Pourquoi les évangiles sont-ils si incomplets quant aux détails de la vie de Jésus ?


Richard Lloyd Anderson


Un seul évangile commence par la grandeur de Jésus dans l'existence préterrestre. Deux évangiles seulement parlent de sa naissance miraculeuse. Trois évangiles ne parlent que d’une Pâque dans sa vie et c’est le quatrième évangile qui raconte ses trois années de ministère. Il est évident que ces brèves annales ne devaient pas être des biographies. Alors, que devaient-elles être ?

Joseph Smith donne une réponse éclairante lorsqu’il utilise un nouveau titre : « Le témoignage » de Matthieu et de Jean. Ces changements de la traduction de Joseph Smith de la Bible mettent en vedette la nature spécifique de chaque évangile.

Chacun des écrivains eut fondamentalement le même but que Jean. Jean fut le dernier apôtre survivant que Jésus avait personnellement choisi. Son langage se caractérise par son emploi des mots « témoignage » et « témoigner ». Dans tout le Nouveau Testament, 70 pour cent de ces termes exprimant une connaissance personnelle (maturia et martureo) se trouvent dans les écrits de Jean qui se préoccupe de sa mission : témoigner de ce qu’il savait personnellement. Il n’est nécessaire que de comparer le premier chapitre de Jean (« Nous avons contemplé sa gloire », Jean 1:14) et le premier verset de 1 Jean (« ce que nous avons vu de nos yeux… et que nos mains ont touché », 1 Jean 1:1). Le dernier écrivain des évangiles parle au nom de tous ; il fait ressortir qu’il a écrit « afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu’en croyant vous ayez la vie en son nom » (Jean 20:31).

Beaucoup en ont conclu que les écrits de Jean ne sont qu’un témoignage et non de l’histoire. En réalité, Jean écrit l’histoire autour de son témoignage, comme l’indique le nom d’évangile. Dès le départ, les récits de la vie de Jésus furent appelés évangiles. Mais pourquoi ? Le mot grec euangelion est formé de angelia, message ou annonce et du préfixe qui signifie bon ou favorable. Evangile signifie donc « bonne nouvelle ». Les récits faits au sujet du Christ prirent le nom d’évangiles parce qu’ils prêchaient l’Évangile, le message merveilleux de sa victoire sur la mort et le péché.

Les évangiles diffèrent dans la manière dont ils établissent le fond de cette conclusion, mais tous décrivent en détail cette conclusion, l’histoire de la mort et de la résurrection. Par exemple, un tiers de Marc et près de la moitié de Jean sont consacrés à la dernière semaine de la vie du Christ.

Tout ce que nous pouvons apprendre sur la vie du Christ force notre intérêt, mais ce qu’il fit pour nous racheta notre salut. Les évangiles ne devaient pas être l’histoire d’une vie. Ils nous rapportent au contraire les faits au sujet du Christ qui nous enseignent son Évangile : il fut envoyé par Dieu, fit preuve de la puissance de Dieu dans sa vie et ses enseignements, accorda l’autorité à son Église, fit volontairement le sacrifice de sa vie pour notre vie éternelle et, enfin, ressuscita pour ouvrir la voie à la résurrection de tous.

Tel est le canevas et le témoignage de l'histoire magnifique des évangiles du Nouveau Testament.


(Source : L'Étoile, décembre 1982, p. 22-23)