La Bible à
propos du Livre de
Mormon
Parley P. Pratt (1807-1857)
Promesses
faites à Éphraïm et à sa postérité
Le
bois d'Éphraïm
La
vérité jaillira de la terre
Promesses faites à Éphraïm
et à sa postérité
Mais quelles sont les preuves
fournies par les Écritures, touchant l'avènement de
cette œuvre glorieuse ? Nous allons essayer de démontrer,
premièrement, que l'Amérique est une terre promise aux
descendants de Joseph ; deuxièmement, que le Seigneur
devait leur révéler sa loi, ainsi qu'aux Juifs ;
et troisièmement, que leurs annales devaient paraître
un jour et être réunies, en double témoignage,
aux annales juives, pour opérer le rétablissement
de la maison d'Israël aux derniers jours.
Premièrement, en ouvrant la
Genèse, nous voyons au chapitre 48 que Jacob, bénissant
les enfants de Joseph, dit : « Qu'ils multiplient en
abondance au milieu du pays ! ». Dans la même
bénédiction, il est dit d'Éphraïm :
« Sa postérité deviendra une multitude de
nations » (Genèse 48:16, 19). Or, en réunissant
le sens de ces deux phrases, nous trouvons qu'Éphraïm
deviendra une multitude de nations au milieu de la terre. Nous voyons
dans le 49e
chapitre de la Genèse que Jacob, en bénissant son fils
Joseph, fait cette prophétie sur sa tête : « Joseph
est le rejeton d'un arbre fertile, le rejeton d'un arbre fertile près
d'une source ; les branches s'élèvent au-dessus de
la muraille. Ils l'ont provoqué, ils ont lancé des
traits ; les archers l'ont poursuivi de leur haine. Mais son arc
est demeuré ferme ». Il dit encore : « Les
bénédictions de ton père s'élèvent
au-dessus des bénédictions de mes pères jusqu'à
la cime des collines éternelles ; qu'elles soient sur la
tête de Joseph, sur le sommet de la tête du prince de ses
frères » (Genèse 49:22-24, 26).
Je demande maintenant : Qui
étaient les pères de Jacob, et quelle était la
bénédiction qu'ils lui avaient conférée ?
Abraham et Isaac étaient ses pères, et la terre de
Canaan était l'héritage qu'ils lui avaient donné,
et dont l'Éternel lui avait promis la possession.
Rappelez-vous que Jacob accorde à Joseph une terre bien
autrement considérable que celle de Canaan ; plus grande
même que celle que ses pères lui avaient conférée,
puisque la bénédiction doit s'étendre jusqu'aux
dernières limites des collines éternelles. Or,
lecteur, soyez en Égypte, où était alors Jacob,
partez de là jusqu'aux dernières limites des
collines éternelles et vous irez débarquer quelque part
dans la partie centrale de l'Amérique. D'un autre côté,
l'un des prophètes dit en parlant d'Éphraïm :
« Quand le Seigneur rugira, les enfants d'Éphraïm
trembleront à l'occident ». En réunissant
tout ce qui précède, quel sera le résultat du
total ? Nous saurons, premièrement, qu'Éphraïm
devait devenir une
multitude de nations au milieu de la terre ; deuxièmement,
que Joseph devait recevoir un héritage extrêmement
considérable, pas moins loin qu'en Amérique ;
troisièmement, que ce devait être à l'ouest de
l'Égypte ou de Jérusalem.
Le bois d'Éphraïm
Que l'on cherche d'un pôle à
l'autre, et l'on ne trouvera nulle part au milieu de la terre une
multitude de nations, qui puissent tirer leur origine d'Éphraïm,
à moins que ce ne soit en Amérique ; car le centre
de toutes les autres parties du monde est habité par des races
mélangées, qui sont sorties de différentes
sources ; tandis qu'ici nous avons un continent presque sans
limites, qui était séparé du reste du monde, et
habité par une race d'hommes évidemment de la même
origine, quoique divisée en une infinité de nations.
Or, les Écritures ne sauraient faillir ; donc ces
Écritures doivent s'appliquer à l'Amérique pour
la meilleure des raisons : elles ne peuvent s'appliquer à
aucun autre pays du monde.
Deuxièmement, après
avoir ainsi prouvé que la situation locale de l'héritage
des descendants de Joseph ou d'Éphraïm était en
Amérique, il nous reste à démontrer que Dieu
s'était révélé lui-même à
eux. Nous n'aurons qu'à citer pour cela le prophète
Osée (8:12). En parlant d'Éphraïm, il dit par
l'esprit de prophétie : « Que j'écrive
pour lui toutes les ordonnances de ma loi, elles sont regardées
comme quelque chose d'étranger ». Voilà une
preuve positive et n'ayant besoin d'aucun commentaire que les grandes
vérités du ciel avaient été révélées
à Éphraïm, et avaient été
considérées par lui comme une chose étrange.
Troisièmement. Est-ce que ces
annales devaient paraître à la veille même du rassemblement
d'Israël ? Oui, suivant le 37e
chapitre d'Ézéchiel, où Dieu lui commanda
« prends une pièce de bois, et écris
dessus : Pour Juda et pour les enfants d'Israël qui lui
sont associés. Prends une autre pièce de bois, et écris
dessus : Pour Joseph, bois d'Éphraïm et de toute la
maison d'Israël qui lui est associée. Rapproche-les l'une
de l'autre pour en former une seule pièce, en sorte qu'elles
soient unies dans ta main. Et lorsque les enfants de ton peuple te
diront : Ne nous expliqueras-tu pas ce que cela signifie ?
Réponds-leur : Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel :
Voici, je prendrai le bois de Joseph qui est dans la main d'Éphraïm,
et les tribus d'Israël qui lui sont associées ; je
les joindrai au bois de Juda, et j'en formerai un seul bois, en sorte
qu'ils ne soient qu'un dans ta main. Les bois sur lesquels tu écriras
seront dans ta main, sous leurs yeux. Et tu leur diras : Ainsi
parle le Seigneur, l'Éternel : Voici, je prendrai les
enfants d'Israël du milieu des nations où ils sont allés,
je les rassemblerai de toutes parts, et je les ramènerai dans
leur pays. Je ferai d'eux une seule nation dans le pays, dans les
montagnes d'Israël ; ils auront tous un même roi, ils
ne formeront plus deux nations et ne seront plus divisés en
deux royaume » (Ézéchiel 37:16-22).
La vérité jaillira
de la terre
Il n'est rien au monde de plus clair
que cette prophétie. Il est ici question de deux écrits,
l'un rédigé pour Éphraïm, et l'autre pour
Juda : celui d'Éphraïm doit être mis au jour par le Seigneur, et
réuni à l'écrit de Juda ; ils doivent ne
former qu'un seul témoignage, et, ainsi
réunis ensemble, augmenter de valeur pour le rassemblement
d'Israël. Le 85e
psaume s'exprime clairement sur ce point. En parlant du
rétablissement des enfants d'Israël sur leur propre
terre, il dit :
« La bonté et la
fidélité se rencontrent, la justice et la paix
s'embrassent ; la fidélité germe de la terre, et
la justice regarde du haut des cieux. L'Éternel aussi
accordera le bonheur, et notre terre donnera ses fruits. La justice
marchera devant lui, et imprimera ses pas sur le chemin »
(Psaumes 85:10-13). Or le Sauveur dit, en priant pour ses disciples :
« Père, sanctifie-les par ta vérité :
ta parole est la vérité » (Jean 17:17).
Ces textes nous apprennent que sa
parole doit sortir de la terre, pendant que la justice regardera
du ciel. Et ce qui suit immédiatement, c'est la maison
d'Israël, marchant dans sa voie et jouissant des fruits de la
terre de son héritage. En parlant du retour définitif,
de Juda, et d'Israël, de leur longue captivité, le
prophète Jérémie dit (33:6) : « Je
leur ouvrirai une source abondante de paix et de fidélité. »
Et Ésaïe, en parlant de l'alliance éternelle qui
doit les rassembler, se sert de cette expression étrange et
fort remarquable : « Leur race sera connue parmi les
nations, et leur postérité parmi les peuples »
(Ésaïe 61:9). Lecteur, je le demande : Y a-t-il ici
bas un mortel capable de nous dire si les Indiens de l'Amérique
sont de la maison d'Israël, à moins que ce ne soit par
révélation divine ? C'était donc là
le mystère caché qu'il fallait indispensablement
révéler vers l'époque de leur rassemblement.
Source :
Parley P. Pratt,
Une
voix d'avertissement,
1837