La perfection qui nous visons n'est-elle pas une négation de notre individualité, de notre singularité et de notre différence ?

Quelle liberté existe-t-il quand aucune divergence d'opinion n'est possible ?


Joseph Fielding Smith


On nous a enseigné à tous la doctrine du libre arbitre personnel, on nous a enseigné que personne n'est jamais obligé par la force ou autrement de se conformer aux édits et à la philosophie de Dieu. Tout principe et toute loi existant dans le royaume céleste se sont révélés être parfaits au cours des éternités qu'ils ont traversées. Si quelqu'un se montre digne de l'exaltation dans ce royaume, ce sera en obéissant de manière stricte à tous les principes et à toutes les alliances qui y existent. C'est pourquoi nous pouvons être assurés que toutes les lois et tous les principes qui y appartiennent sont parfaits et ne peuvent être amendés ni abandonnés à cause de leur perfection.

Toutefois, il n'y a aucune raison de croire que dans de telles conditions il puisse se produire des divergences de jugement ou d'opinion concernant un quelconque principe ou commandement, car tout aura atteint le stade de la perfection.

Ceux qui sont dignes de l'exaltation seront bénis en matière de connaissance, de sagesse, de vérité et de lumière, de sorte qu'ils sauront finalement, comme notre Seigneur, toutes choses et baigneront dans la lumière et la vérité (voir D&A 50:23-24 et 93:26-28). Quand ce temps sera venu, il ne pourra plus se produire de divergences d'opinion.

Il ne pourra pas y avoir d'âmes ambitieuses qui seraient mécontentes ou qui souhaiteraient introduire des idées personnelles ou changer les lois par lesquelles toutes choses sont gouvernées dans la perfection. Étant donné que la joie de tous ceux qui y demeurent est parfaite, il ne pourrait pas se produire d'occasions de divergence d'opinion ou de conflit d'idées. La faiblesse et les imperfections de la mortalité seront balayées et ceux qui reçoivent cette exaltation seront baignés de sagesse, de lumière et de vérité dans leur perfection.

La vraie liberté ne peut être donnée que par l'obéissance à la loi divine. Ceci est vrai dans ce monde mortel ; combien plus encore dans le royaume céleste. Il n'y a pas de contrainte là-bas. Toute âme qui arrive à cette exaltation se rendra compte qu'il ne pourrait pas y avoir de désaccord et quand les habitants de ce royaume verront clairement, il ne se produira pas de conflits. Les ambitions personnelles sont dues aux désirs mortels. Dans le royaume de Dieu, ceux qui entrent auront appris la grande leçon de l'humilité, de l'obéissance et de l'amour divin, car toutes les faiblesses et toutes les ambitions de la chair auront péri avec le tombeau.

Les paroles du Sauveur dans le sermon sur la Montagne, « Soyez donc parfaits comme votre Père céleste est parfait » (Matthieu 5:48), ont été manifestement mal appliquées ou limitées dans leur application par beaucoup de personnes.

Le Sauveur savait que l'homme mortel ne pouvait atteindre le grand but de la perfection de son Père céleste, mais c'est ici dans la mortalité qu'est le lieu où ces bases devaient être jetées. Puis, nous devons continuer de grâce en grâce, non seulement dans cette vie mais aussi dans les éternités à venir, et il est possible à toute âme fidèle d'arriver finalement à cette perfection.

En outre :

« Et il (Jésus) dit aux Juifs qui avaient cru en lui : Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples ; vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira. » (Jean 8:31-32)

La vraie liberté ne peut être donnée que par l'obéissance à la loi divine. Il n'y a pas d'obligation dans le royaume de Dieu. La sagesse, l'amour de la vérité et l'obéissance nous rendent libres. Dès l'instant où quelqu'un se détourne du chemin de la vérité et de l'observance de la loi divine, il devient le sujet et l'esclave du péché.

(Improvement Era de 1953 à 1970, rubrique « Votre question » ; voir aussi Réponses aux questions sur l'Évangile - Sélection, Cours d'étude de la Prêtrise de Melchisédek 1972/73, en deux volumes)