Histoire
de l'Église
au Québec et sa région
En 1833, les missionnaires de l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours arrivent au Québec.
La région
de Kingston est le siège d'une grande
activité missionnaire dès les débuts de
l'Église, comme aussi certaines régions du
Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse.
En 1836, l'un des missionnaires au Québec est Hazen
Aldrick. Il raconte plus tard :
« J'arrivai
dans la province du Bas-Canada, faisant une tournée de trois
mois. Les écoles furent ouvertes dans presque chaque district
et j'employais le temps selon les forces que le Seigneur me donnait.
J'ai baptisé onze personnes, beaucoup recherchant dans les
Écritures si les enseignements que je prêchais étaient
justes. Je les ai laissées aux soins de frère Winslow
Farr pour continuer l'oeuvre car je crois qu'elle vient seulement de
commencer. »
L'oeuvre
progresse mais se limite à la population anglophone. Une
grande partie des premiers convertis partent à Kirtland (Ohio) pour se joindre au groupe principal de
saints des derniers jours qui s’installe finalement dans les régions
montagneuses de l’Ouest des États-Unis. De ce fait, la croissance de
l'Église au Canada, quoique régulière, reste
faible.
L'ignorance
et l'incompréhension sont des sources d'opposition.
Avec la
croissance de l'Église dans d'autres régions de l'Est
canadien, les provinces du Manitoba, de Terre-Neuve, de l'île
du Prince Edouard et du Nouveau Brunswick sont inclues dans les
limites d'autres missions de l'Église.
En 1893, l’Église organise la Mission des États de l’Est, qui inclut
l’Est du Canada. Des missionnaires
de l’Église rendent des visites occasionnelles au Québec au début des
années 1900.
La région de
Montréal-Ottawa, dont le territoire s'étend du Manitoba à la
Nouvelle-Écosse, est alors partagé entre la Mission des États du
Nord et celle des États de l'Est.
En 1919 est créé la Mission canadienne, dont le siège est
à Toronto. Dès lors, des missionnaires commencent à servir de façon permanente à
Montréal. En décembre 1919 est créé le
district d'Ottawa, dans l'Ontario, et il est intégré à la
Mission canadienne. Son périmètre est délimité
par une ligne qui passe de Kingston-Est à Cornwall, qui continue vers le nord jusqu'à Ottawa, puis vers le
sud-ouest jusqu'à Smith-Falls et qui revient à
Kingston.
En juillet 1926, une branche de l'Église est créée
à Ottawa.
Le 16 septembre 1928, Charles H. Hart, président de mission, organise
la branche de Montréal, dont le président est James McCance.
En 1939,
au début de la Seconde Guerre mondiale, de nombreux
missionnaires sont retirés d'Europe et envoyés dans la
région d'Ottawa. Il en résulte une extraordinaire
croissance de l'Église augmentée encore par l'arrivée
de membres sous les drapeaux ou dans les services du gouvernement.
En 1942, l'Église achète, sur
le boulevard Saint-Joseph-Est, un bâtiment qui sera consacré
par Joseph Fielding Smith, alors membre du Collège des douze
apôtres.
En 1953
sont créés le district d'Ottawa-Montréal et le
pieu de Toronto. La région de Kingston est alors attribuée
au pieu de Toronto.
Avant 1960, les missionnaires passent l’essentiel de leur temps à
enseigner l’Évangile à la population anglophone du Québec. Le 20 avril
1961, le président de mission, Thomas S. Monson, ouvre
l’œuvre en français de façon permanente. Six missionnaires francophones font une tentative de prosélytisme. Ils oeuvrent dans la ville de Québec
et de ses environs. Mais cette tentative, ainsi qu'une deuxième,
reste infructueuse à cause de l'opposition de la police.
En 1962,
la branche anglophone de Montréal est divisée pour
créer la branche anglophone de Greenfield Park sur la rive sud
du Saint-Laurent.
Le 5 août 1965, un district missionnaire est créé
à Québec. Dans le même temps on organise une
École du dimanche en français dans la branche de
Montréal qui se transforme un peu plus tard en branche
dépendante et finit par devenir une branche indépendante
sous le nom de branche de Hochelaga.
En mars 1967, la branche anglophone de Montréal
est divisée pour créer la branche anglophone de Pointe
Claire.
Grâce
à l'action de Lamont F. Toronto, président de mission,
l'Assemblée législative du Québec reconnaît
officiellement l'Église.
En 1967, Montréal accueille
l’exposition universelle. À cette occasion, l’Église ouvre un pavillon
appelé L’homme et son monde. Au cours des années suivantes, des
centaines de milliers de personnes visitent ce pavillon. Cela marque le
début d’une croissance importante de l’Église au Québec,
particulièrement parmi les francophones : 1268 membres de l'Église en 1970, 3297 en 1980, 6815 en 1990, 8745 en 2000.
En juin
1969, le district d'Ottawa-Montréal est divisé pour
former d'un côté le district d'Ottawa, de l'autre celui
de Montréal. Ces deux districts restent dans la Mission canadienne qui, le 10 juin 1970, prend le nom de Mission d'Ontario-Québec.
Jusqu'en
1972, le Québec est réparti entre la « grande »
Mission canadienne et la Mission de l'Ontario-Québec. Le 14 juillet 1972, la Mission d'Ontario-Québec est divisée selon
les limites provinciales pour créer la Mission du Québec,
avec pour unique district celui de Montréal. John K. M. Olsen,
avocat habitant Los Altos Hills en Californie, ancien missionnaire en
France de 1948 à 1950, est appelé à être
le premier président de cette nouvelle mission. Il arrive à
Montréal le 14 juillet 1972 avec sa femme Susan et leurs six
enfants pour assurer l'établissement d'un nouveau quartier
général et d'un nouveau bureau de la mission. Il
commence avec cinquante missionnaires bilingues, et l'effectif est
doublé après quelques de mois.
En mai
1974, le district d'Ottawa, qui appartient à la Mission de
l'Ontario, passe sous la juridiction de la Mission du Québec.
Il est apparu aux dirigeants de l'Église que les besoins du
district en missionnaires bilingues seront plus facilement fournis
par Montréal, plus proche. Pour les besoins de la cause, vingt
missionnaires anglophones sont mutés à la Mission du
Québec.
Le 20 juin 1974, le nom de la Mission du Québec est changé en Mission de Montréal (Canada).
Le 1er
juillet 1975, Olsen est remplacé à la tête de la
mission par Wayne Owens. Le nouveau président et sa femme
Mariene ont tous deux été missionnaires en France entre
1957 et 1960. Ils ont cinq enfants. Owens est également avocat
mais vient de Salt Lake City. En quelques mois, ses effectifs montent
à plus de deux cents missionnaires.
Les
années 1970 sont une période de croissance
significative pour la Mission canadienne de Montréal. Des
branches sont ouvertes à Chicoutimi et Abitibi. La branche
d'Abitibi comprend une grande partie du Nord-Ouest du Québec.
Les
saints de Rimouski, quant à eux, deviennent la quatrième
branche du district.
En
juin 1976, la région de Kingston,
qui avait été attribuée au pieu de Toronto en
1953, retourne dans la géographie de la Mission canadienne.
Le 18 juin 1978, Thomas S.
Monson, du Collège des douze apôtres, organise le premier pieu du
Québec (et premier pieu francophone d’Amérique du Nord). Le nouveau
pieu inclut les paroisses de Drummondville, Hochelaga, Laval, Lemoyne
et Papineau (renommée Mascouche en 1989), ainsi que les branches de
Valleyfield, Gatineau (auparavant appelée Outaouais), Trois-Rivières et
Zarahemla.
Le 1er
juillet 1978, le président Owens est remplacé par
Kenneth Godfrey. Ce dernier et sa femme Naomi ont tous deux été
missionnaires en France et en Suisse entre 1948 et 1951. Le couple a
trois garçons et une fille, Patricia, qui les accompagnent en
mission. Godfrey est directeur d'entreprise tandis que sa femme et sa
fille sont des musiciennes accomplies.
Le
nouveau président est venu en mission avec le défi de
pousser très fort le programme membre-missionnaire.
Vers la
fin de l'année 1978, le président de l'Église,
Spencer W. Kimball, dit au président Godfrey que le Seigneur
est prêt à ouvrir cette partie de sa vigne, la Mission
du Québec, comme jamais auparavant, selon le degré de
spiritualité des missionnaires et l'application du programme
membre-missionnaire. En février 1979, au cours d'une
conversation du président Godfrey avec le président
Kimball, ce dernier lui dit : « Vous ne ferez pas moins de
mille convertis par an et ceci est un minimum. Une centaine
mensuellement sera une moyenne tout à fait commune et vous
aurez à vous battre pour dépasser ce niveau mais vous y
parviendrez. ».
À
la fin de la décennie, la branche de Québec a un
effectif suffisant pour la construction d'une église.
En 1980,
on divise le pieu d'Ottawa pour créer le pieu de Montroyal.
En 1981,
on construit une église à Chicoutimi.
Le 1er
juillet 1981, le président Godfrey transmet le flambeau de la
mission à F. Curtis Wynder. Tous deux se sont connus en tant
que missionnaires en France. Le nouveau président et sa femme
sont natifs de l'Alberta mais ont habité de longues années
à Provo dans l'Utah. Lorsqu'il reçut son appel pour
diriger la Mission du Québec, Curtis Wynder était
directeur des locations de logements à l'Université
Brigham Young qui l'employait depuis 1964. Sa femme Na Vee enseignait
les travaux ménagers et d'autres matières connexes dans
les écoles publiques de l'Utah. Le couple Wynder a trois
enfants : Dru était missionnaire dans le Wisconsin, Michelle
missionnaire en Angleterre, Darin se préparait à partir
en mission en janvier 1982.
En
janvier 1982, le pieu de Montréal-Québec compte une
paroisse à Drummondville avec sa branche dépendante à
Sherbrooke, deux paroisses sur l'île de Montréal
(Hochelaga et Papineau), la paroisse de Laval composée des
îles des rives nord, la paroisse Lemoyne et les branches de
Valleyfield et de Beloeil sur la rive sud et enfin, la branche
hispanique de Zarahemla. Ce pieu francophone est en pleine
croissance.
À
cette époque, les saints anglophones du Québec, de
l'Ouest de l'Ontario et du Nord de l'État de New-York sont
membres du pieu de Montroyal qui comprend les paroisses de Kirkland
(dans la région des îles de l'Ouest), de Montréal
N.D.G., de Greenfield Park (sur la rive sud), de Postdam-New York et
les branches de Akwesasne, de Cornwall, de Hawkesbury et de Tung Fong
(branche chinoise).
Le pieu
d'Ottawa-Ontario est le troisième de la mission. Il comprend
quatre paroisses : trois à Ottawa et une à Kingston, et
trois branches : Brockville, Deep River et Smiths Falls.
Le 4 juin 2000, Gordon B. Hinckley, président de l’Église, consacre le temple de Montréal (Québec).
En juin 2014, le temple ferme
ses portes pour des réparations et des rénovations complètes. Il est reconsacré le 22 novembre 2015.
En 2016, les saints des derniers jours du Québec sont répartis en quatre
pieux et trente-huit assemblées.
Les saints des derniers jour du Québec viennent de tous les horizons et
sont actifs dans le monde politique, les milieux académiques, les conseils
inter-confessionnels, le service à la collectivité et l’aide
humanitaire.
Sources :
►Jean Lemblé, Dieu
et les Français, éditions Liahona, 1986
►Brève histoire de l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours au Québec