Ceux qui critiquent la résurrection et l'existence de l'esprit citent des passages bibliques comme Ecclésiaste 9:5, 10 ; Ésaïe 38:18 et Ézéchiel 18:4, 20.

Quelle explication peut-on donner à ces versets ?


Joseph Fielding Smith


Ces passages ont amené certaines personnes bien intentionnées à croire que le corps mortel n'a pas d'esprit. D'autres croient que l'esprit sommeille en même temps que
le corps dans la tombe.

Le vrai sens de ces passages dépend d'un fait simple. Ce fait, c'est que quand quelqu'un décède, il est bientôt oublié. Les choses de ce monde relatives à lui, ses affaires, ses plaisirs, ses chagrins sont oubliés de ceux qui lui sont chers et de ses amis. Le monde continue à vaquer à ses affaires, les jours passent avec les saisons et la terre continue sa course dans les cieux comme si la personne morte n'avait jamais vécu. Quelque grande ou renommée qu'une personne ait été, il ne faut pas beaucoup de temps pour qu'elle soit oubliée. La personne morte n'a plus de parole à donner, plus de conseil à prodiguer et les choses continuent de leur manière naturelle sans elle.

Mais ceci ne prouve pas, et manifestement l'auteur du passage ne voulait pas prouver qu'il n'y avait pas d'existence de l'esprit éternel après la mort. Les morts sont oubliés par qui ? Par les vivants. Que l'esprit des morts cesse d'exister, de durer, de penser ou d'agir, c'est faux. La mort n'est pas le point final à l'existence. Elle ne prouve pas que l'esprit mortel ait cessé de fonctionner en quoi que ce soit. Cela ne prouve pas non plus qu'il n'y ait pas d'esprit qui ait habité le corps mort.

Quand on examine le discours de l'Ecclésiaste, Salomon, il faut se souvenir que son discours tout entier est relatif à la vanité, aux vanités de cette vie, et que ce n'est pas un discours qui examine les bénédictions et la nature de l'éternité. Il fait ressortir les bénédictions que l'on peut obtenir en menant une vie juste, et les maux d'une vie de vanité. La pensée derrière l'expression « tout ce que ta main trouve à faire avec ta force, fais-le ; car il n'y a ni oeuvre, ni pensée, ni science, ni sagesse dans le séjour des morts où tu vas » est une exhortation à appliquer notre temps et nos talents à faire le bien et à réaliser la justice pendant que nous séjournons dans cette vie mortelle, car, au tombeau, il nous sera impossible de nous amender et de chercher à faire les choses qui ont été négligées.

Quand on le comprend bien, ce discours de Salomon est merveilleux, fortifie la foi et doit être examiné par tous dans sa vraie lumière. Malheureusement, Salomon lui-même
n'a pas suivi ses propres conseils. Si quelqu'un entend l'Évangile et le rejette, alors le tombeau, en ce qui le concerne, lui apporte les ténèbres et pour lui aucun travail n'est accompli. Souvenez-vous que l'auteur de l'Ecclésiaste ne traitait pas de la résurrection, mais de cette vie et des conséquences de la vanité de l'homme et de son attention aux choses qui donnent du plaisir mais ne rapprochent pas de Dieu.

Nous n'avons jamais été informés de la façon exacte dont l'esprit qui a quitté ce monde a la permission de connaître et de comprendre ce qui a trait aux conditions qui continuent sur la terre après la mort. Le fait que l'esprit existe encore en tant qu'entité vivante, nous en avons toute l'assurance, car il a été créé pour un être éternel. La mort du corps mortel ne produit pas la mort de l'esprit. Il continue, a de la vitalité et espère le jour de la résurrection. Par conséquent, l'idée que l'esprit sommeille ou qu'il n'y a pas d'esprit éternel est fausse et est discréditée dans toutes les révélations que le Seigneur a données à l'homme depuis le temps d'Adam.

Il y a de nombreux cas rapportés dans les Écritures qui montrent clairement que l'esprit est une entité, qu'il persiste après la mort, parce qu'il est éternel. La Bible révèle des incidents dans lesquels les décédés sont apparus en tant qu'esprits aux vivants.

La parole du Seigneur adressée à ses disciples après la résurrection doit être une preuve suffisante : « Tandis qu'ils parlaient de la sorte, lui-même se présenta au milieu d'eux, et leur dit : La paix soit avec vous ! Saisis de frayeur et d'épouvante, ils croyaient voir un esprit » (voir Luc 24:36-37).

Le Seigneur aurait corrigé ceci en disant qu'il n'y a pas d'esprits, si cet enseignement était vrai, mais il ne le fit pas. Il mit le sceau de l'approbation sur l'existence des esprits en déclarant qu'un esprit n'avait pas de chair et d'os comme ils voyaient qu'il avait. (voir Luc 24:38-39). Il confirmait ainsi l'existence des esprits.

En outre, de Pierre nous apprenons que le Seigneur alla dans le monde des esprits, et que pendant les trois jours durant lesquels son corps était au tombeau, il enseigna les esprits dans ce monde d'esprit (voir 1Pierre 3:18-19 et 4:5-6).

Nous avons tous vécu dans la présence de Dieu avant de venir ici. Quand nous mourrons, notre esprit existera encore.

(Improvement Era de 1953 à 1970, rubrique « Votre question »)