Entrer dans l'Ordre uni


Joseph Fielding Smith




Dans les premiers temps de l'Église rétablie, les saints reçurent le commandement d'avoir tout en commun, ou de pratiquer « l'Ordre uni » qui avait été donné à Énoch (voir Moïse 7) et aux Néphites après que le Sauveur leur rendit visite (voir 4 Néphi). Mais les saints de l'époque étaient spirituellement faibles et ne gardèrent pas ce commandement. À cause de cette négligence, ils durent subir des persécutions et ne purent racheter Sion, ce qu'ils auraient pu faire à l'époque, s'ils avaient strictement suivi cette loi.

Le Seigneur leur dit : « Mais il n'est pas donné à un homme de posséder davantage qu'un autre, c'est pourquoi le monde est dans le péché » (D&A 49:20). C'est pour cette raison que le Sauveur a commandé aux saints d'avoir tout en commun. Chaque membre de l'Église devait devenir intendant et être tenu pour responsable de son intendance. Nous lisons à propos de cette loi :

« Voici, c'est là que le Seigneur exige de tout homme dans son intendance, selon ce que moi, le Seigneur, j'ai assigné ou assignerai plus tard à quiconque. Et voici, aucun de ceux qui appartiennent à l'Église du Dieu vivant n'est exempté de cette loi. Oui, ni l'évêque, ni l'agent qui garde le magasin du Seigneur, ni celui qui est nommé dans une intendance sur des choses corporelles.

« Celui qui est chargé d'administrer les choses spirituelles est digne de son salaire, tout comme ceux qui sont nommés à une intendance pour administrer les choses temporelles… Néanmoins, dans vos choses temporelles, vous serez égaux, et ceci non pas à contre-coeur, autrement l'abondance des manifestations de l'Esprit sera refusée. » (D&A 79:12-14)

Telle fut la loi qui fut donnée aux saints « afin que vous soyez égaux dans les liens des choses célestes, oui, et également des choses terrestres, afin d'obtenir des choses célestes. Car si vous n'êtes pas égaux dans les choses terrestres, vous ne pouvez être égaux dans l'obtention des choses célestes, car si vous voulez que je vous donne une place dans le monde céleste, vous devez vous préparer en faisant ce que je vous ai commandé et ce que j'ai exigé de vous. Et maintenant, en vérité, ainsi dit le Seigneur, il est expédient que tout se fasse pour ma gloire, par vous qui êtes réunis dans cet ordre. » (D&A 78:5-8 ; cf. 104:1). Cet ordre devait être pour les saints un ordre éternel (D&A 82:20), mais les saints de l'époque n'étaient pas prêts à vivre cette loi céleste, par conséquent le Seigneur le leur enleva et dit :

« Et que les commandements que j'ai donnés concernant Sion et sa loi soient exécutés et remplis après sa rédemption. » (D&A 105:34)

Au lieu de cette loi supérieure, le Seigneur donna aux saints un pédagogue comme il le fit à Israël autrefois pour l'enseigner et l'amener à la plénitude de l'Évangile du Christ. C'est la loi de la dîme. La dîme, la loi inférieure donnée au lieu de cet Ordre uni, est exigée des saints tout autant que n'importe quelle autre loi, si nous voulons obtenir l'exaltation. Nul n'est forcé de donner le dixième de ce qu'il reçoit, mais nul n'a droit aux bénédictions du royaume céleste s'il refuse de payer une dîme honnête alors qu'il en a une à payer.

Un homme pense-t-il qu'il peut enfreindre la loi de la dîme, le paiement du dixième de son accroissement ou de ses revenus, et faire ceci année après année, et puis être prêt à entrer dans « l'Ordre uni » lorsque le Christ viendra ? Non, en vérité ! Si un homme ne veut pas payer la dîme, il n'aura pas le droit d'entrer dans la loi supérieure qui appartient au royaume céleste (D&A 64:23). La parabole des Dix Vierges montre la situation qui régnera dans l'Église lorsque le Christ viendra. Certains seront prêts en ayant accompli de bonnes oeuvres et en ayant obéi aux paroles du Père, d'autres ne seront pas prêts parce qu'ils l'ont négligée, et ils seront exclus.


Joseph Fielding Smith, Le chemin de la perfection, 1931, chapitre 38