Quand des gens disent que nous ne sommes pas chrétiens,
quelle est la meilleure réponse ?
Jack Weyland
Tout
dernièrement, l’un de mes amis, membre de l’Église
s’entendit dire par une autre personne que puisqu’il
était mormon, il n’était pas chrétien.
J’ai
aussi rencontré cette situation plusieurs fois. Et chaque fois
que cela arrive, je suis étonné. Généralement,
je réponds en disant : « Mais l’Église
s’appelle Église de Jésus-Christ des saints des
derniers jours ; toutes nos prières sont faites au nom de
Jésus-Christ ; nous accomplissons toutes les ordonnances en
son nom ; nous croyons tout ce que la Bible dit à son propos
et nous avons d’autres Écritures sur le Sauveur —
le Livre de Mormon — qui servent de deuxième témoin
de Jésus-Christ, parlant de son apparition au peuple du
Nouveau Monde immédiatement après sa résurrection.
»
C’est
parfois ce que les gens ont besoin d’entendre pour comprendre
que nous sommes des chrétiens. Mais quelquefois, cela ne
suffit pas. Après avoir écouté cette
explication, une de mes connaissances répondit : «
Malgré tout, vous n’êtes pas des chrétiens.
» J’étais intrigué et je demandai
simplement : « Pourquoi est-ce que tu dis cela ? » Ce qui
se passa alors fut des plus intéressants tandis que nous
essayâmes de définir ce que nous entendions par
christianisme et donc par chrétien.
La
Bible ne contient pas de déclaration précise sur ce qui
constitue le christianisme. Si c'était le cas, il n’y
aurait pas tant d’Églises, certaines jugeant le baptême
comme indispensable, d’autres non, certaines disant que le
culte doit se dérouler le samedi, d’autre le dimanche,
etc.
De
nombreuses personnes nous excluent du christianisme parce que nous ne
croyons pas exactement en ce en quoi ils croient. Dans ce cas, le
problème réside dans leur définition du
christianisme. D’après leur définition, nous ne
sommes pas des chrétiens ; à l’inverse, nous
pourrions dire qu’ils ne sont pas des chrétiens parce
qu’ils ne croient pas exactement ce que nous croyons. Il n’y
a aucun moyen de convaincre ces personnes que nous sommes des
chrétiens sans attaquer leurs croyances de base, et cela
aboutit généralement à de l’antagonisme.
En conséquence, je me contente de rendre témoignage et
j’espère que l’Esprit adoucira leur cœur et
leur ouvrira l’esprit.
À
l’occasion, cette méthode porte ses fruits et la
personne se montre très intéressée de passer
outre nos différences. Si c’est le cas, j’essaie
de l’aider à acquérir une compréhension
correcte de nos croyances comparées aux siennes selon
l’inspiration de l’Esprit.
La
doctrine de la grâce exposée dans quelques passages
choisis de Paul est un bon exemple de leur conception de la doctrine
de la grâce. Nous croyons que c’est le sacrifice
expiatoire du Christ qui nous sauve, mais que nous devons endurer
jusqu’à la fin et faire des bonnes œuvres si nous
voulons que son sacrifice expiatoire prenne effet en notre faveur.
Ceux qui critiquent cette doctrine disent que la grâce du
Christ suffit à elle seule et que dès que nous avons
confessé notre foi en lui, nous n’avons besoin de rien
d’autre pour être sauvés.
L’apôtre
Paul, en écrivant aux Éphésiens, a dit : «
C’est par la grâce en effet que vous êtes sauvés,
par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le
don de Dieu. Ce n’est point par les œuvres, afin que
personne ne se glorifie » (Éphésiens 2:8, 9).
Bien
sûr, nous croyons que c’est vrai. Nous croyons aussi que
Paul n’était pas en train de nous dire que les œuvres
n’avaient pas d’importance ; dans le verset 8, il ne vise
qu’à nous apprendre l’importance de la grâce
et sa place dans notre salut. J’explique que le roi Benjamin
dit à peu près la même chose dans le Livre de
Mormon dans son remarquable discours adressé à son
peuple : « Si vous serviez celui qui vous a créés
dès le commencement, qui vous préserve de jour en jour,
en vous prêtant le souffle pour que vous puissiez vivre, avoir
le mouvement et agir à votre volonté, vous soutenant
même d’un instant à l’autre — je le
dis, si vous le serviez de toute votre âme, vous ne seriez
encore que de vains serviteurs » (Mosiah 2:21).
Quand
un membre d’une autre religion chrétienne prétend
que le fait d’accepter le Christ comme notre Sauveur est tout
ce qui est nécessaire pour que nous soyons sauvés, je
le renvoie à ce que Néphi nous dit dans le Livre de
Mormon : « Car nous travaillons diligemment à écrire
pour persuader nos enfants et nos frères de croire au Christ
et de se soumettre à Dieu ; car nous savons que c’est
par la grâce que nous sommes sauvés, après tout
ce que nous pouvons faire » (2 Néphi 25:23).
Cette
dernière expression, à elle seule, après tout ce
que nous pouvons faire, est extrêmement importante. C’est
par le sacrifice expiatoire du Christ que nous sommes sauvés
mais il est nécessaire de garder les commandements et d’obéir
aux ordonnances que Dieu nous a données, en d’autres
termes, que nous fassions tout notre possible pour tirer avantage des
conditions du sacrifice expiatoire du Christ.
J’explique
également que nous acceptons la Bible entière dans ce
qu’elle dit à propos de la grâce, de la foi et des
œuvres et non seulement quelques passages choisis qui sont
souvent mal interprétés. C’est pourquoi nous
croyons que les œuvres sont également importantes. Je
montre ce que Jacques a écrit à ce propos (voir Jacques
2:14-18, 20, 26).
Il
est dommage que les gens n’aient pas la définition de
l’Évangile donnée par le Livre de Mormon,
définition que donna le Sauveur en personne dans 3 Néphi
27 (versets 13-16, 19-21, 27) où le Sauveur nous y dit ce qui
constitue le christianisme véritable.
Il
est évident que nous avons beaucoup de travail à faire
en tant que disciples de Jésus-Christ, travail qui demande
plus que de l’accepter comme Sauveur et Rédempteur. Et
il est également évident que nous pouvons faire cela en
raison de la grâce de Dieu et de notre foi. Le Livre de Mormon
contient une déclaration importante sur la nature de cette
œuvre, sur nos responsabilités et possibilités en
tant que chrétiens après avoir accepté
Jésus-Christ comme notre Sauveur (voir Mosiah 18:7-10 ; voir
aussi le verset 13).
Il
est évident que si nous acceptons vraiment le Sauveur, nous
faisons alliance avec lui de l’aider à accomplir son
œuvre, à porter les fardeaux les uns des autres, par
exemple, à se consoler mutuellement, à être les
témoins du Christ et à garder ses commandements.
Quand
j’ai expliqué cela, mes connaissances ou amis avaient
éventuellement d’autres questions sur d’autres
points de doctrine. À chaque critère de différence
important dans nos définitions de ce qu’est un chrétien,
j’essaie de faire comme j’ai fait à propos de la
discussion sur la grâce, la foi et les œuvres, selon les
directives de l’Esprit, si je suis prêt à le
faire.
Dans
le cas où je ne suis pas préparé à
discuter d’un point de divergence, je profite de la question
pour me préparer à y répondre plus tard car il
est fort probable qu’il y aura une autre occasion, avec
quelqu’un d’autre, sinon avec la même personne.
L’Évangile
de Jésus-Christ nous enseigne comment être des chrétiens
au sens le plus vrai du terme. Nous appartenons à l’Église
de Jésus-Christ, rétablie sur la terre pour aider à
préparer la voie pour la seconde venue du Sauveur. Il est à
la tête de cette Église.
Source
: L'Étoile, novembre 1983, p. 9-13