La Nouvelle Jérusalem


James E. Talmage


Deux lieux de rassemblement

Certains passages cités en rapport avec la dispersion et le rassemblement ultérieur d'Israël, mentionnent « Jérusalem qui doit être restaurée et Sion, qui doit être bâtie. Il est vrai que ce dernier nom est employé dans de nombreux cas, comme synonyme du premier, dû au fait qu'une certaine colline de l'ancienne Jérusalem portait ce nom particulier de Sion ou mont de Sion » et que le nom d'une partie est souvent employé, au figuré, pour désigner le tout ; mais dans d'autres passages, la signification séparée et distincte des termes est claire.

Le prophète Michée, « rempli de force, de l'Esprit de l'Éternel, de justice et de vigueur » (Michée 3:8) prédit la destruction de Jérusalem et de Sion, son associée, la première destinée à devenir « un monceau de pierres », et la dernière à être « labourée comme un champ » (Michée 3:12). Il annonça ensuite une nouvelle condition qui doit exister dans les derniers jours, lorsqu'une autre « montagne de la maison du Seigneur » sera établie, qui sera appelée Sion (voir Michée 4:1). Les deux lieux sont mentionnés séparément dans la prophétie ; « Car de Sion sortira la loi et de Jérusalem la parole de l'Éternel » (Michée 4:2 ; Ésaïe 2:2-3).

Joël ajoute ce témoignage au sujet des deux endroits d'où le Seigneur régnera sur son peuple : « De Sion l'Éternel rugit, de Jérusalem il fait entendre sa voix » (Joël 3:16). Sophonie, chantant le triomphe d'Israël, s'adresse aux filles des deux villes : « Pousse des cris de joie, fille de Sion ! Pousse des cris d'allégresse, Israël ! Réjouis-toi et triomphe de tout ton cœur fille de Jérusalem ». Ensuite, le prophète prédit séparément au sujet de chaque endroit : « En ce jour-là on dira à Jérusalem : Ne crains rien ! Sion, que tes mains ne s'affaiblissent pas ! » (Sophonie 3:14-16). De plus, Zacharie rapporte la volonté révélée de cette manière : « L'Éternel consolera encore Sion, il choisira encore Jérusalem ! » (Zacharie 1:17 ; voir aussi 2:7-12)

Lorsque le peuple de la maison de Jacob sera préparé pour recevoir le Rédempteur comme son roi légitime, lorsque les brebis dispersées d'Israël auront été suffisamment humiliées par la souffrance et la douleur pour reconnaître et suivre leur Berger, alors il viendra régner parmi elles. Alors un royaume littéral sera établi, aussi vaste que le monde, et le Roi des rois en occupera le trône ; et les deux capitales de ce puissant empire seront Jérusalem, à l'est, et Sion, à l'ouest. Ésaïe décrit la gloire du royaume du Christ dans les derniers jours, et attribue séparément les bénédictions du triomphe à Sion et à Jérusalem (voir Ésaïe 4:3-4) : « Monte sur une haute montagne, Sion, pour publier la bonne nouvelle ; élève avec force ta voix, Jérusalem, pour publier la bonne nouvelle ; élève ta voix, ne crains point, dis aux villes de Juda : Voici votre Dieu. » (Ézéchiel 40:9)

Le nom « Sion »

Le nom « Sion » est employé dans plusieurs sens distincts. Par dérivation, Sion signifie probablement brillant ou ensoleillé. Mais cette signification banale s'est perdue dans la signification plus profonde et plus touchante que ce mot acquit comme nom et titre. Comme nous l'avons déjà dit, une certaine colline se trouvant sur le territoire de la ville de Jérusalem s'appelait Sion. Lorsque David remporta sa victoire sur les Jébusiens, il prit et occupa « la forteresse de Sion », et l'appela la « ville de David » (2 Samuel 5:6-7 ; 1 Rois 2:10 ; 8:1). Sion était donc un nom de lieu et ce nom a été appliqué comme suit :

1. À la colline elle-même, ou mont de Sion et, par extension, à Jérusalem.

2. À l'emplacement de la « montagne de la maison du Seigneur » qui, selon la prédiction de Michée, sera établie dans les derniers jours, distincte de Jérusalem. À ces applications nous pouvons en ajouter une autre, que nous connaissons grâce à la révélation moderne, à savoir :

3. À la Ville de Sainteté, fondée par Énoch, septième patriarche de la lignée d'Adam et appelée par lui Sion (voir Moïse 7:18-21).

4. Il faut encore noter un autre emploi du terme, métaphorique celui-là, selon lequel l'Église de Dieu est appelée Sion, comprenant, selon la définition donnée par le Seigneur lui-même : Ceux qui ont le cœur pur (voir D&A 97:21).

Jérusalem

En guise d'introduction appropriée à notre étude de la nouvelle Sion, qui doit encore être bâtie dans l'hémisphère occidental comme nous allons maintenant le voir, considérons brièvement l'histoire et le destin de Jérusalem, la Sion de l'ancien continent oriental. On croit généralement que « Jérusalem » signifie, par dérivation, fondation ou ville de paix. Nous la rencontrons pour la première fois sous le nom de Salem, demeure de Melchisédek, grand-prêtre et roi, à qui Abraham paya la dîme (Genèse 14:18-20). Nous trouvons une déclaration directe concernant l'identité de Salem et de Jérusalem par Josèphe (voir Antiquities of the Jews, vol. 1, chap. 10).

La ville fut arrachée aux Jébusiens par David (voir 2 Samuel 5:6-7) vers 1048 av. J.-C. Au cours des règnes de David et de Salomon, cette ville, devenue capitale du royaume d'Israël, alors uni, acquit une grande renommée pour ses richesses, sa beauté et sa puissance, son attrait principal étant l'imposant temple de Salomon qui ornait le mont Moriah (voir 1 Rois 5-8 ; 2 Chroniques 2-7). Après la division du royaume, Jérusalem resta la capitale du royaume plus petit de Juda.

Parmi ses vicissitudes nombreuses et variées consécutives aux fortunes de la guerre (voir 1 Rois 14:25 ; 2 Rois 14:13-14 ; 25 ; 2 Chroniques 12:2-5 ; 36:14-21 ; Jérémie 39:5-8) nous pouvons mentionner : la destruction de la ville et la mise en captivité de ses habitants par Nebucadnetsar vers 588-585 av. J.-C. (voir Jérémie 52:12-15) son rétablissement à la fin de la captivité à Babylone vers l'an 515 av. J.-C. (voir Esdras 1-3 ; Néhémie 2) et sa chute finale lors du démembrement de la nation juive par les Romains en 70-71 ap. J.-C.

En importance et dans l'affection des Juifs, la ville était le cœur même de la nation, et les chrétiens considèrent la ville comme sainte. Elle occupa une place importante dans l’œuvre terrestre du Rédempteur et fut la scène de sa mort, de sa résurrection et de son ascension. La grande estime du Sauveur pour la ville principale de son peuple, est hors de question. Il interdit à quiconque de jurer par elle, car, dit-il, « c'est la ville du grand Roi » (Matthieu 35 ; Psaumes 48:2 ; 87:3) et à cause de ses péchés, il se lamenta à son sujet comme un père se lamente sur son enfant égaré (voir Matthieu 23:37 ; Luc13:34). Mais aussi glorieux que soit le passé de Jérusalem, un avenir plus glorieux encore l'attend. La ville redeviendra un siège royal, son trône celui de Roi des rois et sa gloire sera permanente.

La Sion des derniers jours – La nouvelle Jérusalem

Les déclarations de la Bible concernant la Sion des derniers jours, séparée et distincte de l'ancienne Jérusalem comme de la Jérusalem restaurée de l'est, passent sous silence l'emplacement géographique de cette seconde capitale des derniers jours du royaume du Christ. Cependant la Bible nous apprend quelque chose sur les caractéristiques physiques de la région où Sion sera bâtie. Ainsi, Michée, après avoir prédit la désolation du mont de Sion et de Jérusalem en général, décrit, par contraste, la nouvelle Sion où la maison du Seigneur sera bâtie dans les derniers jours.

Voici quelles sont ses paroles : « Il arrivera, dans la suite des temps, que la montagne de la maison de l'Éternel sera fondée sur le sommet des montagnes, qu'elle s'élèvera par-dessus les collines, et que toutes les nations y afflueront. Des peuples s'y rendront en foule et diront : Venez, et montons à la montagne de l'Éternel, à la maison du Dieu de Jacob, afin qu'il nous enseigne ses voies, et que nous marchions dans ses sentiers. Car de Sion sortira la loi, et de Jérusalem la parole de l'Éternel. » (Michée 4:1-2)

La prophétie d'Ésaïe n'est pas moins explicite au sujet de la nature montagneuse du pays de la Sion moderne (voir Ésaïe 2:2-3) et, de plus, l'auteur nous assure que seul le juste sera à même de demeurer dans la splendeur éclatante de ce nouveau séjour ; et voici ce que le prophète dit de ce juste : « Celui-là habitera dans des lieux élevés ; des rochers fortifiés seront sa retraite et il ajoute que ce pays sera très éloigné (voir Ézéchiel 33:15-17). Dans un autre passage, il mentionne un rassemblement « au-delà des fleuves de l'Ethiopie », et « sur les montagnes, où le Seigneur doit dresser une bannière pour le monde. » (Ésaïe 18:1-3)

Les enseignements du Livre de Mormon et les vérités révélées à notre époque concernant la Sion des derniers jours, bien que s'accordant avec la Bible quant à la description générale de l'emplacement et de la gloire dont brillera la ville, sont plus explicites au sujet de cet emplacement. Dans ces Écritures, les noms Sion et Nouvelle Jérusalem sont employés synonymement, le second nom étant employé en honneur de la Jérusalem de l'est. Jean le Révélateur eut la vision qu'une Nouvelle Jérusalem serait caractéristique des derniers temps (voir Apocalypse 21:2). Éther, écrivant comme prophète des Jarédites, peuple qui avait habité pendant des siècles une partie de l'Amérique avant l'arrivée de Léhi et de sa colonie sur ce continent prédit l'établissement de la Nouvelle Jérusalem sur le continent américain et mit en relief la distinction entre cette ville et la Jérusalem d'autrefois.

Le prophète néphite, Moroni, dans son sommaire des écrits d'Éther, dit : « Qu'il était le lieu de la Nouvelle Jérusalem, qui devait descendre du ciel et du saint sanctuaire du Seigneur ». Et il ajoute : « Voici, Éther vit les jours du Christ, et il parla d'une Nouvelle Jérusalem dans ce pays. Il dit aussi touchant la maison d'Israël et la Jérusalem d'où Léhi viendrait - qu'après avoir été détruite, elle serait bâtie de nouveau, ville sainte dans le Seigneur ; c'est pourquoi elle ne pourrait pas être une nouvelle Jérusalem, car elle avait existé dans les temps passés ; mais elle serait bâtie de nouveau, et deviendrait une ville sainte du Seigneur et serait bâtie pour la maison d'Israël. Et qu'une Nouvelle Jérusalem serait édifiée dans ce pays pour le reste de la postérité de ce Joseph, ce dont il y a eu un type.

« Car comme Joseph amena son père dans le pays d'Égypte, où il mourut, ainsi le Seigneur amena un reste de la postérité de Joseph hors du pays de Jérusalem, afin de témoigner sa miséricorde envers la postérité de Joseph, et qu'elle ne périt pas, de même qu'il avait été miséricordieux envers le père de Joseph pour qu'il ne pérît pas. C'est pourquoi les restes de la maison de Joseph seront établis dans ce pays, et ce sera la terre de leur héritage ; et ils bâtiront une ville sainte au Seigneur, semblable à l'ancienne Jérusalem ; et ils ne seront plus confondus jusqu'à ce que la fin arrive quand la terre passera. » (Éther 13:3-8)

Jésus-Christ visita les Néphites en Amérique, peu après sa résurrection et, au cours, de ses enseignements, dit : « Et voici, j'établirai ce peuple dans ce pays, en accomplissement de l'alliance que j'ai faite avec votre père Jacob ; et il sera une Nouvelle Jérusalem. Et les puissances du ciel seront au milieu de ce peuple ; oui, je serai moi-même au milieu de vous » (3 Néphi 20:22). Il prédit en outre que les Gentils, s'ils voulaient se repentir de leurs péchés et ne pas endurcir leur cœur, seraient inclus dans l'alliance et pourraient aider à la construction d'une ville qui serait appelée la Nouvelle Jérusalem (voir 3 Néphi 21:22-24).

Éther, le Jarédite et Jean le Révélateur, séparés par plus de six cents ans et prophétisant sur des hémisphères opposés, virent chacun la Nouvelle Jérusalem descendre des cieux, « préparée », dit l'apôtre juif, « comme une épouse qui s'est parée pour son époux » (Apocalypse 21:2). Nous avons déjà parlé de la Sion d'Énoch, dont les habitants étaient tellement justes qu'ils furent aussi appelés « Sion », parce qu'« ils étaient d'un seul cœur et d'un seul esprit » (Moïse 7:18). Avec leur chef patriarcal, ils furent enlevés de la terre ou, comme nous le lisons : « Et il arriva que Sion ne fut plus, car Dieu la prit dans son propre sein ; c'est de là qu'il a dit : Sion s'est enfuie » (Moïse 7:69 ; D&A 38:4 ; 45:11-12 ; 84:99-100). Mais, avant cet événement, le Seigneur avait révélé ses buts à Énoch concernant les hommes, jusqu'aux derniers temps.

De grands événements doivent marquer les derniers jours ; les élus doivent être rassemblés des quatre coins de la terre en un lieu préparé pour eux ; le tabernacle du Seigneur doit être établi à cet endroit-là qui « sera appelé Sion, une Nouvelle Jérusalem ». Alors Énoch et son peuple reviendront sur terre pour se joindre aux élus rassemblés dans le lieu saint.

Nous avons vu que les noms Sion et Nouvelle Jérusalem sont employés l'un pour l'autre, et, en outre, que les justes aussi bien que les endroits sanctifiés sont appelés Sion ; car, selon la parole du Seigneur, Sion signifie, pour lui, « ceux qui ont le cœur pur » (D&A 97:21 ; 84:100 ; Moïse 7:18). L'Église, aujourd’hui enseigne que la Nouvelle Jérusalem qui descendait du ciel, en gloire, dans les visions de Jean et du prophète Éther, signifie le retour d'Énoch et de son peuple juste, dans toute leur exaltation ; et que le peuple ou Sion d'Énoch et la Sion moderne, en d'autres termes les saints rassemblés sur le continent américain, deviendront un seul peuple.

Le Livre de Mormon prédit l'établissement de Sion sur le continent occidental ; mais son emplacement précis ne fut révélé qu'après le rétablissement de la prêtrise à notre époque. En 1831, le Seigneur donna le commandement suivant aux anciens de son Église : « Allez dans les pays de l'ouest, appelez les habitants à la repentance, et s'ils se repentent, fondez des branches de mon Église en mon nom. Et d'un seul cœur et d'un même esprit, rassemblez vos richesses afin que vous puissiez acheter un héritage qui, plus tard, vous sera remis. Et on l'appellera la Nouvelle Jérusalem, un pays de paix, une ville de refuge, une place forte pour les saints du Dieu Très-Haut et la gloire du Seigneur y sera, et la terreur du Seigneur y sera aussi, de telle sorte que les méchants n'y viendront pas, et cet endroit s'appellera Sion. » (D&A 45:64-71)

Des révélations ultérieures donnèrent l'ordre aux anciens de l'Église de se rassembler dans l'ouest de l'État de Missouri (voir D&A 52:2-3) et désignèrent ce lieu comme l'endroit choisi et consacré pour le rassemblement des saints ; « C'est pourquoi ceci est la terre de promission, et l'emplacement de la ville de Sion ». La ville d'Independence fut désignée comme en étant le centre », et l'emplacement du temple fut aussi désigné. Il fut conseillé aux saints d'y acheter des terres, « afin qu'ils obtiennent ce pays en héritage éternel » (D&A 57:1-5). Le 3 août 1831, l'emplacement du temple ainsi désigné fut dédié par le prophète Joseph Smith et ses associés dans la prêtrise. La région environnante fut également dédiée comme lieu de rassemblement du peuple de Dieu.

Telle est la croyance des saints des derniers jours ; tels sont les enseignements de l'Église. Mais le plan de l'édification de Sion n'est pas encore consommé. Il ne fut pas permis aux saints d'entrer en possession immédiate du pays qui leur a été promis comme héritage éternel. De même que des années se passèrent entre l'époque à laquelle le Seigneur fit à l'ancien Israël la promesse que le pays de Canaan serait leur héritage et l'époque à laquelle ils entrèrent en possession de ce pays - années consacrées à la préparation pénible et douloureuse du peuple pour l'accomplissement de cette promesse, de même, à notre époque, l'accomplissement du but divin est tenu en suspens, tandis que le peuple se sanctifie en vue du grand don qu'il doit recevoir et des responsabilités qui y sont attachées.

Entre-temps, ceux qui ont le cœur pur se rassemblent dans les vallées des Montagnes Rocheuses ; et là, au sommet des montagnes, au-dessus des collines, des temples ont été érigés et toutes les nations affluent dans ces régions. Mais Sion doit encore être établie sur l'emplacement choisi ; elle « ne sera pas déplacée », et ceux qui ont le cœur pur y retourneront « en chantant des cantiques de joie éternelle, pour édifier les endroits déserts de Sion. » (D&A 101:17-18 ; voir aussi 101:43, 74-75 ; 103:1, 11, 13, 15 ; 105:1-2, 9, 13, 16, 34 ; 109:47 ; 136:18)

Mais Israël rassemblé ne peut pas être limité au « lieu central » du rassemblement ni à la région qui l'entoure immédiatement ; d'autres lieux ont été et seront désignés, que l'on appelle pieux de Sion (D&A 101 21). Beaucoup de pieux ont été établis dans les régions habitées par les saints des derniers jours et sont des possessions permanentes et c'est de là qu'iront ceux qui sont choisis d'entre les justes pour prendre possession de leur héritage. Sion doit être châtiée, mais pour un peu de temps seulement (D&A 100:13) ensuite viendra le temps de sa rédemption.

Ce temps sera choisi par Dieu ; cependant, il sera déterminé par la fidélité du peuple. L'iniquité oblige le Seigneur à retarder, car, dit-il, « en conséquence des transgressions de mon peuple, il me convient que mes anciens attendent encore un peu la rédemption de Sion » (D&A 105:9 ; 136:31). Et aussi : « Sion sera rachetée au moment que je me suis fixé » (D&A 136:18). Mais le moment que le Seigneur s'est fixé pour donner des bénédictions dépend des bénéficiaires envisagés. En 1834 déjà, la parole du Seigneur fut ainsi adressée à l'Église : « Voici, je vous le dis, n'étaient les transgressions de mon peuple, et je parle de l'Église, et non d'individus, il aurait pu être racheté dès maintenant. » (D&A 105:1-2)

Considérations supplémentaires

Jérusalem

« La ville a porté à différents âges, une variété de noms, et même dans la Bible elle a plusieurs désignations. Salem, mentionnée dans la Genèse, 14:18, fut probablement son nom du temps de Melchisedek, et elle est certainement appelée ainsi dans Ps. 76:2 ; Ésaïe (29:1-7) l'appelle Ariel. Jébus, ou Jébusi, la ville des Jébusiens, fut son nom aux jours de Josué et des Juges (Jos. 15:8 ; 18:16, 28 ; Juges 19:10-11) et ce nom continua à être employé jusqu'au temps de David (1 Chron. 11:4-5).

Quelques-uns ont pensé que le nom « Jérusalem » est lui-même une corruption de Jébus-Salem, mais c'est une théorie qui n'est pas confirmée par les faits. Jérusalem porte aussi le nom de 'ville de David', 'ville de Juda', 'ville sainte', 'ville de Dieu' (2 Rois 14:20 ; 2 Chron. 25:28 Néh. 11:18 Ps. 87:3). Aujourd'hui on l'appelle el-Kuds, ou 'la Sainte', dans la plupart des pays de l'Orient. Aucune ville au monde n'a reçu d'appellation plus honorable notre Sauveur lui-même l'a appelée 'la ville du Grand Roi'. » (Cassell's Bible Dictionary, p. 600)

La note suivante de J. M. Sjodahl adressée à l'auteur est intéressante : « Dans 1 Rois, chap. 14, il y a une brève mention d'une expédition militaire de Schischak, roi d'Égypte en Palestine pendant la cinquième année du roi Roboam. Les Égyptiens emportèrent les trésors du palais et du temple, comprenant, présume-t-on, les 300 boucliers d'or battu, faits par Salomon, et évalués en monnaie moderne, à environ 1.054.880 dollars (voir le Commentary de Clarke sur 1 Rois 10:17).

Cette expédition fut inscrite en Égypte sur le mur sud de la cour du temple d'Amon à Karnak. Cent cinquante-six lieux y sont énumérés comme pillés par les Égyptiens. Un de ces lieux est appelé Yuteh Mark (Bible Dictionary de Smith sous Schischak). La traduction hébraïque de ce nom est Judah Malech que Champollion traduit « royaume de Juda », mais que le Docteur Birch, plus correctement, reconnaît comme le nom ou un nom de la ville de Jérusalem : littéralement '[la Ville du] Roi de Juda' - Malech étant le nom pour royauté (comparez un article par le professeur George Frederick Wright, Oberlin College, dans Fundamentals, vol. 2, p. 11).

On nous dit dans le Livre de Mormon que les fugitifs qui échappèrent au sort de Sédécias et vinrent dans le monde occidental, appelèrent leur première colonie Mulek, qui est un nom identique au mot Mark sur le mur du temple à Karnak, en Égypte, ou le mot hébreu Malech. La pleine signification de Mulek est par conséquent, selon le témoignage de l'érudition '[la ville du] Roi de Juda', déjà connue par les inscriptions en Égypte. Le fait que Marc et Malech et Mulek ne sont que de légères variantes d'un seul et même mot devrait être noté. Car le mot se rencontre sous l'une ou l'autre forme dans les langages aborigènes américains dans les dialectes du centre et du sud de l'Amérique ; et ils sont tous, selon moi, dérivés du mot Mulek, du Livre de Mormon. »

La fondation de Sion au Missouri

« Une compagnie de saints, portant le nom de branche de Colesville – parce qu'ils avaient habité Colesville, dans le Comté de Broome, État de NewYork – arriva en Missouri et, ayant reçu des instructions pour acheter des terrains dans les régions situées aux alentours de Sion, se procura une étendue de terrain dans une prairie fertile à quelque dix ou douze milles à l'ouest d'Independence, dans la commune de Kaw, non loin de l'emplacement actuel de Kansas City. Le 2 août [1831] - jour précédant la dédicace de l'emplacement du temple - dans l'installation des saints de Colesville, le premier rondin fut posé pour une maison comme fondation de Sion. Le rondin était porté par douze hommes en l'honneur des douze tribus d'Israël ; et Sidney Rigdon consacra et dédia le pays de Sion au rassemblement des saints. » (B. H. Roberts, Outlines of Ecclesiastical History, p. 352)

L'emplacement du temple, à Independence, dans le Comté de Jackson, au Missouri

« En prenant la route, qui va vers l'ouest du Palais de Justice sur près d'un kilomètre, vous arrivez au sommet d'une colline dont les versants sud et ouest sont complètement abrupts, mais en pente douce au nord et à l'est... Là est l'emplacement du temple. Ce fut à cet endroit que, le 3 août 1831, Joseph Smith, Sidney Rigdon, Edward Partridge, W. W. Phelps, Oliver Cowdery, Martin Harris, et Joseph Coe, et une autre personne dont je n'ai pu savoir le nom - ils étaient huit en tout - des hommes en qui le Seigneur avait confiance, s'assemblèrent pour dédier cet endroit comme emplacement du temple de Sion.

« On lut le Psaume quatre-vingt-sept. Joseph [le prophète] dédia alors le lieu, où doit être construit un temple sur lequel la gloire de Dieu reposera. Oui, le grand Dieu l'a décrété ainsi, disant : 'Car, en vérité, cette génération ne passera pas entièrement qu'une maison n'ait été bâtie au Seigneur, et une nuée reposera sur elle, à savoir la gloire même du Seigneur, qui remplira la maison, car les fils de Moïse et aussi les fils d'Aaron, offriront une offrande et un sacrifice acceptables dans la maison du Seigneur, laquelle maison sera bâtie au Seigneur en cette génération, au lieu consacré que j'ai choisi' (D&A 84:5, 31). » (B. H. Roberts, dans Missouri Persecutions ; James E. Talmage, La maison du Seigneur, chap. 5)

Références scripturaires

Notez que les deux capitales du royaume du monde sur lequel le Christ règnera, sont désignées des noms de « Sion » et « Jérusalem » ; notez, en outre, que les noms de ces deux villes sont parfois employés distinctivement et parfois l'un pour l'autre au sens figuré.

La montagne de la maison de l'Éternel sera établie et toutes les nations y afflueront - Es. 2:2, 3.

Celui qui sera laissé en Sion et celui qui restera à Jérusalem sera appelé saint - Es. 4:3.

Sion... Jérusalem, qui annoncent de bonnes nouvelles - Es. 40:9.

Revêts ta parure, Sion ! Revêts tes habits de fête, Jérusalem - Es. 52:1.

Le salut sera sur la montagne de Sion et à Jérusalem - Joël 2:32

De Sion l'Éternel rugit, de Jérusalem il fait entendre sa voix - Joël 3:16, 17.

L'Éternel consolera encore Sion, il choisira encore Jérusalem - Zach. 1:17 ; 2:7-12.

La Nouvelle Jérusalem est mentionnée : Mais vous vous êtes approchés de la montagne de Sion, de la cité du Dieu vivant, la Jérusalem céleste - Héb. 12:22.

Le nom de la ville de mon Dieu, de la Nouvelle Jérusalem, qui descend du ciel d'auprès de mon Dieu - Apo. 3 -.12.

Les nouveaux Cieux et la nouvelle terre, et la ville sainte ou Nouvelle Jérusalem - Apo. chap. 21.

Esther vit les jours du Christ et parla d'une nouvelle Jérusalem sur le continent américain - Éther 13:4, 8.

Le Seigneur ressuscité confirma des prophéties antérieures relatives à l'établissement d'une nouvelle Jérusalem sur le continent américain - 3 Néphi 20:22.

Les Gentils, s'ils se repentent, auront la permission d'aider la maison d'Israël à bâtir la ville qui sera appelée la Nouvelle Jérusalem - 3 Néphi 21:14-24.

Le temps de l'établissement de la ville de la Nouvelle Jérusalem sera révélé - D&A 42:9 ; voir aussi versets 62 et 67.

Des terres seront achetées pour l'édification de la Nouvelle Jérusalem - D&A 42:35.

Caractéristiques de la Nouvelle Jérusalem, qui sera appelée Sion - D&A 45:66-71.

Le Seigneur hâtera la construction de la ville en temps voulu - D&A 52:43.

Les saints se tiendront sur le mont de Sion, qui sera la ville de la Nouvelle Jérusalem - D&A 84:2-5.

Édification de la Nouvelle Jérusalem différée - D&A 124:51, 52.

Prédiction qu'en Sion seule on trouvera la sécurité - D&A. 45:68, 69.

Bénis sont ceux dont les pieds se tiennent sur le pays de Sion - D&A 59:3.

Les rebelles n'hériteront Pas du pays de Sion - D&A 64:35.

Ceux qui ont le cœur pur retourneront en Sion avec des chants de joie éternelle - D&A 101:18.

Pieux de Sion organisés - D&A 68:26 ; Fondement doit être posé pour un pieu de Sion - D&A. 94:1.

Pieux ainsi appelés pour la tente ou la force de Sion - D&A 101:21 ; Voir aussi 109:59. Sion et ses pieux - 115:6 et 18. Le peuple doit se rassembler pour fortifier les pieux de Sion 133:9.

La Sion d'Énoch : Pourquoi le Seigneur a ainsi appelé son peuple - Moïse 7:18. Enlevée au ciel, verset 23 ; emportée dans le sein du Seigneur - versets 31 et 69.

James E. Talmage, Étude des articles de foi, 1890, 1962, chapitre 19