Oraison
funèbre prononcée sur les restes d'Emma Wells, à
Salt Lake City le 11 avril 1878
Dieu
a donné des lois pour gouverner toutes ses oeuvres, et il a
surtout donné les lois pour gouverner son peuple, ceux qui
sont ses fils et ses filles. Nous sommes venus séjourner dans
la chair pour obtenir des habitacles pour notre esprit immortel ; ou
en d'autres termes nous sommes venus dans le but d'accomplir une
oeuvre semblable à celle qu'accomplit le Seigneur
Jésus-Christ. Le but de notre existence terrestre est
d'obtenir une plénitude de joie et de devenir fils et filles
de Dieu dans le sens le plus complet du terme, étant héritiers
de Dieu et cohéritiers avec Jésus-Christ, pour être
rois et prêtres de Dieu, pour hériter la gloire, la
domination, l'exaltation, les trônes et tous les pouvoirs et
tous les attributs acquis et possédés par notre Père
céleste. Tel est le but de notre existence
sur
cette terre.
Pour
atteindre à cette situation sublime, il est nécessaire
que nous passions par cette expérience ou épreuve
terrestre par laquelle nous pourrons nous montrer dignes grâce
à l'aide de notre frère aîné Jésus.
L'esprit sans le corps n'est pas parfait. Sans le corps il n'a pas la
capacité de posséder la plénitude de la gloire
de Dieu et ne peut par conséquent pas accomplir sa destinée
sans le corps.
Nous
sommes pré-ordonnés pour nous conformer à
l'image du Seigneur Jésus-Christ ; et afin de devenir
semblables à lui, nous devons suivre ses traces jusqu'à
nous sanctifier par la loi de la vérité et de la
justice. Telle est la loi du royaume céleste, et lorsque nous
mourrons, son pouvoir nous fera nous lever le matin de la première
résurrection revêtus de gloire, d'immortalité et
de vie éternelle.
Si
nous ne gardons pas la loi que Dieu nous a donnée dans la
chair, que nous avons le privilège de recevoir et de
comprendre, nous ne pouvons être vivifiés par sa gloire,
et nous ne pouvons pas non plus recevoir la plénitude et
l'exaltation du royaume céleste. « Il y a une loi
irrévocablement décrétée dans les cieux
avant la fondation de ce monde sur laquelle reposent toutes les
bénédictions ; et lorsque nous obtenons une bénédiction
quelconque de Dieu, c'est par l'obéissance à la loi sur
laquelle elle repose » (D&A 130:20).
Nous
devons par conséquent apprendre les lois des cieux, qui sont
les lois de l'Évangile, les vivre, y obéir de tout
notre coeur et y demeurer avec foi, nous perfectionnant grâce à
elles, afin de recevoir la plénitude de la gloire de son
royaume…
Tant
que nous sommes dans la mortalité nous sommes entravés,
nous voyons au moyen d'un miroir, d'une manière obscure, nous
ne connaissons qu'en partie et nous avons du mal à comprendre
les choses les plus petites auxquelles nous sommes associés.
Mais lorsque nous revêtirons l'immortalité, notre
situation sera très différente, car nous monterons dans
une sphère plus vaste ; toutefois nous ne deviendrons pas
parfaits immédiatement après avoir quitté le
corps, car l'esprit sans le corps n'est pas parfait, et le corps sans
l'esprit est mort.
L'esprit
désincarné pendant l'intervalle qui sépare la
mort du corps et sa résurrection n'est pas parfait, et par
conséquent il n'est pas préparé à entrer
dans l'exaltation du royaume céleste ; mais il a le privilège
de s'élever au milieu d'êtres immortels et de jouir dans
une certaine mesure de la présence de Dieu, non pas de la
plénitude de sa gloire, non pas de la plénitude de la
récompense que nous cherchons et que nous sommes destinés
à recevoir si nous nous montrons fidèles à la
loi du royaume céleste, mais en partie seulement.
L'esprit
juste qui quitte cette terre reçoit sa place dans le paradis
de Dieu ; il a ses privilèges et ses honneurs qui, du point de
vue excellence, dépassent de loin toute compréhension
humaine ; et dans cette sphère d'action, jouissant de cette
récompense partielle de sa conduite juste sur la terre, il
continue ses travaux et, à ce point de vue, diffère
beaucoup de l'état du corps dont il est libéré.
Car tandis que le corps dort et se décompose, l'esprit reçoit
une naissance nouvelle; le portail de la vie s'ouvre devant lui. Il
naît de nouveau en la présence de Dieu.
L'esprit
de notre soeur bien-aimée, en faisant ses adieux à ce
monde, naît de nouveau dans le monde des esprits et, revenant
de la mission qu'il a accomplie dans cet état d'épreuves,
ayant été quelques années absent de père,
mère, famille, amis, voisins et de tout ce qui lui était
cher, est retourné plus près du cercle familïal,
des vieilles fréquentations et de l'ancien entourage, à
peu près comme un homme qui rentre chez lui d'une mission à
l'étranger pour retrouver sa famille et ses amis et jouir des
plaisirs et du confort du foyer.
Telle
est la situation de cette femme dont les restes se trouvent
maintenant devant nous et de toute personne qui a été
fidèle à la vertu et à la pureté pendant
qu'elle voyageait ici-bas; mais c'est aussi plus spécialement
celle de ceux qui tandis qu'ils étaient ici, ont eu le
privilège d'obéir à l'Évangile et ont été
fidèles à ses alliances.
Au
lieu de rester ici parmi les choses temporelles entourés que
nous sommes des faiblesses d'un monde déchu et sujets aux
soucis et aux chagrins terrestres, ils en sont libérés
pour entrer dans un état de joie, de gloire et d'exaltation ;
pas la plénitude d'aucune d'elles, mais pour attendre le matin
de la résurrection des justes, pour sortir du tombeau pour
racheter le corps, et pour lui être réunis et devenir
ainsi des âmes vivantes, des êtres immortels, pour ne
plus jamais mourir.
Ayant
accompli leur oeuvre, ayant passé leur épreuve
terrestre et ayant rempli leur mission ici-bas, ils sont préparés
pour recevoir la connaissance, la gloire et l'exaltation du royaume
céleste. Cela, Jésus l'a fait ; et il est notre
précurseur, notre exemple. Le chemin qu'il a tracé,
nous devons le parcourir, si nous voulons espérer demeurer et
être couronnés avec lui dans son royaume. Nous devons
lui obéir et mettre notre confiance en lui, sachant qu'il est
le Sauveur du monde.
Quelle
raison avons-nous de nous affliger ? Aucune si ce n'est que nous
sommes privés pendant quelques jours de la société
de quelqu'un que nous aimons. Et si nous nous montrons fidèles
pendant que nous sommes dans la chair, nous suivrons bientôt et
serons heureux d'avoir eu le privilège de traverser la
mortalité et d'avoir vécu à une époque où
a été prêchée la plénitude de
l'Évangile éternel, par lequel nous serons exaltés,
car il n'y a d'exaltation que par l'obéissance à la
loi.
Toute
bénédiction, tout privilège, toute gloire, toute
exaltation ne s'obtiennent que par l'obéissance à la
loi sur laquelle elles sont basées. Si nous respectons la loi,
nous ecevrons la récompense, mais nous ne pouvons la recevoir
à aucune autre condition. Réjouissons-nous donc de la
vérité, du rétablissement de la prêtrise,
ce pouvoir délégué à l'homme en vertu
duquel le Seigneur sanctionne dans les cieux ce que l'homme fait sur
la terre.
Le
Seigneur nous a enseigné les ordonnances de l'Évangile
par lesquelles nous pouvons rendre parfaite notre exaltation dans son
royaume. Nous ne vivons pas sans loi comme les païens ; ce qui
est nécessaire à notre exaltation a été
révélé. Notre devoir est par conséquent
d'obéir aux lois. Alors nous recevrons notre récompense,
que nous soyons fauchés dans l'enfance, dans la force de l'âge
ou dans la vieillesse, c'est la même chose.
Tant
que nous vivons à la hauteur de la lumière que nous
possédons, nous ne serons privés d'aucune bénédiction
ni d'aucun privilège. Car il y a un temps après cette
vie mortelle et un moyen est prévu pour nous permettre de
remplir la mesure de notre création et de notre destinée
et d'accomplir toute la grande oeuvre que nous avons été
envoyés faire, même s'il faut attendre longtemps pour
que nous puissions l'accomplir
complètement.
Jésus
n'avait pas terminé son oeuvre lorsque son corps fut mis à
mort, et il ne la termina pas non plus après sa résurrection
d'entre les morts ; bien qu'ayant accompli le but pour lequel il
était venu sur la terre, il n'avait pas accompli toute son
oeuvre. Et quand l'aura-t-il accomplie ? Pas avant d'avoir racheté
et sauvé tous les fils et toutes les filles de notre père
Abraham qui sont nés ou naîtront jamais sur cette terre
jusqu'à la fin des temps, à l'exception des fils de
perdition. Telle est sa mission.
Nous
ne terminerons notre oeuvre que lorsque nous nous serons sauvés,
et alors pas avant d'avoir sauvé tous ceux qui dépendent
de nous ; car nous devons devenir sauveurs sur le Mont de Sion au
même titre que le Christ. Nous sommes appelés à
cette mission.
Les
morts ne sont pas parfaits sans nous, et nous ne le sommes pas sans
eux. Nous avons une mission à accomplir en leur faveur ; nous
avons une certaine oeuvre à accomplir afin de libérer
ceux qui, à cause de leur ignorance et de la situation
défavorable dans laquelle ils ont été placés
pendant qu'ils étaient ici, ne sont pas prêts pour la
vie
éternelle
; nous devons leur ouvrir la porte, en accomplissant les ordonnances
qu'ils ne peuvent accomplir pour eux-mêmes, et qui sont
essentielles pour qu'ils soient libérés de la «
prison » pour se lever et vivre selon Dieu quant à
l'esprit et être jugés selon les hommes quant à
la chair.
Le
prophète Joseph Smith a dit que c'est là un des devoirs
les plus importants qui incombent aux saints des derniers jours . Et
pourquoi ? Parce que nous sommes dans la dispensation de la plénitude
des temps qui inaugurera le règne millénaire dans
lequel tout ce dont ont parlé les saints prophètes
depuis le début du monde doit s'accomplir et où toutes
choses doivent être réunies, tant celles qui sont dans
les cieux que celles qui sont sur la terre.
Nous
avons cette oeuvre à accomplir ; ou du moins tout ce que nous
pouvons en accomplir, laissant le reste à nos enfants,
auxquels nous devons inculquer le sentiment de
l'importance
de cette oeuvre, les élevant dans l'amour de la vérité
et dans la connaissance
de
ces principes, de sorte que lorsque nous mourrons, ayant fait tout ce
que nous pouvions faire, ils reprendront le flambeau et continueront
le travail jusqu'à ce qu'il soit terminé.
Puisse
le Seigneur bénir cette famille éplorée et la
consoler dans sa perte. Ceux qui meurent dans le Seigneur ne
goûteront pas la mort. Lorsque Adam prit du fruit défendu,
il fut chassé de la présence de Dieu dans les ténèbres
du dehors. C'est-à-dire qu'il fut exclu de la présence
de sa gloire et du privilège de sa société, ce
qui était une mort spirituelle. Ce fut la première mort. C'était véritablement une mort, car il fut exclu de
la présence de Dieu et depuis lors la postérité
d'Adam a souffert du châtiment de cette mort spirituelle, qui
est le bannissement de sa présence et de la société
des êtres saints. Cette première mort sera aussi la
seconde mort.
Maintenant
nous considerons les restes mortels de notre soeur disparue. Sa
partie immortelle s'en est allée. Où ? Dans les
ténèbres du dehors ? Bannie de la présence de
Dieu ? Non, mais née de nouveau en sa présence,
restaurée ou née de la mort à la vie, à
l'immortalité et à la joie en sa présence. Ce
n'est donc pas une mort. Et ceci est vrai en ce qui concerne tous
les saints qui meurent dans le Seigneur et dans l'alliance de
l'Évangile. Ils retournent du sein de la mort à la vie
où la mort n'a pas de pouvoir.
Il
n'y a de mort que pour ceux qui meurent dans le péché
sans l'espérance sûre et ferme de la résurrection
des justes. Il n'y a pas de mort quand nous continuons dans la
connaissance de la vérité et avons l'espérance
d'une glorieuse résurrection. La vie et l'immortalité
sont mises en lumière par l'Évangile. Par conséquent
il n'y a pas de mort ici. Il s'agit d'un sommeil paisible, d'un
repos tranquille pendant un petit temps, et puis elle se lèvera
de nouveau pour jouir de ce corps.
S'il
manque quelque chose en ce qui concerne les ordonnances appartenant à
la maison du Seigneur qui pourrait avoir été oublié
ou auquel elle n'aurait pas pu atteindre, on pourra s'en occuper pour
elle. Son père et sa mère, ses frères et ses
soeurs sont là, ils connaissent les ordonnances qu'il faut
accomplir pour obtenir tous les avantages et toutes les bénédictions
qu'il lui était possible de recevoir dans la chair. Ces
ordonnances nous ont été révélées
dans ce but même, afin que nous naissions dans la lumière,
sortant du milieu de ces ténèbres, de la mort à
la vie.
Nous
vivons donc. Nous n'attendons pas la mort mais nous attendons la
vie, l'immortalité et la gloire, l'exaltation et nous nous
attendons à être vivifiés par la gloire du
royaume céleste et à recevoir la plénitude de
celui-ci. Telle est notre destinée, telle est la situation
exaltée que nous pouvons atteindre et il n'y a aucun pouvoir
qui peut nous en priver ou nous en dépouiller si nous nous
montrons fidèles à l'alliance de l'Évangile. (Journal
of Discourses, vol. 19, 1878, p. 258-265 ; Doctrine de l'Évangile,
p. 371-374)
Discours prononcé au service funèbre de Mary A. Freeze (publié en 1911) :
Il ne reste apparemment pas grand-chose à dire. Je confirme de tout coeur
et sans réserve tous les sentiments délicats que j'ai entendu
exprimer ici cet après-midi à propos de notre soeur disparue. Je
l'ai connue pendant pas mal d'années, comme officier de l'Église,
et j'ai eu le plaisir de la rencontrer souvent dans les divers
offices dans lesquels elle a travaillé dans l'Église, et, dans tous
les cas, j'ai été de plus en plus frappé par la personnalité et
l'esprit pur de cette femme.
Il y avait chez elle, dans
sa conversation et dans sa conduite, un calme qui semblaitrévéler une personnalité
bien mûrie et des principes de vie bien établis. Rien de ce que
j'aie jamais vu en elle n'a paru passager, instable ou déséquilibré,
mais en tout sa vie a manifesté la stabilité, une fermeté digne de
confiance et la fidélité au Seigneur et à ses alliances.
Après avoir entendu les
nombreuses bonnes choses qui ont été dites (et cependant,comme frère Joseph E.
Taylor l'a noté : « On n'a pas dit la moitié ») à propos de la
bonne vie et des bons travaux de notre chère soeur, cela me rappelle
les espérances chéries qu'éveille en notre âme notre foi en
l'Évangile de notre Seigneur Jésus-Christ, l'espérance que cet
Évangile a inspirée à notre âme qui fait que nous suivons les
traces de notre Rédempteur et que quiconque suit ses traces
deviendra semblable à lui, jouira des privilèges bénis dont il a
joui, passera par les diverses épreuves par lesquelles il a passé
et atteindra finalement le même but et recevra en bénédiction les
mêmes privilèges, la même puissance, la même gloire, la même
exaltation qu'il a lui-même acquis dans sa vie, sa mort et sa
résurrection.
Je ne puis rien concevoir
de plus désirable que ce que nous donne l'Évangile de Jésus-Christ
: le fait que bien que nous mourions, nous revivrons, que même si
nous mourons et nous dissolvons dans les éléments d'origine à
partir desquels notre corps humain est composé, néanmoins ces
éléments seront rendus les uns aux autres et seront réorganisés,
et nous deviendrons de nouveau des âmes vivantes tout comme le
Sauveur l'a fait avant nous ; et le fait qu'il y est arrivé nous en
a donné la possibilité, à nous.
À quoi peut-on penser de
plus joyeux que le fait que frère Freeze, qui aimait sa femme et
qu'elle aimait, à qui il fut fidèle et qui lui fut fidèle tous les
jours qu'elle passa avec lui comme femme et mère, aura le privilège
de se lever le matin de la première résurrection, revêtu
d'immortalité et de vie éternelle, et de reprendre les relations
qui existaient entre eux dans cette vie, les liens de mari et de
femme, de père et de mère, de parents de leurs enfants, ayant jeté
les bases de la gloire éternelle et de
l'exaltation éternelle
dans le royaume de Dieu !
Sans cette espérance la
vie me semblerait inutile. Et cependant, il n'est rien que j'aie
jamais découvert au monde, à part l'Évangile de Jésus-Christ, qui
donne cette assurance. Rien ne l'a jamais démontré d'une manière
tangible à part l'Évangile de Jésus-Christ. Jésus-Christ a jeté
cette base, a enseigné ce principe et cette vérité et a énoncé
le sentiment mémorable : « Celui qui croit en moi vivra, quand même
il serait mort ; et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais »
(Jean 11:25-26).
Eh bien, pour moi cela
explique le sentiment exprimé par frère Joseph E. Taylor, lorsqu'il
dit qu'il ne ressentait pas la mort lorsqu'il s'en alla lui rendre
visite. Ressentez-vous la présence de la mort ici ? Lui ne l'a pas
senti à ce moment-là. Juste avant le départ de son esprit, il n'y
avait là aucun élément de la mort. L'élément de dissolution, la
séparation du spirituel et du temporel, de l'immortel et du mortel,
était visible, mais dans la présence de l'Esprit du Seigneur.
Avec l'espérance inspirée
par l'Évangile du Fils de Dieu que « celui qui croit en moi vivra,
quand même il serait mort ; et quiconque vit et croit en moi ne
mourra jamais », et par la connaissance du fait que toutes les
dispositions que le Seigneur a prises pour que nous puissions être
préparés à jouir de la plénitude de ses bénédictions ont été
observées et suivies, crues et appliquées par cette brave femme,
quelle raison pourrait-il y avoir, dans de telles circonstances, pour
que l'on ait des pensées de mort ? Ce n'était pas la mort, mais un
passage du mortel à l'immortel, en fait de la mort à la vie
éternelle.
Or, je crois que s'il y a
une âme au monde qui ait droit à la réalisation de cette parole du
Fils de Dieu, c'est bien cette brave femme ; car, je le crois, elle
fut, selon sa connaissance, fidèle à tous les principes par
lesquels elle pourrait en remplir le but et par lesquels elle peut en
recevoir la confirmation dans le monde à venir.
Je ne crois pas qu'il
serait approprié ou nécessaire que je prenne beaucoup de temps,
mais tandis que les frères et soeurs parlaient, la pensée m'est
venue tout naturellement à l'esprit : Que fera-t-elle dans le monde
à venir ? Que fera-t-elle là-bas ? On nous dit qu'elle ne sera pas
oisive. Elle ne pourrait pas l'être. Dans les plans de Dieu,
l'oisiveté n'existe pas. Dieu n'est pas heureux de l'idée de la
paresse. Il n'est pas oisif, et, dans la providence et les desseins
de Dieu, il n'y a pas d'inertie. Ou bien nous progressons et
avançons, ou nous rétrogradons. Nous ne sommes pas
stationnaires. Nous devons progresser. Le principe de la progression
et du développement éternels tend vers la gloire, l'exaltation, le
bonheur et une plénitude de joie.
Qu'a-t-elle donc fait ? Elle a,
entre autres choses, travaillé au temple. Elle a également
travaillé pour apporter la vie aux jeunes filles de l'Église de
Jésus-Christ des saints des derniers jours. Elle a travaillé
diligemment et avec ferveur à essayer de persuader les filles de
Sion d'arriver à connaître la vérité telle qu'elle la
connaissait. Elle semblait y être parfaitement enracinée. Je n'ai
jamais découvert dans son esprit le moindre symptôme de doute au
sujet de l'Évangile de Jésus-Christ. Elle a travaillé pour amener
les autres filles de Sion au même niveau de connaissance, de foi et
d'intelligence des principes de l'Évangile du Christ qu'elle
possédait elle-même, ange servant et mère en Israël, cherchant le
salut des autres filles et des autres mèresd'Israël. Quel appel plus
grand que celui-là pouvez-vous concevoir ?
En outre, comme je l'ai
dit, elle a travaillé au temple. Dans quel but ? Pour administrer
les ordonnances que Dieu a révélées être essentielles au salut
des vivants et pour les préparer à une exaltation et à une gloire
plus grandes ici-bas et dans l'au-delà, et aussi pour le rachat des
morts. Que pouvez-vous imaginer de plus grand quecela ? Dans mon esprit, il
n'est rien d'aussi grand ni d'aussi glorieux dans ce monde que de
travailler pour le salut des vivants et pour la rédemption des
morts.
Nous lisons que le Sauveur
alla prêcher l'Évangile aux esprits en prison tandis que son corps
était au tombeau. Cela faisait partie de la grande mission qu'il
devait accomplir. Il fut envoyé non seulement pour prêcher
l'Évangile à ceux qui demeuraient dans la mortalité, mais
préordonné et oint de Dieu pour ouvrir les portes de la prison à
ceux qui étaient en esclavage et pour proclamer son Évangile.
J'ai toujours cru et je
crois toujours de toute mon âme que des hommes tels que Pierre et
Jacques et les douze disciples que le Sauveur choisit de son temps
ont été occupés, tout au long des siècles qui ont passé depuis
leur martyre, à témoigner de Jésus, à proclamer la liberté aux
captifs dans le monde des esprits et à ouvrir les portes de leur
prison. Je ne crois pas qu'ils pourraient être employés à une
oeuvre plus grande. Leur appel spécial et l'onction que le Seigneur
lui-même leur donna fut de sauver le monde, de proclamer la liberté
aux captifs et l'ouverture des portes des prisons à ceux qui étaient
enchaînés dans les ténèbres, la superstition et l'ignorance.
Je crois que les disciples
qui sont morts dans notre dispensation : Joseph le prophète et son
frère Hyrum, Brigham, Heber, Willard, Daniel, John, Wilford et tous
les autres prophètes qui ont vécu dans cette dispensation et qui
ont été intimement associés à l'oeuvre de rédemption et aux
autres ordonnances de l'Évangile du Fils de Dieu dans ce monde
prêchent ce même Évangile qu'ils ont vécu et prêché ici à ceux
qui sont dans les ténèbres dans le monde des esprits et qui
n'avaient pas cette connaissance avant de partir. L'Évangile doit
leur être prêché. Nous ne sommes pas parfaits sanseux, ils ne peuvent être
parfaits sans nous.
Or, parmi ces millions
d'esprits qui ont vécu sur la terre et qui sont morts, de génération
en génération depuis le commencement du monde sans connaître
l'Évangile, vous pouvez compter que parmi eux la moitié au moins
sont des femmes. Qui va prêcher l'Évangile aux femmes ? Qui va
porter l'Évangile de Jésus-Christ au coeur des femmes qui sont
mortes sans connaître l'Évangile ? C'est là une chose simple dans
mon esprit. Ces braves soeurs qui ont été mises à part, ordonnées
à l'oeuvre, appelées à cette oeuvre, autorisées par l'autorité
de la Sainte Prêtrise à travailler pour leur sexe dans la maison de
Dieu pour les vivants et pour les morts seront pleinement autorisées
et dotées de pouvoir pour prêcher l'Évangile et enseigner les
femmes tandis que les anciens et les prophètes le prêchent aux
hommes.
Les choses que nous
connaissons ici sont typiques des choses de Dieu et de la vie au-delà
de nous. Il y a une grande ressemblance entre les desseins de Dieu
tels qu'ils se manifestent ici-bas et les desseins qu'il applique
dans sa présence et dans son royaume. Ceux qui sont autorisés à
prêcher l'Évangile ici et sont désignés ici pour accomplir cette
oeuvre ne seront pas oisifs après leur mort, mais continueront à
exercer les droits qu'ils ont obtenus ici, en vertu de la prêtrise
du Fils de Dieu, de travailler au salut de tous ceux qui sont morts
sans connaître la vérité.
Certains d'entre vous
comprendront si je vous dis que certaines de ces braves femmes qui
sont passées dans l'au-delà ont même été ointes reines et
prêtresses pour Dieu et leur mari, pour continuer leur oeuvre et
être les mères d'esprits dans le monde à venir. Le monde ne
comprend pas cela, il ne peut pas le recevoir, il ne sait pas ce que
cela veut dire, et il est parfois difficile pour ceux qui devraient
être parfaitement imprégnés de l'esprit de l'Évangile, même pour
certains d'entre nous, de comprendre, mais c'est vrai.
Que le Seigneur bénisse
frère Freeze. Comme l'a dit soeur Martha Tingey, soeur Freeze
n'aurait jamais accompli l'oeuvre qu'elle a accomplie s'il ne l'avait
pas secondée dans ses efforts. Il a consenti à ce qu'elle néglige
partiellement ses devoirs domestiques pour travailler dans un domaine
plus vaste au salut des autres.
Mais permettez-moi ici de
vous dire un mot, à vous, les mères. Oh mères, le salut, la
miséricorde et la vie éternelle commencent chez vous. « Que
sert-il à un homme de gagner tout le monde, s'il perd son âme ? »
À quoi me servirait-il, même si je m'en allais dans le monde pour
amener des étrangers dans la bergerie de Dieu, si je perdais mes
propres enfants ? Ô Dieu, ne me laisse pas perdre les miens. Je ne
puis me permettre de perdre les miens que Dieu m'a donnés et dont je
suis responsable devant le Seigneur et qui ont besoin de moi pour les
guider, les instruire et les influencer convenablement.
Père, ne me laisse pas
perdre tout intérêt pour les miens en essayant de sauver les
autres. La charité commence au foyer. La vie éternelle doit
commencer au foyer. Je serais très malheureux si on me faisait un
jour prendre conscience du fait que par lanégligence que j'aurais
montrée vis-à-vis de mon foyer, tout en essayant de sauver les
autres, j'aurais perdu les miens. Je ne veux pas cela. Que le
Seigneur m'aide à sauver les miens autant que quelqu'un peut aider
un autre à se sauver.
Je me rends compte que je
ne puis sauver personne, mais je peux leur enseigner comment être
sauvé. Je peux donner à mes enfants l'exemple de la façon dont ils
peuvent être sauvés et j'ai le devoir de faire d'abord cela. Je le
leur dois davantage, à eux, qu'à qui que ce soit au monde. Ensuite,
lorsque j'aurai accompli l'oeuvre que je dois accomplir dans mon
cercle familial, j'étendrai mon pouvoir bénéfique au dehors dans
la mesure du possible.
Mes frères et soeurs, je
sais, comme je sais que je vis, que Joseph Smith était, est et sera
toujours l'instrument choisi de Dieu le Père éternel pour jeter les
bases de l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours et
pour établir le royaume de Dieu sur la terre pour ne plus jamais
être renversé. Je vous rends ce témoignage. Je sais, comme je sais
que je vis, que toutes les doctrines qu'il a enseignées sont conçues
pour édifier, ennoblir et agrandir l'âme, pour établir la paix et
la justice dans le coeur des enfants des hommes et les amener à Dieu
et non les éloigner de lui. Je le sais, comme je sais que je suis
vivant.
C'est vrai et je remercie
Dieu de me l'avoir croire et accepter sans détour. J'y crois de tout
mon coeur, comme je crois que je vis, et comme je crois mes propres
père et mère. Cherchons tous à atteindre cette croyance, et si
nous le faisons, nous aurons de la joie et de la satisfaction et nous
entrerons dans le repos de Dieu dès maintenant dans ce monde. Car
celui qui entre dans le repos de Dieu ici-bas ne sera plus jamais
dérangé par les hallucinations du péché, de la méchanceté, et
les ennemis de la vérité n'auront aucun pouvoir sur lui.
Je prie que Dieu nous aide
à en arriver là et que les bénédictions du Seigneur accompagnent
la famille de soeur et de frère Freeze et de leurs enfants, afin
qu'aucun d'eux ne suive jamais une voie qui apporterait de
l'affliction à leur chère et sainte femme de mère. Cela a été un
des stimulants de ma vie, une des choses qui m'ont poussé à
m'efforcer de faire le bien. Je ne voudrais pour rien au monde
affliger sciemment ma chère mère.
Il n'y a rien entre moi et les
cieux qui compenserait une action qui affligerait ou blesserait ma
mère. Pourquoi ? Parce qu'elle m'a aimé, qu'elle serait morte cent
fois pour moi si cela avait été possible, rien que pour me sauver.
Pourquoi l'affligerais-je, pourquoi la décevrais-je ? Pourquoi
aurais-je une attitude contraire à sa vie et aux enseignements que
m'a donnés sa vie, car elle m'a enseigné l'honneur, la vertu, la
pureté et l'intégrité vis-à-vis du royaume de Dieu comme elle m'a
enseigné non seulement par le précepte, mais aus si par l'exemple.
Je ne voudraisl'affliger pour rien au
monde.
Jeunes gens, jeunes
filles, ne faites jamais rien pour affliger votre mère. Vous savez
qu'elle était sainte des derniers jours, vous savez qu'elle a été
fidèle à ses convictions. Soyez aussi fidèles qu'elle l'a été,
et, comme le Seigneur vit, vous serez exaltés avec votre mère, et
vous aurez une plénitude de joie, et ma prière, c'est que Dieu vous
l'accorde, au nom de Jésus. Amen. (Young Woman's Journal, vol. 23 , 1911, p. 128-132 ; Doctrine de l'Évangile, p. 385-389)