L'enfant est-il justifié lorsque, pour se se conformer aux
principes de l'Évangile, il désobéit à
ses parents ?
Victor B. Cline
Dans
le cas extrêmement improbable où un père ou une
mère demanderait ou ordonnerait à son fils ou à
sa fille de faire quelque chose qui de toute évidence est
mauvais, anti-social ou auto-destructeur, je rappellerais le
conseil du président Brigham Young aux sœurs de
l’Église, à savoir, qu’elles doivent
soutenir et honorer leur mari, mais pas le suivre jusqu’en
enfer.
Quand
un père ou une mère conseillerait à son enfant
de faire quelque chose qui est, de toute évidence, contraire
aux principes de l’Évangile, la jeune personne aurait
certainement la sagesse de rechercher l’aide et le conseil de
l’autre parent d’abord. Mais je ne peux pas imaginer des
parents aimant leurs enfants et raisonnablement sains d’esprit
demander ensemble à leurs enfants de faire quelque chose de
vraiment mauvais. Je n’ai vu cela que dans des cas de maladie
mentale ou d’intoxication, conditions raisonnablement
apparentes pour l’enfant.
Cependant,
je peux imaginer, surtout dans des familles partiellement membres de
l’Église, des occasions où le père ou la
mère demande à ses enfants de travailler le dimanche
ou d'enfreindre d'une manière ou d'une autre le sabbat, la
loi de la dîme ou la Parole de sagesse, ou de faire d'autres
choses contraires aux principes de l’Évangile. Mais
nous devons reconnaître que tant sous le rapport des lois
spirituelles que temporelles, les parents sont les gardiens de leurs
enfants et sont responsables de leur éducation. Le problème
n'est donc pas résolu par une révolte ouverte. Je
conseillerais à la jeune personne de demander la permission
de vivre les principes de l’Église et de résoudre
les problème par des négociations paisibles, d’une
manière chrétienne. Il est certain que le jeûne
et la prière permettront au digne jeune membre de l’Église
de recevoir une révélation personnelle qui l’aidera
à résoudre de façon constructive le problème
qui l’oppose à ses parents, de sorte que tout le monde
soit gagnant. Si le problème ou le conflit persiste, je
rechercherais conseil auprès de l’évêque
sur la manière de le résoudre.
Je
me rappelle une femme qui harcelait son mari non pratiquant qui ne
s'acquittait pas de sa dîme, en lui répétant : «
Quand tu ne donnes pas ta dîme, tu nous prives, moi et les
enfants, des bénédictions qui sont liées à
ce commandement… Je veux recevoir ces bénédictions,
même si tu ne les veux pas. » Elle était
tellement irritée et son mariage tellement dérangé
par cela qu’elle eut un entretien avec l’évêque
pour obtenir son aide pour forcer son mari à payer la dîme.
La réponse de l’évêque fut la suivante : «
Sur le plan général, votre mari est un homme bon et
juste. Si vous le soutenez en justice, même dans sa décision
de ne pas s'acquitter de la dîme pour le moment, le Seigneur
vous soutiendra et, en continuant à obéir aux autres
commandements de Dieu, vous ne serez privée d'aucune
bénédiction. »
Quand
le mari apprit par la suite le conseil qu’avait donné
l’évêque, il fut si touché et impressionné
que son activité reprit dans l’Église et que ses
relations conjugales s’améliorèrent
considérablement. Il s'agit parfois, au détriment d'un
commandement, de se conformer à un commandement supérieur.
Le
test que l’on peut faire pour résoudre une situation
délicate comme celle-ci est de se demander ce que le Christ
ferait dans une telle situation.
Source
: L'Étoile, juin 1979, p. 31-32