QUESTION : Dans les prières
de Sainte-Cène, nous promettons de toujours nous souvenir de
Jésus-Christ.
Comment est-ce possible de toujours nous
souvenir de lui ?
RÉPONSE de Doreen
Woolley, instructrice de séminaire à Las Vegas (Nevada)
Les prières de
Sainte-Cène mentionnent trois choses que nous devons faire :
1) manger le pain et boire l'eau en souvenir du corps et du sang du
Christ, que la Sainte-Cène représente ; 2) prendre sur
nous le nom du Christ et nous souvenir toujours de lui ; et 3) garder
ses commandements (voir D&A 20:77-79).
En retour, le Seigneur
promet que nous aurons toujours son Esprit avec nous. Quelle
magnifique promesse ! Mais que signifie se souvenir, ou faire quelque
chose en souvenir ?
Le dictionnaire donne pour
définition de se souvenir : « avoir de nouveau présent
à l'esprit ». Se souvenir du Christ signifie donc penser
souvent à lui et concentrer notre attention sur ses
enseignements et sur son expiation de nos péchés. En
nous concentrant sur le Christ et sur ses enseignements, nous sommes
amenés à évaluer si nous respectons les
alliances que nous avons contractées avec lui et à
faire l'effort de conformer notre vie à ses enseignements.
Cela nous rapproche du Seigneur en nous permettant de bénéficier
de la compagnie de l'Esprit.
David O. McKay a dit qu'il y
a trois choses fondamentales liées à la Sainte-Cène
: « La première est la connaissance de soi. C'est
l'introspection… Nous devons prendre la Sainte-Cène en
en étant dignes, en nous examinant nous-mêmes pour
savoir si nous le sommes. Deuxièmement, il y a l'alliance que
l'on fait… Troisièmement, il y a une autre bénédiction,
le sentiment d'être proche du Seigneur. » (conférence
générale, avril 1946)
Ainsi, lorsque nous prenons
la Sainte-Cène, nous nous souvenons du passé, nous
pensons au présent en reprenant l'engagement de suivre
l'exemple du Christ à l'avenir. Il est réconfortant de
savoir que nous ne sommes pas seuls dans cet engagement ; nous
pouvons recevoir de l'aide et de la force de notre Père
céleste.
Ammon l'a reconnu lorsqu'il
a dit : « Je ne me vanterai point de moi-même, mais je me
vanterai de mon Dieu, car, en sa force, je peux tout faire »
(Alma 26:12). En accroissant notre puissance spirituelle en prenant
la Sainte-Cène et en nous souvenant du Christ, il nous sera
plus facile de maîtriser nos pensées, nos sentiments et
nos actes.
Se souvenir toujours du
Seigneur signifie également parvenir à le connaître.
Nous pouvons parvenir à le connaître en lisant les
Écritures, en nous faisant un festin des paroles du Christ
(voir 2 Néphi 32:3). Une autre façon dont nous pouvons
parvenir à le connaître, c'est en suivant son exemple. À
mesure que notre comportement devient plus chrétien, nous
comprenons mieux son grand amour pour nous, et nous commençons
à apprendre à aimer comme il aime. Mormon a enseigné
: « La charité, c'est l'amour pur du Christ, et elle
subsiste à jamais ; et tout sera bien, au dernier jour, pour
celui qui sera trouvé la possédant. C'est pourquoi, mes
frères bien-aimés, priez le Père avec toute
l'énergie du cœur, pour que vous soyez remplis de cet
amour qu'il a accordé à tous ceux qui sont les vrais
disciples de son Fils, Jésus-Christ, afin que vous deveniez
les fils de Dieu, et que, quand il paraîtra, nous soyons
semblables à lui, car nous le verrons tel qu'il est. »
(Moroni 7:47-48)
Lorsque nous avons la
véritable charité, nous nous souvenons du Christ dans
tout ce que nous faisons, nous faisons ce qu'il voudrait que nous
fassions, et notre vie est le reflet de sa volonté. Nos actes
quotidiens deviennent à l'image du Christ, et nous sommes
littéralement changés de notre état charnel et
déchu à un état de justice, étant
rachetés par Dieu, devenant ses fils et ses filles (voir
Mosiah 27:25).
Il y a des exemples de gens
qui comprennent ce principe tout autour de nous. Je connais une sœur
qui, il y a peu de temps, a servi de guide bénévole à
un congrès pour les aveugles. On a demandé aux membres
de l'Église et aux membres d'autres confessions d'aider à
diriger les participants vers les ateliers et les salles et à
leur donner des renseignements. Mais le service qu'a rendu cette sœur
ne s'est pas arrêté à ce congrès.
Elle s'est liée
d'amitié avec une femme solitaire qui n'avait pas de famille
pour s'occuper d'elle. Elle l'a aidée à faire ses
courses, ses tâches quotidiennes et à se rendre chez le
médecin. À la mort de la femme, la sœur a pris
toutes les dispositions pour les obsèques et a averti le seul
parent que la femme avait mentionné.
Le dévouement de
cette sœur est allé beaucoup plus loin que ce qu'ont
fait les bénévoles au congrès ! Ils ont répondu
aux besoins du moment ; elle a rendu service à la manière
du Christ.
C'est cela se souvenir
toujours du Christ. C'est appliquer les principes qu'il a vécus
et enseignés et devenir de plus en plus semblable à
lui.
En faisant comme le Christ a
fait, notre compréhension s'approfondit et notre faculté
de servir s'accroît. Nous sommes plus capables de nous
dépouiller de l'homme naturel (voir Mosiah 3:19) et
d'apprendre à écouter les inspirations de l'Esprit.
D'une certaine façon,
garder le Seigneur dans nos pensées, c'est comme stocker des
données dans un ordinateur. Chaque acte chrétien
s'inscrit dans notre mémoire et pourra être rappelé
quand nous en aurons besoin.
Lorsque nous avons stocké
beaucoup de ces actes, il est facile de les rappeler, et nous
commençons à les accomplir aussi facilement, presque
aussi automatiquement qu'un ordinateur rappelle des données
lorsqu'on appuie sur les bonnes touches.
Nous ne faisons que
commencer à comprendre le principe du souvenir et en quoi il
peut nous conduire à l'amour du Christ. Nous avons quelquefois
besoin de choses tangibles qui nous aident à nous souvenir.
Beaucoup de choses peuvent
jouer ce rôle : la Sainte-Cène, les Écritures,
les représentations du Christ, le temple et les Autorités
générales, la bonne musique, la soirée
familiale, le service, la prière personnelle et familiale, le
fait de prendre sur nous son nom et de nous efforcer d'acquérir
ses qualités, ses attitudes, son comportement.
Le Seigneur nous a commandé
de pratiquer la vertu et la sainteté devant lui (voir D&A
38:24), mais il sait que nous ne deviendrons pas parfaits du jour au
lendemain. Le secret est la pratique. En nous entraînant à
nous souvenir du Christ toutes les semaines pendant la Sainte-Cène,
il devient plus facile de suivre son exemple.
En le suivant, nous devenons
plus semblables à lui, recevant grâce sur grâce,
continuant de grâce en grâce jusqu'à ce que nous
soyons glorifiés dans le Christ et recevions une plénitude
de la gloire de Dieu (voir D&A 93:11-20).
(L'Étoile,
septembre 1988, p. 39-40)