QUESTION
: Comment renouveler mon énergie spirituelle ?
RÉPONSE
: Shirleen Meek Saunders
Phyllis
Peterson de Lindon (Utah) disait un jour à une amie que ses
enfants se disputaient toute la journée quand ils étaient
avec elle. Elle a dit : « Peut-être que le problème
vient de moi », et ses paroles ont été comme une
illumination. En réfléchissant aux domaines où
elle pouvait s'améliorer, elle s’est souvenue d’une
parole de Marion G. Romney, conseiller dans la Première
Présidence. II disait que si les parents lisaient
régulièrement le Livre de Mormon, en priant à
son sujet, l'esprit de querelle s’éloignerait de leur
foyer (voir Ensign, mai 1980, p. 67).
Les
Peterson lisaient les Écritures en famille, mais sœur
Peterson s’était laissée aller dans son étude
personnelle. « J’ai décidé sur le champ de
changer », dit-elle. « Dans la semaine, les enfants
commençaient à mieux s’entendre. Pourquoi ? Je me
suis aperçue que j’étais calme et que je pouvais
mieux raisonner avec eux. » Comme sœur Peterson, les
saintes des derniers jours de par le monde disent que leur vie va
mieux lorsque leur énergie spirituelle est forte. Mais comment
accumuler des réserves spirituelles quand on est tant
sollicité ?
METTRE
EN PRIORITÉ SA PROGRESSION SPIRITUELLE
Janet
E. Buck, de Loveland (Colorado), dit : « Je me suis aperçue
qu’on ne trouve jamais le temps pour quoi que ce soit. Il faut
prendre le temps. C’est particulièrement vrai pour ce
qui est de se nourrir spirituellement. Souvent nous ne prenons pas
conscience des tiraillements de notre estomac spirituel. Nous y
voyons autre chose, du découragement, de la dépression,
de la colère, du ressentiment, de la solitude, de
I’apitoiement sur nous-mêmes. Et pourtant ces sentiments
peuvent être autant d’indicateurs d’inanition
spirituelle. »
Karen
Freeman, de Colesville (Maryland) va dans le même sens : «
Pour moi, trouver du temps pour progresser spirituellement n’est
pas tellement différent de trouver du temps pour d ’autres
activités. II suffit de les mettre sur la même liste que
tailler les buissons et donner des coups de téléphone.
»
Beaucoup
de femmes constatent qu’elles doivent simplifier leur vie et
devenir plus réalistes dans ce qu’elles veulent. Toni
Thomas, de Santee (Californie), dit : « Lorsque je faisais de
la course à pied, j’ai appris que je devais aller plus
lentement et que ma foulée devait être plus longue avec
une fréquence moins grande si je voulais parvenir à la
ligne d’arrivée. J’ai appliqué ce principe
à ma vie en faisant moins de choses mais en améliorant
la qualité de chacune des choses que je faisais. Je lis
maintenant moins d’Écritures, mais je les médite
plus, nous avons moins d’activités extra-scolaires pour
les enfants, mais nous leur enseignons à être excellents
et à se concentrer sur celles qu’ils font. J’adapte
mes aspirations temporelles pour qu’elles n'étouffent
pas mes besoins spirituels. »
PRÉVOIR
DU TEMPS POUR SOI
Louise
Brown, de Logan (Utah), dit : « Nous n’avons pas de
scrupules à organiser notre vie de manière à y
intégrer nos obligations familiales en matière de
leçons, de repas, de réunions ou même nos propres
obligations, mais nous préférons nous excuser de ne
pouvoir assister à une activité en disant 'j’ai
un rendez-vous' plutôt qu'en disant 'c’est I’heure
que je me réserve'. II faut que nous considérions que
nous méritons la solitude et la régénération
(et que nous en avons besoin) pour remplacer l'énergie que
nous dépensons si généreusement. »
Pour
être certaine de se donner la priorité, Marilee P.
Gallacher, de Gilbert (Arizona) se ménage tous les jours des
créneaux pour elle-même dans son emploi du temps.
Annette S. Hill, de Missoula (Montana) estime que, dans son cas, cela
marche mieux de prendre une fois par semaine trois heures d’un
bloc, même si cela I’oblige à remettre certaines
tâches à plus tard et même s’il y a des
choses qui ne se font pas. Outre sa lecture quotidienne des
Écritures, elle visite des musées, lit, fait de la
marche, dort, fait des travaux à l’aiguille, bavarde
avec des amies, travaille à sa généalogie et
fait du piano pendant le temps qu’elle se réserve chaque
semaine.
RETOUR
AUX SOURCES
Janeth
Lammers, de London, Ontario (Canada), dit : « Le meilleur
endroit pour trouver le renouveau spirituel, c’est la source
même, et c’est par la prière qu’on y accède.
C’est un instrument souple : 'n’importe où,
n’importe quand' qui ne demande, pour fonctionner, qu’un
cœur sincère.
Jennifer
Sant, de Sandy (Utah), demande : « N’est-il pas
merveilleux de se rendre compte que notre Père céleste
sait si nous avons besoin d’aide, un jour dans le domaine de la
patience, un autre jour dans le domaine de la force physique, et un
autre jour dans le domaine de la paix de l’esprit ? »
Sœur Sant a constaté qu’elle doit prier matin et
soir pour être guidée comme elle en a besoin pour élever
ses enfants. Et si elle a besoin de réponses immédiates
de son Père céleste, elle demande à ses enfants
de prier avec elle.
II
est également essentiel d’avoir toute la journée
une prière dans son cœur. Carol Tuttle, de Danville
(Californie), dit : « Je me suis sentie frustrée quand
je me suis mise à passer de moins en moins de temps à
essayer de communiquer avec mon Père céleste parce que
j'étais vingt-quatre heures par jour à la disposition
de ma famille, mais assurément, mon Père céleste
savait que chaque journée était découpée
en petites tranches de temps. Peut-être pourrait-il m’instruire
au milieu de l’animation de mes journées ! Le Sauveur
instruisit Pierre en pleine mer dans un bateau, et il instruisit les
deux hommes sur le chemin d’Emmaüs pendant qu’ils
marchaient ; ne ferait-il pas la même chose avec moi ? Je
pouvais lui parler pendant que je pliais le linge, épluchais
les carottes ou conduisais la voiture. II pouvait m’aider
pendant que je berçais un enfant en train de pleurer ou que je
calmais une douleur. »
SE
FAIRE UN FESTIN DE LA PAROLE
Eva
Laurent, de Elk Grove (Californie), qui élève seule ses
six enfants, dit : « Quand j’ai constaté que je ne
m’en sortais plus avec toutes les choses importantes que
j’avais à faire, j’ai demandé de l’aide
à mon Père céleste. Ce que je voulais c’était
une aide concrète, matérielle : une deuxième
paire de mains, un bon dos, un esprit alerte. Ce qu’il
m’envoya, ce fut un message : lis tous les jours le Livre de
Mormon. Je suis encore stupéfaite de ce que ce livre m’a
permis de voir. »
L’étude
suivie des Écritures peut changer non seulement notre façon
de voir, mais aussi notre façon de traiter les problèmes.
À la fin d’une journée particulièrement
fatigante, Susan Wyman, de Canton (Georgie), faisait le dîner
tout en berçant son bébé sur sa hanche et en
essayant d’amuser un petit de trois ans turbulent. Au milieu de
cette jonglerie, le bambin a fait tomber un carton du plan de
travail, éclaboussant de jaune d'œuf le plancher qu’elle
venait d’astiquer. Sœur Wyman dit qu’elle se serait
normalement mise en colère, mais que cette fois-ci elle a
remarqué le choc et le remords qu’exprimait le visage de
son fils. Elle s’est rendu compte qu’il ne l’avait
pas fait exprès. Elle a été capable de nettoyer
calmement et d'accepter les efforts maladroits de l’enfant pour
l’aider. « Pendant que je le faisais, dit-elle, je me
demandais d’où ma patience me venait. L’Esprit m’a
dit que c’était parce que j’avais étudié
les Écritures en me levant ce matin-là. »
Mais
comment des femmes occupées font-elles pour étudier ?
Lori R. Gibbs, de Corvallis (Oregon) s’est fixé pour but
de lire les Écritures tous les jours. Certains jours elle lit
un chapitre ou plus, d’autres un verset ou deux. Mais comme
elle persévère, sa spiritualité et sa soif de
connaissance s'accroissent, et sa détermination augmentant, il
lui est plus facile de « trouver » du temps pour étudier
l’Évangile.
D’autres
femmes lisent quelques minutes chaque jour. Lisa Newman, de Salt Lake
City, dit : « Ce n’est pas perdre dix ou quinze minutes
de sommeil sur vingt-quatre heures qui va faire beaucoup de tort à
mon bien-être physique, mais cela peut changer énormément
de choses à mon bien-être spirituel si je les passe à
étudier. Ces minutes font de moi une épouse et une mère
plus joyeuse et plus patiente. »
ÊTRE
UN INSTRUMENT ENTRE LES MAINS DU SEIGNEUR
Geneva
Smith, de Tacoma (Washington), dit : «Quand je réfléchis
à ma vie, je constate que les expériences spirituelles
ne sont pas planifiées. Elles viennent à l’improviste
lorsque je travaille pour ma famille, l’Église et ma
localité. » Quand elle a été chargée
de rendre visite à une sœur qui avait un cancer, elle
lui a rendu visite à I’hôpital un jour sur deux
pendant six semaines. « Je croyais déjà connaître
et aimer cette sœur, mais je n’ai pas tardé à
me rendre compte que ce n’était que le commencement »,
dit-elle. « C’est en lui massant les jambes, en la
peignant, en donnant le bain à son corps torturé par la
souffrance que j’ai commencé à vraiment l’aimer.
Je donnais de moi-même, et ma coupe débordait. »
Janet
MacLennan, de Dartmouth (Nouvelle Écosse), est du même
avis : « Quand je consacre du temps à une voisine ou à
une sœur de la paroisse et que je l’écoute
vraiment me faire part de quelque chose qui la blesse ou qui la
préoccupe, je suis davantage capable de 'voir comme le
Seigneur voit' et je bénéficie d’un déversement
d’amour chrétien qui est pour moi la plus grande réserve
spirituelle que l'on puisse avoir. »
TIRER
LE MEILLEUR PARTI DES APPELS DE L’ÉGLISE
Debbie
Osborn, d’Anchorage (Alaska), dit : « Le [service
pastoral] est la clef de ma spiritualité. Cela me donne
l’occasion de percevoir par l’Esprit les besoins de
quelqu’un d’autre, et je ne peux le faire qu’en
progressant personnellement. Je dois penser à mes sœurs
jour après jour pour ressentir ce dont elles ont réellement
besoin. »
On
peut obtenir l’Esprit avec abondance quand on apprend à
s’appuyer sur le Seigneur dans les appels de l’Église.
Rachel Murdock, présidente de la Primaire à American
Fork (Utah), a constaté qu’auparavant, quand elle avait
besoin de recommander quelqu’un pour remplir un poste vacant à
la Primaire, elle se contentait souvent de proposer le nom de la
personne qu’on venait de relever le plus récemment d’un
appel dans une autre organisation ou qui venait de s’installer
dans la paroisse. À présent, elle prie au sujet de
chaque appel. « Je ne sais pas, dit-elle, si les résultats
sont différents, mais je me donne la possibilité de
recevoir de l’Esprit la confirmation que le choix est
acceptable pour notre Père céleste. »
Joan
W. Kats de Chino (Californie), dit : « Le service à la
Primaire m’a apporté de la force spirituelle. J’ai
acquis le désir sincère d’enseigner l’Évangile
aux enfants. J’ai donc commencé à lire la leçon
de la semaine suivante le dimanche soir et parfois à m’exercer
sur ma famille lors de la soirée familiale. Mon témoignage
a progressé du fait que j’ai enseigné les vérités
simples de I’Évangile aux enfants de Dieu. »
DONNER
DE L’EXERCICE AU CORPS ET À L’ÂME
Mary
Ellen Flake, de Gilbert (Arizona), dit : « En prenant de l'âge,
je me rends compte qu’il y a un lien puissant entre notre corps
et notre esprit. Si le corps ne fonctionne pas bien, l’esprit a
d’autant plus de mal à le gouverner. »
Lorsqu’un
médecin a recommandé à Kay Salveson, de Nibley
(Utah), de faire de l’exercice pour se guérir de ses
fréquents maux de tête dus au stress, elle ne voyait
vraiment pas comment elle pourrait le faire avec le peu de temps et
d’argent qu’elle avait. En dernier recours, elle s’est
procuré un vieux vélo d’appartement et a pédalé
pendant que ses enfants regardaient la télévision. Cela
a marché. Maintenant sœur Salveson s’exerce en
faisant de la marche à pied. Elle dit : « Je regarde le
paysage et je suis enchantée de voir le changement magique des
saisons et impressionnée par la beauté de la création
de Dieu qui m’entoure, et tout cela remet les choses en place.
Il y a des gens qui marchent pour éliminer des kilos. Ça
donne effectivement des résultats, mais moi je marche aussi
pour éliminer les problèmes et le découragement.
»
L'IMPORTANCE
DE LA SPIRITUALITÉ AU QUOTIDIEN
Marion
Allen, de Southampton (Angleterre), dit : « Plus je passe en
revue les activités quotidiennes, plus je me rends compte que
j’ai besoin d’être spirituellement attentive aux
expériences de la vie quotidienne. On peut entretenir sa force
spirituelle dans la plupart des cadres. »
En
dépit des obstacles, les saintes des derniers jours
conviennent que cela vaut la peine de consacrer du temps à sa
progression spirituelle. Barbara Stockwell, de Springfield (Oregon),
dit : « En consacrant quelques minutes supplémentaires à
faire des choses en rapport avec les enseignements de Jésus-Christ,
je trouve la force de me sortir des épreuves quotidiennes,
même de celles qui parfois sont plus difficiles. En continuant
à me tourner vers le Seigneur, je constate que chaque problème
devient un peu plus facile à affronter parce que ma foi se
fortifie. »
(L'Étoile,
mars 1992, p. 43-46)