Brigham Young (1801-1877)

 

 

Membre du collège des Douze de 1835 à 1847

Président du collège des Douze de 1840 à 1847

Gouverneur du Territoire d'Utah de 1851 à 1858

Président de l'Église de 1847 à 1877

 

 


 

Résumé historique

 

Vie et ministère de Brigham Young

 

Anecdotes de la vie de Brigham Young liées à des thèmes évangéliques

 

 


 

Résumé historique

 

La chronologie suivante est un résumé qui permet de situer le contexte historique du ministère de Brigham Young



1er juin 1801 : Naît à Whitingham (comté de Widdham),Vermont.


Entre 1815 et 1821 : (14-20 ans) Sa mère meurt ; il commence à gagner sa vie et finit par devenir menuisier.


1824 : (23 ans) Épouse Miriam Works.


1832 : (31 ans) Est baptisé et ordonné ancien. Sa femme  meurt.


1834 : (33 ans) Épouse Mary Ann Angell. Remplit les fonctions de capitaine lors de la marche du camp de Sion.


14 février 1835 : (34 ans) Est ordonné membre du collège des Douze, premier collège des Douze de l'époque moderne.


Entre 1839 et 1841 : (38–40 ans) Fait une mission en Grande-Bretagne.


Entre 1844 et 1847 : (43–46 ans) Martyre de Joseph Smith. En sa qualité de président du collège des Douze, Brigham Young dirige l’Église.


1847 : (45 ans) Reçoit la section 136 de Doctrine et Alliances. Lors d’une vision il voit Joseph Smith et reçoit de précieux enseignements.


Entre 1846 et 1847 : (45–46 ans) Dirige l’exode vers le lac Salé et revient à Winter Quarters.


27 décembre 1847 : (46 ans) Est soutenu comme président de l’Église à Kanesville (Council Bluffs, Iowa).


1851 : (49 ans) Devient gouverneur du Territoire d’Utah.


6 avril 1853 : (52 ans) Pose la pierre angulaire du temple de Salt Lake City.


Entre 1857 et 1858 : (56–57 ans) Guerre d’Utah. Relevé du poste de gouverneur après un mandat de huit ans.


1867 : (66 ans) Achèvement du Tabernacle. Réorganise la Société de secours.


1869 : (68 ans) Arrivée du chemin de fer en Utah.


1875 : (74 ans) Organisation des Sociétés d’amélioration mutuelle des Jeunes Gens et des Jeunes Filles.


6 avril 1877 : (75 ans) Consacre le temple de St George. Remet l’accent sur l’organisation correcte de la prêtrise.


29 août 1877 : (76 ans) Décède à Salt Lake City.

 

 

 

Vie et ministère de Brigham Young


Brigham Young fut le deuxième président de l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours, le colonisateur et le bâtisseur d’une grande collectivité de saints des derniers jours dans l’Ouest américain, et un mari et père dévoué. Il fut un disciple et un apôtre fidèle du Seigneur Jésus-Christ. « Jésus est notre chef et notre dirigeant » témoigna-t-il (Deseret News, 24 mai 1871, p. 5). « Je mets ma foi dans le Seigneur Jésus-Christ et ma connaissance, je l’ai reçue de lui », affirma-t-il (Deseret News, 21 nov. 1855, p. 2). Sa vie avait pour but central d’édifier et de soutenir le royaume du Seigneur Jésus-Christ sur la terre.

 


Un apprentissage à la dure


      Né en 1801 dans le Vermont, Brigham Young était le neuvième des onze enfants de John et Abigail Howe Young. Il grandit jusqu’à l’âge d’homme dans le territoire fortement boisé du centre de l’État de New York où la maison familiale et les terres environnantes devinrent sa salle de classe (voir Deseret News, 22 avr. 1857, p. 4). Ses parents étaient pauvres. Il dit plus tard : « Dans notre jeunesse, nous n’avons jamais eu l’occasion de faire des études mais il nous a été donné d’arracher des broussailles, d’abattre des arbres, de rouler des troncs, de travailler au milieu des racines et de nous meurtrir les tibias, les pieds et les orteils » (Deseret News, 12 août 1857, p. 4). Le jeune Brigham travailla dur au défrichage, à la culture et aux travaux ménagers. Il n’oublia jamais les enseignements moraux stricts de son père et se rappela toujours que sa mère « enseignait tout le temps à ses enfants à honorer le nom du Père et du Fils et à respecter la Bible. Elle disait : Lisez-la, observez-en les préceptes et appliquez-les autant que vous pouvez à votre vie ; faites tout ce qui est bien, ne faites rien de mal et si vous voyez quelqu’un dans la détresse, pourvoyez à ses besoins » (Millenial Star - Supplement, 1853, p. 55). Elle décéda alors qu’il avait 14 ans.


      À l’âge de 16 ans, il était devenu apprenti charpentier, menuisier, peintre et vitrier. Il était fier d’être artisan et disait qu’il considérait qu’un travail honnête, bien fait et solide pour ceux qui l’employaient faisait « partie de sa religion » (voir Brigham Young à George Hickox, 19 fév. 1876, Brigham Young Papers : 1832-1878).


      À 23 ans il épousa Miriam Angeline Works. Le jeune couple eut deux filles. Brigham subvenait aux besoins de sa famille en fabriquant et en réparant des chaises, des tables et des armoires, et en installant des fenêtres, des portes, des escaliers et des manteaux de cheminée. À la ferme de son père à Mendon (New York), il construisit, au bord d’un ruisseau, une maison et un atelier de menuiserie qui utilisait une roue à aubes pour actionner ses machines.


      Lorsque Miriam contracta la tuberculose, Brigham se chargea d’une grande partie de son travail en plus du sien. Tandis qu’elle était de plus en plus obligée de garder le lit, il préparait régulièrement le petit déjeuner de la famille, habillait ses filles, nettoyait la maison et « portait sa femme jusqu’au fauteuil à bascule à côté de l’âtre et l’y laissait jusqu’à son retour le soir » et à ce moment-là il préparait le repas du soir, mettait ses enfants au lit et finissait les tâches ménagères (Susa Young Gates et Leah D. Widtsoe, The Life Story of Brigham Young, 1930, p. 5). Les expériences qu’il fit dans sa jeunesse et au début de son mariage, dans le soin des enfants et la gestion d’un ménage lui apprirent beaucoup sur la collaboration familiale et la tenue d’un ménage. Des années plus tard, il donnait des enseignements aux saints sur ces sujets et se vantait, pour les taquiner, de pouvoir battre « la plupart des femmes de la ville aux travaux ménagers » (Deseret News, 12 août 1857, p. 4).



Témoignage de l’Esprit


      Brigham et Miriam devinrent membres de l’Église méthodiste l’année de leur mariage, mais Brigham continua à se débattre au milieu de questions sur la religion. Il cherchait une Église organisée sur le modèle donné par Jésus, sur le modèle du Nouveau Testament, avec un « système d’ordonnances » (Deseret News, 19 juillet 1866, p. 3) et tous les dons de l’Évangile. Suite à l'oeuvre missionnaire de Samuel, frère de Joseph Smith, la famille de Brigham Young reçut, en avril 1830, juste un mois après sa publication, deux exemplaires du Livre de Mormon. Certains des frères et des sœurs de Brigham Young le lurent et le déclarèrent vrai, mais Brigham lui-même ne l’accepta pas immédiatement (voir George Creel, The Lion of the Lord, p. 33). « Minute, dis-je. . . attends un peu ; quelle est la doctrine du livre et des révélations que le Seigneur a données ? Il faut que j’y applique mon cœur ». « J’ai soigneusement examiné la question pendant deux ans avant de me décider à recevoir ce livre. Je savais qu’il était vrai, comme je savais que je voyais de mes yeux, ou sentais au contact de mes doigts, ou étais sensible aux manifestations de tous mes sens. Si cela n’avait pas été le cas, je n’aurais jamais accepté, pas même aujourd’hui » (Millenial Star - Supplement, 15 : 45).


      Il lui fallait savoir par lui-même. Il enseigna plus tard aux saints qu’il n’entrait pas dans les intentions de Dieu « qu’ils se laissent entièrement guider par quelqu’un d’autre, en mettant de côté leur intelligence et en laissant à autrui le soin de décider de ce qu’ils devaient croire » (Deseret News, 24 août 1854, p. 1). « Mon devoir est de connaître la volonté du Seigneur à mon sujet », leur dit-il (Deseret News, 22 sept. 1875, p. 4). « Vous avez le droit et le devoir de vivre de manière à savoir quand la parole du Seigneur vous est adressée et quand la volonté du Seigneur vous est révélée » (op. cit.).


      Des missionnaires venus d’une branche de l’Église à Columbia (Pennsylvanie), passèrent par Mendon en 1831, en prêchant que les cieux avaient été ouverts et que l’Évangile et la sainte prêtrise avaient été rétablis par l’intermédiaire de Joseph Smith. Après avoir rendu visite à la branche de Columbia avec d’autres membres de sa famille et des amis, Brigham fut certain d’avoir trouvé la religion qu’il avait longtemps cherchée, mais il se demandait s’il pouvait vraiment tout sacrifier pour elle. C’est alors, tandis qu’un des missionnaires rendait son témoignage, que « le Saint-Esprit se dégageant de cet homme illumina mon intelligence et que la lumière, la gloire et l’immortalité se présentèrent à moi », raconta-t-il. Il dit qu’il était entouré et rempli par elles et qu’il sut personnellement que le témoignage de l’homme était vrai (Deseret News, 9 fév. 1854, p. 4). Le 15 avril 1832, par une journée froide et enneigée, Brigham Young fut baptisé dans le bief de son atelier, confirmé et ordonné ancien (voir Deseret News, 2 avr. 1862, p. 1). « Conformément aux paroles du Sauveur, raconta-t-il, je ressentis un esprit humble et enfantin me témoigner que mes péchés m’étaient pardonnés » (Brigham Young, Manuscript History of Brigham Young, 1801-1844, compilé par Elden Jay Watson, 1968, p. 3). Miriam entra dans les eaux du baptême environ trois semaines plus tard (ibid., p. 3). Tous les membres de la famille directe de Brigham Young furent baptisés et restèrent des saints des derniers jours fidèles.


      À la fin de l’été de 1832, après être revenu de ses voyages missionnaires dans la campagne avoisinante, Brigham soigna Miriam pendant les dernières semaines de sa tuberculose. Elle mourut en septembre 1832.

 

 

Sacrifices pour édifier et défendre le royaume de Dieu

 

      Brigham Young consacra toute son attention et toute son énergie à l’Église. Vivement désireux de rencontrer Joseph Smith, le prophète, il partit immédiatement pour Kirtland avec son frère Joseph et son ami intime Heber C. Kimball.


      Ils trouvèrent Joseph Smith occupé à couper du bois avec ses frères. La joie de Brigham « fut complète de pouvoir serrer la main au prophète de Dieu » et de recevoir « le témoignage certain, par l’esprit de prophétie, qu’il était tout ce que l’on pouvait penser, c’est-à-dire un vrai prophète » (Manuscript History of Brigham Young, 1801-1844, p. 4). Cela marqua le début de la relation la plus importante de Brigham Young. Lorsqu’il fut retourné à New York, il donna beaucoup de ses biens et réduisit ses affaires pour consacrer plus de temps à l’Église. Assuré que Vilate Kimball, femme de Heber, prendrait soin de ses filles, il fit une série de missions. Il tint des réunions et il baptisa dans la campagne des environs de Mendon. Il se rendit aussi dans le nord de l’État de New York et dans l’Ontario (Canada) pour prêcher l’Évangile et témoigner que Joseph Smith était un prophète de Dieu. Désireux d’obéir au conseil du prophète de se rassembler avec les saints, Brigham Young, en septembre 1833, déplaça sa famille de Mendon à Kirtland. Là, Brigham Young eut « la bénédiction d’écouter les enseignements du prophète et de jouir de la société des saints, tout en travaillant dur à son ancien métier » (voir op. cit., p. 7). Il participa à la construction de maisons, du temple de Kirtland et de plusieurs bâtiments publics.


      Le 18 février 1834, il épousa Mary Ann Angell ; au cours des dix années qui suivirent six enfants leur naquirent. Mary Ann, écrit Brigham, « a travaillé fidèlement dans l’intérêt de ma famille et du royaume » (ibid., p. 8).


      Pendant ces années à Kirtland (1833–38), il apprit que l’édification du royaume de Dieu nécessitait l’obéissance et le sacrifice. Au printemps 1834, il se porta volontaire pour faire partie du camp de Sion, un groupe de 205 hommes recrutés par Joseph Smith pour porter de l’aide et des provisions aux saints chassés de chez eux dans le comté de Jackson (Missouri). « Nous avons fait un voyage de 3500 kilomètres à pied », écrit-il (Deseret News, 8 oct. 1856, p. 2). Il se souvient qu’à cause des épreuves extrêmes et de la maladie, ils avaient des mécontents dans le camp. Les hommes avaient besoin d’apprendre la patience et la coopération, et donc, dit Brigham Young, « Joseph a dirigé, conseillé et guidé le groupe », en particulier les hommes qui avaient « un esprit agité, indiscipliné et mécontent » (Deseret News, 3 déc. 1862, p. 1). Le difficile voyage renforça la loyauté de Brigham à l’égard de Joseph Smith et fut pour lui un apprentissage précieux de l’obéissance à Dieu et à son prophète (voir Deseret News, 3 août 1854, p. 2).


      Lors d’une conférence spéciale tenue le 14 février 1835, neuf vétérans du camp de Sion, dont Brigham Young, furent choisis pour être membres du premier collège des douze apôtres (voir Doctrine et Alliances 18:26-32). Brigham Young fut ordonné par l’imposition des mains et béni « pour aller rassembler les élus en vue du grand jour de la venue du Seigneur ». Avec d’autres membres du collège « appelés à prêcher l’Évangile du Fils de Dieu aux nations de la terre » (History of the Church, 2 : 196), il partit en mai 1835 pour une mission de quatre mois dans les États de l’Est. Il y retourna comme missionnaire au cours des étés de 1836 et de 1837.


      Brigham Young supervisa les travaux de peinture et de finition du temple de Kirtland. Il était là lorsque le prophète Joseph y présenta les ordonnances préliminaires et il assista aux services de consécration de mars 1836 avec des centaines de saints qui avaient fait de grands sacrifices pour construire le premier temple de cette dispensation (Manuscript History of Brigham Young, 1801-1844, p. 12 ; History of the Church, 2 : 428).


      Avant que Brigham Young ne puisse complètement savourer l’unité créée par de telles expériences, plusieurs dissidents commencèrent à devenir si vindicatifs dans leur opposition au prophète qu’ils essayèrent de lui arracher la direction de l’Église. En janvier 1838, Brigham Young affronta ces apostats dans le temple de Kirtland. « Je me levai et leur dis clairement et avec force que Joseph était un prophète, que je le savais et qu’ils pouvaient l’injurier et le calomnier tant qu’ils le voulaient, ils ne pouvaient pas faire que le prophète de Dieu n’ait pas été appelé, ils ne pouvaient que détruire leur autorité personnelle, couper le lien qui les unissait au prophète et à Dieu et se plonger en enfer » (Manuscript History of Brigham Young, 1801-1844, p. 16).



Endosser des responsabilités

      Brigham Young raconte qu’il avait attendu avec Joseph Smith « des dizaines et des dizaines de nuits prêt à recevoir les émeutiers qui cherchaient à ôter la vie au prophète » (Deseret News, 15 mai 1877, p. 1). Il était tellement entier dans son soutien du prophète que les apostats, raconte-t-il, menacèrent de le faire périr (Manuscript History of Brigham Young, 1801-1844, pp. 23–24). Il s’enfuit de Kirtland et se rendit dans l’ouest du Missouri pour rejoindre Joseph Smith et d’autres dirigeants de l’Église dont la vie avait été menacée. Mais comme un grand nombre de saints des derniers jours continuaient à émigrer vers l’ouest du Missouri, les colons qui y étaient déjà craignirent que les saints ne les dominent politiquement et économiquement. Des tensions éclatèrent au cours de l’été et de l’automne 1838 et atteignirent leur point culminant lorsque le gouverneur ordonna à la milice de l’État d’exterminer les saints des derniers jours ou de les chasser de l’État. L’emprisonnement de Joseph Smith et d’autres dirigeants-clefs et l’apostasie ou la mort de plusieurs membres du collège des Douze imposèrent de nouvelles responsabilités à Brigham Young, maintenant président du collège. L’apôtre Heber C. Kimball et lui-même étaient les seuls membres des collèges présidents de l’Église disponibles pour guider et aider les saints dans leur difficile exode hivernal du Missouri. Sous sa direction, les saints firent alliance d’aider les pauvres, de faire sortir tous les saints des derniers jours de l’État et de se préparer à se rassembler de nouveau.


      Les saints exilés construisirent à Commerce (Illinois) une nouvelle ville qu’ils appelèrent plus tard Nauvoo. Brigham Young n’y resta cependant que quelques mois, parce que Joseph, le prophète, avait reçu une révélation qui appelait le collège des Douze à partir en mission en Angleterre. À l’automne 1839, le président Young quitta l’Illinois, décidé à assumer cette nouvelle responsabilité en dépit de la mauvaise santé dont sa famille et lui souffraient. Il raconta plus tard qu’il ne pouvait marcher loin sans se faire aider et que sa sœur Fanny le supplia de ne pas partir. Il répondit : « Sœur Fanny, je ne me suis jamais senti mieux de ma vie ». « C’était une femme très excentrique et elle me dit en me regardant, les larmes aux yeux : Tu mens. Je ne dis rien, mais j’étais décidé à partir en Angleterre ou à mourir en essayant de le faire. J’étais bien décidé à faire ce qu’il m’était demandé de faire dans l’Évangile de vie et de salut et je mourrais, s’il le fallait, en essayant de le faire » (Deseret News, 2 août 1870, p. 1). Huit membres du collège des Douze firent une mission dans les îles Britanniques en 1840 et 1841, et Brigham Young, en tant que président du collège, dirigea leur travail. Pendant cette année capitale, les Douze connurent un succès remarquable. En avril 1841, tandis qu’il se préparait à quitter Liverpool, le président Young exprima sa reconnaissance de la façon dont Dieu avait agi vis-à-vis de lui et de ses frères des Douze au cours de l’année précédente : « Cela a vraiment été un miracle quand on pense au contraste entre le moment où nous avons débarqué à Liverpool et le moment où nous partons. Nous avons débarqué au printemps 1840, étrangers dans le pays, sans un sou, mais grâce à la miséricorde de Dieu, nous nous sommes fait beaucoup d’amis, nous avons fondé des Églises dans presque toutes les villes d’une certaine importance du royaume de Grande-Bretagne, baptisé entre sept et huit mille personnes, imprimé cinq mille Livres de Mormon, trois mille livres de cantiques, deux mille cinq cents volumes du Millennial Star et cinquante mille brochures, et avons fait émigrer mille âmes en Sion . . . Et nous avons semé dans le cœur de beaucoup de personnes les semences de la vérité éternelle qui porteront des fruits pour l’honneur et la gloire de Dieu, et pourtant nous n’avons manqué de rien en nourriture, en boisson ou en vêtements : en tout cela je reconnais la main de Dieu » (Manuscript History of Brigham Young, 1801-1844, pp. 96–97).


      En endossant de bon cœur de nouvelles responsabilités, le président Young et les autres apôtres avaient augmenté non seulement leur capacité personnelle, mais la capacité du collège de travailler dans l’unité et avec efficacité pour l’Église. Joseph Smith avait confiance en leur « sagesse collégiale » et annonça à Nauvoo, en août 1841, « que le moment était venu où les Douze devaient être appelés à prendre leur place aux côtés de la Première Présidence » (History of the Church, 4 : 403). Les Douze reçurent de plus grandes responsabilités, entre autres prêcher l’Évangile, installer les immigrants, acheter des terres et bâtir le temple de Nauvoo.


      Avant l’achèvement du temple, Joseph Smith présenta en privé au président Young et aux autres membres des Douze les ordonnances du temple, dont le baptême pour les morts, la dotation du temple et le scellement des familles, en prévoyant que les Douze enseigneraient ces ordonnances aux membres de l’Église. Le prophète rencontra les Douze au printemps 1844 pour leur conférer toutes les clefs et toute l’autorité nécessaires pour faire avancer l’œuvre du royaume. « Je transfère le fardeau et la responsabilité de la direction de cette Église de mes épaules aux vôtres », proclama le prophète. « Maintenant redressez les épaules et endossez-les comme des hommes ; car le Seigneur va me laisser me reposer un certain temps » (Certificat des Douze, non daté, Brigham Young Papers : 1832-1878).


      Trois mois plus tard, Joseph Smith était mort. Tandis qu’il faisait une mission d’été dans la région de Boston, le président Young apprit que Joseph et Hyrum Smith avaient été assassinés par des émeutiers à Carthage (Illinois). En apprenant la nouvelle, il se demanda « si Joseph était parti avec les clefs du royaume », mais il éprouva immédiatement l’assurance que les clefs du royaume reposaient sur les Douze (Manuscript History of Brigham Young, 1801-1844, p. 171). Il retourna immédiatement à Nauvoo et constata que Sidney Rigdon, premier conseiller de Joseph, s’était proposé pour reprendre la direction de l’Église, et qu’une assemblée générale des saints avait déjà été convoquée pour soutenir un nouveau dirigeant. Le président Young parla avec force et clarté à l’assemblée des saints :


      « Pour la première fois de ma vie, pour la première fois de votre vie, pour la première fois dans le royaume de Dieu au 19e siècle, sans prophète à notre tête, j’interviens au titre de mon appel au sein du collège des Douze, qui sont apôtres de Jésus-Christ pour cette génération, apôtres que Dieu a appelés par révélation par l’intermédiaire du prophète Joseph, qui sont ordonnés et oints pour détenir les clefs du royaume de Dieu dans le monde entier.


      « ... Maintenant si vous voulez que Sidney Rigdon ou William Law vous dirigent, ou n’importe qui d’autre, n’hésitez pas ; mais je vous dis, au nom du Seigneur, que personne ne peut mettre quelqu’un entre les Douze et le prophète Joseph. Pourquoi ? Parce que Joseph était leur chef de file et qu’il a remis entre leurs mains les clefs du royaume en cette dernière dispensation pour le monde entier » (History of the Church, 7 : 232, 235).


      Beaucoup de témoins remarquèrent que, tandis qu’il parlait, le président Young avait l’aspect et la voix du prophète Joseph, ce qui était une manifestation puissante de l’approbation divine. Les quelque cinq mille saints réunis soutinrent les Douze comme collège dirigeant de l’Église. Trois jours après la réunion au cours de laquelle le président Young avait dit aux saints qu’il voulait avoir « la possibilité de pleurer et de se lamenter pendant trente jours au moins » (op. cit., 7 : 232), le président Young exprima sobrement sa douleur : « Nous avons connu une période de deuil depuis le jour où Joseph et Hyrum ont été ramenés de Carthage à Nauvoo. Beaucoup dans l’Église et au-dehors ont jugé que l’on a versé plus de cinq barils de larmes. Le simple fait d’y penser m’est insupportable » (Manuscript History of Brigham Young, 1801-1844, p. 177).


      Pendant près d’une décennie de service comme apôtre de Jésus-Christ, Brigham Young avait appris les voies du Seigneur. Sa disposition à travailler dur, à obéir, à faire des sacrifices et à accepter les responsabilités, et sa capacité de recevoir l’inspiration de l’Esprit et d’agir en conséquence le préparèrent à présider les saints des derniers jours, tout d’abord comme président du collège des Douze et, après décembre 1847, comme président de l’Église. Sous sa direction remarquable, qui s’étendit sur quelque trente-trois ans, les saints apprirent à édifier Sion dans l’Ouest américain et dans leur cœur, leur famille et leur paroisse : « Frère Joseph, le prophète, a posé les fondements d’une grande œuvre et nous édifierons dessus », promit-il aux saints en août 1844. « Nous pouvons édifier un royaume comme il n’y en a jamais eu dans le monde » (History of the Church, 7 : 234). Sa foi inébranlable en Dieu, son dévouement, son expérience et son sens de l’humour, son amour pour la doctrine et les ordonnances de l’Évangile et sa compréhension de l’ordre de la prêtrise et de l’organisation de l’Église lui permirent de faire évoluer les saints vers l’unité de cœur et d’esprit.

 

 

Rassemblement des saints pour édifier le royaume de Dieu

 

      Brigham Young dirigea l’exode des saints des derniers jours de Nauvoo à la vallée du lac Salé dans les montagnes Rocheuses. Cela leur permit de se rassembler comme cela n’avait pas été possible en Ohio, au Missouri ou en Illinois. Lorsqu’il contempla la vallée du Grand Lac Salé le 24 juillet 1847, le président Young était certain d’avoir trouvé le refuge que Joseph Smith avait prévu pour les saints dans l’Ouest et dont lui-même avait eu la vision que c’était le bon endroit. « L’Esprit de lumière reposa sur moi et plana sur la vallée et je sentis que c’était là que les saints trouveraient protection et sécurité », écrivit Brigham (Manuscript History of Brigham Young, 1846-1847, 1971, p. 564). Les saints pourraient y trouver le temps et l’espace nécessaires pour s’installer comme peuple séparé du monde.

 

      Brigham Young déclara : « Dieu m’a montré que c’est ici qu’il faut installer ce peuple, et c’est ici qu’il va prospérer . . . Quand les saints se rassembleront ici et deviendront suffisamment forts pour posséder le pays, Dieu modérera le climat, et nous construirons ici une ville et un temple au Dieu Très-Haut. Nous étendrons nos colonies à l’est et à l’ouest, au nord et au sud, et nous construirons des villes et des villages par centaines, et des milliers de saints s’y rassembleront des nations de la terre. Ceci deviendra la grande route des nations » (James S. Brown, Life of a Pioneer, Being the Autobiography of James S. Brown, 1900, pp. 121-122).


     Le rassemblement dans l’Ouest, qui commença avec l’arrivée du président Young et du convoi pionnier en juillet 1847, continua pendant des dizaines d’années. Quatre-vingt mille saints firent le difficile voyage vers l’Ouest avant 1869, époque où le chemin de fer rendit le voyage plus facile. Même après cela les saints continuèrent à quitter leurs maisons et souvent leurs familles pour se rassembler en Sion. Leur déplacement géographique symbolisait l’éloignement spirituel d’avec le monde. Le président Young déclara que Dieu avait rassemblé les saints « des extrémités de la terre . . . pour devenir d’un seul cœur et d’un seul esprit dans toutes nos activités pour fonder le royaume spirituel et temporel du Christ sur la terre, pour nous préparer au moment où le Fils de l’homme viendra avec puissance et grande gloire » (Deseret News, 21 janv. 1868, p. 2). Il attendait et exigeait beaucoup de son peuple pour l’édification temporelle et spirituelle de Sion. Non seulement ils allèrent jusqu’au sommet des montagnes (Ésaïe 2:2 ; Michée 4:1), mais ils donnèrent aussi de leurs moyens pour aider d’autres saints à les suivre dans le rassemblement.


      Sous la direction du président Young, des saints quittèrent la vallée du lac Salé pour créer quelque quatre cents colonies dans l’Ouest américain. Ils travaillèrent pour cultiver leur nourriture, faire leurs vêtements et créer des industries locales pour devenir économiquement autonomes. Ils apprirent à s’appuyer sur le Seigneur et à compter les uns sur les autres.


      Toutes les entreprises économiques que le président Young commanda aux saints d’entreprendre ne furent pas une réussite. Mais le succès économique n’était pas son premier souci. En fin de compte il se préoccupait moins de produire des récoltes et de l’argent que d’aider son peuple à devenir une nation sainte. Il savait par expérience que le fait de travailler dur et d’accepter des responsabilités le ferait progresser. « C’est un bon endroit pour faire des saints », dit-il en 1856 à une assemblée de membres de l'Église à Salt Lake City (Deseret News, 10 sept. 1856, p. 5).


     Pendant plusieurs années, il fut gouverneur territorial de la région appelée Deseret (qui deviendra plus tard l’État d’Utah) et surintendant aux affaires indiennes. Plus tard il fut remplacé par des agents fédéraux. Il passa des années à essayer de résoudre les conflits entre les saints des derniers jours et le gouvernement des États-Unis concernant le désir des saints d’être politiquement indépendants. Il subit les critiques et les railleries des ecclésiastiques, des journalistes, des réformateurs et des politiciens qui l’attaquèrent, lui et son peuple, pour leurs croyances religieuses et leurs pratiques sociales, économiques et politiques. Mais ce genre d’opposition n’affecta pas la compréhension claire qu’il avait de la nécessité de « faire des saints » et d’édifier ainsi Sion. Il déclara : « J’ai eu la vision de la communauté des saints des derniers jours et je l’ai vue organisée comme une grande famille du ciel, chacun accomplissant ses devoirs respectifs dans son domaine d’activité et travaillant au bien de l’ensemble plus qu’à son intérêt personnel ; et en cela j’ai vu l’ordre le plus beau que l’esprit de l’homme puisse imaginer et les résultats les plus grandioses pour l’édification du royaume de Dieu et la diffusion de la justice sur la terre » (ibid., 21 jan. 1868, p. 2).

 


Édification de Sion par les ordonnances et l’organisation de la prêtrise

 

      Le président Young se rendait compte qu’on ne pouvait pas édifier Sion simplement en travaillant dur. Il fallait qu’elle soit dirigée par la prêtrise dont il savait qu’elle était « le gouvernement du Fils de Dieu » (Deseret News, 10 août 1864, p. 2). Il savait que les saints ne pouvaient « devenir d’un seul cœur et d’un seul esprit dans toutes leurs activités et tous leurs efforts » (Deseret News, 21 jan. 1868, p. 2) que grâce à « une forme de gouvernement pure et sainte » (ibid., 8 nov. 1870, p. 3). Il enseigna que les membres de l’Église ne pouvaient être sanctifiés qu’en participant aux ordonnances de la prêtrise ; par conséquent les ordonnances et l’organisation de la prêtrise étaient au centre de ses enseignements et de son gouvernement.


      De 1844 à 1846, le président Young et les Douze donnèrent la priorité absolue à l’achèvement du temple de Nauvoo. On y accomplit des dotations et des scellements avant même que la construction fût terminée. « Si ardent a été le désir manifesté par les saints de recevoir les ordonnances, et tel a été le nôtre de les leur administrer que je me suis consacré entièrement, nuit et jour, à l’œuvre du Seigneur dans le temple, ne prenant pas plus de quatre heures de sommeil en moyenne par nuit et ne rentrant chez moi qu’une fois par semaine », écrivit le président Young dans son journal (Manuscript History of Brigham Young, 1846-1847, p. 10). Entre le 10 décembre 1845 et le 7 février 1846, quelque 5615 saints reçurent l’ordonnance de la dotation et de nombreuses familles furent scellées. Juste un peu plus d’un an plus tard, trois jours après l’arrivée dans la vallée du lac Salé, le président Young désigna le terrain où serait construit le temple de Salt Lake City. Il devait se trouver au centre de la ville et au centre de la vie des saints. Le grand temple, dont la construction prit quarante ans, ne fut achevé qu’après le décès du président Young, mais celui-ci désigna d’autres lieux sacrés où les dotations et les scellements du temple pourraient être accomplis pour les vivants en attendant que le temple soit terminé. Lors de la consécration des étages inférieurs du temple de St-George, qui eut lieu le 1er janvier 1877, quelques mois avant sa mort, le président Young parla avec énergie de la nécessité que les ordonnances pour les morts reprennent : « Quand je pense à ce sujet, je voudrais que les langues de sept tonnerres éveillent le peuple. Les pères peuvent-ils être sauvés sans nous ? Non. Pouvons-nous être sauvés sans eux ? Non » (Millenial Star, 39 : 119).


      Il était capital que les ordonnances du temple se fassent pour sceller les générations les unes aux autres et transmettre les vérités sacrées d’une génération à l’autre. Les saints des derniers jours nés ou convertis pendant la dernière moitié du 19e siècle ne connaîtraient pas les persécutions du Missouri ni ne se souviendraient personnellement de Joseph Smith, le prophète. Avec le temps, ils seraient de moins en moins nombreux à être pionniers et colonisateurs, mais eux aussi auraient besoin d’apprendre des vérités sacrées pour édifier Sion. Le président Young encouragea les efforts pour enseigner l’Évangile aux jeunes de l’Église, travailla à raffiner l’organisation de l’Église et exprima le désir d’élever « une génération d’hommes et de femmes qui aimeront et maintiendront la vérité et la justice sur la terre » (James R. Clark, compilateur, Messages of the First Presidency of The Church of Jesus Christ of Latter-day Saints, 6 volumes, 1965-75, 2 : 288). Les Écoles du Dimanche de paroisse pour les enfants, qui avaient été créées en 1849, furent unifiées sous un bureau central en 1867. À la demande du président Young et en commençant par ses propres filles, des associations furent organisées en 1869 pour fortifier les jeunes filles dans leur compréhension de l’Évangile et leur engagement à gérer leur vie d’une manière prévoyante. En 1875 des associations du même genre furent créées pour instruire les jeunes gens et leur donner des occasions de diriger. Conscient de ce que Sion ne peut être édifiée sans les sœurs, le président Young rétablit la Société de secours en 1867, telle qu’elle avait été organisée à Nauvoo par Joseph Smith. Les femmes aidèrent les évêques à soulager les pauvres et les affligés, encouragèrent les familles à confectionner chez elles tout ce dont elles avaient besoin, s’enseignèrent mutuellement l’Évangile et supervisèrent l’éducation des jeunes filles et des enfants.


      Pendant la dernière année de sa vie, le président Young mit de l’ordre dans les collèges de la prêtrise. Il divisa et réorganisa les pieux, faisant ainsi passer leur nombre de huit à dix-huit. Il dirigea l’organisation de collèges d’anciens et instruisit ceux-ci de leurs responsabilités temporelles et spirituelles. Il souligna le fait que la paroisse était localement la principale unité d’activité de l’Église et étendit le rôle de l’évêque à celui de chef de la paroisse. Les membres du collège des Douze qui avaient présidé des unités locales furent relevés de leur poste pour pouvoir s’acquitter de leur appel de témoins spéciaux de Jésus-Christ auprès des nations. Lorsqu’il décéda le 29 août 1877, l’Église était organisée comme la plupart des saints la connaissaient aujourd'hui, à la fin du vingtième siècle.


      L’engagement du président Young à édifier Sion par la colonisation, l’activité économique, les ordonnances sacrées du temple et l’organisation de la prêtrise transparaît dans ses sermons. Aucun sermon n’aurait pu à lui seul contenir la totalité de sa vision. « Je n’ai fait qu’effleurer le grand sermon évangélique », déclara-t-il à la fin d’un de ses discours (Millenial Star - Supplement, 15 : 49). La plénitude de l’Évangile, croyait-il, ne pouvait être enseignée que petit à petit, ligne par ligne. « L’Évangile du Fils de Dieu, dit-il, est de toute éternité à toute éternité. Lorsque la vision de l’esprit s’ouvre, on peut en voir une grande partie, mais on la voit de la même façon que l’orateur voit les visages d’une assemblée. Regarder chaque personne séparément et lui parler, et penser faire pleinement sa connaissance, rien que passer cinq minutes avec chacune d’elles prendrait trop de temps, ce ne serait pas facile à faire. Il en va de même des visions de l’éternité ; nous pouvons voir et comprendre, mais c’est difficile à exprimer » (Deseret News, 26 oct. 1854, p. 2). Par son enseignement et sa direction, Brigham Young essaya sans cesse d’aider les saints à voir et à comprendre les vérités éternelles de l’Évangile. La vie de Brigham Young était centrée sur l’enseignement de l’Évangile et l’édification et le soutien du royaume de Dieu. « Le royaume des cieux est ce que nous avons de plus important », dit-il aux saints (Deseret News, 27 juil. 1864, p. 2). Ce sont sans doute les apôtres qui étaient en fonction au moment de sa mort qui ont le mieux décrit la façon dont le président Young a dirigé : « Pendant les trente-trois ans qu’il a présidé l’Église depuis le martyre du prophète Joseph, ses genoux n’ont jamais fléchi, ses mains n’ont jamais tremblé ; il n’a jamais vacillé ni reculé. Aussi menaçants qu’aient pu être l’environnement ou les perspectives, il n’a jamais été déconcerté ; mais à ces moments-là il a manifesté une assurance et une foi tellement sereines et prononcé de telles paroles d’encouragement qu’il a réconforté et soutenu tout le peuple et s’est acquis son amour et son admiration. Le Seigneur ne lui a pas seulement donné en bénédiction un esprit valeureux, il l’a aussi doté d’une grande sagesse. Ses conseils, quand on y a obéi, ont apporté le salut et il n’avait pas son pareil comme organisateur et comme administrateur. . .


      « Le Seigneur a couronné ses efforts d’un succès remarquable, il a honoré et accompli ses paroles et ceux qui ont obéi à ses instructions ont été bénis et soutenus. Le temps viendra où l’on fera référence à sa présidence sur l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours comme à une période d’événements merveilleux » (Messages of the First Presidency of The Church of Jesus Christ of Latter-day Saints, 2 : 298).

 

 

 

Anecdotes de la vie de Brigham Young liées à des thèmes évangéliques

 

 

Apostasie personnelle

      Pendant qu’il était à Kirtland, Brigham Young affronta un groupe d’apostats qui complotaient contre Joseph Smith, le prophète, dans les murs mêmes du temple. Il raconte : « Je me levai et leur dis clairement et avec force que Joseph était un prophète, que je le savais, et qu’ils pouvaient l’injurier et le calomnier tant qu’ils le voulaient, ils ne pouvaient pas faire que le prophète de Dieu n’ait pas été appelé, ils ne pouvaient que détruire leur autorité personnelle, couper le lien qui les unissait au prophète et à Dieu et se plonger en enfer » (
Deseret News, 10 février 1858, p. 386). À Kirtland, au Missouri, à Nauvoo et en Utah, le président Young fut témoin de la dévastation qui ravage la vie de ceux qui succombent à l’apostasie. Beaucoup d’apostats avaient été parmi ses collaborateurs les plus proches. Il se rendait compte que c’étaient souvent des vétilles qui étaient le commencement de leur éloignement de la vérité et il mit avec force tous les membres en garde contre toute forme de méfait.


 

Attitude chrétienne envers les autres

      Brigham Young considérait que la charité, « l’amour pur du Christ », était nécessaire pour aplanir le chemin de la vie. Ce qu’il fit pour Lucy Groves est un exemple de sa bonté et de sa serviabilité à l’égard des autres : Pendant l’émigration vers l’Ouest, Lucy tomba sous la roue du chariot familial et se brisa la jambe et plusieurs côtes. Le président Young réduisit la fracture de sa jambe et lui donna une bénédiction. Quelques jours plus tard, la fille de Lucy trébucha sur la jambe de sa mère et la brisa de nouveau. Souffrant atrocement à chaque pas fait par les bœufs, Lucy demanda à son mari de sortir du convoi et de laisser les autres poursuivre sans eux. Le président Young déclara qu’il ne les laisserait pas au bord de la route dans un territoire dangereux. Il commanda à plusieurs hommes de couper les pieds épais du lit de Lucy et de suspendre le cadre aux arceaux du chariot pour que le matelas et le sommier se balancent sans difficulté comme un hamac. Il renouvela alors sa bénédiction à Lucy et chevaucha plusieurs jours à son côté pour s’assurer qu’elle n’avait pas d’autres difficultés. « Avec sa douceur, écrivit le petit-fils de
Lucy, il s’acquit à tout jamais l’amour de Lucy et de sa postérité » (A History of Ralph Frost, Great Grandson of Elisha and Lucy Groves, Collections spéciales, Université Brigham Young, pp. 157–58).

 

 

Bonheur et vie en société

      Brigham Young savait que le vrai bonheur n’est possible que par une vie de droiture, et il savait aussi que l’on peut trouver beaucoup de plaisir dans la vie par des distractions et des divertissements sains. Il aimait le théâtre, la danse et les autres amusements de société et donna aux saints des occasions de se livrer à ces passe-temps, convaincu qu’ils étaient importants pour le bien-être du peuple. À Salt Lake City, il dirigea la construction du Social Hall où l’on organisa des bals et des représentations théâtrales. Il dit à propos du Social Hall : « C’est notre salle d’amusement, pas une salle pour y bénir la Sainte-Cène. Nous l’avons consacré pour le but dans lequel il a été construit . . . Vous savez quel esprit on y trouve. Nous y avons eu des gouverneurs, des juges, des médecins, des hommes de loi, des commerçants, des passants, etc., qui n’appartenaient pas à notre Église et qu’ont-ils déclaré, tous autant qu’ils étaient ? ‹ Je ne me suis encore jamais aussi bien senti de toute ma vie à une fête qu’ici › ; et les saints ne se sentent pas aussi bien dans aucun autre lieu d’amusement . . . Chaque chose en son temps et chaque chose à sa place » (
Deseret News, 26 mars 1862, p. 1).

 

 

Communication entre Dieu et l'homme

      Brigham Young a enseigné que le « tout premier devoir est de rechercher le Seigneur jusqu’à ce que nous ouvrions les voies de communication entre Dieu et notre âme ». Peu après la mort de Joseph Smith, le prophète, Brigham Young raconta un songe dans lequel Joseph lui avait rendu visite et lui avait donné des instructions : « Joseph s’avança vers nous et, avec une expression très fervente et cependant plaisante, dit : ‹ Dites au peuple d’être humble et fidèle et de veiller à garder l’Esprit du Seigneur, et il le conduira sur la bonne voie. Faites attention et ne rejetez pas la petite voix douce ; elle leur enseignera ce qu’ils doivent faire et où ils doivent aller ; elle donnera les fruits du royaume . . . Dites aux frères que s’ils suivent l’Esprit du Seigneur, ils iront sur le bon chemin › » (
Journal History of The Church of Jesus Christ of Latter-day Saints, 23 février 1847. Archives du département d'histoire de l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours). Tous les enfants de Dieu ont le droit d’être éclairés par l’Esprit du Christ et de recevoir des révélations personnelles par le Saint-Esprit en invoquant le Seigneur avec ferveur.

 

 

Derniers jours

      Quand il fut ordonné apôtre, Brigham Young reçut la tâche « d’aller rassembler les élus en vue du grand jour de la venue du Seigneur » (
History of the Church, 2 : 188). Il fit une mission en Angleterre où, avec les autres apôtres, il lança un programme complet de prosélytisme, de publications et de préparation des convertis à l’émigration vers le siège de la jeune Église en Amérique. Dans un rapport fait à Joseph Smith, le prophète, où il donne les détails de leur travail,  Brigham Young dit : « L’Évangile se répand, les démons rugissent; à ce que je crois savoir . . . on rassemble l’ivraie, on rentre le blé, les nations tremblent et les royaumes chancellent : ‹ les hommes rendent l’âme de terreur dans l’attente que ce qui va se passer sur la terre › » (op. cit., 4 : 114). Dirigeant de l’Église pendant presque quarante ans, le président Young apprit aux saints à continuer l’œuvre rédemptrice du Seigneur et à ne pas craindre les remous prophétisés pour les derniers jours.

 

 

Dîme et consécration

      Malgré toutes les difficultés qu’il rencontrait, le président Young considérait que le sacrifice, « cela n’existait pas » (
Deseret News, 24 août 1854, p. 1), parce que tout appartient déjà à Dieu et que le fait de renoncer à quelque chose est une bénédiction pour nous et nous prépare à l’exaltation. Ce que nous appellerions sacrifice, lui le considérait comme l’échange « d’une situation pire contre une meilleure » (op. cit.). Il enseignait la possibilité de participer à l’œuvre du Seigneur en obéissant aux lois de la dîme et de la consécration, en reconnaissant que toute possession appartient au Père et en lui rendant une partie de ses biens.
 

 

Dispensations de l'Évangile

      Brigham Young enseignait que Dieu a établi et enseigné l’Évangile au commencement, l’a de nouveau révélé lors de diverses dispensations au milieu de périodes d’apostasie et l’a maintenant rétabli en cette dernière période. Il se réjouissait de cette dispensation finale, la « dispensation de toutes les dispensations » qui, disait-il, « dépassera en splendeur et en gloire toutes les dispensations qui aient jamais été confiées aux enfants des hommes sur la terre » (Brigham Young,
Discourses of Brigham Young, sélectionnés par John A. Widtsoe, 1941, p. 442).


 

Divinité

      Brigham Young a enseigné aux saints des derniers jours à adorer Dieu le Père et à le prier au nom de Jésus-Christ. Il a enseigné, en outre, que Dieu le Père était jadis un homme sur une autre planète qui « a passé par les épreuves que nous traversons maintenant ; il a reçu une expérience, a souffert et a eu du plaisir, et sait tout ce que nous savons concernant les travaux pénibles, les souffrances, la vie et la mort de notre existence ici-bas » (
Discourses of Brigham Young, p. 22).

 

 

Dons de l'Esprit

      Dans sa jeunesse, Brigham Young rechercha avec ferveur une religion où se manifestaient tous les dons de l’Évangile, comme cité dans le Nouveau Testament. Avant son baptême, il reçut un grand témoignage de l’Église lorsque le Saint-Esprit illumina son intelligence (voir
Deseret News, 9 fév. 1854, p. 4). Lors de sa première rencontre avec Joseph Smith à Kirtland, Brigham Young eut la bénédiction de jouir du don des langues (voir Manuscript History of Brigham Young, 1801-1844, pp. 4–5). Ce fut là une occasion rare dans sa vie, mais il se réjouissait toujours de la diversité des dons spirituels déversés sur lui et sur les saints des derniers jours. « Si nous avons la religion du Sauveur, nous avons exactement le même droit aux bénédictions que ceux d’autrefois. Ce n’est pas que tous eussent des visions, des songes ou le don des langues ou d’interprétation des langues, mais chacun recevait selon ses capacités et la bénédiction du Donateur » (Deseret News, 27 fév. 1856, p. 3).

 

 

Économie, industrie et autonomie

      Brigham Young savait qu’en travaillant dur les saints se prépareraient à édifier le royaume de Dieu. Il conseilla aux pionniers : « Au lieu de chercher à savoir ce que le Seigneur va faire pour nous, demandons ce que nous pouvons faire pour nous-mêmes » (DBY, p. 293). Heber C. Kimball, ami et conseiller du président Young dans la Première Présidence, avait travaillé de nombreux jours dans les champs avec lui et parla plus tard de cette époque comme suit : « Frère Brigham et moi-même travaillions dur côte à côte, pour 50 cents par jour et nous payions notre pension ; nous avions 75 cents par jour lorsque nous faisions la fenaison ; nous travaillions de l’aube au crépuscule et jusqu’à neuf heures du soir s’il risquait de pleuvoir. Nous faisions les gerbes derrière les faucheurs pour un boisseau de blé par jour et nous coupions du bois avec de la neige jusqu’à la taille pour 18 cents pour trois stères et demi, et nous recevions notre paie en maïs à 75 cents le boisseau » (
Deseret News, 30 juillet 1862). Le président Young mettait l’accent sur l’importance de l’économie, de l’industrie et de l’autonomie en disant : « Ceux qui s’assurent la vie éternelle sont ceux qui accomplissent la parole aussi bien qu’ils l’écoutent » (Discourses of Brigham Young, p. 290).

 

 

Écritures

      Chaque soir, Brigham Young faisait retentir la cloche de la prière et rassemblait autour de lui sa famille pour chanter et entendre des instructions, étudier la parole de Dieu et prier en famille. Il croyait en l’étude des Écritures et les comparait à « un panneau indicateur montrant le chemin à suivre. Dans quelle direction sont-ils tournés ? Vers la Source de la lumière » (
Discourses of Brigham Young, p. 127). Il exhorta les saints : « Lisez-vous les Écritures, mes frères et sœurs, comme si vous les écriviez il y a mille, deux mille ou cinq mille ans ? Les lisez-vous comme si vous étiez à la place des hommes qui les ont écrites ? Si vous n’avez pas ce sentiment-là, vous avez la possibilité de l’obtenir, afin de connaître l’esprit et le sens de la parole écrite de Dieu aussi bien que votre comportement quotidien, ou vos ouvriers, ou votre ménage » (Discourses of Brigham Young, p. 128).


 

Éducation des enfants

      Brigham Young aimait les enfants et croyait en leur pureté devant Dieu. Beaucoup de ses sermons contenaient des conseils aux saints sur la façon dont ils devaient s’occuper de leurs enfants. Par exemple, l’un de ses jeunes fils avait l’habitude de jeter à terre sa cuiller et son bol de pain et de lait chaque fois qu’on les mettait devant lui. La mère de l’enfant ne savait que faire. Brigham lui conseilla : « La prochaine fois qu’il te fait tomber le bol de la main, appuie-le contre la chaise, ne lui dis pas un mot, et va à ton travail ». La mère s’exécuta. L’enfant se tint tout d’abord à côté de la chaise et regarda sa mère, ensuite ce qu’il avait fait tomber à terre. Il finit par s’approcher à quatre pattes de la cuiller et du bol et les replaça sur la table. Il ne les fit plus jamais tomber. Le président Young dit à propos de ce que sa femme avait fait : « Elle aurait pu le fouetter et lui faire du mal, comme beaucoup d’autres l’auraient fait ; mais quand on sait ce qu’il faut faire, on peut corriger l’enfant sans violence » (
Letters of Brigham Young to His Sons, édité par Dean C. Jesse, 1974, p. xxv). Le président Young mettait en pratique les principes qu’il enseignait, comme le montre la description que fait de lui sa fille Susa en parlant de lui comme d'« un père idéal. Bon comme le pain, tendre, prévenant, juste et ferme . . . Aucun d’entre nous ne le craignait, tous nous l’adorions » (The Life Story of Brigham Young, p. 356).
 

 

Église : organisation et gouvernement

      Dans sa 77e année, Brigham Young organisa la prêtrise de manière à donner une direction plus claire à ses travaux, pour unir les saints et pour rassembler les brebis d’Israël et en prendre soin. L’effet du dernier grand projet du président Young fit l’objet d’un éloge de son conseiller, George Q. Cannon. Il dit que le président Young « a mis la prêtrise en ordre comme elle ne l’a jamais été depuis l’organisation de l’Église sur la terre. Il a défini les devoirs des apôtres . . . des soixante-dix . . . des grands prêtres . . . des anciens . . . de la moindre prêtrise, avec clarté, distinction et pouvoir – le pouvoir de Dieu – d’une manière inscrite en des termes tellement clairs que ceux sur qui repose l’Esprit de Dieu ne peuvent pas s’y tromper » (B. H. Roberts,
A Comprehensive History of the Church, 5 : 507).

 

 

Épreuves, châtiment et persécutions

      Brigham Young comprenait les desseins éternels de Dieu et appliquait cette compréhension aux tribulations que lui et les autres saints subissaient. Il dit : « J’ai entendu beaucoup de personnes parler de ce qu’elles avaient souffert pour l’amour du Christ. Je suis heureux de dire que je n’en ai jamais eu l’occasion. J’ai eu beaucoup de plaisir, mais pour ce qui est des souffrances, je les ai comparées très souvent, dans mes réflexions et devant les assemblées, à un homme qui porte un vieux manteau usé, sale et en guenilles, quand quelqu’un passe et lui en donne un qui est neuf, entier et beau. Telle est la comparaison que je fais lorsque je pense à ce que j’ai souffert pour l’Évangile. J’ai jeté un vieux manteau et j’en ai mis un neuf » (
Discourses of Brigham Young, p. 348).

 

 

Étude

      Brigham Young n’eut que onze jours d’instruction scolaire, mais il était conscient de la nécessité de s’informer aussi bien des choses du monde que de la sagesse de Dieu. Il ne cessa jamais d’étudier dans les livres, les Écritures et les révélations du Seigneur et il apprit aux saints à fonder des écoles et à se réjouir de l’instruction. En 1850 il fonda l’université de Deseret, qui devint plus tard l’université d’Utah ; en 1875 il fonda une académie à Provo (Utah) qui devint plus tard l’université Brigham Young. Le Brigham Young College fut fondé à Logan (Utah) en 1877 pour former des enseignants pour les écoles de toutes les colonies des saints des derniers jours. Toujours engagé vis-à-vis de l’enseignement, il entretint également une école familiale près de chez lui pendant les douze dernières années de sa vie. Fondateur d’universités, instructeur dispensant un enseignement profond, le président Young enseignait que pour devenir semblable au Père, il fallait continuellement progresser dans la connaissance et la sagesse.

 

 

Évangile : définition et mise en pratique


      Le monde connaît Brigham Young comme un grand colonisateur qui a dirigé la transformation d’une région désertique en un merveilleux habitat. Chose plus importante, il a enseigné avec une grande profondeur l’Évangile rétabli de Jésus-Christ et a inspiré les premiers saints à mettre en pratique la doctrine bien définie d’une religion qui garantit à tout le monde la possibilité de rentrer en la présence de Dieu. Grand colonisateur, dirigeant civil et religieux, soutien de famille, Brigham Young donnait l’exemple d’un Évangile vivant et pratique. Il soulignait dans ses enseignements et dans sa vie que l’Évangile de Jésus-Christ est le chemin du salut pour l’humanité et est aussi « une religion pratique qui s’empare des réalités et des devoirs quotidiens de cette vie » (Discourses of Brigham Young, p. 12).
 

 

Expiation de Jésus-Christ

      À propos de l’Expiation, Brigham Young a écrit ce qui suit à l’un de ses fils : « Le bénéfice intégral de cette expiation infinie faite par notre Seigneur et Sauveur est à notre portée, est à nous, entièrement et complètement, mais uniquement à condition d’observer fidèlement nos alliances et notre obligation de garder les commandements divins qui nous ont été donnés » (
Letters of Brigham Young to His Sons, p. 259). Le président Young enseignait que tous les espoirs de salut sont fondés sur l’expiation du Sauveur, Jésus-Christ.

 

 

Famille

      Brigham Young enseignait : « Vivons de telle manière que l’esprit de notre religion vive au-dedans de nous ; alors nous aurons la paix, la joie, le bonheur et le contentement, ce qui produit des pères si agréables, des mères si agréables, des enfants si agréables, des foyers, des voisins, des communautés et des villes si agréables. Il vaut la peine de vivre pour avoir cela, et je pense que les saints des derniers jours doivent s’efforcer de l’obtenir » (
Discourses of Brigham Young, p. 204).


 

Foi au Seigneur Jésus-Christ

      La foi en Jésus-Christ fut une grande force motivante dans la vie de Brigham Young. Sa foi au Sauveur et en l’Évangile de Jésus-Christ rétabli lui permit de supporter de grandes épreuves. Soutenu par sa foi, il entreprit de nombreuses missions ; il endura les tribulations du camp de Sion. Il resta ferme et loyal à l’Évangile et à Joseph Smith, le prophète, pendant la période difficile de Kirtland où tant de saints quittèrent l’Église. Par sa foi, il guida les saints jusqu’à la vallée du lac Salé et y établit le royaume de Dieu. Il déclara : « Quiconque vit dans cette Église doit être fidèle. Il ne peut marcher par la vue, mais doit effectivement exercer la foi au Seigneur Jésus-Christ, afin de recevoir la lumière du Saint-Esprit. S’il néglige cela, l’esprit du monde s’empare de lui, et il devient froid et infertile, et tombe dans les ténèbres et la mort spirituelle » (
Deseret News, 25 avril 1855, p. 2).

 

 

Gouvernements terrestres

      Brigham Young, colonisateur, homme d’État et premier gouverneur de l’Utah, honora et servit son pays. En juillet 1846, tandis que les saints se préparaient pour le voyage de l’Iowa à la vallée du lac Salé, il reçut du gouvernement des États-Unis une demande d’aide dans la guerre contre le Mexique. Bien que le gouvernement n’ait pas soutenu les saints pendant leurs épreuves au Missouri et en Illinois, le président Young commanda que l’on recrute le bataillon mormon pour aider à la guerre et promit aux hommes qu’ils
n’auraient pas à combattre s’ils se conduisaient convenablement. Cette promesse s’accomplit. L’enrôlement du bataillon mormon fournit aussi de l’argent pour aider les saints à partir vers l’Ouest. Cinq cents hommes quittèrent les camps d’Israël pour faire une marche pénible de 3200 kilomètres jusqu’en Californie et jusqu’à l’océan Pacifique. Le président Young dit à propos des volontaires : « Je ne pense jamais à cette petite compagnie sans souhaiter : ‹ Que Dieu les bénisse pour toujours et à jamais ›. Tout cela, nous l’avons fait pour prouver au gouvernement que nous étions loyaux » (Discourses of Brigham Young, p. 476). Le président Young ne cessait d’encourager les saints à être loyaux au gouvernement, à obéir à ses lois et à élire aux fonctions publiques des gens vertueux et intègres.

 

 

Joseph Smith, le prophète

      Dans l’un des nombreux sermons adressés aux saints concernant l’œuvre et la mission de Joseph, Brigham Young témoigna : « J’ai envie de crier alléluia tout le temps, lorsque je pense que j’ai connu Joseph Smith, le prophète que le Seigneur a suscité et ordonné, et à qui il a donné les clefs et le pouvoir d’édifier et de soutenir le royaume de Dieu sur la terre » (
Discourses of Brigham Young, p. 458). Pendant toute sa vie de dirigeant de l’Église, il exprima son amour et son admiration pour Joseph Smith : « Je peux dire à juste titre que je l’ai invariablement trouvé être ce que l’on pouvait attendre d’un prophète et qu’il ne pourrait y avoir d’homme meilleur, bien qu’il eût ses faiblesses ; et quel homme a jamais vécu sur terre qui n’en a jamais eu ? » (Brigham Young à David P. Smith, 1er juin 1853, Brigham Young Papers : 1832-1878). La conviction qu’entretint toute sa vie le président Young à l’égard du Voyant et de son œuvre se confirma quand, sur son lit de mort, ses dernières paroles furent : « Joseph, Joseph, Joseph » (The Life Story of Brigham Young, p. 362).

 

 

Jugement éternel

      « Je suis arrivé à la conclusion, a dit Brigham Young, que nous serons jugés selon les actions accomplies dans le corps et selon les pensées et les intentions du cœur » (
Deseret News, 17 août 1869, p. 2). Il a enseigné clairement que tout homme, toute femme connaîtra ce jugement : « Tout être intelligent sera jugé selon ses œuvres, sa foi, ses désirs et son honnêteté ou sa malhonnêteté devant Dieu ; tous les traits de son caractère recevront ce qu’ils méritent en bien ou en mal et il sera jugé selon la loi du ciel » (Deseret News, 12 sept. 1860, p. 2).

 

 

Maîtrise de soi

      Brigham Young apprit par expérience que le fait de conduire en Sion des gens dotés d’une personnalité forte et souvent indépendante produisait des moments de triomphe et des moments d’exaspération. En 1848, le convoi de chariots de 2000 saints qu’il conduisait rencontra un troupeau de bisons. Il avait désigné des chasseurs chargés de tuer juste assez de bisons pour assurer la nourriture des voyageurs ; mais d’autres hommes quittaient leurs attelages toute la journée et poursuivaient les animaux, les tuaient en grand nombre et laissaient des bisons morts se décomposer sur la plaine. Il réprimanda le peuple pour cette façon de faire. Il dit plus tard : « Apprenez à vous dominer » (
Deseret News, 15 août 1860, p. 1). « Soyez une bénédiction pour vous-mêmes et pour vos amis en vous dominant et en vous maîtrisant ; si vous ne contenez les passions, ne soumettez pas toutes vos facultés aux principes que Dieu a révélés, vous n’arriverez jamais à cet état de bonheur, de gloire, de joie, de paix et de félicité éternelle que vous espérez » (Deseret News, 15 août 1860, p. 1).

 

 

Mariage

      Au printemps 1847, Brigham Young laissa sa famille à Winter Quarters et conduisit le premier convoi de saints vers l’ouest. Dans une lettre à sa femme Mary Ann, où il décrivait les travaux du convoi pour « se préparer à partir », il dit : « Ma chère compagne de tribulation . . . Je te remercie mille fois de tes gentilles lettres, plus particulièrement de tes gentillesses et encore plus de la bonté de ton cœur. Je prie continuellement pour toi et pour les enfants, et pour tous ceux de notre famille. Je pense vraiment que le Seigneur m’a donné en bénédiction une des meilleures familles qu’un homme ait jamais eues sur la terre » (Lettre de Brigham Young à Mary Ann Angel Young, 20 avril 1847. Archives du département d'histoire de l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours). Pour le président Young, l’Évangile devait préparer les saints à la vie éternelle, une vie qui a pour but suprême le mariage et la famille. Pour lui, la nouvelle alliance éternelle du mariage posait les fondements « des mondes, des anges et des Dieux » (
Discourses of Brigham Young, p. 195).

 


Monde des esprits

      Lors d’un discours aux obsèques de Thomas Williams, Brigham Young parla comme suit du monde des esprits : « Combien de fois la question ne se pose-t- elle pas à l’esprit des gens : ‹ Si au moins je savais où je vais ? › Pouvez-vous le découvrir ? Eh bien, vous irez dans le monde des esprits, où frère Thomas se trouve maintenant. Il est passé, du moins son esprit, dans un état d’existence supérieur à celui dans lequel il se trouvait lorsqu’il était dans le corps. ‹ Pourquoi ne puis-je le voir ? Pourquoi ne puis-je converser avec son esprit ? Je voudrais pouvoir voir mon mari ou mon père et converser avec lui ! › Ce n’est pas là quelque chose de raisonnable, ce n’est pas là quelque chose de correct ; vous manqueriez peut-être le but même de l’existence si vous aviez cette possibilité, et il y aurait la même épreuve de la foi à traverser, le chemin de l’affliction que vous devriez parcourir ne serait pas aussi pénible, la bataille à mener ne serait pas aussi grande, la victoire à remporter ne serait pas aussi éclatante et vous manqueriez le but même que vous cherchez à atteindre. Tout est bien tel que c’est, que le voile soit fermé ; que nous ne voyions pas Dieu, que nous ne voyions pas les anges, que nous ne conversions pas avec eux si ce n’est par l’obéissance stricte à ses exigences et par la foi en Jésus-Christ (
Deseret News, 28 juil. 1874, p. 1).

 

 

Mort et résurrection

      Le 13 juillet 1874, lors des obsèques de Thomas Williams, Brigham Young traita du thème de la mort : « Quelle vallée sombre, quelle ombre que cette chose que nous appelons la mort ! Comme c’est étrange de passer de cet état d’existence en ce qui concerne le corps mortel, à un état de vide ! Comme elle est sombre cette vallée ! Comme cette route est mystérieuse, et il nous faut la parcourir seuls. J’aimerais vous dire, mes amis et mes frères, que si nous pouvions voir les choses telles qu’elles sont et telles que nous les verrons et les comprendrons, cette ombre et cette vallée sombre sont si insignifiantes que nous nous retournerions, les contemplerions et nous dirions, lorsque
nous les aurions traversées : Mais c’est le plus grand avantage de toute mon existence, car je suis passé d’un état de tristesse, de chagrin, de deuil, de malheur, de misère, de souffrance, d’anxiété et de déceptions à un état d’existence où je peux jouir de la vie de la manière la plus complète que l’on puisse connaître sans corps. Mon esprit est libre, je n’ai plus soif, je n’ai plus besoin de dormir, je n’ai plus faim, je ne suis plus fatigué, je cours, je marche, je travaille, je vais, je viens, je fais ceci, je fais cela, ce qui est requis de moi, rien qui ressemble à la souffrance ou à la lassitude, je suis plein de vie, plein de vigueur et je jouis de la présence de mon Père céleste, par le pouvoir de son Esprit. Je tiens à dire à mes amis : Si vous vivez votre religion, vivez de manière à être remplis de la foi de Dieu, afin que la lumière de l’éternité brille sur vous, et vous pourrez voir et comprendre ces choses vous-mêmes » (Deseret News, 28 juillet 1874, p. 1).
 

 

Obéissance

      Brigham Young, en dirigeant l’émigration de milliers de saints vers Sion, donna souvent des directives dans des détails aussi minimes que de ne pas atteler des animaux fatigués avec des animaux frais. Néanmoins, il encouragea aussi les saints à faire preuve d’une autonomie énergique et à faire des choix intelligents. Il dit : « Il est absolument nécessaire que tout homme, femme et enfant qui adopte cette œuvre et se rassemble en Sion, fasse tout son possible pour promouvoir l’œuvre de Dieu pour édifier Sion et aider à sa rédemption . . . Notre zèle dans ce travail . . . a tendance à développer chez les saints une énergie et une autonomie qu’ils ne pourraient avoir s’ils n’étaient pas brusquement obligés de se débrouiller » (
The Lion of the Lord, pp. 220–21). Le président Young a enseigné que « tout le sacrifice que le Seigneur demande de son peuple, c’est d’obéir strictement aux alliances que nous avons conclues » (Discourses of Brigham Young, p. 225).

 


Oeuvre missionnaire

      Peu de gens ont donné à la cause de l’œuvre missionnaire comme Brigham Young. La description de son arrivée, en septembre 1833, à Kirtland en Ohio – après avoir été environ un an en mission – est un récit touchant du sacrifice qu’il avait fait pour cette œuvre : « Quand nous arrivâmes à Kirtland, s’il y avait quelqu’un parmi ceux qui s’étaient rassemblés avec les saints qui fût plus pauvre que moi, c’est parce qu’il n’avait rien . . . J’avais deux enfants dont je devais prendre soin, c’était tout. J’étais veuf. ‹ Frère Brigham, aviez-vous des souliers ? › Non ; pas de chaussures à me mettre aux pieds, si ce n’est une paire de bottes empruntées. Je n’avais pas de vêtements d’hiver à part un manteau fait maison que j’avais depuis trois ou quatre ans. ‹ Un pantalon ? › Non. ‹ Qu’est-ce que vous faisiez ? Vous vous en passiez ? › Non ; j’en avais emprunté un jusqu’à ce que je puisse en obtenir un. J’avais voyagé et prêché et dépensé jusqu’au dernier dollar de mes biens. Quand je m’étais mis à prêcher, j’avais quelques biens . . . J’avais voyagé et prêché jusqu’à ce qu’il ne me reste plus rien à emporter ; mais Joseph avait dit : ‹ Viens › et je suis venu du mieux que je pouvais » (
Deseret News, 9 mars 1867, p. 2).
 

 

Parole de Sagesse

      Pour Brigham Young, l’Évangile de Jésus-Christ était une religion pratique. Dans une lettre adressée en 1867 à deux de ses fils qui étaient en mission, il fit l’éloge des saints de Salt Lake City parce qu’ils observaient la Parole de Sagesse : « Les commerçants de
Whiskey Street gagnent à peine assez, chaque jour, pour payer leur loyer. Le peuple manifeste la disposition la plus ferme que nous ayons jamais vue de mettre en application les conseils qui ont été donnés à l’égard du respect de la Parole de Sagesse et de l’obéissance dans le domaine temporel aussi bien que dans les domaines spirituels. Ni contrainte, ni alliance n’ont été nécessaire. Le principe a été exposé et le peuple paraissait prêt à le recevoir et à l’appliquer de bon cœur. La paix et la santé règnent dans tout le territoire » (Letters of Brigham Young to His Sons, p. 88). Il enseigna que le Seigneur avait révélé la Parole de Sagesse pour améliorer la qualité de notre existence ici-bas, pour faire de nous des ouvriers plus efficaces dans le royaume terrestre de Dieu et pour nous aider à remplir toute la mesure de notre création.
 

 

Plan de salut

      En qualité de prophète, Brigham Young a enseigné le plan de salut. Il a enseigné que « le dessein du Gouverneur Suprême» (
Discourses of Brigham Young, p. 49) est de permettre à ses enfants de connaître le bonheur éternel. Selon ce grand « plan de bonheur » (Alma 42:16), chaque homme a vécu en présence de Dieu avant d’entrer dans la mortalité, où il a la possibilité d’obtenir un tabernacle mortel et de décider d’obéir aux commandements de Dieu. Selon sa fidélité, Jésus-Christ l'amènera à un royaume de gloire.
 

 

Prêtrise

      Brigham Young fut ordonné pour être l’un des douze apôtres originels de la dispensation actuelle. Dans le cadre de la bénédiction qui lui fut donnée dans son ordination, il lui fut dit : « La Sainte Prêtrise t'a été conférée afin que tu accomplisses des prodiges au nom de Jésus ; afin que tu chasses les démons, guérisses les malades, ressuscites les morts, ouvres les yeux des aveugles, ailles d’un pays à l’autre et d’une mer à l’autre » (
History of the Church, 2 : 188–89). Il déclara que la prêtrise qui lui avait été conférée était un « système parfait de gouvernement, de lois et d’ordonnances » qui, « lorsqu’on les comprend bien », donne aux justes le pouvoir de « véritablement ouvrir le trésor du Seigneur » (Discourses of Brigham Young, pp. 130, 131).

 

 

Progression éternelle

      Le président Young était quelqu’un qui aimait apprendre. Il commença comme ébéniste et acquit plus tard les aptitudes nécessaires pour devenir missionnaire, colonisateur, gouverneur et prophète. Il considérait cette vie comme un temps où vivre pleinement, progresser et se préparer pour l’éternité, pas comme un temps pour se préparer à mourir. Il encouragea les saints à se livrer à des activités de valeur, à élargir et à approfondir leur compréhension des choses et à amasser la vérité, pour s'efforcer d'atteindre la perfection. Ce faisant, ils finiraient par avancer pour entrer dans le monde des esprits et continuer sur le chemin glorieux de la progression éternelle.

 

 

Reconnaissance, humilité et honnêteté

      Brigham Young croyait en des principes simples et vrais qu’il mettait en pratique. Son expérience de menuisier et d’entrepreneur lui avait appris à apprécier les travailleurs
honnêtes comme ceux qui construisaient des murs durables, plaçaient des portes qu’on ne devait pas réparer et ne quittaient pas leur lieu de travail, les poches pleines des outils ou des clous du propriétaire. Il recommandait aux gens de tout bord d’avoir « les yeux ouverts pour voir et comprendre où se trouvent l’honnêteté et la droiture » (Deseret News, 2 déc. 1857, p. 4). Le président Young encouragea aussi les premiers saints qui connurent des épreuves telles que les persécutions, la pauvreté et la famine, à accepter leurs afflictions avec reconnaissance et humilité, car le Seigneur les fortifiait vraiment dans leurs souffrances. Ses paroles et sa vie ont souligné le devoir de faire preuve d’intégrité et de reconnaissance en faisant fructifier tout ce qui vient du Seigneur.

 

 

Repentance et baptême

      Par une journée froide et enneigée d’avril 1832, Brigham Young fut baptisé dans les eaux glacées de son bief par Eleazar Miller, converti à l’Église depuis quatre mois. Il dit à ce sujet : « Je ressentis un esprit humble et enfantin me témoigner que mes péchés m’étaient pardonnés » (
Manuscript History of Brigham Young, 1801-1844, pp. 2–3). Il enseigna que l’eau elle-même n’a pas « la vertu de laver le péché » (Discourses of Brigham Young, p. 159), mais que le baptême purifie efficacement du péché lorsqu’il est administré par ceux qui ont l’autorité à ceux qui sont responsables et quand il est précédé par le repentir et suivi d’un effort sincère pour honorer les alliances du baptême.

 

 

Richesse temporelle

      Brigham Young était un homme pratique qui ne gaspillait pas et qui travailla dur pour assurer le confort matériel à sa famille et aux autres. Il construisit des maisons, des entreprises et des fermes. Mais il ne mit pas son cœur dans les choses du monde, et déclara : « Nous mettons souvent beaucoup trop notre cœur dans des objets insignifiants et périssables » (
Deseret News, 16 juillet 1856, p. 2). « Je sais que les choses de ce monde, du début à la fin . . . ne font guère de différence dans le bonheur d’une personne » (Deseret News, 11 jan. 1860, p. 1). Il a enseigné que la richesse temporelle doit être consacrée à l’édification du royaume de Dieu.

 

 

Royaume de Dieu et rassemblement d'Israël

      Le 26 juillet 1847, quelques jours à peine après l’arrivée des premiers pionniers dans la vallée du lac Salé, Brigham Young et un petit groupe de dirigeants de la prêtrise montèrent sur une colline située au nord de l’endroit qui allait devenir plus tard Salt Lake City. Ils appelèrent la colline Ensign Peak en référence à la prophétie d’Ésaïe : « Il élève une bannière pour les peuples lointains, et il en siffle un des extrémités de la terre : et voici il arrive avec promptitude et légèreté » (Ésaïe 5:26). Le président Young dit plus tard que cette colline était l’endroit dont il avait eu la vision, l’endroit où les saints prospéreraient, où le royaume de Dieu pourrait être édifié et l’Israël moderne rassemblé. Dans les années qui suivirent, les missionnaires portèrent le message de l’Évangile dans le monde entier et des milliers de saints nouveaux convertis allèrent s’installer dans la vallée du lac Salé. Aujourd’hui l’édification du royaume et le rassemblement d’Israël se poursuivent dans des centaines de pays. Le président Young a dit : « Le rassemblement d’Israël constitue une partie si importante de la grande œuvre dans laquelle nous sommes engagés qu’il occupe une grande partie de nos pensées et que nous sommes vivement désireux de lui accorder toutes les ressources et toute l’influence utiles » (Brigham Young Letterbook, 6:33-36.
Archives du département d'histoire de l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours).
 

 

Sabbat et Sainte-Cène

      Le lendemain de son arrivée dans la vallée du lac Salé, Brigham Young parla brièvement au camp pionnier de l’observance du sabbat. Malgré un désert à apprivoiser, des cultures à semer et les autres travaux urgents du moment, il « informa les frères. . . qu’ils ne devaient pas travailler le dimanche, que s’ils le faisaient ils perdraient cinq fois plus que ce que cela leur ferait gagner, et qu’ils ne devaient ni chasser ni pêcher ce jour-là ». Il ajouta qu’il « y aurait une réunion tout le sabbat en ce lieu et partout où ils s’arrêtaient » (
Wilford Woodruff's Journal, édité par Scott G. Kenney, 1938. Volume 3, 25 juillet 1847). Le président Young exhortait continuellement les saints à garder le sabbat « en souvenir de Dieu et de notre sainte religion » (Discourses of Brigham Young, p. 165).



Saint-Esprit

      Brigham Young a dit : « Quand j’ai vu un homme sans éloquence ni talent pour prendre la parole en public, qui pouvait seulement dire : ‹ Je sais, par le pouvoir du Saint-Esprit, que le Livre de Mormon est vrai, que Joseph Smith est un prophète du Seigneur ›, le Saint-Esprit se dégageant de cette personne a illuminé mon intelligence, et j’ai eu la lumière, la gloire et l’immortalité devant moi ». Il dit qu’il en était entouré et rempli, et il sut par lui-même que le témoignage de l’homme était vrai (
Deseret News, 9 février 1854, p. 4). Le président Young a enseigné que le Saint-Esprit est « le don spécial du Père » (Discourses of Brigham Young, p. 160), accordé selon la fidélité, et peut tout enseigner et conduire à la perfection.

 

 

Salut


      Brigham Young a demandé : « N’y aura-t-il personne de perdu ? Personne ne subira-t-il la colère du Tout-Puissant ? Je peux dire tout d’abord, comme je l’ai dit toute ma vie, toutes les fois que j’ai prêché, que je n’ai jamais eu le goût de prêcher l’enfer et la damnation au peuple. J’ai essayé un très grand nombre de fois, je l’ai essayé le sabbat dernier, et j’ai essayé aujourd’hui d’en arriver à ce point, de décrire les souffrances des méchants. Ils souffriront, semble-t-il ; mais je ne peux m’intéresser à autre chose qu’au salut du peuple » (Discourses of Brigham Young, p. 388). Il enseignait : « Tous ressusciteront » (Discourses of Brigham Young, p. 391). Il parlait d’un salut qui toucherait « la famille humaine tout entière » (Discourses of Brigham Young, p. 389). Et il parlait de vie éternelle pour ceux qui obéissaient strictement aux exigences des lois de Dieu et persévéraient fidèlement (voir Discourses of Brigham Young, p. 387).

 

 

Sion

      L’âme tout entière de Brigham Young était consacrée à l’établissement de Sion. Il supervisa le rassemblement de près de cent mille saints des derniers jours dans les vallées des montagnes Rocheuses et fonda quelque quatre cents villes et villages. Il construisit des temples et des tabernacles, organisa des pieux et des paroisses dans tout l’Ouest des États-Unis et envoya des missionnaires dans presque tous les coins de la
terre. Nul ne comprenait mieux les sacrifices et les efforts requis, mais, comme il le dit : « Nous n’allons pas attendre les anges . . . nous allons bâtir Sion nous-mêmes » (Discourses of Brigham Young, p. 443).

 

 

Société de secours


      La Société de secours des femmes de Nauvoo, organisée par Joseph Smith, le prophète, fut un moyen important d’aider les pauvres et de fortifier les sœurs de Nauvoo de 1842 à 1844. Après le martyre de Joseph, la Société de secours fut suspendue pendant plusieurs années. En 1854, sous l’impulsion de l’œuvre des sœurs en faveur des pauvres, Brigham Young créa des Sociétés de secours dans certaines paroisses d’Utah. Mais lorsque les États-Unis envoyèrent l’armée de Johnston en Utah en 1857, les organisations de paroisse, y compris la Société de secours, furent de nouveau suspendues. Vers la fin de 1867, le président Young décida qu’on ne pourrait pourvoir efficacement aux besoins des pauvres si les sœurs n’étaient pas organisées. Il invita les évêques à rétablir des Sociétés de secours : « Évêques, vous avez des femmes intelligentes pour épouses . . . qu’elles organisent des Société de secours des femmes dans les diverses paroisses. Nous avons parmi nous beaucoup de femmes de talent, et nous souhaitons avoir leur aide dans ce domaine. Certains penseront peut-être que c’est là une vétille, mais cela ne l’est pas, et vous verrez que les sœurs seront la cheville ouvrière du mouvement. Faites-les bénéficier de votre sagesse et de votre expérience, accordez-leur votre influence, guidez-les bien et avec sagesse, et elles trouveront des chambres pour les pauvres et se procureront les moyens pour les entretenir dix fois plus vite que ne le pourraient même les évêques » (Deseret Evening News, 14 décembre 1867, p. 2). Aujourd’hui les sœurs de la Société de secours travaillent ensemble pour améliorer leur famille et leur collectivité et pour édifier le royaume de Dieu.

 

 

Témoignage du Saint-Esprit

      Dans sa jeunesse, Brigham Young chercha une religion qui satisferait ses aspirations spirituelles, mais ne put en trouver. Après sa rencontre avec le Livre de Mormon en 1830 et avoir ensuite étudié l’Évangile rétabli pendant presque deux ans, il sut qu’il avait trouvé la vérité. Il se fit baptiser et, à partir de ce moment-là, il fut inébranlable dans son témoignage de l’Évangile, qui, disait-il, « englobe toute vérité dans le ciel et sur la terre . . . Partout où l’on trouve ces principes, parmi toutes les créations de Dieu, l’Évangile de Jésus-Christ, son ordre et sa prêtrise les englobent » (
Deseret News, 5 mai 1866, p. 2). Son témoignage fort et son dévouement total à l’Église inspirèrent les premiers saints à relever le défi de fonder leur foyer dans le désert et de s’unir pour obéir au commandement du Seigneur d’édifier son Église et de prêcher son Évangile dans le monde entier. Il proclama : « Avec l’aide de Dieu, des anges et des hommes de bien, je ne cesserai jamais de lutter, pouce par pouce, jusqu’à ce que nous remportions la victoire et possédions le royaume. Tel est mon sentiment, telle est ma foi, et nous y parviendrons. Je prophétise, au nom du Seigneur Jésus-Christ, que nous posséderons le royaume de Dieu sur toute la terre » (Discourses of Brigham Young, p. 453). Le témoignage de Brigham Young continue aujourd’hui à inspirer les saints dans leurs travaux pour édifier le royaume de Dieu.

 

 

Temple

      Comme les persécutions s’intensifiaient et qu’il devenait de plus en plus pressant pour les saints de quitter Nauvoo, Brigham Young travailla dans le temple pour donner aux saints la bénédiction de recevoir les ordonnances sacrées avant leur départ. Il écrit qu’un jour «143 personnes ont reçu leur dotation dans le temple ... Si grand a été l’empressement manifesté par les saints de recevoir les ordonnances du temple, et si grand a été notre empressement de les leur accorder, que je me suis consacré entièrement, nuit et jour, à l’œuvre du Seigneur dans le temple, ne prenant pas plus de quatre heures de sommeil en moyenne par nuit et ne rentrant chez moi qu’une fois par semaine » (History of the Church, 7 : 567). Quand il arriva dans l’Ouest, le président Young choisit immédiatement l’emplacement d’un nouveau temple. Il commanda la construction de quatre temples en Utah : à Salt Lake City, à St-George, à Manti et à Logan ; mais seul le temple de St-George fut terminé de son vivant. Le 1er janvier 1877, les jambes à ce point faibles qu’il fallut le porter dans la salle dans un fauteuil, il prit la parole devant l’assemblée qui s’était réunie pour consacrer l’étage inférieur du temple de St-George et déclara : « Nous jouissons de bénédictions que ne connaît personne d’autre sur la face de la terre ... Quand j’y pense, je voudrais que les langues de sept tonnerres éveillent le peuple » (Deseret News, 16 janvier 1877, p. 1). Lorsque le temple de St-George fut consacré en avril 1877, Brigham Young se réjouit que les saints pussent enfin commencer à accomplir les dotations du temple pour les morts. Il signala que les saints qui commençaient à travailler là-bas connaissaient des moments merveilleux, des moments comme aucun autre peuple de la terre, à sa connaissance, n’en avait connus pendant de nombreux siècles (Discourses of Brigham Young, p. 419). « Depuis l’achèvement du temple de St-George, écrivit-il à son fils Lorenzo, la volonté de rechercher les morts et d’officier pour eux et aussi de vaquer aux ordonnances nécessaires pour les vivants s’est emparée des membres fidèles de l’Église dans toutes ces vallées. Les saints n’ont probablement jamais ressenti autant d’intérêt pour ces sujets depuis l’organisation de l’Église. Cela va donner de bons résultats et comme la construction des temples avance, l’Esprit va se faire sentir avec une plus grande puissance dans toutes les branches de l’Église » (Letters of Brigham Young to His Sons, p. 288–89).

 

 

Vérité

      La recherche de la vérité de Dieu fut finalement résolue pour Brigham Young par le témoignage sincère et simple d’un « homme sans éloquence » qui ne pouvait dire que : « Je sais, par le pouvoir du Saint-Esprit, que le Livre de Mormon est vrai, que Joseph Smith est un prophète du Seigneur ». Le président Young dit : « Le Saint-Esprit émanant de cette personne a illuminé mon intelligence, et j’ai eu la lumière, la gloire et l’immortalité devant moi » (
Deseret News, 9 février 1854, p. 4). Sa vie durant il chercha à vivre les vérités de l’Évangile. Il déclara : « J’espère qu’en avançant en âge, j’avancerai dans la vraie connaissance de Dieu et du divin. J’espère progresser dans le pouvoir du Tout-Puissant et dans mon influence pour établir la paix et la justice sur la terre et amener . . . tous ceux qui veulent écouter les principes de la justice au vrai sens de la connaissance de Dieu et du divin, d’eux-mêmes et des relations qu’ils ont avec le ciel et les êtres célestes . . . Je prie que cela soit le cas non seulement pour moi-même mais pour tous les saints, afin que nous progressions en grâce et dans la connaissance de la vérité et que nous soyons rendus parfaits en Dieu » (Deseret News, 10 juin 1857, p. 3).
 

 

Source : Enseignements des présidents de l'Église : Brigham Young (Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours, 1997)