon en a une.
«
Voici, je te dis que vous enseignerez ceci : le repentir et le
baptême à ceux qui sont responsables et capables de
commettre le péché ; oui, enseignez aux parents
qu'ils doivent se repentir et être baptisés, et
s'humilier comme leurs petits enfants, et ils seront tous sauvés
avec leurs petits enfants.
«
Et leurs petits enfants n'ont pas besoin de repentir, ni de baptême.
Voici, le baptême est pour le repentir, pour accomplir les
commandements pour le pardon des péchés.
«
Mais les petits enfants sont vivants dans le Christ depuis la
fondation du monde ; s'il n'en était pas ainsi, Dieu
serait un Dieu partial, et aussi un Dieu changeant, qui ferait
acception de personnes, car combien de petits enfants sont morts sans
baptême ! » (Moroni 8:10-12)
Le
sujet est encore plus précis dans une révélation
donnée au prophète Joseph Smith, répertoriée
dans les Doctrine et Alliances, où le Seigneur indique que les
enfants devraient être baptisés à l'âge de
huit ans. (Voir D&A 68:27)
Quelle
bénédiction que d'avoir une compréhension
supplémentaire de la doctrine divine pour accroître
notre connaissance de notre Père céleste et améliorer
notre relation avec lui !
Le
point de doctrine du baptême des nouveau-nés n’est
qu’un sujet parmi d’autres à être clarifié
par le Livre de Mormon. Vous êtes-vous déjà
demandé ce que signifie être ressuscité ? Le
sujet est mentionné dans la Bible, mais sans autre précision.
Par contre, un prophète du Livre de Mormon nommé
Amulek, l'explique ainsi :
«
L'esprit et le corps seront de nouveau réunis sous leur forme
parfaite ; membres et jointures seront rendus à leur
forme propre, comme nous sommes maintenant, en ce moment ; et
nous serons amenés à nous tenir devant Dieu,
connaissant comme nous connaissons maintenant, et ayant le souvenir
vif de toute notre culpabilité.
«
Or, ce rétablissement se fera pour tous, poursuit Amulek,
jeunes et vieux, esclaves et libres, hommes et femmes, méchants
et justes ; et pas même un seul cheveu de leur tête
qui sera perdu ; mais chaque chose sera rendue à sa forme
parfaite… » (Alma 11:43-44)
On
trouve aussi des éclaircissements similaires au sujet de la
chute d'Adam (voir 2 Néphi 2), de l'expiation du Christ (voir
Alma 42), et même du Livre de Mormon lui-même, y compris
un moyen pour savoir par vous-même si ce livre est bien la
parole de Dieu (voir Moroni 10:3-5). Le Livre de Mormon offre une
doctrine pure et concise qui n'a pas été altérée
par des philosophes religieux, des conciles, des débats et des
rois. Contrairement au processus évolutif qu'a traversé
la Bible, le Livre de Mormon n'a subi qu'une traduction entre sa
rédaction sur les plaques d'or et sa publication en 1830,
inaugurant le rétablissement de l'Évangile de
Jésus-Christ.
Les
témoignages du Livre de Mormon
Voici
la dernière chose dont nous devons parler à propos du
Livre de Mormon. Bien que sept années se soient écoulées
entre la Première Vision et le moment où les plaques
d'or sont finalement confiées à Joseph Smith pour
commencer la traduction, rien n'a changé vraiment quant à
sa préparation. Il est toujours le même jeune homme
pauvre, quasiment sans éducation, issu d'un coin perdu du nord
de l'État de New-York. Il a bien été enseigné
par des messagers célestes mais cette instruction vise à
consolider son éducation dans l'Évangile, sa foi et à
fortifier sa sensibilité spirituelle. La traduction des
plaques, ce processus laborieux de transcription manuelle sous la
dictée, n'est pas le résultat de nouvelles
connaissances ou compétences récemment acquises. C'est
un miracle, rien de plus, rien de moins. Dieu prend un jeune homme
simple et fidèle par la main et ensemble ils changent la
nature de la religion contemporaine.
Plus
de trente ans après la mort de Joseph, sa femme, Emma, a été
questionnée par leur fils Joseph Smith III. Elle n'était
plus membre de l'Église et s’était remariée
depuis longtemps. Pourtant, son témoignage, celui d'une des
rares témoins de la traduction du Livre de Mormon, est
étonnant.
«
Joseph Smith n'aurait pu ni écrire ni dicter une lettre
cohérente et bien formulée, encore moins dicter un
livre tel que le Livre de Mormon », dit Emma à leur
fils, « et bien que participante active à la traduction
des plaques et connaissant le déroulement des choses telles
qu'elles se sont produites, j'en suis aussi étonnée que
tout un chacun. C'est une œuvre merveilleuse et un prodige.
«
Je suis persuadée que le Livre de Mormon est d'authenticité
divine, je n'en doute pas un instant » continua-t-elle. «
J'affirme que personne n'aurait pu dicter ce manuscrit sans
inspiration. Quand j'étais sa secrétaire, ton père
me dictait la traduction pendant des heures ; et, après
les repas ou autres interruptions, il reprenait immédiatement
là où il en était, sans voir le manuscrit ou
sans qu'on lui en fasse la relecture. C'est ainsi qu'il fonctionnait.
Il aurait été improbable que même un érudit
puisse faire une chose pareille et pour quelqu'un d'aussi peu
instruit et ignorant que lui, c'était tout simplement
impossible. » (Joseph Smith Letter Books, Historical
Department, The Church of Jesus Christ of Latter-day Saints, page 1)
D'autres
personnes ayant travaillé aux côtés du prophète
pendant la traduction ont exprimé des témoignages
similaires. Au début de chaque exemplaire du Livre de Mormon
se trouvent deux témoignages de ce genre, l'un signé
par trois et l'autre, par huit hommes, chacun attestant être
témoin de l'origine divine du livre. Plusieurs de ces témoins
ont quitté l'Église, que ce soit à cause des
persécutions ou de différends avec Joseph Smith ou avec
des dirigeants de l'Église ultérieurs mais aucun n'a
renié son témoignage que le Livre de Mormon nous est
parvenu par le don et le pouvoir de Dieu.
Vous
pouvez savoir que le Livre de Mormon est vrai
Ces
témoignages sont très importants mais le témoignage
le plus important de la véracité du Livre de Mormon est
celui du Saint-Esprit donné à chaque croyant,
individuellement. Vers la fin du livre, Moroni fait la promesse
suivante : « Et lorsque vous recevrez ces choses, je vous
exhorte à demander à Dieu, le Père éternel,
au nom du Christ, si ces choses ne sont pas vraies ; et si vous
demandez d'un cœur sincère, avec une intention réelle,
ayant foi au Christ, il vous en manifestera la vérité
par le pouvoir du Saint-Esprit. Et par le pouvoir du Saint-Esprit,
vous pouvez connaître la vérité de toutes choses.
» (Moroni 10:4-5)
C'est
par ce pouvoir que j'ai acquis un témoignage profond et
durable du Livre de Mormon. Je sais que le Livre de Mormon est la
parole de Dieu parce que je l'ai lu de nombreuses fois. J'ai médité
sur ses paroles. J'ai prié et demandé à Dieu de
me dire si c'était vrai. J'ai reçu la confirmation de
cette vérité, comme le peut chaque homme et chaque
femme, par le seul moyen possible : le pouvoir du Saint-Esprit.
J'en ai l'assurance paisible. Par l'étude et l'obéissance
aux enseignements du Livre de Mormon, j'ai appris à mieux
connaître le Seigneur et j'ai utilisé les enseignements
de ce livre pour fortifier mes enfants et petits-enfants.
L'apôtre
Paul a encouragé les saints de Thessalonique : «
Mais examinez toutes choses ; retenez ce qui est bon. » (1
Thessaloniciens 5:21) Je crois très simplement et sincèrement
que chaque personne qui prendra le temps d'examiner le Livre de
Mormon, c'est à dire de l'étudier, de méditer à
son sujet et de demander à Dieu s'il est vrai, s’y
attachera fermement parce qu’il est vraiment la parole de Dieu.
Comme le second grand prophète du Livre de Mormon l'a dit :
« Et si vous croyez au Christ, vous croirez en ces paroles, car
elles sont les paroles du Christ, et il me les a données ;
et elles enseignent à tous les hommes qu'ils doivent faire le
bien. » (2 Néphi 33:10)
Le
message essentiel du Livre de Mormon, comme l'a écrit Néphi,
est d'amener les gens au Christ et de leur enseigner à «
faire le bien. » En cela, le livre mérite qu'on lui
accorde du temps et de l'attention. Le prophète Mormon a
écrit :
«
Car tout ce qui invite à faire le bien et à persuader
de croire au Christ est envoyé par le pouvoir et le don du
Christ ; c'est pourquoi vous pouvez savoir avec une connaissance
parfaite que c'est de Dieu.
«
Mais tout ce qui persuade les hommes de faire le mal et de ne pas
croire au Christ, et de le nier, et de ne pas servir Dieu, alors vous
pouvez savoir avec une connaissance parfaite que c'est du diable ;
car c'est de cette manière que le diable opère, car il
ne persuade aucun homme de faire le bien, non, pas un seul ; ni
ses anges non plus, ni ceux qui se soumettent à lui.
«
C'est pourquoi je vous supplie, frères, de rechercher
diligemment dans la lumière du Christ afin de discerner le
bien du mal ; et si vous vous saisissez de toute bonne chose, et
ne la condamnez pas, vous serez certainement enfants du Christ. »
(Moroni 7:16-17, 19)
Voilà
un sage conseil, valable pour toutes les époques.
CHAPITRE
CINQ : LA PRÊTRISE DE DIEU
Imaginons
un instant que vous et moi conduisons sur une autoroute. Vous êtes
devant moi et vous oubliez de mettre le clignotant avant de changer
de voie.
Immédiatement
je klaxonne et je fais des appels de phare. Je remonte ma voie
jusqu'à me placer à côté de vous et je
vous fais signe de vous arrêter. Nous nous garons tous les deux
sur le bas-côté, je sors de ma voiture et me dirige vers
votre vitre pour vous informer que vous avez commis une infraction et
que j'ai l'intention d'appliquer la loi.
Qu'allez-vous
faire ?
Vous
allez probablement demander à voir mon matricule de policier,
n'est-ce pas ? Vous allez vouloir savoir de quel droit
j'applique la loi du pays, ne serait-ce que le droit d'arrêter
un citoyen. Vous allez vous enquérir de mon autorité et
n'accepterez pas que j'impose les lois de la circulation routière
sans identification claire de mon autorité.
L'autorité
est l'un des concepts que les gens semblent comprendre
instinctivement, peut-être parce qu'il gouverne à peu
près toutes les facettes de notre vie et ce, depuis aussi loin
que remontent nos souvenirs. Quand nous sommes à l'école
nous acceptons automatiquement l'autorité de nos enseignants
et du personnel administratif, les autorisant à nous dire ce
que nous avons à faire. Aujourd'hui, lorsque notre patron nous
demande de faire quelque chose, nous le faisons. Quand une loi est
votée, nous y obéissons. Quand nous entendons la sirène
de la voiture de police derrière nous, nous nous arrêtons.
Quand je suis chez vous, ou dans votre voiture ou votre entreprise,
c'est vous qui pilotez, il ne serait pas correct de ma part de vous
dire ce que vous avez à faire ou quelle décision
prendre.
C'est
ainsi que le monde fonctionne et nous devons en être
reconnaissants. Même si le concept d'autorité limite
notre liberté absolue, nous savons que sans elle, ce serait
l'anarchie, le chaos complet. Imaginez un monde où chacun peut
faire ce qu'il veut quand il veut, avec ou sans permission.
L'autorité apporte la sécurité, y compris la
sécurité spirituelle quand il s'agit de l'autorité
de Dieu.
L'autorité
de la prêtrise ne peut venir que de Dieu
Joseph
désire cette sécurité spirituelle. Comme je l'ai
déjà expliqué, il vit à une époque
et dans une région de grande agitation religieuse. Dans sa
quête de la vérité, il contacte divers
professeurs de religion ; chacun revendique l'autorité de
Dieu. Son désir d'être baptisé dans la vraie
Église de notre Père céleste motive sa prière
sincère à Dieu dans le bosquet sacré. Cependant
Joseph apprend par cette expérience qu'aucune des
revendications des Églises existantes n'est fondée mais
ce n'est que lorsque la traduction du Livre de Mormon est bien
avancée que le besoin de la vraie autorité de la
prêtrise de Dieu se fait réellement sentir.
Selon
Joseph, c'est l'enseignement sur le baptême qui déclenche
son questionnement à ce sujet. Plus Oliver Cowdery, son
secrétaire, et lui-même avancent dans la traduction,
plus ils en apprennent sur l'importance de « suivre votre
Seigneur et votre Sauveur dans l'eau selon sa parole. » (2
Néphi 31:13) Ils se sentent tout petits face au raisonnement
de Néphi que « si l'Agneau de Dieu, qui est saint, a
besoin d'être baptisé d'eau pour accomplir tout ce qui
est juste, oh ! alors, à combien plus forte raison nous,
qui ne sommes pas saints, avons-nous besoin d'être baptisés,
oui, d'eau ! » (2 Néphi 31:5) Et ils se réjouissent
de la promesse du Seigneur qu'à « celui qui est baptisé
en mon nom, le Père donnera le Saint-Esprit comme à
moi ; c'est pourquoi suivez-moi, et faites ce que vous m'avez vu
faire. » (2 Néphi 31:12)
Un
léger problème demeure. Le baptême est essentiel
pour entrer dans le royaume de Dieu mais nul n'a l'autorité
d'accomplir cette ordonnance. Joseph et Oliver apprennent qu'Alma a
baptisé son peuple en « ayant l'autorité du Dieu
Tout-Puissant. » (Mosiah 18:13) Ils connaissent aussi la
déclaration de Paul aux Hébreux : « Nul ne
s'attribue cette dignité, s'il n'est appelé de Dieu,
comme le fut Aaron. » (Hébreux 5:4) Ils savent
probablement aussi que, selon l'Ancien Testament, Aaron a été
appelé à son office dans la prêtrise par son
frère, le prophète Moïse, qui lui-même
détenait son autorité de Dieu (voir Exode 28:1). Ils
savent qu'il était commun à cette époque pour
quelqu'un qui était appelé à un saint appel de
recevoir l'autorité par l'imposition des mains de celui qui
est autorisé à le faire (voir Nombres 27:18)
Avec
ce que Joseph a appris ces dernières années des
différentes sources célestes, il sait que l'autorité
de Dieu n'est plus sur la terre. Alors comment lui et d'autres
vont-ils pouvoir recevoir le baptême ? Joseph sait qu'il
n'a pas le droit de « s'attribuer cette dignité ».
Où est donc le représentant autorisé de Dieu qui
pourra conférer cette bénédiction ?
La
prêtrise d'Aaron est rétablie
Ce
dilemme angoisse Joseph et Oliver. Ils décident finalement
d'en parler au Seigneur. Le 15 mai 1829, ils s'isolent au bord de la
rivière Susquehanna, près d'Harmony en Pennsylvanie et
épanchent humblement leur cœur à Dieu. Tandis
qu'ils sont agenouillés en prière, un messager céleste,
Jean- Baptiste, alors ressuscité, leur rend visite. C'est ce
même Jean-Baptiste qui, deux mille ans auparavant, a baptisé
Jésus-Christ dans le Jourdain, en vertu de l'autorité
qu'il détenait.
Jean-Baptiste
dit à Joseph Smith et à Oliver Cowdery que Dieu l'a
envoyé rétablir l'autorité de la prêtrise
sur terre, autorité perdue depuis la dissolution du Conseil
des douze apôtres, environ 100 ans apr. J.-C. Il pose ensuite
ses mains sur leur tête et prononce ces paroles merveilleuses :
« À vous, mes compagnons de service, au nom du Messie,
je confère la Prêtrise d'Aaron, qui détient les
clefs du ministère d'anges, de l'Évangile de repentir
et du baptême par immersion pour la rémission des
péchés ; et cela ne sera plus jamais enlevé
de la terre, jusqu'à ce que les fils de Lévi fassent de
nouveau une offrande au Seigneur selon la justice. » (D&A
13)
Jean-Baptiste
dit à Joseph et Oliver que « cette Prêtrise
d'Aaron n'avait pas le pouvoir d'imposer les mains pour le don du
Saint-Esprit, mais que cela nous serait conféré plus
tard », comme l’écrit Joseph Smith dans son
histoire publiée dans le livre nommé la Perle de grand
prix. « Et il nous commanda d'aller nous baptiser, nous
prescrivant, à moi de baptiser Oliver Cowdery et à lui
de me baptiser ensuite.
«
En conséquence, nous allâmes nous baptiser. Je le
baptisai d'abord et il me baptisa ensuite ; puis je posai les
mains sur sa tête et l'ordonnai à la Prêtrise
d'Aaron, après quoi, il posa les mains sur ma tête et
m'ordonna à la même Prêtrise, car c'était
ce qui nous avait été commandé. » (JS-H
1:70-71)
Vous
pouvez facilement imaginer que ce baptême par immersion totale
dans les eaux de la rivière Susquehanna (accompli selon les
instructions qu'ils avaient reçues) et leur ordination à
la prêtrise restèrent pour ces deux hommes des
expériences inoubliables. Joseph raconte qu'ils reçurent
« de grandes et glorieuses bénédictions de notre
Père céleste » aussitôt qu'ils sortirent de
l'eau.
«
Nous étions remplis du Saint-Esprit, dit-il, et nous nous
réjouissions du Dieu de notre salut. » (JS-H 1:73)
La
prêtrise de Melchisédek est rétablie
Comme
Jean-Baptiste l'a lui-même mentionné, Joseph et Oliver
reçoivent la prêtrise d'Aaron et se réjouissent
de la bénédiction et des possibilités qui
s'ouvrent à eux mais en poursuivant leur œuvre de
traduction, ils commencent à comprendre les limites de cette
autorité dont parlait leur visiteur céleste. Certes,
ils peuvent baptiser mais ils n'ont pas l'autorité d'accomplir
les autres fonctions de la prêtrise que le Christ et ses
apôtres accomplissaient, telles que conférer le don du
Saint-Esprit et bénir les malades. Joseph ne pense pas non
plus avoir l'autorité de réorganiser l'Église du
Christ sur la terre, alors qu'il sait bien que c'est pour cette tâche
qu'il est préparé. Alors, peu de temps après
avoir reçu la prêtrise d'Aaron, Joseph et Oliver
recherchent à nouveau l'intimité de la nature pour
demander des explications au Seigneur.
Et
de nouveau, le Seigneur répond par un miracle. Cette fois-ci,
c'est Pierre, Jacques et Jean, trois des apôtres originels,
ordonnés à la prêtrise des mains de Jésus
lui-même, qui leur rendent visite. Pierre, Jacques et Jean
imposent les mains sur Joseph et Oliver et leur confèrent la
Prêtrise de Melchisédek, une autorité de la
prêtrise plus importante, plus complète. Cette prêtrise
tient son nom de Melchisédek, l'un des éminents
grand-prêtres de l'Ancien Testament. Elle donne l'autorité
de Dieu d'accomplir toutes les ordonnances de l'Évangile de
Jésus-Christ. Elle donne aussi à Joseph toute
l'autorité de la prêtrise nécessaire pour
rétablir la plénitude de l'Évangile de
Jésus-Christ sur terre. C'est ainsi que Joseph Smith reçoit
l'autorisation de Dieu d'organiser son Église, l'Église
de Jésus-Christ des saints des derniers jours.
Cette
autorité de la prêtrise est indispensable à
Joseph Smith et à son importante mission, tout comme elle l’a
toujours été lors des interventions de notre Père
céleste auprès de ses enfants sur terre. Par l'autorité
de la prêtrise, nous accédons aux ordonnances
essentielles de l'Évangile telles que le baptême. Comme
Naaman, chef de l'armée du roi de Syrie qui a été
guéri de sa lèpre en se lavant sept fois dans le
Jourdain selon les instructions du prophète Élisée
(voir 2 Rois 5:1:14), nous aussi, nous sommes bénis si nous
accomplissons les ordonnances extérieures de l'Évangile
sous la direction de celui à qui Dieu en a donné
l'autorité.
«
Ce n'est pas vous qui m'avez choisi »
Tout
au long de l'histoire, le Seigneur a choisi avec soin ceux à
qui il confiait son autorité. « Ce n'est pas vous qui
m'avez choisi, a-t-il rappelé à ses apôtres, mais
moi, je vous ai choisis, et je vous ai établis. » (Jean
15:16) La prêtrise est le pouvoir et l'autorité de Dieu,
donnés à des hommes dignes, afin d'accomplir toutes les
ordonnances du salut nécessaires aux hommes et aux femmes pour
permettre à ces derniers d'accéder à toutes les
bénédictions promises par Dieu, y compris la vie
éternelle. C'est le pouvoir par lequel la terre a été
créée et tous les miracles accomplis depuis l'époque
d'Adam jusqu'à aujourd'hui. Selon John Taylor, troisième
président de l'Église de Jésus-Christ des saints
des derniers jours, la prêtrise est « le gouvernement de
Dieu, sur la terre comme au ciel, car c'est par ce pouvoir, ce moyen,
ce principe que toute chose est gouvernée ici-bas et dans les
cieux, et c'est par ce pouvoir que toute chose est soutenue. Il
gouverne toute chose, dirige toute chose, soutient toute chose et
concerne toute chose qui a trait à Dieu et à la vérité.
» (Enseignements des présidents de l'Église, John
Taylor, p.119) Bien que le Seigneur ait choisi de confier l'autorité
de la prêtrise aux hommes, il faut noter que la prêtrise
n'est pas tant une question de sexe que de répartition des
responsabilités.
Aujourd'hui,
dans les congrégations de saints des derniers jours de par le
monde, les jeunes gens qui sont ordonnés à la prêtrise
d'Aaron officient à la préparation, la bénédiction
et la distribution des emblèmes du corps et du sang du Christ
durant notre culte hebdomadaire. Ils ont aussi l'autorité de
baptiser, de collecter les offrandes pour les pauvres et de soutenir
les membres de l'Église dans leur foyer. De leur côté,
les hommes qui sont ordonnés à la prêtrise de
Melchisédek dirigent les affaires de l'Église,
accomplissent les ordonnances sacrées et donnent des
bénédictions de réconfort physique, spirituel et
émotionnel. Par la prêtrise, les saints des derniers
jours sollicitent les pouvoirs des cieux pour eux-mêmes et la
bénédiction de ceux qui les entourent.
Puisque
j'ai parlé de la nécessité de l'autorité
de Dieu pour ceux qui prétendent le représenter, vous
avez le droit de me poser la question que j'ai posée aux
dirigeants religieux canadiens que mes missionnaires avaient
rassemblés : D'où vient mon autorité ?
Ce à quoi je suis fier de pouvoir répondre.
D'où
vient mon autorité ?
J'ai
été ordonné apôtre (un office de la
prêtrise de Melchisédek) le 10 octobre 1985, par Gordon
B. Hinckley, qui a été ordonné par David O.
McKay, qui a été ordonné par Joseph F. Smith,
qui a été ordonné par Brigham Young, qui a reçu
son ordination des trois témoins du Livre de Mormon (Oliver
Cowdery, Martin Harris et David Whitmer dont le témoignage se
trouve au début de chaque exemplaire du Livre de Mormon), qui
ont été ordonnés par Joseph Smith et Oliver
Cowdery, qui ont été ordonnés par Pierre,
Jacques et Jean, qui ont été ordonnés par
Jésus-Christ.
En
d'autres termes, je peux retracer en seulement huit étapes mon
autorité apostolique à la source de toute l'autorité
dans l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers
jours, à savoir, le Seigneur Jésus-Christ lui-même.
Comprenez
que je ne dis pas cela pour me vanter. Je suis très
reconnaissant au Seigneur de l'honneur de le servir. Je reconnais que
mon autorité d'agir au nom de Dieu ne m'appartient pas
vraiment : c'est la sienne. Par contre, je peux affirmer que
j'ai entièrement confiance dans le pouvoir de la prêtrise
de Dieu qui m'a été transmis par l'intermédiaire
de ses représentants légitimement ordonnés.
Il
faut cependant noter qu'il ne suffit pas à un homme de détenir
la prêtrise pour avoir quelque pouvoir que ce soit. Ceux qui
sont ordonnés à cette prêtrise doivent
s'appliquer diligemment à garder les commandements de Dieu. Le
Seigneur a enseigné à Joseph Smith qu’«
aucun pouvoir, aucune influence ne peuvent ou ne devraient être
exercés en vertu de la prêtrise. » Il faut plutôt,
dit le Seigneur, que cette influence soit le fruit d'une vie fondée
sur les vertus chrétiennes telles que la persuasion, la
longanimité, la gentillesse, la douceur, l'amour sincère,
la bonté et la connaissance pure, « qui épanouiront
considérablement l'âme sans hypocrisie et sans fausseté.
» (D&A 121:41-42)
Le
Seigneur a aussi averti Joseph que « lorsque nous entreprenons
de couvrir nos péchés ou d'assouvir notre orgueil,
notre vaine ambition, ou d'exercer, avec quelque degré
d'injustice que ce soit, une emprise, une domination ou une
contrainte sur l'âme des enfants des hommes, voici, les cieux
se retirent ; l'Esprit du Seigneur est attristé, et
lorsqu'il est retiré, c'est la fin de la prêtrise ou de
l'autorité de cet homme. » (D&A 121:37)
En
d'autres termes, celui qui ne s'efforce pas d'être obéissant
aux commandements de Dieu n'est pas digne de le représenter
sur la terre. Cela ne veut pas dire que tous les détenteurs de
la prêtrise doivent mener une vie de perfection, seul le Christ
était capable d'une telle chose. Mais il est attendu d'eux de
faire tout ce qu'ils peuvent pour mener une vie juste et être
dignes de l'autorité qu'ils détiennent.
La
prêtrise donne le pouvoir de faire le bien
Des
choses merveilleuses se produisent dans la vie des hommes, des femmes
et des familles lorsque la foi et la fidélité sont
ajoutées à l'autorité de la prêtrise. Dans
les Écritures, nous apprenons que lorsque le Seigneur a «
appelé ses douze disciples, il leur donna le pouvoir de
chasser les esprits impurs, et de guérir toute maladie et
toute infirmité. » (Matthieu 10:1 ; voir aussi Marc
3:14, Marc 6:7 et Luc 9:1) C'est l'autorité dont Pierre a fait
usage lorsqu'il a guéri le boiteux de naissance hors du temple
de Jérusalem, peu de temps après le jour de Pentecôte.
«
Je n'ai ni argent, ni or ; mais ce que j'ai, je te le donne :
au nom de Jésus-Christ de Nazareth, lève-toi et marche.
«
Et le prenant par la main droite, il le fit lever. Au même
instant, ses pieds et ses chevilles devinrent fermes ;
«
d'un saut il fut debout, et il se mit à marcher. Il entra avec
eux dans le temple, marchant, sautant, et louant Dieu. » (Actes
3:6-8)
De
nos jours se produisent d'aussi grands et puissants miracles de
guérison et de révélation par l'autorité
de la prêtrise. Permettez-moi de donner un exemple personnel.
Il
y a quelques années, j'ai entendu une jeune femme parler des
problèmes de santé que sa sœur aînée
traversait à cause d'une grossesse difficile. L'histoire m'a
ému et, inquiet pour la sœur de cette jeune personne et
pour son enfant, j'ai souhaité faire quelque chose. Ce n'est
que bien plus tard dans la soirée, tandis que je lisais les
Écritures que j’ai reçu l’impression forte
et claire de devoir rendre visite à cette membre de l'Église
souffrante. Je savais par expérience que je devais suivre
cette impression plutôt que de tergiverser. J'ai alors demandé
à mon épouse de m'accompagner pour aller rendre visite
à cette jeune épouse et mère.
«
Je ne sais pas trop pourquoi je suis là, dis-je au jeune époux
quand il ouvrit la porte, mais j'ai reçu la forte impression
que je devais venir voir votre femme. »
«
Frère Ballard, répond le jeune homme, je ne pense pas
qu'elle pourra vous voir. Elle est tellement malade qu'elle ne peut
voir personne. »
«
S'il vous plaît, dites-lui que nous sommes là, dis-je,
et dites lui pourquoi. »
En
attendant, nous avons regardé les photos de famille exposées
dans le salon. Il y avait la photo d'un de leurs enfants,
sérieusement handicapé. Il y avait aussi la photo d'un
autre enfant, plus jeune, en parfaite santé, pressé
d'avoir un nouveau petit frère ou une nouvelle petite sœur
avec qui jouer. Ma femme m'a rappelé l'enfant mort-né
qu'avait aussi eu ce couple, ainsi que les difficultés énormes
rencontrées par cette jeune maman à chaque grossesse.
La décision de ce couple d'avoir un autre enfant avait dû
être difficile. Ils avaient dû réfléchir,
prier en toute sincérité et recevoir l'assurance
spirituelle que tout se passerait bien, ce qui certainement devait
rendre la situation actuelle d'autant plus déconcertante.
La
femme nous a rejoints enfin au salon. Elle était faible et
souffrait considérablement d'un zona, recouvrant le côté
gauche de son visage et de son cou d'énormes boursouflures.
Selon son mari, son taux de plaquettes était tellement bas que
sa vie était en danger, ainsi que la vie de l'enfant qu'elle
attendait.
Je
lui ai pris la main et lui ai dit cette simple vérité :
« Le Seigneur m'a envoyé vous donner une bénédiction.
» Son mari, son père et moi-même avons posé
les mains sur sa tête et je me suis senti poussé à
lui donner une bénédiction de guérison complète.
«
À ce moment, raconte-t-elle plus tard, j'ai senti une force
traverser mon corps et sortir par mes orteils… je sais que
l'Esprit du Seigneur était présent, frère
Ballard. Je l'ai ressenti. Je l'ai entendu parler par votre
intermédiaire… Il m'a donné la force d'endurer
et d'accomplir la tâche qui me paraissait insurmontable. Après
la bénédiction, j'ai su dans mon cœur que nous
aurions la faveur d'un bébé en pleine santé. »
Et
c'est ce qui s'est passé.
«
Notre nouveau petit garçon est un rayon de soleil et une joie
pour nous, écrit la jeune maman. Le Seigneur nous a envoyé
un magnifique don d'amour par l'intermédiaire de ce petit
garçon. »
Il
y a de la puissance dans les sacrements de la prêtrise
Des
miracles merveilleux s’accomplissent par l'autorité de
la prêtrise mais la plupart du temps, cependant, l'autorité
de la prêtrise œuvre discrètement et simplement
dans la vie de ceux qui la respectent et vivent de façon
digne. Elle permet au croyant de contracter des alliances sacrées
avec le Seigneur par le baptême et de renouveler ses alliances
chaque semaine en prenant la Sainte-Cène à l'église.
Les bénédictions de la prêtrise offrent
réconfort, paix et courage pour faire face aux défis de
la vie. Les offices de la prêtrise autorisent les dirigeants de
l'Église à officier dans l’administration de
l’Église, selon leurs tâches et offices
respectifs.
C'est
dans ces bâtiments saints et sacrés, que nous appelons
temples, que la beauté et le pouvoir de l'autorité de
la prêtrise sont les plus évidents. Peut-être
avez-vous vu ou même visité l'un de nos temples. Les
temples sont différents de nos lieux de culte où se
tiennent les réunions du dimanche et les activités de
la semaine. Les temples sont des lieux à part, où les
membres dignes, fidèles et dévoués se rendent
pour accomplir des sacrements valables non seulement pour le temps
mais aussi pour toute l'éternité.
Je
reconnais que cela peut paraître présomptueux : un
homme proclamant détenir une autorité qui accède
aux cieux, mais souvenez-vous que c'est de l'autorité de Dieu
dont nous parlons et qu'elle ne peut être restreinte que par sa
volonté. Souvenez-vous aussi des paroles du Seigneur adressées
à ceux à qui il avait confié son autorité
dans les temps anciens : « Tout ce que vous lierez sur la
terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous délierez
sur la terre sera délié dans le ciel. » (Matthieu
18:18) Vous voyez qu'il y a un précédent à notre
croyance en l'éternité de l'autorité de la
prêtrise.
Dans
l'exercice de mon autorité dans la prêtrise, je ne
rencontre pas de plus grand honneur que celui d'être dans l'un
de nos temples et de représenter le Maître pour officier
au mariage de deux de ses enfants justes et dignes. Peu importe qui
ils sont ou d'où ils viennent, ils sont toujours
resplendissants ; la flamme de l'amour et de la foi brille dans
leurs yeux. Généralement d'autres membres de la famille
et amis sont présents et font de cette occasion un doux moment
d'intimité.
Il
faut noter que les mariages au temple diffèrent des autres
mariages en ce que seuls les membres fidèles de l'Église
peuvent y assister. On n’y trouve pas toute la pompe et le
faste associés généralement aux grands mariages
religieux, pas de musique, pas de procession, pas de chapelle décorée
de rubans et de fleurs. Ne vous y méprenez pas, un mariage au
temple est à la fois suprêmement beau et joyeux mais
éloquemment respectueux, simple et profond.
L'élément
le plus inhabituel du mariage au temple reste cependant les paroles
employées par celui qui officie. La plupart des mariages
célébrés hors du temple incluent des propos
limitant la durée du mariage à cette vie terrestre.
L'autorité présidente unira habituellement l'heureux
couple « jusqu'à ce que la mort vous sépare »
ou en des termes similaires, ce qui donne une fin au mariage. Lors
d'un mariage au temple, les nouveaux mariés comprennent que
leur mariage, célébré par un détenteur de
la prêtrise, durera pour toujours, pour le temps et pour toute
l'éternité, et les paroles de la cérémonie
reflètent ce glorieux concept. Le couple n'est pas seulement
marié, il est « scellé » par l'autorité
de Dieu, pour « le temps et pour toute l'éternité
». Selon la doctrine des saints des derniers jours, le couple
sera toujours ensemble, tant que l'homme et la femme sont fidèles
l'un à l'autre et fidèles aux commandements de notre
Père céleste.
Nous
croyons que le mariage est ordonné de Dieu. Les Doctrine et
Alliances expliquent : « Quiconque interdit de se marier
n'est pas mandaté par Dieu, car le mariage est institué
par Dieu pour l'homme. » (D&A 49:15)
«
Le mariage approuvé de Dieu permet aux hommes et aux femmes
d'atteindre leur potentiel divin : « Toutefois, dans le
Seigneur, la femme n'est point sans l'homme, ni l'homme sans la
femme. » (1 Corinthiens 11:11) Époux et épouses
sont uniques par certains côtés et libres de développer
leurs dons éternels mais ils sont égaux aux yeux de
leurs parents célestes. Ils sont unis dans les objectifs
divins qu'ils poursuivent, dans leur dévouement aux principes
et ordonnances éternels et dans leur obéissance au
Seigneur ainsi que dans le développement de leur amour mutuel
divin. Quand un homme et une femme scellés dans le temple sont
unis spirituellement, mentalement, émotionnellement et
physiquement, partageant pleinement la responsabilité de
veiller sur leurs besoins mutuels, ils sont vraiment mariés.
Ensemble, ils essaient de reproduire le prototype du foyer céleste
d'où ils viennent. L'Église leur enseigne à se
compléter, à se soutenir et à s'enrichir
mutuellement. Si l'homme et la femme sont fidèles à
leur mariage au temple, ils continueront comme co-créateurs
dans le royaume céleste de Dieu à toute éternité.
» (Encyclopedia of Mormonism, 4 vols., Daniel H. Ludlow, ed.
[New York : Macmillan, 1992], 2:487)
Le
principe du mariage éternel est une doctrine spécifique
à l'Église de Jésus-Christ des saints des
derniers jours. Les couples qui sont mariés au temple et qui
font des alliances leur permettant de devenir une famille éternelle
ont une motivation et une perspective certaines quant à leurs
objectifs et leur destinée qui se manifestent dans leur
relation de couple et dans celle qu'ils ont avec les enfants qu'ils
mettent au monde. L'importance d'élever les enfants et de
créer des liens familiaux forts semble encore plus
fondamentale à ceux qui croient qu'ils peuvent vivre ensemble
à tout jamais.
Quelle
connaissance glorieuse et rassurante ! N’est-il pas
logique que notre Père céleste qui nous aime et veut
que nous progressions, ait prévu qu’un homme et une
femme dévoués l'un à l'autre et à leur
bonheur éternel puissent poursuivre leur relation dans la vie
future ? Comme l'a dit Brigham Young, deuxième président
de l’Église, le mariage éternel « est le
fil qui va du commencement à la fin du saint Évangile
de salut, de l'Évangile du Fils de Dieu ; il est
d'éternité en éternité. »
(Enseignements des présidents de l'Église, Brigham
Young» p.163).
Les
familles peuvent être éternelles
Je
rencontre fréquemment des dirigeants religieux d'autres
confessions. Ils manifestent souvent leur intérêt pour
l’importance que nous donnons au mariage et à la
famille. Je me souviens d'une occasion où ce sujet est venu
dans la conversation. Ces dirigeants ont complimenté l'Église
en disant qu'ils n'en connaissaient aucune autre qui ait fait autant
pour préserver et consolider la famille. Je les ai remerciés
de leur gentillesse et ils ont ensuite exprimé leur souci face
au nombre de membres de leurs congrégations qui succombaient
aux tentations du monde, ajoutant qu'ils ne voyaient pas d'autre
remède que de bâtir des foyers plus solides. Ils nous
ont demandé si nous accepterions de partager la documentation
que nous avions élaborée à ce sujet, ce que nous
étions très heureux de faire.
Après
avoir parlé un certain temps des plans d’action que nous
mettons en œuvre pour fortifier la famille, j'ai ressenti qu'il
fallait que je parle honnêtement à ces hommes d'un sujet
que nous n'avions pas abordé. « J'espère ne pas
vous offenser par les propos que je vais tenir maintenant »,
commençai-je. « Nous vous donnons avec joie tout ce que
nous possédons pour aider les familles et vous pouvez mettre
en place tout ce qui vous plaît mais je ne crois pas que ce
matériel fonctionnera chez vous comme chez nous. »
Quand
ils m'ont demandé pourquoi, j'ai répondu : «
La différence fondamentale est notre perception de la famille.
Lorsqu’un homme et une femme se marient au temple et qu'ils
accueillent ensuite des enfants dans leur foyer, ils envisagent toute
l'expérience de l'éducation des enfants et de la
relation entre tous les membres de la famille dans une perspective
éternelle. Bien que les membres de nos familles doivent faire
face aux défis et problèmes ordinaires de la vie, ils
essaient de regarder au-delà du moment immédiat et de
prendre des décisions qui permettront à leur famille de
rester forte et unie car ils croient vraiment que leurs liens peuvent
être éternels. »
Cette
perception fait toute la différence et commence lorsqu'un
homme et une femme s'agenouillent à l'autel dans un de nos
temples.
Je
n'oublierai jamais le jour où j'ai scellé mon fils à
sa délicieuse épouse. C'était l'un des premiers
mariages pour lesquels j'officiais et pour tout vous dire, j'étais
aussi anxieux qu'eux, mais sans savoir vraiment pourquoi. Dans mon
rôle d'évêque, j'avais eu maintes occasions de
célébrer des mariages pour ceux qui choisissaient de se
marier hors du temple ou n'étaient pas dignes d'y entrer, mais
qui souhaitaient quand même voir leur mariage célébré
par un évêque mormon. Cependant aucun de ces mariages
n'était éternel. Dans le cas de mon fils, c'était
différent, c'était pour toute l'éternité
et si je devais accomplir quelque chose qui dure pour toujours, je
voulais être certain de le faire correctement.
Mon
anxiété n’avait pas lieu d’être. Une
fois que nous nous sommes trouvés dans l'une de ces
magnifiques salles de scellement du temple, nous baignions dans le
sentiment extraordinaire d'amour et de paix qui imprègne ces
bâtiments sacrés que nous appelons respectueusement «
la maison du Seigneur. » J'ai regardé mon fils et sa
future épouse, agenouillés, face à face, à
l'autel du temple et j’ai compris deux choses. D'une part,
l'engagement de l'un vis-à-vis de l'autre, qui les avait
conduits jusqu'à cet instant précieux, était
visible dans leurs yeux. D'autre part, ces deux merveilleux jeunes
gens étaient prêts et dignes de débuter une
grande aventure éternelle ensemble. Bien sûr, à
cet instant ils n'en saisissaient pas toute la signification mais
grâce à l'autorité de la prêtrise de notre
Père céleste, ils auraient toute l'éternité
pour vivre, aimer, apprendre et grandir ensemble.
Est-ce
que j'ai pu accomplir cette ordonnance éternelle simplement
parce que je le désirais, ou parce que mon fils me l'avait
demandé ? Est-ce que j’ai pu le faire parce que
cela semblait être la chose correcte à faire ? Non.
Je n’ai pu le faire que parce que j'avais été
ordonné et avais reçu de Dieu l'autorité de le
faire. Sans cette autorité, je n'aurais rien pu faire. Sans
l'autorité du Seigneur, je ne peux pas m'octroyer le droit
d'enseigner l'Évangile, de baptiser, de présider des
réunions, de donner des bénédictions, et
certainement pas de marier des couples pour l'éternité.
Cela
reviendrait à arrêter des gens sur l'autoroute pour les
verbaliser sans en avoir l’autorité officielle. Je ne
m’aventurerais jamais à cela.
CHAPITRE
SIX : LE PLAN ÉTERNEL DE DIEU
De
toutes les expériences que la vie nous offre, peu sont aussi
marquantes que la première et la dernière page du livre
de la mortalité : la naissance et la mort. On ne peut pas
regarder un enfant qui vient juste de naître sans se demander :
« D'où viens-tu, mon petit ? Es-tu là par
hasard ou fais-tu partie d'un plan plus vaste, plus éternel ?
Que sais-tu ? Que pourrais-tu me dire si tu en avais les
moyens ? Qu'est-ce que la vie te réserve ? »
Je
le sais car je me suis posé ces questions au moins sept fois,
à la naissance de chacun de mes enfants.
Des
questions tout aussi profondes accompagnent également la mort
de nos êtres chers. Est-ce que la fin de la mortalité
est la fin de la vie ? Est-ce qu'il y a une suite qui donnerait
un sens et un objectif à notre existence ? Qu'est-ce que
cela implique pour nous, ici et maintenant ? Est-ce que la façon
dont nous menons notre vie a une quelconque importance ? Et
qu'en sera-t-il de nos liens d'amour et d'amitié dans la vie
après celle-ci ?
Pour
les membres de l'Église de Jésus-Christ des saints des
derniers jours, les réponses à ces questions sont
réconfortantes, apaisantes et empreintes de l'amour de Dieu.
Par les Écritures modernes comme le Livre de Mormon et par la
révélation continue aux prophètes et apôtres
vivants, nous avons appris que notre vie sur terre a un sens parce
qu'elle fait partie du grand plan de bonheur de notre Père
céleste.
Nous
avons vécu en tant qu'enfants d'esprit de notre Père
céleste
L'origine
de ce plan est nettement plus ancien que notre naissance. Avant que
le monde ne fût créé, nous vivions en tant
qu'enfants d'esprit de notre Père céleste. Par un
processus naturel, nous avons hérité à l'état
embryonnaire des traits de caractère et des attributs de notre
Père céleste. Nous sommes ses enfants d'esprit. Nous
avons hérité un peu de ce qu'il est. Ce qu'il est, nous
pouvons le devenir (pour des éclaircissements scripturaires
sur ce concept important, voir Actes 17:29 et Romains 8:16)
La
vie dans notre demeure céleste différait de la vie sur
terre en ce que nous n'étions pas sujets aux fragilités
et aux difficultés de la mortalité. Nous étions
cependant très occupés à apprendre et à
grandir, à mûrir et à nous développer et
nous avions tissé des liens constructifs les uns avec les
autres. Nous avons eu, dans notre vie prémortelle, l'occasion
de prendre des décisions et de faire des choix et certains
d'entre nous étaient meilleurs que d'autres dans ce domaine.
«
La famille sur terre est un prolongement de la famille de Dieu. Selon
la doctrine des saints des derniers jours, chaque personne est enfant
de parents célestes aussi bien que de parents mortels. Chaque
individu a été créé spirituellement puis
physiquement à l'image de Dieu et du Christ (voir Moïse
2:27 ; 3:5). La première Présidence de l'Église
a déclaré : 'Tous les hommes et toutes les femmes
sont à la similitude du Père et de la Mère
universels et sont littéralement fils et filles de la
divinité' (Messages of the First Presidency, 4:203). Chacun,
avant de venir sur cette terre, vivait avec notre Père et
notre Mère célestes et chacun a été aimé
et enseigné par eux, en tant que membre de leur famille
éternelle. » (Encyclopedia of Mormonism, 2:486-487)
Actuellement,
nous continuons à jouir de l'amour et de l’attention que
nous portent nos parents célestes. Dans notre merveilleuse
demeure prémortelle, nous avons eu l'occasion d'apprendre
beaucoup de vérités éternelles. Notre Père
céleste souhaitait que nous développions toutes nos
qualités divines puisqu'il savait que, bien que chacun de nous
soit unique, nous possédions tous en nous les semences de la
divinité. En réalité, nous désirions
ardemment lui ressembler. Il savait que notre progression serait
limitée sans la sagesse issue de l'expérience mortelle,
caractérisée par les épreuves et les tentations
liées à notre corps physique. Le plan de notre Père
a donc été élaboré pour nous aider à
atteindre la plénitude de notre potentiel. Il savait que ce
serait difficile et douloureux, probablement d'ailleurs autant pour
lui que pour nous, mais il savait que c'était la seule
solution pour la progression de ses enfants.
Nous
avons choisi le plan de Dieu avant de naître
Notre
Père a donc rassemblé ses enfants d'esprit pour leur
expliquer son plan. Il nous a dit qu'il avait créé un
monde à notre intention, où nous pourrions vivre une
variété d'expériences et être éprouvés
de diverses façons. L'oubli complet de notre foyer céleste
était nécessaire afin que nous puissions faire de
véritables choix, sans être influencés par les
souvenirs de notre vie avec Dieu. Comme Paul l'a enseigné aux
Corinthiens, il était prévu que nous marchions «
par la foi et non par la vue. » (2 Corinthiens 5:7)
Cependant,
il nous a promis de ne pas nous laisser entièrement seuls. Le
Saint-Esprit nous aiderait à faire de bons choix, si nous
écoutions ses doux murmures. Il révèlerait aussi
la volonté de Dieu à ses prophètes et
inspirerait la rédaction des Écritures pour nous
guider.
Malgré
tout cela, notre Père céleste savait que nous ferions
des erreurs. Il a donc promis qu'un sauveur interviendrait pour
expier nos mauvaises décisions, nos mauvais choix et nous
permettre ainsi à tous de redevenir entièrement purs
pour retourner vivre avec lui.
Cependant,
le choix reposerait entièrement sur nous. Bien qu'il veuille
nous voir revenir vivre avec lui, il ne peut pas et ne veut pas nous
imposer sa volonté. Le libre arbitre, que nous l'exercions en
bien ou en mal, est le fondement même du plan. Cela implique
que Dieu nous a laissé le choix de retourner ou pas auprès
de lui, par l'intermédiaire de son Fils, Jésus-Christ.
Malheureusement,
certains de nos frères et sœurs d'esprit n'aimaient pas
le plan de Dieu. L'un d'eux, Lucifer, était particulièrement
mécontent et s'est rebellé. Il a proposé de
modifier le plan pour que l'obéissance soit obligatoire. Tous
les humains seraient forcés à faire le bien, ainsi
aucune âme ne serait perdue. La faille du plan perfide de
Lucifer était qu'en retour de cette promesse irréalisable
de sauver toute l'humanité, il voulait tout l'honneur et la
gloire à la place du Père.
Jésus,
le premier-né de Dieu, le plus sage et le plus grand de tous
ses enfants d'esprit, savait que l'honneur appartenait à notre
Père. Il s'est porté volontaire pour endosser le rôle
central du plan de Dieu, en lui en laissant toute la gloire. Jésus
a dit qu'il viendrait sur terre pour montrer l'exemple d'une vie
parfaite et serait ensuite prêt à porter le fardeau et
la douleur de nos péchés pour que nous puissions tous
retourner vivre dans notre foyer céleste, si tel serait notre
choix. Selon le plan de notre Père céleste, il est
indispensable que chacun soit libre de choisir.
En
fait, nous avions déjà cette liberté dans la vie
prémortelle. Tous les enfants de notre Père céleste
ont eu le droit de choisir entre les deux plans proposés.
Malheureusement, un tiers des armées des cieux ont choisi de
suivre Lucifer (voir D&A 29:36). Ce faisant, ils ont choisi de se
priver des bénéfices de l'expérience mortelle,
ce qui les entraîne hors de la présence de Dieu à
tout jamais. Le reste d'entre nous, tous ceux qui sont nés sur
cette terre, avons choisi de nous ranger dans le camp de notre Père
céleste aimant et de son Fils Jésus-Christ.
Nous
devons garder à l'esprit qu'il y a eu de l'opposition depuis
le début des temps et qu'il y a deux forces à l'œuvre
dans le monde aujourd'hui, les forces de Dieu le Père et de
son Fils Jésus-Christ et les forces de Satan et de ceux qui
l'ont suivi et ont été chassés de la présence
du Père pour rébellion. Satan et ses armées
luttent sans merci pour détruire et tromper les enfants de
Dieu. Tous les moyens sont bons pour détruire la foi et la
justice des hommes et des femmes vivant sur cette terre (voir
Apocalypse 12:7-9 ; Moïse 4:1-4). Malheureusement, les
attaques de Satan réussissent très bien. Tous les
jours, nous constatons les effets de la malhonnêteté, de
la cupidité, de l'abus de pouvoir, de la cruauté, de la
violence et d'une immoralité sans vergogne.
Le
côté positif de l'histoire est que la bataille menée
dans le monde prémortel en faveur du libre arbitre a été
remportée par les forces de Jésus-Christ. Notre Père
céleste et lui-même ont fait alliance avec nous de
mettre tout en œuvre pour nous permettre de retourner vivre un
jour avec eux, si tel est notre choix. Nous ne sommes pas seuls.
Nos
choix affectent la qualité de notre vie
Nous,
subtil mélange de fragilité humaine et de potentiel
divin, sommes venus sur terre. Bien qu'il n'y ait pas grand-chose de
plus dépendant et vulnérable qu'un nouveau-né,
il n'y a pas non plus grand-chose de plus majestueux que l'arrivée
sur terre d'un nouvel enfant de Dieu. Pour employer les mots du poète
William Wordsworth dans son « Ode à l'immortalité
» :
Notre
naissance n’est qu’un sommeil et un oubli ;
L’âme
qui se lève avec nous, étoile de notre vie,
A
pris ailleurs son départ
Et
vient de bien loin ;
Ce
n’est pas dans un oubli complet
Ni
dans une nudité totale,
Mais
en traînant des nuées de gloire, que nous venons
De
Dieu, qui est notre foyer.
Nous
voilà maintenant sur terre où nous faisons chaque jour
et continuellement des choix. De l'instant où le réveil
sonne le matin à celui où nous nous couchons, nous
avons des décisions à prendre. Certes, beaucoup de ces
choix sont sans conséquence. Que nous mangions du pain ou des
croissants au petit déjeuner n'a probablement pas une
incidence éternelle, pas plus que la décision de
prendre le bus ou la voiture pour aller au travail. En revanche,
beaucoup de choix quotidiens ont leur importance car ils affectent
directement la qualité de notre vie.
«
Une vie de qualité » est un concept intéressant.
Je crois que la plupart des gens pensent à ce concept en terme
de commodités matérielles et de confort mais je préfère
l'envisager sur le fond plutôt que sur la forme. Une vie de
qualité est une vie qui influence positivement celle des
autres et rend le monde meilleur. Une vie de qualité est une
vie qui évolue toujours vers des horizons plus larges et qui
repousse les frontières. Une vie de qualité est remplie
d'amour et de loyauté, de patience et de persévérance,
de bonté et de compassion. Une vie de qualité n'est pas
limitée à cette vie seulement mais cherche à
atteindre tout son potentiel éternel. Une vie de qualité
est une vie bien vécue.
Toutefois,
ce n'est pas nécessairement une vie parfaite. Bien que le
Sauveur incite ses disciples à être « parfaits
comme votre Père céleste est parfait » (Matthieu
5:48), lui et son Père comprennent que durant cette épreuve
mortelle, nous, pauvres humains, n'y parvenons pas. C'est la raison
d'être du ministère terrestre du Christ : expier
nos mauvais choix lorsque nous en sommes coupables. Le Seigneur, dans
sa sagesse infinie, comprend qu'aucun de nous ne mènera une
vie parfaite et que nous aurons tous besoin de son pardon.
Ce
n'est bien sûr pas une raison pour désobéir à
Dieu. En tant que disciples de Jésus-Christ, nous aspirons
sincèrement à suivre son exemple en toutes choses, y
compris dans le degré de perfection mortelle qu'il a atteint.
Cependant, nous sommes conscients que l'objectif réalisable de
cette vie consiste à faire de notre mieux pour obéir à
ses commandements. Si, au fil de la vie, nous apprenons à
utiliser de façon positive ce merveilleux don qu'est le libre
arbitre non seulement pour notre propre bien mais aussi pour le bien
d'autrui, alors notre voyage aura été un succès,
peu importe sa durée ou le nombre de choses accomplies.
Faire
face à l'adversité
Peu
de temps après être rentrés de notre mission à
Toronto, l'un de mes jeunes amis missionnaire est apparu sans
s’annoncer sur le pas de ma porte. Il avait été
un missionnaire exemplaire, un des dirigeants les plus solides, et il
avait terminé sa mission à son tour. Il était
prêt pour continuer sa vie.
«
Président, dit-il, vous souvenez-vous nous avoir tous fait
promettre de vous présenter la personne que nous souhaitions
épouser ? »
«
Oui, dis-je en souriant, je m'en souviens. »
«
Eh bien, dit-il avec un plaisir évident, j'aimerais vous
présenter ma fiancée ! »
Il
nous a présenté une délicieuse jeune femme et
nous avons passé quelques minutes à faire plus ample
connaissance. Il me paraissait évident qu'elle était
tout aussi fidèle et engagée que lui. Quel beau couple,
si agréable, si pur, si amoureux. Ils m'ont fait l'honneur de
me demander de les marier au temple trois mois plus tard environ.
J'ai entouré la date dans mon agenda et nous nous sommes
quittés.
Le
lendemain soir, j'ai reçu un coup de fil m'informant que le
jeune missionnaire qui était debout dans mon salon la veille
au soir, en compagnie de sa fiancée, venait de perdre la vie
dans un accident de voiture. J'étais choqué. Au lieu
d'officier à son mariage, j'allais devoir parler à ses
funérailles.
Pour
ceux dont la perspective se limite à la condition mortelle, la
mort peut paraître terriblement cruelle et capricieuse. La vie
elle-même est remplie de dures réalités qui vous
arrachent le cœur : la maltraitance d'enfants, le sida,
les catastrophes naturelles comme les tornades et les tremblements de
terre, la famine, le racisme et l'intolérance, les
comportements inhumains de l’homme envers les autres.
Il
est impossible d'observer la souffrance humaine, quelles qu'en soient
les causes, sans ressentir de la souffrance et de la compassion. Il
est donc facile de comprendre qu'une personne sans perspective
éternelle se révolte contre les cieux quand elle voit
un reportage horrifiant sur la famine en Afrique ou les ravages
causés par une tornade.
L'observateur
compatissant dira : « S'il y a un Dieu, comment peut-il
permettre que de telles choses se produisent ? »
La
réponse n'est pas simple mais pourtant, elle n'est pas très
compliquée non plus. Dieu a mis son plan en action. Il se
déroule selon les lois de la nature, qui sont en fait les lois
de Dieu. Et parce que ce sont ses lois, il se doit de les respecter,
tout comme nous. Dans ce monde imparfait, des choses terribles
peuvent se produire. Les plaques tectoniques glissent et occasionnent
des tremblements de terre. Certains phénomènes
météorologiques causent des ouragans, des tornades, des
inondations ou de la sécheresse. Cela vient de la nature de
notre vie sur terre. Cela fait partie de l'épreuve de notre
aptitude à affronter les difficultés.
Quelquefois,
l'adversité est causée par l'homme lui-même, par
l'exercice de son libre arbitre. Nous tous avons oublié que,
tellement heureux lorsque le plan de notre Père céleste
et de Jésus-Christ nous a été annoncé,
nous avons littéralement poussé « des cris de
joie. » (Job 38:7) L'idée de la mortalité et la
notion du libre arbitre nous enthousiasmaient, mais n'ayant jamais
été mortels auparavant, je ne suis pas certain que nous
comprenions pleinement l'effet que le libre arbitre aurait sur notre
vie.
En
général, quand nous pensons libre arbitre, nous pensons
à nous personnellement. Demandez à quelqu'un de définir
ce terme et il vous dira certainement quelque chose du genre : «
Le libre arbitre signifie que je suis libre de choisir par moi-même.
» Mais nous oublions que le libre arbitre offre ce même
droit aux autres et que quelquefois, la liberté de choix des
autres nous fait du tort.
Notre
Père céleste est tellement attaché à
protéger notre libre arbitre qu'il permet à tous ses
enfants de l'exercer, que ce soit pour faire le bien ou pour faire le
mal. Il a bien sûr une perspective éternelle qui lui
permet de savoir que quelles que soient les souffrances que nous
endurons dans cette vie et quelle qu'en soit la cause, elles ne
durent qu'un instant, en comparaison à notre existence
éternelle.
Pour
illustrer cela, disons que vous voyez une corde qui s'étend
des deux côtés à l'infini dans le cosmos. Au
milieu, vous prenez un fil et vous le nouez autour de la corde. La
partie de la corde à gauche du fil représente votre vie
prémortelle. La partie de la corde à droite du fil
représente votre vie après la mort. Le fil représente
la durée de votre vie sur terre.
Voyez-vous
ce que je veux dire ?
Certes,
nous mortels, avons rarement cette perspective de notre vie. Nous
ressentons la douleur, l'angoisse devant l'épreuve, la nôtre
ou celle des autres mais la foi en notre Père céleste
et en son plan peut être une source de force intérieure
qui nous permettra de retrouver la paix, le réconfort et le
courage de nous battre. En combinant la foi et la confiance, nous
trouverons l'espérance. L'espérance vient de la foi et
donne un sens et un but à tout ce que nous faisons. Elle peut
nous donner le réconfort face à l'adversité, la
force au moment de l'épreuve et la paix quand nous avons
toutes les raisons d'être angoissés et de douter.
C'est
ce réconfort, cette force et cette paix que j'ai ressentis en
m'adressant à l'auditoire de personnes très nombreuses
venues rendre un dernier hommage à mon jeune missionnaire. En
observant les visages de sa famille, de sa fiancée et de ses
amis, j'ai remarqué combien le réconfort vient de la
connaissance et de la soumission au plan éternel de Dieu. Bien
qu'il nous manque à tous, nous partageons la certitude que la
vie est éternelle et que mon missionnaire n'est séparé
de nous que pour un temps. Nous savons qu’un jour nous serons
tous ensemble dans le royaume de Dieu si nous choisissons de vivre
aussi dignement et fidèlement que ce jeune homme.
Ainsi
illuminée par la lumière de la foi, l'adversité
n'est qu'un véhicule de croissance et la mort n'est qu'une
porte menant d'une phase de notre existence éternelle à
une autre.
La
vie continue après la mort
Mon
père est décédé il y a plusieurs années
et ma mère l'a suivi dix mois plus tard. Bien que leur mort
n'ait pas été tout à fait inattendue, il m'a été
difficile de leur dire au revoir à tous les deux, surtout à
si peu d'intervalle. J'étais tellement heureux sur le moment,
et je le suis encore, d'avoir l'assurance que Dieu a pour nous un
plan qui inclut l'après-vie, que notre existence terrestre a
un sens et constitue une préparation importante pour ce qui
nous attend après. Quelle bénédiction de savoir
que la mort n'est pas la fin, de savoir que ceux qui font de bons
choix dans la vie seront généreusement récompensés
et que nos êtres chers sont liés à nous pour
l'éternité.
Bien
sûr, nous ne savons pas tout de la vie après la mort. Le
Sauveur a indiqué que dans la maison de son Père, il y
a « plusieurs demeures » (Jean 14:2), ce qui semble
impliquer plusieurs destinations possibles. La révélation
moderne enseigne que nous irons dans l'un des trois royaumes
éternels, ou degrés de gloire, selon notre fidélité
dans cette vie (voir D&A 76). Notre Père céleste et
Jésus-Christ vivent dans le plus haut degré de gloire
ou le royaume céleste. Ceux qui sont dignes d'être
exaltés dans ce royaume recevront non seulement le bonheur de
vivre à jamais dans la présence de Dieu et du Christ
mais seront aussi « héritiers de Dieu, et cohéritiers
de Christ » (Romains 8:17) de tout ce que le Père
possède.
En
d'autres termes, chacun d'entre nous a le potentiel de devenir comme
notre Père éternel.
Je
comprends que cela puisse paraître prétentieux mais en
fait, c'est sans prétention aucune ; c'est de
l'émerveillement et une profonde gratitude envers notre Père
aimant qui dans son amour et sa sagesse a conçu un plan nous
permettant de devenir comme lui et comme son Fils, Jésus-Christ.
Cela n'enlève en rien le rôle suprême de notre
Père céleste dans notre vie éternelle. Il est et
sera toujours notre Père et notre Dieu. Mais, comme tout bon
père, il désire ce qu'il y a de meilleur pour ses
enfants. Il veut que nous soyons heureux. Il veut que nous
réussissions. Il veut que nous soyons semblables à lui.
Comment
cela peut-il arriver ? Nous apprenons d'un prophète du
Livre de Mormon nommé Alma que nous aurons après cette
vie un corps glorifié et parfait. Comme nous l'avons lu
auparavant, Alma a enseigné que le Christ a rendu possible la
résurrection des morts, ce qui signifie que « l'esprit
et le corps seront de nouveau réunis sous leur forme
parfaite ; membres et jointures seront rendus à leur
forme propre, comme nous sommes maintenant, en ce moment… et
pas même un seul cheveu de leur tête qui sera perdu ;
mais chaque chose sera rendue à sa forme parfaite. »
(Alma 11:43-44)
En
ce qui concerne le processus de la perfection spirituelle, le critère
« comme votre Père céleste est parfait »
suscite la perplexité. Nul doute que les expériences et
les possibilités de progression de la vie terrestre font
partie du processus. Nous sommes tous venus ici avec la
responsabilité personnelle de rechercher la vérité
éternelle de Dieu, de vivre selon ses préceptes et
aussi, mais oui, d’en faire part aux autres quand nous la
trouvons. L'apôtre Paul a enseigné à ses
interlocuteurs à Athènes qu'il fallait « qu'ils
cherchassent le Seigneur, et qu'ils s'efforçassent de le
trouver en tâtonnant, bien qu'il ne soit pas loin de chacun de
nous, car en lui nous avons la vie, le mouvement, et l'être.
C'est ce qu'ont dit aussi quelques-uns de vos poètes :
Nous sommes de sa race... » (Actes 17:27-28 ; voir aussi 2 Pierre 1:4 et 1 Jean 3:1-2)
Les
Écritures suggèrent en outre que notre croissance
spirituelle se poursuivra après cette vie. Pierre a enseigné
qu'après la mort de Jésus, celui-ci « est allé
prêcher aux esprits en prison. » (1 Pierre 3:19)
Maintenant, pourquoi le Seigneur ferait-il une chose pareille, à
moins qu'il y ait une chance d'évolution spirituelle parmi
ceux à qui il prêche ?
Pierre
ajoute : « Car l'Évangile a été aussi
annoncé aux morts, afin que, après avoir été
jugés comme les hommes quant à la chair, ils vivent
selon Dieu quant à l'Esprit. » (1 Pierre 4:6)
Bien
sûr, Pierre enseignait la même doctrine que celle qu'il
avait entendue du Sauveur : « En vérité, en
vérité, je vous le dis, l'heure vient, et elle est déjà
venue, où les morts entendront la voix du Fils de Dieu ;
et ceux qui l'auront entendue vivront. » (Jean 5:25)
Il
est évident que Jésus et ses disciples comprenaient que
le plan de notre Père céleste donne perpétuellement
l'occasion de progresser spirituellement. Nous n'avons que peu de
renseignements sur la vie après celle-ci. C'est alors que la
foi entre en jeu. Dieu a promis des bénédictions
ineffables à ceux qui apprennent à marcher par la foi
dans cette vie et à exercer leur libre arbitre pour faire de
bons choix (y compris le choix de croire ou ne pas croire au plan
divin). Ces promesses devraient nous suffire. Il n'est pas
indispensable que nous connaissions en détail les bénédictions
promises. Nous devons tout simplement avoir foi en lui et confiance
en ses promesses.
Ce
qui, tout bien considéré, n'est pas bien difficile.
Après tout ce que notre Père céleste a fait pour
réaliser son grand plan de salut pour nous, du miracle de la
naissance au miracle de la vie éternelle en sa présence,
il est manifeste qu'il nous aime profondément et qu'il ne
souhaite que notre bonheur éternel auprès de lui. Cette
connaissance devrait tous nous aider à lui faire confiance.
CHAPITRE
SEPT : LES ARTICLES DE FOI
Environ
une douzaine d'années après l'organisation de l'Église
de Jésus-Christ des saints des derniers jours, l'éditeur
du journal The Chicago Democrat a demandé à Joseph
Smith de préparer un article donnant le détail de
l'histoire et des croyances de l'Église. Cet article était
important parce qu'il comportait la première déclaration,
simple et concise de la doctrine de ladite Église par son
fondateur lui-même, le Prophète. Depuis cette époque,
les points énumérés par Joseph Smith dans ce
journal sont connus sous le nom de « Articles de foi ».
Ces
treize articles ou croyances contiennent l'essence de notre
théologie. Nous avons déjà parlé de
plusieurs points dans les chapitres précédents que nous
ne détaillerons pas ici mais examinons-les un instant pour
nous faire une idée du vaste champ doctrinal que couvrent les
Articles de foi.
La
divinité
1.
Nous croyons en Dieu, le Père éternel, et en son Fils,
Jésus-Christ, et au Saint-Esprit.
Vous
avez déjà une idée de notre vision de notre Père
céleste et de notre Sauveur, Jésus-Christ. Nos
sentiments pour eux sont profonds et notre relation avec eux est très
personnelle. Dieu est réellement notre Père céleste,
avec toute la chaleur, la tendresse et l’attention que le mot
père implique. Quant à Jésus, bien qu'il soit
notre Seigneur et Maître, ayant une plénitude de gloire
et de majesté, il est aussi le premier-né en esprit et
donc notre frère. Son amour pour nous est familial et
personnel, comme le nôtre pour lui.
Notre
message au monde est qu'un Dieu des cieux, bon et aimant, a envoyé
son Fils unique, Jésus-Christ, sur terre pour enseigner son
Évangile, organiser son Église et expier les péchés
du monde. C'est la vérité fondamentale sur laquelle
reposent toutes les autres vérités.
Le
troisième membre de la divinité, le Saint-Esprit,
quelquefois appelé l'Esprit-Saint, l'Esprit de Dieu, l'Esprit
du Seigneur ou le Consolateur, a un rôle important, dont un
aspect consiste à témoigner de la vérité,
et en particulier de la réalité de notre Père et
de son Fils. Si nous croyons de tout notre cœur en Dieu, c'est
uniquement parce que cette vérité essentielle a été
communiquée à notre âme par le pouvoir du
Saint-Esprit. Si nous aimons le Seigneur, c'est uniquement grâce
au Saint-Esprit qui nous a présenté spirituellement sa
réalité éternelle et sa grâce
condescendante. Et si vous avez ressenti des choses positives en
lisant ce livre, c'est que le Saint-Esprit a confirmé mon
témoignage et vous a indiqué que ce que j'ai écrit
est vrai.
Chacun
de nous a ressenti l'influence du Saint-Esprit à un moment ou
un autre de sa vie. Nous recevons en notre âme la confirmation
de la vérité par le Saint-Esprit. Sa mission
particulière est d'aider les gens à croire et à
suivre les enseignements du Père et du Fils. Pour ce faire, le
Saint-Esprit doit être différent des autres membres de
la divinité, au moins à un égard. Par
l'intermédiaire de Joseph Smith, le Seigneur a révélé
que : « Le Père a un corps de chair et d'os aussi
tangible que celui de l'homme, le Fils aussi ; mais le
Saint-Esprit n'a pas de corps de chair et d'os, c'est un personnage
d'esprit. S'il n'en était pas ainsi, le Saint-Esprit ne
pourrait demeurer en nous. » (D&A 130:22)
Comme
je l'ai dit plus tôt, le libre arbitre est l'élément
clé du plan de notre Père céleste pour notre
progression éternelle. Notre Père céleste et
Jésus nous ont offert la liberté de choisir ; le
Saint-Esprit est à notre disposition pour nous aider à
faire de bons choix, si nous voulons bien l'écouter.
Mon
père était dans le commerce automobile et c'est par là
que j'ai débuté ma carrière professionnelle. Un
jour, la Ford Motor Company est arrivée en ville pour trouver
un concessionnaire qui représenterait leur nouvelle gamme de
véhicules, un nouveau modèle magnifique, censé
selon eux, révolutionner l'industrie. Cette voiture serait
tellement exceptionnelle qu'Henry Ford II avait l'intention de la
nommer en l'honneur de son père ; donc la société
Ford cherchait assidûment la concession locale parfaite et m’a
contacté souvent pour en parler. Je dois vous avouer qu'ils
étaient très persuasifs.
J'ai
tergiversé avant de prendre une décision. Les véhicules
que nous représentions alors se vendaient bien et je craignais
de bouleverser une affaire qui tournait bien. Mais si la nouvelle
gamme était à moitié aussi prometteuse que ce
que Ford laissait entendre, j'étais en train de passer à
côté de la chance de toute une vie.
J'ai
prié pour être guidé. Vous vous demandez
peut-être s'il est correct de demander de l'aide à Dieu
pour nos décisions professionnelles ou nos investissements. Je
crois aux paroles de l'un des prophètes du Livre de Mormon
nommé Amulek, qui a enseigné : « Invoquez-le
pour les cultures de vos champs, afin que vous en retiriez la
prospérité. Invoquez-le pour les troupeaux de vos
champs, afin qu'ils s'accroissent… Oui, et lorsque vous
n'invoquez pas le Seigneur, que votre cœur soit rempli,
continuellement tourné vers lui dans la prière pour
votre bien-être, et aussi pour le bien-être de ceux qui
sont autour de vous. » (Alma 34:24-27)
J'ai
donc demandé à mon Père céleste de
m'aider à prendre cette importante décision d’ordre
matériel. Et il l'a fait. Quand mon père et moi avons
vu pour la première fois la voiture, j'ai eu la très
nette impression que je ne devais pas signer la franchise. À
cet instant précis, je savais sans l'ombre d'un doute que
c'était la chose à ne pas faire.
Mais
Ford ne m'a pas demandé de signer immédiatement la
franchise. Ils m'ont laissé le temps de réfléchir
et m'ont relancé ensuite. Je suis désolé
d'admettre que j'ai fini par céder à la pression, j'ai
ignoré l'inspiration reçue et j'ai signé la
franchise, faisant de moi le premier revendeur d'Edsel de Salt Lake
City. Si vous connaissez un peu l'histoire de l'automobile, vous
savez aussi que je suis devenu le dernier revendeur d'Edsel de la
ville, parce qu'il s'est avéré que cette voiture a été
l'un des plus grands échecs de l'histoire de l'industrie. Non
seulement Ford a perdu des millions de dollars dans la campagne mais
tous les revendeurs Edsel ont subi de lourdes pertes, moi y compris.
C'était sans nul doute, l'une des périodes les plus
sombres de ma carrière professionnelle.
J'aurais
pu l'éviter. Il aurait suffi que je me range aux impressions
du Saint-Esprit. C'est ce qui est étrange dans cette
situation : Je prie, demande et reçois le conseil du
Seigneur par le Saint-Esprit de façon claire et sans équivoque
mais je décide de ne pas écouter et ma famille et
moi-même en subissons les conséquences.
Heureusement,
cette expérience et d'autres m'ont enseigné
l'importance d'être attentif à l'Esprit et d'obéir
à ses indications. J'ai eu un nombre incalculable
d'expériences très enrichissantes lorsque je l'ai fait.
Je sais pertinemment que je ne pourrais pas remplir mon rôle
actuel d'apôtre du Seigneur Jésus-Christ sans la
direction, le réconfort et l'influence du troisième
membre de la divinité, le Saint-Esprit.
La
responsabilité personnelle
2.
Nous croyons que les hommes seront punis pour leurs propres péchés,
et non pour la transgression d'Adam.
Le
second article de foi fait allusion au concept chrétien
traditionnel du péché originel, qui affirme qui nous
naissons tous pécheurs à cause de la chute d'Adam et
Ève dans le jardin d'Éden. L'Église de
Jésus-Christ des saints des derniers jours n'adhère pas
à cette notion de péché originel et à son
effet négatif sur l'humanité. Au contraire, nous
rendons hommage à Adam et Ève pour leur sagesse et leur
vision. Quitter la vie de béatitude du jardin d'Éden
pour qu'eux-mêmes et toute la famille humaine puissent
connaître les triomphes et les douleurs de la mortalité
n'a pas dû être facile. Nous croyons cependant qu'ils ont
choisi délibérément la mortalité, rendant
ainsi possible notre participation au grand plan éternel de
notre Père céleste.
Bien
que chacun de nous, étant de passage sur cette terre, fasse
des erreurs à un moment ou à un autre, nous croyons que
nous ne sommes pas pécheurs de naissance. En réalité,
Mormon, prophète du Livre de Mormon a enseigné à
son fils Moroni que « les petits enfants sont vivants dans le
Christ depuis la fondation du monde. » (Moroni 8:12)
En
d'autres termes, nous naissons purs et nous apprenons à pécher
en grandissant. Si vous n'êtes pas certain de ce que j'avance,
regardez autour de vous le nouveau-né le plus proche. Plongez
votre regard dans ses yeux. Avez-vous déjà vu autant de
douceur et de pureté ? On pourrait presque voir les cieux
à travers les yeux d'un bébé.
Bien
sûr, cela évolue avec le temps et ce regard plein
d'innocence se change en regard plein de malice. C'est alors que
l'enfant devient responsable et capable de pécher, quand il
comprend la différence entre le bien et le mal. Le Seigneur a
révélé par l'intermédiaire de Joseph
Smith, le prophète, que c'est à huit ans que l'enfant
atteint l'âge de raison. C'est aux parents qu'incombe la
responsabilité d'enseigner aux enfants la doctrine du royaume
et de les préparer à leurs responsabilités
éternelles.
Quant
à la « transgression d'Adam », il n'y a pas lieu
de se faire du souci, vous n'êtes pas plus responsable de ses
erreurs qu'il l'est des vôtres. Cela fait partie du principe du
libre arbitre, chacun est individuellement responsable des
conséquences de ses choix. Il est vrai que nous sommes tous
affectés par la manière dont les autres, y compris
Adam, choisissent d'employer leur libre arbitre, mais nous ne sommes
responsables que de nos propres décisions. Pour le reste, à
nous d'en tirer le meilleur parti selon notre capacité à
faire de bons choix.
L'Expiation
3.
Nous croyons que, grâce au sacrifice expiatoire du Christ, tout
le genre humain peut être sauvé en obéissant aux
lois et aux ordonnances de l'Évangile.
L'Expiation
est la doctrine la plus merveilleuse de toute la chrétienté.
Chaque jour de ma vie j'y pense et je remercie Dieu pour ce principe.
Bien que nous ayons déjà parlé de la bonté
du Sauveur précédemment, je trouve qu'un aspect de la
doctrine de l'Expiation mérite une explication supplémentaire.
Jésus-Christ
a accompli deux exploits sans précédent par son
sacrifice expiatoire. D'une part il a vaincu la mort, ce qui fait que
chaque personne aura le privilège de vivre éternellement,
dotée d'un corps ressuscité. D'autre part, il a enduré
le poids et la douleur de nos péchés pour que nous
puissions vivre éternellement en présence de Dieu si
nous avons foi au Christ et choisissons de nous repentir et de garder
ses commandements. Le premier point, l’immortalité, est
un cadeau gratuit. Nous n'avons rien à faire pour l'obtenir.
C'est le fruit de la grâce aimante de Jésus-Christ. Le
deuxième point, la vie éternelle dans le royaume
céleste de Dieu, requiert un effort de notre part, celui de
croire, de se repentir et de mettre en pratique la parole et ne pas
se borner à l'écouter (voir Jacques 1:22).
Ainsi
nous croyons à l'enseignement de Néphi, prophète
du Livre de Mormon, qui dit que « c'est par la grâce que
nous sommes sauvés, après tout ce que nous pouvons
faire. » (2 Néphi 25:23) Nous comprenons cependant ce
dont parlait Jean le révélateur dans sa vision
prophétique quand il « vit les morts, les grands et les
petits, qui se tenaient devant le trône. Des livres furent
ouverts. Et un autre livre fut ouvert, celui qui est le livre de vie.
Et les morts furent jugés selon leurs œuvres, d'après
ce qui était écrit dans ces livres. » (Apocalypse
20:12)
Jamais
nous ne devons oublier que ces deux dons, l’immortalité
et la vie éternelle, ne sont à notre portée
qu’avec et par le Sauveur Jésus-Christ. Une chose
intéressante se produit lorsque nous prenons pleinement part
aux promesses de l’Expiation pour une éternité
heureuse. Ceux qui se repentent et viennent au Christ (voir Moroni
10:32) découvrent avec enthousiasme qu’ils surmontent
plus facilement les épreuves de la mortalité.
«
Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et
chargés, dit le Sauveur, et je vous donnerai du repos.
«
Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis
doux et humble de cœur ; et vous trouverez du repos pour
vos âmes.
«
Car mon joug est doux, et mon fardeau léger. » (Matthieu
11:28-30)
L'Expiation
est donc un principe de réconfort et de force pour ceux qui
veulent profiter de sa puissante influence afin d'affronter les
épreuves et l'adversité, dans cette vie et à
jamais.
Les
premiers principes de l'Évangile
4.
Nous croyons que les premiers principes et ordonnances de l'Évangile
sont : premièrement la foi au Seigneur Jésus-Christ,
deuxièmement le repentir, troisièmement le baptême
par immersion pour la rémission des péchés,
quatrièmement l'imposition des mains pour le don du
Saint-Esprit.
L'Évangile,
tel qu'il est enseigné dans l'Église de Jésus-Christ
des saints des derniers jours, repose sur la foi au Christ et la
repentance, grâce à son expiation. Qu'en est-il du
baptême alors ?
Un
apôtre moderne, James E. Talmage, a défini le baptême
comme étant « la porte par laquelle on entre dans le
troupeau du Christ, le portail de l'Église, le rite établi
de naturalisation dans le royaume de Dieu. » (Étude des
Articles de foi, p. 153) Par le baptême, nous prenons sur nous
le nom du Christ et promettons de faire ce qu'il ferait, y compris
obéir aux commandements de Dieu. Le Seigneur promet en retour
de nous envoyer son Esprit pour nous guider, nous fortifier et nous
réconforter. Et plus important peut-être, il promet
aussi de nous pardonner les péchés pour lesquels nous
nous sommes sincèrement repentis. Ainsi, ceux qui descendent
dans les eaux du baptême sont littéralement lavés
de leurs péchés et ressortent des fonts baptismaux
aussi purs que des nouveau-nés.
Alma,
prophète du Livre de Mormon, invite ainsi son peuple : «
Venez et soyez baptisés au repentir, afin d'être lavés
de vos péchés, afin d'avoir foi en l'Agneau de Dieu,
qui ôte les péchés du monde, qui est puissant à
sauver et à purifier de toute injustice.
«
Oui, je vous le dis, venez et ne craignez pas, et mettez de côté
tout péché qui vous enveloppe facilement, qui vous
entrave pour la destruction ; oui, venez et allez, et montrez à
votre Dieu que vous êtes disposés à vous repentir
de vos péchés et à faire alliance avec lui de
garder ses commandements, et témoignez-le-lui aujourd'hui en
entrant dans les eaux du baptême. » (Alma 7:14-15)
Jésus
a bien sûr montré l'exemple lors de sa mission sur
terre. Les Écritures rapportent qu'avant de commencer son
ministère de trois ans, il est allé à la
rencontre de son cousin Jean, qui détenait l'autorité
de la prêtrise pour baptiser.
«
Mais Jean s'y opposait, en disant : C'est moi qui ai besoin
d'être baptisé par toi, et tu viens à moi !
«
Jésus lui répondit : Laisse faire maintenant, car
il est convenable que nous accomplissions ainsi tout ce qui est
juste. Et Jean ne lui résista plus.
«
Dès que Jésus eut été baptisé, il
sortit de l'eau. Et voici, les cieux s'ouvrirent, et il vit l'Esprit
de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui.
«
Et voici, une voix fit entendre des cieux ces paroles : Celui-ci
est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis toute mon affection. »
(Matthieu 3:14-17)
Jésus
n'avait évidemment pas besoin d'être baptisé pour
la rémission de ses péchés, n'en ayant commis
aucun, mais Néphi, dans le Livre de Mormon nous explique que
le Sauveur « montre aux enfants des hommes que, selon la chair,
il s'humilie devant le Père et témoigne au Père
qu'il lui obéira en gardant ses commandements. » (2
Néphi 31:7)
Les
saints des derniers jours désirent fortement suivre l'exemple
de Jésus et croient au caractère essentiel de
l'ordonnance du baptême par immersion pour la rémission
des péchés.
Très
vite après le baptême, de dignes détenteurs de la
prêtrise posent les mains sur la tête du nouveau baptisé
pour le confirmer membre de l'Église de Jésus-Christ
des saints des derniers jours et pour lui octroyer un don très
particulier, le don du Saint-Esprit. Bien que la plupart des gens
ressentent occasionnellement l’influence du Saint-Esprit qui
leur souffle la vérité, le droit d'être guidés
par le Saint-Esprit est la prérogative de ceux qui, par le
baptême, ont manifesté leur désir de suivre et de
servir le Seigneur. S'ils vivent dignement, ils sont guidés
spirituellement, et s'ils suivent ces indications, ils seront ramenés
à leur foyer céleste.
Le
don du Saint-Esprit nous rapproche du troisième membre de la
divinité. D’une certaine manière, c'est comme
habiter à côté de la caserne des pompiers. Bien
que tous aient droit à leurs services, la personne la plus en
sécurité sera celle qui demeure le plus près de
la caserne. Grâce à ce don, le Saint-Esprit fait partie
de notre vie. Il pénètre notre cœur et veille sur
nous, ce qui représente un avantage immense pour autant que
nous prêtions attention à ses indications.
L'autorité
de la prêtrise
5.
Nous croyons que l'on doit être appelé de Dieu par
prophétie, et par l'imposition des mains de ceux qui
détiennent l'autorité, pour prêcher l'Évangile
et en administrer les ordonnances.
Comme
nous l'avons dit plus haut, la prêtrise est l'autorité
de Dieu donnée aux hommes pour qu'ils accomplissent ce que lui
et le Sauveur accompliraient s'ils vivaient parmi nous. C'est le
canal par lequel notre Père céleste gouverne ses
enfants dans l'ordre et la douceur.
Le
gouvernement de la prêtrise diffère radicalement de
toute autre forme de gouvernement. Alors que trop souvent le
gouvernement humain est fondé sur une révolution et
dirigé par le pouvoir, le gouvernement de la prêtrise
est fondé sur la révélation et dirigé par
le Tout-puissant. Et tandis que le gouvernement humain repose sur des
lois créées par des hommes aux capacités
limitées et aux motivations diverses, le gouvernement de la
prêtrise repose sur les commandements de Dieu, institués
par notre Père céleste, un Père céleste
bon et aimant, aux capacités illimitées et motivé
exclusivement par notre bonheur éternel.
En
résumé, la seule raison d'être du pouvoir de la
prêtrise est d'aider à ramener les enfants de notre Père
céleste en sécurité chez lui.
L'Église
de Jésus-Christ
6.
Nous croyons à la même organisation que celle qui
existait dans l'Église primitive, savoir : apôtres,
prophètes, pasteurs, docteurs, évangélistes,
etc.
Pour
certains, la pensée que Jésus a organisé une
Église tandis qu'il était sur terre est nouvelle et
quelque peu déconcertante. Pourtant, il est clair qu'il l'a
fait. Paul dit : « Et il a donné les uns comme
apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme
évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs. »
(Éphésiens 4:11)
Dans
quel but a-t-il fait cela ?
«
pour le perfectionnement des saints en vue de l'œuvre du
ministère et de l'édification du corps de Christ,
«
jusqu'à ce que nous soyons tous parvenus à l'unité
de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l'état
d'homme fait, à la mesure de la stature parfaite de Christ,
«
afin que nous ne soyons plus des enfants, flottants et emportés
à tout vent de doctrine, par la tromperie des hommes, par leur
ruse dans les moyens de séduction. » (Éphésiens
4:12-14)
Comme
nous l'avons dit plus tôt, l'Église de Jésus-Christ,
organisée durant son ministère terrestre, n'a pas pu
survivre dans son intégralité au-delà du premier
siècle après sa mort et sa résurrection à
Jérusalem. C'est pour cela que Pierre a prophétisé
qu'il y aurait un « rétablissement de toutes choses »
(Actes 3:21), ce qui inclut l'organisation de l'Église du
Christ. Nous croyons que ce rétablissement a eu lieu par
l'intermédiaire du prophète Joseph Smith et que
l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours
est réellement l'Église du Christ sur la terre, avec à
sa tête un prophète vivant et un collège inspiré
de douze apôtres. J'affirme que c'est véritablement
l'Église de Jésus-Christ.
Ceux
qui croient aux prophètes et apôtres vivants et les
suivent sont grandement bénis. Bien qu’ils sachent qu'il
y a un prophète de Dieu sur terre, les saints des derniers
jours ne sont pas exempts de la responsabilité de penser et
d'agir par eux-mêmes. En plus des inspirations du Saint-Esprit
que chacun a la responsabilité de suivre, ils bénéficient
du conseil inspiré des serviteurs choisis de Dieu qui permet à
ceux qui le veulent bien de trouver une source supplémentaire
de force et de clairvoyance spirituelle. Grâce à ses
serviteurs, les principes de l'Évangile sont plus clairs et le
plan de salut est expliqué pour que chacun sache comment vivre
selon les enseignements du Seigneur.
Ceux
qui ont accès à la révélation moderne par
la parole des prophètes et apôtres vivants affrontent
les épreuves les plus dures avec confiance car ils savent vers
qui se tourner pour trouver la vérité.
Les
dons spirituels
7.
Nous croyons au don des langues, de prophétie, de révélation,
de vision, de guérison, d'interprétation des langues,
etc.
Nous
témoignons au monde que les dons spirituels qui existaient en
abondance du temps du Christ et de ses saints apôtres sont à
nouveau actifs et vivants dans la vie des enfants de Dieu
aujourd'hui. À propos de ces dons spirituels, le Sauveur a
dit : « Ils sont donnés pour le profit de ceux qui
m'aiment et qui gardent tous mes commandements, et de celui qui
cherche à faire ainsi. » (D&A 46:9)
Nous
avons des missionnaires de par le monde qui ont fait l’expérience
du don des langues pour pouvoir enseigner l'Évangile dans sa
plénitude aux différents peuples de la terre. Nous
avons des prophètes qui reçoivent la révélation
de Dieu, notamment des visions, afin qu'ils puissent communiquer la
volonté de Dieu à ses enfants. Nous témoignons
de guérisons miraculeuses accomplies par le pouvoir de la foi
et par l'autorité de la prêtrise, pour le bénéfice
de chacun.
«
Et tous ces dons viennent de Dieu, a dit le Seigneur à Joseph
Smith, pour le profit des enfants de Dieu. » (D&A 46:26)
Un
jour, alors que j'étais à mon bureau, j'ai eu
l'impression soudaine que je devais aller à l'hôpital
rendre visite à un voisin qui venait d'y être admis pour
un problème cardiaque. J'ai d'abord songé m'y arrêter
en rentrant du travail puisque rien ne laissait présager que
la situation était grave. L'impression spirituelle était
pressante : il fallait y aller immédiatement. À
cette époque de ma vie, j'avais appris à être
attentif aux incitations du Saint-Esprit donc je suis parti sans
vraiment savoir pourquoi.
En
arrivant à l'hôpital, le personnel m’a informé
que mon ami avait fait une crise cardiaque grave. Bien que, seul dans
sa chambre, il semblât endormi, j'ai senti que la bénédiction
de santé que je devais lui donner devait prévoir une
guérison totale. J'ai donc posé les mains sur sa tête
et par l'autorité de la prêtrise, je l'ai béni.
J’'ai
appris depuis que les courbes sur les moniteurs se sont rétablies
très vite après la bénédiction. En cinq
jours il était sorti de l'hôpital et en un mois, il
était guéri.
Récemment,
il m'a écrit : « Cela fait maintenant huit ans.
Aujourd'hui je travaille huit à dix heures par jour. Je fais
du golf. Je marche tous les jours. Je fais même du ski
nautique. Et je n'oublie jamais que selon toute probabilité,
je devrais être mort. Merci pour ces huit dernières
années, et merci mon Dieu ! »
Est-ce
que l'ère des miracles est terminée ? Non, et loin
s'en faut. Dieu continue à accomplir des miracles parmi ses
enfants grâce aux dons de l'Esprit.
La
Bible et le Livre de Mormon
8.
Nous croyons que la Bible est la parole de Dieu dans la mesure où
elle est traduite correctement ; nous croyons aussi que le Livre
de Mormon est la parole de Dieu.
Nous
l'avons dit plus tôt, les saints des derniers jours aiment la
sainte Bible et lui vouent le respect dû à la parole de
Dieu. Nous la lisons, nous l'étudions, nous l'utilisons
lorsque nous enseignons. Notre vie est enrichie par les histoires et
les messages puissants contenus dans l'Ancien et le Nouveau
Testaments.
Cependant,
nous savons que la Bible a subi un nombre incalculable de
traductions. Au fil des siècles, des changements ont altéré
la pureté de la doctrine. Bien que ce soit un miracle que la
Bible ait survécu aussi longtemps, il serait peu sage de
croire qu'elle nous soit parvenue complètement indemne.
C'est
pour cette raison que l'Église de Jésus-Christ des
saints des derniers jours est si reconnaissante pour les révélations
et éclaircissements inspirants contenus dans les pages du
Livre de Mormon, des Doctrine et Alliances et de la Perle de grand
prix. Ces ouvrages scripturaux confirment les vérités
bibliques en même temps qu'ils élargissent les horizons
doctrinaux bien au-delà des limites de la Bible. Le témoignage
de ces autres témoins confirme avec la Bible que Dieu vit, que
Jésus est le Christ et qu'ils nous aiment assez pour préparer
un plan pour nous permettre de retourner vivre avec eux dans la paix
et le bonheur.
La
révélation moderne
9.
Nous croyons tout ce que Dieu a révélé, tout ce
qu'il révèle maintenant, et nous croyons qu'il révélera
encore beaucoup de choses grandes et importantes concernant le
royaume de Dieu.
Parmi
les dons de l'Esprit les plus merveilleux se trouve le don de la
révélation. Comme le prophète Amos l'a déclaré
dans l'Ancien Testament : « Car le Seigneur, l'Éternel,
ne fait rien sans avoir révélé son secret à
ses serviteurs les prophètes. » (Amos 3:7) Ayant eu le
privilège de connaître et de travailler avec des
prophètes vivants de Dieu, je témoigne en toute
simplicité que les cieux ne sont pas clos. S'il y a eu des
époques de l'histoire de l'humanité où, du fait
de l'apostasie et de l'incrédulité, l'Église du
Seigneur ne se trouvait plus sur terre et où la révélation
avait cessé, ce n'est pas le cas aujourd'hui. L'Évangile
de Jésus-Christ a été rétabli et Dieu
continue à révéler sa volonté à
travers des hommes qu'il a appelés pour le représenter
sur terre.
Il
est important de comprendre que Dieu n’a jamais fermé
les cieux ; c'est l'homme qui l’a fait. C'est l'homme qui
proclame que Dieu a dit tout ce qu'il avait à dire. C'est un
peu présomptueux pour un homme de dire à Dieu qu'il ne
peut pas parler à ses enfants ! En réalité,
notre Père céleste a parlé à un jeune
homme de quatorze ans qui l'a abordé par une prière
simple et sincère, ayant confiance qu'il répondrait. Je
suis heureux de savoir que Dieu aime ses enfants aujourd'hui, tout
autant que ceux, dans les temps anciens, qui avaient la bénédiction
d'être dirigés par des prophètes.
Mais
Dieu ne parle pas exclusivement à ceux qui ont été
appelés prophètes et révélateurs. Vous et
moi pouvons recevoir la révélation personnelle pour
orienter notre vie, pour guider notre famille, pour nous aider à
assumer nos responsabilités, dans la mesure où nous
vivons de façon à être réceptifs à
la direction du Saint-Esprit. Le Seigneur a dit au prophète
Néphi : « Je donnerai aux enfants des hommes ligne
sur ligne, précepte sur précepte, un peu ici et un peu
là ; et bénis sont ceux qui écoutent mes
préceptes et prêtent l'oreille à mes
recommandations, car ils apprendront la sagesse ; car à
celui qui reçoit, je donnerai davantage ; et à
ceux qui diront : Nous avons assez, on ôtera même ce
qu'ils ont. » (2 Néphi 28:30)
Le
rassemblement d'Israël
10.
Nous croyons au rassemblement littéral d'Israël et au
rétablissement des dix tribus. Nous croyons que Sion (la
nouvelle Jérusalem) sera bâtie sur le continent
américain, que le Christ régnera en personne sur la
terre, que la terre sera renouvelée et recevra sa gloire
paradisiaque.
Le
dixième article de foi traite de la destinée
prophétique du continent américain et du règne
millénaire du Christ qui a été prédit. Il
confirme toutes les prophéties scripturaires relatives à
la seconde venue du Christ, y compris les prophéties bibliques
du rassemblement d'Israël et du retour des dix tribus qui ont
été « perdues » lors de l'invasion des
Assyriens et de leur déportation vers 722 ans av. J.-C. Je ne
détaillerai pas cette doctrine ici, il me suffit de dire que
nous croyons que tout ce qui a été prophétisé
par les prophètes de Dieu se réalisera et que
Jésus-Christ reviendra sur terre en gloire et en majesté
afin de régner sur son peuple en roi des rois et afin
d'instaurer un millénaire de paix.
Évidemment,
certains envisagent cette perspective avec crainte. Après
tout, ces prophéties incluent des promesses de cataclysmes, de
traumatismes et de tragédies dans le monde entier. Bien que je
ne puisse pas nier que ces difficultés viendront, je suis en
paix parce que je sais que le Seigneur est à la barre. Il
connaît la fin depuis le commencement. Il nous a donné
suffisamment d'instructions qui, si nous les suivons, nous guideront
vers la sécurité, même en temps de crise. Ses
desseins s'accompliront et un jour nous comprendrons. Pour l'instant,
cependant, nous devons veiller à ne pas réagir de façon
excessive à nos craintes, ni à sombrer dans des
préparatifs extrêmes. Ce que nous devons faire, c'est
garder les commandements de Dieu et ne jamais perdre espoir.
«
Ne craignez donc pas, petit troupeau, dit le Seigneur par Joseph
Smith, faites le bien ; laissez la terre et l'enfer s'unir
contre vous, car si vous êtes bâtis sur mon roc, ils ne
peuvent vaincre… Tournez-vous vers moi dans chacune de vos
pensées ; ne doutez pas, ne craignez pas. » (D&A
6:34, 36)
Adorer
Dieu
11.
Nous affirmons avoir le droit d'adorer le Dieu Tout-Puissant selon
les inspirations de notre conscience et reconnaissons le même
droit à tous les hommes : qu'ils adorent comme ils
veulent, où ils veulent ou ce qu'ils veulent.
Au
vu des persécutions que des membres de notre Église ont
endurées, il est aisé de comprendre que le principe de
la tolérance religieuse soit cher à notre cœur.
Mais tout comme il est important d'affirmer ce droit pour nous-mêmes,
il est aussi de notre responsabilité de préserver et
protéger ce droit pour les autres. Cela peut se traduire par
une implication personnelle dans la préservation du droit à
des pratiques religieuses auxquelles nous n'adhérons pas. En y
réfléchissant bien, la tolérance religieuse ne
signifie pas que nous partageons les mêmes croyances ;
cela signifie plutôt que nous arrivons à nous entendre
malgré de profondes différences et que nous veillons à
protéger les droits de chacun à ces différences.
Logiquement,
vous vous demandez alors pourquoi les saints des derniers jours
déploient tant d'énergie à essayer de convertir
les autres à leur façon de penser et d'adorer.
Comprenez que, bien que nous reconnaissons aux autres le droit
d’adorer selon leur désir, nous croyons que nous avons
été appelés par Dieu à partager notre foi
avec les autres et nous y trouvons une grande paix et une grande
joie.
«
Et je vous donne le commandement de vous enseigner les uns aux autres
la doctrine du royaume, » a dit le Seigneur par l'intermédiaire
du prophète Joseph Smith.
«
Enseignez diligemment, et ma grâce vous accompagnera, afin que
vous soyez instruits plus parfaitement de la théorie, des
principes, de la doctrine, de la loi de l'Évangile, de tout ce
qui a trait au royaume de Dieu, qu'il est opportun que vous
compreniez ;
«
des choses qui se trouvent dans le ciel, sur la terre et sous la
terre ; des choses qui ont été, des choses qui
sont, des choses qui doivent arriver sous peu ; des choses qui
se passent au pays, des choses qui se passent à l'étranger ;
des guerres et des perplexités des nations, et des jugements
qui sont sur le pays ; et aussi d'une connaissance des pays et
des royaumes,
«
Voici, je vous envoie témoigner et avertir le peuple, et il
convient que quiconque a été averti avertisse son
prochain. » (D&A 88:77-79, 81)
C'est
pourquoi nous élevons une voix d'avertissement à tous
les peuples et nous les invitons à aller au Christ et à
être rendus parfaits en lui (voir Moroni 10:32). Et comme
toujours, la réponse positive ou négative à cet
avertissement et à cette invitation leur appartient.
Honorer
la loi
12.
Nous croyons que nous devons nous soumettre aux rois, aux présidents,
aux gouverneurs et aux magistrats, et que nous devons respecter,
honorer et défendre la loi.
Le
patriotisme a toujours été cher aux saints des derniers
jours, quelle que soit leur nationalité ou leur philosophie
politique. En 1835, Joseph Smith a déclaré : «
Nous croyons que les gouvernements ont été institués
par Dieu pour le bénéfice de l'homme et qu'il tient les
hommes pour responsables de leurs actes vis-à-vis d'eux, tant
pour la promulgation de lois que pour leur application pour le bien
et la sécurité de la société. »
(D&A 134:1) Aujourd'hui, presque toutes les nations de la terre
abritent des saints des derniers jours, qui vivent sous tous les
régimes gouvernementaux possibles et nous affirmons pour tous
cette même déclaration : « Nous croyons…
que nous devons respecter, honorer et défendre la loi. »
Les
vertus chrétiennes
13.
Nous croyons que nous devons être honnêtes, fidèles,
chastes, bienveillants et vertueux, et que nous devons faire du bien
à tous les hommes ; en fait, nous pouvons dire que nous
suivons l'exhortation de Paul : nous croyons tout, nous espérons
tout, nous avons supporté beaucoup et nous espérons
être capables de supporter tout. Nous recherchons tout ce qui
est vertueux ou aimable, tout ce qui mérite l'approbation ou
est digne de louange.
C’est
par cette déclaration éloquente que Joseph Smith a
conclu les Articles de foi qui présentent les croyances mises
en pratique par les saints des derniers jours et le mode de vie
auquel ils aspirent. Le message est positif, optimiste, ouvert sur
l’extérieur, édifiant, et plus que tout, plein
d'espérance.
L'espérance
est un principe de vie précieux. L'espérance vient de
la foi et donne un sens à tout ce que nous faisons. Elle peut
même nous donner une assurance paisible, nécessaire pour
vivre heureux dans un monde qui a sombré dans l'iniquité,
les calamités et l'injustice.
Vers
la fin de son ministère terrestre, le Sauveur a offert cette
espérance rassurante à ses disciples bien aimés :
« Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. Je ne vous
donne pas comme le monde donne. Que votre cœur ne se trouble
point, et ne s'alarme point. » (Jean 14:27)
C'est
l'espoir dans lequel nous sommes enracinés. Et la paix promise
à toute l'humanité est « la paix de Dieu, qui
surpasse toute intelligence. » (Philippiens 4:7)
CHAPITRE
HUIT : VIVRE SELON L'ÉVANGILE PORTE DES FRUITS
En
1969, j'ai effectué un voyage au Mexique avec trois hommes
d’affaires associés, tous trois hommes d'affaires
remarquables ayant chacun amassé une fortune considérable ;
en fait, l'un d'eux avait même acquis la réputation
d'être un des hommes les plus riches de la planète. Nous
étions dans le somptueux compartiment d'un jet privé :
un milliardaire, deux millionnaires et moi.
En
route pour le Mexique, ces trois hommes débattaient de
diverses transactions impliquant des millions de dollars avec autant
de facilité que d'autres en ont pour discuter du dernier match
ou du dernier film qu'ils ont vu. Pour tout vous dire, j'étais
intimidé, surtout quand le milliardaire s'est tourné
vers moi pour me demander : « Alors, dites-moi, Ballard,
que faites-vous exactement dans la vie ? »
«
Après vous avoir entendu discuter tous les trois, dis-je, je
n'ai pas l'impression de faire grand chose. »
Ils
se sont esclaffés à ma remarque mais personne n'a
essayé de démentir mon évaluation de la
situation.
La
conversation s'est poursuivie et il m'est apparu très
clairement que malgré que ces hommes de bonne volonté
aient fait beaucoup de bien dans le monde grâce à leur
richesse, ce qui était le plus important pour le milliardaire,
c'était d'accumuler encore et toujours plus d'argent, ce qui
paraissait être la source de tout son pouvoir et de tout son
prestige. La richesse semblait être le générateur
de son bonheur et de sa fierté, sa passion, son obsession,
peut-être même sa raison d'être. En parlant de son
empire financier international et de son impressionnante collection
de biens matériels, j'ai senti que sous cette façade se
cachait un fondement de mal-être provenant d'une véritable
famine spirituelle. Le milliardaire ne parlait pas avec entrain de sa
famille ou de ses amis. Il ne semblait connaître ni la paix ni
la vraie satisfaction. L'Évangile de Jésus-Christ ne
faisait pas partie de sa vie. Dans un moment de réflexion, il
m'a dit : « Je ne suis pas sûr qu'il y ait une vie
après celle-ci, mais si c'est le cas, je me demande si ces
choses auront une importance quelconque. »
Il
est évident qu'aucune de ces deux options, que ce soit la mort
comme fin de l'existence ou la vie après la mort sans les
richesses et la gloire du monde, ne lui offrait un quelconque
réconfort.
Le
bonheur est la plus grande de toutes les richesses
Je
suis rentré à la maison quelques jours plus tard,
Barbara m'attendait à l'aéroport et nous avons pris la
route de notre confortable demeure à Salt Lake City.
Lorsqu'elle m'a demandé si j'avais apprécié ces
quelques jours passés dans tout ce faste, j'ai soupiré
et répondu : « Chérie, on n’a
peut-être pas beaucoup d'argent ni beaucoup de ces choses que
certains estiment être si importantes mais j'ai le sentiment
que des quatre hommes de cet avion, j'étais le plus heureux et
en quelque sorte, le plus riche. J'ai des bénédictions
que l'argent ne peut tout simplement pas acheter et j'ai la
satisfaction de savoir que ce qui m'est cher, toi, notre famille, mon
amour pour Dieu, tout cela est éternel. »
Je
ne pouvais m'empêcher de penser aux paroles du Sauveur à
ses disciples : « Ne vous amassez pas des trésors
sur la terre, où la teigne et la rouille détruisent, et
où les voleurs percent et dérobent ;
«
mais amassez-vous des trésors dans le ciel, où la
teigne et la rouille ne détruisent point, et où les
voleurs ne percent ni ne dérobent.
«
Car là où est ton trésor, là aussi sera
ton cœur. » (Matthieu 6:19-21)
Trouver
la paix dans un monde troublé
Le
trésor dont nous parlons est un sentiment de réconfort,
de paix et de sécurité éternelle. Comme je sais
que je fais partie d’un plan saint, conçu par un Père
céleste qui aime tous ses enfants de façon égale
et qui veut la réussite éternelle de tous, je n'ai
aucune raison de me sentir en compétition avec qui que ce soit
pour les louanges et les acclamations du monde. Ne vous méprenez
pas sur mes propos : beaucoup d'hommes et de femmes de notre
Église ont des moyens matériels considérables
qui ne les empêchent pas de croire au plan éternel de
notre Père céleste et de vivre en accord avec ce plan.
Leur contribution au royaume de Dieu, spirituellement et
financièrement, est importante. Nous désirons tous
pourvoir aux besoins de notre famille et faire le meilleur usage
possible des talents que Dieu nous a accordés. Mais, d'un
point de vue éternel, la célébrité et la
popularité sont loin d'être aussi importantes qu'aimer
et être aimé. Le statut social ne pèse pas
grand-chose en comparaison avec le service envers autrui, et
l'acquisition de la connaissance spirituelle a infiniment plus de
valeur que l'acquisition de richesses à l'excès.
Cette
perception des choses et la sérénité
émotionnelle et spirituelle qui en découle sont le
fruit de la connaissance, de la véritable connaissance de
l’Évangile de Jésus-Christ mis en application. La
relation entre les hommes et Dieu est alors plus claire. L’Évangile
donne un sens à la vie de chacun. Plus qu’une autre
manière d’adorer Dieu, il est tout un mode de vie. Il
guide chaque décision, il est le fondement de chaque relation,
y compris la relation avec soi-même. Vous ne pourrez plus
jamais vous considérer de la même façon si vous
savez que vous êtes enfant de Dieu, qu'il vous connaît,
vous aime et se soucie de vous. Vous ne pourrez plus ignorer les
autres si vous savez qu'ils sont vos frères et sœurs
éternels qui, comme vous, sont sur terre pour apprendre et
grandir grâce à leurs expériences, bonnes et
mauvaises.
La
paix que procure une telle compréhension est vraiment un fruit
délicieux de l'Évangile dans un monde d'incertitude et
de frustration. Quel réconfort et quelle sécurité
de savoir que nous avons une raison d'être ! Quelle
bénédiction d'être solidement ancrés dans
des valeurs qui guident notre vie ! Quelle joie de comprendre
notre potentiel divin ! Qu'il est rassurant de savoir qu'une
source de pouvoir nettement supérieur au nôtre est
accessible par la foi, la prière et l'exercice juste de
l'autorité de la prêtrise de Dieu ! Qu'il est
encourageant de savoir qu'un réservoir de force peut nous
aider à traverser les épreuves quotidiennes et à
trouver la paix dans un monde troublé et agité !
Il
existe bien sûr d'autres fruits de l’Évangile,
tangibles et reconnaissables. Étant donné que notre
Père céleste nous connaît, nous aime et nous
comprend, il a prévu des moyens innombrables de nous bénir
et de nous fortifier individuellement et en famille. Par exemple :
La
parole de sagesse, prévue pour notre bonheur, notre santé
et notre sagesse
Si
vous en savez un tant soit peu sur l'Église de Jésus-Christ
des saints des derniers jours, vous savez probablement que ses
membres fidèles ne fument pas, ne boivent pas d'alcool et ne
consomment ni café ni thé. Vous admirez peut-être
même l'Église pour avoir adhéré si
fermement aux évidences scientifiques, toujours plus
nombreuses, expliquant tous les dangers associés à ces
substances. Mais savez-vous qu'en fait, cette instruction a été
donnée par révélation au prophète Joseph
Smith en 1833, pour « le salut temporel de tous les saints dans
les derniers jours » (D&A 89:2) ?
Cette
révélation, que nous appelons la Parole de sagesse, est
plus qu'une liste d'interdictions, bien qu'elle soit souvent
considérée ainsi, y compris parmi les membres de
l'Église. Outre les restrictions sur les boissons fortes, le
tabac et les boissons brûlantes, la Parole de sagesse conseille
la consommation des céréales, fruits et légumes
et une consommation très modérée de viande.
Cela
ne ressemble-t-il pas au régime que nos diététiciens
modernes conseillent ? Ils le font sur la base de la recherche
scientifique, de la technologie médicale et d'années
d'expérimentation. Mais nous, saints des derniers jours, avons
appris à vivre sainement depuis des générations,
et pas seulement au motif de la santé. Nous le faisons parce
qu'un prophète de Dieu a reçu une révélation
de notre Père céleste en 1833 et a promis que nous
serions bénis en y obéissant.
Effectivement,
nous avons été bénis. Une étude menée
par des chercheurs de l'Université de Californie à Los
Angeles indique que les saints des derniers jours qui obéissent
à la Parole de sagesse ont un taux de cancer et de maladies
cardiovasculaires inférieur à l'ensemble de la
population des États-Unis.
Le
docteur James Enstrom de l'École de santé publique de
UCLA a expliqué que l'étude révèle des
différences importantes du taux de mortalité chez les
mormons qui font attention à leur santé et respectent
les trois règles suivantes : ne jamais fumer, pratiquer
une activité physique régulière et respecter un
temps de repos régulier de 7 à 8 heures par jour ;
le résultat pour un homme de 25 ans est une longévité
de 85 ans au lieu de 74 ans (voir « Health Practices and Cancer
Mortality Among Active California Mormons, » James E. Enstrom,
Journal of the National Cancer Institute, 6 December 1989, pp.
1807-1814)
Tout
ceci est en parfait accord avec la promesse faite en 1833 par le
Seigneur à propos de la Parole de sagesse : « Et
tous les saints qui se souviennent de garder et de pratiquer ces
paroles, marchant dans l'obéissance aux commandements,
recevront la santé en leur nombril et de la moelle pour leurs
os.
«
Et ils trouveront de la sagesse et de grands trésors de
connaissance, oui, des trésors cachés ;
«
et ils courront et ne se fatigueront pas, et ils marcheront et ne
faibliront pas. » (D&A 89:18-20)
Le
Seigneur tient ses promesses. Les bénédictions promises
par l’obéissance à la Parole de sagesse est un
autre fruit de l'Évangile de Jésus-Christ.
La
norme du Seigneur à l’égard de la pureté
sexuelle
L'Église
de Jésus-Christ des saints des derniers jours enseigne les
mêmes principes de pureté sexuelle que ceux qui ont
toujours été en vigueur parmi le peuple de Dieu, à
savoir, pureté de pensée, abstinence complète
avant le mariage et fidélité totale ensuite. C'est en
obéissant à ces principes que nous pouvons éviter
les conséquences désastreuses de l'immoralité
qui prévalent dans notre société moderne.
«
Nous déclarons fermement et invariablement que [la chasteté]
n'est pas un vieux vêtement usé, défraîchi
et démodé. Dieu est le même hier, aujourd'hui et
à jamais, et ses alliances et sa doctrine sont immuables ;
et, lorsque le soleil se refroidira et que les étoiles ne
brilleront plus, la loi de chasteté sera toujours fondamentale
dans le monde de Dieu et dans l'Église du Seigneur. L'Église
prône les valeurs d'autrefois, non parce qu'elles sont
vieilles, mais parce qu'elles sont justes. » (Enseignements des
présidents de l'Église, Spencer W. Kimball, p. 200)
Ce
principe du Seigneur n'est pas qu’un mode de vie alternatif
dans un monde inquiet et paranoïaque. Ceux qui adhèrent à
ce choix sont épargnés des conséquences
émotionnelles d'une rencontre d'un soir, des traumatismes
spirituels d'engagements non réciproques, du dilemme moral
inhérent à une relation où la gratification est
plus importante que la responsabilité. Au contraire, les
possibilités extraordinaires d'un mariage fondé sur la
confiance mutuelle, l'engagement et le respect s'ouvrent à
eux.
J'ai
célébré beaucoup de mariages où j'ai pu
voir et ressentir le pouvoir de la pureté qui irradiait du
cœur et de l'âme de jeunes hommes et femmes ayant obéi
aux commandements de Dieu. Quelle bénédiction pour eux
de pouvoir se regarder dans les yeux en sachant qu'ils ont préservé
la partie la plus intime de leur être pour l'alliance du
mariage ! Pour ces couples, la sexualité est une forme de
communication, une manière d'exprimer des sentiments trop
profonds pour que les mots leur fassent justice. C'est la manière
la plus sublime de la nature de lier une âme humaine à
une autre. Et lorsque le résultat est la création d'une
nouvelle vie désirée, l'homme et la femme s'unissent
alors à Dieu pour s'acquitter d'une des plus importantes
responsabilités de la mortalité, l'un des éléments
clé du plan éternel de notre Père céleste
pour ses enfants.
Si
cela vous paraît démodé, peu importe. Cela a
l'avantage d'être vrai et juste. C'est aussi un autre délicieux
fruit de l'arbre de l'Évangile. Imaginez ce que serait notre
vie sur terre si tous les hommes et toutes les femmes respectaient
cette loi !
Enseigner
toutes les nations
Jésus
a dit à ses apôtres : « Allez, faites de
toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père,
du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à observer tout
ce que je vous ai prescrit. » (Matthieu 28:19-20) À
notre époque, le Sauveur a enseigné à ses
disciples qu'« il convient que quiconque a été
averti avertisse son prochain. » (D&A 88:81)
C'est
pour cette raison que des milliers de jeunes hommes et femmes
célibataires et des couples plus âgés quittent
leur foyer, leur famille et leurs amis, à leurs propres frais
ou aux frais de leur famille pour servir le Seigneur en tant que
missionnaires dans tous les coins du monde. Et cela, pour être
parfaitement honnête avec vous, bien qu'ils se sentent tout
aussi mal-à-l'aise que vous lorsque vous les retrouvez sur le
seuil de votre porte. Cependant, non seulement ils ont un message
d'importance éternelle à partager mais ils ont en outre
le devoir divin de le faire.
Ces
raisons devraient suffire à motiver les saints des derniers
jours à œuvrer comme missionnaires. Mais, dès que
vous servez le Seigneur, il vous bénit. Beaucoup de nos
missionnaires débutent leur service missionnaire de dix-huit
mois ou deux ans dans l'esprit d'exprimer à notre Père
céleste leur reconnaissance pour ses bontés et
rapidement ils apprennent une importante vérité :
On ne peut jamais faire autant pour le Seigneur que lui pour nous.
Au
fil des ans, j'ai vu un nombre incalculable de missionnaires partir
et revenir et j'ai vu dans leur vie et dans la vie de leur famille
les bénédictions extraordinaires qui ont résulté
de leur service. L'œuvre dans laquelle ils sont engagés
est rude et quelquefois décourageante mais comme ils se savent
au service du Seigneur, ils sont capables de le servir vaillamment.
Je suggère souvent à ceux qui souhaitent savoir si
l'Église est vraie de passer quelques heures à
travailler avec nos missionnaires. Très rapidement, ils
constateront que personne ne peut accomplir tout ce qu'un
missionnaire accomplit chaque jour sans être absolument
persuadé que ce qu'il fait est juste et vrai.
Le
Seigneur bénit ses missionnaires, tout comme il bénit
ceux qu'ils enseignent et baptisent. Ils maîtrisent des langues
complexes à une vitesse étonnante. Leur famille aux
ressources très limitées découvre des moyens
financiers inespérés de les soutenir. Leurs points
faibles se changent en points forts, leurs difficultés se
transforment en occasions de grandir, leurs épreuves en
triomphes et l'adversité qu'ils rencontrent devient une
aventure au service du Seigneur. Ceci est un autre fruit de
l'Évangile.
Un
clergé bénévole
L'Église
de Jésus-Christ des saints des derniers jours n'a pas de
clergé professionnel rémunéré. Partout où
l'Église est organisée, elle est administrée par
les membres des paroisses et des branches qui ont été
appelés à ces positions sous l'inspiration du
Saint-Esprit. C'est un vrai accomplissement si l'on considère
que chaque paroisse ou branche comprend :
–
des classes de prêtrise pour
tous les hommes de douze ans et plus ;
–
la Société de secours,
l'organisation de femmes la plus importante et la plus ancienne au
monde, encourage la spiritualité, le service et la
solidarité ;
–
les Jeunes Filles, une organisation
réservée aux filles de douze à dix-huit ans ;
–
la Primaire, responsable de
l'éducation religieuse des enfants en dessous de douze ans ;
–
l'École du dimanche,
responsable de l'approfondissement de l'étude des Écritures
pour les plus de douze ans ;
–
la prêtrise d'Aaron et les
programmes de scoutisme pour les garçons de douze à
dix-huit ans ;
–
et toute une palette d'autres
programmes et activités, y compris la généalogie
(la recherche de l'histoire familiale), les chœurs de paroisse,
les bibliothèques, les activités sociales et l'œuvre
missionnaire.
Un
programme vaste. Maintenir une organisation de paroisse efficace est
un vrai défi qui repose sur le service et les efforts de
dizaines de membres de chaque paroisse chaque année. C'est
l'occasion de grandes bénédictions dans la vie de ceux
qui servent comme de ceux qui sont servis. Le programme complet de
l'Église est conçu pour permettre à ses membres
de vivre une variété la plus large possible
d'expériences et d'occasions de se rapprocher du Christ. Un
homme peut être appelé à servir comme évêque
d'une paroisse et en tant que tel être responsable du bien-être
spirituel et temporel de cinq cents hommes, femmes et enfants puis,
cinq ou six ans plus tard, être remercié et appelé
quelques semaines plus tard à enseigner quelques adolescents à
l'École du dimanche.
Et
ce fonctionnement est normal. Dans l'Église, la répartition
des tâches est en régulière rotation. Nous
servons là où nous sommes appelés à
servir et nous contribuons à la bénédiction
d'autant de monde que nous pouvons. Ce faisant, nous vivons la joie
exaltante du service tout en nous rapprochant de nos frères et
sœurs dans l'Évangile et de Dieu.
Le
service dans l'Église exige bien sûr des sacrifices.
L'appartenance à l'Église de Jésus-Christ des
saints des derniers jours n'est pas l'affaire que du dimanche matin,
c'est un mode de vie. En conséquence, nous avons en semaine
des activités auxquelles nous sommes invités à
participer comme acteur ou bénéficiaire : la
soirée familiale, les activités pour les jeunes, les
projets de service, l'assistance au temple, les fêtes de
paroisse, les activités de scoutisme, les programmes de la
Société de secours, les formations de dirigeants, et
ainsi de suite. Nous sommes tellement impliqués dans des
activités ecclésiastiques et familiales qu'on nous
perçoit souvent comme étant indifférents à
la vie de nos quartiers et de nos communes.
Que
je me fasse bien comprendre : je n'essaie pas de justifier notre
manque de participation à la vie communautaire. Au contraire,
nous devons être de bons voisins et de bons citoyens. Je veux
juste dire que si nos membres semblent pressés, demandez-leur
ce qui les occupe ainsi. Vous serez surpris d'apprendre dans combien
d'activités ils sont engagés, y compris dans les
services à la collectivité.
Nous
agissons dans de bonnes causes qui, nous l'espérons, rendent
le monde meilleur. L'organisation de l'Église a prouvé
maintes fois sa rapidité à répondre avec du
matériel et du personnel aux situations d'urgences dans
diverses parties du monde. La formation et l'expérience de nos
membres acquises par leur action bénévole dans nos
congrégations ont fourni aux collectivités et aux
organisations humanitaires nombre de travailleurs capables et
dévoués. Ceci est un autre fruit de l'Évangile.
Pourvoir
aux besoins des nécessiteux à la manière du
Seigneur
À
propos du jugement dernier, le Sauveur a enseigné à ses
disciples : « Lorsque le Fils de l'homme viendra dans sa
gloire, avec tous les anges, il s'assiéra sur le trône
de sa gloire.
«
Toutes les nations seront assemblées devant lui. Il séparera
les uns d'avec les autres, comme le berger sépare les brebis
d'avec les boucs ;
«
et il mettra les brebis à sa droite, et les boucs à sa
gauche.
«
Alors le roi dira à ceux qui seront à sa droite :
Venez, vous qui êtes bénis de mon Père ;
prenez possession du royaume qui vous a été préparé
dès la fondation du monde.
«
Car j'ai eu faim, et vous m'avez donné à manger ;
j'ai eu soif, et vous m'avez donné à boire ;
j'étais étranger, et vous m'avez recueilli ;
«
j'étais nu, et vous m'avez vêtu ; j'étais
malade, et vous m'avez visité ; j'étais en prison,
et vous êtes venus vers moi.
«
Les justes lui répondront : Seigneur, quand t'avons-nous
vu avoir faim, et t'avons-nous donné à manger ; ou
avoir soif, et t'avons-nous donné à boire ?
«
Quand t'avons-nous vu étranger, et t'avons-nous recueilli ;
ou nu, et t'avons-nous vêtu ?
«
Quand t'avons-nous vu malade, ou en prison, et sommes-nous allés
vers toi ?
«
Et le roi leur répondra : Je vous le dis en vérité,
toutes les fois que vous avez fait ces choses à l'un de ces
plus petits de mes frères, c'est à moi que vous les
avez faites. » (Matthieu 25:31-40)
Dans
l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours,
nous prenons très au sérieux cette instruction.
L'Église dépense beaucoup d'énergie, d'efforts
et de ressources localement et internationalement pour pourvoir aux
besoins des démunis à la manière du Seigneur. Le
premier dimanche de chaque mois, les saints des derniers jours
jeûnent en se passant de deux repas consécutifs et
donnent à l'Église, pour les pauvres et les
nécessiteux, la somme ainsi économisée. Beaucoup
donnent bien davantage. Cet argent, appelé offrande de jeûne,
est utilisé à des fins humanitaires.
Ces
actions humanitaires sont diverses. Lorsque les difficultés
économiques s'accumulent sur nos membres, la plupart se
tournent vers leur famille et vers l'Église pour obtenir de
l'aide, plutôt que vers les organisations publiques. Beaucoup
de services sont rendus par les programmes d'entraide de l'Église
comme : l'aide à l'emploi, le soutien psychologique, la
formation à la gestion des finances. Le « magasin de
l'évêque » peut fournir de la nourriture et
d'autres produits de première nécessité et dans
certains cas l'Église peut apporter un soutien financier. Les
membres dans le besoin reçoivent l'occasion de rendre service
pour les biens et les services qu'ils reçoivent, ce qui leur
permet de garder leur dignité et, malgré la précarité
de leur situation, d'apporter assistance et service aux autres.
L'aide
humanitaire dans le monde
À
plus grande échelle, l'Église participe à de
nombreux projets humanitaires de par le monde. Certaines actions ont
un caractère permanent tandis que d'autres répondent à
des situations ponctuelles et urgentes comme les inondations, les
tremblements de terre et la famine. Les saints des derniers jours,
qui sont connus pour « prendre soin des leurs » grâce
aux programmes d'entraide de l'Église, sont également
actifs quand il s'agit de rendre le monde meilleur, plus sûr,
plus vivable.
En
1985, par exemple, les saints des derniers jours ont observé à
deux reprises une journée de jeûne et ont volontairement
contribué à des actions humanitaires à hauteur
de six millions de dollars pour soulager la souffrance et la faim en
Afrique et ailleurs.
À
l'époque j'étais aux premières loges pour
constater ce don puisque la Première Présidence de
l'Église m'avait confié la tâche d'accompagner en
Éthiopie le directeur des Services d'entraide de l'Église
pour évaluer les besoins de la population et déterminer
la meilleure façon d'utiliser nos ressources.
En
collaboration avec différentes agences humanitaires
internationales, nous avons visité des villages isolés
de cette région aride. Je n'avais jamais vu une telle
désolation. La surface meuble de la terre était balayée
par les vents et il n'y avait pas le moindre arbre ou la moindre
végétation en vue. Jamais je n'oublierai les femmes
formant une file d'attente pour remplir d'eau leur cruche qu'elles
portaient ensuite en équilibre sur leur épaule pour
rentrer chez elles, à une distance pouvant atteindre quarante
kilomètres.
Nous
avons visité les camps de la Croix Rouge et les centres de
secours où étaient soignés les cas désespérés.
Les petits enfants s'accrochaient à nos jambes, les parents
d'enfants malades nous les apportaient dans l'espoir que nous
puissions faire quelque chose. Beaucoup avaient des plaies ouvertes
ou souffraient d’autres maladies. Des mères malades,
allongées sur des couchettes essayaient de nourrir et de
réconforter leurs petits, dont beaucoup avaient les yeux
creusés, les bras et les jambes fines comme des baguettes,
signes de sous-nutrition avancée. Un vieil homme qui tenait un
enfant souffrant dans ses bras nous a suppliés d'amener le
garçon avec nous. Près d'un silo à grains, nous
avons vu des milliers d'êtres humains qui attendaient leur tour
de recevoir un sac de cinquante kilos de blé. Le sac était
placé sur le dos des Éthiopiens dont certains étaient
jeunes et capables de porter la charge alors que d'autres, âgés,
chancelaient sous le poids. Chacun à son tour, le dos plié
presque à angle droit, entamait le long trajet de retour à
son village.
Je
me souviens m'être arrêté dans la campagne pour
prendre un repas. Quand nous avons ouvert le sac contenant nos
sandwiches et nos fruits, nous avons été immédiatement
entourés de jeunes enfants, tendant la main tout en frottant
leur estomac et en touchant leurs lèvres. Impossible de manger
quoi que ce soit donc nous avons découpé nos sandwiches
en menus morceaux, ainsi que nos fruits et nous les avons distribués.
Cette
visite de l'Éthiopie m'a déchiré le cœur
et m'a laissé des impressions inoubliables. Combien je suis
reconnaissant au Seigneur pour le principe du jeûne et aux
membres de l'Église qui ont si généreusement
contribué à aider ce pays.
La
loi de la dîme
En
lisant le passage sur l’aide humanitaire de l'Église et
l'argent que les membres donnent sous forme d'offrandes de jeûne,
peut-être vous êtes-vous demandé comment l'Église
trouve l'argent nécessaire à ses frais de
fonctionnement. Permettez-moi de répéter que les
offrandes de jeûne sont utilisées exclusivement pour les
besoins des pauvres et des nécessiteux. L'argent pour les
autres besoins de l'Église provient d’un autre type de
don appelé la dîme.
La
loi de la dîme existe depuis l'époque de l'Ancien
Testament. Nous savons, par exemple, qu'Abraham donnait sa dîme
au grand-prêtre Melchisédek (voir Genèse
14:17-20). Le dernier prophète de l'Ancien Testament,
Malachie, a averti son peuple qu'en ne donnant pas sa dîme et
ses offrandes, il volait Dieu en quelque sorte.
«
Apportez à la maison du trésor toutes les dîmes,
afin qu'il y ait de la nourriture dans ma maison. » (Malachie
3:10)
Les
saints des derniers jours sont invités à donner la
dîme, le dixième de leurs revenus pour l'établissement
de l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers
jours. Avec cet argent, l'Église bâtit et entretient des
églises, des temples, des écoles. Elle fournit la
documentation nécessaire à l'enseignement et à
la formation des membres de l'Église de par le monde dans plus
de cent langues. L'argent de la dîme est aussi employé
pour faire face aux dépenses administratives de l'Église
dont la dimension est internationale et pour fournir aux unités
locales un budget pour couvrir leurs dépenses de
fonctionnement.
Les
fonds de la dîme étant sacrés, ils sont dépensés
avec soin, judicieusement et dans un esprit de prière.
L'Église n'a pas de dette ou d'emprunt et tous les bâtiments
sont payés entièrement avant d'être consacrés.
Ceux qui autorisent les dépenses ne le font jamais sans penser
au sacrifice de ceux qui donnent fidèlement leur argent.
N'oublions pas de mentionner aussi les promesses du Seigneur aux
fidèles. Selon Malachie, Dieu a promis à ceux qui
donnaient leur dîme qu'il ouvrirait pour eux « les
écluses des cieux » et répandrait sur eux «
la bénédiction en abondance ».
«
Pour vous je menacerai celui qui dévore, et il ne vous
détruira pas les fruits de la terre, et la vigne ne sera pas
stérile dans vos campagnes, dit l'Éternel des armées.
«
Toutes les nations vous diront heureux, Car vous serez un pays de
délices, Dit l'Éternel des armées. »
(Malachie 3:10-12)
Là
encore, le Seigneur promet de beaux fruits en retour de l'obéissance
aux enseignements de l'Évangile.
«
Vous les reconnaîtrez à leurs fruits »
Beaucoup
d'autres fruits pourraient être mentionnés, comme :
–
les bienfaits de l'éducation
d'un peuple qui croit que « la gloire de Dieu, c'est
l'intelligence » (D&A 93:36) et que « quel que soit
le degré d'intelligence que nous atteignions dans cette vie,
il se lèvera avec nous dans la résurrection »
(D&A 130:18). Le Département d'enseignement de l'Église,
par ses programmes du séminaire et de l’Institut donne
de par le monde une éducation religieuse à des dizaines
de milliers de jeunes en âge du collège et de
l’enseignement supérieur ;
–
les fruits de la confiance, de la
sécurité et de la fraternité que nous récoltons
par notre appartenance à une Église qui se soucie
suffisamment de ses membres pour attribuer à chaque famille la
visite mensuelle d'une équipe de visiteurs au foyer et
d'instructrices visiteuses. Ceux-ci veillent sur les besoins
temporels et spirituels de chacun ;
–
les fruits découlant d'une vie
saine et équilibrée dans de multiples domaines, que ce
soit l’épanouissement spirituel ou les besoins
physiques, économiques et sociaux ;
–
les fruits d'une vie calée sur
les valeurs traditionnelles de l’honnêteté, de
l'intégrité, de la moralité, du sacrifice et de
la fidélité.
Peut-être
avez-vous l’impression que je fais preuve de vantardise en
mentionnant ces exemples. Si c'est le cas, veuillez me pardonner.
Nous n'avons pas le monopole de la bonté. Nous ne prétendons
pas que les saints des derniers jours sont exempts des soucis de ce
monde. Nous pensons simplement, sincèrement et honnêtement
que Dieu nous a donné quelque chose de particulier, quelque
chose qui vaut vraiment la peine que nous le partagions. C'est pour
cela que je vous demande de méditer sur les fruits dont
bénéficient les membres de l'Église de
Jésus-Christ des saints des derniers jours, car comme le
Seigneur l'a dit : « Vous les reconnaîtrez à
leurs fruits. Cueille-t-on des raisins sur des épines, ou des
figues sur des chardons ?
«
Tout bon arbre porte de bons fruits, mais le mauvais arbre porte de
mauvais fruits.
«
Un bon arbre ne peut porter de mauvais fruits, ni un mauvais arbre
porter de bons fruits.
«
Tout arbre qui ne porte pas de bons fruits est coupé et jeté
au feu.
«
C'est donc à leurs fruits que vous les reconnaîtrez. »
(Matthieu 7:16-20)
CONCLUSION :
L’ANCRE DE LA FOI
Revenons
au mot que nous avons commenté en commençant ces pages
pour mieux comprendre notre foi. Il s’agissait du mot
compréhension.
J'ai
indiqué dans l'introduction que mon objectif en rédigeant
ce livre consistait à aider ceux qui le lisent à mieux
comprendre l'Église de Jésus-Christ des saints des
derniers jours et ses membres. Ce livre s’adresse en
particulier à ceux qui ne sont pas de notre foi.
Depuis,
nous avons soulevé beaucoup de sujets historiques et
théologiques dans notre quête de compréhension.
J'ai exposé notre croyance en Jésus-Christ, sa vie et
son ministère merveilleux, et notre croyance en une perte de
la vérité et de l'autorité qui a commencé
au cours des deux siècles qui ont suivi sa mort et sa
résurrection. J'ai aussi parlé du rétablissement
de la plénitude de l'Évangile de Jésus-Christ
par une série d'événements miraculeux et
commenté les miracles qui s'opèrent aujourd'hui dans la
vie des saints des derniers jours fidèles grâce à
cet Évangile.
Cela
fait beaucoup d'informations à assimiler dans un domaine où
beaucoup sont sceptiques à l’égard des miracles
et méfiants envers tout ce qui a trait à la foi en
général. Bien que je comprenne l'origine de cette
prudence (nous avons tous vu des reportages de fidèles de
diverses confessions qui ne pratiquent pas ce qu'ils prêchent),
je persiste à croire que la foi, la vraie foi, ferme et
inébranlable, est tout aussi indispensable à une vie
saine et équilibrée qu'une ancre solide à un
navire qui part pour le large. Avez-vous déjà vu
l'ancre de l'un de ces gros bateaux, massive et solide, à
l’extrémité d’une chaîne formée
de gros maillons d’acier, tout aussi massifs et solides ?
Pourtant, comparées à la taille et au poids du navire,
l'ancre et sa chaîne sont insignifiantes. Mais, posée au
fond de la mer, une ancre solide peut immobiliser un gros navire,
même pendant les intempéries.
La
foi en Dieu a le même pouvoir dans la vie des saints des
derniers jours pratiquants. Bien ancrée et soigneusement
maintenue, elle leur permet de rester stables et sereins en dépit
des turbulences sociales et de l'iniquité qui les entourent.
Bien sûr, une foi superficielle ne résistera pas à
la pression de la vie moderne. La foi dont je parle est centrée
sur Jésus-Christ, sa vie et son expiation et sur le
rétablissement de son Évangile sur la terre par
l'intermédiaire du prophète Joseph Smith. Les maillons
de la chaîne qui nous aident à rester ancrés dans
les vérités de l'Évangile peuvent être
représentés par les principes éternels dont j'ai
parlé.
Est-ce
la vérité ?
Percevez-vous
maintenant comment la croyance en ce dont j'ai parlé
influencerait chaque aspect de votre vie ? Connaître et
vivre l'Évangile de Jésus-Christ influeraient chacune
de vos décisions importantes et modifieraient le cours de
votre vie en vous ouvrant de nouvelles et larges perspectives,
notamment en ce qui concerne votre potentiel éternel. Une
telle ligne de conduite emplirait votre cœur de nouveaux
sentiments et votre esprit d’une nouvelle compréhension.
Cependant, ces changements ne peuvent s'opérer que si vous
croyez réellement et sincèrement en Jésus-Christ
et en son Évangile.
En
même temps, je comprends que vous puissiez vous sentir un peu
perturbé par tout cela. Et bien que je ne puisse pas vous
prouver concrètement que ces événements ont bel
et bien eu lieu, tels que je vous les ai décrits, je témoigne
en toute simplicité et en toute sincérité vous
avoir dit la vérité. Sachez aussi que vos amis saints
des derniers jours croient de tout leur cœur en ce que je vous
ai dit.
Et
c'est pour cette raison qu'ils font et qu’ils disent certaines
choses qui interpellent. Ils croient en une religion dynamique,
reposant sur la révélation continue et la progression
éternelle. Ce n'est pas une croyance passive. Après
tout, ne serait-il pas difficile de croire ces choses et d'entretenir
des compromis à leur sujet ? Les saints des derniers
jours pratiquants ont tendance à être très
engagés envers leur Église et très dévoués
à leur doctrine, non pas parce qu'ils s'estiment meilleurs que
les autres, mais parce qu'ils croient sincèrement détenir
un message important, celui du rétablissement de l'Évangile
de Jésus-Christ. Ils croient que c'est un message
enthousiasmant que le Seigneur veut les voir partager avec le monde
entier.
Lorsque
j'étais président de mission à Toronto, j'ai été
invité à participer à une émission radio.
Cette fois-là, ce ne sont pas mes missionnaires qui ont monté
le coup. J'ai accepté moi-même l'invitation de mon plein
gré. Après une discussion sur quelques similarités
entre l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers
jours et d'autres dénominations chrétiennes,
l’animateur a posé cette importante question :
«
En quoi votre Église se différencie-t-elle des autres
Églises ?
–
Permettez-moi de vous répondre
par une autre question, ai-je répliqué. Si Moïse
était sur terre aujourd'hui, aimeriez-vous entendre ce qu'il a
à dire ?
–
Bien sûr, répond
l’animateur. Tout le monde aimerait.
–
Eh bien, c'est cela notre message au
monde. Un prophète vit sur terre aujourd'hui et possède
le même pouvoir et la même autorité que Moïse
à son époque. Dieu dirige son Église par
l'intermédiaire de son prophète aujourd'hui, comme il
le faisait du temps de Moïse.
L’animateur
s'est tu un instant, ce qui, à la radio, peut sembler une
éternité.
«
En effet, a-t-il fini par dire. C'est différent. »
Alors
oui, nous sommes différents. Mais c'est une différence
importante surtout parce qu'elle est vraie. Il y a assurément
une chose que vous pouvez dire sur ce que vous avez lu dans ce
livre : soit c'est vrai, soit ce n'est pas vrai. Soit Joseph
Smith a eu une vision remarquable que nous appelons la Première
Vision, soit il ne l'a pas eue. Soit il a traduit le Livre de Mormon
par le don et le pouvoir de Dieu, soit il ne l'a pas fait. Soit la
prêtrise de Dieu a été rétablie sur la
terre par le ministère de Jean Baptiste, Pierre, Jacques et
Jean, soit elle ne l'a pas été. Soit notre Père
céleste a créé un merveilleux plan éternel
pour ses enfants, soit il ne l'a pas fait. Soit les principes énoncés
dans les Articles de foi sont la vérité révélée,
soit ils ne le sont pas. Soit les fruits du mormonisme sont les
conséquences naturelles de l'obéissance aux
commandements de Dieu, soit ils ne le sont pas.
Nous
n'avons pas beaucoup de choix. Soit les événements se
sont produits comme je vous les ai énoncés, soit ce
n'est pas le cas. S'ils n'ont pas eu lieu, alors nous sommes nombreux
à avoir été trompés. Mais au contraire,
s'ils ont eu lieu, vous comprendrez à quel point il est
important de partager cette information avec toute l'humanité.
À votre avis, existe-t-il quelque chose de plus important que
cette information ?
Vous
pouvez demander à Dieu
J’attache
de l’importance à ce que vous sachiez que j’ai la
ferme conviction que ce que je dis est vrai. Je témoigne que
Joseph Smith a réellement vu Dieu le Père et son Fils
Jésus-Christ dans le bois et qu'ils lui ont parlé,
comme il nous l'a rapporté. L'ange Moroni a ensuite remis au
jeune Joseph les plaques d'or qui non seulement racontent l'histoire
d'un peuple ancien qui vivait sur le continent américain mais
nous apportent aussi un nouveau témoignage de Jésus-Christ.
Je
témoigne que Jean Baptiste, ce même Jean qui a baptisé
son cousin, Jésus, dans le fleuve du Jourdain, est apparu,
ressuscité, sur les bords de la rivière Susquehanna, a
posé les mains sur la tête de Joseph Smith et lui a
conféré la prêtrise d'Aaron. Je sais que Pierre,
Jacques et Jean, ces mêmes apôtres qui avaient été
appelés par Jésus de Nazareth, sont apparus peu de
temps après et ont conféré à Joseph Smith
la sainte prêtrise de Melchisédek. Ces évènements
ont permis le rétablissement de l'Évangile de
Jésus-Christ dans sa plénitude et, j’en témoigne
au monde, ce rétablissement s’est fait au sein de
l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours.
L'Évangile de Jésus-Christ a été rétabli
intégralement. Je le sais.
Grâce
à ces vérités simples, ma vie et la vie de ceux
qui partagent mes croyances ont été changées
pour toujours. Nous croyons que Joseph Smith était un prophète
de Dieu et qu'un prophète vivant est sur la terre aujourd'hui,
ainsi que des apôtres vivants du Seigneur Jésus-Christ
(dont je fais partie). Cette conviction nous amène à
connaître et à ressentir la paix et la confiance qui
découlent de notre compréhension du plan éternel
de notre Père céleste et de notre obéissance à
ses commandements. Vous et moi faisons partie de ce plan. Nous sommes
tous précieux aux yeux de notre Père céleste,
quelles que soient nos croyances. Mais lorsque nous comprenons la
pleine nature de notre relation avec lui et avec son Fils
Jésus-Christ, des nouvelles possibilités font jour en
même temps que certaines responsabilités. C'est pourquoi
nous nous soucions de chaque fils et chaque fille de Dieu et nous
éprouvons le besoin de partager l'Évangile avec eux.
Le
défi, pour vous et moi, est exactement le même que pour
l'homme d'Église qui m'avait dit : « M. Ballard, si
vous pouviez juste déposer les plaques d'or sur cette table,
nous pourrions savoir si oui ou non vous nous dites la vérité.
»
Ma
réponse est la même. Dieu ne se révèle pas
de cette façon. En revanche, la bonne nouvelle est qu'il
existe un moyen de savoir, de savoir vraiment si ce que j'ai dit est
vrai. Je ne vous demande pas de me croire sur parole. Je vous invite
plutôt à aller à la source de toute vérité
pour savoir par vous-même, une fois pour toutes, si ce que je
vous ai dit est vrai.
Dans
le dernier chapitre du Livre de Mormon, Moroni fait une importante
promesse à ceux qui un jour liraient ce livre sacré
d'Écritures. Je crois que cette promesse s'applique à
tous ceux qui cherchent sincèrement la vérité :
«
Et lorsque vous recevrez ces choses, je vous exhorte à
demander à Dieu, le Père éternel, au nom du
Christ, si ces choses ne sont pas vraies ; et si vous demandez
d'un cœur sincère, avec une intention réelle,
ayant foi au Christ, il vous en manifestera la vérité
par le pouvoir du Saint-Esprit.
« Et
par le pouvoir du Saint-Esprit, vous pouvez connaître la vérité
de toutes choses. » (Moroni 10:4-5)
La
promesse de Moroni est très similaire à l'exhortation
qui a motivé le jeune Joseph de quatorze ans à
rechercher auprès de Dieu la réponse à ses
questions : « Si quelqu'un d'entre vous manque de sagesse,
qu'il l'a demande à Dieu, qui donne à tous simplement
et sans reproche, et elle lui sera donnée. » (Jacques
1:5)
Jacques
et Moroni nous incitent tous les deux à nous tourner
directement vers la source de toute vérité, pour
trouver la réponse à nos questions. Si notre recherche
est sincère, Dieu nous aidera à discerner la vérité
de l'erreur. Comme le Sauveur lui-même l'a assuré à
ses disciples : « vous connaîtrez la vérité,
et la vérité vous affranchira. » (Jean 8:32)
Faire
l'expérience de la parole du Christ
Le
Livre de Mormon nous éclaire utilement sur ce point. Le
prophète Alma conseille sagement à ceux qui recherchent
la vérité, y compris ceux qui ne peuvent faire plus que
désirer croire, de « faire l'expérience »
de la parole :
«
Maintenant, nous allons comparer la parole à une semence. Or,
si vous faites de la place pour qu'une semence puisse être
plantée dans votre cœur, voici, si c'est une vraie
semence, ou une bonne semence, si vous ne la chassez pas par votre
incrédulité en résistant à l'Esprit du
Seigneur, voici, elle commencera à gonfler dans votre sein ;
et lorsque vous sentirez ces mouvements de gonflement, vous
commencerez à dire en vous-mêmes : Il faut
nécessairement que ce soit une bonne semence, ou que la parole
soit bonne, car elle commence à m'épanouir l'âme ;
oui, elle commence à m'éclairer l'intelligence, oui,
elle commence à m'être délicieuse. » (Alma
32:27-28)
Tout
ce que l'on peut attendre de vous est là : que vous
fassiez « l'expérience » des paroles du Christ,
que vous fassiez « de la place pour qu'une semence puisse être
plantée dans votre cœur » et que vous ne résistiez
pas « à l'Esprit du Seigneur. » Je crois
sincèrement que si vous faites cela, en demandant par la
prière à notre Père céleste si ces choses
sont vraies, il vous le dira. C'est la promesse qu'il vous fait, à
vous et à tous ses enfants.
«
Voici, dit Jésus par la bouche de Jean, je me tiens à
la porte, et je frappe. Si quelqu'un entend ma voix et ouvre la
porte, j'entrerai chez lui, je souperai avec lui, et lui avec moi.
«
Celui qui vaincra, je le ferai asseoir avec moi sur mon trône,
comme moi j'ai vaincu et me suis assis avec mon Père sur son
trône. » (Apocalypse 3:20-21)
S’il
vous plait, ne laissez pas passer cette occasion de recevoir la
révélation personnelle de Dieu. Réfléchissez
à ce que j'ai écrit. Soupesez mes paroles. Jaugez-les
par rapport aux choses que vous croyez et aux choses que vous voulez
croire. Conservez tout ce que vous savez être vrai et ajoutez-y
la plénitude de l'Évangile rétabli de
Jésus-Christ. Tenez compte de ce que vous avez ressenti en
lisant ce livre. Puis allez jusqu'au bout de la démarche et
demandez à Dieu. Écoutez sa réponse avec votre
cœur et suivez vos sentiments.
Si
vous faites cela, ma foi toute simple me dit que les réponses
viendront. Vous comprendrez, plus intuitivement que vous ne pensiez
le pouvoir, pourquoi vos amis saints des derniers jours sont si
motivés pour partager ce qu'ils savent être vrai. Avec
des millions de saints des derniers jours aux quatre coins de la
planète et des dizaines de milliers de missionnaires, vous ne
devriez pas être éloigné des possibilités
de réponse aux questions que vous vous posez après
avoir lu ces lignes. N'hésitez pas à me contacter
personnellement (au 47 E. South Temple, Salt Lake City, Utah, 84150,
USA) et je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour vous aider à
apprendre et comprendre plus complètement notre message au
monde.
Après
tout, c'est de compréhension dont il s'est agi au début
de mon propos.