Le
mariage pour le temps et
pour toute l'éternité
LeGrand Richards (1886-1983)
Évêque
Président de 1938 à 1952
Membre du Collège
des Douze de 1952 à 1983
À
l'époque où l'Évangile fut rétabli par
l'intermédiaire du prophète Joseph Smith, il n'y avait
pas une Église au monde, pour autant que nous ayons pu nous en
rendre compte, qui enseignât que l'alliance du mariage dût
étendre ses effets au-delà de la mort ; d'où
la formule employée alors - et encore à l'heure
actuelle - par les ministres du culte pour la cérémonie
de mariage : « Jusqu'à ce que la mort vous
sépare ». Si l'on examine attentivement cette
formule, on s'apercevra qu'elle ne conclut pas seulement un mariage,
mais qu'elle signifie aussi un divorce, car il est clair qu'elle
libère les conjoints de leur engagement à la mort de
l'un ou de l'autre. Donc, ils n'ont pris aucun engagement qui les lie
au-delà de la mort de l'un d'entre eux, et le prêtre n'a
pas essayé de les lier au-delà de la mort non plus. De
ce fait, leurs obligations réciproques cessent à la
mort de l'un des deux.
Le Seigneur a voulu
que l'alliance du mariage soit pour le temps et pour toute
l'éternité, et cette pratique de se marier « jusqu'à
ce que la mort vous sépare » ne vient pas de lui,
ni de ses serviteurs, mais c'est une doctrine des hommes. C'est
pourquoi, tous les hommes, toutes les femmes qui sont morts sans
avoir été scellés l'un à l'autre pour le
temps et pour toute éternité par le pouvoir de la
sainte prêtrise, n'ont aucun droit l'un sur l'autre après
leur mort, et n'ont aucun droit sur leurs enfants, car ils ne sont
pas nés dans l'alliance du mariage éternel. Pour que
les desseins du Seigneur ne soient pas contrecarrés et qu'il
ne vienne pas « frapper la terre de malédiction »,
il était nécessaire, en rétablissant l'Évangile
à notre époque, de rétablir les clés de
la prêtrise par lesquelles les enfants vivants peuvent être
mariés par procuration pour leurs parents morts, et être
scellés à eux comme leurs enfants, tout comme ils
peuvent être baptisés pour eux, car, comme l'a dit
l'apôtre Paul, ils ne parviendraient « pas sans nous
à la perfection » (Hébreux 11:40). C'est là
une des grandes vérités que le Seigneur a révélées
en ces derniers jours, et qui fait de son oeuvre « une
oeuvre merveilleuse et un prodige » (Ésaïe
29:14, version du roi Jacques).
Le mariage éternel
tel qu'il a été révélé par le
prophète Joseph Smith
« Il y a, dans la
gloire céleste, trois cieux ou degrés : Pour
obtenir le plus haut, l'homme doit entrer dans cet ordre de la
prêtrise (à savoir la nouvelle alliance éternelle
du mariage). Sinon, il ne peut l'obtenir. Il peut entrer dans
l'autre, mais c'est là la fin de son royaume ; il ne peut
avoir d'accroissement. » (D&A 131:1-4)
« Car
voici, je te révèle une nouvelle alliance éternelle ;
et si tu ne respectes pas cette alliance, tu seras damné ;
car nul ne peut rejeter cette alliance et recevoir la permission
d'entrer dans ma gloire. » (D&A 132:4)
Lorsque
le Seigneur décréta que si une personne n'acceptait pas
cette alliance éternelle du mariage elle serait « damnée »,
il ne voulait pas dire qu'elle était destinée à
brûler éternellement dans un lac de feu et de soufre,
comme le conçoivent la plupart des chrétiens. Il
avertissait simplement son peuple que la progression de cette
personne est arrêtée ; elle ne peut avoir
d'accroissement éternel et dès lors, elle ne peut
entrer dans « ma gloire ». L'apôtre Paul
comprenait ce principe ainsi qu'il apparaît de ce
passage :
« Toutefois, dans le Seigneur, la
femme n'est point sans l'homme, ni l'homme sans la femme. »
(1 Cor. 11:11)
L'homme peut très bien se passer de
femme dans ce monde et la femme se passer d'homme, mais l'un sans
l'autre, ils ne peuvent entrer dans la gloire de l'autre
monde :
« De plus, en vérité,
je te le dis, si un homme épouse une femme par ma parole qui
est ma loi et par la nouvelle alliance éternelle et que leur
union est scellée par le Saint-Esprit de promesse, par celui
qui est oint, à qui j'ai donné ce pouvoir et les clefs
de cette prêtrise, et qu'il leur est dit : Vous vous
lèverez dans la première résurrection et si
c'est après la première résurrection, dans la
résurrection suivante - et hériterez de trônes,
de royaumes, de principautés, de pouvoirs, de dominations, de
toutes les hauteurs et profondeurs - alors il sera écrit dans
le Livre de vie de l'Agneau... il leur sera fait en toutes choses
dans le temps et dans toute l'éternité, comme mon
serviteur le leur aura promis. Et ce sera parfaitement valide
lorsqu'ils seront hors du monde. » (D&A 132:19)
« C’est
pourquoi, si un homme épouse une femme en ce monde, mais ne
l'épouse pas par moi ni par ma parole, et fait alliance avec
elle aussi longtemps qu'il est dans le inonde, et elle avec lui, leur
alliance et mariage ne sont pas valables lorsqu'ils sont morts et
hors du monde ; ils ne sont donc liés par aucune loi
lorsqu'ils sont hors du monde. C’est pourquoi, lorsqu'ils sont
hors du monde, les hommes ne peuvent prendre de femmes ni les femmes
de maris, mais ils deviennent des anges dans les cieux ;
lesquels anges sont des serviteurs au service de ceux qui sont dignes
d'une part de gloire beaucoup plus grande, incomparable et
éternelle. » (id. 15, 16)
« Et de
plus, en vérité, je te le dis, si un homme épouse
une femme et fait alliance avec elle pour le temps et pour toute
l'éternité, si cette alliance n'est pas par moi ou par
ma parole qui est ma loi, et n'est pas scellée par le
Saint-Esprit de promesse par celui que j'ai oint et nommé à
ce pouvoir, alors elle n'est pas valide ni en vigueur lorsqu'ils sont
hors du monde, parce qu'ils ne sont pas unis par moi, dit le
Seigneur, ni par ma parole. » (D&A 132:18 ; voir
aussi les versets 26, 48)
Ce merveilleux principe du mariage
éternel, le prophète Joseph Smith ne l'a pas appris en
lisant la Bible, mais bien par les révélations que le
Seigneur lui a faites. Si les membres des Églises chrétiennes
« deviennent des anges dans les cieux, lesquels anges sont
des serviteurs », comme le Seigneur l'a décrété,
ils recevront tout ce qu'ils espèrent. Mais, comme nous
l'avons fait ressortir, le Seigneur a préparé une bien
plus grande bénédiction pour ceux qui entrent dans « ma
gloire ».
C'est un tel
principe que Jésus avait sans doute à l'esprit lorsque,
après avoir expliqué à Nicodème la
nécessité de « naître de nouveau »
pour entrer dans le royaume des cieux, il ajouta :
« Tu
es le docteur d'Israël, et tu ne sais pas ces choses ! Si
vous ne croyez pas quand je vous ai parlé des choses
terrestres, comment croirez-vous quand je vous parlerai des choses
célestes ? » (Jean 3:10, 12)
Le
mariage éternel doit être célébré
dans les saints temples
Toutes les « choses
célestes » ne nous ont pas été
rapportées dans tous leurs détails, mais beaucoup
d'entre elles ont été révélées à
ses serviteurs les prophètes. À notre époque
aussi, le Seigneur voulut conférer à ses serviteurs
certaines dotations et bénédictions pour lesquelles il
désirait qu'une maison lui fût construite. Dans une
révélation au prophète Joseph Smith, le Seigneur
affirma :
« Oui, en vérité, je
vous le dis, je vous ai donné le commandement de construire
une maison, maison dans laquelle j'ai dessein de doter du pouvoir
d'en haut ceux que j'ai choisis. Car telle est la promesse que le
Père vous fait, c'est pourquoi je vous commande de demeurer,
tout comme mes apôtres restèrent à Jérusalem. »
(D&A 95:8, 9)
Pour pouvoir recevoir les bénédictions
du mariage éternel, un homme doit être ordonné
ancien dans la Prêtrise de Melchisédek et recevoir
d'autres bénédictions appartenant à la Maison du
Seigneur et dont nous avons déjà parlé ;
toutes, a dit le Seigneur, doivent être administrées
dans ses saints temples. Toutes ces bénédictions qui
sont à la portée des vivants sont aussi à la
portée des morts qui en sont dignes.
Le 21 janvier 1836,
alors que le prophète Joseph Smith et ses deux conseillers
dans la Première Présidence de l'Église, ainsi
que son père, le patriarche de l’Église, étaient
réunis au temple de Kirtland, le prophète eut une
vision qu'il raconte en ces termes :
« Les
cieux s'ouvrirent à nous, et je vis le royaume céleste
de Dieu et sa gloire, si ce fut dans mon corps ou hors de mon corps,
je ne sais. Je vis la beauté transcendante de la porte par
laquelle les héritiers de ce royaume entreront, porte qui
était semblable à (les flammes tournoyantes ; et
aussi le trône flamboyant de Dieu sur lequel étaient
assis le Père et le Fils. Je vis les belles rues de ce
royaume, qui paraissaient pavées d'or. Je vis notre père
Adam, et Abraham, et mon père et ma mère, mon frère
Alvin, qui repose depuis longtemps, et me demandai comment il se
faisait qu'il avait obtenu tin héritage dans ce royaume,
attendu qu'il avait quitté cette vie avant que le Seigneur eût
étendu la main pour rassembler Israël pour la seconde
fois, et n'avait pas été baptisé pour la
rémission des péchés.
« C’est
alors que me parvint la voix du Seigneur, disant : Tous ceux qui
sont morts sans connaître l'Évangile, qui l'auraient
reçu s'il leur avait été permis de demeurer,
seront héritiers du royaume céleste de Dieu ; en
outre, tous ceux qui mourront dorénavant sans le connaître,
qui l'auraient reçu de tout leur cœur, seront héritiers
de ce royaume, car moi, le Seigneur, je jugerai tous les hommes selon
leurs oeuvres, selon les désirs de leur cœur. »
(Vision du royaume céleste, Perle de grand prix)
Donc,
les bénédictions du royaume céleste seront
accessibles à tous ceux qui les auraient acceptées,
s'ils avaient eu l'occasion de se les entendre présenter.
Voici encore une preuve de la justice de Dieu. Cependant, les
ordonnances nécessaires au salut et à la vie éternelle
doivent leur être administrées par procuration - les
vivants agissant pour les morts. Ce sont là des principes
merveilleux révélés à la terre en ces
derniers jours par le prophète Joseph Smith. Chaque jour, de
saintes ordonnances sont administrées dans les temples du
Seigneur afin que les morts « soient jugés comme
les hommes quant à la chair, mais vivent selon Dieu quant à
l'Esprit » (1 Pierre 4:6). Cette idée nous
aide à comprendre pourquoi le cœur des pères doit
se tourner vers leurs enfants et le cœur des enfants se tourner
vers leurs pères, Ce qui était une partie de la grande
mission d'Élie (voir Mal. 4:5, 6). Comment pourrait-on
attendre de quelqu'un qu'il comprenne cette question si importante
par la seule lecture de la Bible ? Élie devait venir pour
l'expliquer et pour présenter à nouveau ces grandes
vérités aux habitants de la terre. C'est aussi une des
grandes étapes de la réalisation de la promesse de
Paul :
« Pour que, dans la dispensation de la
plénitude des temps, il puisse réunir toutes choses en
Christ, celles qui sont dans les cieux et celles qui sont sur
terre. » (Éph. 1:10, selon la version du roi
Jacques ; Segond dit : « Lorsque les temps
seraient accomplis », ndt)
Dans le Seigneur, la
femme n'est point sans l'homme, ni l'homme sans la femme
Le
premier mariage dont le récit nous soit parvenu, eut lieu
lorsque le Seigneur plaça Adam au jardin
d'Éden :
« L'Éternel Dieu dit :
il n'est pas bon que l'homme soit seul ; je lui ferai une aide
semblable à lui... C'est pourquoi l'homme quittera son père
et sa mère, et s'attachera à sa femme, et ils
deviendront une seule chair. L'homme et sa femme étaient tous
deux nus, et ils n'en avaient point honte. » (Gen. 2:18,
24, 25)
Puisque le Seigneur savait qu'il n'était « pas
bon que l'homme soit seul » avant qu'il devînt sujet
à la mort par sa transgression, pourquoi les hommes
supposeraient-ils qu'il sera bon pour l'homme d'être seul
lorsqu'il sera racheté des effets de la chute par la grande
expiation de notre Seigneur, Jésus-Christ, lorsque son corps
sera ressuscité du tombeau, puisque « comme tous
meurent en Adam, de même aussi tous revivront en Christ. »
(1 Cor. 15:22)
Donc, si l'homme
avait besoin d'« une aide semblable à lui »
avant d'être sujet à la mort par sa transgression, il
doit avoir besoin d'une aide semblable à lui quand, par la
résurrection, son corps sera rétabli dans son état
antérieur. Examinons maintenant la déclaration du
Seigneur : « Et ils deviendront une seule chair »
(Gen. 2:24).
Il est évident
que le Seigneur ne pensait pas, dans ce cas-ci, à une unité
d'intentions et de désirs, car il précise lui-même
en quoi consiste cette unité, c'est-à-dire « une
seule chair ». Cela ne se comprend que si nous songeons à
la mission de l'homme sur terre. Le plus grand pouvoir que Dieu ait
donné à l'homme est de reproduire son espèce. Et
cela, l'homme ne peut le faire sans la femme ; d'où la
déclaration du Seigneur : « et ils deviendront
une seule chair. »
C'est bien ainsi que
Jésus comprenait ce principe, comme nous l'apprenons par cette
déclaration :
« C'est pourquoi l'homme
quittera son père et sa mère, et s'attachera à
sa femme. Et les deux deviendront une seule chair. Ainsi ils ne
seront plus deux, mais ils seront une seule chair. Que l'homme donc
ne sépare pas ce que Dieu a joint. » (Marc
10:7-9)
Donc, Jésus nous a donné à
entendre que l'homme et la femme réunis seraient « une
seule chair. » Il ajoute : « Ainsi ils ne
seront plus deux, mais ils seront une seule chair. »
Pourquoi, dès lors, les hommes tenteraient-ils de les séparer
à la mort, alors que leurs corps de chair et d'os doivent
ressusciter du tombeau ?
« Toutefois, dans le
Seigneur, la femme n'est point sans l'homme, ni l'homme sans la
femme. » (1 Cor. 11:11)
En d'autres termes, en ce
qui concerne le Seigneur, l'homme et la femme ne sont pas « deux,
mais une seule chair ».
« Femmes, soyez
soumises à vos maris comme au Seigneur. Car le mari est le
chef de la femme, comme le Christ est le chef de l'Église, qui
est son corps, et dont il est le Sauveur. Or, de même que
l'Église est soumise au Christ, les femmes aussi doivent
l'être à leurs maris en toutes choses. Maris, aimez vos
femmes, comme le Christ a aimé l'Église, et s'est livré
lui-même pour elle. » (Éph. 5:22-25)
Jamais
le Christ ne cessera d'être le chef de l'Église.
Souvenez-vous que le mari est le chef de la femme comme le Christ est
le chef de l'Église.
« C’est pourquoi
l'homme quittera son père et sa mère, et s'attachera à
sa femme, et les deux deviendront une seule chair... Du reste, que
chacun de vous aime sa femme comme lui-même, et que la femme
respecte son mari. » (Éph. 5:31, 33)
L’apôtre
Pierre comprenait que le mari et la femme hériteraient la vie
éternelle ensemble et non séparément. Après
avoir parlé d'Abraham et de Sara, Pierre déclara :
« Maris,
montrez à votre tour de la sagesse dans vos rapports avec vos
femmes, comme avec un sexe plus faible ; honorez-les comme
devant aussi hériter avec vous de la grâce de la vie.
Qu'il en soit ainsi, afin que rien ne vienne faire obstacle à
vos prières. » (1 Pierre 3:7)
Le
prophète Ésaïe a décrit la situation de la
terre quand elle sera renouvelée et recevra sa gloire
paradisiaque :
« Car je vais créer de
nouveaux cieux et une nouvelle terre ; on ne se rappellera plus
les choses passées... Je ferai de Jérusalem mon
allégresse, et de mon peuple ma joie ; on n'y entendra
plus Ie bruit des pleurs et le bruit des cris. Et il n'y aura plus ni
enfants ni vieillards qui n'accomplissent leurs jours ; car
celui qui mourra à cent ans sera jeune, et le pêcheur
âgé de cent ans sera maudit. Ils bâtiront des
maisons et les habiteront ; ils planteront des vignes et en
mangeront le fruit. Ils ne bâtiront pas des maisons pour qu'un
autre les habite, ils ne planteront pas des vignes pour qu'un autre
en mange le fruit ; car les jours de mon peuple seront comme les
jours des arbres, et mes élus jouiront de l’œuvre
de leurs mains. Ils ne travailleront pas en vain, et ils n'auront pas
des enfants pour les voir périr ; car ils formeront une
race bénie de l'Éternel, et leurs enfants seront avec
eux. Avant qu'ils m'invoquent, je répondrai ; avant
qu'ils aient cessé de parler, j'exaucerai. Le loup et l'agneau
paîtront ensemble, le lion, comme le bœufs, mangera de la
paille, et le serpent aura la poussière pour nourriture. Il ne
se fera ni tort ni dommage sur toute ma montagne sainte, dit
l'Éternel. » (Ésaïe 65:17, 19-25)
La
prophétie d'Ésaïe nous apprend que quand le
Seigneur créera de nouveaux cieux et une nouvelle terre, « la
race bénie de l'Éternel, et leurs enfants avec eux »
bâtiront des maisons et les habiteront et planteront des vignes
et en mangeront le fruit. Comment peut-on imaginer autre chose que
l'organisation de groupes familiaux ? Comment peut-on comprendre
autrement « la race bénie de l'Éternel, et
leurs enfants avec eux ? » Qui occupera les maisons
quand elles seront construites, sinon des familles ?
Comment des hommes
et des femmes justes qui ont uni leurs efforts pour élever
leurs enfants et se sont sacrifiés pour eux et l'un pour
l'autre, pourraient-ils croire que « la justice de Dieu »
va mettre fin à leur association et à leur communauté ?
Il n'en va pas ainsi s'ils sont mariés pour l'éternité
par la prêtrise de Dieu, car eux sans nous ne peuvent être
rendus parfaits, pas plus que nous sans eux. Tel est le plan du
Seigneur, et il l'a donné à ses enfants, pour ses
enfants : il est divin.
La cellule familiale pendant
le millénium
Le Seigneur a aussi révélé
par l'intermédiaire du prophète Joseph Smith que, à
la résurrection, nous recevrions nos enfants morts en bas âge
et que nous aurions le bonheur de les élever jusqu'à
l'âge adulte :
« Et la terre leur sera
donnée en héritage ; ils multiplieront et se
fortifieront, et leurs enfants grandiront sans péché au
salut. Car le Seigneur sera au milieu d'eux, sa gloire sera sur eux
et il sera leur roi et leur législateur. » (D&A
45:58, 59)
Ce qui précède
décrit la vie au millénium, les mille ans où le
Seigneur régnera sur la terre.
« Et
il n'y aura pas de deuil, parce qu'il n'y aura pas de mort. Ce
jour-là, le tout petit enfant ne mourra pas avant d'être
vieux, et sa vie sera comme l'âge d'un arbre. Et lorsqu'il
mourra, il ne dormira pas, c'est-à-dire, dans la terre, mais
sera changé en un clin d’œil et sera enlevé,
et son repos sera glorieux. » (D&A 101:29-31)
Ainsi
l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours
se trouve seule à enseigner cette doctrine de la durée
éternelle du mariage et de la cellule familiale. Comment celui
dont le cœur brûle d'un véritable amour pour son
épouse et ses enfants peut-il faire autrement que de vouloir
croire cette doctrine ? Qu'est-ce que l'éternité
peut avoir à offrir d'intéressant pour lui, s'il ne
peut en jouir avec ceux qu'il a aimés dans l'état
mortel et avec qui il a passé sa vie ?
À la fin de
son merveilleux sermon sur la résurrection, l'apôtre
Paul s'exclame :
« Ô mort, où
est ta victoire ? Ô mort, où est ton aiguillon ?
L’aiguillon de la mort, c'est le péché ; et
la puissance du péché, c'est la loi. »
(1 Cor. 15:55, 56)
Si Paul n'avait pas compris que la
mort n'est qu'une brève séparation d'avec ceux que nous
aimons et que ceux qui s'aiment seront réunis dans la
résurrection, il aurait pu dire : « L'aiguillon
de la mort, c'est la séparation éternelle de ceux qui
se sont aimés dans cette vie. » Mais Paul
comprenait la vérité, car il avait été
enlevé au troisième ciel et au paradis de Dieu (voir
2 Cor. ch. 12).
Sans s'inquiéter
des enseignements en sens opposé de leur Église,
nombreux sont ceux qui croient qu'ils seront réunis un jour à
ceux qu'ils aiment. Dans une conversation que l'auteur a eue avec un
ecclésiastique de renom, ce dernier a reconnu que son Église
n'offrait aucun espoir de réunir les familles au-delà
de la tombe, puis il a ajouté : « Mais dans
mon cœur, je découvre des objections que je n'arrive pas
à étouffer. Prenez le chaton, par l’exemple.
Quand vous l'enlevez à la chatte, en quelques jours, la mère
l'a complètement oublié. Enlevez le veau à la
vache, et en quelques jours, la vache l'a complètement oublié.
Mais quand vous enlevez un enfant à sa mère, elle peut
vivre cent ans, elle n'oubliera jamais l'enfant qu'elle a porté.
Je trouve difficile de croire que Dieu ait créé un tel
amour pour le faire périr dans la tombe. »
Mauvaise
compréhension des Écritures relatives au
mariage
Cette mauvaise compréhension de la nature
éternelle de l'alliance du mariage et de la cellule familiale
est principalement la conséquence d'une mauvaise
interprétation de certaines Écritures par l'homme. La
vérité est toujours la vérité, peu
importe quand et par qui elle est commentée. Cette déclaration
de Jésus a souvent été fort mal
comprise :
« Le même jour, les
Saducéens, qui disent qu'il n'y a point de résurrection,
vinrent auprès de Jésus, et lui firent cette question :
Maître, Moïse a dit : Si quelqu'un meurt sans
enfants, son frère épousera sa veuve, et suscitera une
postérité à son frère. Or, il y avait
parmi nous sept frères. Le premier se maria, et mourut ;
et comme il n'avait pas d'enfants, il laissa sa femme à son
frère. Il en fut de même du second, puis du troisième,
jusqu'au septième. Et après eux tous, la femme mourut
aussi. À la résurrection, duquel des sept sera-t-elle
donc la femme ? Car tous l'ont eue. Jésus leur répondit :
Vous êtes dans l'erreur, parce que vous ne comprenez ni les
Écritures, ni la puissance de Dieu. Car, à la
résurrection, les hommes ne prendront point de femmes, ni les
femmes de maris, mais ils seront comme les anges de Dieu dans le
ciel. » (Matt. 22:23-30)
Le Dr James E. Talmage,
du collège des douze apôtres, expliqua la réponse
du Sauveur à la question des Saducéens, qui nient qu'il
y ait une résurrection :
L'intention du Seigneur
était claire : dans l'état ressuscité il
n'y a aucun doute sur le point de savoir auquel des sept frères
la femme appartiendra pour l'éternité, puisque tous
sauf le premier l'avaient épousée pour la durée
de la vie mortelle seulement et avant tout dans le but de perpétuer
dans la mortalité le nom et la famille du frère qui
était mort le premier. Voici une partie des paroles du
Seigneur telles que Luc les rapporte : « Mais ceux
qui seront trouvés dignes d'avoir part au siècle à
venir et à la résurrection des morts ne prendront ni
femmes ni maris. Car ils ne pourront plus mourir, parce qu'ils seront
semblables aux anges, et qu'ils seront fils de Dieu, étant
fils de la résurrection. » Dans la résurrection
on ne se mariera pas ni ne donnera en mariage ; car toutes les
questions relatives à l'état marital doivent être
réglées avant ce moment-là, selon l'autorité
de la Sainte Prêtrise, qui détient le pouvoir de sceller
en mariage pour le temps et l'éternité. (James E.
Talmage, Jésus le Christ, p. 668-669)
Ajoutez à
cette explication les propres paroles du Seigneur dans une révélation
enregistrée le 12 juillet 1843 qu'il fit à Nauvoo au
prophète Joseph Smith, et se rapportant à la nouvelle
alliance éternelle du mariage :
« C'est
pourquoi, si un homme épouse une femme en ce monde, mais ne
l'épouse pas par moi ni par ma parole, et fait alliance avec
elle aussi longtemps qu'il est dans le monde, et elle avec lui, leur
alliance et mariage ne sont pas valables lorsqu'ils sont morts et
hors du monde ; ils ne sont donc liés par aucune loi
lorsqu'ils sont hors du monde. C'est pourquoi, lorsqu'ils sont hors
du monde, les hommes ne peuvent prendre de femmes, ni les femmes de
maris, mais ils deviennent des anges dans les cieux ; lesquels
anges sont des serviteurs au service de ceux qui sont dignes d'une
part de gloire beaucoup plus grande, incomparable et éternelle.
Car ces anges ne se sont pas conformés à ma loi ;
c'est pourquoi, ils ne peuvent s'accroître, mais restent à
toute éternité séparés et célibataires,
sans exaltation, dans leur état sauvé. Et dès
lors, ils ne sont pas dieux, mais anges de Dieu, pour toujours et à
jamais. » (D&A 132:15-17)
C'est exactement
cela que Jésus devait avoir à l'esprit lorsqu'il
répondit aux Saducéens qui ne croyaient pas à la
résurrection, et dont les vœux de mariage n'étaient
prononcés que pour ce monde seulement. Par sa réponse,
Jésus « avait réduit au silence les
Saducéens », car il connaissait le but de leur
question : ils voulaient « l'éprouver ».
Et lorsqu'il leur eut répondu, « depuis ce jour,
personne n'osa plus lui proposer des questions ».
Nous avons déjà
montré que le mariage est une cérémonie
appartenant à ce monde ; c'est pourquoi le Seigneur a
prévu que les vivants devaient accomplir cette cérémonie
par procuration pour les morts quand ceux-ci n'ont pas fait sceller
leur mariage par quelqu'un revêtu de l'autorité de la
prêtrise pour les lier pour le temps et pour
l'éternité.
Comparez la promesse limitée
faite à ceux dont le mariage est conclu pour ce monde
uniquement, à la promesse, contenue dans la même
révélation qui est faite à ceux qui font
alliance par le mariage pour le temps et pour toute
l'éternité :
« Il leur sera
fait en toutes choses dans le temps et dans toute l'éternité
comme mon serviteur le leur aura promis. Et ce sera pleinement valide
lorsqu'ils seront hors du monde. Et ils passeront devant les anges et
les dieux qui sont placés là, vers leur exaltation et
leur gloire en toutes choses, comme cela a été scellé
sur leur tête, laquelle gloire sera une plénitude et une
continuation des postérités pour toujours et à
jamais. » (D&A 132:19)
Cette vérité
merveilleuse révélée à nouveau aux hommes
sur cette terre donne réellement un sens à leur vie et
à leur mort. Nous doutons qu'il y ait une autre vérité
révélée à l'homme sur la terre qui soit
aussi réconfortante que cette révélation du
Seigneur au prophète Joseph Smith et que nous appelons la
nouvelle alliance éternelle du mariage (voir D&A
132:19).
Il faut noter que cette merveilleuse vérité
est une partie du « rétablissement de toutes
choses, dont Dieu a parlé anciennement par la bouche de ses
saints prophètes » (Actes 3:21).
Ces vérités
ne justifient-elles pas la venue d'Élie ? Comment « le
cœur des pères » pourrait-il se tourner
« vers les enfants, et le cœur des enfants vers
leurs pères » plus efficacement qu'en les scellant
à jamais dans les liens sacrés de la famille ?