Dans Alma 34:31-34 il apparaît que ceux qui ont échoué dans cette vie se voient interdire tout espoir de salut dans la vie à venir.
Comment cette doctrine peut-elle cadrer avec celle du salut pour les morts ?
 

Joseph Fielding Smith


 
Ces gens du pays d'Antionum, qu'on appelait Zoramites, avaient précédemment été membres de l'Église et étaient les descendants des Néphites. Les propos d'Amulek étaient une supplication pour qu'ils reviennent à l'Église et en observent les alliances. Il attira leur attention sur les nombreux témoignages qu'ils avaient reçus et les invita à abandonner leurs voies mauvaises avant qu'il ne fût trop tard. Ils s'étaient écartés des commandements du Seigneur et avaient enfreint ses statuts auxquels ils avaient précédemment cru, au profit d'un faux système qui reniait l'expiation de Jésus-Christ. Par conséquent, les paroles d'Amulek étaient opportunes. Il y avait encore de l'espoir pour eux s'ils se repentaient et revenaient à la vraie foi et suivaient notre Rédempteur.
 
Il convient de dire un mot ici à propos de ceux qui sont dignes de recevoir les bénédictions de l'Évangile, mais qui sont morts sans en avoir eu l’occasion. Grâce à la miséricorde de notre Père éternel et de son Fils Jésus-Christ, il est décrété que toute âme aura l’occasion d'entendre et d'accepter la vérité. C'est un des merveilleux principes de l'Évangile, un principe que le monde religieux a méprisé. Dans sa préface aux Doctrine et Alliances, le Seigneur dit :
 
« Car, en vérité, la voix du Seigneur s'adresse à tous les hommes, et il n'en est aucun qui puisse s'y dérober ; et il n'est pas d'œil qui ne verra, pas d'oreille qui n'entendra, pas de cœur qui ne sera pénétré.
 
« Et les rebelles seront transpercés d'un grand chagrin, car leurs iniquités seront publiées sur les toits, et leurs actions secrètes seront révélées » (D&A 1:2-3).
 
La promesse est donc donnée à tous ceux qui se repentent, qu'ils soient vivants ou morts, qu'ils ne seront pas privés de l'occasion d'entendre et d'accepter la vérité. Par conséquent, il doit y avoir un moment pour enseigner les morts qui sont décédés sans avoir eu l’occasion d'entendre et d'accepter l'Évangile. Cette merveilleuse doctrine fut révélée au prophète Joseph Smith et il reçut l'autorité divine de faire accomplir les ordonnances pour les morts dans les temples construits dans ce but. C'est un principe juste, conforme à l'esprit de miséricorde, d'amour et de justice.
 
Un des plus grands principes de l'Évangile, c'est que toutes les âmes auront leur chance. Dieu est miséricordieux et juste, mais ces Zoramites ne pouvaient pas le voir parce qu'ils s'étaient rebellés contre la vérité, s'étaient tournés vers le culte des faux dieux et s'étaient ainsi placés sur le territoire où il n'y aurait pas d'espoir s'ils continuaient dans leurs voies mauvaises. Nous voyons ainsi qu'il n'y a pas de conflit entre les enseignements d'Amulek et la doctrine de la perte du salut pour les morts qui se détourneront dans cette vie et se mettent au-delà de tout espoir de rédemption. Cette situation dans laquelle se trouvaient les Zoramites est conforme à celle des apostats dont Pierre et Paul parlent dans leurs épîtres :
 
« Car mieux valait pour eux n'avoir pas connu la voie de la justice, que de se détourner, après l'avoir connue, du saint commandement qui leur avait été donné » (2 Pierre 2:21).
 
« Car il est impossible que ceux qui ont été une fois éclairés, qui ont goûté le don céleste, qui ont eu part au Saint-Esprit, qui ont goûté la bonne parole de Dieu et les puissances du siècle à venir, et qui sont tombés, soient encore renouvelés et amenés à la repentance, puisqu'ils crucifient pour leur part le Fils de Dieu et l'exposent à l'ignominie » (Hébreux 6:4-6).
 
Le Seigneur n'a pas condamné aux tourments des damnés tous ceux qui ont rejeté ou rejetteront peut-être un jour l'Évangile. Il a décrété que toute âme peut avoir l'occasion d'être sauvée dans son royaume si elle veut se repentir et garder ses commandements. Ceci s'applique comme nous l'avons dit ici à tous ceux qui sont morts sans avoir eu l'occasion de se repentir et d'accepter l'Évangile. Selon ce qui est écrit, beaucoup d'hommes honorables qui, lorsqu'ils étaient vivants, ont rejeté le message du salut et qui se sont repentis plus tard dans le monde des esprits, recevront un certain degré de salut. Le Seigneur a dit à leur sujet :
 
« Et aussi ceux qui sont les esprits des hommes gardés en prison, que le Fils visita et à qui il prêcha l'Évangile, afin qu'ils fussent jugés selon les hommes dans la chair ; qui n'ont pas accepté le témoignage de Jésus dans la chair, mais qui l'ont accepté par la suite. Ce sont les hommes honorables de la terre qui ont été aveuglés par la fourberie des hommes. Ce sont ceux qui reçoivent de sa gloire, mais pas de sa plénitude. Ce sont ceux qui reçoivent de la présence du Fils, mais pas de la plénitude du Père. C'est pourquoi ce sont des corps terrestres et non des corps célestes, et ils diffèrent en gloire comme la lune diffère du soleil » (D&A 76:73-78).
 
 
QUESTION : Le président Joseph F. Smith a écrit que tout ce par quoi nous passons dans la mortalité fait partie du plan divin. Devons-nous en déduire que Dieu est responsable de tout le mal et de toute la souffrance du monde, que c'est le plan du Seigneur de permettre les massacres, que Dieu a créé tous les microbes, bacilles et virus qui produisent tant de souffrances au genre humain et que tout cela est nécessaire à notre apprentissage et essentiel à notre progression éternelle ?
 
RÉPONSE :
 
Il est indiscutable que les êtres humains ne viennent pas dans ce monde simplement pour goûter à ce qui est agréable et vivre sans douleur ni souffrance. La mortalité fait partie de notre apprentissage éternel. Nous sommes venus ici pour vivre une expérience que nous ne pourrions vivre d’aucune autre façon. Cette expérience est essentielle pour augmenter notre connaissance et notre compréhension, pour nous adapter au monde éternel à venir et nous préparer à devenir fils et filles de notre Père éternel. Par conséquent, nous sommes sujets à toutes les vicissitudes relatives à la mortalité. Aucune vie mortelle ne serait complète sans l’expérience de la déception, de la douleur et de l’inconfort.
 
La plupart des êtres humains n'apprennent jamais dans la mortalité quel est le but réel de leur présence dans ce monde mortel. La vérité toute simple est que c'est une partie essentielle du plan divin. La mortalité est, dans notre progression éternelle, un degré essentiel pour que l'homme puisse, par l'obéissance à la volonté divine, devenir fils de Dieu, recevoir l’exaltation et posséder toute autorité, tout pouvoir et toute sagesse.


Source : Joseph Fielding Smith, Réponses aux questions sur l'Évangile - Sélection, Cours d'étude de la Prêtrise de Melchisédek 1972/73, volume 1 , leçon 10