Le Procès du bois de Joseph



Jack H. West


Première publication française : magazine L'Étoile de juillet 1963 à février 1964
La version anglaise, Trial of the Stick of Joseph (fac-similé, 1954),
contient les photos de tous les sites, bâtiments et objets mentionnés






Prologue
Acte 1
Le témoin principal
Les témoins personnels
Prologue de l'acte 2
Acte 2
Première attaque de l'accusation
Deuxième attaque de l'accusation
Troisième attaque de l'accusation
Quatrième attaque de l'accusation
Cinquième attaque de l'accusation
Sixième attaque de l'accusation
Résumé des actes 1 et 2
Prologue de l'acte 3
Acte 3
Première affirmation de l'accusé
Deuxième
affirmation de l'accusé
Troisième affirmation de l'accusé
Quatrième affirmation de l'accusé
Cinquième affirmation de l'accusé
Sixième affirmation de l'accusé
Septième affirmation de l'accusé
Huitième affirmation de l'accusé
Neuvième affirmation de l'accusé
Dixième
affirmation de l'accusé
Épilogue





Prologue


Afin de prendre un bon départ, je vais vous donner quelques détails sur l'origine du « Procès du bois de Joseph ».

Il y a de nombreuses années, quand je faisais mon droit, j'avais un vieux professeur qui partait du principe étrange qu'il ne devait jamais faire passer d'examen écrit à ses étudiants, mais devait plutôt les laisser faire la démonstration de leur connaissance de la loi dans des circonstances proches de celles d'une salle de tribunal. Ayant été juge pendant de nombreuses années, il pouvait reconstituer l’atmosphère d'un tribunal pour qu'elle ressemble beaucoup à celle d'un procès réel.

Il nous avertit donc au début de cette année-là que nous aurions, comme il disait, le « privilège » de défendre ou d'attaquer une affaire contre une classe entière. Si vous avez fait du droit, je suis sûr que vous serez d'accord que la capacité de taire un travail de recherche rapide et approfondi était un grand avantage pour le côté de la classe, mais un handicap pour la personne qui se trouvait là seule, qui n'avait pas l'avantage d'avoir un grand nombre de cerveaux travaillant avec et pour elle. Il semblait que si un des jeunes gens de ce groupe ne pensait pas à une chose, un autre y pensait.

Je n'avais absolument aucune confiance en mes capacités de défendre ou d'attaquer contre tout le reste de la classe quelque affaire que je pus imaginer. J'étais donc dans mes petits souliers, comme d'ailleurs d'autres membres de la classe, à la pensée de ce genre de test. La plupart de ces procès ne duraient qu'un jour ou deux, une semaine tout au plus, mais un jour nous tombâmes sur une affaire qui nous retint pendant près de trois semaines. En voici l'histoire.

J'étudiais le Livre de Mormon et l'enseignais en même temps que je faisais mes études de droit. D'une part, je faisais du droit, et d'autre part, j’étudiais le Livre de Mormon. Je devins de plus en plus convaincu que Dieu lui-même avait établi le dossier de l’authenticité de ce grand Livre de Mormon, qu'il avait façonné les preuves, préparé les témoins et avait en fait tout élaboré pour démontrer l'authenticité de ce livre.

Je m'aperçus que je faisais exactement ce que les paroles du livre précisaient, je prouvais à tous les hommes que les paroles du livre étaient vraies. Je me dis donc : « Mon petit Jack, si tu vas avoir une épreuve et que tu ne te sens pas à la hauteur, que pourrais-tu faire de mieux que de mettre le Seigneur de ton côté ? » Je pris donc le procès de l'authenticité du Livre de Mormon, ou, pour parler comme la Bible, du « bois de Joseph ».

Acte 1

Le témoin principal

Dès le début, je demandai à l'accusation d'ouvrir l'Ancien Testament au livre d'Ézéchiel pour lire le passage sur lequel repose la nécessité même d'un document appelé le bois de Joseph. Cette Écriture répond à l'idée du bois de Joseph.

« La Parole de l'Éternel me fut adressée, en ces mots : Et toi, fils de l'homme, prends une pièce de bois, et écris dessus ; Pour Juda et pour les enfants d'Israël qui lui sont associés. Prends une autre pièce de bois, et écris dessus : Pour Joseph, bois d'Éphraïm et de toute la maison d'Israël qui lui est associée. Rapproche-les l'une de l'autre pour en former une seule pièce, en sorte qu'elles soient unies dans ta main.

[de toute évidence le Seigneur voulait s'assurer qu'il n'y aurait aucun malentendu, c'est pourquoi il se répéta quelque peu dans le verset suivant]

« Et lorsque les enfants de ton peuple te diront : Ne nous expliqueras-tu pas ce que cela signifie ? réponds-leur : Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel : Voici, je prendrai le bois de Joseph [Joseph d'Israël] qui est dans la main d'Éphraïm, et les tribus d'Israël qui lui sont associées ; je les joindrai au bois de Juda, et j'en formerai un seul bois, en sorte qu'ils ne soient qu'un dans ma main. » (Ézéchiel 37:15-19)

Il devait y avoir deux grands documents, pas simplement un. Combien de tribus d'Israël ? Douze. Combien de soi-disant tribus perdues ? Dix. Nous avons ici un bois pour Joseph (le Livre de Mormon), et un bois pour Juda (la Bible).

L'accusation me dit : « Qu'est-ce que c'est que cette histoire de 'bois' ? ». Nous retournâmes dans les temps anciens pour montrer que ces gens n'avaient pas de livres imprimés tels que nous les avons aujourd'hui. Ils écrivaient sur de longues bandes de l'une ou l'autre matière, la roulaient sur un bois que l'on appelait bois ou livre.

Quel était l'office d'Ézéchiel à qui le Seigneur parlait ? C'était un prophète. Et quand Dieu parle à un prophète, le prophète écrit ses paroles, et elles deviennent quoi ? Des Écritures. Ézéchiel nous dit donc que ces deux bois seront des documents scripturaux, un pour la tribu de Joseph d'Israël et un pour la tribu de Juda d'Israël. Les parties de l'accusation me dirent : « Mais le titre de ce livre est le Livre de Mormon ».

Je leur dis : « Celui de l'autre est la sainte Bible ». Pourquoi nous, membres de l'Église, savons-nous que la Bible est le bois de Juda, et pourquoi le tribunal n'a-t-il fait aucune difficulté pour admettre qu'elle était le bois de Juda ? Parce que la Bible parle de la tribu de Juda, et les seules fois qu'elle parle d'une autre tribu d 'Israël, c'est lorsque l'histoire de cette tribu se rapporte à la tribu de Juda.

« À quelle tribu appartenait Jésus-Christ ? »
« À Juda. »
« Alors le Nouveau Testament pourrait-il être le bois de Joseph ? »
« Non. »
Je leur dis : « Avez-vous le bois de Joseph ? ».

Ils fouillèrent aussitôt leurs poches mais ne semblaient pas l'avoir. Ils dirent : « Mais nous pouvons nous le procurer ».

Ils allèrent donc trouver leurs rabbins, leurs pasteurs et leurs curés et revinrent les mains vides, et dirent : « Nous ne l'avons pas ».

Je dis : « Alors verriez-vous une objection à ce que je place le bois de Joseph en témoignage comme pièce à conviction n° 1 dans ce procès ? J'atteste que le Livre de Mormon est le bois de Joseph parce qu'il parle d'une partie de la tribu de Joseph et des relations de Dieu avec cette tribu sur le continent américain ».

L'accusation affirma que non seulement le bois de Joseph ou Livre de Mormon était par nature une fumisterie, mais encore que ceux qui le produisirent, Joseph Smith, Oliver Cowdery, David Whitmer, Martin Harris et d'autres qui jouèrent un rôle dans la parution du livre et témoignèrent de son authenticité, étaient coupables de duperie.

À la fin du procès et à la suite des arguments finaux de l'accusation et de la défense, le juge rendit sa décision en faveur de la défense. Il dit à l'accusation : « Vous n'avez même pas réussi à trouver la moindre prise pour démolir les preuves de l'authenticité du bois de Joseph [comme nous l'appelions dans le jugement] et vous avez été encore moins capables de donner la moindre preuve qui montrerait que c'est une fumisterie ».

J'en fus naturellement très heureux, étant le seul membre de l'Église dans la classe. Ensuite le juge m'appela dans son bureau et dit : « Jack, où diable es-tu allé chercher les preuves que tu as présentées à ce procès fictif ? » Je lui souris et dis : « Vous vous souvenez qu'au commencement du procès, je vous ai dit à tous que je ne m'arrogeais pas le mérite de la moindre particule de ces preuves. La plus grande partie d'entre elles sont accessibles au monde depuis 1830. Et je vous ai dit alors, comme je vous le dis maintenant, que je crois de tout mon cœur que Dieu lui-même a fourni les preuves et préparé les témoins ».

Le juge dit : « Je voudrais te dire quelque chose. De toutes mes années de droit, je ne crois pas avoir entendu de procès aussi proche de la perfection que celui-ci. Quand tu as commencé, je ne t'aurais pas donné l'ombre d'une chance pour prouver par la procédure légale que ce livre est un vrai. »

Il ne faut pas autant de foi aujourd'hui pour croire au Livre de Mormon qu'il en fallait quand il sortit de presse en 1830. Il y a certainement, dans ce livre, des déclarations qui sont encore des prophéties même maintenant. Elles sont pour plus tard quant à leur accomplissement, mais un nombre suffisant de déclarations a été accompli pour qu'il faille moins de foi aujourd'hui pour l'accepter qu'il n'en fallait en 1830.

Graduellement, au cours des années, sans avoir l’intention de développer les notes de ce procès sous la forme d'un exposé, j'ai laissé les notes se multiplier afin de présenter un groupe de trois exposés.

Le premier exposé traite de l'examen de douze témoins qui affirmèrent avoir vu et manipulé les antiques documents en or à partir desquels Joseph Smith affirmait avoir traduit l'ouvrage. Nous examinerons la vie de ces hommes, nous verrons s'ils n'ont jamais renié leur témoignage et nous jetterons un coup d’œil sur les circonstances particulières qui entourèrent leur témoignage.

Dans le deuxième exposé, nous entrerons dans les preuves internes – dans le livre lui-même – le faisant, pour ainsi dire, parler lui-même ; nous lui ferons répondre à tout un groupe d'accusations faites par l'accusation contre l'ouvrage. Nous verrons qu'il est lui-même son meilleur témoin, qu'il répondra automatiquement aux accusations, qu'il est logique avec lui-même, qu'il ne se contredit pas, pas plus que l'autre grand livre, le « bois de Juda », la Bible, qui devait être son compagnon.

Dans le troisième exposé, nous allons trouver les grands spécialistes dans les domaines des sciences traitant de l'étude des peuples anciens, surtout ceux qui ont étudié les peuples anciens du continent américain : archéologues, ethnologues, zoologistes, anthropologues et autres, et nous établirons, à partir de leurs témoignages, les preuves externes de l'authenticité du Livre de Mormon.

Dans cet exposé, je ne citerai pas un seul membre de l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours. Je m'en tiendrai au contraire aux plus grands spécialistes des domaines de la science qui ne sont pas membres de l'Église et ont cependant étudié, dans beaucoup de cas toute leur vie, les ruines anciennes du continent américain, ses peuples, leurs coutumes, leurs langues, leur religion, etc.

Passons maintenant au procès. Nous pouvons essayer de nous représenter les divers témoins du Livre de Mormon à mesure qu'ils présentent leur témoignage. En tout premier lieu, j'appelai, d'entre les témoins personnels, Joseph Smith le prophète. Sans lui, témoin-clef de notre procès, nous n'avons pas de procès. Si son témoignage ne résiste pas, aucun autre non plus. Et si son témoignage résiste, nous avons une excellente base pour le reste des témoignages.

Souvenez-vous-en, le prophète Joseph était un lutteur de renom, était magnifiquement bâti, et était bel homme. Nous ne pouvons rappeler Joseph Smith en personne, mais nous pouvons rappeler ses paroles.

Savez-vous que durant sa vie, Joseph Smith a comparu devant la justice plus de deux cents fois sous toutes sortes de fausses accusations ? Il n’a jamais été condamné. J'en ai retrouvé des archives, sauf à plusieurs endroits où les registres des tribunaux avaient été détruits par le feu ou par des actes de vandalisme.

Nous pouvons retirer de ces procès son témoignage sous serment. Nous avons aussi son témoignage écrit, et le témoignage de ceux qui étaient présents quand il fit certaines déclarations. C'est ainsi que nous allons prendre maintenant son témoignage pour établir les preuves de la parution du Livre de Mormon.

L'histoire de Joseph Smith était simple et droite. Les faits étaient assez étonnants, mais malgré tout son histoire était simple. De quoi témoigna-t-il ? Consultant ses propres paroles dans ce que nous avons appelés « Les Écrits de Joseph Smith », extraits de la Perle de grand prix, nous voyons qu'il commence par nous dire que dans la région où il vivait, près de Manchester ou Palmyra, dans l'État de New-York, un revivalisme religieux se produisit.

La famille Smith vivait dans ce que l'on peut considérer comme une frontière occidentale de l'époque. Il n'y avait que des fermes éparses et dans beaucoup de cas pas assez de familles pour organiser des groupes religieux officiels. Mais un nombre de plus en plus grand de familles arrivait dans la région, et plusieurs pasteurs décidèrent de lancer un « revivalisme combiné », comme nous appelons cela aujourd'hui.

Les pasteurs, selon le témoignage de Joseph Smith, avaient décidé que quelle que fût l'Église à laquelle les divers convertis répondraient, les membres du clergé ne se mettraient pas en conflit les uns contre les autres. Le Prophète déclara que tout commença amicalement, mais que rapidement le programme de revivalisme se remplit d'animosité.

Un pasteur criait : « Le Christ est ici », et un autre répondait : « Le vrai Christ est ici et ici seulement ». Et un troisième : « Ils se trompent tous les deux ― voici le seul endroit où vous trouverez le vrai Christ ».

Joseph se trouvait devant un problème réel. Mettez-vous à sa place. Supposez que votre mère, votre sœur et deux de vos frères aient été contactés par l'Église presbytérienne et s'y soient affiliés. Supposez que votre père ait pensé qu'il était impossible que ce fût là la vraie Église et fut sur le point de s'affilier à un autre groupe de chrétiens.

Là est le nœud du problème de Joseph Smith. Sa mère, sa sœur et deux de ses frères étaient entrés dans une Église, et son père était sur le point de se joindre à une seconde. Mais lui, Joseph, quoiqu'ayant moins de quinze ans à l'époque, méditait profondément et avait une opinion bien à lui, et était convaincu qu'aucune des deux Églises en question n'était la vraie Église.

Il avait été habitué à entendre lire les Écritures chez lui presque chaque jour. Et ainsi, Joseph était très instruit dans la Bible. Selon le témoignage du Prophète, il se sentait une inclination pour une troisième Église et était sur le point de s'unir à un groupe méthodiste, parce qu'il avait un très grand ami qui était pasteur de l'Église méthodiste dans cette région.

Alors Joseph Smith se mit à réfléchir et dit : « Cela ne peut tout simplement pas marcher. Tous croient apparemment en la même Bible, mais n'enseignent pas les mêmes choses. Ils interprètent le même passage si différemment l'un de l'autre que je ne vois absolument pas comment ils pourraient s'unir ». Il dit donc : « Que faire ? Quelle est la vraie Église ? À quelle Église dois-je me joindre ? » Alors qu'il lisait les écrits de Jacques il fut tellement frappé par un passage que les mots semblaient ressortir sur la page du livre :

« Si quelqu'un d'entre vous manque de sagesse, qu'il la demande à Dieu, qui donne à tous simplement et sans reproche, et elle lui sera donnée. Mais qu'il la demande avec foi, sans douter ; car celui qui doute est semblable au flot de la mer, agité par le vent et poussé de côté et d'autre. » (Jacques 1:5-6)

« Mais la voilà, ma réponse ! » dit-il. Il alla donc dans les bois tout près de chez lui et fit pour la première fois une prière à haute voix à son Père céleste. Il posa une question très simple : « À quelle Église dois-je me joindre ? » Et il la posa avec une foi parfaite, croyant de toutes les fibres de son être qu'il aurait une réponse.

Il témoigna ensuite qu'un esprit de ténèbres l'attaqua. Il le décrivit comme une puissance des ténèbres, et bien que très fort pour son jeune âge, il lutta physiquement avec cette puissance et était sur le point d'abandonner et de céder au désespoir, quand soudain une lumière commença à apparaître au-dessus de sa tête, pour devenir finalement plus grande que l'éclat du soleil de midi.

À l'apparition de la lumière, l'esprit de ténèbres, cette puissance qui s'était saisie de lui et lui avait lié la langue, le quitta. Il dit qu'il vit deux personnages debout au-dessus de lui dans les airs dans une colonne de lumière brillante, l'un d'eux se tenant légèrement derrière l'autre. « Joseph », dit l'un montrant ensuite le deuxième personnage : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé. Écoute-le ! »

Joseph raconta : « Mon but, en allant interroger le Seigneur, était de savoir laquelle des confessions avait raison, afin de savoir à laquelle je devais me joindre. C'est pourquoi, dès que je fus assez maître de moi pour pouvoir parler, je demandai aux Personnages qui se tenaient au-dessus de moi, dans la lumière, laquelle de toutes les confessions avait raison (car à l'époque, il ne m'était jamais venu à l'idée qu'elles étaient toutes dans l'erreur), et à laquelle je devais me joindre.

« Il me fut répondu de ne me joindre à aucune, car elles étaient toutes dans l’erreur ; et le Personnage qui me parlait dit que tous leurs credo étaient une abomination à ses yeux ; que ces docteurs étaient tous corrompus ; qu' « ils s’approchent de moi des lèvres, mais leur cœur est éloigné de moi ; ils enseignent pour doctrine des commandements d'hommes, ayant une forme de piété, mais ils en nient la puissance. » (Joseph Smith, Histoire, 18-19)

Et Joseph Smith apprit beaucoup d'autres choses y compris la manière dont cet abandon de la foi se produisit après le temps qui suivit les enseignements originels du Christ, jusqu'à ce que l'apostasie fût finalement si complète, que le Christ lui-même ne reconnaisse plus l'ensemble des enseignements des nombreuses religions chrétiennes, se réclamant toutes de la Bible, mais dont aucune n'enseignait la même doctrine.

Maintenant le jeune Prophète avait sa réponse, et vous vous souviendrez qu'il lui fut dit que s'il était fidèle, il serait entre les mains de Dieu l'instrument du rétablissement du véritable Évangile sur la terre.

À la suite de cette expérience sans pareille, le jeune homme attendit plus de trois ans d'autres instructions divines, et cela parut comme une éternité au prophète Joseph Smith.

La Première Vision, vous vous rappelez, eut lieu au printemps de 1820. Le 21 septembre 1823 Joseph Smith se rendit, réellement inquiet, dans sa chambre et y pria de toute sa ferveur afin de savoir si quelque chose n'allait pas chez lui pour qu'il n'eût plus rien appris du ciel. Un personnage lui apparut, de nouveau dans une colonne de lumière brillante qui traversait le plafond de sa chambre à coucher.

Notez le témoignage personnel de Joseph Smith et les détails descriptifs de son témoignage. Si jamais vous avez des ennuis avec la justice, espérez et priez d'avoir à vos côtés des témoins aussi bons que ce jeune homme. Joseph le prophète ne changea jamais son histoire. Il continua à prétendre les mêmes choses envers et contre tous, et cependant d'une manière directe et simple.

Il dit : « Tandis que j'étais ainsi occupé à invoquer Dieu, je m'aperçus qu'une lumière apparaissait dans ma chambre ; elle s'accrut jusqu'à ce que la chambre fût plus claire qu'à l'heure de midi, et, tout à coup, un personnage parut à mon chevet ; il se tenait dans les airs, car ses pieds ne touchaient pas le sol.

« Il était vêtu d’une tunique ample de la plus exquise blancheur, d’une blancheur qui surpassait tout ce que j’avais jamais vu de terrestre, et je ne crois pas que quelque chose de terrestre puisse être rendu aussi extraordinairement blanc et brillant. Il avait les mains nues, les bras aussi, un peu au-dessus des poignets ; il avait également les pieds nus et les jambes aussi, un peu au-dessus des chevilles. La tête et le cou étaient nus également. Je pus découvrir qu’il n’avait d’autre vêtement que cette tunique, celle-ci étant ouverte, de sorte que je pouvais voir sa poitrine.

« Non seulement sa tunique était extrêmement blanche, mais toute sa personne était glorieuse au-delà de toute description, et son visage était véritablement comme l’éclair. La chambre était extraordinairement claire, mais pas aussi brillante que dans le voisinage immédiat de sa personne. D’abord je fus effrayé de le voir, mais la crainte me quitta bientôt.

« Il m’appela par mon nom et me dit qu’il était un messager envoyé de la présence de Dieu vers moi et que son nom était Moroni ; que Dieu avait une œuvre à me faire accomplir, et que mon nom serait connu en bien et en mal parmi toutes les nations, familles et langues, ou qu’on en dirait du bien et du mal parmi tous les peuples.

« Il dit qu’il existait, déposé en lieu sûr, un livre écrit sur des plaques d’or, donnant l’histoire des anciens habitants de ce continent et la source dont ils étaient issus. Il dit aussi qu’il contenait la plénitude de l’Évangile éternel, telle qu’elle avait été donnée par le Sauveur à ces anciens habitants. » (Joseph Smith, Histoire, 30-34)

Joseph Smith reçut à ce moment-là beaucoup d'autres instructions importantes. Trois fois au cours de cette nuit du 21 septembre 1823, cette même vision lui fut donnée. Chaque fois étaient répétés les mêmes mots, mais à la deuxième et la troisième fois, des instructions supplémentaires furent données. Joseph témoigna que quand la troisième vision prit fin, il regarda par la fenêtre, et le jour pointait, de sorte que les visions avaient pris toute la nuit du 21 septembre 1823.

Quand il alla travailler dans les champs le lendemain matin, son père remarqua qu'il était pâle et qu'il ne se sentait apparemment pas bien. Il lui dit : « Joseph rentre te reposer un peu, et reviens quand tu te sentiras mieux ». Joseph partit dans le but de rentrer chez lui, mais quand il essaya de passer la clôture pour quitter le champ, il tomba impuissant sur le sol. À ce moment-là, en plein jour, et pour la quatrième fois, il reçut la visite de l'ange Moroni. Celui-ci répéta tout ce qu'il avait dit à Joseph dans la première session de la nuit précédente.

À présent, Joseph Smith pouvait presque répéter mot pour mot les paroles de l'ange Moroni, le message que Dieu lui avait donné. Il reçut des instructions supplémentaires dans cette quatrième vision. Il devait aller à la colline qu'il avait vue dans sa vision, et là il devait aller à l'endroit déterminé qu'il avait également vu dans cette vision. Voilà qui est assez surprenant.

Il alla, reconnut immédiatement la colline de sa vision, et alla tout droit au lieu qu'il avait spécialement vu dans la vision. Il dit comment il fut poussé à creuser autour de ce qui semblait être un moellon. Il s'aperçut que ce qui avait été à l'origine un moellon avait été coupé par quelqu'un de sorte que maintenant il était plat au-dessous, arrondi au-dessus, et se terminait à l'extérieur de tous côtés par des bords minces.

Il essaya de le soulever, mais ne le put. À l'aide d'un levier qu'il trouva tout près, il leva cette pierre et s'aperçut qu'elle formait le couvercle d'une boîte de pierre.

Remarquez de nouveau le détail descriptif : deux longues pierres formaient les côtés ; deux pierres plus courtes formaient les bouts ; une longue pierre formait le fond, et les pierres étaient cimentées les unes aux autres par une sorte de mortier. Au fond de la boîte, il y avait deux autres pierres en croix sur lesquelles étaient placées les annales d'or, l'Urim et Thummim et d'autres choses.

Joseph tendit le bras pour prendre les plaques, mais immédiatement l'ange Moroni apparut. Il dit au jeune prophète que le moment de sortir les plaques n'était pas encore venu. Moroni dit à Joseph de venir le rencontrer sur cette colline le 22 septembre de chacune des quatre années suivantes. Joseph témoigna qu'il le fit, et reçut chaque année davantage d'aide de l'ange.

Ce qui suit est le procès d'un homme qui n'était pas instruit des choses du monde, mais qui était peut-être l'homme le mieux instruit des choses de Dieu qui ait jamais vécu à son époque ; il fut enseigné et guidé par des anges et de nombreux messagers de Dieu.

Les témoins personnels

Étaient-ils :

1. Des imposteurs qui voulaient tromper pour obtenir de la puissance, de la renommée, de la richesse ? Non. L'examen de la vie des témoins révèle qu’ils n'avaient aucune raison de tromper.

2. Des enthousiastes ? L'hostilité des années ultérieures aurait refroidi l'enthousiasme.

3. Trompés ? Une fois Joseph Smith assassiné, il n’y avait plus d'influence de sa part.

4. Sincères ? Oui ! C'est la seule réponse qui reste.

La Première Vision eut lieu en 1820. Trois ans plus tard, en 1823, le deuxième groupe de visions. Suivirent les quatre visites annuelles à la colline. Finalement, le 22 septembre 1827, le prophète Joseph reçut la garde des plaques avec restriction. Puis trois ans plus tard il publia le Livre de Mormon. Il lui fut dit que s'il laissait ces plaques échapper à sa garde, il serait puni de mort. Il reçut en outre l'ordre de ne montrer les plaques qu'à ceux que Dieu lui désignerait, et que s'il désobéissait, il serait sévèrement puni.

Le Prophète dit : « Je ne savais pas ce qu'était la persécution avant d'avoir reçu les plaques. Je croyais savoir ce que c'était d'être persécuté ». Ses voisins, qui ne croyaient pas à son histoire de la vision de Dieu le Père et du Fils Jésus-Christ, se moquèrent de lui ; partout dans son entourage il était tourné en ridicule par ceux qui se croyaient dans le bon. Joseph témoigna qu'il se sentait comme l'apôtre Paul dans sa défense devant Agrippa.

« Il en était de même pour moi. J'avais réellement vu une lumière, et au milieu de cette lumière, je vis deux personnages, et ils me parlèrent réellement ; et quoique je fusse haï et persécuté pour avoir dit que j'avais eu cette vision, cependant c'était la vérité ; et tandis qu'on me persécutait, qu'on m'insultait et qu'on disait faussement toute sorte de mal contre moi pour l'avoir raconté, je fus amené à me dire en mon cœur : Pourquoi me persécuter parce que j'ai dit la vérité ? J'ai réellement eu une vision, et qui suis-je pour résister à Dieu ? Et pourquoi le monde pense-t-il me faire renier ce que j'ai vraiment vu ? Car j'avais eu une vision, je le savais, et je savais que Dieu le savait, et je ne pouvais le nier ni ne l'osais. » (Joseph Smith, Histoire, 25)

C'est un fameux témoignage sur la Première Vision. Il continua, avec la même ferveur, à soutenir qu'il avait vu l'ange Moroni et avait reçu de lui beaucoup d'instructions lors d'un grand nombre de visites.

À quel point ce jeune homme croyait-il tout cela ? Il ne pouvait même pas rester chez lui à cause des persécutions de ses voisins. Il fut battu par des groupes à de multiples reprises. Et il lui suffisait, pour arrêter les persécutions, de dire : « Je nie avoir vu Dieu le Père ou des anges ou des messagers du ciel qui auraient eu des messages pour tous les enfants de la terre ». C'est tout ce qu'il avait à faire.

À un moment donné un groupe d'opposants le couvrit de goudron et de plumes et le laissa pour mort. L'un des agresseurs fut apparemment touché davantage par ce procédé que les autres, et les larmes coulant sur son visage, il ne cessait de s'approcher de plus en plus de l'oreille du prophète Joseph Smith tandis que ce goudron bouillant descendait sur le corps de ce dernier, lui roussissait la chair, et qu'il pouvait voir la souffrance horrible du Prophète. Il lui dit : « Joseph, je t'en prie, renie. C'est tout ce que nous voulons. »

Mais le Prophète ne voulut pas renier ! Voilà un bon témoin. On ne détruira jamais son témoignage, car il vit et entendit ce qu'il disait avoir vu et entendu.

Suivons Joseph jusqu'à la fin de ses jours. Trois ans après avoir reçu les plaques, il fit imprimer en anglais, pour la première fois, la traduction de ces annales antiques en or, faite par le don et le pouvoir de Dieu, sous le nom de Livre de Mormon.

Le Prophète devint le dirigeant d'un grand peuple. Il fut le fondateur de la belle ville de Nauvoo, sortie d'une région marécageuse ; elle devint une des plus belles villes de l'ouest des États-Unis. Il fut maire. Il fut général des forces armées. Au moment même où il fut assassiné de sang-froid, il était candidat à la présidence des États-Unis.

Apparemment il ne voulait pas être candidat à la présidence mais ses amis l'y exhortèrent. Et il avait de grandes chances d'obtenir la présidence, car il avait un programme extraordinaire. Ce dernier était le bon sens personnifié, même pour ceux qui avaient des préjugés contre lui.

Aurait-il pu sauver sa vie ? Oui. Il avait échappé à ses persécuteurs, avait traversé le fleuve, et était en route pour l'ouest. Alors ses propres amis, les seuls qui savaient où il était, vinrent le trouver. Ils dirent : « Joseph, nous pensons que cela facilitera un peu les choses pour les saints si tu reviens ne fût-ce qu'une fois encore ― rien qu'une fois, comparaître en jugement ». Je peux presque entendre les paroles du Prophète :

« J'ai passé en jugement de multiples fois. Toutes les fois que je suis passé au tribunal, on m'a acquitté sans qu'on ait pu amener l'ombre d'une preuve contre moi. Et maintenant vous me demandez de revenir, et je vous dis que si je reviens, je ne retournerai jamais vivant. » Il le savait. Et cependant ses amis insistèrent, et Joseph finit par dire : « Si ma vie n'a pas de valeur pour mes amis, elle n'en a pas pour moi non plus ».

Il revint, et en sortant de la belle ville de Nauvoo, il dit à ceux qui l'entouraient et à ses gardes : « Je vais comme un agneau à l'abattoir, mais je suis aussi calme qu'un matin d'été. J'ai la conscience libre de toute offense envers Dieu et envers tous les hommes. Si l'on m'ôte la vie, je mourrai innocent, et mon sang criera vengeance de la terre, et l'on dira de moi : 'Il a été froidement assassiné' ».

Et ainsi il alla passer en jugement, avec la garantie absolue du grand État d'Illinois, de la main de son gouverneur, qu'il recevrait la protection de la milice de cet État. Et cependant, les faits montrent que certains membres de cette milice même se trouvaient parmi la bande des individus aux visages peints qui l'assassinèrent froidement tandis qu'il se trouvait dans la prison de Carthage, en Illinois, soi-disant sous la protection de la loi.

Oui, il est un témoin hors pair de l'authenticité de l'ouvrage, et son témoignage ne sera jamais renversé.

C'est ainsi que se terminait le témoignage du prophète Joseph Smith. Nous prenons pas mal de temps pour les deux premiers témoins. Les autres vont beaucoup plus vite, mais ces deux témoins nous donneront l'essence de l'affaire. Je fis alors venir Oliver Cowdery à la barre. Oliver était petit et sombre et dans le physique l'opposé, sous beaucoup de rapports de Joseph Smith, qui était grand, élancé et plutôt blond.

Mais Oliver était également différent d'une autre manière. Alors que Joseph Smith n'était allé à l'école que quelques jours ou quelques années de sa vie, Oliver témoigna avoir reçu une très bonne instruction. Il était instituteur dans la région de la maison de Joseph Smith, quand il entendit pour la première fois « l'histoire de Joe Smith » et de sa « Bible d'or », comme on l'appelait alors.

Oliver Cowdery témoigna être né en 1805, la même année que le Prophète. Jeune homme, il alla habiter avec la famille Smith, comme c'était la coutume des instituteurs des écoles locales de prendre pension chez l'habitant. Les instituteurs ne devaient pas être très bien payés, parce que lorsque ce garçon alla trouver le prophète Joseph Smith, qui était allé en Pennsylvanie, il dut faire la plus grande partie du chemin à pied.

Comment ce jeune homme bien instruit témoignait-il ? Il dit que quand il entendit l'histoire de Joseph Smith et de sa « Bible d'or » de la bouche des propres parents de Joseph, il se dit :

« Ces gens croient vraiment cette histoire ». Il témoigna que malgré tous les commentaires défavorables qu'il avait entendus dans le voisinage : « J'éprouvai un profond désir de rencontrer le Prophète. Je m 'étais toujours vanté d'être capable de distinguer rapidement, quand je rencontrais des gens le genre de personnes qu'ils étaient et s'ils étaient honnêtes et dignes de confiance. J'étais sûr que si je pouvais rencontrer le prophète Joseph Smith et lui parler quelques minutes, je saurais s'il disait la vérité ou non ».

À la première occasion, Oliver prit un bref congé, fit, comme je l'ai dit, la plus grande partie de la route à pied jusqu'en Pennsylvanie pour rencontrer le prophète Joseph Smith, et une chose étrange arriva. Il ne parlait avec ce fermier ignorant ― ignorant des choses des hommes mais profondément instruit des choses de Dieu ― que depuis quelques minutes, lorsqu'il reçut le témoignage que Joseph Smith était un prophète et qu'il disait la vérité.

Oliver dit donc au Prophète après une très brève conversation : « Joseph, je vais démissionner et venir vous aider dans la traduction du Livre de Mormon ». Deux jours après avoir rencontré le Prophète, Oliver se mettait au travail comme secrétaire dans la traduction des plaques.

Ainsi donc, le garçon ignorant (selon les critères des hommes) avait complètement convaincu le jeune homme instruit, et l'accusation prit note de ce fait. Ils trouvèrent que cela s'était produit dans d'autres cas. Plus tard, ils nous dirent que Joseph Smith avait envoûté ces hommes d'une manière ou d'une autre, qu'il avait dû avoir une personnalité dynamique et était capable d'influencer ces hommes au-delà de toutes les limites de la raison.

Telle n'était pas la raison comme nous le verrons plus loin dans le témoignage. La raison était que Joseph Smith disait la vérité ! Oliver dit que personne ne pouvait entendre Joseph rendre son témoignage et voir la vérité briller dans ses yeux sans être convaincu de sa sincérité.

Il témoigna en outre : « J'observai à maintes reprises Joseph comparaître devant des juges et des jurés, dans certains cas réputés hostiles au Prophète et à son œuvre ». Souvenez-vous que le jeune homme qui parlait allait devenir plus tard l'un des avocats les plus célèbres du Centre-Ouest. Et il dit : « J'ai vu la chose se reproduire mainte et mainte fois. Quand ils entendaient l'histoire de la bouche du Prophète lui-même, ils croyaient l'histoire et l'acquittaient. Aucune des accusations qu'on portait contre lui ne tenait ».

Oliver témoigna concernant quelques-uns des procès intentés au Prophète que quelle que fût la manière dont l'accusation inventée commençait (toutes les excuses étaient bonnes pour traîner devant les tribunaux le Prophète et ceux qui avaient pris part à la parution du Livre de Mormon), tôt ou tard l'interrogatoire et la confrontation se détournaient de l'accusation originelle et en arrivaient au point de savoir si oui ou non les accusés étaient complices d'une imposture dans la production du Livre de Mormon. L'accusation et les tribunaux ne pouvaient pas avancer contre eux des preuves juridiquement valables, car il n'y avait pas de preuves contre eux.

Suivons la vie de ce jeune homme, Oliver Cowdery. Dès 1829, l'année où il rencontra le Prophète et pendant les neuf années qui suivirent, il fut très engagé dans l'Église et était à plusieurs reprises avec le Prophète quand des événements surnaturels se produisirent. Puis en 1838, nous dit-il dans un témoignage ultérieur, l'esprit même du diable sembla s'introduire dans son cœur, et lorsque sept accusations sur neuf se virent fondées dans une commission disciplinaire de l'Église, il fut excommunié.

Pendant dix ans il resta hors de l'Église et fut pendant une partie de ce temps un ennemi juré de Joseph Smith. Et cependant, il avait témoigné pendant les neuf ans où il avait travaillé en collaboration étroite avec le Prophète dans la publication du Livre de Mormon et l'organisation de l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours, qu'ils étaient devenus plus intimes que des frères de sang. Il dit : « Ma parole, nous étions aussi proches l'un de l'autre que deux pois dans une gousse ».

Comment Joseph Smith osait-il s'opposer, humilier publiquement et rejeter son collaborateur le plus étroit dans le délit, si délit il y avait ?

S'il y avait imposture, ces hommes sont des délinquants, et s'ils sont des délinquants qui cherchent à tromper ils méritent le châtiment le plus terrible que l'homme peut imaginer ou que Dieu peut inventer, car des dizaines de milliers d'hommes ont quitté leur foyer et tout ce qui leur était cher pour suivre les enseignements de ces hommes. Beaucoup ont donné jusqu'à leur vie, les uns dans les plaines sur la route de l'Ouest, les autres en traversant les eaux après avoir quitté l'Ancien Monde, d'autres dans leur pays natal, d'autres encore après être entrés dans le troupeau de l'Église. Et ils donnèrent leur vie avec joie pour la cause quand c'était nécessaire, tant était grande leur foi aux enseignements de ces hommes.

Et pourtant on me dit qu'ils sont criminels, qu'ils trompent le monde. Et je dis : « Comment le grand coupable, s'il l'est, ose-t-il s'opposer à son collaborateur le plus intime dans cette œuvre ? » Mais quand Joseph reçut une demande d'approbation pour l'excommunication d'Oliver Cowdery, il n'hésita pas une seconde. Il dit : « Si Oliver, surtout lui, ne peut pas vivre les enseignements de l'Évangile dans leur plénitude, nous devons assurément l'excommunier ». Et il n'hésita pas.

Quand Oliver Cowdery vit les choses terribles qui se passaient au nom des pratiques légales après le martyre du prophète Joseph Smith et de son frère, il ne put résister davantage. Il finit par écrire une lettre au grand conseil de l'Église, le suppliant de le laisser retourner à ses propres frais trouver le président des États-Unis, plaider la cause de Joseph Smith et faire passer les assassins en jugement, dans un jugement juste et légal.

Lors des débats « légaux » du soi-disant procès des assassins du prophète Joseph Smith et d'Hyrum Smith, les assassins se trouvaient accusés devant le jury de la cour d'assises. Puis le jury qui avait été reconnu aussi bien par l'accusation que la défense ― les douze hommes honorables ― fut licencié sur la proposition des accusés eux-mêmes et remplacé par un seul homme ― pas même un juge. Cet homme s'avéra être plus tard un membre du groupe qui avait assassiné Joseph Smith.

Quand Oliver Cowdery, maintenant avocat brillant, se rendit compte des falsifications qui se faisaient au nom de la loi, il dit : « Je ne pouvais plus le supporter ». Il demanda donc la permission d'aller présenter l'affaire devant le président des États-Unis, bien qu'il fût excommunié en ce qui concernait l'Église.

Oliver Cowdery laissa un autre grand témoignage. Il dit que le Prophète et lui lurent dans la traduction du Livre de Mormon dans 2 Néphi 27:12, ainsi qu'ailleurs, le témoignage que quand ce livre paraîtrait dans les derniers jours sous sa forme traduite, trois témoins spéciaux attesteraient son authenticité :

« Trois témoins… le verront par le pouvoir de Dieu, en plus de celui à qui le livre sera remis ; et ils témoigneront de la vérité du livre et des choses qui y sont contenues. Et nul autre ne l'examinera, si ce n'est un petit nombre, selon la volonté de Dieu. » (2 Néphi 27:12-13)

Il est étrange qu'il y en eût exactement « un petit nombre, à savoir huit », autres hommes qui témoignèrent avoir vu ces annales. Vous vous souvenez comment Jésus alla dans le monde des esprits et prêcha aux esprits en prison, et l'on nous dit qu'il n'y eut que « un petit nombre de personnes, c'est-à-dire huit », qui furent sauvées par l'eau à l'époque du déluge (1 Pierre 3:20). « Un petit nombre de personnes, c'est-à-d ire huit ». Il est intéressant, juste en passant de constater qu'il n'y eut que « un petit nombre » d'autres personnes, outre les trois témoins spéciaux et un témoin-clef.

Quand Joseph et Oliver eurent lu ceci dans la traduction, Oliver dit : « J'aimerais être l'un de ces témoins spéciaux. Penses-tu que je pourrais ? » Joseph donna la réponse qu'il faisait toujours quand il était dans le doute. « Il y a un moyen sûr de le savoir. Demandons à Dieu. » C 'était le genre de confiance qu'il avait. Le Seigneur répondit à Joseph qu'il devait prendre Oliver, David Whitmer et Martin Harris et aller avec eux dans les bois. S'ils étaient fidèles, ils pourraient être les témoins spéciaux.

Oliver témoigna qu'ils allèrent dans les bois et qu'ils reçurent en effet une manifestation merveilleuse, mais qu'une chose étrange se produisit tout d'abord. Ils avaient décidé de prier en cercle, un à la fois. Si je me souviens bien, ils avaient fini de prier deux fois tour à tour et étaient sur le point de commencer la troisième fois, quand Martin Harris, selon le témoignage d'Oliver Cowdery et le témoignage de Martin Harris, dit au prophète Joseph Smith : « Je suis désolé, Joseph, c'est à cause de moi que vous ne recevez pas de réponse ».

Et il demanda la permission de se retirer dans une autre partie de la forêt (nous reprendrons le reste de l'histoire de Martin Harris après la suspension de l'audience). C'est ce qu'il fit. Et alors, dit Oliver, dès la prière suivante, une manifestation merveilleuse s'ouvrit à eux, et à la suite de cette manifestation lui et d'autres signèrent le témoignage qui figure juste avant le début du Livre de Mormon depuis de nombreuses années :

« Qu’il soit connu de toutes les nations, tribus, langues et peuples à qui cette œuvre parviendra que nous avons vu, par la grâce de Dieu le Père et de notre Seigneur Jésus-Christ, les plaques contenant ces annales, qui sont les annales du peuple de Néphi, et aussi des Lamanites, leurs frères, et aussi du peuple de Jared, venu de la tour dont il a été parlé. Et nous savons aussi qu’elles ont été traduites par le don et le pouvoir de Dieu, car sa voix nous l’a déclaré ; c’est pourquoi nous savons avec certitude que l’œuvre est vraie.

« Et nous témoignons aussi avoir vu les caractères qui sont gravés sur les plaques ; et ils nous ont été montrés par le pouvoir de Dieu et non de l’homme. Et nous déclarons, en toute sincérité, qu’un ange de Dieu est venu du ciel et qu’il a apporté et placé les plaques sous nos yeux, que nous avons contemplé et vu les plaques, ainsi que les caractères qui y étaient gravés ; et nous savons que c’est par la grâce de Dieu le Père et de notre Seigneur Jésus-Christ que nous avons vu ces choses et que nous témoignons que ces choses sont vraies. Et c’est merveilleux à nos yeux.

« Néanmoins, la voix du Seigneur nous a commandé d’en rendre témoignage ; c’est pourquoi, voulant obéir aux commandements de Dieu, nous rendons témoignage de ces choses. Et nous savons que si nous sommes fidèles dans le Christ, nous laverons nos vêtements du sang de tous les hommes et que nous serons trouvés sans tache devant le siège du jugement du Christ, et demeurerons éternellement avec lui dans les cieux. Et que l’honneur revienne au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit, qui sont un seul Dieu. Amen. »

Oliver Cowdery
David Whitmer
Martin Harris.

Nous parlions, vous vous en souvenez, du témoignage d'Oliver Cowdery. Oliver avait témoigné qu'il voulait être l'un des trois témoins spéciaux. Il alla dans les bois prier avec Joseph Smith et les autres et devint un des trois témoins de l'authenticité du Livre de Mormon.

Un jour, longtemps après l'excommunication d'Oliver, un collègue le rencontra dans la rue. Il avait en main un Livre de Mormon ouvert à la page où le témoignage des trois témoins était inscrit. « Je vois votre nom attaché à ce livre comme l'un de ses témoins spéciaux. » Jetons un coup d’œil sur le témoignage donné au tribunal sur cet incident. Incidemment, c'est l'accusation qui releva cette conversation entre Oliver et son collègue.

On m'a demandé il y a un instant si l'accusation fut capable de dire quoi que ce soit contre le livre. Pendant près de trois semaines de procès factice, j'entendis des choses dont je ne soupçonnais absolument pas l'existence ! Je ne me rendais pas compte que plus de 1500 livres avaient été écrits pour commenter le Livre de Mormon. Le saviez-vous ? Et un grand nombre de ces 1500 livres ont été écrits spécifiquement pour contrer le Livre de Mormon.

Ainsi donc l'accusation porta devant le tribunal des choses dont je n'avais jamais entendu parler, des choses que je pensais être apparemment de très bonnes preuves contre ce livre. Mais quand nous examinâmes les faits jusque dans le noyau de la vérité, nous nous aperçûmes que des choses qui semblaient être un témoignage contre le livre faisaient boomerang. Elles ressemblaient à cette petite arme de ce pays lointain qui se lance loin dans une direction, semble arriver quelque part, fait demi-tour et revient frapper le lanceur.

Et ces pauvres jeunes avocats en herbe finirent par se fatiguer terriblement de se voir frappés par les « preuves » qu'ils apportaient au tribunal. Nous avons ici un cas d'espèce. Souvenez-vous que les avocats de l'opposition portèrent la conversation mentionnée plus haut entre Oliver Cowdery et son collègue comme preuve devant le tribunal.

La question : « M. Cowdery, je vois votre nom attaché à ce livre [le Livre de Mormon] comme l'un de ses témoins spéciaux. Croyez-vous ce livre ? » « Non, Monsieur. » Voilà qui m'atteignit comme un éclair par beau temps. Je pensais avoir sondé à fond la vie d'Oliver Cowdery, et je n'avais trouvé nulle part de preuve qu'il eût renié son témoignage. Et pourtant voilà qui semblait être un reniement dans la conversation d'Oliver avec son collègue.

Quand nous examinâmes le document que l'accusation avait cité, je fus pris d'une grande curiosité. Et je trouvai que celui qui avait écrit ce reniement, dans le livre qu'ils citaient, n'était pas la personne qui avait eu cette conversation avec Oliver Cowdery, et qu'elle n'avait pas assisté non plus à l'entretien. C'était donc de l'ouï-dire, et ce n'était pas une preuve valable devant un tribunal.

J'étais quand même curieux et pensai que cette histoire devait avoir un fondement. Je cherchai donc dans les écrits d'Oliver Cowdery, et trouvai qu'il avait mentionné cet épisode même. Je trouvai alors une lettre, écrite par son interlocuteur. Il en avait parlé dans une lettre à un ami. Quand nous obtînmes la réponse complète, voici ce qu'elle était (remarquez le beau style avocat) :

« Je vois votre nom attaché à ce livre [le Livre de Mormon] comme l'un de ses témoins spéciaux. Croyez-vous ce livre ? » La réponse commença, en effet, par les mots : « Non, Monsieur », mais poursuivait ainsi : « Mon nom est attaché à ce livre, et ce que j'ai dit alors est vrai. Je l'ai vu effectivement, et je sais que je l'ai vu. La croyance et la foi n'ont rien à voir là-dedans. La connaissance parfaite a englouti la croyance et la foi que j'avais précédemment en l'ouvrage, sachant comme je le sais que l'ouvrage est authentique. »

Vous pouvez voir pourquoi les avocats de l'accusation auraient voulu ne jamais avoir avancé cet argument.

En 1848, Oliver Cowdery demanda à être réadmis dans l'Église, pas comme grand-prêtre, pas comme apôtre dans la haute prêtrise, mais comme diacre dans la prêtrise inférieure. Il fut réadmis dans l'Église, et des milliers et des milliers de personnes entendirent son témoignage vibrant. Même pendant qu'il était hors de l'Église, bien qu'assez rempli de ressentiment contre le prophète Joseph Smith qui l'avait excommunié, Oliver Cowdery ne renia jamais son témoignage.

Quelque temps après son excommunication il se trouvait un jour dans une salle de tribunal comme avocat en fonctions. S'efforçant de battre Cowdery dans son procès, un collègue porta l'accusation dérogatoire que l'on ne pouvait se fier beaucoup à Oliver Cowdery parce qu'il croyait aux anges et aux visitations angéliques, comme le Joseph Smith de la fameuse « Bible d'or ». L'accusation fut inscrite aux registres du procès en cours, et Oliver se leva donc, demanda que son témoignage fût, lui aussi noté dans les minutes de ce procès, et il y fut inscrit.

J'ai les écrits de quelqu'un qui se trouvait au tribunal et n'était pas membre de l'Église. Cette personne dit que quiconque entendit Oliver Cowdery faire cette déclaration au tribunal, et vit la vérité rayonner et étinceler dans ses yeux, ne pouvait pas douter un instant qu'il dît la vérité. Les gens furent profondément impressionnés. On eut une réaction très favorable envers Oliver Cowdery.

Voici une partie de sa réponse à l'accusation et le témoignage écrit dans les minutes du tribunal :

« Monsieur le Président, Messieurs les Jurés, Mon confrère de la défense m'a accusé d'être lié à Joseph Smith et à la « Bible d'or ». La responsabilité a été mise sur mes épaules et je ne peux échapper au devoir de répondre. Devant Dieu et les hommes, je n'ose pas nier ce que j'ai dit ― ce que mon témoignage contient, tel qu'il est écrit et imprimé sur la première page du Livre de Mormon.

« Monsieur le Président, Messieurs les Jurés, je dis : J'ai vu l'ange et entendu la voix du ciel. Comment pourrais-je le nier ? Cela s'est produit en plein jour alors que le soleil brillait avec éclat dans le firmament, pas pendant la nuit au cours de mon sommeil. Le glorieux messager du ciel, habillé d'une robe blanche, debout au-dessus du sol dans une gloire telle que je n'en ai jamais vue de semblable, en comparaison de laquelle le soleil était insignifiant, nous dit que si nous niions ce témoignage, il n'y aurait pas de pardon dans cette vie ni dans la vie à venir. Comment pourrais-je le nier ? Je n'ose pas. Je ne le veux pas. »

Non, Oliver Cowdery ne renia jamais son témoignage. En fait, alors qu'il était sur le point de retourner à son Créateur, il fit approcher autour de lui tous ceux qui lui étaient proches et chers, et dans son dernier souffle il témoigna de l'authenticité du Livre de Mormon et de l'existence réelle des plaques d'or.

Vous vous souvenez qu'il fut dit à Joseph Smith que quand la traduction serait terminée, l'ange Moroni viendrait reprendre les annales d'or ; deux-tiers environ des annales étaient scellées et devaient reparaître plus tard, et le livre entier devait être conservé et protégé entre les mains des messagers de Dieu pour servir de témoin final devant le monde entier dans les derniers jours et pour condamner ceux qui avaient entendu l'histoire et qui avaient toutes les raisons de croire qu'elle était vraie et cependant avaient choisi délibérément, volontairement et sciemment de ne pas accepter l'Évangile. Les preuves finales seront les documents eux-mêmes.

Or parce que l'ange avait dit cela à Joseph Smith, beaucoup de gens dans le monde se sont dit qu'il n'y avait pas de plaques d'or et que c'est pour cela qu'elles ne furent jamais exposées en public.

Vous vous souvenez des ennuis sans fin que Joseph Smith eut quand il reçut les plaques, il dit qu'il semblait que tous ceux qui étaient dans son entourage étaient répartis en deux groupes : l'un, le groupe qui ne croyait pas qu'il eût les documents, et voulait donc entrer par effraction dans le lieu où il était censé les tenir cachés pour prouver qu'il n'avait pas de plaques d'or. L'autre groupe qui croyait qu'il les avait, voulait entrer de force et les obtenir tirer profit de l'or qu'elles contenaient. C'est pour cela que le Prophète dit que tout le monde semblait être contre lui, sauf une poignée, relativement parlant, qui croyaient à son histoire. Or Dieu avait dit qu'il établirait des témoins spéciaux et quelques autres pour témoigner que ces documents existaient réellement. Ce qu'il fit.

Comme je l'ai dit, dans ces jugements factices, vu la prépondérance du talent de l'opposition, l'accusation avait de grands avantages. De nombreuses fois, sur un point technique un procès était rapidement expédié ; beaucoup de personnes avaient été à même de penser quelque chose tandis que, s'il n'y avait eu qu'un seul accusateur, certains points auraient pu lui échapper. Par exemple, la toute première attaque de l'accusation fut la suivante : puisqu'on ne connaissait pas d'autre document ancien en or, on ne pouvait pas démontrer avec des preuves valides devant un tribunal moderne qu'il existait des documents anciens en or du genre de ceux que Joseph Smith avait décrits.

Vous voyez, ils pensaient que Joseph Smith était le seul à avoir vu ces documents, et qu'il ne les vit que dans son imagination. Et ils croyaient fermement pouvoir le prouver au tribunal. Mais ils ne purent évidemment pas le prouver, et ils furent frappés et stupéfaits quand j'apportai le témoignage de douze personnes, tous des hommes honnêtes, sincères, bien considérés dans leur région – des témoins compétents. Ils avaient été les témoins principaux des événements, et quand leurs témoignages furent présentés, l'accusation fut stupéfaite et n'avait en fait aucune base pour appuyer sa déclaration que les anciennes annales n'existaient effectivement pas à notre époque.

Le témoignage d'Oliver Cowdery aida à établir le fait de l'existence des plaques d'or et de l'authenticité de l'ouvrage. Nous lui permîmes alors de rejoindre le banc des témoins.

Nous appelâmes ensuite David Whitmer à la barre. David était le riche fils d'une famille de fermiers aisés de la région où Joseph Smith vivait. Selon son témoignage, il était né quelques mois seulement après Oliver Cowdery et Joseph Smith, en 1806.

Il témoigna qu'il était un ami très intime d'Oliver Cowdery. Quand Oliver décida d'aller de l'ouest de l'État de New-York en Pennsylvanie pour rencontrer le Prophète, afin de voir s'il pouvait dire d’après une visite personnelle s'il était honnête ou non, David lui demanda de lui écrire une lettre pour lui dire ce qu'il pensait du Prophète.

« Je reçus la lettre d'Oliver Cowdery, témoigna David, et elle me disait non seulement qu'il croyait que le Prophète était un vrai prophète, mais il me demandait aussi de me rendre là-bas rapidement, car il était impatient de me voir faire sa connaissance. »

David Whitmer était très instruit. Sa visite au prophète Joseph était la deuxième fois qu'un jeune homme très instruit quant à la science des hommes avait parlé au pauvre garçon de ferme. En très peu de temps David fut, lui aussi, tellement convaincu que Joseph disait la vérité qu'il fut disposé à tout laisser tomber pour suivre le Prophète moderne de Dieu. Il finit par voir sa famille devenir très engagée dans l'Église. En suivant son histoire depuis le début, nous le voyons rencontrer le prophète Joseph Smith en 1829.

Pendant neuf ans David fut très engagé dans l'Église. De quoi rendit-il témoignage ? Son témoignage était pratiquement identique à celui d'Oliver Cowdery quant à l'ange dans les bois, la parution des annales d'or, et le fait qu'il vit les annales pendant que les pages étaient tournées devant ses yeux. Or notez ceci : Il témoigna, comme le firent d'ailleurs les trois autres témoins spéciaux, que non seulement il vit les annales, mais les manipula de ses propres mains. Il ne pouvait donc pas y avoir de doute sur leur existence physique réelle en 1830.

Qu'arriva-t-il à David Whitmer après neuf années d'engagement envers l'Église ? Lui-même témoigna, lui aussi, que plus tard dans sa vie l'esprit du mal sembla entrer dans son cœur. Après avoir écrit une lettre extrêmement insultante dans laquelle il signait comme président de l'Église, et après que quatre accusations eussent été vérifiées contre cet homme dans une commission disciplinaire de l'Église, il fut également excommunié.

Les questions d'argent sont souvent ce qui provoque les dissensions entre les délinquants. Nous avons découvert que dans le crime, tout délit doit avoir un motif, et que parmi les motifs les plus puissants il y a le désir de puissance, le désir de richesse et le désir de célébrité. La puissance, la richesse et la célérité sont les causes fondamentales et principales du délit.

Nous trouvâmes que des conditions presque idéales existaient parmi les douze témoins – les trois témoins spéciaux, le témoin-clef, et les huit autres témoins – pour se trahir les uns les autres, si la prétention de Joseph Smith avait été une imposture. S'il y avait eu collusion entre le Prophète et les témoins, ils auraient dû nécessairement se soutenir. Un désaccord de la part de l'un quelconque d'entre eux aurait signifié la destruction de toute leur imposture, si tel était le cas.

Toutefois, l'action vigoureuse du prophète Joseph et de l'Église quand ces hommes dévièrent est la preuve que leur œuvre n'était pas de nature frauduleuse. Il n'y avait rien à craindre. Et pourtant les dissensions qui se produisirent donnaient toutes les possibilités de dévoiler la fausseté de l’œuvre.

Tout d'abord l'inimitié naquit par les possibilités de répartition de pouvoir de la part d'Oliver Cowdery. Avec David Whitmer il a pu y avoir un motif financier. Quand la loi de la consécration entra dans l'Église, Joseph Smith alla trouver David Whitmer, un des hommes les plus riches de l'Église, et lui demanda de montrer, l'un des premiers, l'exemple en faisant don à l'évêque de l'Église par une donation irrévocable de tous ses biens, de toute sa richesse. David n'hésita pas.

Cela se produisit pendant les neuf années où il était très engagé dans l'Église. Quand il fut excommunié de l'Église, il ne demanda pas un sou de cette richesse et il ne lui en fut rien restitué. Avec le développement de circonstances tellement extrêmes, il est certain qu'Oliver Cowdery et David Whitmer auraient démasqué Joseph Smith s'il n'avait pas été un vrai prophète de Dieu, et si le Livre de Mormon n'avait pas été l’œuvre de Dieu.

David Whitmer est le seul des trois témoins spéciaux qui mourut hors de l'Église. Cependant lorsque nous suivons sa vie aprés qu'il eût rendu son témoignage, nous voyons certaines choses étranges se passer. Au crépuscule de sa vie, comme il l'appelle lui-même, il apprit que l'on avait dit qu'il avait renié son témoignage du Livre de Mormon. Souvenez-vous qu'en tant que l'un des témoins spéciaux il avait signé la déclaration qu'Oliver Cowdery avait également signée et qui figure dans les premières pages du Livre de Mormon.

David se fit tant de souci à propos de cette rumeur qui était venue à ses oreilles, quelqu'un ayant dit qu'il avait renié son témoignage, qu'il alla trouver les plus grands hommes de l'État du Missouri : le gouverneur, le maire de la ville où il vivait, les membres du congrès, les éditeurs des deux plus grands journaux de l'État du Missouri, les présidents des deux plus grosses banques du Missouri, des juges et d'autres, soit dix-neuf personnalités, et pas un seul n'était membre de l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours.

Il dit à ces hommes : « Seriez-vous disposés à prêter serment et à témoigner au monde que vous me connaissez depuis longtemps et intimement et que l'on peut faire confiance à ma parole ? » Et ils dirent : « Mais bien entendu, David, nous serions disposés à le faire. ». Alors ils voulurent savoir pourquoi. Et il dit : « Je ne répondrai à cette question que quand j'aurai de vous une réponse positive ou négative officielle, Messieurs. ». Leur réponse fut positive, ils donneraient ce témoignage.

C'est alors, dit-il, qu'il révéla le pot-aux-roses. Il dit : « Je vais témoigner une fois pour toutes, noir sur blanc, et je vais le faire publier dans le monde entier, que je n'ai jamais, à aucun moment, renié mon témoignage du Livre de Mormon, et je vais témoigner en outre que j'ai toujours adhéré à ce témoignage. Et je veux y mettre juste au-dessous votre déclaration assermentée que je suis honnête et digne de foi. »

Il raconte : « Je pensais que certains d'entre eux feraient certainement machine arrière quand je le leur dirais, mais ce ne fut pas le cas. » Voici ce que David Whitmer fit publier pour la première fois en date du 25 mars 1881, plus de cinquante ans après qu'il eût attesté l'authenticité du Livre de Mormon. Ses propos parurent d'abord dans le Conservator de Richmond (Comté de Ray, Missouri). Remarquez la politesse de David Whitmer en parlant de l'homme qui l'avait accusé à tort :

« À toutes les nations, langues et peuples : Un certain Jacob Murphy de Palo, Comté de Caldwell, Missouri, ayant prétendu que, lors d'une conversation avec lui l'été dernier, j'aurais renié le témoignage que j'ai donné en tant que l'un des trois témoins du Livre de Mormon, afin qu'il puisse me comprendre s'il ne m'a pas compris alors, et afin que le monde connaisse la vérité, je désire maintenant, me trouvant au crépuscule de la vie et dans la crainte de Dieu, taire cette déclaration publique une fois pour toutes.

« Jamais à aucun moment je n'ai renié ce témoignage ni en tout ni en partie. Je suis toujours resté fidèle a ce témoignage. J'affirme encore la véracité de toutes mes déclarations telles que je les ai faites et publiées alors. Ce n'était pas une tromperie. Dans l'esprit du Christ, je soumets ces déclarations au monde, Dieu étant le juge de ma sincérité de mes intentions.

« Signé et scellé : David Whitmer. »

On trouve la déclaration suivante immédiatement après :

« Nous, soussignés, citoyens de Richmond, Co. de Ray, Mo., où David Whitmer, Sr., réside depuis 1838, certifions le connaître intimement et depuis longtemps, et le connaissons pour être un homme de la plus haute intégrité et d'une sincérité et d'une droiture au-dessus de tout reproche.

« Fait à Richmond, Missouri, ce 20 mars 1881.

« Signé et scellé : W. W. Doniphan, George W. Dunn (Juge du Circuit Judiciaire), T. J. Woodson (président de la Banque d'Épargne du Comté de Ray), J. T. Child (éditeur du Conservator), […] »

Si j'en avais le temps, nous parcourrions la liste entière des quinze autres, les plus grands hommes de l'État de Missouri. David Whitmer ne se contenta pas de faire imprimer ces déclarations dans les journaux de Richmond, il envoya une copie certifiée au New York Times, et leur demanda de l'imprimer au début du journal. Ce qu'ils firent. Il envoya ensuite une copie au London Times. Ce journal avait, comme le New York Times, une circulation mondiale. Et cette déclaration fut une nouvelle !

Beaucoup de capitaines qui avaient piloté des bateaux dans le monde entier entraient dans le port de New-York, témoignant avoir été dans de nombreux pays dans lesquels on n'avait jamais entendu le nom du Président des États-Unis, Abraham Lincoln, mais qu'ils n'avaient jamais été dans un pays où l'on n'eût pas entendu le nom du prophète Joseph Smith et où les gens n'eussent une opinion dans un sens ou dans l'autre, que ce fût pour ou contre son œuvre.

Tout ce qui avait trait au Livre de Mormon faisait nouvelle, c'est pourquoi ces grands journaux furent heureux de publier cet article. Juste avant son décès, David demanda au New York Times de réimprimer l'histoire, à la une cette fois, et ils le firent.

Au moment où David Whitmer était sur le point de rendre son dernier soupir (seul membre des trois témoins spéciaux à mourir hors de l'Église) il avait encore tellement à cœur le témoignage qu'il avait donné concernant la parution du Livre de Mormon et la véracité de ce livre, qu'il fit venir sa famille autour de lui, comme Oliver Cowdery l'avait fait, et leur témoigna qu'il ne s'était jamais uni à aucune autre Église parce qu'il ne croyait pas qu'il y eût une autre vraie Église sur terre.

Ses sentiments, pour autant que nous puissions en juger, avaient été blessés. Il n'avait pas autant de ressentiment envers le Prophète que n'en avait eu Oliver un moment, mais il ne revint jamais dans l'Église. Et pourtant, quand il rassembla autour de son lit tous ceux qui étaient chers, il leur dit : « Je n'ai jamais renié mon témoignage ; je veux que vous me représentiez, puisque je n'y serai plus, et leur disiez que sur mon lit de mort, dans la crainte de Dieu, mon Créateur, je vous ai témoigné, jusqu'à mon dernier souffle que je n'ai jamais renié mon témoignage concernant la parution du Livre de Mormon ».

C'est ainsi que nous conclûmes le témoignage de David Whitmer. Nous appelâmes ensuite Martin Harris à la barre.

Vous vous souvenez que Martin Harris était celui qui dit à Joseph Smith et aux autres témoins, dans la forêt : « Je suis désolé, Joseph, mais c'est à cause de moi que vous ne recevez pas de réponse à votre prière ; je n'ai tout simplement pas assez de foi », et il demanda la permission de se retirer dans une autre partie de la forêt. Il se retira alors dans un endroit de la forêt à une petite distance des autres, se mit à genoux et pria de tout son cœur afin de pouvoir obtenir suffisamment de foi. Il ne voulait pas douter.

Il dit : « J'entendis un bruit derrière moi, me retournai et vis le prophète Joseph Smith se diriger vers moi. Je n'eus qu'à jeter un coup d’œil pour avoir la certitude qu'ils avaient reçu un témoignage merveilleux en réponse à leur prière. Il me raconta l'histoire de l'ange qui était venu montrer aux autres témoins les plaques d'or puis il dit qu'il avait le sentiment d'avoir été allégé d'un grand poids après ce qu'ils avaient vu et entendu. »

Martin supplia Joseph de s'unir à lui afin qu'il eût lui aussi la bénédiction de voir les plaques. Joseph consentit avec plaisir, et ils n'avaient pas prié longtemps, que la même vision s'ouvrit à eux, et ils virent le même messager qui était apparu à Oliver Cowdery et à David Whitmer. L'ange tourna de nouveau les feuilles une par une, et une scène semblable se déroula. Martin Harris, rempli de joie, s'écria : « C'est assez, c'est assez ! Mes yeux ont vu, mes yeux ont vu ! ».

Maintenant le poids ne reposait plus entièrement sur les épaules du Prophète, car Oliver Cowdery, David Whitmer et Martin Harris avaient vu, et ils savaient qu'il y avait des anges qui se manifestaient. Ils savaient que les annales d'or existaient.

Des gens qui ont dit : « Vous voulez dire qu'Oliver Cowdery fut secrétaire pour la plus grande partie de la traduction du Livre de Mormon, et qu'il n'avait cependant jamais vu les plaques d'or ? » Oliver témoigna que quand le Prophète traduisait, il était toujours assis dans une autre pièce, et ses paroles venaient par la porte ou de derrière un rideau qui séparait le secrétaire du traducteur. Oliver ne vit ces annales que quand il les vit dans l'épisode miraculeux de la forêt.

Martin Harris témoigna qu'il naquit en 1783, ayant donc environ vingt-deux ans de plus que les autres témoins dont nous avons parlé. Il était fermier, un fermier à cent pour cent. Il n'était ni riche ni pauvre. Il était fort estimé dans sa région, était très bon voisin, mais il était prudent. Il ne fonçait pas les yeux fermés. Mais il dit : « Quand j'entendis Joseph Smith raconter cette histoire de la première et de la deuxième grande vision, il ne pouvait pas y avoir le moindre doute dans mon esprit. Je savais qu'il avait vu et entendu ce qu'il disait avoir vu et entendu. Tout prudent que j'étais, je le savais. »

Son témoignage ajoute : « Je rencontrai le Prophète deux ans avant les autres témoins, en 1827 ; et quand j'allai hypothéquer la ferme pour aider à la publication du Livre de Mormon, je perdis la paix de mon foyer ».

Sa femme doit lui avoir dit : « Espèce de vieux fou, si tu veux hypothéquer ta moitié de la ferme pour aider à l'impression de ce livre imaginaire, cela m'est égal, mais tu n'hypothéqueras pas ma moitié de la ferme ». Elle divorça, et Martin Harris hypothéqua sa moitié de la ferme pour 3000 dollars afin de payer la publication des cinq mille premiers exemplaires du Livre de Mormon.

Certains des autres dirigeants d'autres Églises qui avaient crié au blasphème devant toutes les prétentions du Prophète, se levèrent dans toute leur majesté derrière leurs chaires, disant : « Nous témoignons, au nom de Jésus-Christ, qu'il se révélera un jour combien Martin Harris fut insensé d'hypothéquer sa ferme pour 3000 dollars pour payer les cinq mille premiers exemplaires du Livre de Mormon, quand ces exemplaires resteront dans les rayons, à se couvrir de poussière et à s'en aller en poussière sans être vendus. »

Vous savez qu'un des tests pour identifier un prophète c'est que ses prophéties se confirment. Ces gens n'étaient pas prophètes. Les cinq mille premiers exemplaires se vendirent, et cinquante-cinq éditions anglaises se sont vendues depuis, chacune couvrant un nombre plus grand que les précédentes.

Martin avait dit à maintes reprises que ce qui semblait être du doute de sa part n'était pas réellement du doute ; il essayait simplement de trouver plus d'aide pour persuader les autres. Il insista pour obtenir la traduction des 116 premières pages du Livre de Mormon. Il voulait ramener chez lui les pages traduites pour prouver à sa femme que le livre n'était pas fondé sur l'esprit du diable mais qu'il était en réalité fondé sur l'esprit du Christ. Ces 116 pages furent perdues et cela fit beaucoup de bruit dans le début de l'histoire de l'Église.

Ce fut également Martin Harris qui alla à New-York porter certaines transcriptions des anciens hiéroglyphes, avec l'interprétation que Joseph Smith en avait donnée, au plus grand égyptologue ou spécialiste des langues anciennes, le professeur Charles Anthon, de l'Université de Columbia. Ayant présenté ces documents, Martin témoigna avoir reçu du professeur un certificat déclarant que non seulement les caractères étaient de type égyptien, mais aussi que leur traduction était, de toutes les traductions de l'égyptien qu'il ait vues, celle qui se rapprochait le plus de la perfection.

Au moment où Martin Harris se préparait à partir avec le certificat en poche, le professeur lui demanda d'où le document venait. Martin témoigna qu'un ange de Dieu était descendu du ciel et avait montré où les documents étaient cachés. Le professeur, d'après le témoignage de Martin Harris, demanda à voir le certificat qu'il avait rédigé. Quand il lui eut été rendu, il le déchira en morceaux, disant que le ministère d'anges, cela n'existait pas.

Plus tard, dans une réunion de savants, le professeur Anthon confirma avoir donné à Martin Harris un certificat relatif aux traductions de l'écriture ancienne. Il expliqua ensuite qu'il l'avait déchiré quand il s'était aperçu que les plaques d'or avaient été apportées par des anges, et il fit un sourire affecté et dit aux autres savants : « Nous savons tous qu'il n'y a pas d'anges à notre époque ».

Après cette expérience à New-York, Martin Harris apporta l'exemplaire des caractères et leur traduction au Dr. Mitchell, autre expert en langues anciennes, et se fit confirmer ce que le professeur Anthon lui avait dit concernant l'authenticité des caractères et l'exactitude de leur interprétation.

Qu'arriva-t-il à Martin Harris après dix années d'engagement dans l'Église ? L'Église alla dans l'Ouest. Martin à ceux qui l'entouraient : « Je n 'ai jamais quitté l'Église. C'est l'Église qui m'a quitté ». C'était vrai géographiquement parlant, car lorsque l'Église se déplaça vers l'Ouest, il dit aux frères qu'il se faisait vieux et leur proposa de le précéder et qu'il suivrait plus tard. Il était plein de bonnes intentions, mais pendant trente-trois longues années, cet homme fut un minuscule îlot de foi, dans l'océan d'incrédulité qui l'entourait.

Ses voisins témoignèrent par écrit et sous serment, que Martin Harris était d'une honnêteté exemplaire et qu'il était le meilleur des voisins. Cependant, ils pensaient qu'il n'y avait qu'un seul sujet sur lequel il était un peu « parti » : il persistait à prétendre qu'il avait vu un ange de Dieu et les plaques d'or dont il affirmait que Joseph Smith avait traduit le Livre de Mormon. Et il témoignait que Dieu lui-même lui avait parlé des cieux et lui avait dit que la traduction en était authentique et divine.

Au crépuscule de la vie de cet homme certains des saints des montagnes Rocheuses levèrent des fonds et les lui envoyèrent, et il alla dans l'Ouest. Des centaines de milliers de personnes y entendirent son témoignage concernant son rôle dans la parution du Livre de Mormon et concernant la réalité de l'existence des anciennes annales. Et voilà la troisième fois que cela arrivait ― trois sur trois. Au moment où il était sur le point de retourner à son Créateur et rendait son dernier soupir, il réunit ceux qui lui étaient chers autour de son lit de mort, et mourut en témoignant du Livre de Mormon.

Ainsi, chacun des « trois témoins » attesta la véracité du Livre de Mormon dans leur dernier souffle.

Les avocats de l'accusation étaient devenus virulents. « Nous refusons d'accepter le témoignage de visitations angéliques. Nous ne pouvons accepter le témoignage de la voix de Dieu venant des cieux ! Nous ne pensons même pas que cela existe ! »

Et je continuai à leur dire aussi doucement que je pus, un sourire aux lèvres : « Je ne vous demande pas d'accepter quelque chose de surnaturel, si vous ne pouvez l'accepter. Tout ce que je vous demande c'est d'accepter le témoignage de témoins humains compétents, qui étaient là quand cela se passa, qui étaient des hommes honnêtes, qui n'étaient pas trompeurs de nature et qui continuèrent à témoigner sur leur lit de mort qu'ils avaient vu et entendu les choses qu'ils disaient avoir vues et entendues. Et ce témoignage, vous ne pouvez le refuser dans aucun tribunal de ce pays ».

Le juge continua à trancher dans le sens des faits. Les accusateurs durent accepter ce témoignage parce que c'était le témoignage de témoins humains, même si ce témoignage faisait intervenir des événements surnaturels.

Je dis : « Seriez-vous plus satisfaits si je vous apportais le témoignage de huit hommes de formation, de situation sociale et d'âge différents, dont certains moururent dans l'Église, et d'autres moururent hors de l'Église, dont certains apostasièrent, et dont d'autres furent excommuniés ― huit hommes qui furent en désaccord sur beaucoup de choses plus tard dans leur vie, mais qui continuèrent à affirmer une chose en commun sur leur lit de mort ?

Vous sentiriez-vous plus satisfaits si je pouvais vous apporter le témoignage de huit hommes comme cela, témoignant que Joseph Smith leur avait montré les annales d'or en plein jour ― qu'ils les avaient manipulés et soupesées ― pas de voix des cieux ― pas d'événements surnaturels ? » Ils ne pensaient pas que nous pussions le faire, mais dirent que cela nous aiderait beaucoup.

Je fis alors venir les « huit témoins » un à un à la barre. Je présentai Christian Whitmer, puis Jacob Whitmer, Peter Whitmer, et John Whitmer. L'accusation se mit à protester et dit : « Ah, c'est sûr, si vous restez dans une seule famille, c'est naturel qu'ils restent ensemble dans leur témoignage ». Nous nous mîmes alors à introduire quelques cas dont la solution ferait jurisprudence. Nous découvrîmes qu'il n'était rien de plus naturel qu'une famille en groupe vît quelque chose et se mît d 'accord plus tard sur ce qu'elle avait vu et entendu.

« Si cela peut vous consoler, j'appellerai un autre témoin. » Nous appelâmes donc Hiram Page, une sorte de solitaire, ensuite vint Joseph Smith père, le père du Prophète. Puis Hyrum Smith, qui était aux côtés du Prophète comme martyr pour la cause, rendit témoignage. Enfin, le premier grand missionnaire de l'Église, Samuel Smith, frère du Prophète.

Voilà huit hommes, et de quoi rendirent-ils témoignage ? C'est imprimé pour que le monde puisse le lire, et l'est depuis 1830, en premières pages du Livre de Mormon. Vous voudrez bien remarquer l'absence totale de surnaturel :

« Qu'il soit connu de toutes les nations, tribus, langues et peuples à qui cette œuvre parviendra, que Joseph Smith, fils, traducteur de cette œuvre, nous a montré les plaques dont il a été parlé, qui ont l'apparence de l'or ; et nous avons touché de nos mains toutes les feuilles que ledit Smith a traduites ; et nous avons également vu les inscriptions qui y étaient gravées, le tout ayant l'apparence d'un travail ancien et d'une exécution habile.

« Et nous rendons témoignage, en toute sincérité, que ledit Smith nous a montré ces plaques, car nous les avons vues et soupesées, et savons avec certitude que ledit Smith détient les plaques dont nous avons parlé. Et nous donnons nos noms au monde, pour témoigner au monde de ce que nous avons vu. Et nous ne mentons pas, Dieu en rend témoignage. »

En plein jour comme un homme tendrait quelque chose de tangible à un groupe d'hommes, Joseph donna les annales à ces huit hommes. Ils les manipulèrent, en tournèrent les pages de leurs doigts, et surent avec certitude que les plaques d'or existaient.

Pour couronner les témoignages, je demandai aux trois témoins et aux huit témoins de se lever ensemble. Puis je m'adressai au tribunal : « Voici, en plus de Joseph Smith, onze témoins, qui ont tous attesté avoir vu et manipulé les anciennes annales d'or dont le Livre de Mormon fut traduit ».

Ces témoins eurent-ils des raisons ultérieures de rendre témoignage ? Une des quatre choses suivantes pourrait être vraie :

Premièrement, ces hommes pourraient être vraiment des imposteurs trompant délibérément le public, perpétrant une fraude dans le but de tromper. Or si c'était le cas, il devait y avoir un motif. La célébrité ? C'est une proposition ridicule. Si l'un de ces hommes voulait acquérir une célébrité mondiale, tout ce qu'il avait à faire, c'était faire de la politique, et son nom aurait rempli les manchettes des plus grands journaux du monde.

Non, le motif n'était pas la célébrité. Était-ce la puissance ? Voilà une chose étrange. Bien que certains de ces hommes fissent partie du conseil qui choisit le deuxième groupe en autorité dans l'Église, le Collège des douze apôtres, pas un seul de ces hommes ne fut membre du Collège des douze apôtres, le collège qui, dans l'ordre d'autorité, vient à la suite de la Première Présidence qui est le premier groupe en autorité. Pas un seul de ces hommes ne fut conseiller dans la Première Présidence de l'Église quand elle fut organisée. Or si ces hommes avaient participé à une imposture par recherche du pouvoir, on leur aurait certainement offert les postes les plus élevés de l'Église pour les payer de leur perfidie. Le pouvoir n'était donc pas le motif.

Était-ce la richesse ? Certainement pas, une fois que nous réunissons tous les faits. Il y avait Martin Harris, qui donnait, donnait, donnait, et ne recevait rien. Il y avait David Whitmer, donnant toute sa fortune pour ne pas la récupérer quand il fut excommunié. Non, si la richesse était le motif, ils ne réalisèrent pas leur motif, et ils auraient certainement dévoilé le pot-aux-roses.

Deuxièmement, ces hommes étaient-ils des enthousiastes ? Étaient-ils si exaltés par l'enthousiasme qu'ils pensaient voir et entendre des choses q u 'ils ne voyaient ni n'entendaient ? Peut-être, mais les faits de ce procès ne le démontreront pas.

Combien de temps l'enthousiasme gardera-t-il cette ardeur chauffée à blanc, dans l'excommunication, l'apostasie, la rancœur ? Non. Leur enthousiasme se serait refroidi longtemps avant leur lit de mort, et cependant ils continuèrent à affirmer ces choses jusqu'à leur lit de mort.

Troisièmement, furent-ils trompés ? Vous vous rappelez le témoignage du seul des trois témoins spéciaux qui mourut hors de l'Église, disant : « Ce n'était pas une illusion » ? Ou alors, Joseph Smith avait-il un pouvoir sur ces hommes comme le pensaient les accusateurs ? Si oui, ils devaient lui donner des pouvoirs surnaturels, ce qu'ils n'étaient pas disposés à faire, car il continua à conserver ce pouvoir, si c'était là l'explication, longtemps après être mort et enterré.

Quatrièmement, étaient-ils sincères ? Oui. Le quatrième élément est la seule des quatre possibilités qui restera. Ce qu'ils témoignèrent était vrai. Le document est réel. La manière dont il a été donné est réelle. Elle traversera les âges comme la seule réponse possible à l'existence du grand « bois de Joseph ».

Prologue de l'acte 2

Vous remarquerez que nous avons ici tout un groupe d’accusations, que l'accusation porta contre le Livre de Mormon et ceux qui le produisirent. Si l'une quelconque de ces accusations s'était vérifiée dans les faits, notre procès aurait été fortement affaibli, mais nous découvrîmes que pas une de ces déclarations n'était vraie. Dans de nombreux cas ce fut juste l'inverse qui était vrai.

Premièrement, ils prétendirent que la Bible était la parole complète de Dieu, c'est pourquoi les cieux étaient fermés. Nos missionnaires ont entendu cela souvent.

Deuxièmement, ils prétendirent qu'il n'y avait pas besoin d'une autre Bible. Les faits ne le démontrèrent pas.

Troisièmement, ils affirmèrent que le Livre de Mormon ne pouvait pas être vrai parce qu'il contredisait la Bible. Nous trouvâmes que cette déclaration n'était pas vraie.

Quatrièmement, ils prétendirent que le Livre de Mormon était une histoire imaginaire, disant tout d'abord qu'elle avait été écrite par Joseph Smith, ensuite par tout un groupe d'hommes de l'époque moderne. Nous découvrîmes que cela n'était pas vrai, que ce n'était pas une histoire imaginaire.

Cinquièmement (l'accusation commençait déjà à couper les cheveux en quatre, voyant qu'elle faiblissait pour la seconde fois), si le livre était vrai, il ne dirait pas tant de choses ridicules. Nous devons admettre qu'en 1830, beaucoup de déclarations du livre semblaient incroyablement fantastiques mais vous verrez comment nous répondîmes à cette accusation à l’entière satisfaction du tribunal.

Sixièmement, ils dirent que si le livre était vrai, il serait plus populaire. Je me mis à demander ce que la popularité et la vérité pouvaient avoir nécessairement en commun. Très souvent, c'est parce qu'une chose est vraie qu'elle est impopulaire.

Dans cette deuxième partie ou deuxième exposé sur le « Procès du bois de Joseph », nous nous reporterons presque entièrement aux paroles et aux pages du « bois de Joseph », le faisant lui-même répondre à ces accusations. Nous verrons que les réponses sont belles, que les réponses sont absolument authentiques, que les réponses sont concluantes, que le livre se défend tout seul, et qu'au fond il est son meilleur témoin.

Acte 2

Souvenez-vous qu'Ézéchiel nous dit que deux documents doivent être un entre les mains du peuple et dans la main de Dieu (voir Ézéchiel 37:15-19). Il doit donc certainement y avoir une déclaration semblable dans le second document. Et c'est le cas. C'est un prophète du continent américain qui parle. Il contempla le cours du temps et vit sa descendance et celle de ses frères, les Lamanites : 

« Et il arriva que je vis le reste des descendants de mes frères, et aussi que le livre de l'Agneau de Dieu, qui était sorti de la bouche du Juif, allait des Gentils au reste de la postérité de mes frères. » (1 Néphi 13:38)

Quel est le livre qui sort de la bouche du Juif ou de la tribu de Juda, parvient au Gentil ou non-juif, et ensuite de lui jusqu'aux descendants des frères de ce prophète (qui seraient les Lamanites ou Indiens américains comme nous le croyons aujourd'hui) ? Quel livre et quel livre seulement est venu par ce moyen ? La Bible. Ce prophète du Livre de Mormon parle donc de la Bible, ce « livre de l'Agneau de Dieu » :

« Et ils [tous les hommes] doivent venir [à lui] selon les paroles qui seront confirmées par la bouche de l'Agneau ; et les paroles de l'Agneau seront communiquées dans les annales de ta postérité aussi bien que dans les annales des douze apôtres de l'Agneau ; c'est pourquoi, les unes et les autres seront réunies en une seule. » (1 Néphi 13:41)

Vous voyez le même genre de pensée ? Deux grands documents devaient devenir un entre les mains du peuple et de Dieu. L'Écriture dit ensuite : « Car il y a un seul Dieu et un seul Berger de toute la terre ». En d'autres termes, il n'est pas simplement le Dieu de l'Ancien Monde, mais aussi le Dieu du Nouveau Monde.

« En vérité, je reconnais que Dieu ne fait point acception de personnes, mais qu'en toute nation celui qui le craint et qui pratique la justice lui est agréable. » (Actes 10:34-35)

Dans le cadre de cette pensée que le deuxième document parla effectivement de l'unité des deux grands documents, lisons Mormon, chapitre 7, versets 8 et 9. L'accusation prétendit que ce livre avait été écrit sous l'influence du diable. Quiconque ayant lu le Livre de Mormon a essayé de prouver cela s'est trouvé dans de grandes difficultés. Vous ne pouvez pas dire que le livre vient du diable, parce que, où que vous regardiez, il est évident que le livre vient de Jésus-Christ. Voici les versets mentionnés :

« C’est pourquoi, repentez-vous, et soyez baptisés au nom de Jésus, et saisissez-vous de l’Évangile du Christ, qui sera placé devant vous, non seulement dans ces annales-ci [le Livre de Mormon], mais aussi dans les annales qui parviendront des Juifs aux Gentils [la Bible], annales qui viendront des Gentils à vous. » (Mormon 7:8)

Mormon parle à son propre peuple qui n'est pas encore né. L'Évangile n'est pas seulement donné dans ces annales, le Livre de Mormon, mais aussi dans la Bible. Remarquez maintenant l'unité de ces deux grands documents :

« Car voici, ceci [le Livre de Mormon] est écrit dans l’intention que vous croyiez cela [la Bible] ; et si vous croyez cela, vous croirez ceci aussi ; et si vous croyez ceci, vous saurez ce qui concerne vos pères, et aussi les œuvres merveilleuses qui ont été accomplies parmi eux par le pouvoir de Dieu. » (Mormon 7:9)

N'est-ce pas beau, deux livres travaillant de concert ?

Première attaque de l'accusation : La Bible est toute la parole de Dieu et pour cette raison les cieux sont fermés

« Qui diable vous fait dire cela ? » demandai-je. « Eh bien, dirent-ils, voyez le tout dernier chapitre de la Bible, Apocalypse 22:18-19, le tout dernier livre et presque le tout dernier verset » :

« Je le déclare à quiconque entend les paroles de la prophétie de ce livre : Si quelqu'un y ajoute quelque chose, Dieu le frappera des fléaux décrits dans ce livre ; et si quelqu'un retranche quelque chose des paroles du livre de cette prophétie, Dieu retranchera sa part de l'arbre de la vie. » (Apocalypse 22:18-19)

Ils me dirent donc : « Vous voilà fixé. Vous ne pouvez ni ajouter ni retrancher du livre de la parole de Dieu. La Bible est donc toute la parole de Dieu ! » Cela a l'air logique, n'est-ce pas ? Mais quand nous regardâmes les faits, nous découvrîmes un certain nombre de désaccords.

Premièrement, quand Jean écrivit ces paroles, écrivait-il dans la Bible ? Non. Il n'existait même pas de Bible. Que veut dire « bible » ? Il vient du mot « biblio » qui veut dire littéralement « une bibliothèque de petits livres ». Combien de livres y a-t-il dans la Bible ? Soixante-six. Trente-neuf dans l'Ancien Testament et vingt-sept dans le Nouveau Testament. En tout, cela fait soixante-six livres. Jean écrivait simplement l'un de ces soixante-six livres, le livre de l'Apocalypse, pas le « livre de la Bible ». Comment aurait-il alors pu par ces paroles vouloir sceller et fermer un document qui serait la combinaison de nombreux petits livres de nombreuses années plus tard ?

En outre, beaucoup parmi les plus grands spécialistes de la Bible nous disent que le livre de l'Apocalypse n'aurait jamais dû être placé chronologiquement le dernier dans le Nouveau Testament, mais que d'autres écrits, y compris ceux de Jean lui-même, par exemple, étaient ultérieurs au livre de l'Apocalypse.

Je dis alors : « Si vous êtes décidés à interpréter ces deux versets de cette façon, reportons-nous à l'Ancien Testament, Deutéronome 4:2. Nous voici très loin au début de l'Ancien Testament, pas même au début du Nouveau Testament, notez-le, et nous y trouvons une pensée presque identique » :

« Vous n'ajouterez rien à ce que je vous prescris, et vous n'en retrancherez rien ; mais vous observerez les commandements de l'Éternel, votre Dieu, tels que je vous les prescris. » (Deutéronome 4:2)

Je leur dis : « Ce sont presque les mêmes termes, n'est-ce pas ? » Ils étaient stupéfaits. Ce sont presque les mêmes termes. « Vous ne pouvez ni ajouter ni retrancher, selon ce qui est dit ici, poursuivis-je. Ceci étant, arrachons le reste de la Bible. » Un murmure de surprise traversa tout le tribunal factice. Et si nous n'avions pas le reste de l'Ancien Testament après le Deutéronome ? Et si nous n'avions pas le Nouveau Testament et son beau témoignage du ministère personnel du Christ ? Combien moins nous connaîtrions la parole de Dieu !

Nous savons donc que les paroles de Jean ne pouvaient pas être interprétées dans le sens dans lequel l'accusation les interprétait. Comment devons-nous alors les interpréter ? De la même manière qu'il nous a été demandé d'interpréter la révélation moderne aujourd'hui, car ce commandement nous accompagne toujours à l'époque moderne : Quand Dieu parle à ses prophètes et leur fait écrire ses paroles, il n'appartient pas à l'homme de retrancher de ces paroles ou d'y ajouter. En d'autres termes, on ne doit pas changer le commandement de Dieu par des paroles d'homme.

Si nous comparions soigneusement les plus de mille anciennes copies du Nouveau Testament en grec, nous ne trouverions pas une seule copie complètement en accord avec une autre. À l'époque, l'imprimerie n'existait pas comme aujourd'hui. On faisait les copies de la manière la plus difficile, c'est-à-dire à la main.

Ce que Jean le Révélateur voulait dire, c'est que quand nous copions, quand nous essayons de parler de ces choses à autrui, nous devons nous efforcer de nous en tenir aux paroles originelles et de ne pas y mettre nos propres idées. Comment ces mille copies du Nouveau Testament se sont-elles tellement différenciées les unes des autres ? Parfois le copiste était comme vous et moi.

Une femme d'une autre Église regarda un jour dans ma Bible, et dit : « M. West, c'est un sacrilège. » J'avais des notes en marge, j'avais souligné, j'avais encerclé. J'avais rendu cette Bible tellement personnelle, que si on l'ouvrait à n'importe quelle page, il était évident que je l'avais déjà parcourue. Je suppose qu'il en est de même pour la plupart des gens. Ils rendent personnels les livres qu'ils étudient. Nous trouvâmes la même chose dans les copies grecques du Nouveau Testament. Mais souvenez-vous que ces gens-là n'avaient pas de texte imprimé comme base ; ils devaient copier les Écritures de la manière la plus difficile.

Nous trouvons des notes marginales chez certains copistes. Quand quelqu'un d'autre copiait à partir d'une copie qui avait été copiée d'une copie, il ne savait plus si une note marginale était quelque chose qui avait été oublié dans le texte et placé là afin de ne pas être perdu, ou si c'était la pensée privée du traducteur ou du copiste. C'est ainsi que nous voyons parfois des notes marginales se glisser dans le texte alors qu'elles n'auraient pas dû s'y trouver. Nous trouvons d'autres pensées qui avaient été complètement omises, peut-être simplement suite à des erreurs non intentionnelles d'omission.

En tout cas, voilà ce que Jean voulait dire : Quand Dieu avait donné une prophétie à un prophète, il n'appartenait pas à l'homme d'en retrancher ou d'y ajouter, car c'était une prophétie. L'homme ne doit pas ajouter. Cela ne disait pas que Dieu n'ajoutera pas, n'est-ce pas ? Jean parle d'ajouter au livre de quelle prophétie ? de « cette » prophétie. Pas cette prophétie de toute la Bible, mais de cette prophétie du livre de l'Apocalypse.

Autre preuve, la terminologie de la Bible elle-même nous montre que non seulement la Bible n'est pas la parole tout entière de Dieu, mais que les deux documents ne sont pas fermés, eux non plus. Regardons de nouveau le document. Nous voyons que Dieu révéla toute chose du commencement à la fin à chaque prophète successivement : à Adam, Moïse, Abraham et d'autres. Ils se mettaient à écrire ces révélations et arrivaient à un certain point, et Dieu les arrêtait, et disait en substance :

« C'est tout ce que tu peux écrire maintenant. Le peuple doit apprendre à digérer le lait avant d'apprendre à digérer la viande. Le reste sera révélé un jour à l'homme, mais le moment n'est pas encore venu. Les hommes doivent apprendre à marcher avant de pouvoir courir. » Et puis on nous dit ceci dans l'Ancien Testament :

« À qui veut-on enseigner la sagesse ? À qui veut-on donner des leçons ? Est-ce à des enfants qui viennent d'être sevrés, Qui viennent de quitter la mamelle ? Car c'est précepte sur précepte, précepte sur précepte, Règle sur règle, règle sur règle, Un peu ici, un peu là. » (Ésaïe 28:9-10)

Plus loin, Ésaïe va même jusqu'à dire que le Seigneur parlera à son peuple dans une langue étrangère :

« Tu seras abaissée, ta parole viendra de terre, Et les sons en seront étouffés par la poussière ; Ta voix sortira de terre comme celle d'un spectre, Et c'est de la poussière que tu murmureras tes discours. » (Ésaïe 29:4)

Bien entendu Dieu n'avait pas l'intention de fermer les cieux. Les cieux n'ont jamais été fermés, si ce n'est quand l'homme les ferme dans son cœur et dit en lui-même : « Je sais que je ne peux rien recevoir du ciel. » Il est évident que cette personne ne peut rien recevoir du ciel. Même dans la révélation moderne Jésus-Christ expliqua qu'il avait été empêché de donner certaines bénédictions à certaines personnes parce qu'il y avait du doute dans leur cœur. Oui, vous pouvez vous fermer les cieux, si vous le désirez, mais Dieu ne les a pas fermés, et il n'a jamais voulu non plus que la Bible fût toute sa parole.

Des parties de la Bible elle-même manquent. Alors l'accusation dit : « S'il manque quoi que ce soit à la Bible, ce ne pouvait rien être de bien important. » Certains d'entre eux prétendaient même que les signes de ponctuation furent divinement placés. Ils n'avaient pas lu qu'un grand groupe d'experts religieux s'était réuni, dans l'espoir d'associer leurs idées quant à ce que la traduction correcte devait être. Et ils virent qu'il n'y avait qu'une seule chose sur laquelle ils pouvaient vraiment se mettre d'accord, c'est sur le fait qu'ils n'étaient pas d'accord.

Et quand ils n'étaient pas d'accord, ils mettaient le mot ou le groupe de mots en italiques pour montrer qu'il y avait désaccord entre les experts quant à la traduction de certains mots ou expressions. Peu importe la page à laquelle vous ouvrez l'Ancien ou le Nouveau Testament (dans la version anglaise du roi Jacques, ndlr), vous trouverez presque sans exception des italiques. En d'autres termes, il y avait désaccord quant à la manière dont les choses devaient être interprétées et ce qui devait être laissé ou ce qui devait être abandonné.

Voyons maintenant combien importantes étaient certaines des choses qui furent laissées hors de la Bible. Le cadre de l'Écriture suivante est que Dieu avait demandé à Moïse de réunir les enfants d'Israël pour leur lire un certain livre.

« Il prit le livre de l'alliance, et le lut en présence du peuple ; ils dirent : Nous ferons tout ce que l'Éternel a dit, et nous obéirons. » (Exode 24:7)

Il doit certainement y avoir eu beaucoup de commandements. Cela a certainement dû avoir une importance capitale pour que l'on ait dû rassembler tous les enfants d'Israël pour leur lire ce livre. Inutile de rechercher soigneusement dans chaque page de la Bible pour trouver le « livre de l'alliance ». Il ne s'y trouve pas. Si la Bible est la parole complète de Dieu, où est cette Écriture extrêmement importante ?

Et est-ce là tout ? Si nous le voulions, nous pourrions passer une demi-après-midi rien que sur ce sujet. Notez par exemple l'allusion dans Nombres, chapitre 21, verset 14 au « livre des guerres de l'Éternel ». Puis allez voir 1 Chroniques, chapitre 29, verset 29. On nous parle pratiquement d'un trait de trois livres d'Écriture, et cependant nous n'en trouvons qu'un seul dans la Bible actuelle. Les deux autres manquent.

« Les actions du roi David, les premières et les dernières, sont écrites dans le livre de Samuel le voyant, dans le livre de Nathan, le prophète, et dans le livre de Gad, le prophète. » (1 Chroniques 29:29)

Nous avons vu parler d'un voyant et de deux prophètes. Nous avons le livre de Samuel le voyant. Nous n'avons pas de livre de Nathan le prophète. Il manque. Le livre de Gad le prophète manque aussi. Si ce sont des Écritures, et sont mentionnés dans la Bible, et ne paraissent pas dans la Bible, comment la Bible pourrait-elle donc être la parole complète de Dieu ?

Même dans le Nouveau Testament, dans 1 Corinthiens chapitre 5, verset 9, dans ce que nous avons pensé être la toute première épître de Paul aux Corinthiens, nous le voyons faire allusion à une lettre antérieure. Était-ce important ? Vous parlez, que c'était important ! Paul apostrophait les Corinthiens. Il était quelque peu agacé à cause d'eux, parce qu'ils n'avaient pas suivi les instructions qu'il leur avait données dans l'épître précédente. Nous avons ce que nous appelons la première épître de Paul aux saints de Corinthe, mais où est l'épître précédente de Paul adressée aux mêmes saints de Corinthe et mentionnée par Paul lui-même ?

Non, la Bible n'est pas complète. Les cieux ne sont pas fermés et n'ont jamais été sensés l'être, si ce n'est lorsque l'homme les fermait lui-même en fermant son cœur. Cette affirmation ne paraîtrait pas étrange au monde s'il regardait le deuxième grand document.

Il témoigne que certaines choses devaient se produire à notre époque, appelée « les derniers jours » dans les deux grands documents, choses qui détruiraient une partie de l’œuvre de Dieu.

« Tu as vu que le livre sortait de la bouche d’un Juif ; et lorsqu’il sortit de la bouche d’un Juif, il contenait la plénitude de l’Évangile du Seigneur dont les douze apôtres rendent témoignage ; et ils rendent témoignage…

« Et une fois qu’elles sont sorties des Juifs vers les Gentils par la main des douze apôtres de l’Agneau, tu vois la formation de cette grande et abominable Église, qui est la plus abominable par-dessus toutes les autres Églises ; car voici, [et c'est là une accusation terrible] elle a ôté de l’Évangile de l’Agneau beaucoup de parties qui sont claires et extrêmement précieuses ; et il y a aussi beaucoup d’alliances du Seigneur qu’elle a ôtées…

« Parce que beaucoup de choses claires et précieuses ont été ôtées du livre, choses qui étaient claires à comprendre pour les enfants des hommes, selon la clarté qui est en l’Agneau de Dieu — parce que cela a été enlevé de l’Évangile de l’Agneau, un nombre extrêmement grand d’hommes trébuchent, oui, de sorte que Satan a un grand pouvoir sur eux. » (1 Néphi 13:24, 26, 29)

Oui, c'est évident, un deuxième document était important. Pourquoi avons-nous plus de 700 religions chrétiennes ou divisions de religions chrétiennes ? Toutes prétendent croire la Bible. Nous voyons que ce que le « bois de Joseph » avait prédit arriva à la suite de quoi « un nombre extrêmement grand d’hommes trébuchent ».

C'est ainsi que nous pûmes répondre à l'accusation de la défense et prouver à la satisfaction du tribunal que la Bible n'est pas complète, qu'il en manque des parties, que d'autres Écritures seraient importantes.

Deuxième attaque de l'accusation : On n'a pas besoin d'une autre Bible

En présentant cette thèse, l'accusation dit : « Vous devez reconnaître que même si la Bible ne semble pas être la parole complète de Dieu, et qu'il n'apparaît pas que Dieu ait fermé les cieux, vous devez cependant reconnaître qu'on n'a pas besoin d'une autre Bible. »

Notre réponse à cette accusation fut : « Plus il y a de témoins, mieux cela vaut. Notre position n'était-elle pas plus forte parce que nous avions douze hommes debout devant vous comme témoins par procuration, prenant la place des douze témoins personnels, que si nous n'en avions qu'un seul ? Regardez dans la Bible elle-même, dans 2 Corinthiens, chapitre 13, verset 1. Elle nous dit : « Toute affaire se réglera sur la déclaration de deux ou de trois témoins. »

Deux témoins ou plus, toujours. Allez à un procès avec un seul témoin et qu'un autre vienne avec deux témoins, et vous avez toutes les chances d'être battu, à moins qu'il ne puisse être prouvé que les deux témoins ne sont pas compétents, honnêtes, etc. Sur la déclaration de deux témoins ou plus, de deux personnes ou plus, de deux documents ou plus, de deux nations ou plus et, si vous voulez, de deux tribus d'Israël ou plus.

Et je ne vois rien de mieux à faire pour répondre à cette accusation que de retourner de nouveau aux paroles de Jésus-Christ. Nous voyons qu'il répondit à cette accusation avant même qu'elle ne fût portée. Car il montrait à l'un des prophètes du continent américain, dans le passé, que certaines choses se produiraient :

« Et parce que mes paroles siffleront, beaucoup de Gentils diront : Une Bible ! Une Bible ! Nous avons une Bible, et il ne peut y avoir davantage de Bible. » (2 Néphi 29:3)

Passons maintenant au verset six et suivants :

« Insensé, qui diras : une Bible, nous avons une Bible, et nous n’avons pas besoin de davantage de Bible. Avez-vous obtenu une Bible autrement que par les Juifs ? Ne savez-vous pas qu’il y a plus d’une nation ? Ne savez-vous pas que moi, le Seigneur, votre Dieu, j’ai créé tous les hommes, et que je me souviens de ceux qui sont dans les îles de la mer, et que je règne dans les cieux en haut et sur la terre en bas, et que je fais parvenir ma parole aux enfants des hommes, oui, à toutes les nations de la terre ?

« Pourquoi murmurez-vous parce que vous allez recevoir davantage de ma parole ? Ne savez-vous pas que le témoignage de deux nations est le témoignage pour vous que je suis Dieu, que je me souviens d’une nation comme d’une autre ? C’est pourquoi, je dis les mêmes paroles à une nation qu’à l’autre. Et lorsque les deux nations s’uniront, les témoignages des deux nations s’uniront aussi. [En a-t-il été ainsi ? Assurément. Le témoignage des deux nations travaille à l'unisson].

« C’est pourquoi, parce que vous avez une Bible, vous ne devez pas penser qu’elle contient toutes mes paroles ; et vous ne devez pas non plus penser que je n’en ai pas fait écrire davantage. Car je commande à tous les hommes, à la fois à l’est et à l’ouest, et au nord et au sud, et dans les îles de la mer, qu’ils écrivent les paroles que je leur dis ; car c’est d’après les livres qui seront écrits que je jugerai le monde, chacun selon ses œuvres, selon ce qui est écrit.

[Maintenant écoutez sa logique. Souvenez-vous que c'est Jésus-Christ qui parle] :

« Car voici, je parlerai aux Juifs, et ils l’écriront ; et je parlerai aussi aux Néphites, et ils l’écriront [de quelle tribu sont les Néphites ? De la tribu de Joseph d'Israël. Ont-ils écrit ? Oui, ils ont écrit le Livre de Mormon, ou le bois de Joseph comme la Bible l'appelle] ; et je parlerai aussi aux autres tribus de la maison d’Israël, que j’ai emmenées, et elles l’écriront ; et je parlerai aussi à toutes les nations de la terre, et elles l’écriront. » (2 Néphi 29:6-8, 10-12)

Combien d'autres tribus ? Dix. Combien de bibles à venir ? Les uns disent que cela peut être quelque chose de combiné, mais en lisant le texte entier, je pense que nous pouvons attendre encore dix écrits ― un pour chacune des autres tribus.

Combien de bibles vous faut-il pour être absolument sûrs que Jésus est le Christ, le Sauveur du monde, pour être certains qu'il nous a donné un beau mode de vie qui apportera à ceux qui le vivent la paix, la joie et l'entente ?

Combien vous en faut-il ? Une suffit-elle ? Deux vous aideraient-elles ? Ou serez-vous un peu entêtés et attendrez-vous d'en avoir une demi-douzaine avant d'y croire ? Ou serez-vous carrément entêtés et attendrez-vous d'en avoir une douzaine ou plus ? Souvenez-vous que le Christ a dit qu'il parlera à tous les hommes ― à toutes les nations ― et qu'ils l'écriraient, et que quand les nations se réuniraient, leurs témoignages se réuniraient et grandiraient en une défense imprenable (voir 2 Néphi 29:8).

Parfois je m'alarme un tout petit peu. Par exemple, le conseil de ceux qui produisirent la Standard Revised Version de la Bible anglaise acceptée par de nombreuses Églises chrétiennes, était composée de beaucoup d'hommes qui n'étaient même pas chrétiens. Ce conseil voulait faire disparaître de la Bible toutes les allusions qui faisaient de Jésus-Christ le Fils de Dieu. Ils réussirent à supprimer toute allusion que Marie était la mère vierge du Fils de Dieu. Ils parvinrent à cela par leur habileté.

Or la Bible nous dit qu'il devait y avoir deux grands livres, un qui serait écrit pour Juda, un écrit pour Joseph. De 1 Néphi 5:14 au début du Livre de Mormon jusqu'à 3 Néphi 10:17 à la fin du livre, nous trouvons la répétition constante que ces gens sont de la tribu de Joseph. Il s'agit de prophètes écrivant le livre religieux du continent américain.

Avons-nous donc une autre Bible ? Cela ne me dérange pas quand les gens appellent le Livre de Mormon la Bible mormone dès lors qu'ils ne laissent pas entendre que nous ne croyons pas à l'autre Bible ni ne l'utilisons, car rien ne pourrait être plus éloigné de la vérité. Aucun peuple sur la terre, je pense, ne comprend et n'apprécie la sainte Bible comme les membres de l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours. Nous la comprenons mieux parce que nous avons le deuxième document.

Souvenez-vous, Mormon disait en substance : Le Livre de Mormon a été écrit pour que vous croyiez à la Bible ; et si vous croyez à la Bible, vous croirez également au Livre de Mormon. (voir Mormon 7:9)

Il devait donc y avoir deux documents agissant de concert.

Je voudrais proposer une illustration : Supposez que nous allumions un groupe de lampes et ensuite un deuxième groupe de lampes. Supposons maintenant que les deux groupes de lampes soient identiques en puissance. Pensez à l'illumination totale lorsque les deux groupes de lampes brûlent. Éteignez soudain le premier groupe de lampes. Le deuxième groupe de lampes en est-il lui-même moins brillant en soi ? Non. Elles brûlent encore toujours du même éclat, mais du fait qu'elles ont perdu leurs équipières l'illumination totale a été fortement diminuée, n'est-ce pas ?

Renversons maintenant le procédé en allumant le premier groupe et en éteignant le deuxième. Que vous éteigniez la « lampe du Livre de Mormon » et allumiez la « lampe de la sainte Bible » ou vice-versa, vous aurez une illumination totale plus grande quand les deux grandes lumières fonctionnent ensemble que quand l'une ou l'autre fonctionne seule.

Pensez à deux groupes de lampes brillantes fonctionnant ensemble ― quinze livres (le premier groupe) dans la « bibliothèque de livres » du Livre de Mormon, et soixante-six livres (le deuxième groupe) dans la « bibliothèque de livres » de la sainte Bible. Plus nous avons de lumière aujourd'hui sur un problème donné quelconque, mieux cela vaut.

Certains disent : « Nous n'avons pas besoin d'une autre Bible. » Prenez n'importe quel principe de l'Évangile que vous voulez, peu importe. Prenez le principe de l'amour. C'est une grande loi. Prenez le principe de la foi ou du jeûne ou de l'imposition des mains pour le don du Saint-Esprit, ou prenez les dix commandements. Peu importe le principe que vous étudiez. En retirant tout ce que vous pouvez d'un livre et en obtenant tout ce que vous pouvez de l'autre, votre illumination totale est profondément favorisée quand les deux grands documents travaillent de concert ― unis dans les mains du peuple et entre les mains de Dieu, comme il l'a prévu (voir Ézéchiel 37:16-20 ; 2 Né. 29:3).

Je ne vois pas de meilleur exemple que nous pourrions prendre que le baptême, la toute première ordonnance extérieure de l'Évangile, un des quatre premiers principes et ordonnances de l'Évangile de Jésus-Christ. Je me suis souvent étonné de voir à quel point nous pouvions nous écarter d'un principe beau quoique simple. À quel point pouvons-nous nous en écarter ? Voyons cela :

Dans les Églises chrétiennes, il y a le baptême par immersion, le baptême par aspersion, le baptême par l'utilisation de liquides autres que l'eau, le baptême sans l'usage d'aucun liquide. Il y a le baptême par ceux qui prétendent à l'autorité, le baptême par ceux qui ne se réclament d'aucune autorité, le baptême par ceux qui prétendent que l'autorité n'est pas nécessaire. Il y a le baptême dans lequel certaines paroles sont dites, le baptême dans lequel on dit d'autres paroles, le baptême dans lequel on ne dit aucune parole. Il y a le baptême qui consiste à simplement s'asseoir et à y penser, et voilà, vous êtes baptisé ! C'est dire à quel point nous pouvons nous égarer sur un sujet tout simple.

Prenons les deux documents désormais unis dans une seule main. Allons par exemple voir les paroles directes du Christ, rapportées dans le Livre de Mormon, quand il se trouvait sur le continent américain avec le peuple de là-bas. Cette Écriture aide à rendre clair le principe du baptême sur lequel il semble y avoir tant de confusion dans le monde.

« En vérité, je vous dis que quiconque se repent de ses péchés à cause de vos paroles et désire être baptisé en mon nom, vous le baptiserez de cette manière : voici, vous descendrez et vous vous tiendrez dans l’eau, [remarquez ce « tiendrez dans l'eau »] et vous le baptiserez en mon nom.

« Et maintenant, voici, telles sont les paroles que vous direz, les appelant par leur nom, disant : Ayant reçu l’autorité de Jésus-Christ, je te baptise au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. Amen. Et alors, vous les immergerez dans l’eau et ressortirez de l’eau. » (3 Néphi 11:23-26)

Ce serait un joli tour de force que de « descendre dans l'eau » pour baptiser si vous n'aviez rien d'autre qu'une tasse d'eau. Je me demande à quel point nous voulons nous rendre les choses difficiles en déformant des mots d'une beauté aussi simple. Vous vous souvenez que beaucoup de gens descendaient au Jourdain pour s'y faire baptiser « parce qu'il y avait là beaucoup d'eau » (voir Jean 3:23). S'ils n'avaient pas besoin d'autre chose qu'une tasse, pourquoi aller au Jourdain ? Ils y allaient aussi parce qu'il y avait là quelqu'un qui avait l'autorité de baptiser. Dans le cas dont nous parlons, c'était Jean-Baptiste.

Lors d'un récent voyage, je me suis trouvé tout au sommet des Andes. Nous parcourûmes 61.500 kilomètres en zigzags, soit une fois et demi le tour de la terre, et couvrîmes toutes les ruines principales incas et pré-incas du peuple du continent américain qui eussent été fouillées dans une mesure quelconque. Bien loin, parmi les sommets des Andes, à l'ancienne capitale des Incas, Cuzco, on a construit un hôtel touristique assez moderne pour des gens comme moi qui vont là-bas et veulent quelque confort entre les raids dans le désert.

Sur les murs de l'une des pièces de l'hôtel, il y a une belle peinture. Elle décrit Jean-Baptiste et Jésus-Christ. Ce dernier est dans l'eau du Jourdain jusqu'aux chevilles pendant que Jean lui verse une tasse d'eau. En regardant la peinture, je m'étonnai de voir à quel point nous pouvions nous rendre les choses difficiles, en déformant des mots et des idées simples. Mais écoutez maintenant de nouveau les paroles de Jésus-Christ au peuple du continent américain telles que les rapporte le Livre de Mormon. Il y avait eu apparemment une controverse sur le continent américain au sujet de la façon de baptiser :

« Et vous baptiserez comme je vous l’ai commandé, et il n’y aura plus de controverses parmi vous, comme il y en a eu jusqu’à présent ; et il n’y aura plus non plus de controverses parmi vous concernant les points de ma doctrine, comme il y en a eu jusqu’à présent. » (3 Néphi 11:28)

Oh, comme je voudrais que nous ayons une déclaration aussi simple dans la Bible aujourd'hui. Je suis sûr qu'elle s'y trouvait jadis, mais souvenez-vous, beaucoup de choses claires et extrêmement précieuses ont été retranchées de la Bible (voir 1 Néphi 13:26, 29)

Avons-nous besoin d'une autre Bible ? Nous avons certainement besoin d'Écritures supplémentaires. Plus il y a de témoins, mieux cela vaut. Les commandements mêmes qu'Ézéchiel reçut de Dieu nous disaient que nous avions besoin d'un autre grand document ― un bois pour Juda, un pour Joseph. Nous avons ici la seule réponse à ce sujet qui n'ait jamais été donnée. Aucun autre peuple à ma connaissance n'a jamais affirmé avoir le bois de Joseph, à part l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours.

Nous savons que c'est le bois de Joseph parce qu'il traite de la tribu de Joseph. Nous savons que c'est celui qui doit être un avec l'autre document, parce que si nous lisons ces diverses choses, elles corroborent, confirment et vérifient la Bible. Et c'est ainsi que dans le Livre de Mormon nous avons de la corroboration et plus encore. J'aime penser cela ― corroboration de la Bible et plus encore. Beaucoup de choses sont rendues plus claires.

À la lumière de ce que nous avons appris sur le baptême dans le Livre de Mormon, revenons au document biblique. Nous voyons qu'il confirme ce que le Livre de Mormon dit. Allez voir Matthieu 3:16, Jean 3:23, Actes 8:38, Éphésiens 4:5. Relisez-les à la lumière de ce que nous venons de lire dans le deuxième grand document de l'histoire religieuse de cette terre. Vous verrez qu'il confirme que les gens parcouraient de grandes distances pour aller là où il y avait beaucoup d'eau, qu'il y avait des gens qui détenaient l'autorité de baptiser, que même Jésus-Christ, si pur qu'il fût, savait que pour accomplir tout ce qui est juste, il devait être baptisé.

Vous vous souvenez que Jean-Baptiste doutait qu'il fût digne de baptiser le Fils de Dieu, mais Jésus insista. Et comment Jésus fut-il baptisé ? Par l'immersion dans l'eau par quelqu'un qui détenait l'autorité de le faire.

À propos de cette seconde accusation selon laquelle on n'aurait pas besoin d'une autre Bible, terminons avec ceci : Vous vous souvenez d'une des choses que Jésus dit à ses disciples sur l'ancien continent : « J'ai d'autres brebis qui ne sont pas de cette bergerie » (Jean 10:16). Et déclara qu'il devait visiter cet autre peuple, et qu'il y aurait « un seul troupeau, un seul berger » (Jean 10:16). Et quand il se rendit sur le continent américain et apparut en personne à ce peuple, il dit :

« Et en vérité, je vous dis que vous êtes ceux de qui j’ai dit : J’ai d’autres brebis qui ne sont pas de cette bergerie ; celles-là, il faut aussi que je les amène ; elles entendront ma voix ; et il y aura un seul troupeau, un seul berger. » (3 Néphi 15:21)

Voilà donc une Écriture qui dit que ces anciens habitants du continent que nous appelons maintenant l'Amérique étaient les « autres brebis » dont Jésus-Christ parlait quand il enseignait dans les pays bibliques. On ne le comprit évidemment pas.

Quand vous réunissez les deux livres, ce n'est qu'alors seulement que vous comprenez ce qu'il voulait dire quand il déclarait sur l'ancien continent qu'il avait d'autres brebis : « Vous êtes ceux de qui j'ai dit : J'ai d'autres brebis ».

Troisième attaque de l'accusation : Le Livre de Mormon ne pouvait être vrai parce qu'il contredit la Bible

De nombreuses fois les avocats de l'accusation tentèrent de montrer des contradictions entre les deux documents. Nous découvrîmes qu'il n'y avait pas de contradiction, mais je reconnais qu'il me coincèrent sur un point.

Je n'avais pas encore l'habitude de parcourir le monde en avion, je n'avais pas encore l'habitude de recevoir des lettres de mes fils de partout dans le monde, et je n'étais donc pas conscient comme nous le sommes aujourd'hui, des divers critères de temps sur le globe. Quand ils se mirent à me lire dans le Livre de Mormon à partir de 3 Néphi 8:5 et que je me mis à leur demander où diable ils voulaient en venir, ils dirent : « Attendez un instant. Vous devriez être très heureux. Nous lisons votre livre, et cela ne devrait pas vous agiter. » Et je ne savais pas où ils pouvaient bien vouloir en venir, mais ils se mirent à lire :

« Et il arriva que la trente-quatrième année, le premier mois, le quatrième jour du mois, il s’éleva un grand orage, comme on n’en avait jamais connu de pareil dans tout le pays. » (3 Néphi 8:5)

Puis ils continuèrent à lire tout le huitième chapitre, le neuvième chapitre ― pataugeant dans les histoires compliquées jusqu'au chapitre dix, verset neuf. Ils étaient enfin prêts à refermer le piège. Et voici ce que l'Écriture disait : Trois heures de la destruction la plus terrible que le peuple eût jamais connue firent rage sur le continent. Les villes prirent feu, apparemment pendant qu'en même temps, sur l'ancien continent, le Fils de Dieu était en train d'être crucifié et que le courroux divin tombait sur un grand nombre d'hommes méchants sur la surface de la terre.

Il y eut une terrible destruction sur le continent américain. On vit des villes entières détruites en un seul coup, la ville prenant feu, apparemment par combustion spontanée, et tous les quartiers de la ville s'embrasant simultanément. D'autres villes furent arrachées par les tornades et on ne les revit plus jamais. Là où la terre s'était entrouverte, des villes disparurent dans les entrailles de la terre, et la terre se referma sur elles. Des témoins oculaires racontèrent l'événement.

L'accusation pataugea dans tout cela, et j'attendais et je continuais à dire : « Je connais tout cela. Allez-vous me dire ce que vous voulez prouver ? »

« Non. Pas encore. »

Et ils lurent le passage qui parle des trois jours et des trois nuits de ténèbres qui suivirent immédiatement les trois heures de destruction. Et c'est alors, qu'ils déclenchèrent le piège :

« Et il arriva que les trois jours passèrent ainsi. Et c’était le matin. » (3 Néphi 10:9)

Puis ils passèrent à Luc 23:44 dans la Bible et me montrèrent que sans l'ombre d'un doute ― et je ne pouvais le réfuter ― Jésus-Christ avait été crucifié sur l'ancien continent entre la sixième et la neuvième heure, et que si vous interprétez cela selon la façon de calculer des Juifs, en commençant, comme eux, la première heure au lever du soleil, la sixième heure serait midi et la neuvième heure serait quinze heures.

Ils dirent : « Voilà une contradiction évidente. Le Livre de Mormon dit que la crucifixion prit fin le matin et la Bible dit qu'elle prit fin à quinze heures. »

Je dis : « Répétez un peu cela ». Et ils recommencèrent avec logique, très soigneusement, étape par étape, pour que je comprenne. Comme les trois jours et les trois nuits de ténèbres avaient pris fin le matin, ils avaient dû commencer le matin. Comme ils suivaient immédiatement les trois jours de destruction, les trois heures de destruction prirent fin le matin. Je dus bien l'admettre. Et l'accusation dit que la manière de compter le temps était identique. Je dus l'admettre, je ne l'avais jamais remarqué auparavant.

Je cherchai, fouillai, écrivis, télégraphiai pour essayer de trouver la réponse. Enfin, dans les écrits du Dr. Talmage, savant lui-même, je vis qu'il avait remarqué cette différence. Il avait également remarqué que l'auteur dans le Livre de Mormon, pour autant qu'il pût le discerner, écrivait dans la partie nord-ouest de l'Amérique du Sud actuelle, alors que Luc écrivait à Jérusalem ; et que la partie nord-ouest de l'Amérique se trouve à 112° à l'ouest de Jérusalem ― ou en mesure de temps, s'il était quinze heures à Jérusalem, le calcul identique du temps serait 7h30, « le matin » sur le continent américain. Une fois encore, l'accusation souhaita ne pas avoir soulevé cette accusation.

Non, il n'y a pas de controverse entre la Bible et le Livre de Mormon. Sur tous les points importants de doctrine, ils se confirment et se corroborent l'un l'autre.

Quatrième attaque de l'accusation : Le Livre de Mormon ne pouvait pas être vrai parce qu'il n'était rien de plus qu'une histoire imaginée par Joseph Smith

Comme les accusateurs souhaitèrent ne pas avoir dit cela ! Nous fîmes comparaître des experts ― des philologues ― qui n'étaient pas membres de l'Église. Ils n'avaient pas d'intérêt personnel dans cette étude. C'étaient des savants experts dans l'étude de l'emploi des mots pour exprimer des idées.

Sous serment, ils témoignèrent à ce procès factice ― et c'étaient de réels experts ― que si même un amateur qui n'a jamais étudié la philologie lit 1 Néphi et en saisit la manière de parler, la méthode d'expression des idées, et puis saute soudain à la dernière partie du Livre de Mormon (le livre de Moroni, par exemple), il ira de soi que ce n'était pas un seul homme qui écrivit ce livre ou développa les idées du livre. Ensuite les philologues poursuivirent en témoignant que le livre donne les preuves que beaucoup d'hommes furent mêlés à l’œuvre originelle et aux idées originelles du livre.

Alors l'accusation décida que Joseph Smith avait eu de l'aide ; et ils décidèrent que l'une des aides était Oliver Cowdery. Oliver Cowdery témoigna au tribunal qu'il avait écrit le livre de sa propre plume, vous vous rappelez ? De nouveau ils ne donnaient pas la déclaration complètement, mais seulement une partie. À première vue cela donnait l'impression qu'il prétendait être l'auteur du livre. Mais quand nous donnâmes la déclaration complète d'Oliver Cowdery au tribunal, il dit : « Ce n'est pas Sidney Rigdon qui écrivit ce livre. C'est moi qui écrivis ce livre presque entièrement, de ma propre plume, à mesure que les paroles tombaient des lèvres du Prophète, tandis qu'il recevait les impressions pour la traduction des anciennes annales à l'aide de l'antique instrument, l'Urim et Thummin. » De nouveau les avocats de l'accusation souhaitèrent n'avoir pas soulevé la question.

Le livre fut-il écrit par Sidney Rigdon ? Y prit-il part ? À de multiples reprises il témoigna sous serment qu'il ne vit même pas le Livre de Mormon jusqu'à ce qu'il lui fût remis sous la forme imprimée après sa publication. Il n'avait vu absolument aucune partie de l'original. Son propre fils lui demanda, alors qu'il était presque sur son lit de mort, de témoigner une fois pour toutes à ce sujet, et sur son lit de mort il témoigna de nouveau n'avoir pris aucune part à la formulation, à la traduction ou à la composition du Livre de Mormon. Non, ce n'était pas une histoire imaginaire.

Une autre preuve qui soutint notre défense fut que sur plus de 300 noms propres du Livre de Mormon, 180 étaient absolument inconnus avant que ce livre ne sortît de presse. C'était soi-disant des noms nouvellement inventés. Les savants nous disent tout d'abord qu'il est impossible à une personne d'inventer 180 nouveaux noms. Ils disent que si vous essayez de faire tout le travail de recherche nécessaire, etc., vous deviendriez fou. Et je vous assure, et vous le savez, que Joseph Smith n'était pas fou. Il fut, à son époque, un prophète de Dieu et un merveilleux meneur d'hommes.

Un groupe entier d'hommes composa-t-il ces 180 noms soi-disant nouveaux ? Nous savons maintenant que ce ne fut pas le cas, parce que depuis, ayant rencontré les unes après les autres des tribus d'Indiens que l'on ne connaissait pas en 1830, nous disons à certains de ces Indiens : « Il y a combien de temps que vous appelez cette montagne là-bas du nom de Néphihah ? » Et ils disent : « Aussi loin que nous nous rappelons : toujours Néphihah. De chef en chef, de chef en fils, de père en fils, toujours Néphihah. » Et nous qui pensions que c'était un nom nouveau !

Et nous disons à une autre tribu : « Il y a combien de temps que vous appelez ce fleuve Moronihah? » Et ils nous disent : « Toujours Moronihah ». Et en 1830, on pensait que c'était un nom nouveau. Et il en est de même avec ces 180 soi-disant nouveaux noms qui sortirent de presse en anglais pour la première fois en 1830, avec la publication du Livre de Mormon. C'étaient des noms très anciens, que l'on connaissait pour la première fois dans le grand public.

L'accusation s'accrochant à des détails, dit : « Joseph Smith non seulement écrivit une histoire imaginaire, mais il vola le texte ». Il s'agissait de cette vieille rengaine : le manuscrit de Spaulding « volé ».

En 1884, le président James H. Fairchild d'Oberlin Collège, en Ohio, et un certain M. Rice, ami littéraire, examinaient une collection hétérogène de vieux papiers et ils trouvèrent le manuscrit de Spaulding qui avait été perdu. Après avoir fait une comparaison soigneuse entre le manuscrit et le Livre de Mormon, ils publièrent leurs résultats.

Un article fut publié dans le New York Observer du 5 février 1885 (cinquante-cinq ans après la publication du Livre de Mormon) dans lequel le président Fairchild disait : « La théorie qui voit l'origine du Livre de Mormon dans le manuscrit traditionnel de Solomon Spaulding devra probablement être abandonnée… M. Rice, moi-même et d'autres l'avons comparé (le manuscrit de Spaulding) avec le Livre de Mormon et n'avons pu découvrir aucune ressemblance entre eux. Il faudra trouver une autre explication au Livre de Mormon, si l'on en veut une. » (James E. Talmage, Articles de Foi, p. 502)

Souvenez-vous-en, James H. Fairchild était président du Oberlin Collège en Ohio, et n'était pas membre de l'Église. En faisant cette déclaration, il n'avait rien à gagner, aucune cause à défendre. Comment est-il tombé sur le manuscrit de Spaulding originel ? Il témoigna l'avoir trouvé à Honolulu, aux îles Hawaii, entre les mains d'un homme qui était originairement éditeur dans la région de l'Ohio où Spaulding vivait.

Dans deux procès différents devant les tribunaux, les opposants à l'Église prétendirent tout d'abord que Joseph Smith avait volé le manuscrit de Spaulding à la veuve Spaulding, en avait changé quelques noms, et l'avait utilisé comme base du Livre de Mormon. On ne put trouver aucune preuve contre Joseph, il fut donc relâché. Ensuite ils prétendirent que c'était Sidney Rigdon qui l'avait volé. Et Sidney Rigdon n'avait même pas vu l'original du Livre de Mormon et n'avait rien eu à voir avec sa traduction ou son impression. Il fut prouvé qu'il lui aurait été impossible d'être à l'endroit où le manuscrit se trouvait à l'époque où il était censé avoir été volé. Il fut donc relâché.

Or, comme le Dr. Fairchild l'a dit, le manuscrit de Spaulding a été trouvé. Il a été imprimé deux fois au moins, une fois par les saints des derniers jours de Salt Lake City, une fois par les joséphites d'Ohio. J'en ai une copie certifiée conforme, et à ceux qui ne l'ont pas lu, j'assure qu'il n'est pas l'original du Livre de Mormon. La preuve fut concluante que le manuscrit ne fut pas volé par les saints, ni ne fut utilisé comme base du Livre de Mormon. Non, le Livre de Mormon n'est pas une histoire imaginée par Joseph Smith, ni par aucun groupe d'hommes de l'époque moderne. C'est l'histoire religieuse authentique d'une partie du continent américain, comme il le prétend.

Cinquième attaque de l'accusation : Si le Livre de Mormon était authentique, il ne contiendrait pas autant de choses ridicules

Notre réponse : Beaucoup de choses qui semblaient ridicules en 1830 se sont avérées depuis. Nous témoignons au monde que toutes les déclarations qui restent dans ce livre et ne se sont pas encore réalisées sont prophétiques et se réaliseront tout comme des dizaines et des dizaines de prophéties se sont réalisées depuis 1830.

Mais nous devons quand même accompagner un petit peu l'accusation dans cette attaque.

Imaginez un livre sortant de presse en 1830, et faisant la déclaration fantastique que dans les derniers jours la plus grande nation de la surface de la terre serait édifiée sur le continent américain.

Aucun gamin de rues d'aujourd'hui ne penserait que c'était une déclaration fantastique et ridicule, n'est-ce pas ? Il dirait : « Bien sûr, tout le monde sait, même à l'école primaire, que c'est vrai ». Mais en 1830, on appelait encore les États-Unis « la grande et insensée expérience américaine. » L'Europe ne leur donnait même pas le statut de nation. Il n'y avait pas l'ombre d'une indication en 1830 pour laisser prévoir qu'il y aurait sur le continent américain une nation plus grande que toutes les nations sur la face de la terre. Je me servirai de ceci comme d'un exemple parmi beaucoup d'autres : « un pays préférable à tous les autres pays ». Nous trouvons la preuve de cette déclaration, non seulement dans 1 Néphi 13:30, mais aussi dans le livre du peuple de Jared dans Éther 1:42-43 et 2:8, 10, 12.

Remontons le temps et jetons un coup d’œil d'ensemble. En 1830, Chicago s'appelait Little Fort Dearborn, bien loin sur la frontière de l'ouest, avec soixante-cinq habitants, la plupart des militaires qui dormaient à portée de leur fusil de crainte que les Indiens sauvages ne les scalpent pendant leur sommeil. Il n'existait que quatre kilomètres et demi de chemin de fer à vapeur. La nation était si pauvre que le président et son cabinet devaient emprunter sur leurs finances personnelles pour payer les frais du gouvernement. Cette année-là beaucoup de gens souffrirent de famine parce que l'on ne pouvait pas produire suffisamment de nourriture pour les nourrir dans ce pays d'Amérique qui était censé être un pays préférable à tous les autres pays.

Faisons la comparaison avec les États-Unis qui, après la Première Guerre mondiale, produisaient un tiers de tout ce qui était manufacturé sur terre, produisaient un tiers de tout l'acier de la terre, deux tiers du coton, et quatre cinquièmes de son maïs. Ils avaient quatre cinquièmes de toute la richesse de la terre, faisaient le tiers de toutes les opérations bancaires, avaient la moitié de tous les chemins de fer du monde et avaient la moitié de toute l'imprimerie de la terre.

Chicago ne se trouvait pas bien loin sur la frontière de l'ouest mais dans la partie est de la nation. Ses soixante-cinq habitants avaient dépassé les trois millions. Ils avaient plus de 600.000 kilomètres de chemin de fer à vapeur au lieu de trois. La nation la plus proche avait un retard de 200 milliards de dollars en richesse nationale. Ils venaient de se préparer à nourrir une bonne partie du monde avec leur surplus.

Et pourtant il fallut soixante-huit longues années après que cette prophétie fût publiée dans le Livre de Mormon pour que les États-Unis prennent la quatrième place à peine parmi les nations de la terre, après la guerre avec l'Espagne, puis en 1904, la deuxième place après le traité russo-japonais, et presque cent ans après la publication de la prophétie, lorsque la guerre eût pris fin en 1917, pour qu'ils prennent la première place parmi les nations. La déclaration que l'Amérique était « un pays préférable à tous les autres pays » semblait fantastique en 1830.

Ce furent les avocats de l'accusation qui soulevèrent cette question, pas nous. C'est eux qui dirent que le livre dit des choses ridicules et en réponse à cette accusation nous avons donné de nombreuses preuves du contraire.

Sixième attaque de l'accusation : Si le Livre de Mormon était authentique, il serait plus populaire

C'était l'attaque d'une accusation acculée. Vous vous souvenez que les avocats de l'opposition subissaient leur troisième échec. Ils avaient essayé tout ce qu'ils pouvaient inventer pour démontrer l'imposture de la parution du Livre de Mormon, et il n'y avait pas de preuve. Le livre était et est authentique et divin. Ils dirent donc que si le livre était authentique, il serait plus populaire.

Notre réponse à cette accusation est double.

Premièrement quel rapport la vérité entretient-elle nécessairement avec la popularité ? C'est souvent parce qu'une chose est vraie qu'elle est impopulaire, n'est-ce pas ? Ensuite la deuxième partie de notre réponse revêtait la forme d'une question : « À quel point un livre peut-il devenir populaire ? »

Nous utilisâmes la terminologie de l'accusation. Jamais aucun livre religieux n'est sorti de presse pour se vendre plus que le Livre de Mormon (le bois de Joseph), si ce n'est son corollaire la Bible (le bois de Juda). C'est un fait. Le Livre de Mormon a dépassé tous les autres livres religieux à l'exception de la Bible, d'une immense longueur. Jusqu'au moment où les Églises acceptèrent la Standard Revised Version de la Bible anglaise, qui donna une grande impulsion aux ventes de la Bible, la Bible ne gagnait pas beaucoup ni ne perdait beaucoup en matière de ventes. Elle restait assez statique, mais le Livre de Mormon gagnait à pas de géant (la barre des 150 millions d'exemplaires fut franchie en 2011, ndlr).

Le Livre de Mormon est extrêmement populaire auprès de tous ceux qui le lisent avec le désir réel de savoir s'il est vrai ou non. Comme preuve de la popularité de ce grand livre dans le monde aujourd'hui et dans les temps passés, j'aimerais donner l'exemple d'un seul exemplaire seulement du Livre de Mormon et de sa popularité chez un groupe de gens.

Vous vous souvenez que nous vous avons présenté Samuel H. Smith comme le premier missionnaire de l'Église. Il rencontra de grandes difficultés. Il alla de porte en porte, mais les pasteurs avaient recommandé d'avance à leurs ouailles de ne pas parler aux missionnaires mormons, parce que le livre qu'ils avaient venait du diable. Il pensa donc que s'il pouvait toucher l'un des pasteurs populaires de l'époque, celui-ci l'aiderait peut-être à entrer chez ses administrés. Il était sûr que s'il pouvait amener un pasteur à lire le Livre de Mormon, il se rendrait compte qu'il n'était pas écrit sous l'influence du diable.

Samuel Smith raconta qu'il alla trouver le Révérend John P. Green, pasteur méthodiste renommé. Le Révérend Green n'était pas là, mais Samuel parla à sa femme. Elle dit : « Oh, je n'oserais pas garder le Livre de Mormon chez moi. J'ai entendu parler de Joe Smith et de sa 'Bible d'or', et mon mari dit qu'il a été écrit sous l'influence du diable ».

Il cessa d'essayer de lui vendre le livre. En fait, il avait passé la grille, sur le point de partir, lorsqu'il se sentit, dit-il, fortement poussé à retourner et à lui donner un exemplaire du livre. Il retourna et dit : « Mme Green, je sais que vous êtes une personne très intelligente, et je sais que vous ne voulez être injuste en aucune façon. Pensez-vous qu'il soit juste de condamner une chose avant de l'avoir même regardée ? » Cela la fit réfléchir, et elle dit : « Non, je pense que ce n'est pas très juste. »

Il lut alors Moroni 10:4, les belles paroles de Moroni, vrai défi à tous ceux qui recevraient le Livre de Mormon de mettre sa véracité à l'épreuve :

« Et lorsque vous recevrez ces choses, je vous exhorte à demander à Dieu, le Père éternel, au nom du Christ, si ces choses ne sont pas vraies ; et si vous demandez d'un cœur sincère, avec une intention réelle, ayant foi au Christ, il vous en manifestera la vérité par le pouvoir du Saint-Esprit. » (Moroni 10:4)

Samuel dit que Mme Green fut profondément émue et dit à travers ses larmes : « Cela n'a certainement pas l'air d'avoir été écrit sous l'influence du diable, n'est-ce pas ? »

Elle dit : « Je dois admettre que j'ai voulu lire ce livre et si vous voulez me le laisser, je vous promets de le faire. »

Samuel y retourna peu après, et le Révérend était de nouveau parmi son peuple. Samuel n'eut pas la possibilité de lui parler personnellement, mais il dit à Mme Green : « Avez-vous lu le livre ? »

Et elle dit : « Oui, et je le crois d'un bout à l'autre. » « Et qu'en pense le Révérend ? » demanda-t-il. Elle dit : « Oh, je n'ai même pas osé lui dire que je l'avais à la maison parce que je savais que cela n'amènerait que des ennuis. »

« Je vous en prie, Madame Green, je vous supplie de faire lire ce livre à votre mari, parce que je crois qu'il peut nous aider à éliminer en partie les préjugés de cette région. » Elle accepta finalement de faire de son mieux.

« Un jour, devait témoigner plus tard le Révérend Green, à bout de patience, j'arrachai ce livre des mains de ma femme, et dis : 'Donne-moi cela, je vais te montrer dans les deux premières pages que je rencontre, qu'il a été écrit sous l'influence du diable'. » Mais il eut du mal ! Il ne put le montrer. Il lut les deux pages qu'il rencontra, et ensuite, dit-il : « Je revins au début du livre et je lus le témoignage de ces témoins, et je lus tout le livre, page par page, lisant chaque mot. Quand le moment de manger arriva, je ne voulus parler à personne. Je ne voulais qu'une chose, lire. » Et il témoigna qu'il lut le livre d'un bout à l'autre avant de le poser.

Il fut complètement converti par la puissance du Livre de Mormon lui-même. Il démissionna de son poste de pasteur méthodiste et amena une grande partie de ses ouailles dans l'Église rétablie après son baptême dans l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours.

Pour revenir à l'histoire de ce seul exemplaire du Livre de Mormon, le Révérend Green donna ce même livre qui les avait convertis, sa femme et lui, à Phineas Young, qui faisait partie des conseils de l'Église méthodiste, et il dit à Phineas : « Je ne veux rien vous dire au sujet du livre. Lisez-le seulement et dites-moi ce que vous en pensez. » Et la même chose arriva à Phineas. Il fut converti, quitta le groupe méthodiste et entra dans l'Église rétablie.

Phineas le donna à son frère Brigham Young, et dit : « Brigham, je voudrais que tu lises ce livre et que tu me dises ce que tu en penses. » Brigham lut le livre, fut converti et devint plus tard un des grands présidents de l'Église, successeur du prophète Joseph Smith.

Brigham le donna à sa sœur, Mrs. Murray, et elle fut convertie. Sa fille épousa plus tard Heber C. Kimball. Brigham alla alors trouver sa sœur et dit : « As-tu fini le livre ? » Et elle dit : « Oui. » « Alors rends-le moi. J'ai quelque chose à faire avec. » Il ne savait pas se diriger alors dans l'Église comme il le sut plus tard , et il alla en mission au Canada, avant même d'être baptisé dans l'Église rétablie. Il y rencontra son frère John, qui était en mission pour l'Église méthodiste, et il dit à John : « John, voici un livre. Je voudrais que tu le lises et que tu me dises ce que tu en penses. » Et John lut le livre, démissionna de son travail de missionnaire du groupe méthodiste et entra dans l'Église (voir History of the Prophet Joseph Smith, par Lucy Smith, p. 167-168).

Telle est l'histoire d'un seul exemplaire du Livre de Mormon et de la popularité dont il jouit parmi les peuples de la terre. En 2007 il avait été traduit en 82 langues intégralement et en 25 autres langues partiellement. Il est extrêmement populaire auprès de quiconque veut le lire avec le désir réel de savoir s'il est ou non la parole de Dieu.

Résumé des actes 1 et 2

Qu'il me soit permis de vous rappeler que nous examinons une affaire dans laquelle le bois de Joseph (Livre de Mormon) subissait un jugement factice dans des conditions se rapprochant au maximum de celles d'un tribunal ordinaire. Notre vieux professeur de droit avait été juge pendant de nombreuses années, et notre épreuve de l'année était de juger une affaire dans les limites des procédures légales. C'est ainsi que chaque étudiant de la classe eut l'occasion, comme le juge appelait cela, de défendre ou d'instruire un procès contre tout le reste de la classe.

Tandis que je faisais mon droit, j'étudiais et j'enseignais également le Livre de Mormon. Ce faisant, et avec l'accroissement de mes connaissances légales, je devins de plus en plus convaincu que Dieu lui-même avait préparé le dossier de l'authenticité du « bois de Joseph », comme la Bible l'appelait (voir Ézéchiel 37:15-19), ou le Livre de Mormon, nom sous lequel le monde le connaît. Je me dis donc : « Si l'on va te mettre à l'épreuve, que pourrais-tu faire de mieux que de mettre le Seigneur de ton côté ? » Je pris donc le procès de l'authenticité du Livre de Mormon.

Quand je choisis cette affaire et décidai de défendre le Livre de Mormon (bois de Joseph) contre l'accusation de fumisterie, l'opposition était aux anges. Les avocats étaient certains, quand ils apprirent que je défendais le Livre de Mormon, qu'ils pourraient le battre en très peu de temps, prouver qu'il était complètement fictif et l’œuvre de l'imagination d'un pauvre écolier de campagne qui n'avait même pas terminé l'école primaire. Ils étaient probablement enthousiastes à l'excès et trop sûrs d'eux-mêmes.

Je dois admettre qu'ils introduisirent dans ce tribunal des choses dont j'étais à cent lieues de soupçonner l'existence - des choses qui semblaient être des preuves contre l'authenticité du livre. Je ne m'étais pas rendu compte, comme beaucoup de membres de l'Église à qui j'ai parlé, que plus de 1500 livres avaient été écrits expressément contre le Livre de Mormon.

Et c'est ainsi que sans cesse l'accusation apporta des preuves qui semblaient faire ressortir de manière concluante la nature « frauduleuse » du Livre de Mormon. Mais quand nous en arrivâmes aux faits et eûmes passé au crible l'ouï-dire, la conjecture, les spéculations - lorsque nous eûmes oublié ces choses et ces gens qui pensaient que quelqu'un avait dit, ou pensaient que quelqu'un avait entendu dire que quelqu'un avait dit (et on en arriva à ce degré du ridicule dans certain cas), lorsque nous arrivâmes aux témoins principaux, des témoins compétents, des gens qui avaient personnellement à voir avec les choses dont nous parlions, nous vîmes qu'il n'y avait aucune preuve contre le Livre de Mormon.

Chaque fois les choses qui semblaient être contre se retournaient comme le boomerang contre les avocats de l'accusation et faisait du tort à leur position au lieu de la renforcer.

La plupart de ces procès factices n'avaient duré qu'un jour ou deux, une semaine tout au plus, mais celui-ci avait pris deux semaines, et avait entamé sa troisième. Après les arguments finaux, le juge rendit sa décision en faveur de la défense et dit à l'accusation : « Vous n'avez même pas réussi à trouver la moindre prise pour démolir les preuves extraordinaires de l'authenticité du bois de Joseph. »

Ensuite le juge m'appela dans son bureau et dit : « Jack, où diable es-tu allé chercher les preuves que tu as présentées à ce procès fictif ? » Je lui souris et dis : « Vous vous souvenez qu'au commencement du procès, je vous ai dit à tous que je ne m'arrogeais pas le mérite de la plus petite particule de ces preuves. La plus grande partie d'entre elles sont accessibles au monde depuis 1830. Et je vous ai dit alors, comme je vous le dis maintenant, que je crois de tout mon cœur que Dieu lui-même a fourni les preuves et préparé les témoins ».

Le juge dit : « Je voudrais te dire quelque chose. De toutes mes années de droit, je ne crois pas avoir entendu de procès aussi proche de la perfection que celui-ci. Quand tu as commencé, je ne t'aurais pas donné l'ombre d'une chance pour prouver par la procédure légale que ce livre est vrai. »

Nous avons ainsi discuté notre présentation. Nous avons tout d 'abord examiné les témoins personnels et les témoignages des douze hommes qui déclarèrent tous avoir vu et manipulé les anciennes annales d'or à partir desquelles le prophète Joseph Smith traduisit le Livre de Mormon. Dans certains cas, ils virent ces choses et les entendirent dans des circonstances surnaturelles. Nous avons examiné leur vie et nous avons vu qu'aucun d'entre eux ne trahit jamais son témoignage ni ne se tourna contre lui, et pourtant nous avons trouvé que des conditions presque idéales existaient pour justifier une trahison, si la chose avait été une imposture.

Deuxièmement, nous avons laissé le Livre de Mormon répondre par lui-même, avec des preuves internes à tout un groupe d'attaques portées par l'accusation contre le livre et contre ceux qui le produisirent.

Nous avons vu qu'il était lui-même son meilleur témoin, qu'il pouvait répondre aux accusations que le monde portait contre lui. Nous avons découvert qu'il y avait unité entre le Livre de Mormon (bois de Joseph) et la Bible (bois de Juda) comme cela avait été promis dans l'Ancien Testament, dans Ézéchiel 37:15-19.

Revenons à cette Écriture. Cela crée le cadre qui montre la nécessité du commandement de Dieu qu'il doit y avoir un document comme le bois de Joseph :

« La parole de l'Éternel me fut adressée, en ces mots : Et toi, fils de l'homme, prends une pièce de bois, et écris dessus : Pour Juda et pour les enfants d'Israël qui lui sont associés. Prends une autre pièce de bois, et écris dessus : Pour Joseph, bois d'Éphraïm et de toute la maison d'Israël qui lui est associée. Rapproche-les l'une et l'autre pour en former une seule pièce, en sorte qu'elles soient unies dans ta main.

« Et lorsque les enfants de ton peuple te diront : Ne nous expliqueras-tu pas ce que cela signifie ? réponds-leur : Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel : Voici, je prendrai le bois de Joseph qui est dans la main d'Éphraïm, et les tribus d'Israël qui lui sont associées ; je les joindrai au bois de Juda, et j'en formerai un seul bois, en sorte qu'ils ne soient qu'un dans ma main. » (Ézéchiel 37:15-19)

Souvenez-vous que quand je demandai à l'accusation où le bois de Joseph se trouvait, il y eut une hésitation. Je suis sûr que n'importe quel spécialiste de la Bible serait d'accord pour dire que la sainte Bible est le bois de Juda. C'est le livre religieux et scriptural de la tribu de Juda.

Certains ont pensé que le Nouveau Testament était le bois de Joseph, mais c'est impossible, car son personnage principal est Jésus-Christ, le Fils de Dieu. De quelle tribu d'Israël le Fils de Dieu descendait-il ? Il descendait de Juda d'Israël et pas de Joseph, c'est pourquoi l'idée que le Nouveau Testament est le bois de Joseph ne tient pas.

Je demandai à l'accusation : « Avez-vous le bois de Joseph, le document religieux de la tribu de Joseph ? ». Vous vous souvenez qu'il s'avérait qu'ils n'avaient pas le bois de Joseph sous la main, mais étaient certains de pouvoir se le procurer. Ils allèrent donc trouver leurs pasteurs, leurs rabbins et leurs curés et revinrent les mains vides. Ils n'avaient pas le bois de Joseph. Aussi étrange que cela paraisse, leur clergé ne savait pas où il se trouvait.

« Eh bien, dis-je, vous ne verrez donc pas d'objection, n'est-ce pas, à ce que je place le bois de Joseph comme pièce à conviction n° 1 dans ce procès ? ».

Ils le regardèrent et dirent : « Mais ce livre s'appelle le Livre de Mormon. Comment peut-il être le bois de Joseph ? ».

Et je répondis : « Celui-ci s'appelle la sainte Bible. Comment peut-il être le bois de Juda ? Nous savons que c'est le bois de Juda, parce que quand nous lisons le texte nous voyons qu'il décrit les rapports de Dieu avec la tribu de Juda en particulier. Vous trouverez par le même critère, en lisant le Livre de Mormon, bien qu'on l'appelle aujourd'hui ainsi, qu'il est littéralement le livre religieux de la tribu de Joseph, soit le bois de Joseph ».

Prologue de l'acte 3

Dans cette session nous allons passer du temps avec les experts. Nous irons trouver les meilleures autorités dans le domaine de l'archéologie, de la zoologie, de l'ethnologie, de la philologie et de l'anthropologie pour obtenir leur témoignage à propos de leurs découvertes dans les Amériques.

Nous allons rester entièrement chez les savants qui ne sont pas membres de l'Église. J'ai toujours eu le sentiment que notre procès était plus assuré si nous restions auprès des experts qui n'ont aucun intérêt à prouver que le Livre de Mormon est vrai, des gens en vérité qui en de nombreux cas, j'en suis certain, n'ont aucune intention de prouver qu'une partie quelconque du Livre de Mormon est vraie en donnant leur témoignage.

Mais si, en consultant leur connaissance experte et leur témoignage nous nous apercevons qu'ils confirment l'histoire du Livre de Mormon, si, en explorant sur le continent américain les ruines de deux des plus grandes nations qui occupèrent la terre, si nous voyons que tout cela confirme le Livre de Mormon, cela devrait certainement être une preuve extraordinaire de l'authenticité du livre.

Pour trouver à présent des références rapides et faciles, nous allons nous contenter d'utiliser un seul livre de référence pour nos citations, The Americas Before Columbus, par Dewey Farnsworth. Ce livre donne non seulement des preuves par l'image des ruines du continent américain, mais aussi des dizaines de citations des plus grands savants en matière d'étude des peuples anciens du continent américain.

Qu'il me soit permis, dès l'abord, de vous mettre en garde sur deux points :

Premièrement : Bien que le Livre de Mormon parle de deux groupes principaux de gens qui émigrèrent en Amérique à des époques très reculées, il n'est dit nulle part qu'il n'y en eut pas d'autres ; en fait, il parle d'un troisième groupe, les Mulékites, et il y a eu assurément d'autres migrations.

Deuxièmement : Il n'y a pas d'accord définitif parmi les savants sur la signification des ruines anciennes du continent américain, ni sur ce qu'implique leur découverte, mais en nous adressant à certains des hommes les plus éminents dans leur domaine, nous voyons qu'ils se rapprochent de plus en plus, année après année, d'un accord s'alignant sur le témoignage du Livre de Mormon.

J'ai été ce que l'on pourrait appeler un « archéologue en pantoufles » pendant près de vingt-cinq ans (je peux donner beaucoup de « conseils de bonne femme » mais je ne m'érige absolument pas en expert) et j'ai été enthousiasmé par ce que les experts ont dit de l'archéologie, de l'ethnologie, etc., du continent américain. Et j'ai observé, comme beaucoup d'autres, les savants dévier maintes fois, point après point, jusqu'au moment où ils s'alignaient sur ce que le Livre de Mormon dit.

Cela ne me dérange absolument pas de me reporter aux dires de ces experts qui sont d'accord avec le Livre de Mormon et de me servir abondamment de leurs citations. Quelques experts qui n'étaient pas complètement d'accord ont entretenu des suppositions erronées avant d'en revenir et d'adopter finalement la ligne énoncée par le Livre de Mormon, et cela s'est produit maintes fois.

Acte 3

L'accusation avait affirmé que le Livre de Mormon ne pouvait pas être vrai parce qu'il disait tant de choses ridicules. Comme ils souhaitèrent n'avoir pas porté cette accusation ! Notre réponse fut que beaucoup de déclarations qui paraissaient ridicules en 1830, s'étaient avérées justes depuis.

Nous avons proposé un simple exemple d'une phrase « ridicule » qui s'est avérée juste. Continuons. Examinons un ensemble d'affirmations du Livre de Mormon qui, lorsque le livre sortit des presses en 1830, semblaient incroyablement fantastiques.

Première affirmation

Le Livre de Mormon prétend que le continent américain fut habité autrefois par deux grands groupes de peuples. Notez qu'il ne prétend pas que les deux grands groupes de peuples furent les seuls à venir sur le continent américain. Le livre nous dit que le premier groupe de peuples était les Jarédites, venus de la Tour de Babel à l'époque de la confusion des langues. C'était vers 2200 av. J.-C. Le livre ne nous indique pas clairement quel océan ce peuple traversa pour se rendre en Amérique. Tout ce que le livre nous dit c'est que les Jarédites sortirent de la vallée de Shinéar, en Asie, par le nord.

J'aurais tendance à penser, mais ce n'est que mon avis, qu'ils se rendirent à l'océan le plus proche. Ils auraient donc traversé l'océan Atlantique, ce que les légendes indiennes permettent de confirmer. Nous savons qu'ils abordèrent quelque part au nord de « l'étroite langue de terre » comme on l'appelle dans le Livre de Mormon. La langue étroite était donc le point de division, et ils abordèrent quelque part au nord de ce point.

Les Jarédites, selon leurs propres annales telles qu'elles se trouvent dans le Livre de Mormon devinrent une nation extraordinaire. Jésus-Christ témoigna qu'ils seraient la nation la plus grande qui ait jamais existé jusqu'alors sur la surface de la terre. Ils peuplèrent la partie nord du pays de mer à mer et de côte à côte, gardant la partie sud principalement comme terrain de chasse. Il leur avait été promis que s'ils gardaient la parole de Dieu, ils prospéreraient dans le pays ; sinon, ils seraient détruits et un autre peuple prendrait leur place.

Nous voyons que ces Jarédites vécurent longtemps sur le continent américain. La dernière année de leur histoire est un peu vague, mais, autant que nous puissions le déterminer, il semble y avoir un chevauchement avec l'histoire du second grand groupe de peuples. Certains hommes de Zarahemla (gens du deuxième groupe) trouvèrent accidentellement Coriantumr, Jarédite survivant. Coriantumr vécut avec le peuple de Zarahemla « pendant neuf lunes » (Omni 21), soit neuf mois suivant la terminologie indienne basée sur la lune. Nous voyons donc qu'il a dû y avoir un chevauchement dans les histoires de ces deux groupes de peuples.

Prenons maintenant un chiffre approchant les 500 av. J.-C. comme fin de l'histoire jarédite. On peut ajuster ce chiffre dans un sens ou dans l'autre. Ils avaient eu, en d'autres termes, quelque 1700 ou 1800 ans d'histoire sur le continent américain. C'était une grande nation. Les Jarédites furent la plus grande nation de toutes celles qui aient jamais existé sur la face de la terre jusqu'alors, ceci selon le témoignage de Jésus-Christ donné dans le Livre de Mormon. Cela mettrait les Jarédites en avance sur la civilisation d'Égypte, en avance sur Rome, en avance sur la Grèce.

Le deuxième groupe vint de Jérusalem en 600 av. J.-C. Ils traversèrent l'océan que nous appelons maintenant le Pacifique, et abordèrent, dans la mesure où nous pouvons en juger d'après les documents, quelque part sur la côte ouest de l'Amérique.

Savez-vous à quel point ces affirmations paraissaient fantastiques en 1830 ? L'attaque de l'accusation qui disait que le livre ne pouvait pas être vrai parce qu'il disait tant de choses ridicules. Comme l'accusation avait soulevé la question, nous pouvions prendre tout le temps que nous voulions pour la défense, et ainsi nous leur apportions preuve sur preuve en réponse à cette attaque.

Le livre est rempli de phrases innombrables qui semblaient fantastiques en 1830, mais aujourd'hui, elles se sont formellement avérées justes.

Il n'existait aucun savant en 1830 pour affirmer que deux groupes principaux avaient émigré en Amérique à une époque reculée. Il n'existait aucun savant qui puisse prétendre que, dans les deux cas, les grandes migrations s'étaient faites par voie maritime. Il n'existait aucun savant pour affirmer que la grande majorité des habitants du continent américain de jadis n'étaient pas des natifs de ce pays.

Les savants pensaient que les peuples qui avaient émigré étaient venus par le détroit de Béring (que nous appelons maintenant ainsi), à savoir, les îles Aléoutiennes, l'Alaska, le Canada et qu'ils traversèrent ces territoires vers le sud, sud-est. Certains prétendent encore toujours que des migrations se firent ainsi, et il ne fait pas de doute que d'autres groupes empruntèrent ce chemin, mais pas ces deux-là.

Nous suivrons Dewey Farnsworth dans The Americas Betore Columbus, livre dans lequel ont été réunis de nombreux faits intéressants émis par des sources compétentes.

Nous l'ouvrirons tout d'abord à la page quatre qui cite un rapport ethnologique de Lowry dans lequel il offre une « réponse aux questions officielles relatives aux aborigènes d'Amérique ». Il termine en disant : « La première colonisation se fit peu après la confusion de la construction de la Tour de Babel ». C'est le moment même où, selon le Livre de Mormon, les Jarédites débarquèrent en Amérique.

À la page 10, nous lisons : « Le Professeur Waterman de Boston dit des ancêtres de l'Indien américain : Quand et d'où viennent-ils ? Albert Galatin, un des philologues les plus connus du siècle, conclut que, d'après les indices que la langue pouvait fournir, le moment de leur arrivée n'avait pas pu être de beaucoup ultérieur à la dispersion de la famille humaine ». Nous lûmes de nouveau une allusion scientifique à des colons américains vers l'époque de la Tour de Babel.

Sur cette même page se trouve une citation de Herbert Howe Bancroft, le plus grand historien de notre temps, surtout en ce qui concerne l'histoire de ces nations et des peuples du continent américain. « Les Toltèques prétendent être venus en Amérique à l'époque de la confusion des langues… Les Yucatans ont une tradition qui les fait venir à l'origine de l'Extrême-Orient, en traversant la mer. »

Une des déclarations apparemment fantastiques du Livre de Mormon était que le premier groupe de peuples, les Jarédites, se rendit sur le continent américain dans des bateaux que nous qualifierions aujourd'hui de submersibles.

Je pourrais presque entendre ce qu'un expert en construction de navires aurait dit en 1830 en lisant le Livre de Mormon : « Il y a beaucoup de choses que je peux croire, beaucoup de choses qui me semblent extraordinaires dans ce livre, mais quand vous arrivez à cette histoire de bateaux, vous parlez de ma spécialité, et tout le monde sait qu'il est impossible de construire un navire qui voyage sous l'eau ».

Et puisque Jared et le frère de Jared affirmèrent de nombreuses fois que Dieu dirigeait la construction de ces navires, il en savait certainement assez pour leur montrer comment construire des bateaux qu'un homme normal peut construire aujourd'hui.

Bon. Ainsi donc, la légende indienne quant aux premiers peuples, était qu'ils venaient de l'orient lointain. Cela voudrait donc dire qu'ils vinrent par ce que nous appelons maintenant l'océan Atlantique, en traversant la mer.

« Les traditions olmèques, poursuit Bancroft, racontent qu'ils vinrent de l'Est par la mer. Les Algonquins conservent la tradition d'une origine étrangère et d'un voyage par mer. Pendant longtemps, ils offrirent des actions de grâce en honneur de leur arrivée à bon port en Amérique. »

Passons maintenant à la page 6 de The Americas Before Columbus où D. G. Brinton dit :

« Les Mayas… prétendaient que leurs ancêtres étaient venus en deux groupes de régions éloignées. L'immigration la plus grande et la plus ancienne se fit de l'Est via ou plutôt au travers de l'océan. Le second groupe, en nombre plus petit et plus récent, vint de l'Ouest… ». Cela confirme-t-il le Livre de Mormon ? Assurément.

Page 6 également, Emil Leopold Jordan nous dit : « Les meilleures autorités s'accordent pour dire qu'aucune ethnie n'est indigène dans le Nouveau Monde ». Il explique ensuite ce qu'il veut dire : « Tout être humain ayant vécu en Amérique a été un immigrant ou le descendant d'un immigrant ».

Parlons maintenant du deuxième groupe de peuples. Lisons à cet effet une déclaration du Dr Spinden, du Peabody Institute, la plus grande autorité peut-être sur la chronologie de l'ancien peuple du continent américain. De concert avec le Dr Morley de l'Institut Carnegie, il affirma avoir trouvé une pierre dont ils purent déchiffrer le tiers des hiéroglyphes. Ils sont d'avis qu'elle raconte l'histoire du premier débarquement du deuxième grand groupe, et dans sa chronologie, le Dr Spinden pense avoir pu établir la date de leur arrivée. Son témoignage se trouve page 12 :

« Avec des documents gravés dans la pierre, les Mayas firent soudain leur apparition sur la scène de l'histoire le 6 août 613 av. J.-C. Pourquoi le 6 août 613 av. J.-C. ? Où étaient les Mayas le 5 août ? Nul ne le sait… Ils auraient aussi bien pu tomber de Mars ou d'une autre planète le 6 août. » (Tiré de Popular Science)

On devrait dire au Dr Spinden que quelqu'un sait où ils étaient, qui ils étaient, d'où ils venaient et ce qui finit par leur arriver, parce que quelqu'un a l'histoire religieuse des peuples du continent américain et de leur origine. Les chercheurs ne trouvent pas trace de migration par voie terrestre pour ces peuples.

Avec cette discussion, nous pouvons donc accepter la possibilité qu'il y eut deux groupes majeurs. D'éminents archéologues américains ont déclaré que deux classes distinctes d'hommes occupèrent le continent dans le passé reculé. Je voudrais être encore plus précis dans cette assertion en disant que l'une de ces races anciennes s'étendit à partir de la partie nord du continent (les Jarédites), et l'autre de la partie sud. Ce deuxième groupe était indubitablement le groupe néphite qui se divisa finalement en Néphites (à la peau blanche) et les Lamanites (à la peau sombre).

Dans les conflits qui opposèrent ces deux groupes, les peuples sombres repoussèrent les peuples blancs de plus en plus vers le nord jusqu'à ce qu'ils arrivent au pays qu'ils appelèrent Désolation. Ils ne voulaient pas aller dans ce pays parce qu'il y avait de grandes montagnes d'ossements humains. Un autre peuple avait mené une guerre si féroce et si rapide qu'ils n'avaient apparemment même pas eu le temps d'enterrer leurs morts. Et la terre avait brûlé. Il n'y avait pour ainsi dire pas d'arbres dans la région, de sorte que quand les Néphites furent enfin poussés dans cette région par leurs frères, ils durent recourir à un matériau de construction autre que le bois, et cela soulève un autre point très intéressant : la question du ciment que nous discuterons un peu plus loin.

Les chercheurs sont généralement d'accord qu'il y a, rien que dans la région du Mexique et de l'Amérique centrale, 2000 emplacements de peuples anciens connus des savants aujourd'hui.

J'ai fait à pied les pistes de la jungle. J'ai pris plus de 1500 photos d'un grand nombre de ruines anciennes de l'Amérique du Sud, Centrale et du Nord. J'ai été ému d'entrer dans les villes de ces peuples anciens. Nous lisons que la science n'avait pas encore pu, en 1963, traduire aucun nom de lieu ou de personne parmi toutes ces ruines. Je voudrais que vous vous souveniez de cela, car lorsque nous arriverons plus tard à certains de ces noms, nous verrons que leur prononciation suscite beaucoup de controverses.

Certains sont des noms indiens, certains espagnols, certains furent inventés par des gens obscurs. Farnsworth nous dit que comme les chercheurs scientifiques ne sont même pas capables de traduire le moindre nom de lieu ou de personne, « en conséquence, tous les noms de villes utilisés dans les traités modernes sur la civilisation maya ont été créés par les hommes modernes ».

En attendant, les autorités sont généralement d'accord dans cette mesure. Voici ce qui nous intéresse : « Il y eut au moins deux migrations séparées et distinctes d'Asie au Nouveau Monde… l'une dite archaïque, il y a environ 4000 ans ». Si nous soustrayons 4000 ans de notre année en cours de 1963, cela nous donne 2037 av. J.-C. – moment de la Tour de Babel et de la confusion des langues. Voilà qui le fixe assez bien.

Certains chercheurs éminents, selon Fransworth, disent que l'autre migration, appelée la migration maya-toltèque, se produisit vers 600 av. J.-C. et que cette civilisation continua à fleurir « jusqu'à atteindre son apogée entre le deuxième et le sixième siècle ap. J.-C. Notez cela : « entre le deuxième et le sixième siècle ap. J.-C. » L'an 421 ap. J.-C., nous dit le Livre de Mormon, fut la dernière fois que le prophète Moroni écrivit sur les plaques, mais en fait la dernière grande bataille eut lieu vers 385 ap. J.-C.

Écoutez maintenant ce que les savants disent de quelque chose qui arriva juste après cela : « Quelque temps après se produisit une grande catastrophe qui balaya presque cette ancienne civilisation et la laissa dans l'état où la trouvèrent les Espagnols de Cortez ». (Farnsworth, p. 3)

Vous savez, cela a intrigué les savants. Pourquoi ces Indiens, comme nous les connaissons aujourd'hui, ou plutôt les méconnaissons, sortirent-ils de leurs villes par milliers – sortirent purement et simplement – sans aucune trace de fléau, aucun signe de famine, aucune preuve de guerre dans les villes. Le peuple sortit tout simplement et quitta une ville après l'autre, des villes qui dans certains cas contenaient plus d'un million d'habitants hautement civilisés. Ils partirent et ne revinrent plus. Et tant qu'on n'a pas lu l'histoire du Livre de Mormon, on ne sait pas pourquoi (voir Mormon 6:2-6). Ils allaient combiner leurs forces, jouer leur dernière carte : Des hommes, des femmes et des enfants se battant pour décider qui gagnerait, les Lamanites ou les Néphites. Qui l'emporta ? Les Lamanites. Et le gros des Néphites – pas tous – fut massacré.

Revenons maintenant en arrière et vérifions encore. Les savants sont-ils d'accord pour dire que deux groupes principaux de peuples vinrent autrefois en Amérique ? Oui. Sont-ils d'accord pour dire que l'un de ces groupes vint à l'époque de la nation susmentionnée ? Oui. Et sont-ils d'accord pour dire que l'autre peuple vint à l'époque de la nation Néphite-Lamanite ? Oui. N'est-il pas intéressant qu'ils appellent le deuxième peuple les Mayas-Toltèques ? Deux noms.

Outre le fait qu'il nota deux migrations majeures, le Livre de Mormon nous dit que les Néphites apportèrent avec eux de l'ancien continent certaines annales appelées plaques d'airain de Laban. Elles doivent avoir été très importantes, car pour l'obtention de ces plaques, un homme perdit la vie. Néphi, fils de Léhi, n'avait jamais versé le sang de l'homme, et il reculait devant la responsabilité de tuer Laban. Mais l'Esprit lui dit :

« Voici, le Seigneur fait mourir les méchants pour accomplir ses justes desseins. Il vaut mieux qu’un seul homme périsse que de laisser une nation dégénérer et périr dans l’incrédulité. » (1 Néphi 4:13)

Les plaques d'airain doivent avoir été un document très important pour le peuple – un document qui l'empêcherait de « périr dans l'incrédulité ».

« Car voici, Laban a les annales des Juifs et aussi la généalogie de mes ancêtres, et elles sont gravées sur des plaques d’airain. C’est pourquoi, le Seigneur m’a commandé que toi et tes frères alliez à la maison de Laban chercher les annales et redescendiez avec elles ici dans le désert. » (1 Néphi 3:3-4)

Deuxième affirmation

Le Livre de Mormon nous dit ensuite ce que contenaient les plaques d'airain, de sorte que nous avons toutes les raisons de croire que ce document était semblable à l'Ancien Testament jusqu'à, mais non comprise, la prise de Jérusalem par les Babyloniens (voir 1 Néphi 5:10-13).

Quand cette déclaration fut lue par certains de nos amis dans d'autres Églises, ils crièrent du haut de leurs chaires : « Blasphème ! ». Ils dirent : « Vous prétendez nous faire croire que ces sauvages païens possédaient dans les temps anciens un document semblable à l'Ancien Testament ? »

Tout ce que les saints des derniers jours pouvaient leur répondre en 1830, quand le livre sortit de presse, fut : « Nous croyons en ce que dit ce livre. Nous avons le témoignage spirituel de la véracité de son contenu ». Mais à l'époque on n'aurait pas pu prouver la déclaration que ces peuples avaient des documents semblables à l'Ancien Testament. Aujourd'hui les saints des derniers jours n'ont pas besoin de le prouver parce que la science l'a fait pour eux.

Passons à la page 41 de The Americas Before Columbus et lisons une citation tirée de De Roo. Il dit :

« L'idée que l'homme était créé à l'image de Dieu, était partie intégrante de la foi mexicaine, dit Kingsborough. On trouve un autre point de contact avec le livre religieux dans la déesse mexicaine Coiacoatl ou femme-serpent que les Aztèques appelaient Notre Dame et Mère, la première déesse qui engendra, qui légua les souffrances de l'enfantement aux femmes comme tribut de la mort, et par qui le péché entra dans le monde. »

Nous voyons là beaucoup de choses qui nous rappellent la mère de la famille humaine. Où obtinrent-ils ces données, s'ils n'avaient pas un document comme celui qu'ils prétendaient avoir eu ? Et les Indiens dirent beaucoup de ces histoires aux premiers prêtres chrétiens qui vinrent parmi eux dès qu'ils furent capables de se comprendre par signes.

Comme autre preuve que les anciens habitants des Amériques avaient la connaissance et un document écrit de l'Ancien Testament, lisons page 26, la citation d'Alvin Colton, homme qui vécut avec beaucoup de tribus indiennes et apprit un grand nombre de leurs légendes :

L'histoire du déluge est bien connue des Indiens américains. Un homme (Noach) [remarquez la ressemblance – pas Noé mais Noach] et certaines autres personnes s'échappèrent dans un bateau rempli d'animaux et d'oiseaux divers. L'arc-en-ciel est le signe que cela ne se reproduira plus.

Savez-vous qu'il n'est pas d'autre document que la Bible qui rapporte que Dieu promit à ses enfants que l'arc-en-ciel serait le signe qu'il ne détruirait plus jamais la terre par le déluge ? C'est le seul document où on l'ait trouvé, et pourtant les Indiens connaissaient cet arc-en-ciel quand les premiers prêtres chrétiens vinrent parmi eux.

La déclaration de M. Colton dit encore :

« Avec le temps une tour fut élevée dans le but d'atteindre les nuages, mais le dieu, irrité de cette présomption, détruisit la tour, confondit la langue de l’époque et dispersa le peuple. »

On trouve Jacob et ses douze fils dans les légendes des Indiens américains. Certaines tribus « érigeaient un autel de douze pierres en souvenir d'un de leurs grands ancêtres qui avait douze fils ». Ils avaient des traditions qui voulaient que toutes les tribus indiennes descendent d'un seul homme qui avait douze fils [Quel était l'autre nom de Jacob ? Israël. Il avait douze fils, et ils devinrent les chefs, du moins dans leur état premier, des douze tribus d'Israël]. Les Indiens connaissaient ce fond de l’histoire de l’Ancien Testament ! Ils savaient que cet homme était un prince notable et renommé, ayant une grande domination, et que sa postérité, les Indiens, retrouveront un jour cette même domination et cette même influence.

N'est-ce pas intéressant ? Oui, les Indiens avaient cette légende. Je parlai avec un vieil Indien, un « Patriarche » comme le guide l'appelait, bien loin, à seize cents kilomètres de piste de jungle de Mexico, dans sa petite hutte du Yucatan. Et dans mon mauvais espagnol avec l'aide du guide, je lui dis brièvement (en une heure) l'histoire de son ancienne religion venant de la bible d'or. Il écouta attentivement ; et quand j'arrivai à l'histoire où le Christ vint parmi eux – le Fils de Dieu qui était Dieu de plein droit, qui mourut, crucifié sur l'ancien continent, pendant qu'une grande destruction ravageait pendant trois heures le continent américain – les yeux du vieillard se remplirent de larmes et il se mit à hocher la tête et dit :

« Si, es verdad. Si, es correcto ! » (Oui, c'est vrai. Oui, c'est juste). Dès lors, tandis que je racontais le reste de l'histoire, il opinait de la tête de temps à autre et disait la même chose. Puis je restai deux heures dans sa hutte à écouter les légendes de son peuple indien. C'était évidemment merveilleux pour moi. Il me dit qu'ils avaient en effet la légende que leur peuple deviendrait de nouveau grand, comme leur ancêtre qui avait douze fils mais seulement lorsque leur ancienne religion leur serait restituée.

Son histoire cadrait parfaitement, point par point, avec l'histoire du Livre de Mormon. Oui, ils avaient des plaques d'airain comme celles qui ont été décrites, un document venu de l'ancien continent.

Lisons une citation de De Roo page 65 du livre. Nous lirons ensuite une déclaration de Kingsborough, le grand-père du groupe archéologique, cité et recité sans doute plus que n'importe quel autre archéologue. De Roo dit :

« L'Indien lui raconta comment, il y a longtemps, les Otomis possédaient un livre, transmis de père en fils, gardé par des personnes importantes dont le devoir était de l'expliquer… par respect, elles ne tournaient pas les pages avec la main, mais avec une baguette minuscule conservée avec le livre dans ce but. Le religieux ayant demandé à l'Indien quels étaient le contenu et les enseignements du livre, le vieillard ne put en donner les détails, mais dit que s'il existait encore, il serait évident que les enseignements de ce livre et la prédication du religieux n'étaient qu'une seule et même chose. [Remarquez maintenant cette preuve intéressante]. Mais le vénérable héritage avait péri dans la terre, où ses gardiens l'avaient enterré. »

Oui, c'est évident qu'ils avaient un document semblable à l'Ancien Testament. Maintenant, page 18, la citation de Kingsborough :

« Je ne puis m'empêcher de remarquer qu'un des arguments qui me persuadent de croire que cette nation descend des Hébreux est de voir la connaissance qu’ils ont du livre de la Genèse. »

Page 18 également, Kingsborough nous parle du Manuscrit Borgien, trouvé dans la jungle, enseveli sous des siècles de débris, sans qu'il y ait eu la moindre chance pour que des hommes modernes puissent y toucher :

« Une représentation très remarquable des dix plaies que Dieu envoya sur l’Égypte se trouve aux pages onze et douze du Manuscrit Borgien. Moïse y est peint, tenant dans la main droite son bâton, qui devenait un serpent, et appelant, d’un geste furieux, les plaies sur les Égyptiens. Ces plaies étaient des grenouilles, des sauterelles, des poux, etc., toutes représentées sur les pages citées ; mais la dernière et la plus terrible était les ténèbres épaisses qui recouvrirent l’Égypte pendant trois jours, et la mort des premiers-nés des Égyptiens. »

Où ces gens allèrent-ils chercher ces idées-là s'ils n'avaient pas un document quelconque sur les événements et les peuples de l'Ancien Testament ?

Troisième affirmation

Le Livre de Mormon affirme une autre chose étonnante : Jésus-Christ apparut sur le continent américain après sa crucifixion et sa résurrection sur l'ancien continent. Allons voir 1 Néphi, chapitre 11. Je voudrais que nous ayons quelqu'un doué du talent de Grauman. Certains d'entre vous peuvent avoir vu, dans le temps, les prologues de Grauman à Hollywood. Si vous aviez vu celui du Roi des Rois, je sais que vous vous en souviendriez toute votre vie. Il faut que quelqu'un dépeigne cet événement – une des choses les plus merveilleuses qui se produisit sur la terre – la venue de Jésus-Christ sur le continent américain.

Souvenez-vous de la scène précédente, trois heures de destruction terrible pendant que, selon le témoignage des prophètes, le Christ était crucifié sur l'ancien continent. Ensuite les trois jours et les trois nuits de ténèbres, les ténèbres qui étaient si denses et si humides que l'on ne pouvait allumer aucune sorte de feu. Puis vint le calme au cours duquel ils n'osèrent même pas parler. Une longue période de temps suivit, puis une voix sortit des cieux. La troisième fois qu'ils entendirent la voix, ils en comprirent les paroles. Lisons-les dans le Livre de Mormon :

« Voici mon Fils bien-aimé, en qui je me complais, en qui j’ai glorifié mon nom : écoutez-le. Et il arriva que lorsqu’ils comprirent, ils levèrent de nouveau les yeux vers le ciel ; et voici, ils virent un Homme descendre du ciel ; et il était vêtu d’une robe blanche ; et il descendit et se tint au milieu d’eux ; et les yeux de toute la multitude étaient tournés vers lui, et ils n’osaient pas ouvrir la bouche pour se parler, et ne savaient pas ce que cela voulait dire, car ils pensaient que c’était un ange qui leur était apparu. Et il arriva qu’il étendit la main et parla au peuple, disant : Voici, je suis Jésus-Christ, dont les prophètes ont témoigné qu’il viendrait au monde. » (3 Néphi 11:7-10)

Deux mille cinq cents personnes le virent descendre du ciel.

« Et les yeux de toute la multitude étaient tournés vers lui, et ils n’osaient pas ouvrir la bouche pour se parler, et ne savaient pas ce que cela voulait dire, car ils pensaient que c’était un ange qui leur était apparu. » (3 Néphi 11:8)

Puis ce personnage se fit connaître : « Voici, je suis Jésus-Christ, dont les prophètes ont témoigné qu’il viendrait au monde. » (3 Néphi 11:10) Il les invita à s'avancer et à mettre la main dans son côté et à sentir les marques des clous dans ses mains et ses pieds « afin que vous sachiez que je suis le Dieu d’Israël et le Dieu de toute la terre, et que j’ai été mis à mort pour les péchés du monde. » (3 Néphi 11:14) Puis, un par un, tous les hommes, femmes et enfants allèrent « jusqu’à ce qu’ils se fussent tous avancés, et eussent vu de leurs yeux, et touché de leurs mains, et connussent avec certitude et eussent témoigné qu’il était celui à propos duquel les prophètes avaient écrit qu’il viendrait. » (3 Néphi 11:15) Et ces hommes témoignèrent de cet événement de génération en génération – que le Dieu d'Israël de qui leurs prophètes avaient témoigné était venu à eux.

À ma connaissance et d'après tout ce que j'ai lu, on ne peut tout simplement pas trouver aujourd'hui une seule tribu d'Indiens qui n'ait la légende du Grand Dieu Blanc qui était le Fils de Dieu, qui vint vivre avec leur peuple ancien et leur enseigna son bel Évangile.

Et pourtant, en 1830, quand on lut cela dans le Livre de Mormon – que le Christ était venu parmi ce peuple – les membres de l'Église entendirent de nouveau les Églises opposées crier au blasphème. Les Églises dirent : « Vous voulez nous dire que le Fils de Dieu lui-même vint chez ces sauvages ? » Tout ce que les saints des derniers jours pouvaient dire en 1830, c'était : « C'est ce que le livre dit, et nous avons confiance et foi dans ce livre. » Ils n'auraient pas pu le prouver avec les preuves qui existaient alors, mais aujourd'hui les preuves sont complètes.

L'automne dernier, ma femme (mère de nos six enfants) et moi partîmes pour une lune de miel qui devait éclipser toutes les autres. Nous traversâmes toutes les régions d'Amérique du Sud et d'Amérique centrale, visitant en cours de route toutes les îles de la mer des Caraïbes, passant par vingt-neuf pays, et parcourûmes 61.500 kilomètres. Nous avions une excuse pour faire ce voyage parce que notre fils, Jack, terminait sa mission au Brésil, et nous avions promis de le rencontrer à Rio de Janeiro.

J'avais voulu traverser toutes les grandes ruines anciennes de là-bas pour obtenir davantage de photos en couleur et prendre en même temps de bonnes vacances. Quand nous arrivâmes à Rio et rencontrâmes mon fils, il avait pris pour moi des engagements pour des conférences sur le Livre de Mormon dans toute l'Amérique du Sud. Les vacances finissaient plutôt brutalement.

En essayant de rapporter – pour les gens d'Amérique centrale et du Sud – une partie des éléments que nous avons utilisés dans le « Procès du bois de Joseph », nous combinâmes trois exposés en un et l'appelâmes : « Le Christ vint aux Amériques ». Nous trouvâmes les gens absolument captivés par l'idée que Jésus-Christ était venu autrefois parmi le peuple du continent américain, et ils étaient stupéfaits ! Puis, à mesure que nous nous enfoncions davantage en pays indien, nous ne constatâmes aucune espèce de consternation, parce que les Indiens savaient que le Christ avait vécu un peu de temps avec leurs ancêtres et leur avait enseigné son bel Évangile.

Mais en 1830, cette idée du ministère du Christ en Amérique provoqua de grandes frictions parmi beaucoup d'autres groupes religieux quand ils s'aperçurent que le Livre de Mormon affirmait que Jésus avait vécu avec les hommes, leur avait enseigné son Évangile, avait établi son Église parmi eux et avait nommé douze disciples pour poursuivre son œuvre sur le continent américain.

Voyons maintenant The Americas Before Columbus, page 36, et citons Kingsborough :

« Le Christ légendaire d'Amérique accomplit des miracles et enseigna la doctrine chrétienne. L'History of Chile de Rosalès déclare : 'Un homme merveilleux était venu dans ce pays, qui accomplit de nombreux miracles, guérit les malades avec de l'eau, alluma le feu en soufflant, fit pleuvoir et grandir leurs moissons et leur grain, guérissant immédiatement les malades, donnant la vue aux aveugles'. »

Et voici la citation de Kingsborough à la même page :

« Il y a, chez les Aztèques, la tradition d'un Dieu, appelé Quetzalcoatl, qui souffrit et fut crucifié et de quelqu'un qui le précédait pour préparer la voie et appeler au repentir. Tezcatlipoca lui offrit une coupe, l'appelant « Mon fils ». Il répugna à goûter et eut des larmes amères après en avoir bu le contenu. Il abandonna les royaumes temporels pour les spirituels, rappelé par le Père. À son départ il y eut quatre tremblements de terre. Il promit de revenir racheter son peuple. »

Vous êtes-vous jamais demandé comment il se faisait que Cortez et une poignée d'hommes furent capables de subjuguer des millions d'indiens ? Vous êtes-vous jamais demandé pourquoi il fut capable d'écrire son nom dans le sang sur toute la face du Mexique ?

J'ai quelques-uns des écrits personnels du premier évêque de Chiapas. Il dit que tandis qu'il écrit, il a les larmes aux yeux, et nous dit : « Rien que jusqu'à mon temps, et rien que dans cette région, Cortez a froidement assassiné plus de quinze millions d'Indiens, parce qu'ils refusaient une forme de christianisme qu'ils disaient était encore moins parfaite que la leur, et pourtant ils savent qu'ils ont dégénéré de l'original ».

Pourquoi les Indiens permirent-ils de telles destructions ? Je connais personnellement un chef indien descendant direct de Montezuma, et il a quelques-uns des écrits personnels de Montezuma. De ces écrits il ressort très clairement que les Indiens auraient pu balayer Cortez quand ils le voulaient, jusqu'au moment où il eut tourné une tribu indienne contre l'autre et un indien contre l'autre. Pourquoi le laissèrent-ils vivre ? Pourquoi lui permirent-ils de commettre de telles atrocités ?

Parce qu’ils croyaient qu’il était le Dieu Blanc qui revenait, comme leurs ancêtres leur avaient promis qu'il reviendrait ! Je demandai finalement au vieil Indien du Yucatan : « N'y eut-il aucun Indien qui finit par croire qu'il ne pouvait pas être un dieu et faire les choses terribles qu'il fit à votre peuple ? » Il dit : « Oui, finalement beaucoup crurent qu'il ne pouvait pas être un dieu, mais ils tenaient aussi de leurs peuples anciens la légende qu'une race blanche devait nous conquérir avant que notre vraie religion pût nous être rendue ».

Et c'est ainsi que même ceux qui finirent par croire qu'il n'était pas le Dieu Blanc qui revenait, ne se tournèrent pas contre lui, sachant qu'ils devaient être conquis par un peuple de race blanche. Ils savaient que le Dieu de leurs ancêtres reviendrait, et que leur vraie religion reviendrait avant sa venue.

À la page 41 de notre texte de référence, Farnsworth cite P. De Roo concernant la possibilité que Jésus-Christ vint autrefois en Amérique :

« Nous n’avons pas l'intention d‘exagérer l’importance de ces coïncidences entre les traditions américaines anciennes et l'histoire de notre Sauveur ; mais il serait difficile de mettre en doute leur origine chrétienne et leur sens chrétien, quand nous trouvons avec elles, parmi les mêmes aborigènes, des emblèmes, des principes et des pratiques qui sont évidemment exclusivement chrétiens. Qui niera que si la croix, symbole spécial du christianisme était trouvée au Yucatan, cela marquerait la tradition de ses habitants comme chrétienne, tradition selon laquelle leur dieu né d'une vierge, mourut crucifié ? »

Jésus-Christ avait été chez eux et leur avait enseigné de belles choses, et ils entendirent de sa propre bouche de merveilleuses histoires.

Tournons maintenant la page pour passer à une citation de Brington, page 42 :

« Nous arrivâmes ainsi, toujours sous une forme primitive, à des idées personnelles telles que Quetzalcoatl parmi les Aztèques dont il était dit dans leurs légendes qu'il avait une présence majestueuse, était chaste dans sa vie, adversaire de la guerre, sage et généreux dans ses actes, et se délectait de la pratique des arts de la paix ; ou, comme nous le voyons chez les Péruviens, chez le héros de leur culture, Tonapa, des enseignements duquel un écrivain catholique du seizième siècle dit : 'Ils ressemblaient si étroitement aux préceptes de Jésus, qu'il ne leur manquait que son nom et celui de son Père' ».

On ne peut pas traduire les noms propres, n'est-ce pas ? Sinon ils auraient les noms de Jésus et de Dieu le Père dans ces anciennes ruines. Oui, le Christ fut parmi ces gens, et leur donna ces beaux enseignements.

Quatrième affirmation

Voici une autre prétention soi-disant fantastique du Livre de Mormon : Le livre nous dit que non seulement les plaques étaient en or mais que le peuple écrivait dans une forme d'hiéroglyphes égyptiens. « Qui a entendu parler de peuples qui écrivaient sur de l'or ? » criait tout le monde en 1830. « Où allez-vous vous arrêter dans le fantastique ? » dit-on quand « Joe » Smith fut sensé avoir un livre d'or de ces peuples anciens.

Et pourtant le Livre de Mormon continue à prétendre qu'ils écrivaient sur de l'or :

« Et en témoignage que les choses qu’ils ont dites étaient vraies, ils ont rapporté vingt-quatre plaques qui sont remplies d’inscriptions gravées, et elles sont d’or pur. » (Mosiah 8:9)

Nous passons maintenant à Mormon qui, vous vous rappelez, fut un des grands prophètes du livre, et aussi l'homme qui abrégea une grande partie de l'histoire de ce peuple. À propos de la langue utilisée dans la composition du livre, il écrivit :

Et maintenant, voici, nous avons écrit ces annales selon notre connaissance, dans les caractères qui sont appelés parmi nous l’égyptien réformé, transmis et altérés par nous, selon notre manière de parler. Et si nos plaques avaient été suffisamment grandes, nous aurions écrit en hébreu ; mais l’hébreu a été altéré aussi par nous. » (Mormon 9:32-33)

Ces déclarations intriguèrent les savants pendant des années. Certaines d'entre elles les intriguent encore. Imaginez le pauvre vieux Marett, un archéologue, faisant les cent pas devant un tombeau qu'il découvrit dans ses fouilles à Monte Alban, au sommet des montagnes du bas Mexique. Il se tord les mains et dit : « C'est impossible ! Comment un peuple peut-il être égyptien en même temps qu'hébreu et, le comble, se trouver sur ce continent ? »

Il n'avait pas lu l'histoire, dans l'Ancien Testament, du jeune Joseph, Hébreu de naissance – le garçon à la tunique de plusieurs couleurs – un fils d'Israël. Il n'avait pas lu que Joseph devint le chef d'une des tribus d'Israël, dont une branche, selon l'histoire du Livre de Mormon, alla en Amérique.

Marett n'avait pas lu dans la Bible comment ce jeune Hébreu descendit en Égypte, fut vendu comme esclave par ses frères et devint, avec l'aide de Dieu, le chef littéral et véritable du gouvernement égyptien. Car le moment vint où Pharaon dit à Joseph : « Je t'établis sur ma maison, et tout mon peuple obéira à tes ordres » (Genèse 41:40). Puis vous vous souvenez que pendant les années de famine sa famille descendit en Égypte pour obtenir de la nourriture. C'est en soi toute une histoire. Quand Pharaon entendit parler de la famille de Joseph, il dit à Joseph :

« Dis à tes frères : Faites ceci. Chargez vos bêtes, et partez pour le pays de Canaan ; prenez votre père et vos familles, et venez auprès de moi. Je vous donnerai ce qu'il y a de meilleur au pays d'Égypte, et vous mangerez la graisse du pays. Tu as ordre de leur dire : Faites ceci. Prenez dans le pays d'Égypte des chars pour vos enfants et pour vos femmes ; amenez votre père, et venez. Ne regrettez point ce que vous laisserez, car ce qu'il a de meilleur dans tout le pays d'Égypte sera pour vous. » (Genèse 45:17-20)

Vivant en Égypte, les Hébreux, et surtout ceux de la tribu de Joseph, apprirent tout naturellement la langue des Égyptiens, mais ils restaient attachés aussi, comme tous les Hébreux, à leur ancienne langue et leurs anciennes coutumes.

Cette histoire est la seule réponse au monde au problème que l'archéologue Marett avait à résoudre quant à la question de savoir comment un peuple pouvait être égyptien et hébreu tout à la fois, et sur le continent américain de surcroît.

Voyons si ces hommes écrivaient sur de l'or. À la page 65 de notre livre de référence, nous prenons une citation de The Goldsmith's Art in Ancient Mexico : « Padre Gay dit... que les Indiens mexicains vendirent à certains antiquaires européens de très minces plaques d'or, travaillées de toute évidence au marteau, que leurs ancêtres avaient pu conserver, et sur lesquelles d'anciens hiéroglyphes étaient gravés ».

Oui, c'est évident qu'ils écrivaient sur l'or et en hiéroglyphes égyptiens anciens, mais la langue n'était pas comme l'égyptien très ancien et elle n'était pas comme l'égyptien moderne.

C'était de l'hébreu, mais, comme Mormon l'avait dit, des éléments égyptiens s'étaient glissés dans la langue. C'est ce qu'on trouve aujourd'hui sur le continent américain – les hiéroglyphes réformés des Égyptiens, mais la langue des Hébreux.

T. A. Willard, cité à la page 140 du livre, dit que du puits sacré de Chichen Itza « On retira de nombreux disques en or, couverts de dessins artistiquement travaillés, tandis que sur les bords extérieurs il y a des caractères et des symboles et parfois des hiéroglyphes ».

Certains critiques dirent aux nôtres en 1830 : « S'il est vrai que les hommes de l'époque du Livre de Mormon avaient une base égyptienne, pourquoi ne trouvons-nous pas de pyramides sur ce continent ? ». En 1830, nous ne pouvions pas répondre à cela.

Aujourd'hui nous avons trouvé des pyramides sur toute la surface du Mexique, et quelles pyramides ! Il y en a une qui est tellement gigantesque que vous pourriez placer la plus grande des pyramides d'Égypte sur un coin de sa base, placer à côté deux autres pyramides de même taille, et cependant il vous resterait encore, dans la base de cette pyramide américaine géante, assez de place pour un terrain de football. C'est la pyramide géante de Cholula. Huit kilomètres de tunnels ont été creusés à l'intérieur par le gouvernement mexicain pour permettre à tous ceux qui veulent payer l'entrée de la visiter.

C'est évident, des pyramides ont été découvertes sur le continent américain. Dans son Ancient America, que cite Farnsworth, page 22, Jones témoigne :

« Comme si elle était une copie directe de l'égyptien, nous avons montré que la taille de la base pyramidale de Copan est identique à celle de la grande Pyramide du Nil, tandis que celle de Cholula, dans l'Amérique mexicaine, est exactement le double de la mesure de la base. Il n'est guère possible que ces dimensions aient pu être accidentelles. »

À la page 18, ce même chercheur, Jones, représente beaucoup de savants qui ont trouvé l'arrière-plan égyptien et hébreu :

« Beaucoup d'autres coutumes et de cérémonies religieuses existent… en stricte analogie avec la race d'Abraham ; mais ce livre a présenté suffisamment de données pour poser ces questions insolubles selon nous : « S'ils ne font pas partie des Tribus Perdues d'Israël, que sont-ils ? Quelle nation de l'histoire ancienne peut se prévaloir de ces coutumes et de ces observances sinon les Hébreux ? »

On a trouvé des écrits en hébreu. Dans une tombe de Monte Alban, les chercheurs ont trouvé des objets et des sculptures égyptiens ; ils trouvèrent aussi des articles, sur ce qui semblait être la même matière, qui étaient aussi hébreux et selon toutes les apparences faits probablement par les mêmes artisans.

Nous voyons ainsi l'archéologue Marett perplexe. Lisons une déclaration de Marett comme pensée finale sur ce sujet. Cela se trouve aussi dans le livre de Farnsworth, page 22 :

« Loin de faire la lumière sur l'origine des anciens Mexicains et la source de leur connaissance étonnante en sculpture, en astronomie, en architecture, et en couleurs durables et sur son développement culturel, cette merveilleuse collection d'antiquités ne fait qu'augmenter le mystère. Les idoles et les images présentées ici montrent des traits de types indiens, dont certains sont indubitablement hébreux, et d'autres égyptiens. »

Oui, ils écrivaient sur de l'or, ils écrivaient en égyptien, et ils auraient pu écrire et écrivirent dans de nombreux cas en hébreu.

Cinquième affirmation

La cinquième prétention apparemment fantastique du Livre de Mormon était que ces anciens habitants américains construisirent des villes, des routes et des bâtiments de ciment.

Je ne sais pas s'il y avait de grands entrepreneurs en 1830, mais s'il y en avait, je suis certain que ceux d'entre eux qui lurent le Livre de Mormon ont dû dire :

« Il y a beaucoup de choses dans ce livre que je peux croire, mais ici vous parlez de ma spécialité. Prétendez-vous me faire croire à notre époque éclairée de 1830, alors que nous savons à peine ce que c'est que la matière que l'on appelle ciment, alors que nous ne pouvons rien construire avec, que ces sauvages païens (comme on continuait à les appeler) étaient capables, dans ces temps reculés, de construire des grand-routes géantes s'étendant d'une mer à l'autre et d'une côte à l'autre, et des villes énormes, et des bâtiments immenses en employant le ciment ? C'est ridicule ! ».

Et tout ce que les nôtres pouvaient dire en 1830 était encore une fois : « Nous avons foi en ce livre. Nous y croyons ». Mais cette année-là vous n'auriez pas pu prouver que les anciens construisaient en ciment.

Regardons le témoignage d'un des experts d'aujourd'hui : Farnsworth cite de nouveau T. A. Willard, page 38. Chaque fois que je lis ce passage, cela me fait sourire, parce qu'il me rappelle une expérience que j'ai eue à quatre pattes en train de polir du ciment à la dure.

Willard raconte l'histoire de John Mac Adam, ingénieur écossais qui vécut et mourut, croyant honnêtement avoir inventé une technique de revêtement des chaussées que nous appelons encore aujourd'hui « macadam ». Mais plus de deux mille ans avant la naissance de John Mac Adam, les constructeurs de routes du Yucatan, nous dit-on, se servaient des mêmes principes.

« On construisit au Yucatan des routes qui comprenaient tous ses bons principes de construction de routes. Et Mac Adam vécut et mourut sans en avoir jamais entendu parler... La perfection et l'excellence de leur construction rivalisent avec les fameuses voies de l'empire romain ou les grand-routes actuelles.

« Dans les temps anciens Chichen Itza et toutes les grandes et petites villes de la péninsule du Yucatan étaient reliées par un réseau de grand-routes lisses aux surfaces dures… ce pays… avait jadis les meilleures routes de la terre…

« Les vieilles routes, de la plus grande à la plus petite, s'enfonçaient jusqu'à l'assise rocheuse, et sur cette fondation solide on édifiait un ballast de calcaire brisé, les pierres les plus grandes dans le fond [cela veut dire qu’ils devaient parfois creuser sur quinze à vingt mètres parfois avant de se remettre à construire en hauteur avec « les pierres les plus grandes dans le fond, etc.]

« Lorsque la surface de la route était atteinte, on utilisait des pierres plus petites et les crevasses étaient remplies. Toute la surface de la route recevait alors un revêtement lisse et dur de ciment de mortier…

« Du mortier ou du ciment était appliqué alors comme un mince revêtement et quand celui-ci avait suffisamment durci, des équipes de travailleurs musclés armés de pierres à polir douces, à grain fin, frottaient la surface plastique jusqu'à ce qu'elle fût comprimée en une surface polie presque aussi unie que la tuile et presque aussi dure. »

Quand M. Willard fit cette description des routes anciennes, il ne savait pas que les savants trouveraient plus de 6000 kilomètres d'une seule route continue, rien qu'en Amérique centrale, chaque centimètre de celle-ci étant couvert de ce ciment d'excellente qualité. Je ne peux même pas imaginer suffisamment d'hommes à quatre pattes pour polir cette pierre lisse.

Quand j'étais dans l'épiscopat de la paroisse de Monrovia, l'évêque me téléphona un jour et dit : « Jack, voudrais-tu aller à l'église et faire effacer par les scouts les noms qu'ils ont écrits dans le ciment frais ? ». J'y allai donc avec quelques-unes de ces « pierres à polir » et à quatre pattes, avec ces gars, nous essayâmes d'effacer les noms, et ce n'était que quelques heures après qu'ils aient été écrits. Nous eûmes un mal fou. Après cette expérience, je ne peux même pas imaginer polir à la main 6000 kilomètres de grand-route.

Sixième affirmation

La sixième affirmation du Livre de Mormon était que ces anciens Américains avaient d'excellents outils. C'était une autre chose qui surprit le public, et est encore toujours étonnante, même pour certains savants. Le Livre de Mormon nous dit que ces hommes ne faisaient pas seulement des outils, mais qu'ils savaient aussi tremper le cuivre.

En 1830 un grand homme dans le domaine que nous appelons maintenant la métallurgie aurait pu dire : « Il y a beaucoup de choses dans ce livre que je peux croire, mais maintenant vous parlez de ma spécialité, et le premier imbécile venu sait qu'on ne peut pas tremper le cuivre ». En 1830 nous ne pouvions pas le faire, et nous ne pouvons pas encore le faire maintenant – pas le cuivre pur. C'est un art perdu. Mais les Égyptiens étaient capables de le faire. Et saviez-vous que l'on a trouvé en Amérique centrale plus de 10.000 anciens outils de cuivre de ces peuples ?

Un détail fascinant c'est que quand on les vérifie au « carbone 14 », on n'a jamais trouvé un seul de ces outils de cuivre remonter au-delà de 600 ans avant Jésus-Christ, Et ce ne furent que les Néphites-Lamanites qui se prétendirent capables de tremper le cuivre, et ils vinrent 600 ans avant Jésus-Christ.

Revenons brièvement à Jarom, verset 8 :

« Et nous nous multipliâmes extrêmement, et nous répandîmes sur la surface du pays, et devînmes extrêmement riches en or, et en argent, et en choses précieuses, et en beaux ouvrages de bois, en bâtiments, et en machines, et aussi en fer et en cuivre, et en airain et en acier, faisant toutes sortes d’outils de toute espèce pour cultiver la terre, et des armes de guerre — oui, la flèche à la pointe acérée, et le carquois, et le dard, et le javelot, et tous les préparatifs de guerre. » (Jarom 1:8)

Voici ce que nous voulons dire : « en cuivre, et en airain et en acier, faisant toutes sortes d’outils ». C'était une déclaration surprenante en 1830, et elle paraît encore toujours fantastique, si ce n'est à la lumière de ce que nous avons trouvé.

Étaient-ils capables de tremper le cuivre ? Je pense bien. Regardons par exemple la page 140 de The Americas Before Columbus. Farnsworth cite Bradford qui nous dit que lorsqu'il eut vu certains des articles que ces hommes avaient apparemment gravés avec beaucoup de facilité – certains en émeraude, une de nos pierres les plus dures – il fut stupéfait, et fut assuré dans sa pensée qu'ils devaient avoir eu des outils d'une qualité merveilleuse :

« Le voyageur distingué que nous venons de mentionner, fut amené à croire, en observant la grande perfection de ces sculptures, que des outils de cuivre avaient été utilisés dans leur formation… cette supposition a été justifiée par la découverte d'un ancien ciseau péruvien, trouvé à Villacamba, près de Cuzco, dans une mine d'argent exploitée à l'époque des Incas, se composant de 94 % de cuivre et 6 % d'étain.

« Certains des articles trouvés dans les tertres se composaient également de cuivre trempé ; et le Dr Meyen, à propos de la collection d'antiquités du Musée de Lima dit : « les armes anciennes sont de cuivre et certaines sont d'une manufacture excellente ».

Au sud de la belle ville de Lima, comme vous le savez sans doute, se trouve un grand désert qui s'étend le long de la côte du Pérou. Toute la côte du Pérou est aussi désertique que le Sahara.

Ce désert s'étend de la côte sur une profondeur de 105 kilomètres dans les Andes. Dans ce pays désert, à vingt-neuf kilomètres au sud de Lima, aux ruines de Pachacamac, une tombe fut ouverte et on retira des outils de cuivre. Beaucoup d'autres outils de cuivre furent retirés d'autres tombes.

C'est là que je rencontrai Bill Salazar, archéologue du Pérou. Bill avait quelques-uns des outils de cuivre des anciens qu'il avait déterrés de Pachacamac. Il est presque impossible pour une personne privée d'acheter un de ces anciens articles. Vous devez vous engager à les mettre dans un musée ou prouver que vous travaillez pour un musée. Je dis à Bill :

« J'aimerais en avoir un, Bill. Vous serait-il possible de m'en vendre un ? ». « Peut-être. » Je reçus donc un petit ciseau. Il a environ quinze centimètres de long et cinq centimètres de large. Il ressemble beaucoup à nos ciseaux actuels sauf qu'il se termine en une pointe très fine au lieu d'une pointe arrondie comme nos ciseaux actuels. Je lui demandai s'il avait une lime, et il dit : « Oui » avec un sourire narquois. Il me donna la lime, et je n'eus aucun mal à limer l'épais revêtement de vert de gris, mais quand j'arrivai au métal, la lime ne faisait que déraper. Je lui fis un large sourire.

Il me rendit mon sourire, et dit : « Vous savez, n'est-ce pas ? » Je dis « Oui, je sais ». Il dit que le métal le plus dur que l'on puisse trouver au monde est dans les outils en cuivre presque pur des anciens habitants du continent américain. J'achetai ce ciseau pour 10 dollars, et ce que Bill Salazar ne savait pas, c'est que j'aurais donné jusqu'à mon dernier sou pour l'avoir.

Je décidai de m'amuser un peu, et j'allai dans une quincaillerie de Lima et demandai à un vendeur dans mon meilleur espagnol (qu'il eut du mal à comprendre) : « Avez-vous une très bonne lime ? Je veux ce que vous avez de meilleur ». « Oh si, señor », il avait la meilleure lime du Pérou, et la montra, et je l'achetai. Je rentrai à l'hôtel et je travaillai pendant tout un temps sur l'un des côtés de ce ciseau de cuivre et tout ce que je faisais, c'était le polir. Je ne pouvais même pas l'entamer avec la meilleure lime que je pus trouver.

Je reportai la lime au magasin, et lui dis : « Es malo ». Je lui dis que je voulais ce qu'il avait de mieux, pas ce qu'il y avait de pire. Et je dis : « Regardez », et il l'essaya, et elle ne fit que glisser comme sur un morceau de verre. Et il dit : « Es verdad, es muy malo » (C'est vrai. Elle est très mauvaise). Il la reprit. Je ne lui demandais pas de me procurer une autre lime, mais il tint à m'en donner une autre, et évidemment, j'eus le même résultat. Oui, beaucoup de ces anciens outils étaient si durs que nos meilleures limes ne parviennent même pas à les griffer.

Immédiatement après mon retour d'Amérique du Sud, je lus un article passionnant. Il me donna cependant des regrets, parce que j'étais à Lima quand ce que l'article racontait se passa et je ne le savais pas. Le Time disait ceci :

« Le patient, âgé de trente et un ans était étendu dans une salle d'opération ultra-moderne de Lima, au Pérou, entouré d'objets stérilisés et tous les accessoires de l'anesthésie moderne. Pour empêcher l'infection, les tout derniers antibiotiques étaient à portée de la main. Le patient était flanqué de deux des chirurgiens les plus compétents du Pérou, les Drs Francisco Grana Reyes et Estéban Rocca. Mais leurs instruments étaient des ciseaux de bronze et des scies d'obsidienne (verre volcanique) qui avaient 2000 ans d'âge quand Francisco Pizarro conquit le Pérou.

« Étroitement serré autour de la tête du patient il y avait un tourniquet à bandage de trois couches comme ceux qu'utilisaient les chirurgiens incas et pré-incas. Avec le ciseau de bronze et le marteau de cuivre, Grana et Rocca firent un trou dans le côté droit du crâne du patient, et nettoyèrent un caillot de sang (résultat d'une blessure) qui poussait contre son cerveau et le privait de la parole. Ils replacèrent le morceau de crâne et recousirent le scalp. L'opération avait pris exactement quatorze minutes. Les anciens instruments chirurgicaux furent alors renvoyés au Musée National d’Archéologie. La semaine dernière les docteurs examinèrent leur patient, et lui dirent qu'il pourrait reprendre son travail de menuisier cette semaine. »

« L'exploit des chirurgiens de Lima n'était pas une expérience en l'air. Il y avait des années qu'ils étudiaient des crânes anciens, des instruments et des bandages anciens, et ils s'étaient exercés à utiliser les reliques du musée dans les autopsies. Après leur premier emploi sur un patient vivant, le Dr Grana était très satisfait.

« L'opération a prouvé, dit-il, que les outils et les méthodes des anciens valaient ceux des modernes, et étaient peut-être meilleurs à certains points de vue. Pour l'avenir il prévoyait un usage plus généralisé du bandage à tourniquet, qui lui avait donné un champ d'opération presque libre de sang. Et il pense qu'un autre « tuyau » pré-inca pourrait s'avérer utile : des aiguilles en bronze flexible, que le chirurgien peut plier quand il met les agrafes. » (Time Magazine, 26 octobre 1953)

Je vis des cas multiples d'instruments de cuivre trempé dans tous les musées. Oui, ils trempaient le cuivre.

Septième affirmation

Septièmement, le Livre de Mormon affirme que ces hommes anciens avaient des machines. Vous vous souvenez que Jarom verset 8 nous le dit. Dans 3 Néphi 3:22 et beaucoup d'autres endroits il est question de chariots. Ils connaissaient assurément l'usage de la roue. Et pourtant quand les savants de 1830 apprirent que le Livre de Mormon parlait des machines des anciens peuples du continent américain, ils dirent : « C'est absolument impossible ! Ils ne comprenaient même pas l'usage de la roue ».

Ils nous rappelèrent que les premiers blancs qui arrivèrent en Amérique virent un vieil Indien condescendre à mettre deux bâtons sur le dos de sa squaw. Tous leurs biens matériels étaient attachés à ces bâtons ; ensuite l'Indien se mit en route à travers la forêt, regarda par-dessus son épaule et dit : « Ugh », ce qui voulait dire : « Amène-toi, squaw ». Elle, suivait, tractant tous ses biens matériels derrière elle sur la pointe des deux bâtons. Ainsi les savants rappelèrent à notre peuple que ces Indiens ne connaissaient même pas l'usage de la roue, base même de la machinerie. Il y a encore toujours aujourd'hui des savants qui s'entêtent à croire que les anciens ne connaissaient pas la roue.

Prenons quelques-uns des témoignages. La page 39 de The Americas Before Columbus montre une photo de la toute première preuve trouvée sur le continent américain de l'emploi ancien des roues. C'est la photo d'un jouet d'enfant – le corps d'un coyote, à en juger par l'apparence, muni de quatre petites roues de pierre. On le trouva sous les rues de Mexico dans une ville ensevelie. Saviez-vous qu'il y avait une ville entière sous Mexico ? Les Mexicains se demandaient pourquoi leurs bâtiments s'enfonçaient. Le grand Palais des Arts s'était enfoncé de quatre mètres, et on se demandait pourquoi. On suppose maintenant que ce sont des marécages souterrains qui sont la cause de cet état de choses.

On construit maintenant des bâtiments soutenus par des pieux en béton armé s'enfonçant de dix à treize mètres dans le sol. Une équipe de constructeurs faisait des terrassements au coin des rues du Guatemala et d'Argentine, en plein cœur de Mexico pour poser les fondations d'un nouveau bâtiment. Arrivée à quelques mètres sous la surface, la foreuse s'enfonça subitement dans une cavité souterraine. On ne pouvait pas s'imaginer ce qui avait causé cela.

On creusa donc et on trouva une pièce dans l'un des édifices géants des anciens peuples. On creusa alentour et on trouva le même ciment de grande qualité qu'on avait trouvé dans les ruines de Teotihuacan et en de nombreux autres endroits. On trouva la même inclinaison angulaire sur le côté de la pyramide qu'on avait trouvée dans les autres villes de ces anciens peuples, la même sculpture du « serpent ailé », et les mêmes insignes, et beaucoup d'autres choses qui donnèrent l'assurance que c'était une ville des Mayas-Toltèques.

Dans la tombe d'un enfant dans ces ruines on trouva la première preuve de la roue – le jouet de pierre, avec quatre roues de pierre.

Pour continuer l'histoire de ces ruines en-dessous des rues de Mexico, un procès fut engagé. Le gouvernement voulait absolument que cet emplacement soit utilisé comme site archéologique, et les propriétaires du terrain étaient absolument décidés à y construire un bâtiment.

Pendant que le gouvernement ne regardait pas, les propriétaires poursuivirent le forage. Ils s'enfoncèrent de dix mètres encore et traversèrent une nouvelle voûte. Ils y descendirent et trouvèrent les restes d'une ville « archaïque » de dimensions apparemment gigantesques. Il y a donc trois villes sous Mexico. La ville actuelle est construite sur dix mètres de débris volcaniques recouvrant les anciennes ruines.

Certains savants dirent : « Oui, d'accord, nous admettons que ce jouet d'enfant dans une tombe antique montre qu'ils comprenaient l'usage de la roue, mais ce n'est qu'un jouet. Nous ne pouvons ni ne voulons croire qu'ils aient utilisé la roue pour quoi que ce soit d'autre que des jouets, jusqu'à ce que nous voyions quelque chose de beaucoup plus grand ». Puis un jour en Bolivie, sur les bords du Lac Titicaca, à l'emplacement des Dix Portes, les savants trouvèrent des roues anciennes qui étaient « plus grandes », et de combien !

J'ai été dans cette région à une altitude de 4.800 mètres et je descendis sur un autocarril indien (sorte d'autorail) vers une région située à une hauteur de 3.600 mètres au bord du Lac Titicaca. Je vis des ruines tout le long du chemin. À la page 94 du livre de Farnsworth nous voyons quatre roues géantes. En m'étirant, je peux atteindre deux mètres dix ; mettez encore soixante centimètres et vous aurez le diamètre de chacune de ces roues – deux mètres soixante-dix de diamètre, cinquante centimètres de large sur la bande de roulement. La pierre, m'a-t-on dit, est extrêmement dure. On voit une chose étrange : des trous carrés pour les axes au lieu de trous ronds.

Les savants ont reconstitué, à l'aide de ces roues, un moyen de transport qui, pensent-ils, ressemble aux anciens chariots ou moyens de transport. Nous commençons à voir pourquoi ils mettaient tant de soin à donner de la stabilité aux soubassements de leurs routes : C'était afin de pouvoir porter des poids énormes sur ces routes. Nous apprenons qu'ils portaient apparemment avec facilité des poids allant jusqu'à 300 tonnes sur de grandes distances, par des montagnes escarpées.

Les savants croient que les anciens utilisaient un bois plus dur que notre bois de fer pour les essieux, et des pièces d'épaisseur entre les deux paires de roues ; et les axes étaient carrés au bout pour s'adapter dans les trous carrés, et étaient arrondis et graissés dans le centre. De la corde extrêmement solide, telle qu'on la faisait autrefois (et ils étaient les meilleurs fabricants de cordes du monde) était alors attachée autour des axes pour former un berceau de corde au milieu. Puis ils se mettaient en route avec des poids allant jusqu'à 300 tonnes, les chariots étant tirés par des chevaux.

Nous ramenâmes des photos de roues dentées en cuivre trempé, parfaitement usinées pour s'adapter sur des arbres circulaires et montrant des signes d'usure de dents ; nous avons aussi la photo d'un écrou fileté de pierre, et de très grandes roues dentées de pierre avec des centres usinés.

Il ne fait aucun doute que ces hommes avaient des outils métalliques et l'usage de la roue, base de la machinerie. Vous pouvez consulter beaucoup d'encyclopédies, et elles vous parleront de l'usage que faisaient ces hommes de la roue. Quand vous voyez certains de leurs bâtiments, il est évident qu'ils ont dû avoir de telles choses.

Huitième affirmation

La huitième affirmation du Livre de Mormon que nous étudierons est que le cheval et l'éléphant existaient dans le nouveau continent.

Le Livre de Mormon, dans Énos 1:21 et Éther 9:17-19, mentionne le cheval et l'éléphant et précise que l'homme s'en servait comme bêtes de trait. En 1830, cela paraissait fantastique parce qu'il n'y avait à cette époque aucune preuve de l'existence de ces animaux dans l'Amérique ancienne. En fait, certains savants s'entêtent toujours un peu. Ce n'est que lorsque quelqu'un trouva en Amérique du Nord une tête de flèche plantée dans les articulations osseuses d'un ancien éléphant, que certains savants cédèrent.

On a trouvé des centaines de squelettes d'éléphants dans les Puits de Goudron de La Brea à Los Angeles. On trouva des preuves non seulement de l'ancien éléphant, mais aussi de l'ancien cheval. On reconstitua les trouvailles au grand musée d'Exposition Park à Los Angeles où vous pouvez les voir. Mais en dépit du fait qu'on avait trouvé ces squelettes par centaines, certains savants persistaient à croire que ces animaux n'étaient pas contemporains de l'homme. Puis quand ils trouvèrent une tête de flèche plantée dans une articulation d'éléphant, ils durent se gratter la tête et dire : « Voyons un peu, maintenant. Les éléphants ne se tirent pas des têtes de flèche les uns les autres ! ».

Lisons Éther 9:17-19 : « Ayant toutes sortes de fruits, et de grains, et de soieries, et de fin lin, et d’or, et d’argent, et de choses précieuses ; et aussi toutes sortes de bétail, de bœufs, et de vaches, et de brebis, et de porcs, et de chèvres, et aussi beaucoup d’autres espèces d’animaux qui étaient utiles pour la nourriture de l’homme. Et ils avaient aussi des chevaux, et des ânes, et il y avait des éléphants et des cureloms et des cumoms, lesquels étaient tous utiles à l’homme, et plus particulièrement les éléphants, et les cureloms, et les cumoms. »

Les éléphants et les chevaux, nous en sommes sûrs maintenant, étaient là. Presque toutes les encyclopédies récentes que vous pouvez consulter vous parleront des anciens chevaux et des éléphants du continent américain, mais en 1830, cette déclaration paraissait étonnante.

Je ne sais rien des cureloms et des cumoms. Tout ce que je sais, c'est qu'il y a deux autres sortes d'animaux dans la collection des Puits de Goudron de La Brea qui furent trouvés en même temps que les éléphants et les chevaux. Leur étude montre qu'on les employait comme bêtes de trait. Nous n'avons jamais rien vu qui leur ressemble, mais ils sont là, et ce sont possiblement des cureloms et des cumoms.

Neuvième affirmation

La neuvième affirmation du Livre de Mormon est qu'il y avait autrefois sur le continent américain de grandes villes aux populations denses et aux bâtiments vastes. C'était stupéfiant de lire cela en 1830. Nous pensons que nous nous en tirons bien aujourd'hui quand nous posons les fondations d'un ou deux grands bâtiments par an dans une ville donnée, et pourtant écoutez Alma :

« Et il arriva que les Néphites commencèrent la fondation d’une ville, et ils appelèrent la ville du nom de Moroni ; et elle était près de la mer de l’est ; et elle était au sud près de la ligne des possessions des Lamanites. Et ils commencèrent aussi la fondation d’une ville entre la ville de Moroni et la ville d’Aaron, unissant les régions frontières d’Aaron et de Moroni ; et ils appelèrent la ville, ou le pays, du nom de Néphihah. Et ils commencèrent aussi, cette même année, à construire beaucoup de villes au nord, l’une d’une manière particulière, qu’ils appelèrent Léhi, qui était au nord, près des régions frontières du bord de la mer. » (Alma 50:13-15)

N'est-ce pas remarquable ? Notez : Dans cette même année, ils commencèrent à construire de nombreuses villes, commençant directement les fondations entières des villes. Notez les populations denses que ces villes possédaient. On nous dit dans le Livre de Mormon que d'une mer à l'autre – de la mer du sud à la mer du nord, de la mer de l'est à la mer de l'ouest – il y avait des villes, et cela implique qu'il y avait beaucoup de gens civilisés.

Il y a suffisamment de preuves pour parler pendant une semaine sans discontinuer sur n'importe lequel de ces sujets, si nous le désirons. C'est une étude passionnante. Si cela ne vous intéressait pas, intéressez-vous-y. Il est stupéfiant et passionnant de suivre l'histoire des découvertes scientifiques de ce continent.

Le Dr Sylvanus G. Morley du Carnegie Institute est un des savants les plus prudents que nous ayons connus. Il n'a pas l'habitude d'exagérer. Il est cité à la page 104 de notre livre de référence :

« Ici, dans le Yucatan, une civilisation magnifique avait fleuri. De grandes villes avaient fleuri de tous côtés. Temples-pyramides, immenses palais splendides de pierre taillée, places spacieuses et cours remplies de monuments artistiquement gravés d'une dignité étrange et pourtant imposante, marchés, terrasses, chaussées se comptaient non pas par dizaines, mais par centaines et par milliers. »

Oui, on peut les compter par centaines et par milliers. D'autres références le confirment.

Dixième affirmation

La dixième affirmation du Livre de Mormon dit que ces hommes subirent une grande destruction à l'époque de la crucifixion du Christ. Lisez ce qu'en dit le troisième livre de Néphi. Lisez ce qui arriva pendant ces « trois heures » de destruction. C'est un récit frappant et révélateur :

« Et il arriva que la trente-quatrième année, le premier mois, le quatrième jour du mois, il s’éleva un grand orage, comme on n’en avait jamais connu de pareil dans tout le pays. Et il y eut aussi une grande et terrible tempête, et il y eut un tonnerre terrible, de sorte qu’il fit trembler la terre entière, comme si elle était près de se fendre. Et il y eut des éclairs extrêmement vifs, comme on n’en avait jamais connu dans tout le pays. Et la ville de Zarahemla prit feu. Et la ville de Moroni s’enfonça dans les profondeurs de la mer, et les habitants en furent noyés. Et la terre fut soulevée sur la ville de Moronihah, de sorte qu’au lieu de la ville il y eut une grande montagne. Et il y eut une grande et terrible destruction dans le pays situé du côté du sud.

« Mais voici, il y eut une destruction encore plus grande et plus terrible dans le pays situé du côté du nord ; car voici, la surface tout entière du pays fut changée à cause de la tempête, et des tourbillons, et des tonnerres, et des éclairs, et du tremblement extrêmement grand de toute la terre ; et les grandes routes furent fragmentées, et les routes plates furent abîmées, et beaucoup de lieux nivelés devinrent raboteux. Et beaucoup de villes grandes et importantes furent englouties, et beaucoup furent brûlées, et beaucoup furent ébranlées jusqu’à ce que leurs bâtiments se fussent écroulés et que les habitants en fussent tués, et que les lieux fussent laissés désolés. Et il y eut quelques villes qui restèrent ; mais les dégâts y étaient extrêmement grands, et beaucoup de leurs habitants furent tués. Et il y en eut qui furent emportés dans le tourbillon ; et nul ne sait où ils sont allés ; on sait seulement qu’ils furent emportés.

« Et ainsi, la surface de toute la terre se déforma à cause des tempêtes, et des tonnerres, et des éclairs, et des tremblements de la terre. Et voici, les rochers furent fendus en deux ; ils furent fragmentés sur la surface de toute la terre, de sorte qu’on les trouva en fragments brisés, et en crevasses, et en fissures, sur toute la surface du pays. Et il arriva que lorsque les tonnerres, et les éclairs, et l’orage, et la tempête, et les tremblements de la terre finirent — car voici, ils durèrent environ trois heures ; et certains dirent que le temps fut plus long ; néanmoins, toutes ces choses grandes et terribles se firent en trois heures environ — et alors, voici, il y eut des ténèbres sur la surface du pays.

« Et il arriva qu’il y eut des ténèbres épaisses sur toute la surface du pays, de sorte que ceux de ses habitants qui n’étaient pas tombés pouvaient toucher la vapeur des ténèbres ; et il ne pouvait y avoir aucune lumière à cause des ténèbres, ni lampes, ni torches ; et il était impossible d’allumer du feu avec leur bois fin et extrêmement sec, de sorte qu’il ne pouvait pas y avoir de lumière du tout. Et on ne voyait aucune lumière, ni feu, ni lueur, ni le soleil, ni la lune, ni les étoiles, tant étaient grands les brouillards de ténèbres qui étaient sur la surface du pays. Et il arriva que pendant trois jours, on ne vit aucune lumière ; et il y avait continuellement de grandes lamentations, et des hurlements, et des pleurs parmi tout le peuple ; oui, grands furent les gémissements du peuple, à cause des ténèbres et de la grande destruction qui s’était abattue sur lui. » (3 Néphi 8:5-24)

Prenons seulement une citation à ce propos. À la page 41 du livre de Farnsworth, nous lisons de nouveau des propos de Bancroft. Non seulement il nous parle de la grande destruction qui se produisit sur ce continent, mais il fixe l'époque où elle se produisit :

« Le soleil et la lune furent éclipsés, la terre trembla et les rochers furent fendus, et beaucoup d'autres choses et de signes se produisirent… Cela se passait en l'an Ce Calli qui s'avère être, une fois que la chronologie est convertie dans notre système, la date même à laquelle le Christ, notre Seigneur souffrit : 33 ap. J-C. »

Épilogue

Pendant des années j'ai hésité à mettre par écrit ce que j'ai présenté dans mes conférences, parce que je craignais que quelqu'un me lise et ne lise pas l'original – le Livre de Mormon.

Je lis très lentement. J'ai tendance à étudier en lisant, mais je peux lire le Livre de Mormon d'un bout à l'autre en vingt-six heures. La plupart des lecteurs, s'ils sont rapides, peuvent le lire en dix-huit heures.

Ce livre contient l'histoire du ministère du Christ sur le continent américain. Il a les réponses à nos problèmes personnels, à nos problèmes familiaux, à nos problèmes nationaux, et à nos problèmes internationaux. J'en témoigne.