Barbara Cecchinaro



La paix et le bonheur retrouvés




Été 1986, Padoue, Italie.

Barbara finit par laisser les deux jeunes hommes entrer chez elle, pour les récompenser de leur persévérance. Ils sont revenus à plusieurs reprises malgré les excuses qu'elle a trouvées pour ne pas les recevoir quand elle a appris qu’ils sont missionnaires saints des derniers jours. Elle se retrouve dans son salon à parler du bonheur avec eux, ce qui l’ennuie beaucoup.

Ce n’est pas qu'elle n’aime pas parler avec eux, mais ils disent que l’on peut être heureux sur terre, et elle n'est pas de cet avis. Elle pense que sur la terre, on ne connaît que le chagrin, et que ce n'est qu’après la mort, quand on vit avec Dieu, qu’on peut goûter le bonheur.

Barbara a un mari qui l’aime, une petite fille de trois ans, et ils habitent une maison neuve, à Padoue en Italie. Mais les épreuves qu'elle a traversées lui font voir les choses autrement. Quand elle était jeune, son père et sa mère ne s’entendaient pas. Six ans plus tôt, Barbara a perdu un bébé de trois jours, et n’arrive pas à en comprendre la raison. Elle est malheureuse et indifférente. Avant de partir, les missionnaires fixent un autre rendez-vous et lui laissent un exemplaire du Livre de Mormon dans lequel ils ont marqué plusieurs passages qu’ils lui demandent de lire.

Elle lit ces versets les jours suivants, mais ne les comprend pas. Les missionnaires reviennent chaque semaine, d’abord seuls, puis, après lui en avoir demandé la permission, en compagnie d’une soeur de l’Église. Barbara accepte d’aller avec elle à l'église le dimanche suivant.

Quand elle entre dans l'église, elle a l’impression d’en avoir toujours fait partie. Plusieurs personnes la saluent aimablement et lui serrent chaleureusement la main. Elle remarque  que tout le monde paraît calme, et aussitôt elle se sent en paix. Elle a l'impression de ne pas pénétrer pour la première fois dans cette église, et cette impression l'effraie. Au cours de la semaine suivante, elle est irritable et a du mal à dormir.

Quand les missionnaires reviennent, Barbara leur demande pourquoi, au lieu d’éprouver le bonheur et la paix qu’ils lui ont promis, elle a été agitée et n'a pas pu dormir. Au lieu de lui répondre, ils l'invitent à se faire baptiser. Elle leur rit au nez et leur dit qu’ils peuvent continuer à venir la voir, mais qu'elle ne fera jamais partie de leur Église.

Cependant, plus tard, comme si soudain quelque chose se déclenchait en elle, elle éprouve le besoin de se faire baptiser. Son mari essaie de l’en dissuader, en traitant tout d’abord sa décision comme une plaisanterie, puis en se fâchant. II ajoute même qu'elle risque de perdre son emploi, car tous ses collègues appartiennent à l’Église catholique. Mais au fil des jours, elle continue à insister jusqu’à ce qu’il lui donne sa permission.

Elle suit le reste des leçons missionnaires, et le jour de son baptême arrive enfin, le 26 octobre 1986, deux mois après la première visite des missionnaires chez elle. Elle tremble d’émotion et de crainte de l’avenir. Son mari accepte d’assister à la cérémonie avec sa fille.

Dès qu'elle entre dans l’eau, toutes ses craintes s'évanouissent et elle se sent libre et heureuse. Plongée dans l’eau, elle a la certitude que les membres de sa famille et son autre petite fille de l’autre côté du voile sont heureux et qu’ils se réjouissent du choix qu'elle a fait.

Plus tard, la paix et le bonheur dépassent tout ce qu'elle a éprouvé auparavant. Elle devient une meilleure épouse et une meilleure mère. Elle devient présidente de la Société de secours de sa branche. Sa fille assiste régulièrement à la Primaire et se prépare au baptême. De plus, elle conserve son emploi sans difficulté.

Elle fait confiance à son Sauveur, Jésus-Christ, quand elle rencontre des épreuves qui lui semblent trop lourdes à porter. Elle va au temple pour recevoir sa dotation, et la peine due à la mort de sa fille disparaît presque complètement, parce qu'elle sait qu'elle ne l’a pas perdue à jamais.

Elle ne se lasse jamais de remercier les deux serviteurs du Seigneur qui l’ont trouvée et lui ont apporté les cadeaux précieux du Livre de Mormon, de l’Église et du véritable bonheur.

(Source : L'Étoile, août 1992, p. 32-33)