Le septième Article de foi dit que nous croyons au don des langues et d'interprétation des langues. Au début de l'Église le don des langues était pratiqué, mais il y a bien des années que nous n'entendons plus parler de ce don. A-t-il cessé d'exister dans l'Église, et si oui, pourquoi ?


Joseph Fielding Smith


Le don des langues n'a pas cessé. Certains membres de l'Église ont peut-être l'idée que ce don appartient aux réunions de témoignage du jour de jeûne. Il est vrai que des messages ont été donnés dans de telles réunions et quand il en était ainsi, c'était manifestement pour le profit de ceux qui, dans l'assemblée, ont pu avoir le don d'interprétation.

Les manifestations de ce genre sont, et doivent être, rares, car ce n'est pas le véritable but de ce grand don. Le don des langues n'est ni pour amuser les membres de l'assemblée ni pour susciter la crainte ou augmenter la foi chez ceux qui sont faibles.

Le don des langues et l'interprétation des langues sont donnés dans le but de contribuer à édifier et à fortifier le royaume de Dieu.

Le Seigneur a énuméré les divers dons qui sont accordés aux membres de l'Église (voir D&A 46:11-26), dont le don des langues, puis il dit : « Tous ces dons viennent de Dieu, pour le bénéfice des enfants de Dieu ». Ceci étant, le don que pourraient avoir les membres de l'Église de parler en langues et d'interpréter les langues dans les réunions ne doit s'exercer qu'en des occasions exceptionnelles, quand c'est réellement nécessaire.

Le vrai don des langues se manifeste sans doute plus abondamment dans l'Église que n'importe quel autre don spirituel.

Tous les missionnaires qui s'en vont enseigner l'Évangile dans une langue étrangère, s'ils prient et sont fidèles, reçoivent ce don. C'est cela que Paul veut dire quand il déclare : « Par conséquent, les langues sont un signe, non pour les croyants, mais pour les non croyants » (1 Corinthiens 14:22). C'était la nature du don le jour de Pentecôte quand Pierre et les apôtres parlèrent aux Juifs assemblés qui étaient venus des pays étrangers à Jérusalem pour assister aux fêtes. Chacun comprenait en sa propre langue.

Le prophète Joseph Smith a donné le véritable sens du don des langues dans ces termes :

« J'ai lu le treizième chapitre, ainsi qu'une partie du quatorzième, de la première épître aux Corinthiens, et je fis la remarque que le don des langues était nécessaire dans l'Église, mais que si Satan ne pouvait pas parler en langues, il ne pourrait pas tenter en hollandais, ni aucun ressortissant de toute autre nation, à l'exception des Anglais, car il peut tenter un Anglais ; il m'a tenté et je suis Anglais. Mais le don des langues par le pouvoir du Saint-Esprit se trouve dans l'Église, pour le profit des serviteurs de Dieu afin qu'ils prêchent aux incroyants, comme au jour de Pentecôte. Lorsque des hommes dévots de chaque nation s'assemblent pour écouter les choses de Dieu, que les anciens leur prêchent dans leur propre langue maternelle, que ce soit en allemand, en français, en espagnol. ou en néerlandais ou quoi que ce soit, et que ceux qui comprennent la langue parlée interprètent dans leur propre langue maternelle, c'est là ce que l'apôtre veut dire dans premier Corinthiens 14:27. »

Il dit aussi que l'on ne doit pas recevoir comme doctrine quelque chose qui a été dit en langues.

Le président Joseph F. Smith a dit :

« Le diable lui-même peut apparaître comme un ange de lumière. De faux prophètes et de faux docteurs sont apparus dans le monde. Il n'y a peut-être aucun don de l'Esprit de Dieu qui soit plus facilement imité par le diable que le don des langues. Quand deux hommes ou deux femmes exercent ce don par l'inspiration de l'Esprit de Dieu, il y en a peut-être une douzaine qui le font sous l'inspiration du diable. » (Gospel Doctrine, chapitre 10, p. 201)

Les expériences du président David O. McKay montrent que le don des langues est accordé aujourd'hui :

« Un jour que je parlais à un auditoire à Aintab, en Syrie, je me rendis compte que frère J. Wilford Booth, qui traduisait en turc, avait mal interprété une pensée que j'avais exprimée et, bien que ne comprenant pas à ce moment-là, pas plus que maintenant d'ailleurs, un mot de turc, j'arrêtai frère Booth dans sa traduction et dis : 'Vous avez mal interprété, frère Booth.' Je répétai alors ma phrase. 'Comment saviez-vous, frère McKay, demanda-t-il, que j'ai donné le sens opposé ?'

« Plus tard, quand je fus appelé à présider la mission européenne, je parlais un jour à un auditoire à Rotterdam. Frère Cornelius Zappey traduisait et, ce jour-là, j'eus une expérience identique à celle qui se produisit avec frère Booth. Quand j'attirai l'attention de frère Zappey sur ce que j'estimais ne pas être l'interprétation correcte, il dit en riant à l'auditoire, avant d'avoir corrigé : « Je n'ai pas besoin de traduire, frère McKay comprend le néerlandais. » (Manuscrit au bureau de l'Historien)

(Improvement Era de 1953 à 1970, rubrique « Votre question »)