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Après la mort de Moïse, comment Israël a-t-il pu exister en n'ayant que la Prêtrise d'Aaron (voir D&A 84:25-27) ?
Joseph Fielding Smith
Quand les Israélites ont quitté l'Égypte, le Seigneur a proposé de leur donner les pleins pouvoirs de la prêtrise s'ils obéissaient à ses commandements et étaient fidèles à leurs alliances. Ils ne se sont pas montrés dignes ni préparés pour une telle bénédiction. Par conséquent, le Seigneur a retiré les bénédictions de la Prêtrise de Melchisédek aux membres masculins des tribus d' Israël et leur a laissé la Prêtrise d'Aaron, et celle-ci a été limitée à la tribu de Lévi, tribu qui officiait dans les sacrifices pour Israël. C'est une histoire très intéressante qui doit se révéler être une leçon pour l'Israël moderne [l'Église, ndlr].
Pendant tout son séjour dans le désert, Israël a joué à l'enfant gâté. Il n'avait manifestement pas compris les enseignements que le Seigneur avait donnés à Moïse. En conséquence, quand est venu le moment pour Israël de traverser le Jourdain et d'entrer dans son héritage, l'avertissement prophétique que le Seigneur lui avait donné s'est accompli (voir Nombres 14:26-33).
Par conséquent, quand est venu le moment de traverser le Jourdain, les adultes qui avaient quitté l'Égypte avaient péri, sauf deux hommes qui avaient conservé leur intégrité.
Même Moïse et Aaron se sont vu refuser le droit d'entrer dans la Terre Promise.
Pendant quarante ans, les Israélites ont murmuré et montré un esprit de rébellion. Ils ne comprenaient pas les grandes manifestations que le Seigneur avait de temps en temps données en leur faveur. Le Seigneur les avait bénis en leur donnant la manne dans le désert, les cailles quand ils réclamaient de la viande, des découvertes miraculeuses de sources d'eau et avait manifesté de mille manières son amour et son pouvoir en leur faveur.
Quand Moise est allé sur la montagne et y est demeuré pendant quarante jours, Israël s'est rebellé et s'est tourné vers le faux culte des Égyptiens. Pendant cette visite sur la montagne, le Seigneur a donné à Moïse certains commandements écrits sur des tables de pierre. Quand Moïse a découvert la rébellion et l'idolâtrie d'Israël, il a jeté ses tables sur le sol et les a brisé. Que contenaient-elles ? Les commandements relatifs à la plénitude de l'Évangile !
Après ceci, le Seigneur a rappelé Moïse sur la montagne et lui a donné d'autres commandements sur les deuxièmes tables de pierre. Les deuxièmes tables de pierre contenaient-elles les mêmes choses qui avaient été écrites sur les premières ? Non ! Les secondes tables ne contenaient pas tout ce qui se trouvait sur les premières. Les premières contenaient l'autorité de l'Évangile relative aux bénédictions de la Prêtrise de Melchisédek. Si Israël avait accepté les premières tables avec une foi sincère, il aurait eu les bénédictions de la Prêtrise de Melchisédek et les principes clairs de l'Évangile. Le Seigneur a substitué les commandements ; les bénédictions du don universel de la Prêtrise de Melchisédek ont été retirées.
Nous lisons dans la Traduction de Joseph Smith ce qui suit au sujet des secondes tables :
« L'Eternel dit à Moïse : Taille deux tables de pierre comme les premières, et j'y écrirai les paroles qui étaient sur les premières tables que tu as brisées ; mais elles ne seront pas semblables aux premières, car j'enlèverai la Prêtrise de leur sein ; par conséquent mon saint ordre, et l'ordre et ses ordonnances n'iront pas devant eux ; car ma présence ne montera pas parmi eux de peur que je ne les détruise.
« Mais je leur donnerai la loi comme au commencement, mais elle sera selon la loi d'un commandement charnel ; car j'ai juré dans ma colère qu'ils n'entreront pas dans ma présence, en mon repos, dans le temps de leur pèlerinage. Fais donc ce que je t'ai commandé, sois prêt de bonne heure, et tu monteras dès le matin sur la montagne de Sinaï ; tu te tiendras là devant moi, sur le sommet de la montagne. »
Nous voyons ainsi qu'Israël a perdu par la rébellion les bénédictions qui lui avaient été offertes au début. Qu'on se souvienne que le Seigneur avait eu l'intention, si Israël avait été fidèle, de lui donner la plénitude de la prêtrise. Cette bénédiction, Israël n'était pas disposé de l'accepter, et par conséquent, il a reçu la moindre prêtrise et la loi charnelle ou temporelle.
Pendant toute l'histoire d'Israël jusqu'à la venue de notre Rédempteur, les bénédictions de la Sainte Prêtrise ont été limitées. Elle n'a pas été donnée universellement aux tribus mais il devait nécessairement y avoir des hommes fidèles à qui la Prêtrise de Melchisédek était conférée. Tous les prophètes détenaient la Prêtrise de Melchisédek mais le prophète Joseph Smith nous a appris que dans chaque cas ça l'a été sur désignation divine spécifique (voir Enseignements du Prophète Joseph Smith, p. 248). Il n'y a jamais eu de temps en Israël où il n'y avait pas un prophète détenant l'autorité divine ayant le pouvoir de confirmer et d'accomplir d'autres ordonnances. On nous apprend qu'Élie a été le dernier des anciens prophètes à qui la plénitude a été conférée. De même, d'autres prophètes comme Ésaie, Jérémie, Ezéchiel et Daniel ont eu la bénédiction d'avoir la Prêtrise de Melchisédek. Ils pouvaient officier parmi le peuple, mais l'autorité n'a pas été conférée officiellement parmi les tribus entre le moment de l'entrée d'Israël dans la Terre Promise et l'avènement de notre Sauveur. Quand il est venu, la plénitude de l'Évangile et de l'autorité divine a été rétablie.
(Improvement Era de 1953 à 1970, rubrique « Votre question »)