Est-ce mal d'avoir des questions ou des incertitudes sur certains points de l'Eglise ?


Sasha William Kwapinski




La foi est quelque chose de très personnel ; chacun de nous est libre de choisir s'il placera sa confiance dans le Seigneur et dans quelle mesure il le fera. De plus, les gens n'acquièrent pas la foi au même moment de leur vie ni de la même manière. Le Seigneur nous accorde un témoignage lorsque, d 'u n cœur sincère, nous nous engageons personnellement à rechercher la vérité et à suivre les étapes nécessaires pour obtenir et conserver u n témoignage.

Au cours de notre recherche d'un témoignage, et même quand nous essayons de fortifier notre foi, il est probable que nous connaîtrons le doute. Il n'y a rien de mal à se poser des questions, tant que l'on reste honnête en continuant à chercher à comprendre. La grande difficulté consiste à rester honnête dans ses questions et ses doutes.

Quelle est la différence entre les questions honnêtes et les questions malhonnêtes ? Se poser honnêtement des questions, c'est rechercher de vraies réponses. Cela pousse à acquérir une compréhension plus grande de la vérité. La personne qui se pose honnêtement des questions recherche sincèrement et fait avancer la connaissance.

Les questions malhonnêtes, en revanche, ont tendance à en appeler d'autres. Poussée par l'esprit de critique et l'entêtement, la personne malhonnête lutte contre et non pour la connaissance. Elle ne tarde pas à passer de l'incertitude au doute, à la défiance, voire à l'opposition contre l'idée ou l'objet dont elle n'est pas certaine.

Quelle est donc la différence ? La foi. Au premier abord, il peut sembler étrange de penser que les questions ou les incertitudes sont une marque de la foi ; elles sont en effet souvent perçues comme son contraire. Il faut cependant considérer la nature de la foi : si elle fait preuve de foi, la personne honnête qui se pose des questions peut se rendre compte qu'il y a quelque chose au-dessus et au-delà de son niveau actuel de compréhension. Elle apprend l'humilité en s'apercevant que sa propre connaissance n'est pas complète. Elle acquiert aussi une plus grande foi, en soi et en Dieu, foi que la compréhension, la connaissance et le témoignage lui seront donnés en temps voulu, par ses questions, ses recherches et ses efforts diligents.

Le jeune Joseph Smith était sincère lorsqu'il se rendit dans le bois pour chercher les réponses aux questions qui le troublaient. Il y était poussé par la lecture de Jacques 1:5-6 : « Si quelqu'un de vous manque de sagesse, qu'il la demande à Dieu qui donne à tous libéralement et sans faire de reproche, et elle lui sera donnée. Mais qu'il la demande avec foi, sans douter, car celui qui doute est semblable au flot de la mer, que le vent agite et soulève. »

Nous voyons que la foi est le facteur déterminant dans la recherche sincère ; le chercheur honnête doit la posséder pour avoir suffisamment de motivation pour poursuivre son objectif de connaissance et de témoignage.

Alma, prophète du Livre de Mormon, a déclaré : « Celui qui s'endurcit le cœur reçoit la plus petite part de la parole ; quant à celui qui ne s'endurcit point le cœur, il lui est donné la plus grande part de la parole, jusqu'à ce qu'il lui soit donné de connaître les mystères de Dieu dans leur plénitude. Et ceux qui s'endurcissent le cœur, la plus petite part de la parole leur est donnée jusqu'à ce qu'ils ne sachent rien de ses mystères ; alors ils sont emmenés captifs par le diable et conduits, selon sa volonté, à la perdition » (Alma 12:10-11).

Le doute résultant souvent d'un manque de connaissance, il est important de savoir comment acquérir cette dernière. Alma nous enseigne un excellent moyen d'apprendre la vérité. Après avoir dit que la foi n'était « pas une connaissance parfaite » (Alma 32:26), il compare la vérité à une semence qui est plantée dans le cœur, est nourrie par l'Esprit du Seigneur, enfle, commence à pousser, épanouit l'âme et commence à éclairer l'intelligence. Une fois qu'on l'a identifiée comme étant une bonne semence, on ne la rejette pas par incrédulité, mais on en prend soin pour qu'elle pousse et produise du fruit.

« Et maintenant, voici, votre connaissance est-elle parfaite ? Oui, votre connaissance est parfaite en ceci, et votre foi sommeille ; et cela parce que vous savez, car vous savez que la parole vous a gonflé l'âme, et vous savez aussi qu'elle a germé, que votre intelligence commence à s'éclairer, et que votre esprit commence à s'épanouir » (Alma 32:34).

La personne qui cherche honnêtement la vérité passe ensuite à la question suivante, ou au domaine suivant où elle manque de connaissance – et recommence à planter et à nourrir la semence.

Avec quel résultat ? « Si vous nourrissez la parole, oui, si vous nourrissez l'arbre dès qu'il commence à croître, par votre foi, avec grande diligence et avec patience, espérant en recevoir du fruit, il prendra racine ; et il deviendra un arbre croissant à la vie éternelle. Et par votre diligence, votre foi et votre patience à nourrir la parole pour qu'elle prenne racine en vous, voici, en temps voulu, vous en cueillerez le fruit, qui est extrêmement précieux, qui est doux par-dessus tout ce qui est doux, blanc par-dessus tout ce qui est blanc, et pur par-dessus tout ce qui est pur ; et vous vous régalerez de ce fruit, même jusqu'à satiété, à n'en avoir plus ni faim ni soif » (Alma 32:41-42).

Moroni donna une autre description de l'honnêteté nécessaire pour vaincre l'incertitude : dans notre recherche, nous devons « demander à Dieu, le Père éternel, au nom du Christ ». Et si nous demandons « avec un cœur sincère et avec une intention réelle, ayant foi au Christ », il nous « manifestera la vérité par le pouvoir du Saint-Esprit. Et par le pouvoir du Saint-Esprit » nous pouvons « connaître la vérité de toutes choses » (Moroni 10:4-5).

S'il nous arrive de temps à autre d'avoir des questions sur un point de l'Évangile, nous ne devons pas nous faire du souci pour notre témoignage ! Il nous suffit d'admettre que nous ne connaissons pas encore tout ; puis, d'un cœur honnête, chercher à comprendre les points obscurs. Nous devrions poser nos questions à des dirigeants en qui nous avons confiance, étudier sérieusement et prier avec un « cœur sincère », « avec une intention réelle », « ayant foi au Christ ». Ce faisant, nous pouvons « connaître la vérité de toute chose ».

Source : L'Étoile, mai 1988, p. 13-15